• Sara Prestianni
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    pour les francophone, résumé de ce qui est en train de passer dans les camps italiens : Lampedusa, Roma, Bari, Mineo.

    Lampedusa :
    Après le video choc tourné par un migrant syrien à l’intérieur du centre, le Ministère de l’Intérieur interrompe le contrat avec la coopérative Lampedusa Accoglienza qui gère le centre depuis 2007.
    C’est la Croix Rouge qui prendra leur place.
    Mais Lampedusa Accoglienza fait partie du consortium Sisifo, qui continue à gérer le centre d’"accueil" de Mineo (Catane), celui de Cagliari (Sardaigne) et qui vient de gagner l’appel d’offre pour gérer le centre d’accueil de Foggia (Pouilles).
    Le 23 décembre le député Khalid Chouaki effectue une visite dans le camp de Lampedusa et décide de s’y auto-enfermer jusqu’à la libération du syrien qui avait effectué et diffusé la video (qui se trouve donc à devoir cohabiter, sous les menaces, avec ceux qu’il a dénoncé) mais aussi des survivants des tragiques naufrages du 3 et 11 octobre, qui se trouvent encore enfermés en conditions inhumaines dans le camp.
    Le 24 décembre sont évacués du centre 200 migrants. Restent au camp encore les 17 survivants : 7 érythréens, survivants au naufrage du 3 octobre et 10 syriens, survivants à celui du 11 octobre. Le gouvernement italien justifie leur enfermement à Lampedusa en qualité de « témoins » dans les enquêtes sur les passeurs de ceux deux voyage qui ont amenés à la mort de 600 personnes. Mais ils ne sont pas que témoins, ils sont aussi enquêtés, comme tous ceux qui arrivent à Lampedusa bien que demandeurs d’asile, pour entrée illégale sur le territoire de façon (article 10bis). Mais acune décision juridique établi que un témoin doit être enfermé en conditions inhumaines et dégradants en vue de sa déposition. Au contraire il devrait être protégé.
    La justification du Gouvernement à cette détention prolongée et donc illégale, est qu’ils auraient peur que une fois sortis du camp, ils s’en aient en autres pays en Europe, comme font la plupart des réfugiés une fois sortis de Lampedusa. Les survivants au naufrage sont dans le camp de Lampedusa, depuis début octobre, sans aucun acte formel du magistrat (pas de tribunal sur l’ile), en un contexte qui nie leurs droits et leur dignité.
    Le centre de premier accueil et secours, où les migrants devraient transiter pour quelques jours, se transforme ainsi, comme souvent l’a été dans le passé, en un lieu de rétention.
    http://www.redattoresociale.it/Notiziario/Articolo/451855/Evacuato-il-centro-di-Lampedusa-Chaouki-vince-la-sua-battaglia
    http://www.terrelibere.org/4725-khalid-l-avvocato-siriano-che-ha-messo-in-crisi-l-italia-col-cellu

    Mais le révolte ne s’arrêtent pas à Lampedusa, en ces jours. En révolte aussi le camp de Mineo, le CIE de Rome et Bari.

    Au centre d’accueil de Mineo, méga structure (il s’agit du plus grand centre d’accueil d’Europe) où sont placé en attente de la réponse à leur demande d’asile les demandeurs d’asile transférés de Lampedusa les révoltes sont presque quotidienne. Un business pour la coopérative Sisifo de 40 millions d’euro par an, 36 euro par jour par migrants. Des 36 euro, vu les services, probablement même pas 10 vont au réel accueil des étrangers.
    Le grand nombre de personne et la longueur des procédures font éclater de façon systématiques des révoltes à l’intérieur du camp.
    Il y a quelque jours à Mineo s’est suicidé un jeu érythréen de 21 ans. Il était à Mineo depuis le mois de mai 2013. Il était en attente d’une réponse à sa demande d’asile.
    http://www.ilfattoquotidiano.it/2013/12/24/guadagnare-con-i-centri-daccoglienza-lampedusa-e-mineo-stessi-gestori/823623

    Rome, CIE de Ponte Galiera. Des migrants se sont cousu le bouche pour demander leur liberté. Aujourd’hui 2 des 10 qui s’étaient cousu les lèvres et qui étaient au coeur de la révolte faisaient partie des 4 migrants expulsés (deux tunisiens et deux marocains). 30 autres migrants soutiendraient la révolte - qui a été nommée « des lèvres cousues » - en étant gréve de la faim.
    Les migrants avec cette révolte demandent leur liberté, mais aussi un changement dans le CIE, en commençant par la diminution de la durée de détention, qui ne peut pas continuer à être de 18 mois, disent-ils.
    Aujourd’hui une délégation de députés du PD (qui fait partie de la coalition du gouvernement) a visité le centre et aurait déclarait l’importante de changer la loi Bossi-Fini. Ils auraient aussi cité l’importance de diminuer la durée de détention, en envisageant une réduction de la durée de rétention de 18 à 1 mois.
    Le président de la commission Droit de l’Homme du Sénat dénonce l’expulsion des migrants faisant partie de la mobilisation.
    http://www.lastampa.it/2013/12/23/italia/cronache/espulsi-immigrati-con-la-bocca-cucita-manconi-e-un-gravissimo-errore-HYHtPfC5iEIcSJLcsaBzoJ/pagina.html

    Révoltes au camp de Bari : les migrants enfermés au camp de Bari (durée de détention de 18 mois) se révoltent la nuit de Noel. Une section du camp est complètement inondée par l’eau.
    La révolte et l’inondation du camp étaient une façon pour tenter une fuite de masse. A la révolte et aux inondations seraient suivi des violents affrontements avec les policiers, aux quelles les ont répondu en s’enfermant dans les chambres mettant le feu aux lits du camp. Certains sources parleraient du fait que les migrants en révolte seraient des syriens.
    Une dizaine les migrants qui sont maintenant blessés, suite à la réaction de la police.
    Impossible accéder au CIE. La structure est blindée. A l’extérieur beaucoup de forces de l’ordre.
    http://bari.repubblica.it/cronaca/2013/12/25/news/notte_di_terrore_al_cie_di_bari_esplode_la_rivolta_dei_migranti-7444

    LES REVOLTES qui FERMENT les CAMPS.

    En Italie les révoltes éclatent jour après jour, notamment depuis que la durée de rétention a été augmentée à 18 mois (en 2009). Et ce sont ces révoltes qui, en créant des dommages structurels, sont en train de faire fermer les CIE : 12 seraient les CIE (centres d’identification et expulsion) en Italie. Aujourd’hui seraient en fonction que 5 centres sur 12. 4 sont ouverts à capacité réduite. Les places disponibles à l’enfermement de 1851 originaire passent à 759.

    http://www.lastampa.it/2013/12/22/italia/cronache/la-crisi-dei-cie-in-italia-H2BFVyAPG4RkfmyGip3BhJ/pagina.html

    #camps #migrants #rétention #Lampedusa #Italie