• *J’ai la rage !
    Par Claude Baniam, psychologue à l’hôpital de Mulhouse

    « Je suis en colère et j’ai la rage, quand ils défilent dans les médias, montrent leur trogne à la télévision, font entendre leur voix parfaitement maîtrisée à la radio, livrent leur discours dans les journaux. Toujours pour nous parler d’une situation dont ils sont un facteur aggravant, toujours pour pérorer sur la citoyenneté, sur le risque de récession, sur les responsabilités des habitants, des adversaires politiques, des étrangers… Jamais pour nous présenter leurs excuses, implorer notre pardon, alors même qu’ils sont en partie responsables de ce que nous vivons.

    Je suis en colère et j’ai la rage, car en tant que psychologue dans l’hôpital le plus touché, celui de Mulhouse, je vois toute la journée des dizaines de personnes arriver en urgence dans nos locaux, et je sais que pour une bonne partie d’entre elles, elles n’en ressortiront pas vivantes, souriantes, insouciantes, comme ce pouvait être le cas il y a encore deux semaines.

    Je suis en colère et j’ai la rage, car je sais que ces personnes, ces êtres vivants, ces frères et sœurs, pères et mères, fils et filles, grands-pères et grands-mères, mourront seules dans un service dépassé, malgré les courageux efforts des soignants ; seules, sans le regard ou la main de ceux et celles qui les aiment, et qu’ils aiment.

    Je suis en colère et j’ai la rage, devant cette situation folle qui veut que nous laissions nos aînés, nos anciens, ceux et celles qui ont permis que notre présent ne soit pas un enfer, ceux et celles qui détiennent un savoir et une sagesse que nul autre n’a ; que nous les laissions donc mourir par grappes dans des maisons qui n’ont de retraite que le nom, faute de pouvoir sauver tout le monde, disent-ils.

    Le deuil impossible des familles

    Je suis en colère et j’ai la rage, en pensant à toutes ces familles qui vivront avec la terrible douleur d’un deuil impossible, d’un adieu impossible, d’une justice impossible. Ces familles auxquelles on ne donne pas accès à leur proche, ces familles qui appellent sans cesse les services pour avoir des nouvelles, et auxquelles aucun soignant ne peut répondre, trop occupé à tenter une intervention de la dernière chance. Ces familles qui sont ou pourraient être la nôtre…

    Je suis en colère et j’ai la rage, quand je vois mes collègues soignants se battre, tous les jours, toutes les minutes, pour tenter d’apporter de l’aide à toutes les personnes qui se retrouvent en détresse respiratoire, y perdre une énergie folle, mais y retourner, tous les jours, toutes les minutes. Je suis en colère et j’ai la rage, devant les conditions de travail de mes collègues brancardiers, ASH, secrétaires, aides-soignants, infirmiers, médecins, psychologues, assistants sociaux, kinés, ergothérapeutes, cadres, psychomotriciens, éducateurs, logisticiens, professionnels de la sécurité… car nous manquons de tout, et pourtant, il faut aller au charbon.

    Je suis en colère et j’ai la rage, car, lorsque je me rends à mon travail, et lorsque j’en pars, je croise en quelques minutes trois ou quatre véhicules d’urgence, transportant une personne pleine de l’espoir d’être sauvée… Comment ne pas avoir confiance dans nos hôpitaux ? Ils sont à la pointe, ils sont parfaitement en état de fonctionner, de protéger, de guérir… et pourtant, combien de ces ambulances mènent leur passager vers leur dernier lieu ? Combien de ces patients refranchiront la porte sains et saufs ?

    Je suis en colère et j’ai la rage, car cela fait des années que nous crions notre inquiétude, notre incompréhension, notre dégoût, notre mécontentement, devant les politiques de santé menées par les différents gouvernements, qui ont pensé que l’hôpital était une entreprise comme une autre, que la santé pouvait être un bien spéculatif, que l’économie devait l’emporter sur le soin, que nos vies avaient une valeur marchande.

    Je suis en colère et j’ai la rage quand je constate que nos services d’urgences demandent de l’aide depuis si longtemps, quand je pense que les personnes qui arrivent avec le Samu posent leur regard (souvent le dernier sur l’extérieur) sur ces banderoles disant « URGENCES EN GRÈVE », qu’elles se trouvent face à des médecins traitants à la retraite du fait du départ des urgentistes, ces spécialistes de l’urgence qui seraient tant nécessaires en ces jours sombres…

    De l’exploitation des étudiants infirmiers

    Je suis en colère et j’ai la rage devant la manière dont on exploite nos étudiants en soins infirmiers ou aides-soignants, qui se retrouvent à faire des travaux d’une dureté que je ne souhaiterais pas à mon pire ennemi, qui, a à peine 20 ans, doivent mettre les corps de nos morts dans des sacs mortuaires, sans préparation, sans soutien, sans qu’ils et elles aient pu se dire volontaires. Pourquoi demander ? Cela fait partie de leur formation, voyons ! Et ils devraient s’estimer heureux, ils reçoivent une gratification de quelques centaines d’euros, vu qu’ils interviennent en tant que stagiaires.

    Je suis en colère et j’ai la rage, car la situation actuelle est le fruit de ces politiques, de ces fermetures de lits comme ils aiment le dire, oubliant que sur ces lits, il y avait des humains qui en avaient besoin, de ces putains de lits ! De ces suppressions de postes, parce qu’un infirmier, c’est cher, ça prend de la place sur le budget prévisionnel ; de ces externalisations de tous les métiers du soin, puisqu’un ASH en moins dans les chiffres du nombre de fonctionnaires, c’est toujours un fonctionnaire en moins dont ils peuvent s’enorgueillir.

    Je suis en colère et j’ai la rage, car celles et ceux qui sont au boulot tous les jours, malgré la peur ancrée au ventre, peur d’être infecté, peur de transmettre le virus aux proches, peur de le refiler aux autres patients, peur de voir un collègue sur le lit de la chambre 10 ; celles-ci et ceux-là se sont fait cracher dessus pendant des années dans les discours politiques, se sont retrouvés privés de leur dignité lorsqu’on leur demandait d’enchaîner à deux professionnels tous les soins d’un service en quelques minutes, bousculés dans leur éthique et leur déontologie professionnelle par les demandes contradictoires et folles de l’administration. Et aujourd’hui, ce sont ces personnes qui prennent leur voiture, leur vélo, leurs pieds, tous les jours pour travailler malgré le risque continu d’être frappées par le virus, alors que ceux qui les ont malmenés sont tranquillement installés chez eux ou dans leur appartement de fonction.

    Je suis en colère et j’ai la rage, parce qu’aujourd’hui, mon hôpital fait face à une crise sans précédent, tandis que celles et ceux qui l’ont vidé de ses forces sont loin. Parce que mon hôpital a été pris pour un putain de tremplin pour des directeurs aussi éphémères qu’incompétents qui ne visaient que la direction d’un CHU et qui sont passés par Mulhouse histoire de prouver qu’ils savaient mener une politique d’austérité bête et méchante… Parce que mon hôpital a été la cible d’injonctions insensées au nom d’une obscure certification, pour laquelle il semblait bien plus important de montrer une traçabilité sans faille plutôt qu’une qualité de soin humain.

    Parce qu’en gros, mon hôpital ne fut rien de plus qu’un cobaye pour des administrateurs dont seule l’autovalorisation égoïste avait de l’importance. Parce qu’au-delà de mon hôpital, ce sont les personnes qui y sont accueillies qui ont été considérées comme des valeurs négligeables, des chiffres parmi d’autres, des variables sur la ligne recettes/dépenses. Parce que dans l’esprit bêtement comptable de la direction générale de l’organisation des soins, patients et soignants sont tous dans le même panier d’un lean management des plus écœurants…

    Les premiers de cordée et leur respirateur

    Je suis en colère et j’ai la rage, quand je me souviens des premiers de cordée censés tenir notre pays, censés être le fer de lance de notre pays, censés nous amener, nous, petites gens, vers des sommets ; et que ce sont ces petites gens, ces caissières de supermarché, ces éboueurs dans nos rues, ces ASH dans nos hôpitaux, ces agriculteurs dans les champs, ces manutentionnaires amazone, ces routiers dans leurs camions, ces secrétaires à l’accueil des institutions, et bien d’autres, qui permettent aux habitants de continuer de vivre, de se nourrir, de s’informer, d’éviter d’autres épidémies… Pendant que les premiers de cordée lorgnent leur respirateur artificiel personnel, le prospectus de la clinique hi-tech dernier cri qui les sauvera au cas où, regardent les fluctuations de la Bourse comme d’autres comptent les cadavres dans leur service.

    Je suis en colère et j’ai la rage envers ces hommes et ces femmes politiques qui n’ont eu de cesse de détruire notre système social et de santé, qui n’ont eu de cesse de nous expliquer qu’il fallait faire un effort collectif pour atteindre le sacro-saint équilibre budgétaire (à quel prix ?) ; que « les métiers du soin, c’est du sacrifice, de la vocation »… Ces politiques qui aujourd’hui osent nous dire que ce n’est pas le temps des récriminations et des accusations, mais celui de l’union sacrée et de l’apaisement… Sérieux ? Vous croyez vraiment que nous allons oublier qui nous a mis dans cette situation ? Que nous allons oublier qui a vidé les stocks de masques, de tests, de lunettes de sécurité, de solutions hydroalcooliques, de surchaussures, de blouses, de gants, de charlottes, de respirateurs (de putain de respirateurs tellement primordiaux aujourd’hui) ? Que nous allons oublier qui nous a dit de ne pas nous inquiéter, que ce n’était qu’une grippe, que ça ne passerait jamais en France, qu’il ne servait à rien de se protéger, que même pour les professionnels, les masques, c’était too much ?

    Que nous allons oublier l’indifférence et le mépris pour ce qui se passait chez nos sœurs et nos frères chinois, chez nos sœurs et nos frères iraniens, chez nos sœurs et nos frères italiens, et ce qui se passera sous peu chez nos sœurs et nos frères du continent africain et chez nos sœurs et nos frères latino-américains ? Nous n’oublierons pas ! Tenez-le-vous pour dit…

    Je suis en colère et j’ai la rage, car je vis depuis une semaine avec cette satanée boule dans la gorge, cette envie de me prostrer, de pleurer toutes les larmes de mon corps, quand j’écoute la détresse et la souffrance de mes collègues, quand ils et elles me parlent du fait de ne pas pouvoir embrasser leurs enfants parce que personne ne peut être sûr de ne pas ramener le virus, lorsque s’expriment les moments de craquage dans la voiture avant et après la journée de travail, quand je pense aux ravages à venir, psychiquement parlant, lorsque tout ça sera derrière nous, et qu’il y aura le temps de penser…

    L’actu Libé, tous les matins.

    Je suis en colère et j’ai la rage, mais surtout un désespoir profond, une tristesse infinie…

    Je suis en colère et j’ai la rage, et je ne peux pas les laisser sortir pour le moment. Elles se tapissent au fond de mon âme, me consumant à petit feu. Mais sous peu, une fois que ce sera calme, je les laisserai jaillir, cette colère et cette rage, comme tous ceux et toutes celles qui les ont enfouies. Et croyez-moi, ce moment viendra. Elles flamberont, et nous exigerons justice, nous demanderons des comptes à tous ceux qui nous ont conduits dans ce mur terrible. Sans violence. A quoi bon ? Non, avec une humanité et une sagesse dont ils sont dépourvus. Entendez-vous cette petite musique ? Celle qui se murmure tout bas mais qui monte en puissance ? Ce refrain des Fugees : « Ready or not, here I come ! You can hide ! Gonna find you and take it slowly ! » Nous arrivons… »

    http://www.frontsyndical-classe.org/2020/03/un-psychologue-de-l-hopital-de-mulhouse-j-ai-la-rage.html

  • « IL Y A LA VOLONTÉ QUE LES COLLÈGUES SE LÂCHENT »

    Le mouvement des gilets jaunes ébranle les forces de police. Certains fonctionnaires, comme Martin, #CRS, ont décidé de se mettre en #arrêt_maladie pour ne plus se sentir du mauvais côté de la barricade.

    Martin (1) est CRS depuis de nombreuses années. Des #manifestations et des interventions parfois violentes, il en a connu un nombre incalculable. Malgré des conditions de travail difficiles et des doutes occasionnels, il a toujours appliqué les directives avec #discipline et #obéissance, comme le veut la profession. Mais la réponse policière aux manifestations de ces dernières semaines ordonnée par le ministère de l’Intérieur l’a tellement écœuré qu’il a préféré se mettre en arrêt maladie pour ne plus cautionner cette #répression_aveugle. « Je ne me voyais pas taper sur des gens qui n’ont rien fait. L’usage de la #force est censé être proportionné. Même si ce terme est subjectif, ça veut dire qu’on n’a pas le droit de tout faire. Or, quand on nous dit de gazer sans sommation des #lycéens qui manifestent pacifiquement, c’est un #ordre_illégal. Dans le mouvement des gilets jaunes, ce ne sont plus des groupes de #casseurs bien identifiés qu’on a en face de nous, c’est le #peuple : des gens qui ont un réel #combat ou même qui se retrouvent en situation de #légitime_défense face à la police », s’insurge-t-il.

    « On se demande si notre devoir ne serait pas d’être avec le peuple. On subit la même #violence_sociale... »
    D’après lui, il y a une réelle volonté politique de jeter de l’huile sur le feu. « Quand on voit dans les comptes rendus opérationnels le nombre de lacrymos ou de #Flash-Ball utilisés, on est à des niveaux exceptionnels, alors qu’on a vécu des manifestations beaucoup plus dangereuses pour nous où on avait interdiction d’utiliser les lanceurs de balles de défense (nom officiel du Flash-Ball – NDLR) », affirme-t-il. « Et ça, ce sont des décisions qui viennent du #ministère_de_l’Intérieur », souligne-t-il. En parallèle, « aucune #consigne de mesure n’est donnée aux CRS, contrairement à d’autres manifestations où on nous met la pression. Là, il y a une volonté que les collègues se lâchent », estime-t-il. D’autant que l’état physique des fonctionnaires de police n’arrange pas vraiment les choses. « Quand on doit se lever à 2 heures du matin pour rejoindre sa compagnie à 3 heures et être sur les Champs-Élysées de 7 heures du matin à 22 heures, c’est sûr qu’on est épuisé et qu’on n’a plus le même discernement ni le même self-control », rappelle-t-il.

    Et ce n’est pas la prime promise par Emmanuel Macron qui suffira à apaiser les tensions. « Tous les collègues auxquels j’en ai parlé se sont sentis insultés. On l’a ressenti comme si c’était un susucre qu’on nous donnait pour qu’on ferme notre gueule et qu’on aille faire le #sale_boulot », lâche-t-il. D’après lui, le mouvement des gilets jaunes a fait naître des débats inédits dans sa compagnie. « Certains taperaient sur père et mère si on leur en donnait l’ordre. Mais il y a une vraie #crise_existentielle pour d’autres. On se demande si notre devoir ne serait pas d’être avec le peuple. On subit la même #violence sociale en termes de salaire, et on est doublement #victimes de l’#autoritarisme de l’État parce qu’en plus c’est notre patron et qu’on est muselés », souligne le fonctionnaire, qui a observé plusieurs arrêts maladie dans sa compagnie ces derniers jours. « Il ne manque pas grand-chose pour que les flics refusent de retourner en manif la prochaine fois », estime-t-il.

    Concernant le revirement annoncé dans la #stratégie_de_maintien_de_l’ordre mise en place par la préfecture de police de Paris – d’un dispositif plus statique samedi dernier à celui prévu comme plus mobile et offensif pour ce samedi –, Martin estime qu’il s’agit là d’une « décision politique habituelle ». « C’est ce qui a été fait lors des dernières manifestations contre la loi travail ou le 1er Mai : on nous donne l’ordre de laisser casser pour que le mouvement devienne impopulaire, et la fois d’après on y va fort parce que l’#opinion_publique attend une réaction de #répression_policière. »

    (1) Le prénom a été modifié.

    http://www.frontsyndical-classe.org/2018/12/un-crs-temoigne-on-nous-donne-l-ordre-de-laisser-casser-pour-q
    #CRS #gilets_jaunes #police #témoignage #résistance

  • Des étudiants lillois appellent à une mobilisation nationale mercredi 28 mars !
    http://www.frontsyndical-classe.org/2018/03/des-etudiants-lillois-appellent-a-une-mobilisation-nationale-m

    Des étudiants de l’Université Lille 2 ont appelé ce samedi 24 mars à une mobilisation nationale mercredi dans les facultés contre la réforme de l’université et les « interventions policières » sur les campus, en référence notamment à l’expulsion violente qui s’est déroulée à Montpellier.
 
    Environ 150 étudiants de Lille 2 se sont rassemblés vendredi soir devant l’université, avant de s’installer dans un amphithéâtre. Une partie d’entre eux y a passé la nuit. « Lors de l’assemblée générale, on a décidé d’appeler à une manifestation nationale le mercredi 28 mars, à Lille et dans les autres universités, contre la sélection et mais aussi contre les expulsions des étudiants lorsqu’ils occupent un amphithéâtre, par exemple », a expliqué samedi à l’Agence France-Presse (AFP) Nicolas Heyn, membre des Jeunes Insoumis et étudiant en master de sciences politiques à Lille 2.
 
    Une décision prise « en réaction aux multiples interventions policières partout en France sur les campus universitaires se mobilisant (Nantes, Bordeaux, Paris, Dijon, Strasbourg, Lille, Toulouse, Grenoble pour ne citer qu’eux) », peut-on lire dans un communiqué des étudiants.

  • Le pouvoir ne cédera que face à une convergence des luttes populaires d’une ampleur exceptionnelle - Front Syndical de Classe
    http://www.frontsyndical-classe.org/article-le-pouvoir-ne-cedera-que-face-a-une-convergence-des-lu

    Ce cartel de directions syndicales nationales mènent depuis des années les mobilisations populaires dans l’impasse par les mots d’ordre qu’elles diffusent et par la tactique qu’elles définissent. C’est ainsi qu’on assiste année après année à la même suite de journées d’action dispersées comme ce fut encore le cas en 2009 et comme on s’apprête à le revivre en 2010 si on laisse à Chérèque et à ses alliés le soin de diriger les luttes populaires.

    Mais il ne s’agit pas seulement de constater que ces forces sont incapables d’organiser la résistance populaire. Agissant activement pour empêcher le développement de la lutte de classe et la construction d’un rapport de force victorieux, les états-majors syndicaux tournent le dos aux intérêts du peuple et diffusent en permanence le venin du renoncement et de la cogestion.

    Dans notre pays, des milliers de militants, a priori d’excellents camarades, passent leur temps dans toutes les instances dites paritaires et sont convaincus qu’ils y sont plus utiles que sur le tas à aider aux développement des luttes. Comme l’expliquait Henri Krasuki dans les réunions de militants, le meilleur des militants, celui qui par le verbe est capable de faire pleurer une bordure de trottoir, ne ramènera jamais un centime de sa plaidoirie sans le poids des travailleurs.

    • Pneus brûlés et criminalisation du mouvement social La Brique 26 octobre 2016 Hors canard
      http://labrique.net/index.php/thematiques/hors-canard/835-pneus-brules-et-criminalisation-du-mouvement-social
      Le printemps a fait l’objet d’une vague sans précédent de condamnations de militant.es par la justice. Dans la région Hauts-de-France, les juges ne sont pas en reste ! Le 4 octobre dernier, alors que La Brique est en procès pour vente à la criée illégale, six militants sont jugés pour avoir brûlé des pneus sur le rond-point des Postes à Lille. La criminalisation du mouvement social n’est pas prête de s’arrêter.


      Les faits remontent au 28 juin dernier. À l’époque le mouvement social bat son plein. Plusieurs dizaines de manifestant.es se retrouve à Porte-des-Postes pour manifester leur opposition à la loi Travail alors que le gouvernement utilise pour la deuxième fois le 49-3. Ils tractent et bloquent la circulation. Un épais nuage de fumée noire s’échappe de pneus en feu. Une fois de plus, BACeux et CRS s’en donnent à cœur joie et arrêtent au jugé plusieurs d’entre eux.

      Six militants comparaissent devant le tribunal correctionnel de Lille pour "entrave à la circulation des véhicules sur une voie publique", "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens", et "dégradations ou détériorations du bien d’autrui aggravées". Le verdict du tribunal est sans appel, six mois de sursis pour l’un d’entre eux, les autres prennent trois mois de sursis assortis de 140 heures de TIG (travail d’intérêt général) et une amende de 27.000 euros qu’ils doivent solidairement, censée rembourser les dégâts commis par les prévenus, alors qu’aucune trace ne persiste sur la rotonde.

      À Amiens, l’odeur des pneus brûlés a également soufflé dans les narines du juge. Cinq militants ont été condamnés pour avoir occupés la gare d’Amiens, bloquant le trafic pendant une heure. L’un d’entre eux écope d’un mois de prison ferme, les quatre autres entre deux et six mois de sursis. L’amende est encore plus lourde. 67.000 euros sont réclamés par la cour pour rembourser la SNCF, Amiens Métropole et... l’hôtel Carlton des dégradations commises.

      Ces verdicts sévères montrent une nouvelle fois la violence d’une justice qui condamne des actes militants sans prendre en compte le contexte de tensions instauré par un gouvernement aux abois. Cette criminalisation du mouvement social 1 est une injure à celles et ceux qui subissent au quotidien la violence sociale que renforcent les réformes du gouvernement Valls, la loi Travail en tête.

      Alors que dans ces deux dossiers, les camarades ont fait appel, on espère un dénouement moins carcéral, à l’instar des 8 Goodyear. En effet, en appel devant le tribunal, les Goodyear ont reçu le soutien de près de 4000 militant.es. D’abord condamnés à 24 mois de prison dont 9 ferme, leur condamnation s’est transformée en 24 mois avec sursis. Pour Claude Leclercq, secrétaire général local à Amiens : _ « Ça enlève un poids aux huit et à leur famille. Mais ça reste une condamnation. On ne peut pas s’estimer heureux » 2 . _
       
      1. La liste des condamnations ne cesse de s’allonger : http://www.frontsyndical-classe.org/2016/10/une-liste-qui-en-dit-long-sur-la-repression-anti-syndicale-les
      2. « Goodyear : « La suppression de la prison ferme est un soulagement, mais ça reste une condamnation » », Jérémie Lamothe, Le Monde, 20 octobre 2016.

      #répression #judiciarisation #Lille #presse #La_Brique #luttes_sociales

  • Loi Travail - La bataille pour le retrait continue !La mobilisation ne faiblit pas.
    http://universitepopulairetoulouse.fr/spip.php?article723

    Le rejet de la loi El Khomri est partagé par 67% de la population. Mais, en revanche, on ne retrouve pas cette force dans la rue et dans les grèves ; signer une pétition ou encore signifier son opposition à une loi ne vaut pas engagement à la combattre… Dès lors, le gouvernement a beau jeu de maintenir sa volonté de passer en force. Infliger une défaite aux opposants de la loi El Khomri, quel qu’en soit le prix politique, doit se comprendre comme étant l’étape obligée d’un projet politique ; en (...)

    #Fondation_Copernic_31

    « http://www.estrepublicain.fr/actualite/2016/06/03/manuel-valls-si-nous-cedions-il-ne-serait-plus-possible-de-reformer-l »
    « http://www.frontsyndical-classe.org/2016/06/un-autre-appel-d-intellectuels-refusons-la-haine-de-classe-ant »
    « http://www.franceculture.fr/emissions/la-suite-dans-les-idees/l-abus-de-pouvoir-policier-une-sociologie

     »
    « http://www.laviedesidees.fr/Un-splendide-isolement.html »
    « http://www.franceinter.fr/depeche-les-violences-policieres-inquietent-de-plus-en-plus »
    « https://lundi.am/SUR-LA-POLICE-UNE-OPINION-MINORITAIRE »
    « http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/06/02/les-mouvements-sociaux-sont-toujours-faits-par-des-minorites_4931406_3224.ht »
    http://universitepopulairetoulouse.fr/IMG/pdf/hazan280.pdf

  • En attendant la suite…
    http://universitepopulairetoulouse.fr/spip.php?article722

    La semaine qui vient de s’écouler a été marquée par une forte activité gréviste dans les raffineries, les dépôts de carburant, les ports, la SNCF, les centrales nucléaires le transport aérien ainsi que par des blocages de grande ampleur à proximité des sites de carburants et des zones industrielles. C’est incontestablement un tournant dans la mobilisation.. Dès le 31, ce seront les cheminots qui entameront une grève reconductible ; puis la RATP deux jours après. Les manifestations du 26 mai n’ont pas (...)

    #Fondation_Copernic_31

    « http://actu.cotetoulouse.fr/en-direct-on-bloque-tout-loi-travail-circulation-barrage-filtrant- »
    « http://www.ladepeche.fr/article/2016/05/27/2352944-loi-travail-plusieurs-milliers-de-manifestants.html »
    « http://www.humanite.fr/airbus-nantes-vote-la-greve-reconductible-et-des-barrages-filtrants-608076 »
    « https://www.google.fr/search?q=http%3A%2F%2Fwww.rezotaf.fr%2F2016%2F05%2F300-000-foyers-de-la-courn »
    « http://syndicollectif.fr/haro-sur-la-cgt »
    « http://www.frontsyndical-classe.org/2016/05/crime-de-lese-majeste-reaction-d-aline-pailler-en-soutien-a-la »
    « http://www.lesinrocks.com/2016/05/21/actualite/recuperation-opportunisme-depolitisation-a-nuit-debout-guerre-activistes »
    « http://www.lesinrocks.com/2016/05/29/actualite/violences-policieres-lobjectif-nest-plus-de-repousser-groupe-de-blesser- »
    « http://m.france3-regions.francetvinfo.fr/midi-pyrenees/manifestation-du-26-mai-toulouse-de-nouveaux-temoigna »
    http://universitepopulairetoulouse.fr/IMG/pdf/analyse-et-contre_propositions_pjltravail_25_04_2016_1_.

  • A #Vintimille, un État insouverain fabrique de la frontière

    Alors que François Hollande rend visite au président italien du Conseil Matteo Renzi, le drame des réfugiés bloqués par la France à Vintimille nous interroge non seulement au regard du droit, mais aussi de la morale ou de la simple conscience commune d’Européen. S’agit-il de récupérer un peu de cette puissance d’agir qui fait cruellement défaut aux États-nations ? Ce blocus français, illégitime et illégal, révèle au contraire les impasses d’une Europe en mal de souveraineté.


    http://www.mediapart.fr/journal/france/200615/vintimille-un-etat-insouverain-fabrique-de-la-frontiere
    #France #Italie #frontière #push-back #refoulement #réfugiés #asile #migration #photographie #frontière_sud-alpine
    cc @albertocampiphoto

  • Tract du Front syndical de Classe : La France des riches contre la France des travailleurs - Le site du Front Syndical de Classe
    http://www.frontsyndical-classe.org/article-tract-du-front-syndical-de-classe-la-france-des-riches

    Alors qu’un quart des salariés français touche moins de 0,7 Smic, alors que plus de 8 millions de français vivent sous le seuil de pauvreté, alors qu’il faudrait travailler plus longtemps pour toucher une retraite plus basse, alors que les salaires sont comprimés et que l’emploi est au plus mal…, voici quelques chiffres pour armer la formidable colère populaire qui s’est levée dans le pays et qui n’est pas prête à s’éteindre.

    #france #argent #richesse #travail #lutte #spoliation #profitation #résistance #for:rezo.net #for:c.lapartgers.cci.fr #for:etienne.pottiergmail.com #for:l.serisgers.cci.fr #for:maxime.marviergmail.com #for:nat.marronfree.fr #for:twitter

  • Amiens : « Du jamais vu » - Le site du Front Syndical de Classe
    http://www.frontsyndical-classe.org/article-amiens-du-jamais-vu-59367852.html

    C’était tellement improbable, et pourtant ça s’est produit. Des étudiants, des lycéens, des enseignants, des écolos, des cyclistes, des employés de la Ville, etc. se rendent en cortège, ou en famille, dans le coin le plus hostile, le plus déprimant d’Amiens : le rond-point de l’Oncle Sam, à l’entrée de la Zone industrielle, avec ses rubans de béton, ses cheminées qui fument – et ses pneus qui crament. « C’est du jamais vu ! » s’exclament, enthousiastes, ragaillardis, les copains de Goodyear – qui en ont pourtant vu d’autres. Du jamais vu, parce que le « centre-ville » est monté soutenir « les gars de la Zone ». Grâce à vous, les quatre barrages n’ont pas faibli de toute la nuit dernière, ni aujourd’hui.

    #lutte #résistance #jeunesse #syndicalisme #for:rezo.net #for:twitter