A dire d’elles

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  • J’en ai marre d’être une femme.

    Reçu un mail d’une copine qui me demande de faire passer ce texte.

    J’en ai marre d’être une femme.
    J’aurais du être autre chose, je n’aurais pas tout ces problèmes aujourd’hui.
    Je ne me retrouverais pas à élever ma fille seule et à me dire que non non non je ne serais pas une victime consentante. Tant que tu n’en as pas conscience, ça passe encore, tu peux croire qu’il te suffit d’être toi même et de ne pas courber l’échine car c’est bien connu, la victime subit sa propre posture, elle n’a qu’à en redresser l’échelle des valeurs. Or, il ne suffit de décréter ce que l’on ne sera pas pour échapper au grand flot du patriarcat dans lequel on baigne, celui des autres mais aussi le sien. C’est pénible d’être éduquée en tant que victime et proie dès l’enfance, on passe son temps à se dire que c’est tout à fait normal de se faire abuser, sans pouvoir envisager qu’on l’a été, vu qu’on y a même pris du plaisir au final, salope. Ça doit surement être un réflexe qui se construit pour pouvoir survivre, on refoule tellement bien parfois, c’est pratique de se croire allié à ses agresseurs, au risque de se heurter à ne jamais pouvoir le penser, le dire, par peur de la honte. Et puis le jour où on commence à réaliser que cela n’était pas normal, jamais, que nous portions le poids de quelque chose qui n’était pas nous, on est victime sans vouloir l’être mais on le dit, et là le monde perturbé voudrait qu’aucune parole ne nous ait jamais été autorisée. bouuuhooo parler des affaires de sexualités, étaler son intimité et en plus comme si cela était politique, que là se jouaient les systèmes de domination, quel ridicule, le sexe c’est intime, ça ne s’étale pas, ça se vit, ça se subit, mais surtout ça se tait, franchement c’est nul d’être une victime, car sa parole est triste et sombre, vive les winners, vive les hommes.

    Ainsi, si j’étais un homme, je profiterai des avantages qui me sont interdits, je passerai au statut de dominant sans la nécessité de me poser des questions, naturellement dominant, avec la liberté d’agir comme bon me semble, le bon droit avec moi, en bon père de famille, distribuant des bonbons à qui en veut, baisant avec autant de femmes qui me plaisent sans jamais me faire traiter de nympho. Je les enfilerai sur ma bite comme des perles et m’en vanterai aux copains admiratifs qui entre eux diraient que j’ai vraiment des couilles et de la chance. Les gens ne manqueraient pas l’occasion de tisser des liens avec moi, de me filer du travail et de m’aider à réussir dans ma vie. Aaaah, gagner de l’argent et tomber des nanas fait certes un peu parvenu, mais en bon soldat du capitalisme je ne ferais qu’appliquer les principes de consommation que chacun valorise.
    J’ouvrirai un lieu pour que se sentent à l’aise les femmes libres, un truc anarchiste ou dans le genre, avec des soirées sympas et libertaires où je me ferais des tunes, genre je serai le chef, wééé. En plus l’éthique ça plait bien, très tendance, ça me valorise pas mal il est vrai de défendre la veuve et l’orphelin, l’égalité sociale c’est un bon créneau pour gagner la confiance.
    Les femmes libres, ou celles qui veulent être nos égales, apprendront ce que signifie d’aimer le sexe en liberté, et le must c’est la féministe qui se croit libérée, la power woman, qui s’illusionne sur le sexe libre.
    Les femmes ont été éduquées pour consentir à mon plaisir, franchement pourquoi me gênerais-je, ma place est plutôt confortable, et je les laisse se crêper le chignon entre elles pour savoir laquelle je baiserai ce soir.
    Le mieux dans l’affaire c’est que je peux être le pire des connards, je n’ai même pas besoin de violenter des idiotes qui oseraient bouder ma queue. Ma queue, c’est un peu comme le centre du monde, et dans un lieu qui attire autant, avec tous ces fins stratèges politiques masculins, je peux aisément séduire des proies qui résistent quelques temps, c’est plus drôle, à réserver à ma consommation personnelle les soirs d’ennui, quand on ne parle pas de choses sérieuses. Dans tous les cas je fais en sorte qu’elles soient persuadées être consentantes, même si la façon dont je les baise ressemble à un viol et que je les insulte et les maltraite, elles ne diront rien, le principal est que je me concentre sur mon plaisir et n’ai pas à me préoccuper du leur. Il faut savoir les remettre à leur place, et tant pis si elles se sentent humiliées, elles ont bien cherché à être punies.
    Oh bien sur, il y en aura toujours une pour aller se plaindre à ses petits copains et copines que je l’ai maltraité et que je suis un gros porc, elle n’a juste rien compris et de toute façon que vaut la parole d’une femme par rapport à la mienne ? Encore une coincée, qui se ridiculisera toute seule à parler en public de notre intimité, elle sait que c’est tabou et interdit, ok pour une société égalitaire mais bon, pas de trop quand même, on ne va pas changer les traditions machistes aussi vite. De toute façon, j’ai suffisamment de copines inféodées à mes partouzes régulières dans la cave pour lui faire comprendre qui est le maitre de cérémonie et la faire retourner à son silence. Et les copains trouveront bien de quoi noyer le poisson, une petite couche de solidarité avec l’accusatrice, puis retour à la normale, avec un couvercle bien verrouillé, parce que la politique c’est pas pour les gonzesses sans couilles, surtout dans un lieu collectif et militant si sympa. Et dans 6 mois, on sera de nouveau entre potes.

    Ben en fait, je n’ai pas vraiment envie d’être un homme, (en tout cas pas celui-là) ni de gagner aucun pouvoir, j’avais juste envie que les choses avancent, qu’on grandisse vite, qu’on cesse l’omerta sur les rapports de domination planqués dans le sexe.
    Ma conception de l’acte sexuel est profondément vivante et égalitaire, non pas devoir faire le deuil de soi, subir une punition, mais se mettre en joie à deux.
    J’ai un âge où je ne cherche plus à être aimé et sympa en me masquant le fait qu’une relation hétérosexuelle est potentiellement une agression, qu’elle expose à la négation de mon intégrité et à l’abus. L’abus, c’est à dire la non reconnaissance en tant qu’être humain autonome, si encore j’ai la chance de conscientiser l’humiliation c’est que je ne suis pas encore totalement transformé en objet, même consentant. Il a fallu pour cette prise de conscience que je rebrousse le chemin d’apprentissage à la soumission qu’une femme doit suivre depuis sa naissance. Puis que je refuse la domination intrinsèquement masquée dans mes propres actes en distinguant ensuite mon propre désir et l’illusion de mon libre choix de tout le poids gigantesque qui s’abat avec le désir masculin.
    Je n’ai plus envie de jouer au sexe puis de me persuader que tout va bien quand non, si je repasse le film, ce n’était encore qu’un pas de plus vers mon anéantissement au profit de la domination masculine. Et il faudrait en plus me taire, que je fasse taire, qu’on me donne les mots à dire même, que je comprenne les systèmes de domination en jeu en croyant que j’en sortirais indemne, c’est bon, j’ai compris comment ça marchait, et c’est pour ça que je voudrais bien parfois changer de rôle, échapper à ce prédéterminisme des genres si facile à utiliser pour le plein profit des hommes.
    Parce que j’ose espérer qu’il existe des homme qui en ont pris conscience et qui tentent d’y échapper.
    En attendant je suis MOI, et je tente d’échapper à « la femme » supposée supporter ce qu’on lui impose de vivre sans droit à un désir propre.
    Je ne suis plus à même d’entrer dans cette danse de séduction où je réalise que ma position de générosité sexuelle se faisait surtout à l’encontre de mon jeune cul et de mon inexpérience, laminant ma capacité à voir le monde autrement que par les yeux d’une jeune femme téméraire. En vieillissant, je quitte le rayon frais du supermarché sexuel que je le veuille ou non, il n’y avait aucun libre choix pour moi, et j’ai surtout la chance d’échapper aux prédateurs et aux harcèlements multiples. Maintenant je peux le dire, j’ai cru baiser librement toute ma vie en pleine autonomie de mes choix mais je me suis surtout fait baiser, un terrible sens unique en forme d’impasse a fini par barrer mon chemin qui se voulait libre partage, et maintenant ça suffit et je dénonce les procédés mis en place pour faire taire les femmes et leurs désirs en imposant sournoisement celui des hommes dans lequel les femmes deviennent complices de leur propre domination.
    Ça suffit les délires freudiens du viol recherché par les femmes, de la possession du phallus au centre du désir féminin, ça suffit d’être définies pour et par le désir des hommes. De se faire jeter parce qu’on ne correspond plus aux critères de la baise masculine ou qu’on les a assouvit. De se faire nier quand on prend son courage pour dénoncer des salopards. Misère mais y’a vraiment pas un autre moyen que l’abstinence ou l’onanisme pour échapper à cette violence qui s’instaure comme la norme ? Car cela réitère comme un disque rayé les dominations sociales sur les moins bien loties, les gueux, les miséreux, ceux et celles qui n’ont plus la force de se battre, ceux et celles qui ne rentrent pas dans le système de méritocratie, les « tu l’as bien mérité » ça suffit. Je n’ai pas à être punie d’être une femme, je ne veux plus encaisser la maltraitance et perpétuer cela par mon silence.
    Je n’ai pas envie de cette chape de plomb qu’on voudrait à nouveau couler sur mes mots en m’expliquant que je ne suis pas victime mais accusatrice.

    • Très beau texte. Mais un oubli fondamental. La solidarité féminine n’est pas innée et lorsqu’on est une femme libre, la suspicion féminine fait autant horreur que le machisme des hommes.
      Et beaucoup de femmes reproduisent le schéma qu’elles ont vécu, élevant son fils de façon différente que sa fille...Tant qu’il y aura ce décalage, je ne crois pas que la condition féminine changera !

    • @geneghys, faut-il que je dise à mon amie qu’elle a fondamentalement oublié qu’elle procède de sa propre domination et que finalement c’est de la faute des femmes, entre autres parce qu’elles élèvent mal leurs enfants ? Je ne pense pas que ça va foncièrement lui plaire et tu montres bien là que le patriarcat trouve toujours meilleur responsable que les hommes, en l’état les femmes elles-mêmes, idéales bouc émissaire.
      Finalement c’est bien cela dont elle parle dans ce texte : ne pouvoir échapper aux rôles assignés, et quand bien même, devoir reconnaitre la domination avec comme seuls pôles de définition : victime ou accusatrice.

    • @touti Peut-être qu’il y a des jeunes femmes qui ne reproduisent pas le même schéma que celui que j’ai décrit. Mais c’est en constatant de visu qu’une femme est souvent fière d’avoir un garçon et le choiera d’autant plus que si c’était une fille. Le complexe d’Oedipe n’est malheureusement pas loin.
      Et si ce n’est « quasiment » plus dans nos us et coutumes, cela reste dans d’autres cultures.
      Je ne veux pas être le juge. Mais je constate !

      Peut-être cette différence est gommée quand on grimpe les échelons des différentes classes.
      Aux femmes de ne plus accepter d’être le bouc émissaire ! La victimisation est un schéma trop facile dans lequel certaines femmes se complaisent. Le fait de se l’avouer peut faire partie d’un grand pas en avant. Et je pense que le nier serait rester, voire régresser.

      La femme est oh combien assez forte pour pouvoir aller à contre-courant et de s’en battre les c...s de ce que les autres disent.
      Ton amie n’est peut-être pas ainsi, mais j’ai constaté et constate encore de visu ce que je vois.
      Il n’y a pas à être accusatrice non plus ! La femme a les forces nécessaires pour faire sa place dans le monde. Mais c’est une discussion à creuser un peu plus...

      Pose-moi les bonnes questions ;)

    • @Geneghys ca serait préférable que tu parle des femmes au pluriel, parler de La femme au singulier ca n’a pas de sens. C’est comme si tu disait « le noir » pour parler de toutes les personnes à la peau noir.

      Après dire que « La femme est oh combien assez forte pour pouvoir aller à contre-courant et de s’en battre les c...s de ce que les autres disent. »
      Ca ne veut rien dire non plus. La femme c’est personne et elle n’est donc ni forte ni faible. Après certaines individues sont fortes et d’autres non et ca serait sympas de pas coller des couilles à tout bout de champ. Dit qu’on s’en bat les ovaires, ou qu’on s’en bat les glandes, ou qu’on s’en bat le clito, ou qu’on s’en bat l’oeil, mais s’top pas de couilles, laisse les couilles à qui de droit.

      Ensuite le couplet sur « La victimisation est un schéma trop facile dans lequel certaines femmes se complaisent. » est consternant. Tu dit ca en plus en commentaire d’un témoignage d’une femme qui raconte sa souffrance.
      Je trouve qu’il y a à redire a chacune de tes phrases qui sont une enfilade de clichés et de yaka/fokon. Yaka s’en fiche. Fokon éleve mieux les chiards. Merde les femmes sont pas les seuls à élever les moutards et les mecs qui se prennent pour des demi-dieux c’est pas la faute des femmes c’est un ensemble qu’on appel LE SYSTHEME PATRIARCALE et toi ta contribution au bazar c’est de culpabiliser une/les victimes. Bravo t’es un·e bon·ne petit·e soldat·e du patriarcat.

    • Je suis émue @mad_meg et @aude_v car je vois que vous avez posté, merci !

      Après réflexion je m’étais résolue à répondre avec l’espoir que cela serve à d’autres, certes avec douleur et réticence car le travail risque d’être long et inabouti, et que le tag #feminisme aurait du nourrir ta pensée en amont @geneghys au lieu de nous infliger ce salmigondis sexiste englué dans tes a-priori.
      Je dois cependant te remercier d’oser adopter publiquement une posture aussi caricaturale car il va être d’autant plus facile de démonter ton pseudo raisonnement. Je ne voudrais pas qu’en retour tu te crois devenu un putching ball, je te classe plutôt dans la catégorie des ignorant·e·s qu’il faut affronter tous les jours, j’ai un peu pitié de toi à vrai dire car sur seenthis les propos féministes sont, contrairement à d’autres endroits du web, particulièrement les bienvenus et c’est une excellente forge pour affuter sa pensée.

      Il est affligeant de s’apercevoir que ce qu’on espérait acquis est en éternel recommencement et qu’il faut encore faire œuvre de pédagogie rééducative auprès de ceux et celles qui ont de la merde dans les yeux pour réitérer à l’envie encore et toujours, ne serait-ce que le concept de base : Non, la domination masculine n’est pas un point de vue, la #domination_masculine est une réalité.

      Montrer que parler de domination masculine implique forcément la dichotomie dominants/dominées. Que ce concept explicite clairement l’oppression que vivent les femmes. Que les femmes sont les victimes de cette domination si pernicieuse qu’elle accorde des privilèges aux hommes dont ils n’arrivent même pas à prendre conscience.
      Qu’il est nécessaire avant de l’ouvrir de commencer à prendre la mesure de ce que subissent en tant que victimes de ce système les femmes, TOUTES les femmes et non pas LA femme. LA femme étant une réification supplémentaire des femmes, qui leur nie toute existence au-delà de la forme d’un sexe, d’un ventre ou d’un corps.

      Si cela ne suffit pas, démontrer de nouveau le fondement de cette assertion, entre autres chiffres donner le nombre de femmes, en augmentation, qui se font démonter la gueule, avec seulement en france, une femme tous les deux jours tuée par son compagnon.
      Et tenter, encore une fois, de comprendre de quoi cette violence sexiste procède si ce n’est du déni de l’autre et de la femme en l’occurrence.

      Apprendre que cela affectent les femmes, de l’ouvrière à la bourgeoise, mais aussi les hommes, parce que tant qu’il y a des opprimées il y a des oppresseurs et une obligation sociale viriliste et destructrice. Que cette inégalité est une construction qui affecte la société dans son entier, par son histoire, le vocabulaire employé, la grammaire, la taille de nos enfants, la couleur de nos jouets, que cela renforce toujours plus cette préemption sociale d’un sexe sur l’autre.
      Que cela procède d’un système capitaliste assis sur une construction archaïque du monde, où il faut échapper au darwinisme et à l’essentialisme pour comprendre que non, la loi du plus fort n’est pas un progrès social.
      Enfin, lister les combattant·e·s qui osent s’extraire du discours ambiant qui leur enjoint de se taire, pour déconstruire le patriarcat et historiciser la lutte des femmes.
      Et à ceux et celles qui n’arrivent toujours pas à entendre la situation, la comparer à celle que subissent les racisés, parler de la colonisation des corps et des processus de pouvoir et de destruction.

      Puis rigoler un bon coup ou sortir les couteaux quand on commence à vous expliquer qu’il ne faudrait surtout pas que les femmes se victimisent parce que c’est mauvais pour leur combat.

      Tout cela accompagné de quelques suggestions de lecture sur le féminisme :
      http://chiennesdegarde.com/article.php3?id_article=71

    • au sujet du « blâme des victimes » ou « victime_blaming » je conseil la lecture de cet article
      http://sandrine70.wordpress.com/2013/05/10/victimes-de-mais-pas-victimes-par-definition
      que j’avais référencé ici : http://seenthis.net/messages/137471

      et aussi voire wikipédia pour ce qu’est le blâme de victimes
      http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Bl%C3%A2mer_la_victime
      enfin il y a le tag #blame_the_victim qui fournira des exemples.

    • Excusez de n’avoir pas répondu plus tôt. Je viens de lire les réponses que je trouve aussi assez consternantes.
      Et cela tombe bien, car ce matin, j’ai entendu une émission sur une école maternelle ouverte dans un des pays scandinaves où les pédagogues laissent les enfants choisir ce dont ils en envie, comme les jouets, les livres, etc. Un boulot énorme puisque les mots « filles » et « garçons » ne doivent pas être prononcés afin que cette expérience ne soit pas faussée.
      Il en est de même avec certains contes qui ne doivent pas mentionner le genre. Ces contes ont ainsi été pré-fabriqués pour cette expérience. Sans compter que les couples qui ont mis ces enfants dans cette école jouent parfaitement le jeu et ont même réclamé cette nouvelle pédagogie. Ceci afin que l’enfant puisse s’épanouir sans avoir à vivre des préjugés. Ce n’est pas chose facile, mais il semblerait que cette expérience porte ses fruits puisque les enfants se sentent mieux dans leurs baskets.
      Ainsi, si la fille choisit un camion pour jouer, elle ne sera pas jugée pour ce choix, ne deviendra pas un « garçon manqué » comme on peut encore l’entendre aujourd’hui.
      Et cela répond parfaitement à ce que je voulais faire passer comme message qui visiblement, a mal été interprété et a sonné mon glas !

      J’en reviens donc à ce que vivent les enfants actuels qui ne bénéficient pas de ces structures et continuent à subir des cursus qui font et forment le patriarcat. Il y a pourtant eu un long débat en France et cela a été repris par l’extrême-droite qui n’a rien compris au binz, mais qui en a fait sa bouillie à jeter en pâture aux personnes qui ne se sont pas penchés sur cette étude universitaire qui est pourtant pas difficile à comprendre si on n’y met pas de mauvaise fois. Le but n’est pas de nier la personnalité sexuelle de l’enfant dès son plus jeune âge, mais plutôt de laisser l’enfant explorer son environnement sans être automatiquement jugé, voire persécuté si ilLE a choisi un camion ou une poupée.

      C’est donc à la base même de l’éducation que l’on doit intervenir si on veut abolir le patriarcat et que les êtres humains soient sur le même pied d’égalité. Et ce ne sera que par le biais de l’éducation et de l’environnement que ces enfants ne reproduiront plus le schéma « maman fait la cuisine » alors que « papa travaille plus que maman, parce qu’il gagne plus parce que c’est un homme ».

      Si les parents reproduisent inconsciemment le même schéma que celui vécu depuis des lustres, je ne vois pas comment le patriarcat sera aboli. Parce qu’à moins d’être aveugle, le patriarcat est bien installé et a encore de profondes racines.

      J’espère que cette fois-ci, je me suis bien fait comprendre, parce que je ne peux être plus claire.

      De plus, j’ai dû me battre et faire ma place. J’étais une des toutes premières femmes à faire des chantiers et j’ai dû faire mes preuves à double pour être prise au sérieux. Je n’ai pas voulu d’enfant par choix personnel - donc je ne suis pas accomplie - et je ne me suis pas mariée, ce qui m’a valu d’être catherinette à 25 ans. J’ai subi toutes sortes de pressions pour être mariée pendant que j’avais encore des ovules, que ce soit par la génération de mes parents que de ma propre génération, j’en passe et des meilleures.
      J’ai fait et réparais mes motos très jeune et ai passé mon permis bagnole qu’à l’âge de 22 piges pour des raisons professionnelles. J’ai fait une période dans une boîte informatique pour le développement d’un logiciel de dessin en formant un gars qui gagnait plus de 1’000 chf par mois parce que c’était un homme. Quant aux femmes, elles me voyaient comme un danger parce que j’étais libre et je revendiquais cette liberté. Comme si j’allais piquer leur mari !

      Je ne me sens pas féministe et je ne pense pas que je l’aie été une fois. Je me sens féminine sans plus, parce que je n’ai pas la force d’un homme. J’aime bien m’habiller relax voire originale, ce que ne peuvent pas faire les hommes. Je me suis toujours très peu maquillée parce que je n’avais pas appris à le faire, les jeunes filles qui se maquillaient étant considérées comme des putes !
      Je me sens plus dans le slogan « ni pute, ni soumise » que dans « les chiennes de garde ». C’est mon choix, quoique je n’aime pas faire partie de clan.

      Les affronts, je les connais et j’ai plus été rejetée par les femmes que par les hommes. J’ai appris simplement à ne plus faire gaffe à toutes ces « injustices » parce que je ne voulais pas me plier à des stéréotypes qui étaient et sont encore enseignés. J’ai eu cette possibilité que je me suis donnée pour pouvoir griller ma vie par les deux bouts et je ne regrette rien, même si actuellement, je passe à la caisse...comme tout le monde un beau jour.

      Entendez bien que je ne veux pas me victimiser, loin de là, parce que je me suis trop bien amusée sans tenir compte de touTES les personnes qui n’ont pas voulu me comprendre... ou qui m’ont aussi parfois enviée. C’est pourquoi, lorsque je vois que le schéma n’est pas encore brisé, bien qu’il y ait un léger mieux, je me permets de faire ce constat, n’en déplaisent à ceuSSEs qui veulent encore cadrer et encadrer, voire mouler leurs enfants pour les surprotéger peut-être. Alors qu’un enfant peut être très fort...et moins con qu’on le pense.

      C’est pas tout ça, par contre, je subis le chiennarcat et là, il n’y a pas de triche.
      Amitiés

    • Hum, je vais tenter de te répondre @geneghys même si il me semble l’avoir déjà fait sans que tu ne sembles lire ni ma réponse ni les propositions de lecture faites sur le #féminisme et notamment celles de @mad_meg.

      Le texte de départ ne parlait nullement d’éducation, il parlait d’une femme qui en a marre d’osciller entre ce qu’elle veut vivre et ce qu’elle doit subir du fait d’être une femme. Pour l’éducation au genre, ouvre un autre post, et commençons par parfaire ou détruire des pans de la nôtre si il le faut.

      http://sandrine70.wordpress.com/2013/05/10/victimes-de-mais-pas-victimes-par-definition

      Comme tous les systèmes qui acceptent les inégalités, l’ordre néolibéral déteste les victimes. Parler d’un être humain sans défense, d’un être vulnérable, suppose en effet la nécessité d’une société juste et le besoin d’une protection sociale. Rendre #tabou la notion de victime est une étape pour légitimer le fossé entre les classes sociales et les sexes.

      Tu dis :

      Je ne me sens pas féministe et je ne pense pas que je l’aie été une fois.

      Je me sens plus dans le slogan «  » que «  »

      Laissons de côté les slogans pour le moment, d’autant que les émanations sarkozystes à la sauce pseudo féministe me révoltent. À vrai dire, je sature un peu de ce genre d’assertion qui se désintéressent d’ #élargir_au_politique, la position féministe participant de ce politique, c’est à dire penser et questionner (donc douter) au-delà de son propre vécu. Je tente de comprendre ton mélange d’expériences douloureuses que tu as décrit plusieurs fois sur seenthis, mêlé à une posture de non-victime et de non-féministe puis tes affirmations sur ce que devraient faire les femmes. Sache que ton discours sonne ou comme du déni ou comme un renfort à l’ordre patriarcal, une sorte de #mansplaining ou la réussite de l’individu extrait de son contexte prévaut dans une sorte de qui le veut le peut … que tu sois une femme augmente seulement ma consternation. Je suis étonnée que tu ne vois pas la contradiction et à quel point tu valides la position des dominants.

      J’ai appris simplement à ne plus faire gaffe à toutes ces « injustices » parce que je ne voulais pas me plier à des stéréotypes qui étaient et sont encore enseignés.

      Que tu fasses de la moto ne change rien de ce à quoi tu as été confrontée et comment les femmes sont socialement déconsidérés, quelles qu’elles soient ou fassent individuellement.
      Si je prends l’exemple du job où tu as été moins payée qu’un homme, tu ne sembles pas vouloir admettre que tu as été « victime de » patrons qui considèrent, consciemment ou pas, que les femmes sont méprisables. J’entends ton refus comme beaucoup d’infériorisé·e·s d’un terme qui de par son existence définit le contour des possibles (à exploser) et pourtant il n’existe pas d’autre mot.
      Si tu ne fais plus gaffe aux injustices que tu as vécu, c’est bien que le processus de l’anesthésie a fonctionné. Les femmes peuvent donc continuer à se prendre des coups, à ne pas dire qu’elles sont victimes, et à accepter que d’autres en prennent, de toute façon, à un moment, on ne sent plus rien. Cela marche de la même façon avec la violence physique, je le sais, j’ai été frappée enfant, à un moment, on décroche pour ne plus rien sentir.

      Dire qu’on en a marre d’être assignée au rôle de victime qui est donné aux femmes ne signifie pas baisser les bras, et peut-être faudrait-il inventer un autre mot, ou dire « victime DE » et non « victime » tout court ? Le texte de départ tentait de dénoncer le tabou de cette énonciation qui permet aux allemandes violées pendant la guerre de serrer les dents en souriant pendant plus de 60 ans et de ne rien dire des atrocités vécues ? alors qu’accepter d’en user vaut bien acte de révolte et non de soumission, avec au-delà au moins l’espoir que cela cesse. On peut aussi voir ce texte comme une aide à d’autres femmes pour dénoncer leur ras-le-bol, et modestement se poser des questions. Nier ce que subissent nombre de femmes d’un revers de son propre vécu, ce n’est pas un ’franc parler’ c’est inconscient, et si cela ne l’est pas, c’est dégueulasse.

    • Mea culpa, je crois avoir lu trop vite le texte de départ et avoir zappé l’essentiel. Et je zappe souvent cet essentiel-là pour des raisons qui me sont propres.
      Je suis désolée d’avoir écrit ce que j’ai écrit et comme tu dis, c’était dégueulasse de ma part. On ne peut même pas parler d’inconscience car je n’entends pas lorsqu’on parle d’abus et de viol.
      Je n’ai que ça à rajouter...

  • Réalités de la #prostitution : la #violence des #clients | A dire d’elles
    http://sandrine70.wordpress.com/2014/07/04/realites-de-la-prostitution-la-violence-des-clients

    Ce qu’on ne dit pas, c’est qu’en France aujourd’hui, les clients-prostitueurs, sont les coupables d’une violence extrêmement fréquente sur les personnes prostituées, comme le montre l’actualité des derniers quinze jours (Ainsi, le Mouvement du nid lance une alerte (voir ci-dessous).

    Et qu’il n’y a qu’en les pénalisant et les responsabilisant, que la situation pourra changer. Il n’y a qu’en s’attaquant à la demande que la lutte contre le #proxénétisme pourra avoir de l’effet pour démanteler les réseaux. Sinon, on en démantèlera un, aussitôt un autre se constituera.

    Ce qu’on ne dit pas, c’est que tout cela n’est possible que parce que les "clients" sont des hommes qui considèrent les femmes comme des produits/objets à leur disposition, comme l’expliquent Claudine Legardinier dans leur enquête, première du genre, sur les prostitueurs, « la prostitution constitue une ouverture de droits sur le corps d’autrui, notamment féminin, en entérinant dans les esprits l’idée qu’il s’agit d’un produit disponible que tout homme peut légitimement s’approprier ».[Claudine LEGARDINIER et Saïd BOUAMAMA, Les clients de la prostitution. L’enquête, Paris, Presses de la Renaissance, 2006.]

    #réification #marchandisation

  • Plaidoyer pour l’#abolition : « il est possible de changer les choses »
    http://sandrine70.wordpress.com/2014/04/13/plaidoyer-abolition-il-est-possible-changer-les-choses

    Donc, alors que les #féministes radicales « ont développé des antennes extrêmement sensibles devant l’oppression des #femmes, vivre avec ces idées pouvait devenir trop lourd et impossible à endurer à la longue ». Elle explique ensuite que le discours pro-travail du sexe a eu l’intelligence de flatter notre esprit dialectique : « ce discours parle de nuances, de complexité, et assure écouter les différentes voix. il se dit capable de maîtriser les contradictions de la vie »

    Ce n’est toutefois que « de la publicité sur un emballage. En réalité, le mythe du travail du sexe est lui aussi complètement figé », poursuit-elle.

    En effet, il affirme en même temps que la #prostitution est une #oppression (forcée) mais aussi une libération, qu’elle « défie et renforce à la fois le #patriarcat, qu’elle est simultanément une bonne et une mauvaise chose ». Contre l’expression tournée en dérision « tout est soit noir soit blanc », le discours pro-travail du sexe proclame : tout est en permanence noir et blanc". Ce n’est pas une opposition dans le sens dialectique du terme, au contraire, « c‘est la confirmation du vide comme statu quo ».

    Ainsi, elle montre comment le discours pro-travail du sexe, « comme le discours #post-moderne, fait semblant d’être ouvert, de bouger et d’être nuancé, mais en fait rien ne bouge et nulle porte ne s’ouvre ».

    En fait, conclut-elle, ce discours permet d’arriver à défendre le fait qu’on s’en tient à l’exception. Dialectiquement, on démontre en général que l’exception confirme la règle. C’est-à-dire que l’existence d’une exception montre que si une chose est généralement vraie, cela ne veut pas dire qu’elle l’est systématiquement. En revanche, les post-modernes affirment que l’exception infirme la règle. "Aussi Petra Östergen peut affirmer qu’il existe des prostituées heureuses de leur sort, sans toutefois se sentir obligée de prendre en considérations le fait que 89% d’entre elles, selon l’étude internationale la plus importante jamais réalisée jusqu’à présent, désirent quitter la prostitution (M.Farley). Le fait est que, pour les post-modernes, non seulement l’exception infirme la règle, mais elle est la règle !

  • Changer de #fesses comme de chemise ? | A dire d’elles
    http://sandrine70.wordpress.com/2014/04/11/changer-de-fesses-comme-de-chemise

    l’image parle d’elle-même pour renforcer la pertinence de l’analyse de Kajsa Ekis Ekman, auteur de « L’être et la #marchandise », qui montre comment, à partir de la célèbre formule : « mon #corps m’appartient », récupérée par ceux qui veulent tirer profit des êtres humains et les pro-prostitution : on en vient à faire de notre corps un ensemble de morceaux qui seraient nos biens à vendre. Mon corps ne serait pas moi mais « à moi », donc un bien, et comme tous les biens, je pourrais les vendre, louer, etc.

    #réification

  • Plus jamais un secret : « Nunca mas », manifestons le 1er février | #IVG
    http://sandrine70.wordpress.com/2014/01/27/plus-jamais-un-secret-nunca-mas-manifestons-le-1er-fevrier

    Il nous faut donc encore, toujours et plus expliquer, être dans l’argumentation. Il me semble que nous passons trop de temps à traiter nos adversaires de fachos et de débiles plutôt qu’à expliquer ce que nous entendons par « le #droit des #femmes à disposer de leur corps », ou ce que veut dire être « pro-choix », c’est-à-dire d’avoir le choix de mener à bien ou non une grossesse. Qu’il ne s’agit pas d’interrompre une vie, mais de s’assurer que si un enfant vient au monde, c’est dans la condition minimum qu’avoir dû le porter + devoir ensuite l’élever n’est pas contraire à la volonté de la femme qui le porte. C’est dire qu’un embryon de quelques semaines n’est pas une personne, c’est juste un futur, comme l’est chaque ovule fécondable, chaque mois, qui n’est pas utilisé. Et la contraception ne suffit pas : énormément de femmes qui avortent aujourd’hui (sur les 200.000 avortements annuels) utilisaient une méthode de contraception qui n’a pas marché. C’est expliquer que l’IVG, comme la contraception, fait partie d’une liberté pour les femmes de maîtriser leur destin. Elles ont désormais droit d’avoir une sexualité sans (ou presque) risque de grossesse. Elles peuvent donc avoir une sexualité libre(1) et en même temps de ne pas avoir à en « payer » les conséquences. Elles peuvent désormais avoir un enfant parce qu’elles l’ont choisi et désiré.

    C’est donc aussi la possibilité de commencer de remettre le monde à l’endroit : rendre possible que l’enfant à naître, celui qui est désormais une personne dès lors qu’il est séparé de la mère, soit élevé par choix.

  • Quand la violence se dit ouvertement | A dire d’elles
    http://sandrine70.wordpress.com/2013/09/10/quand-la-violence-se-dit-ouvertement

    Alors ce que nous montre cette étude, ce n’est donc pas que les hommes d’Asie sont violents (ils le sont, mais à eux on leur a demandé contrairement aux autres), mais que lorsque les masques tombent, la réalité des violences est effarante. Et vient confirmer ce que disent les féministes radicales.

    Quand on se donne les moyens de poser les questions aux agresseurs, selon une méthodologie* destinée à éviter le déni, la réalité des violences sexuelles apparaît au grand jour (tout comme quand, dans la prostitution, on veut bien regarder la réalité et pas rester dans le fantasme) et les chiffres sont effrayants.

    Et en particulier ces derniers, qui sont la réponse des hommes à qui on a posé la question : pourquoi ? (ont-ils violé)

    59% pour s’amuser ("entertainment") ! 75% pour des visions sexuelles objectifiées ("je la voulais ou j’avais envie de faire l’amour" -l’autre n’est donc qu’un instrument/objet). Et 38% de réponses, les plus parlantes : pour la punir. (et donc la maintenir dans l’état d’opprimée).

    Je propose donc que l’ONU ne se contente pas de choisir un continent « plus facile » à faire passer pour « culturellement rétrograde » et fasse pareil avec le reste du monde et l’Europe par exemple. En se donnant les moyens de poser et d’avoir des réponses à ces questions. Même si les réponses doivent faire peur.

    #culture_du_viol #viol #feminisme

    • Merci @fil pour le détail de cette étude.
      @odilon, j’ai pas eu l’impression d’un procès à l’ONU mais plutot d’un appel a généralisé cette étude à tous les continents. Comme c’est une étude pour l’Asie du Sud, il y a le risque qu’on pense que c’est spécifique a ces cultures/régions et que l’Europe est à l’abris de la culture du viol (on parle de 150000 viols par an en France). L’"argument" habituel « le sexiste c’est l’autre » peut être ressorti, avec une étude Europeenne ca n’est plus possible (encore que certainEs accuserons les immigrès ou les musulmans ou les Roms ou je ne sais qui). L’ONU manque certainement de moyens mais l’Europe par exemple ou la France ont tout a fait les ressources pour faire une étude sur ce sujet en s’inspirant de celle de l’ONU.

    • j’entends l’argument @mad_meg, mais je trouve un peu désobligeante et inappropriée cette phrase

      Je propose donc que l’ONU ne se contente pas de choisir un continent « plus facile » à faire passer pour « culturellement rétrograde »

      C’est aller un peu vite. Je ne pense pas que l’ONU (193 états) se « contente » de quoi que ce soit et en plus on ne sait même pas si d’autres études ne sont pas en cours actuellement sur d’autres continents. L’institution est loin d’être irréprochable et il y a pleins de trucs qui vont de travers mais sauf erreur, à suivre un petit peu les news sur son site, je n’ai pas le sentiment qu’elle cherche à discréditer un pays ou une région plus qu’une autre. On peut quand même pas lui reprocher, à posteriori, une interprétation mal intentionnée des résultats d’une enquête. Ou alors il ne faut pas en faire du tout ? Encore une fois, je crois que sa bonne volonté n’est pas en cause mais plutôt celle des pays qui s’y refuse. Oui, l’Europe a les moyens de mener une telle étude, oui la France a les moyens de mener, alors réclamons qu’elle soit menée et prenons exemple sur les pays qui l’ont fait en les félicitant.

  • Pas de justice, pas de paix ! #zimmermann #alexander

    http://sandrine70.wordpress.com/2013/07/14/pas-de-justice-pas-de-paix-zimmermann-alexander

    Pour comprendre, la mise en parallelle de deux affaires judiciaires qui viennent de se terminer :

    –la première : George Zimmermann, veilleur de nuit , (métis mais représentant « le blanc armé qui défend ses biens ») tire sur un jeune noir de 17 ans non armé et le tue. Il invoque le fait qu’il a eu peur pour sa vie. Il est acquitté.

    –la seconde : Marissa Alexander, jeune femme noire qui a déja signalé la violence de son mari, tire des coups en l’air pour échapper aux coups de son mari. Elle est condamnée à 20 ans de prison.

    Alors le message ici est très clair : la société dominante défend ses privilèges : un homme qui représente celle-ci et qui tue un jeune homme noir, ce n’est pas grave. Tous les jeunes noirs sont en danger d’être tués (ils savent qu’on peut leur tirer dessus pour rien), mais l’ordre social n’est pas en danger.

    Une femme qui ne tue pas son mari mais essaie de lui échapper, personne n’est en danger, mais l’ordre social patriarcal est menacé : imaginez que d’autres femmes suivent son exemple et parviennent ainsi à échapper à l’oppresseur ? Il ne le supporterait pas…

    Il n’y a pas de justice, il n’y a que des institutions qui protègent les privilèges des oppresseurs. C’est insupportable.

    PAS DE JUSTICE, PAS DE PAIX !

  • « Bartoli ne méritait pas de gagner parce qu’elle est horrible »
    http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=15842

    De son côté Bartoli a répondu « Ce n’est pas important. Oui je ne suis pas blonde. C’est un fait. Est-ce que j’ai rêvé de devenir mannequin ? Non, désolé. Mais est-ce que j’ai rêvé de gagner Wimbledon ? Oui. Absolument. »

    Mais la remarque d’Inverdale a aussi provoqué une série de tweets d’insultes envers la Française.

    « Bartoli ne méritait pas de gagner parce qu’elle est horrible » "je hais Bartoli, j’aimerais taper sur cette grosse vache" « Bartoli est une grosse salope cochonne » "Pour la première fois un homme gagne la finale féminine à Wimbledon" etc..

    En revanche, un peu déçue par la réplique de Bartoli qui apparaît en tenue moulante et Louboutin et qui déclare :

    « J’invite ce journaliste à venir me voir ce soir au bal en robe et en talons et à mon avis, je pense qu’il peut changer d’avis. »

    Marion Bartoli défie les critiques en robe moulante
    http://www.lexpress.fr/styles/mode/marion-bartoli-defie-les-critiques-de-la-bbc-en-robe-sexy-au-bal-de-wimbled

    #sexisme

    • http://sandrine70.wordpress.com/2013/07/07/bravo-a-marion-bartoli-une-championne-qui-doit-nous-inspirer

      Je ne sais pas si vous avez entendu parler des commentaires de trolls sur twitter et de commentateurs hommes de la BBC à propos de la victoire de Marion Bartoli à Wimbledon…estimant qu’elle n’avait pas le physique d’une femme et minimisant ainsi son exploit*. On entend parler à ce propos de sexisme ordinaire ou de « everyday sexsism » en anglais, sexisme de tous les jours. Je ne vais pas en rajouter, juste un mot : quel est le problème avec la victoire de Marion Bartoli ? Qu’elle ne ressemble pas aux Barbie formatées pour le plaisir objectifié de ces messieurs ? Oui. Mais pas seulement. Il s’agit ici de Backlash et de l’illustration parfaite de comment le patriarcat résiste aux progrès humains du féminisme :

      Ainsi, si Marion Bartoli avait ressemblé à une femme pornifiée, donc montrant sa soumission aux hommes malgré le fait qu’elle veuille réussir, il n’y aurait pas eu de réaction. Elle est une femme magnifique mais qui ressemble à une femme -et pas à une image photoshopée et inspirée par la pornographie et voilà que les hommes paniquent et ont peur de perdre leur pouvoir. Et eux, n’attendent pas comme nous bien longtemps pour réagir : immédiatement, ils frappent.

      Cela veut dire : vous voulez réussir, d’accord, mais à nos conditions, que vous continuiez au moins à être à notre disposition.

      En bref, on est ici vraiment dans la réaction et la propagande, qui dit à toutes les femmes : faites gaffe, n’adoptez pas celle-ci en modèle, sinon vous subirez le même sort : on ne reconnaîtra pas vos talents, on ne vous félicitera pas de vos exploits, on vous cassera. Il faut donc le dire à Marion Bartoli. Ce n’est pas elle qui ne serait pas belle, c’est eux qui sont bêtes, et inhumains. Et bravo à elle, elle est une championne, et une héroïne.

  • Adèle, la Palme et le #sexisme
    http://sandrine70.wordpress.com/2013/05/27/adele-la-palme-et-le-sexisme

    Mais pour finir, il y a enfin le peu de respect accordé à l’auteure de la BD, qu’il n’a même pas remerciée au Palmarès, et son opinion à elle sur ce qu’il a fait de son oeuvre :

    j’en cite juste 2 extraits, vous pouvez tout lire ici : http://www.juliemaroh.com/2013/05/27/le-bleu-dadele

    « Je tiens à remercier tous ceux qui se sont montrés étonnés, choqués, écœurés que Kechiche n’ait pas eu un mot pour moi à la réception de cette Palme. Je ne doute pas qu’il avait de bonnes raisons de ne pas le faire, tout comme il en avait certainement de ne pas me rendre visible sur le tapis rouge à Cannes alors que j’avais traversé la France pour me joindre à eux, de ne pas me recevoir – même une heure – sur le tournage du film, de n’avoir délégué personne pour me tenir informée du déroulement de la prod’ entre juin 2012 et avril 2013, ou pour n’avoir jamais répondu à mes messages depuis 2011. » JM

    #lesbiennes #mépris

    • Le personnage de Kechiche semble effectivement peu sympathique, et c’est un euphémisme.. Égocentrisme et tyrannie.. Et pourtant Julie Maroh ne semble pas lui en tenir rigueur et est très élogieuse sur le film.
      ça me rappelle dans une certaine mesure les reproches faits à Daniel Mermet par son entourage professionnel... Ce genre de personnages demeurent de grands mystères pour moi. Comment des gars apparemment si détestables peuvent arriver à produire des oeuvres si sensibles et si humaines ?

    • Je crains qu’il ne faille aller au-delà et admettre que la plupart des créateurs qui sortent un peu du lot sont des connards, humainement. je ne crois pas que ce soit une condition nécessaire, c’est plutôt une conséquence malheureuse… Le pouvoir, notamment, rend con (scoop).

    • La production d’un film est souvent douloureuse, elle englobe énormément de gens et d’histoires qui se tissent alors, après il n’y a parfois plus rien entre eux. Je suppose que c’est une nécessité pour les réalisateurs de ne se concentrer que sur ce qu’ils créent, et au niveau humain souvent sur un cercle restreint et professionnalisé. Cela s’accompagne d’une grande incompréhension de part et d’autres (entre la production et les techniciens) que certains jugent comme la preuve du mépris. Rares sont les réalisateurs qui échappent à la tyrannie de réussir leur film, le stress est énorme. Le cinéma est un milieu très violent, un quitte ou double qui fait fondre l’humain rapidement.

    • @Baroug : pour un créateur financé, cent, mille, cent mille attendent des financements (dont le gentil Fabien Fournier http://fr.ulule.com/noob-le-film ).

      Nul n’ignore surtout depuis HADOPI que la création, c’est à dire l’accès au statut de créateur se fait par la subvention discrétionnaire. Ces « connards » que tu évoques sont donc sélectionnés, choisis, parmi d’innombrables jeunes un peu naïfs en lesquels nombre d’entre nous se reconnaitraient.

      Quand le chien est méchant, ce n’est pas à lui qu’on en veut, mais à son maître. Le chien reflète les moeurs du maître.

  • Donc le nouveau film de François Ozon s’appelle "Jeune et jolie". Je me trompe, ou ça aurait aussi pu être le titre de 3/4 des films d’auteur français depuis 50 ans ?

    Quand on n’a plus mis les pieds dans un cinéma depuis mille ans comme moi, Cannes apparaît tout à coup comme une fenêtre sur un univers exotique où, depuis des décennies, des réalisateurs mâles à la prétention artistique inversement proportionnelle à leur maturité affective (restée grosso modo celle d’un ado de 17 ans) mettent éternellement en scène les mêmes fantasmes à deux balles, en renouvelant en même temps le stock de chair fraîche qui alimente le milieu, genre Ozon hier matin sur France Inter :

    – Alors c’est une jeune fille qui découvre sa sexualité, qui ressent le besoin de faire des expériences et qui décide de se prostituer...
    – Et elle est interprétée par une jeune actrice qui est mannequin, et qui est très belle, mais pas seulement...
    – Oui, elle n’est pas seulement très belle, elle a aussi une intériorité (sic)...

    (De mémoire.)

    Non, mais sérieusement...

    Evidemment la jeune fille en question est aussi "égérie", et le storytelling "des haillons à la gloire grâce à mon joli minois" est particulièrement réussi :

    Marine Vacth, égérie jolie et sombre
    http://www.lexpress.fr/styles/vip/marine-vacth-egerie-jolie-et-sombre_1249062.html

    Et pendant ce temps une série américaine grand public comme "Game of Thrones" est capable de vous balancer une flopée de personnages féminins plus vrais, costauds et intéressants les uns que les autres, exemple :

    There are No True Knights : Brienne of Tarth - Feminist Fiction
    http://feministfiction.com/2012/06/28/there-are-no-true-knights-brienne-of-tarth

    La meilleure preuve que cette série a réussi quelque chose, c’est que quand on voit certaines actrices sur le tapis rouge, donc homologuées, sapées et maquillées, on les reconnaît à peine :

    Mais comment j’ai pu me laisser refiler cette came du "cinéma d’auteur" pendant si longtemps ?

    Possible que ce soit Geneviève Sellier qui m’ait déniaisée en m’encourageant à oser critiquer ce qu’on me vendait comme de l’Art, du Mythe intouchable et indiscutable :

    « Le cinéma d’auteur est un mythe et un fantasme réactionnaires »
    http://sabrinabouarour.blog.lemonde.fr/2013/03/26/le-cinema-dauteur-est-un-mythe-et-un-fantasme-reactionn

    #femmes #cinéma #sexisme

  • Victimes DE, mais pas « victimes par définition » | A dire d’elles
    http://sandrine70.wordpress.com/2013/05/10/victimes-de-mais-pas-victimes-par-definition

    "Comme tous les systèmes qui acceptent les inégalités, l’ordre néolibéral déteste les victimes. Parler d’un être humain sans défense, d’un être vulnérable, suppose en effet la nécessité d’une société juste et le besoin d’une protection sociale. Rendre tabou la notion de victime est une étape pour légitimer le fossé entre les classes sociales et les sexes. Ce procédé exige deux phases. D’abord, il faut affirmer que la victime est, par définition, une personne faible, passive et impuissante. Puisque les personnes vulnérables se battent malgré tout et développent de nombreuses stratégies pour maîtriser la situation, « on découvre » que l’idée qu’on s’est faite de la victime est inexacte. La personne vulnérable n’était pas passive, bien au contraire. Donc, nous dit-on, il faut abolir la notion de victime. En conséquence, nous devons accepter l’ordre social – la prostitution, la société de classes, les inégalités – si nous ne voulons pas étiqueter des gens comme des êtres passifs et impuissants".

    #victime

    • Aïe juste au moment où je disais à madmeg que je ne l’embeterais plus avec mes débats, paf, on exhume ce sujet qui me passionne, avec un billet qui me fait forcement réagir.. :-)

      Autant je suis d’accord avec le passage cité ici de Kajsa Ekis Ekman - l’ordre néolibéral répète à loisir avec une mauvaise foi détestable que tout ce qui s’oppose aux inégalités ne serait qu’ « assistanat » et négation de l’individu - , autant le reste du propos de Sandrine70 m’embrouille.

      Donc, elles sont victimes DE, et c’est des traumatismes subis qu’il faut les soigner, c’est pour les conséquences matérielles qui en découlent qu’il faut les aider. Pas parce qu’elles « seraient » des victimes. Elles sont des individues, dont une caractéristique -parmi d’autres- même si elle prend beaucoup de place dans leur vie en raison des explications données ci-dessus est d’avoir été victime DE. Pourtant, la société dans son discours insiste à les enfermer dans ce statut. C’est une façon d’en faire les responsables de ce qui serait un « état de fait ».

      Je suis d’accord avec son raisonnement...
      Et justement j’en arrive à une conclusion opposée sur la prostitution.
      Etre victime d’un viol, c’est être la victime d’un violeur. Ce n’est pas comme être victime aléatoire de la foudre contre laquelle on est impuissant et contre laquelle on peut se montrer fataliste.
      Donc je suis à fond d’accord pour dire que le mot « victime » dissocié de la notion de coupable ne veut rien dire.
      Et c’est pour ça que dans l’absolu je trouve que la prohibition de la prostitution ne peut être que temporaire.
      Comme une mesure d’urgence éventuellement, mais pas pérenne.
      Cela me fait penser aux histoires de « couvre-feu » pour les mineurs dans certaines villes le soir. Pour protéger des victimes potentielles, on va instaurer une loi certes assez efficace sans doute, pleine de bon sens, mais extrêmement rigide, répressive et déresponsabilisante pour tout le monde. On invente un délit, être dehors après 22h, pour empêcher d’autres délits plus difficiles à détecter et bloquer. C’est un gros aveu d’impuissance, de fatalisme et de renoncement face aux auteurs effectifs de vrais délits.
      Ici on va faire d’une relation sexuelle associée à une transaction financière entre adultes un délit, pour éviter d’avoir à s’attaquer aux vrais délits d’agression et de prédation des hommes sur les femmes (abus de faiblesse, proxénétisme..).
      Que se passera-t-il quand, malgré la prohibition, une prostituée clandestine se fera égorger ? Elle sera juste un peu moins victime, et surtout le mec ne sera plus du tout coupable, car il ne sera plus vraiment question de sexisme, mais de violence entre deux hors-la-loi.

      Pour moi, on devrait plutôt envisager une « normalisation » de la prostitution, en rebondissant sur le choc de « transparence » du père François.

      Ok braves gens, vous voulez du sexe tarifé ? Une activité marchande comme une autre ? Fort bien, assumez alors. Assumez vis à vis de vos épouses, vos gosses, vos parents et vos oncles et tantes. Ils pourront être informés
      Toute transaction ayant une incidence sociale devrait apparaître sur un registre consultable par chacun. C’est à ce prix qu’on pourra prétendre à une vraie responsabilité du consommateur. Dans que le droit au secret de la vie privée lui donnera le droit de se comporter de façon socialement irresponsable, on ne pourra rien attendre des individus.

      C’est d’ailleurs à peu près ce que disait Eva Joly suite à l’affaire Cahuzac, en parlant de l’exemple de la Norvège.
      Interdire, ça déresponsabilise. Et donc ça déculpabilise, car un coupable irresponsable n’est plus vraiment coupable.
      Obliger à assumer ses actes, ça c’est responsabilisant. Et je peux vous dire que ça en calmerait plus d’un...

      Pour moi, le meilleur contrôle public, c’est la transparence, le fait que les citoyens puissent consulter les déclarations de revenus. En Norvège, vous tapez mon nom, comme celui de n’importe quel citoyen, vous saurez tout. Si je troque mon kayak pour un yacht alors que je déclare gagner quelques milliers d’euros par mois, j’aurai un contrôle. Toute la lutte contre le blanchiment est basée sur ce qu’on appelle les « messages » que donne le train de vie.

      http://www.telerama.fr/idees/trois-regards-sur-l-apres-cahuzac-pour-sortir-de-la-crise-democratique,9639

    • entre deux hors-la-loi

      Gnih ? Ya un truc que tu as pas dû pigé, parce que dans l’abolitionnisme il n’a jamais été question que la prostituée soit hors-la-loi. Seulement les proxénètes et les clients : donc uniquement les coupables justement. Donc ça responsabiliserait forcément les « consommateurs » de pute, puisque pris la main dans le sac, ils seraient à la fois punis pour ça et leur famille serait au courant.

    • @petit_ecran
      Il y a pas mal de choses qui me chiffonne dans ton raisonement. Je ne comprend pas comment tu passe de « la foudre » a « la prostitution ».
      Pourquoi la prohibition de la prostitution serait forcément temporaire ?
      Pourquoi la fait qu’il y ait un « auteurE » plutôt que pas changerait la nature du problème ?
      Ta comparaison avec le couvre feu me semble aussi étrange. Un couvre feu est une atteinte a la liberté, la prohibition de la prostitution non, le droit d’exploiter la misère d’autrui n’est pas une liberté individuelle que le collectif devrait favorisé, bien au contraire, rien a voire avec la liberté de se déplacer dans l’espace publique. Pour ton choix de vocabulaire je tique aussi sur « sexe tarifé » que je remplacerait par « domination tarifé » et n’utiliserait pas non plus le mot « consommateur » pour parler du client prostitueur et cela justement parcequ’il ne s’agit pas de marchandise mais d’humainEs. L’idée du fichier publique je suis pas fana non plus, ça fait un peu lynchage.

    • @Rastapopoulos : le fait est que dans la clandestinité, la femme qui se prostitue sera toujours plus vulnérable que le client prostituteur, et à moins d’espérer une grande efficacité de la répression des flagrant délits, la plupart du temps le client malveillant sera loin quand un délit sera constaté. Les pouvoirs publics mettront-ils autant d’entrain à rechercher le coupable que si la victime avait été pharmacienne ?

      @mad_meg :
      Pour la foudre :
      – on pourra toujours être victime de la foudre par temps d’orage, quel que soit notre degré de civilisation. C’est une fatalité.
      – par contre j’ai l’espoir qu’un jour on saura apprendre aux mâles à rejeter leurs pulsions de prédation sexuelle (acquises ou innées, peu importe) et qu’on arrêtera de dire que les femmes peuvent être victimes de viol en se promenant la nuit comme on peut être victime de la foudre par temps d’orage.

      C’est parce que je refuse la fatalité de la prédation masculine sur le corps des femmes, couplée à la vulnérabilité matérielle et psychologique des femmes, que je vois l’interdiction de la prostitution comme impérativement temporaire. Je m’explique : faire de la prostitution un délit pour lutter contre les vrais délits auxquels la prostitution est souvent associée (abus de faiblesse, proxénétisme) est un aveu d’impuissance à long terme. C’est comme instaurer un couvre-feu pour les mineurs en expliquant qu’un mineur qui traîne la nuit dehors commet un délit car il va forcément impliquer d’autres délits dont il sera la première victime. On lui interdit cette activité là pour son bien.
      C’est ce qui me gêne dans l’interdiction de la prostitution. On veut interdire à la femme de se prostituer, pour son « bien ». Même si je suis d’accord pour dire que 99,9% des femmes qui se prostituent ne font pas cette activité par choix et que les 0,1% restant sont sans doute manipulées par leurs addictions, leur dépendances ou leurs macs, l’idée même de décréter une interdiction définitive qui outrepasse le libre-arbitre d’individus humains pour « leur bien » me tord les boyaux.
      On diverge sans doute uniquement sur l’hypothèse qu’il puisse exister des femmes qui veuillent se prostituer en leur âme et conscience, hypothèse que tu écartes quand tu écris : « Un couvre feu est une atteinte a la liberté, la prohibition de la prostitution non »,

      Sinon quand tu dis « le droit d’exploiter la misère d’autrui n’est pas une liberté individuelle que le collectif devrait favoriser », je suis d’accord avec toi, mais je ne suis pas d’accord avec l’idée que ne pas interdire la prostitution favoriserait « le droit d’exploiter la misère d’autrui » . Exploiter la misère d’autrui, selon moi, la loi l’interdit déjà, mais on ne sait pas la faire appliquer, car le capitalisme repose là dessus. On rit de voir Sarko inquiété pour avoir récupérer des liasses chez une mamie gâteuse pleine aux as, mais dans le même temps on tolère que des familles vulnérables se fassent dépouiller par des crédits à la consommation. Ce n’est pas spécifique à la prostitution. Interdire la prostitution ne résoudrait qu’une partie de ces cas d’exploitation, et pourrait faire croire que le reste est admissible.

      Voilà pourquoi je ne peux envisager que la prohibition que de façon temporaire, dans une situation d’urgence, pour aider les personnes en danger. Ce n’est pas un objectif cible acceptable à long terme. J’espère qu’un jour les femmes pourront faire ce qu’elle veulent de leur cul, le laisser en paix ou gagner du pognon avec si y a encore des pigeons pour leur en donner, sans qu’une loi leur dise ce qu’elles ont le droit de faire ou non avec leur corps, quel don de leur personne est moralement acceptable, quel don ne l’est pas.
      Tant que des lois comportementales seront là pour protéger des individus, ce sera forcément des lois paternalistes qui infantiliseront ces individus. Des lois qui traitent ces individus en victimes, et non en « victimes de ».

      Je rêve plus d’une société d’adultes libres et responsables en capacité et en obligation d’assumer leurs actes, où les lois essentielles sont déjà appliquées et ne laissent aucun recours au lynchage...

  • Evénement : Sortie du « #livre noir des #violences sexuelles de Muriel Salmona | « A dire d’elles
    http://sandrine70.wordpress.com/2013/04/09/evenement-sortie-du-livre-noir-des-violences-sexuelles-de-muri

    Qui a eu un bébé ou été proche d’un bébé sait combien le petit être qui vient de naître est totalement dépendant de ceux entre les mains desquels il tombe. Sa seule arme est le cri, et quelques mouvements. Et l’amour qu’on lui porte. Ainsi, c’est normal qu’un enfant crie, mais c’est risqué. En criant, il émet sa première action propre. Il en est responsable. Il fait alors ce qu’il doit pour survivre (dire qu’il a besoin d’être nourri, qu’il a mal au ventre, qu’il se sent mal), et en même temps, il est mis en danger : celui de tomber sur ceux qui commenceront, dès cet instant, à le désigner comme coupable d’une intention (un caprice, l’envie de pourrir la vie de ses parents, toutes choses très couramment entendues, et très tôt). Aussi, alors qu’il pleure, si c’est un bébé garçon, on dira (comme le montre une expérience de psychologie célèbre) qu’il est fort et vigoureux, si c’est une fille, qu’elle est triste et plaintive. Et déjà, un peu de la capacité d’être elle même de la personne disparaît.

  • Pourquoi le 13 avril, je veux l’abolition citoyenne du système prostitueur ! | A dire d’elles
    http://sandrine70.wordpress.com/2013/04/05/pourquoi-le-13-avril-je-veux-labolition-citoyenne-du-systeme-p

    « mais la question fondamentale n’était pas de savoir pourquoi quelques femmes « choisissent » de se prostituer, mais plutôt au nom de quoi certains hommes sont autorisés à acheter du sexe et à utiliser le corps de femmes et d’enfants. Est-ce normal, au XXIe siècle, de réduire un être humain à une marchandise sexuelle, un instrument de jouissance et un objet à consommer ? « 

    • c’est à dire que si « l’accompagnement sexuel » est rémunéré, on est dans quelquechose de comparable à la prostitution. Si il s’agit de volontaires qui ne demanderaient pas d’argent ca serait autre chose.

      C’est quant même un peu insultant pour les handicapés, de dire qu’ils ne peuvent pas séduire sans sortir le porte-feuille.

      Sinon comme d’hab dans ce débat, on ne parle pas de la sexualité des femmes handicapées. Parce que ces armés d’ados sublimes qui se presserons pour faire des cunnilingus à la chaine pour un sous-smic payé par la sécu, je les entend pas beaucoup se bousculer au portillon.

    • j’ai trouvé ceci

      Le Comité consultatif national d’éthique a rendu un avis négatif sur la question de l’assistance sexuelle des personnes handicapées, qu’on pourrait résumer ainsi : « La société ne doit pas réparation aux frustrations sexuelles des hommes. Personne n’a le droit d’utiliser sexuellement un-e autre ».

      Voici sa conclusion :

      « Si la sexualité peut être source de plaisir, elle peut être aussi le champ de toutes les violences y compris lorsqu’elle ne peut se vivre. Force est de constater qu’il n’y a pas une norme qui serait celle de l’harmonie et de l’équilibre, mais une réalité plurielle dont nous devons prendre conscience, plus ou moins brutalement, plus ou moins crûment. La complexité de ce qui y est mis en jeu nous oblige à entendre les questions dérangeantes sur la dignité, la vulnérabilité, et les limites de ce qui est éthiquement acceptable.

      En conséquence en matière de sexualité des personnes handicapées, le CCNE ne peut discerner quelque devoir et obligation de la part de la collectivité ou des individus en dehors de la facilitation des rencontres et de la vie sociale, facilitation bien détaillée dans la Loi qui s’applique à tous. Il semble difficile d’admettre que l’aide sexuelle relève d’un droit-créance assuré comme une obligation de la part de la société et qu’elle dépende d’autres initiatives qu’individuelles ».

      http://sandrine70.wordpress.com/2013/03/12/le-13-avril-ensemble-construisons-un-monde-sans-prostitution
      http://www.ccne-ethique.fr
      http://www.ccne-ethique.fr/upload/avis_118.pdf

    • Ce que je trouve intéressant c’est de poser ici la sexualité comme un besoin fondamental : l’humain a besoin de manger, de boire et ? Ici, certains répondent de sexe.

      Sauf que le sexe n’est pas que du besoin : c’est une intimité, une proximité, du sentiment, du désir, un échange, un élément parmi d’autres d’une relation. Mais c’est aussi, un besoin plus ou moins important selon les individus et les temps.

      Je pense que la passion des réactions montre bien cette complexité ; reste que c’est aussi un besoin et pas seulement pour les hommes.

    • Ca n’a rien de compliqué
      Le besoin de sexe n’est pas vital, n’est pas si fondamental que tu le dit et il faut souvent réprimer (la plus part du temps même, car on ne couche pas avec toutes les personnes qu’on désire, qu’on soit handicapéE ou pas). Sinon que dire aux violeurs et aux pédophiles puisqu’ils ont eux aussi des besoins de sexe et le droit au sexe (comme les handicapéEs après tout). Faudrait-il un droit au sexe pour les moches, les timides, les obèses, les vieux, les compexés... comment pose tu les limites du handicape au niveau de la séduction ? La réponse du comité d’éthique répond d’ailleurs sur ce besoin puisqu’elle préconnise la mise à disposition de sex-toys et demande qu’on facilite les rencontre pour les handicapéEs. Le comité n’interdit pas non plus les volontaires qui veulent échanger du sexe gratuitement. Les handicapés ont donc leur droit au sexe assuré, mais pas au dépend des femmes pauvres.

      Les handicapéEs sont ils si imbaisable qu’il faille que l’état organise la charité sexuelle pour eux ? je ne suis pas handicapée, mais si je l’était je ne décolèrerait pas d’une telle idée à mon encontre.

    • sans connaitre du tout le sujet, l’argumentaire de mad meg (là juste au dessus de moi) me parait à première vue des plus sensés. Mais comme souvent pour ce genre de sujets, il me paraitrait important de commencer par donner la parole aux principaux intéressés, j’ai vu qu’il y avait plusieurs témoignages sur libé si quelqu’un les retrouve.

    • Tout cela révèle surtout, à mon sens, les travers de nos sociétés qui se sont employées à faire du handicapé un être à mettre à part, méprisé, à isoler, à cantonner dans des centres où leur avenir est tout tracé. L’article du figaro, que j’ai lu brièvement ce matin, fait l’amalgame entre la sexualité des handicapés et la solitude. Ce sont deux problématiques complètement différentes. Vis-à-vis de la sexualité, je rejoins le point de vue de @mad_meg. Du point de vue de la solitude, je pense que nous avons beaucoup à faire pour que les personnes handicapées réintègrent nos sociétés au même titre que n’importe quel individu. Faute d’une sexualité épanouie, c’est tout au moins le contact avec le genre humain et un minimum de tendresse qui pourrait leur être rendu. Bref, je trouve cette assistance sexuelle hypocrite vis à vis de personne qui ont sciemment été mise à l’écart de la société.

  • Sexualité des personnes handicapées : la lettre ouverte de FDFA à François Hollande | A dire d’elles
    http://sandrine70.wordpress.com/2013/03/05/sexualite-des-personnes-handicapees-la-lettre-ouverte-de-fdfa-

    Certaines associations de personnes handicapées réclament le recours à l’ « assistance sexuelle » en argumentant de la difficulté pour certaines personnes handicapées, de pouvoir satisfaire leurs « besoins sexuels ».

    Leur raisonnement repose sur l’affirmation que la sexualité est un « #droit humain fondamental ». Or la #sexualité ne relève pas du domaine du « droit ». La sexualité relève de la vie intime et ne peut être soumise à un contrat. Parler de droit fait référence non plus au désir mais à une obligation, qui implique un « devoir sexuel » pour celles et ceux qui seront chargés de l’assurer. Sur ce sujet le rapport Bousquet-Geoffroy nous informe : « Sur un plan juridique, il ne saurait être reconnu de droit à une vie sexuelle. En effet, pour qu’il soit effectif, le titulaire d’un droit doit pouvoir le faire valoir par le biais d’une procédure auprès d’une personne qui est débiteur de ce droit. Ainsi, la reconnaissance d’un droit à une vie sexuelle impliquerait la création d’une procédure pour faire respecter ce droit et la désignation d’un débiteur de ce droit, qui serait certainement l’État ».

    Cette demande, qui est essentiellement masculine, s’inscrit dans une conception de la sexualité où les corps des femmes sont mis à disposition pour répondre à de soi-disant « besoins sexuels masculins irrépressibles ». Que ce soit un aidant sexuel masculin ou féminin, le problème de la #marchandisation du corps demeure. L’inclusion de « services sexuels » dans le champ du marché engendrera inévitablement l’exploitation de la #précarité et de la #pauvreté. Elle pose la question fondamentale de la #prostitution comme réponse à de soi-disant « besoins » ou « droits ».

  • Anti-abolitionniste et abolitionniste, ce n’est pas pareil… « A dire d’elles
    http://sandrine70.wordpress.com/2013/01/23/anti-abolitionniste-et-abolitionniste-ce-nest-pas-pareil

    Ce que certains ne veulent pas comprendre, alors même qu’ils reconnaissent que l’acte commis par ledit « client prostitueur » est un viol, c’est qu’un viol, ce n’est pas la même chose qu’un acte répétitif sur une machine-outil. Ce n’est pas « la location de son corps » : c’est la chosification-mortification d’une personne humaine au service du « plaisir » (provoqué non par une sexualité désirante mais par la construction d’une petite mort, jouissance-anesthésie de la destruction de l’autre) d’hommes déshumanisés (en effet, l’humain étant normalement muni de la capacité d’empathie, il ne devrait pas pouvoir supporter d’imposer un acte sexuel ou une pénétration non désirée, et devrait s’arrêter dès lors qu’il a le moindre doute sur l’envie de la personne d’être pénétrée -doute dont le client ne s’embarrasse pas puisqu’il a payé pour ne pas s’embarrasser). En outre, lorsqu’ils affirment que le « choix par défaut » est un choix de la misère, ils écartent l’autre cause majeure et première de ce non choix : la violence du système patriarcal.

  • Ce soir plus jamais ! par Sophie Péchaud de l’Avft ! « A dire d’elles
    http://sandrine70.wordpress.com/2012/12/18/ce-soir-plus-jamais-par-sophie-pechaud-de-lavft

    (…) Et quelque fois, je dois le faire une deuxième fois, de préférence une sodomie, 

     alors on me caresse pour me préparer, du bout des doigts ou avec la langue, et je ne peux que céder car ni la perspective de la douleur ni celle du dégoût ne saurait renverser chez eux la certitude du plaisir que j’y trouve, et je dis non et ils disent j’y vais doucement, tu verras, ça fait du bien, mais oui c’est vrai, ça fait du bien, ça fait mal doucement, et que vaut cette douleur à coté de leur joie, qu’est ce qu’avoir mal lorsqu’on est moi, qu’est ce que vouloir, penser ou décider lorsqu’on est pendue à tous les coups, à toutes les queues, les pieds dans le vide, le corps emporté par cette force qui me fais vivre et qui me tue à la fois (…)« Putain », Nelly Arcan[1]

    #prostitution

  • Garde d’#enfant : nounous à domicile - enquête de Caroline Ibos - www.cnikel.com
    http://www.cnikel.com/services-a-la-personne/enquete/garde-enfant/caroline-ibos

    Mais ces #femmes, qui viennent d’une relative émancipation (la plupart « sans hommes », elles ont l’habitude et la force de s’en sortir toutes seules), font à leur tour l’expérience de la #servilité. Car là où elles arrivent, leur employeuse les maintient dans le mépris social, par une ignorance totale de leur parcours singulier. La seule chose qui est reconnue à la nounou, c’est son courage. Mais si on flatte leur courage, celui-ci ne leur vaut pas une reconnaissance particulière ou un espoir d’une vie meilleure.

    Lui reconnaître ce courage, permettra seulement d’éviter que la nounou qui n’a d’ailleurs pas le temps, se révolte, ou s’organise. Elle est pauvre et solitaire. Les seuls moments où elle n’est pas seule, c’est dans ce fameux square où les nounous vont tous les jours et où l’auteure les a rencontrées. Là, elles pratiquent une autre forme de catharsis : la critique de l’employeuse, qui prend parfois des formes théatrales. Mais à aucun moment, ces critiques ne se concrétisent dans une lutte collective.

    En conclusion, l’auteure dessine ce qu’elle appelle une géopolitique du care, du soin d’autrui pour lesquelles les nounous sont une ressource humaine « précieuse parce que rare », enlevée à leur pays. « La société française tolère que les femmes en charge du #care soit dans une situation économique, familiale fragile, parce qu’elles sont étrangères, dit Caroline Ibos.

  • Pourquoi l’abolition : pour la Liberté « A dire d’elles
    http://sandrine70.wordpress.com/2012/08/18/pourquoi-labolition-pour-la-liberte

    La #prostitution est la :

    “fiction d’un échange de bons procédés entre sujets libres, volonté de ne pas savoir pour ne pas s’interroger, de croire à la liberté de la prostituée pour conserver la sienne.”

    “curieux avatar du #féminisme… cette complicité d’esclaves sous couvert de féminisme, cette entreprenante résignation à l’état de marchandise, … , enfin acceptante des règles du jeu, que produit l’idéologie libérale avancée de la marchandise.”

    “la #démocratie avancée a troqué l’idéologie de la liberté propre à l’être humain contre celle du libre usage de la marchandise à deux pattes.”

    Car dans ce champ du marché à libérer à tout prix pour l’enrichissiment des 1% d’hommes qui détiennent 99% des richesses du monde, il y a de plus en plus le corps, comme si l’on pouvait distinguer le corps (celui des femmes en l’occurence) de l’être humain.

    “ON N’A PAS SON CORPS, ON EST SON CORPS et non un objet, un instrument, séparé de l’être, qu’on peut vendre, louer, abandonner, ou garder pour soi, mais l’être même. ON NE S’APPARTIENT PAS, ON EST.

  • Cadavres olympiques Chanel, ça suffit ! « A dire d’elles
    http://sandrine70.wordpress.com/2012/08/09/cadavres-olympiques-chanel-ca-suffit

    Mais qui donc peut y voir autre chose que des cadavres en train de tomber ? Qui donc peut y voir de la beauté et affirmer que nous exagérons en disant que ce monde pornifié non seulement nous chosifie, nous étête,nous affame, nous mortifie et nous dessine des vêtements de squelette pour mieux enfoncer le clou ? Quel esprit à ce point déshumanisé lui-même pourrait ne pas voir qu’il y a là une entreprise de destruction systématique ? Des squelettes, c’est sûr que c’est plus facile à manipuler que des êtres de chair et d’os…

    #femmes #mode #publicité #poids