» [Invité] Piketty et le rendement du capital aux USA (3ème partie), par Onubre Einz

/piketty-capital-3

  •  » [Invité] Piketty et le rendement du capital aux USA (3ème partie), par Onubre Einz
    http://www.les-crises.fr/piketty-capital-3

    Pour mesurer le rendement du capital, nous avons donc dû procéder comme suit : nous avons utilisé les données du tableau 4.6 pour mesurer la valeur du capital national aux USA puisque ce dernier est exprimé dans ce tableau en multiple du Revenu national. Nous avons retenu le revenu national des USA calculé par le BEA à la table 1.12 des NIPA. On peut alors connaître l’importance du capital en valeur.

    Nous avons ensuite divisé la valeur du capital par la valeur des revenus de la propriété du capital dont les variations deviennent secondaires quand elles sont rapportées aux chiffres massifs de la valeur du capital ou du patrimoine net des américains. Notre papier précédant pointant des problèmes de calcul des parts de la propriété du capital dans le revenu national n’interdit donc pas de mesurer le rendement du capital. Nous avons à nouveau retenu les données de la table 1.12 des NIPA.

    Nous avons utilisé les données des Integrated Macroeconomic accounts pour faire le calcul du rendement du capital sur des bases quantitatives explicites. Les Integrated Macroeconomic accounts donnent en effet le montant du patrimoine net des américains. Nous avons fait ce calcul tantôt en intégrant les patrimoines nets des étrangers, tantôt en les excluant.

    Ces deux opérations rendent possible une comparaison des rendements de Piketty – qu’il n’a pas calculé – avec les rendements que nous établissons avec les données du BEA et de la FED.

    Contrairement aux données du tableau 6.5 de son ouvrage les données du graphique 4.6 ne pas présentées sous forme de données quantitatives sur la base de données que Piketty met en ligne. C’est sans doute en raison d’une estimation qui est faite sur une base temporelle variable (1770-1810 = 40 ans, 1990-2010 = 20 ans)).

    Il faut donc reconstituer l’importance du capital en valeur en répartissant les changements décennaux par année. Pour la période qui nous intéresse (1970-1990 et 1990-2010), nous avons utilisé des incréments annuels en divisant de la variation de l’importance du capital (+ x %) par le nombre d’année de la période (+ X / 20 ans). Le patrimoine net résulte alors de la multiplication du revenu national par une série de chiffres incrémentés variant régulièrement de 400 % (1970) à 450 % environ (2010).

    ...........

    #économie
    #Piketty
    #rendement-du-capital
    #USA (3ème partie), par #Onubre-Einz

    • j’aimerais savoir ce que @simplicissimus pense de l’échelle verticale de ce graphique : faudrait-il un log, ou une base monétaire fixe ? comme ça en tout cas, ça paraît louche

    • Si c’est parce que c’est arithmétique au lieu d’être logarithmique, j’ai toujours pas très bien compris pourquoi dans un tel cas c’est mieux log que aritm... Bien qu’ayant lu très attentivement les présentations que simplicissimus m’a très aimablement envoyé :)

    • @Fil, comme ça, à chaud, comme il considère naturel de parler en taux de croissance, il serait en effet logique d’utiliser une échelle logarithmique.

      J’ai surtout l’impression que l’affaire bute sur ce qui va derrière ta deuxième idée : base monétaire fixe . La méthode présentée repose implicitement sur évolution homothétique de l’ensemble des prix. Comment arriver à fournir une estimation à la louche du capital quand la structure des prix a été aussi déformée que ces 20 dernières années ? Pour le patrimoine, il y a tout de même les diverses bulles qui ont touché les prix de l’immobilier, la valeur des actifs financiers, etc. D’où, avec la méthode utilisée, l’envolée du montant du « capital », alors que le « capital », vu sous son aspect productif cette fois-ci, n’arrive plus à dégager une plus-value suffisante (j’imagine parce que la valeur des biens produits ne suit pas les différentes bulles) — le papier, plutôt indigeste — insiste lourdement sur cette idée.

      Je retiendrais donc surtout (mais je n’ai pas tout compris — ni tout lu attentivement…) que le « capital » quel qu’il soit est fortement surévalué. D’où, très classiquement, une phase de destruction de capital (ou de dévalorisation massive) qui devrait avoir lieu pour rétablir le taux de profit.

      Je ne me suis pas penché sur ce genre de considérations depuis, ouh la !, mon mémoire de DEA…

      @reka, révise ! Il s’agissait justement de problèmes de comparaison de prix…