• Une milice irakjienne sous le contrôle des Gardiens de la Révolution Iraniens crée la Brigade de Liberation du Golan

    IRGC-controlled Iraqi militia forms ‘Golan Liberation Brigade’ | FDD’s Long War Journal
    http://www.longwarjournal.org/archives/2017/03/irgc-controlled-iraqi-militia-forms-golan-liberation-brigade.php

    The Iranian-controlled Iraqi militia Harakat al Nujaba this week announced the formation of its “Golan Liberation Brigade.” While it is not uncommon for entities to name themselves after areas they aim to “liberate,” the militia’s spokesman has said that the unit could assist the Syrian regime in taking the Golan Heights, a region in the Levant that has been controlled by Israel since the 1967 Six-Day War.

    #Syrie #Golan #Iran #IRGC

  • Nicolas Hénin en prend pour son grade sur twitter.
    En effet l’ex-otage de Da’ich, devenu expert télévisuel en jihadisme, déclarait le 26 mars au Figaro :
    http://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/syrie-la-bataille-de-palmyre-se-fait-avec-lappui-des-forces-sp%C3%A9ciales-russes/ar-BBqXYN5

    La réalité de la situation à Palmyre reste mystérieuse, tant les rapports du terrain qui émanent de sources proches du régime syrien, et de sources favorables aux rebelles et aux djihadistes, sont contradictoires. « On se bat plus sur Twitter qu’à Palmyre », estime Nicolas Hénin, journaliste spécialiste de la Syrie, et ancien otage de l’Etat islamique. « Nous sommes en pleine guerre psychologique. Les annonces de la chute de la ville sont prématurées. Il est clair que Daech est dans une position incofortable à Palmyre, mais relayer les annonces de sa reprise par le régime est de l’intoxication », accuse le journaliste.

    Et le 27 mars Palmyre était prise...

    Twitter F. Pichon : https://twitter.com/Fred_Pichon/status/714596302898782208
    Twitter G. Mlabrunot : https://twitter.com/Malbrunot/status/714710045280350213 (RT de Pichon)

    Nicolas Hénin est un des « experts » à avoir affirmé avec le plus d’acharnement que Assad et Da’ich étaient de connivence et que la seule manière de faire reculer Da’ich était de faire tomber Assad. Le journaliste est régulièrement invité sur les plateaux TV.
    Il semble qu’il ait été victime de la propagande de Da’ich sur les réseaux sociaux qui niait la réalité des avancées du régime depuis plusieurs jours.
    M. Hénin devrait peut-être apprendre à croiser ses sources. Les comptes pro-régime les plus connus (al-Masdar news par ex.) documentaient quasiment heure par heure l’avancée des forces du régime depuis plusieurs jours, cartographiant les différentes collines prises sur des cartes, avec selfies de soldats syriens à l’appui ! Et ce n’était pas un hasard. La victoire de Palmyre était prévue (y compris publiquement par Poutine) et on voulait lui donner de l’exposition, y compris dans ses phases préparatoires.
    Par exemple le 13 mars sur seen this : http://seenthis.net/messages/469639

  • al-Nousra vient d’attaquer et de prendre le QG de la division 13 de l’ASL (groupe soutenu par la CIA) à Idlib, sur fond de manifestations pro-opposition réprimées par al-Nousra : http://seenthis.net/messages/468132
    Accusations réciproques sur qui a attaqué l’autre en premier :

    Combats rapportés également entre les deux groupes à Maarat al-Nouman qui ont tourné à l’avantage d’al-Nousra.

    Via twitter Hassan Ridha
    https://twitter.com/sayed_ridha/status/708794171830571009

    #c'est_qui_l'patron ?

  • Des combats ont eu lieu dans la mohafaza d’Idlib entre al-Nusra et Ahrar al-Cham. Ils sont survenus après une tentative d’unification ratée entre les deux organisations, alliées au sein de Jaysh al-Fatah. Pour l’instant un cessez-le-feu a été obtenu mais les tensions restent vives, selon Reuters.
    http://www.reuters.com/article/us-mideast-crisis-syria-nusra-insight-idUSKCN0V729B

    The leader of al Qaeda’s Syrian wing tried unsuccessfully at a recent meeting to convince rival Islamist factions to merge into one unit, several insurgency sources have told Reuters.[...]
    Nusra and Ahrar al-Sham are the most powerful groups in northern Syria: when they briefly teamed up with other Islamists last year in an alliance called the Fatah Army, the rebels scored one of their biggest victories by seizing the city of Idlib.[...]
    A few days later, members of the two groups clashed in the towns of Salqin and Harem in Idlib province, near the border with Turkey. Several fighters were killed on both sides, but other insurgent groups brokered a quick ceasefire.
    Jihadi sources, including some from Ahrar al-Sham, say it is only a matter of time before another battle between the two erupts. They say the rift between them is getting deeper, although mediation continues. One restraining factor has been an imminent assault by the Syrian army and its allied forces in northwestern Syria.

    On comprend qu’al-Nusra veut se fondre avec d’autres organisations salafistes comme Ahrar al-Cham, considérées comme plus respectables et donc que leurs parrains respectifs (Turquie/Qatar) peuvent encore soutenir à ciel ouvert, dans le contexte des discussions de Genève où il faut bien définir qui peut s’assoir à la table. Et donc qui, à terme, sera universellement considéré comme « terroriste ».
    Mais puisqu’on ne peut pas ripoliner l’image d’al-Nusra, malgré les efforts louables d’al-Jazeera, et encore moins effacer cette branche syrienne d’al-Qaïda de la #liste_noire à l’ONU, quand bien même celle que devait établir la Jordanie a disparu des radars, il lui faut donc au plus vite se fondre pour mieux survivre. Car Al-Nusra craint sinon, et non sans raison, de se retrouver isolé et de devenir le pion qu’on sacrifie.
    C’est ce qu’on devine en filigrane dans la dépêche Reuters :

    Some rebels believed a merger would create a stronger rival to Islamic State and might attract much-needed military support and recognition from regional and international powers.
    But the leaders left without an agreement, and the sources said the atmosphere was tense, with Nusra blaming Ahrar al-Sham for the failure.[...]
    Distrust between Nusra and Ahrar is mutual. Nusra accuses its Islamist rival of being a front for Turkey, addressing not the “interests of Muslims” but the agenda of Ankara in order to be part of a future political deal to rule Syria.

    On voit donc que les pourparlers de Genève - qui ne sauraient être plus qu’une amorce d’ébauche de discussions -, et l’épineuse question de qui reçoit une invitation, ont cependant d’ores et déjà fonctionné comme une liste_blanche implicite, menaçant l’unité de la coalition Jaysh al-Fatah.
    Car Ahrar al-Cham a particpé au « Haut Comité pour les Négociations » et est donc encore potentiellement sur la liste blanche tacite, malgré les protestations russes. Ce, malgré le fait qu’il ait décidé de ne pas se rendre à Genève :
    http://www.nytimes.com/2016/01/30/world/middleeast/syria-talks-geneva-opposition.html?smid=tw-share

    The powerful hard-line Islamist group Ahrar al-Sham attended the talks in Riyadh in December where the High Negotiations Committee was formed, but then walked out, saying the delegation was too close to the Assad government. Russia had publicly opposed allowing the group and another, the Army of Islam, to take part in talks, a position it restated on Friday.

    Mais, al-Nusra, lui, est déjà sur une vieille « liste noire »...
    http://seenthis.net/messages/433418
    Si l’idée de négociations internationales continuent à s’imposer malgré l’échec prévu de Genève, il risque de n’y avoir plus comme choix à al-Nusra que de tenter la politique du fait accompli en confrontant militairement Ahrar al-Sham pour la phagocyter et faire pression sur leurs parrains respectifs, ou à capituler et disparaître en laissant certains de ses militants rejoindre son désormais rival salafiste - et d’autres Da’ich. Quant à Ahrar al-Cham sa position devient de plus en plus difficile, soit il doit renverser la table et risquer de déplaire à ses parrains, ou bien accepter l’affrontement direct avec al-Nusra, au risque de voir une partie de sa base rejoindre celui-ci et d’en sortir très affaibli.
    En tout cas, au plus grand bénéfice de l’armée syrienne qui, lentement, progresse, ça pourrait bien chauffer dans la province d’Idlib...

    La dépêche Reuters, reprend de manière complaisante le discours d’Ahrar al-Cham sur les différences fondamentales en matière de tactique, de stratégie et d’utilisation de combattants étrangers, qui les sépare d’al-Nusra pour expliquer ces tensions. Mais le journaliste ne se demande pas une seconde pourquoi alors, il y a un an, quand cette alliance se scellait début 2015 sous l’impulsion de la Turquie, du Qatar et des Saoudiens, ces différences si fondamentales ne posaient pas problème.
    En conclusion les paroles d’un commandant d’Ahrar al-Cham al-islamiya :

    Asked how long the groups could avoid hostilities, an Ahrar al-Sham military commander said: “We can avoid fighting with Nusra for now. For how long? That is a difficult question. Only God knows.”

    #Ahrar al-Cham #JAN #al-Nusra #Syrie

    • Sur cette négociation ratée entre al-Nusra et Ahrar al-Cham et le noeud de son affiliation à al-Qaïda (question désormais fondamentale surtout pour leurs parrains), on peut lire en anglais :
      http://www.longwarjournal.org/archives/2016/01/al-nusrah-front-chief-proposed-rebel-unity-plan.php

      Ahrar al-Cham à Genève ?
      http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/International/2016/01/29/002-onu-pourparlers-paix-syrie-geneve-opposition-regime.shtml

      La Russie conteste la légitimité du HCN, en raison de la présence d’Ahrar Al-Sham et de Jaish Al-Islam, qu’elle considère comme des groupes « terroristes ». Elle ne veut notamment rien savoir du représentant de Jaish al-Islam, qui doit être le négociateur en chef du HCN.
      Le ministère russe des Affaires étrangères a réitéré cette position vendredi, selon l’agence russe RIA. Le groupe Ahrar Al-Sham est membre du HCN, mais a néanmoins décidé de ne pas prendre part aux pourparlers de Genève, de crainte que ses combattants ne contestent cette décision et se joignent au Front Al-Nosra, opposé à ces négociations.

    • Tout l’attirail des « conditions » ne servirait-il pas, justement, à nous éloigner de cette question des « listes noires/listes blanches » ? Cet article du NY Times vient fort à propos nous indiquer ce qui serait désormais « crucial » :

      Besieged Syria Towns Emerge as Crucial Sticking Point in Talks
      http://www.nytimes.com/2016/01/30/world/middleeast/syria-peace-talks-begin-with-only-one-side-at-the-table.html?smid=tw-share&

      Representatives of the opposition had refused to come until the besieged towns are given a reprieve and bombings of civilians are halted. But by late Friday evening, the members of the High Negotiations Committee, a Saudi-backed umbrella group of opposition parties, felt compelled to fly to Geneva, less to talk about how to end the war than to make that case.

    • @nidal : de votre avis.
      Stratégie dilatoire risquée car sur le terrain les choses n’évoluent plus du tout en leur faveur, et que le « régime » n’a visiblement pas non plus intérêt à ce que l’agenda des négociations ne devienne impératif.

    • @souriyam : d’accord si on prend en compte une approche un tant soit peu rationnelle de la situation.

      Mais on a clairement à faire à des gens qui, depuis 5 ans, se sont trompés sur tout : ils ont été choqués quand le régime ne s’est pas effondré en trois mois, ont été scandalisés quand les alliés du régime sont venus leur voler leur victoire, ont cru à une intervention de l’OTAN, ont pensé qu’ils pourraient eux-même décréter une intervention américaine, n’ont pas vu venir l’intervention massive russe…, et je crains qu’ils ne soient encore dans une lecture de ce genre (parce que ce sont des choses qu’on voit passer) :
      1. les Russes vont « s’enliser » et la Syrie sera « leur Vietnam » ; les Iraniens vont lâcher et négocier des trucs ; le Hezbollah va perdre le soutien des Libanais chiites et va devoir laisser tomber, etc.
      2. les bas prix du pétrole vont accentuer les difficultés russes et iraniennes ;
      3. dans la même logique : il est indispensable de ne pas lever les sanctions contre la Russie et contre l’Iran ; multiplication des provocations ;
      4. "on" y croit : avec un bon « surge » financé par l’Arabie séoudite, la situation pourra se retourner ;
      5. en janvier 2017, il y aura un nouveau Président aux États-Unis. Si "on" tient jusque là, tout pourra changer.

      En revanche, il faut continuer absolument à masquer l’aspect extrémiste de « nos » combattants, et continuer à prétendre que le gros de « nos » troupes, ce sont les 70.000 modérés (ah oui, dire : « mainstream ») de Lister. Si une liste noire ou une liste blanche est réellement validée par le Conseil de sécurité, tout ces calculs s’effondrent.

    • @nidal : C’est très juste.
      En tout cas al-Nusra se sait condamné à terme par ses parrains dès lors qu’ils envisagent autre chose qu’une pure victoire militaire. Peut-être en rêvent-ils encore ? C’est ce que vous suggérez. Et je me base sur l’idée que la réalité les rattrape, ou du moins certains d’entre eux.
      Mais vous avez raison, je n’en suis pas si sûr et je suis incapable d’évaluer jusqu’où leurs erreurs peuvent les pousser à contrevenir à leurs intérêts, et leurs délires les pousser à persévérer dans la logique de confrontation qui mène à la destruction de la Syrie, malgré tout ce qui risque d’en sortir de funeste, aussi pour eux. :(

  • Le Parti islamique du Turkestan (Turkistan Islamic Party), groupe jihadiste principalement composé de Ouïghours, qui opère désormais aussi dans le Nord-Ouest de la Syrie en collaboration notamment avec al-Nusra, vient de publier sur son compte twitter des photos les montrant en train d’utiliser des missiles anti-tanks américains TOW dans des combats récents contre l’armée syrienne dans les plaines du Ghab (nord de Hama).
    Photo du compte twitter : https://twitter.com/turkstanIslamia/status/679199894654074880

    Si la chose est avérée, la question se pose une nouvelle fois, comme pour d’autres groupes jihadistes, de savoir qui leur a livré ces armes. Certains des alliés des Américains qui en ont récemment acheté (Arabie saoudite/Qatar) ou bien des groupes labellisés modérés de l’Armée Syrienne Libre équipés avec ces missiles par la CIA ?
    Précision : le Parti Islamique du Turkestan - très probablement soutenu par la Turquie (voir l’article de Sy Hersh) - est classé organisation terroriste par l’ONU, l’UE, les USA, la Russie et la Chine...

    Turkistan Islamic Party claims using US-made anti-tank missile in northwest Syria
    http://www.longwarjournal.org/archives/2015/12/turkistan-islamic-party-claims-using-us-made-anti-tank-missile-in-no

    The Turkistan Islamic Party (TIP), an al Qaeda-linked Uighur jihadist group, has posted a photo to social media claiming its fighters recently used at least one US-made TOW anti-tank missile against Syrian regime forces in northwestern Syria. This photo is part of a wider release from the strategic Al Ghab plain in northern Hama province.
    The photo above was released on one of the TIP’s official Twitter accounts with an English caption saying, “The Turkistani mujahideen brothers deliver a strong response to the Nusayri [derogatory term referring to the Assad regime] army by the Russians.” However, it is unclear if the jihadist group is actually using the American-made missile. It is entirely possible that a TOW-supplied rebel group belonging to the Free Syrian Army (FSA) was operating alongside the TIP at the time of the photo. While many jihadist groups, including al Qaeda’s official branch in the country, operate in the Al Ghab plain, several FSA groups operate alongside these forces against the Assad regime and its allies.
    If the missile was operated by an FSA group, this would offer more evidence that TOW-supplied rebel groups continue to support jihadist operations in the country

  • En Turquie, 2 journalistes poursuivis pour des révélations sur des livraisons d’armes aux rebelles syriens
    http://www.lemonde.fr/international/article/2015/11/27/turquie-deux-journalistes-poursuivis-pour-leurs-revelations-sur-des-livraiso

    Deux journalistes du quotidien Cumhuriyet, Can Dündar et Erdem Gül, ont été mis en examen et écroués à la prison Silivri d’Istanbul, jeudi 26 novembre, pour avoir diffusé une vidéo, des photographies et des articles montrant des livraisons d’armes convoyées par le gouvernement aux rebelles syriens.

    Tout a commencé le 29 mai 2015 lorsque Cumhuriyet, un journal très respecté de l’opposition laïque, a publié des documents fort embarrassants pour le gouvernement. A deux reprises, le 1er et le 19 janvier 2014, la gendarmerie turque avait intercepté, non loin de la frontière syrienne, des camions chargés d’armes destinées à des groupes rebelles syriens. Les convois étaient escortés à chaque fois par des représentants des services de renseignement (MIT).

    Gendarmes et agents du MIT faillirent en venir aux mains dès lors qu’il fut question d’inspecter le contenu des camions. Après bien des péripéties, dix-neuf gendarmes se retrouvèrent inculpés pour « espionnage » et cinq procureurs trop zélés furent arrêtés. Accusés d’avoir révélé des « secrets d’Etat » et d’avoir terni l’image du gouvernement en faisant croire à sa complicité avec les terroristes, tous encourent de dix à vingt ans de prison.

    Quelques mois plus tard, Cumhuriyet se résolut à tout révéler au grand jour. Les photos et les vidéos amateurs prises par des témoins sur place au moment de la fouille des camions apparurent sur son site et dans les pages du journal. Selon l’enquête publiée alors, un millier d’obus de mortier, 80 000 munitions pour des armes de petit et gros calibre et des centaines de lance-grenades se trouvaient dans le convoi. De fabrication russe, ces armes provenaient de pays de l’ancien bloc soviétique, assurait le journal. Le gouvernement, qui affirmait à l’envi que les camions convoyaient de l’aide humanitaire, dut reconnaître qu’il n’en était rien.

    • Peut-être faut-il également prendre en compte ce qu’exprime plutôt bien ce commentaire :

      If Turkey does not support Syria’s fight for freedom then it will need to endlessly host 3 million Syrian refugees that fled the dictator and ISIS. If they do support the fight then they will get attacked by the Iranian Russian block. So they decided to do it secretly and they got stabbed in the back by one of their own. Turkey should take the long term view and continue to stand firm with the Syrians despite all the attacks from the media and foreign powers.

      en dessous de cet article :

      http://www.middleeasteye.net/columns/weapons-syria-journalists-prison-story-behind-turkey-s-great-espionag

    • @stephane_m : Ce serait donc pour des raisons humanitaires que la Turquie armerait des organisations jihadistes et/ou salafistes dont certaines prônent ouvertement l’élimination physique de tout ou partie des minorités religieuses syriennes ? Vous êtes sérieux ?
      Que se passerrait-il à votre avis si la sympathique coalition de Jaysh al-Fateh (al-Nusra + Front islamique salafiste) prenait une ville comme Lattaquieh - dont la population a doublé au cours de la guerre civile dûs à l’afflux de déplacés (7 millions en Syrie) ? Ou même Damas ? Si vous voulez en avoir une petite idée demandez-vous ce qu’il s’est passé lorsque les mêmes avec l’appui turc ont pris le village arménien de Kessab, vous saurez si une telle éventualité accroîtrait ou diminuerait le flot des réfugiés vers l’extérieur !

    • Je ne prends pas Erdogan pour un humaniste.

      Mais je cherche à comprendre ce qui se passe en essayant de me défendre d’avoir des biais trop pro-occidentaux ou trop pro-russes (les deux grandes sources de propagande qui nous abreuvent).

      Je n’aime pas trop qu’on s’offusque que la Turquie défende ses intérêts géopolitiques en Syrie alors que c’est logique qu’elle le fasse et que c’est ce que font absolument tous les acteurs en Syrie.

      La population turque comprend un très grand nombre d’ethnies variées (les kurdes sont la minorité ethnique la plus importante), conserver la stabilité de cet ensemble est essentiel, et je comprends qu’un gouvernement turc ne reste pas inerte face à ce qui se passe chez son très très proche voisin. Le refus des différents gouvernements turcs de l’idée même d’un état kurde dans leur voisinage immédiat, me parait, par exemple, compréhensible, alors que la plupart des commentaires occidentaux sont très favorables à un tel état (qui sera probablement pro-occidental et ne déstabilisera pas nos pays ...)

      Je préférais la politique antérieure du gouvernement turc de négociation et de gestes d’apaisement envers les Kurdes turcs. Mais tous les mouvements kurdes ne sont pas non plus des gentils pacifistes, il y a une variété d’orientations politiques parmi eux : des démocrates convaincus et dépourvus de racisme, et d’autres qui ne le sont pas.

      La Turquie subi déjà des conséquences trop importantes de sa proximité avec la Syrie pour rester inerte et, par exemple, l’afflux de réfugiés est considérable :

      http://www.amnesty.fr/Nos-campagnes/Refugies-et-migrants/Actualites/Turquie-la-protection-des-refugies-de-Syrie-atteint-ses-limites-13281

      Si vous avez des sources ayant des arguments étayés indiquant quels groupes le gouvernement d’Erdogan soutient en Syrie, cela m’intéresse.

    • Je crois que comme beaucoup de ceux qui ont choisi l’option de la guerre clandestine contre le régime d’Assad, le tandem Erdogan/Davutoglu a fait l’erreur de croire que la chute d’Assad était imminente, et qu’ensuite la prééminence des FM lui assurerait une influence sans partage sur la Syrie. La question des réfugiés (et son instrumentalisation) n’était au départ que secondaire par rapport aux enjeux politiques.
      Calcul dangereux, parce qu’il y avait beaucoup à perdre pour la Turquie quand on sait que la politique d’Assad (je parle de Bachar) était jusqu’en 2011 de contrebalancer l’influence iranienne par une intensification de la coopération économique avec la Turquie (assurant à celle-ci une ouverture au sein du marché en constitution de la GAFTA). Les échanges entre les deux pays (tourisme, investissements, commerce, …) étaient intenses. A cette époque Erdogan appelait Bachar al-Assad son "bon ami" et Davutoglu prônait une politique de "zéro problème avec nos voisins".
      Mais la Turquie, après des réticences initiales, a finalement décidé de se joindre aux opérations militaires de l’OTAN en Libye et donc à la première opération violente de regime-change sous couverture des « révoltes arabes ». Le tournant de sa politique étrangère est exactement là (courant 2011) donc bien avant que le problème des réfugiés syriens ne prenne l’ampleur dramatique qu’il a aujourd’hui. Elle a ensuite continué à suivre cette nouvelle ligne et a choisi de rejoindre la seconde opération de regime-change, en Syrie, organisée par les mêmes : USA, alliance Qatar-F.M., France et GB. Elle a donc préféré rejoindre l’option de la guerre clandestine de ce bloc plutôt que de profiter de sa proximité avec Assad, de l’amélioration de ses rapports avec la Russie et l’Iran (médiation dans le dossier nucléaire), et de ses rapports avec les FM pour essayer par la voie diplomatique et de la médiation de peser en faveur d’une désescalade de la guerre civile naissante. Ce n’est donc pas par humanitarisme que l’équipe Erdogan a fait ce choix risqué (et de mon point de vue désastreux pour la Syrie comme pour la Turquie), mais par opportunisme et intérêt à courte vue. Nul doute que de tous les acteurs extérieurs qui ont joué à ce sale jeu (dont les Syriens payent avant tous les autres les conséquences), la Turquie est celle qui avait le plus à perdre, et c’est probablement celle qui perdra le plus.

      Quant à l’affirmation selon laquelle la Turquie aurait le droit de s’ingérer dans les affaires syriennes pour y défendre ses intérêts - comme tout un chacun en Occident, en somme – elle me paraît inacceptable. L’annexionnisme turc a déjà sévi une première fois en Syrie, quand la France mandataire a cru pouvoir disposer du territoire syrien comme sa propriété en achetant la neutralité turque contre le Sanjak d’Alexandrette syrien en 1938 (à la suite d’un référendum bidonné). De par l’histoire récente, la Turquie, comme les anciennes puissances mandataires (R.U. et France), les Etats-Unis et Israël, ont moins que tout autre pays du monde la légitimité historique pour défendre la population syrienne et ainsi s’autoriser, sous ce prétexte, à y alimenter la guerre civile de l’extérieur en vue d’un changement de régime. Au risque d’une destruction de l’Etat. Evidemment une notion aussi floue et aussi morale que « légitimité historique » est peu opératoire pour l’analyse, mais elle devrait servir de système d’alerte sommaire. Ainsi quand après les deux bombardements français de Damas et la répression de la révolution de 1925, le Seyfo turc, l’épuration ethnique israélienne en slow-motion du Golan ou les coups d’Etats à répétition des Etats-Unis, tout ce petit monde additionné des deux monarchies absolues wahhabites (Saoud-Qatar), prétend maintenant défendre la population syrienne et favoriser la démocratisation en armant, finançant et offrant une couverture politique à des groupes armés qui vont de l’islamisme dit modéré tendance FM au salafisme jihadiste, ça devrait un peu interloquer et inciter au recul !

    • Le principe d’une guerre clandestine est justement qu’elle ne se fait pas publiquement. Il n’existe pas à ma connaissance de liste de groupes soutenus par la Turquie qui aurait fuité des archives de leurs services. Le but de l’enfermement de journalistes, de procureurs ou d’officiers de gendarmerie en Turquie qui ont mis le nez là où il ne le fallait pas, c’est évidemment de maintenir secrets certains aspects peu reluisants de cette guerre et le nom de certains groupes soutenus. Néanmoins certains signes et indices peuvent nous renseigner.

      La Turquie n’a pas fait mystère d’avoir contribué à créer puis soutenu l’ASL dès 2011. Je passe donc sur cette évidence, illustrée par le fait que son premier commandant en chef Ryad al-Asaad résidait en Turquie et que plusieurs des groupes de l’ASL sont notoirement liés aux FM dont le parti d’Erdogan est issu (et dont lui-même a été membre).

      Pour ce qui est du jeu très ambigu vis-à-vis de Da’ich : le lien donné par @rastapopoulos

      Pour ce qui est du groupe salafiste Jaysh al-Islam (faction du Front islamique), son leader Zahran Alloush a pu paraître publiquement à deux reprises à Istanbul cette année : en avril 2015 : http://www.alaraby.co.uk/english/politics/2015/4/21/syrian-rebel-groups-await-formation-of-a-saudi-turkish-alliance
      et en mai 2015 : https://twitter.com/joshua_landis/status/601321202695557120
      Son principal soutien est certainement, malgré tout, l’Arabie saoudite.

      Pour ce qui est de la coalition Jaysh al-Fateh, le fait qu’elle contrôle le poste-frontière syro-turc de Bab al-Hawa qui reste ouvert est une indication claire que cette coalition, comprenant notamment Ahrar al-Sham et al-Nusra, est soutenue par Ankara. Il est d’ailleurs de notoriété publique que quand cette coalition s’est montée début 2015, c’est grâce à une joint-venture Saoud/Qatar/Turquie pour lui apporter un soutien massif qu’elle a pu conquérir Idlib et Jisr al-Shoughour durant la première moitié de l’année 2015 (jusqu’à l’arrivée des Russes et des Iraniens).
      Sur le soutien turc à Jaysh al-Fatah et notamment au groupe salafiste Ahrar al-Sham, on trouve quantité d’articles dans la presse mainstream. Par exemple :
      – une dépêche AP qui parle de confirmation d’officiels turcs sur le rôle d’Ankara et cite l’universitaire Joshua Landis : http://www.huffingtonpost.com/2015/05/07/turkey-saudi-arabia-syria-rebels-pact_n_7232750.html
      – une autre dépêche AP : http://uk.businessinsider.com/ahrar-al-sham-in-syria-and-turkey-2015-10?r=US&IR=T
      – Libération et Hala Kodmani herself : http://www.liberation.fr/planete/2015/07/30/l-armee-de-la-conquete-prete-pour-la-releve_1356480
      – The Independent : http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/syria-crisis-turkey-and-saudi-arabia-shock-western-countries-by-suppo
      – dépêche Reuters : http://www.reuters.com/article/2015/09/22/us-mideast-syria-crisis-ahrar-insight-idUSKCN0RM0EZ20150922#vUU8VwHisjGDevA

      Sur les brigades turkmènes qu’Ankara aimerait voir unifiées sous un même commandement turkmène (et anti-kurde) : http://seenthis.net/messages/387949

      Et probablement le Parti islamique du Turkestan (mouvement panturkiste/jihadiste), dont une brigade composée de turcophones d’Asie centrale a été responsable avec al-Nusra de l’exécution d’une cinquantaine de soldats syriens après la prise de la base aérienne d’al-Duhur : http://www.longwarjournal.org/archives/2015/09/turkistan-islamic-party-releases-photos-from-captured-syrian-regime-

      Et pour l’implantation documentée dès 2011 d’une filière du jihad partant de Libye et allant en Syrie via la Turquie et organisée par Belahj (ancien chef d’al-Qaïda en Libye) et al-Harati, voir + commentaires : http://seenthis.net/messages/381028

  • Mets à jour tes cartes : il y a maintenant un « Émirat du Caucase en Syrie ». Chechen commander in Syria pledges to Islamic Caucasus Emirate
    http://www.longwarjournal.org/archives/2015/07/chechen-commander-in-syria-pledges-to-islamic-caucasus-emirates.php

    Salahuddin Shishani, the former emir of the Jaish al Muhajireen wal Ansar who now leads a group of jihadists from the Caucasus in Syria, swore allegiance to the new leader of the Islamic Caucasus Emirate. Shishani and his deputy, Abdul Karim Krymsky, were removed from the leadership of Jaish al Muhajireen wal Ansar (the Army of the Emigrants and Helpers, or Muhajireen Army) just last month.

    Shishani announced his pledge to Muhammad Abu Usman in a short video, nearly three minutes long, that was released by Akhbar Sham, a Russian-language website that previously promoted Jaish al Muhajireen wal Ansar’s activities and leaders in Syria. The video was also published by Kavkaz Center, which supports the Islamic Caucasus Emirate. A translation of the video was obtained by The Long War Journal.

    The video is titled “Emir Salahuddin Shishani and mujahideen of the Caucasus Emirate in Syria pledge allegiance to the emir of the Caucasus Emirate Abu Usman Gimrinski.” Shishani has called his group of fighters “the Caucasus Emirate in Syria” in the past, and even has been photographed with a flag emblazoned with the words “Imarat Kavkaz.”

  • Washington Shakes Hands With #al-Qaeda Ally in #syria
    http://english.al-akhbar.com/content/washington-shakes-hands-al-qaeda-ally-syria

    Syrian-Kurdish refugee families receive aid food at the Quru Gusik (Kawergosk) refugee camp, 20 kilometers east of Arbil, the capital of the autonomous Kurdish region of northern Iraq, on December 19, 2013. (Photo: AFP - Safin Hamed). Syrian-Kurdish refugee families receive aid food at the Quru Gusik (Kawergosk) refugee camp, 20 kilometers east of Arbil, the capital of the autonomous Kurdish region of northern Iraq, on December 19, 2013. (Photo: AFP - Safin Hamed).

    The US administration wants to meet with Syria’s #Islamic_Front. Washington is flirting with this al-Qaeda affiliate as it hurries to score extra points before Geneva II. The Islamic Front remains a winning card against Moscow, which is skeptical about the (...)

    #Mideast_&_North_Africa #Al-Nusra_Front #Articles #ISIS #John_Kerry #united_states

    • The decision to meet with leaders in the Islamic Front was leaked by Washington through its “sources,” then through the State Department spokesperson, and then Kerry.

      Remarkably, Kerry used the term “moderate” to describe the Islamic Front. Yet its founding document says that democracy is “founded on the basis that legislation is the right of the people through their representative institutions, while in Islam ’only God rules.’ This does not mean that we seek a despotic authoritarian regime. However, this nation’s affairs will not be remedied except by shura, in concept and application.”

      The Islamic Front considers the civil state “an ambiguous description, which has become fashionable among many people. It is a rejected concept because of its distortion and wasting of rights.”

      Putting aside the “theoretical aspect” of this nascent front, its brigades are brothers in arms with the main arm of al-Qaeda in Syria, al-Nusra Front, which has been on the US terrorism list since December 2012.

    • Lire aussi : Syrian rebel leader was bin Laden’s courier, now Zawahiri’s representative
      http://www.longwarjournal.org/archives/2013/12/aq_courier_rebel_leader_zawahiri.php

      A senior al Qaeda operative known as Abu Khalid al Suri is a leading figure in Ahrar al Sham, a Syrian extremist group that is part of the recently formed Islamic Front. Al Suri’s real name is Mohamed Bahaiah.

      Bahaiah is a longtime al Qaeda operative who worked as a courier for the terror network. Spanish authorities think he may have delivered surveillance tapes of the World Trade Center and other American landmarks to al Qaeda’s senior leadership in Afghanistan in early 1998.

      In addition to being a senior member of Ahrar al Sham, Bahaiah today serves as Ayman al Zawahiri’s representative in the Levant.

      Ahrar al Sham is not one of al Qaeda’s two official branches inside Syria, which are the Al Nusrah Front and the Islamic State of Iraq and the Sham, or Levant (ISIS) . But Ahrar al Sham has closely cooperated with the al Qaeda affiliates on the battlefield even while engaging in a very public dispute with ISIS.