L’Internet et la panique morale – Internet vernaculaire – Fabien Loszach – Voir.ca

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  • Un rappel utile, venu du Canada : les attaques contre Internet et le Web ne sont pas juste des râleries de vieux réactionnaires, elles ont un sens politique, la peur des élites face à l’irruption du peuple (comme le dit Benjmain Bayart, avant Internet, la liberté d’expression garantie par la Constitution était purement théorique ; dès qu’elle devient effective, les élites paniquent) :

    http://voir.ca/fabien-loszach/2013/12/10/linternet-et-la-panique-morale

    Les exemples sont empruntés au Canada, ce qui permettra aux français de voir que Finkielkraut et Joffrin ont des équivalents outre-Atlantique.

    • Les « attaques contre Internet » ne sont pas seulement exprimées par de vieux réactionnaires, ou par peur de l’irruption du peuple (ah ah ah !), mais viennent également d’une critique du dispositif et de ce qu’il implique en terme d’aliénation, de pseudo liberté d’expression, de surveillance, etc. On peut toujours réduire ad réactionnaire ses opposants, clamer qu’Internet rend libre, que c’est à la fois la liberté du marché et en même temps l’émancipation des foules (ce doit être ça la neutralité du réseau), ça ne fera pas taire la critique pour autant ;-) Ca fait pratiquement vingt ans qu’Internet existe, il est peut-être possible de formuler des critiques sur ses usages et ses mythes ou même ou de sortir du contentement béat sans s’attirer des insultes immédiatement ?

      Comme le dit le spécialiste des médias Xavier de La porte, Internet c’est d’abord et avant tout un lieu où l’on peut réinventer la société, où elle se réinvente, où se forment des communautés d’intérêts, où il est possible d’organiser des échanges hors de la sphère marchande.

      Comment voulez-vous qu’il n’y ait pas des critiques de ce genre de conclusion ? Mince, je dois être un allié objectif de la Réaction et de Finkielkraut.

      Cf. http://seenthis.net/messages/210855

    • Personnellement, ce que je trouve le plus énervant et le plus à critiquer dans Internet — et plus largement dans toutes les nouvelles techniques numériques — en plus des techniques elles-mêmes, ce sont tous les techno-béats qui ne voient rien ou si peu à critiquer dedans et qui ne font que se transformer en panneaux publicitaires. Michel Serres ou Bernard Stiegler en sont des exemples connus qui me viennent facilement, en tant qu’intellectuels/philosophes. Mais la plupart des techniciens à fond dans leur sujet le sont également.