Article - Lettonie. Entre euro, crise et austérité, un pays traumatisé, par Céline Bayou - P@ges Europe

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  • Lettonie. Entre euro, crise et austérité, un pays traumatisé, par Céline Bayou - La Documentation française

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    Article bien documpenté mais assez sévère sur la Lettonie, et une réaction intéressante d’Antoine Jacob qui vient modérer un peu le propos. Une bonne mise au point sur la Lettonie en cette fin d’année 2013.

    Lettonie. Entre euro, crise et austérité, un pays traumatisé

    Céline Bayou

    Depuis qu’une violente crise s’est abattue sur la Lettonie en 2008 – crise financière internationale doublée d’une crise économique interne –, le pays s’est infligé la plus sévère cure d’austérité d’Europe. Pays des records, il est passé d’une croissance annuelle du PIB fréquemment à deux chiffres (10,4 % en moyenne entre 2004 et 2006), se plaçant parfois en tête du peloton des États de l’Union européenne (UE), à une contraction violente de celui-ci (–17,7 % en 2009), se positionnant dès lors dans le groupe de queue. Le gouvernement a rapidement fait le choix d’une austérité radicale pour sortir au plus vite de la récession, quitte à en payer le prix fort. La constance de la population, manifestée lors des échéances électorales qui ont ponctué la période, en a étonné plus d’un. En effet, le Premier ministre Valdis Dombrovskis, membre du parti Vienotība (Unité, centre droit), a été à chaque fois reconduit dans ses fonctions, tandis que les rares manifestations organisées à Riga pour protester contre les baisses de salaires et autres réductions de prestations n’ont jamais été d’une ampleur susceptible de provoquer l’inquiétude du gouvernement(1).

    un commentaire fort intéressant d’Antoine Jacob, commentaire auquel je souscris :

    Antoine Jacob écrit :

    Dossier complet sur Riga, merci ! Et maintenant cet article. Il est intéressant, lui aussi, mais il me paraît un peu catastrophiste. Le pays n’est pas « traumatisé ». Oui, on encaisse le choc du supermarché, on peste intérieurement contre les ratages du système qui ont abouti à un tel drame, on compte ses sous avant le passage à l’euro en espérant que l’inflation ne sera pas trop forte, on réfléchit à prendre un boulot mieux payé hors du pays, on saisit les opportunités si elles se présentent, on s’interroge sur le pourquoi de la démission de Dombi, on se demande à quelle sauce le prochain gouvernement nous assaisonnera, les « bonnes surprises » qu’il nous réservera... Mais la vie continue, sans illusion aucune (depuis belle lurette) et avec le sentiment que tout ça n’est qu’une comédie. Et on garde un fond de joie de vivre qu’on ne partage le plus souvent qu’avec ses proches. Enfin, dire que la Lettonie « paraît bel et bien traverser une crise politique majeure » me semble exagéré. Les institutions fonctionnent : le gouvernement sortant assure l’intérim, le président de la République consulte (avec ses lubies certes), le parlement travaille (à sa manière certes). Des élections a priori démocratiques auront lieu dans un peu moins d’un an. Quant aux démissions de ministres et aux tensions entre partenaires d’une coalition gouvernementale, ce ne sont pas des spécificités lettonnes. Ces épisodes ne me paraissent pas plus graves ni plus déprimants que ceux qui ont émaillé la vie politique du pays depuis 1991. Voilà pour mes remarques de terrain. Cela dit, la plupart des gens voudraient bien que la relative stabilité gouvernementale des dernières années puisse être maintenue par la suite. Pourquoi pas avec Dombi d’ailleurs, s’il change d’avis ou ne décroche pas un beau job européen, job qu’il espère bien obtenir, le doux Valdis qui s’est sans doute enivré des compléments intéressés qu’on lui a adressés de l’étranger.