CNT AIT TOULOUSE ANARCHOSYNDICALISME !

http://www.cntaittoulouse.lautre.net

  • Les « anarchistes » dans la #Révolution_française
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article944

    Nous avons souvent lu et récemment encore sous la plume de Michel Onfray cette éloge du girondisme , du nom de cette fraction de conventionnels qui en 1792 s’opposait aux jacobins , consistant à le présenter comme un simple adversaires du centralisme jacobin .

    Rappelons que la question du fédéralisme qui a opposé durant la révolution française jacobins et girondins n’était que la conséquence de l’affrontement entre la bourgeoisie s’étant accaparé le biens nationaux et qui voulait stopper la Révolution et le peuple plongé dans la misère . Devant la crise des subsistances de l’hiver 1792 /1793 et l’augmentation des prix des denrées de nombreuses émeutes et pillages éclatèrent dans tout le pays avec pour résultat une nouvelle poussée révolutionnaire dirigée contre le gouvernement girondin soutenu par les gros négociants de Nantes et Bordeaux .

    Les questions que posaient les révolutionnaires de 1793 étaient celles de la loi agraire, de la fixation d ‘un salaire minimum et d’un prix maximum pour les denrées alimentaires . Comme on le sait cet affrontement allait se traduire momentanément par la chute des girondins dont la fin tragique et la propagande conservatrice allait alimenter une vision romantique à la façon de Alphonse de Lamartine dans son « histoire des girondins »

    Sans ce rappel historique comment comprendre que ce fût précisément à un des chefs de file du parti girondin , Jean Pierre Brissot , que l’on doit la publication en mai 1793 d’une longue lettre de 148 pages à ses électeurs dont le titre était éloquent

    « Lettre sur la situation de la Convention nationale , sur l’influence des anarchistes et les maux qu’elle a causé , sur la nécessité d’anéantir cette influence pour sauver la République »

    Dans cette lettre Brissot compare la situation alors insurrectionnelle de Paris avec celle de certains départements qui ont su enchaîner ( comme il dit ) la fureur ces « anarchistes » .

    Ainsi du département de la Gironde où « le peuple s’y est soumis à la loi , quoiqu’il payât le pain jusqu’à dix sols la livre » . Il poursuit en décrivant la situation à Orléans ville qui demeura calme malgré la disette jusqu’ à l’arrivé de détestables anarchistes qui dénoncèrent l’existence de stocks alimentaires détenus par des spéculateurs.

    Dans cette lettre Brissot propose l’élection d’une nouvelle Assemblée qui devra s’éloigner de Paris . Cette mesure d’éloignement du pouvoir de la capitale révoltée , que n’aurons pas le temps d’appliquer les girondins , sera celle retenue par Thiers en 1871 pour massacrer les communards.

    C’est à ce complot criminel de la bourgeoisie girondine contre le peuple pour anéantir l’élan révolutionnaire en anéantissant la capitale que l’on doit la légende romanesque du fédéralisme girondin .

    Tout cela n’a pas échappé à #Kropotkine qui dans son ouvrage la Grande Révolution en 1909 posera cette question :

    « Mais qui sont ces anarchistes dont Brissot parle tant et dont il demande avec tant d’acharnement l’extermination ? ».

    La réponse qu’il apporte mérite d’être relue entièrement pour son actualité https://fr.m.wikisource.org/wiki/La_Grande_Révolution/XLI et nous ne donnerons ici que quelques extraits significatifs

    « D’abord les anarchistes ne sont pas un parti . Ce sont des révolutionnaires disséminés dans toute la France (...) Ils se sont donnés à la Révolution corps et âmes , ils en comprennent la nécessité , ils l’aiment et ils travaillent pour elle (…)
    Et quand il faut donner un coup de collier , enflammer le peuple et marcher avec lui contre les Tuileries , c’est eux qui préparent l’attaque et combattent dans le rangs (...) Le jour où l’élan révolutionnaire du peuple sera épuisé , ils rentreront dans l’obscurité. Et il n’y aura que les pamphlets remplis de fiel de leurs adversaires pour nous permettre de connaître l’immense œuvre révolutionnaire qu’ils ont accompli . »

    Puisqu’il n’a échappé à personne combien la Révolution française faisait référence dans le mouvement des GJ il n’était plus inutile aujourd’hui de rétablir ces faits historiques , puissent ils nous servir pour comprendre la portée des événements actuels.

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°162 Spécial #gilets_jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article943

  • La police déteste tout le monde
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article946

    Depuis le début du mouvement révolutionnaire des gilets jaunes, la presse médiatique s’est emparée de la dégradation de péages, de poubelles en feu, et de vitrines de magasins brisées comme des actes extrêmement violent, faisant le tour en boucle toute la journée. Sur les réseaux sociaux, nous assistons à la casse, pas celles de vitrines ou autres objets, mais à celle d’êtres humains.

    La violente répression policière envers ceux qui manifestent leur mécontentement est monnaie courante. Face à cela les médias ne font pas trop d’éloquence, et l’état non plus.

    Une journaliste France 3 le fît, elle fut vite censurée puis licenciée. Castaner monte aux créneaux, avec son ça « suffit », un ordre certainement, direct de réprimer violemment les manifestants.

    A en voir les images et toutes les arrestations abusives, j’ai pu assister des mes yeux, à un déferlement de lacrymogènes alors que les gens étaient tous simplement rassemblés en fin, en début ou en milieu des manifestations.

    Des les premières fumées, les drapeaux des gauchistes avaient soudainement disparus, et nous nous sommes retrouvés dans une nasse entre des blindés devant, un canon à eaux derrière, des matraqueurs en gilets bleu dans quasiment tous les petites rues. Heureusement les plus rusés des gilets jaunes ont bifurqués pour manifester ailleurs. Moi même et plein de copains en gilets sommes restés là à attendre qu’on nous libère de la place qu’ont souhaitait occuper...

    Nous avons pu voir aussi, des gens de la BAC ou foncer tel des rugbyman minables sur des gilets jaunes, des flash-balls passer très prêt au niveaux de la tête, des jets puissants canon à eaux projeter à terre des gilets jaunes positionnés sur le trottoir ou sur la chaussée, un épais brouillard sur toute l’avenue qui agressait nos bronches.

    Toute cette armada au frais du contribuable bien-sur ! Nos impôts servent à ça, a nous réprimer violemment. Le gouvernement ferait mieux d’utiliser l’argent qu’il gaspille pour un vrai service public digne de ce nom.

    Des hôpitaux ou l’humain serait au centre des intérêts, soignants et soignés, des facultés vraiment gratuites pour tous sans obliger les jeunes à travailler dans des restos minables, pour une chambre universitaire de 10m2, ce qui représente une somme de de importante pour leurs budgets et celui de leurs familles.

    Ne savent-t-ils pas que la dégradation du service public ne fera que renforcer le mouvement des gilets jaunes ?

    Nous pouvons l’affirmer clairement, la police déteste tous le monde, car les lacrymogènes sont pour tout le monde, les coups de bâton aussi. Il est vrai que l’on ne risquera rien si on accepte des conditions de vie très difficiles et dégradantes, si on ne souhaite pas montrer de la solidarité envers autrui et si on ferme les yeux devant de tels agissements de personnes assermentées.

    Chose que nous connaissons depuis trop longtemps, les gilets jaunes ont dit, comme Castaner mais avant lui, « sa suffit », et montrent jour après jour leur détermination !

    Castaner parle de violence mais qui lance des flash-balls dans le dos d’un papy de 75 ans ? Qui met des lycéens à terre les mains croisées derrière le dos ? Qui est armé jusqu’au dents ? Qui pointe son arme ? Qui retire tout les matériels médicaux à des secouristes, venu justement soigner les blessés pendant les manifestations ? La non assistance en personne en danger n’ est-elle pas punissable ?

    Castaner a choisi de lancer ces troupes, afin de réprimer ce mouvement avec toutes les forces disponibles. Les gilets jaunes ont perdu beaucoup, entre les garde à vue abusives, les arrestations, les amendes, les blessés.

    Certains ont même perdus des amis, de la famille, au cœur de la révolte, sur les rond-points, où Castaner a encore décidé d’évacuer ces espaces de luttes par la force. Le gouvernement tape puis veut dialoguer et lancer un grand débat.

    Mais les gilets jaunes ont choisit ces rond points pour débattre et se faire entendre, et n’ont pas attendu le référendum pour s’exprimer. Depuis plusieurs semaines ils pratiquent la solidarité, le partage et l’entraide et l’action directe. Beaucoup savent très bien que ces débat promis et ce referendum, c’est comme la lacrymogène c’est de l’enfumage...

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°162 Spécial #gilets_jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article943

  • De la révolte populaire à la révolution sociale ?
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article947

    France 2018, quatre décennies de recul de la classe ouvrière , des travailleurs toujours plus pauvres de leurs familles toujours plus méprisées . France Novembre 2018 , la question sociale était donc la grande oubliée. Elle était remplacée par des débats sociétaux menés pas les couches privilégiés , hors de tout souci matériel celles-ci pouvaient se flatter à bon compte de progressisme. Ce progressisme accoucha de Macron . Aux injonctions sociétales, alimentaires , comportementales mais surtout à l’avidité du grand patronat

    Pendant 18 mois des lois ,des « réformes » , et un nombre inqualifiable de règles et de normes furent pondues dans bien plus de sens que les revendications des gilets jaunes , sans que notre bonne bourgeoisie médiatique ne trouve rien à redire à ce catalogue de « réformes » .

    On a tous pu constater la sincérité d’un tel progressisme dans la façon dont la police a traité les lycéens de Mantes la Jolie au moment où le parlement « En Marche » interdisait la fessée. On a tous pu constater ce que valait le féminisme du ministre Shiappa définitivement silencieuse devant les femmes en gilets jaunes tabassées , mutilées , emprisonnées par des sadiques en uniforme.

    En réalité la bourgeoisie avait construit un scénario qui lui donnait le beau rôle , celui de remplacer l’affrontement classe contre classe par celui du progressisme
    contre le populisme , du bien contre le mal. Un scénario dans lequel manger du saucisson , regarder une fille dans la rue, rouler en diesel , fumer dans un lieu public ou parler de bas salaires vous rangeait inévitablement dans le camp des populistes, des criminels ou des fascistes .

    Rien d ’étonnant alors à ce que le mouvement des gilets jaunes ait débuté sous les insultes de la macronie et de ses complices. Le 16 Novembre au soir sur France Info , le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez passera dans l’histoire pour l’imbécile ayant dénoncé comme payé par les patrons le plus fort des mouvements sociaux depuis 1968 .

    17 Novembre 2018, changement de paradigme . En imposant de manifester de façon libertaire , où et quand ils veulent sans déposer ni autorisation , ni parcours , ni SO et sans nommer de chefs . En ayant parlé de vie chère , de fric plus que du RIC. D’avoir fait du bruit, d’avoir applaudit fort et gueuler plus encore, quelque soit leurs prénoms, sexe, âge ou handicap. Tous ensemble les gilets jaunes ont déchiré le scénario qui divisait la population pour la mener vers toujours plus de misère.

    Le 1 Décembre a marqué un autre tournant , par son caractère insurrectionnel cette journée a conduit à un premier rebondissement , ce qu’il est convenu de nommer l’extrême gauche qui quelques jours auparavant calomniait les GJ a dû avaler son chapeau et les rejoindre . Cette évolution confirmait la dynamique que nous avions décrit dans notre premier communiqué du 14 /11/2018 sur notre page facebook (et sur seenthis : https://seenthis.net/messages/736237), nous sommes en présence d’un processus dynamique qui a déjà changé et changera encore.

    Dans ces conditions la question qui est dans tous les esprits est de savoir vers où ira cette révolte populaire qui s’est naturellement auto-organisée ?

    Pour y répondre, remarquons qu’elle s’est autoorganisée autour d’une référence qui est la Révolution Française et cela pour la raison que l’intelligentsia bourgeoise et post moderne a passé quarante ans adéconstruire la mémoire et la visibilité ouvrière, comme nous l’écrivions en 2014.

    Cette perte de la mémoire ouvrière dans un contexte où les chefs syndicaux sont corrompus, où les secteurs stratégiques sont corporatistes (comme on l’a vu pour les routiers ) et où l’essentiel des salariés est atomisé et précarisé , rend difficile le succès d’une grève de masse . Mais comme les causes de cette révolte restent les mêmes , et si aucune mesure politique forte destinée a gagner du temps n’est prise, telle une dissolution de l’Assemblée Nationale, il est ort probable que cette révolte se poursuive à court terme , en règle générale toute dynamique de cette nature ne peut se poursuivre qu’en s’amplifiant . Cela peut se produire sous la forme d’une nouvelle journée insurrectionnelle, à l’image justement de celles de la Révolution Française, auquel cas elle risque d’être plus forte que celle de premier Décembre.

    Ou bien peut être comme cela s’est vu ailleurs en Espagne en 2011 prendre la forme de puissantes marches convergentes des six coins de l’hexagone vers la capitale .

    Évidemment il peut se produire une combinaison de ces possibles . Ce qui est à peu près certain c’est que le scandale de l’ affaire Benalla va confirmer l’idée de faire une cible du palais de l’Elysée avec le risque de renforcer la tendance « putchiste « du mouvement .

    Ajoutons que si l’intermède des fêtes d’année a permis au pouvoir d’exercer une forte répression policière et pénale contre ce qu’il considérait être les plus déterminés des gilets jaunes les reculs qu’il a du entamer , surtout le fait qu’il ait
    rapidement cédé a des revendications salariales dans la police, ne peut qu’encourager les travailleurs mécontents , surtout dans la fonction publique la justice ou l’enseignement à rentrer eux aussi en lutte directe sur leurs revendications avec comme conséquence l’affaiblissement momentané des institutions, dans un cadre où le pouvoir en a le plus besoin pour maintenir son ordre.

    Cette configuration est donc explosive , elle ne manquera pas d’entraîner de spectaculaires convulsions politiques , qui ne seront que des étapes vers un grand changement social si les questions du contenu idéologique et des moyens d’action sont abordées sérieusement, et surtout sans aucuns tabous, par les militants révolutionnaires .

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°162 Spécial #gilets_jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article943

  • Pourquoi être #GJ quand on est Anarchosyndicaliste ?
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article949

    Depuis le #rond-point d’Ausonne #Montauban 82 (quelques remarques) :

    Pour voir de quoi il retourne, pour dans la durée éprouver le sens de cette mobilisation, pour ne pas, a priori condamner par un jugement péremptoire, cette réaction populaire et non « populiste » ou « poujadiste »... En un mot pour concrétiser la lutte que nous prônons : Solidarité, Emancipation et Autogestion.
    Oui par essence tout regroupement humain montre une richesse dans sa composition et sa complexité. Au rond-point on y voit de tout : âge, sexe - la représentation féminine est sans précédent - , parcours personnels et professionnels variés, des grands exclus en passant par les précaires, smicards et couches moyennes, actifs et retraités en grand nombre.

    Mais tous sont là, debout et existent ; pour beaucoup, c’est une première inscription dans un mouvement social. Et quelle inscription !!!

    Honte aux absents et à ceux qui cassent du sucre et leur plume à, chaque jour, déverser des invectives sur ce mouvement. Peur d’une manipulation de l’extrême droite pour certains. Depuis quand devant ce risque , un militant qui se dit révolutionnaire, prône la posture de la chaise vide pour contrer des manipulations et des instrumentalisations à caractères fascistes et racistes. Oui ici ou là, elles ont pu exister ou existent encore. Mais ce n’est qu’en les confrontant et en les révélant aux yeux de tous que nous les désamorçons.

    Pour l’exemple, en début de mouvement, le fait de donner aux gendarmes des migrants cachés dans une citerne, est révoltant. Se désolidariser en public sur les ronds-points de tels agissements a provoqué discussion et échange sur l’exploitation qui est à l’oeuvre non seulement localement mais planétairement et sur le caractère fasciste de l’acte et de ces auteurs.

    Le fait de mettre en évidence l’absence d’espace d’échanges collectifs sur la gestion du mouvement dans un rond-point, comme des assemblées populaires, révèle des comportements douteux quant à la démocratie directe et par la même nous aide à faire avancer la nécessité de ces assemblées populaires pour l’auto organisation du mouvement. Et à délégitimer une appropriation, par certains, du mouvement, de sa stratégies et de ses actions, en empêchant récupération et manipulation. Oui il fallait y aller et dès le 17 novembre. Huit semaines de lutte ont permis des rencontres, la fraternisation, la libération de la parole, de la solidarité. Apprécier chaque jour le soutien de la population jamais mouvement n’a connu un tel appui.
    Né en 1953 jamais je n’aurai pensé pouvoir vivre un tel « évènement » qui, montre pour ma part, un tel processus révolutionnaire en marche : « L’histoire » jugera. La lutte continue.

    A Montauban le 04.01.19

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°162 Spécial #gilets_jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article943

  • #Gilets_jaunes : qui sont les casseurs ?

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article950

    Critique de la violence et des formes de luttes

    On entend, depuis le début de la mobilisation des gilets jaunes que des casseurs infiltrent le mouvement. Certains accusent l’extrême droite, d’autres l’extrême gauche et d’autre encore les jeunes de banlieue. Ce terme n’est pas nouveau et puisqu’il possède une définition floue, il peut être utilisé pour un peu tout et n’importe quoi.


    On n’arrive pas vraiment à s’y retrouver, mais une chose est sûre : les casseurs ont pour objectif de tout démolir, de faire triompher la violence et nous faire vivre dans la peur et le chaos. C’est en tout cas ce que disent l’Etat et les grands médias...

    Nous allons aborder par la suite les différentes formes de luttes en exposant certaines de leurs limites puis nous nous pencherons sur un texte exposant différentes formes de violence.

    Nous partirons d’un constat : les injustices présentes dans le système capitaliste ne sont pas nouvelles et certaines existent depuis plusieurs dizaines d’années. Prenons par exemple la répartition des richesses ; nous vivons dans

    « Un monde où 82 % des richesses créées l’an passé ont bénéficié aux 1 % les plus riches de la population. [...] Dans le même temps, les 3,7 milliards de personnes constituant la moitié la plus pauvre de la population mondiale n’ont vu aucune augmentation de leur richesse en 2017. Rien. Zéro. Le monde appartient aux plus fortunés, et il n’y a nulle part où cette injustice est plus criante qu’au travail »,

    selon Winnie Byanyima, directrice générale de l’ONG Oxfam invitée à s’exprimer au World Economic Forum de Davos.

    Les réponses légalement possibles en France pour essayer de réduire les injustices sont les suivantes :

    – Manifester pacifiquement avec parcours, date et heure décidés par des représentants politiques du système : les préfets. Le tout encadré par les forces de l’ordre.
    – Faire du jeu politique. C’est-à-dire participer aux élections ou créer son parti. Cela amène à faire des alliances et des promesses dont le seul but est d’obtenir le pouvoir et non d’agir pour l’intérêt commun. Nous tenons à préciser qu’il est courant que ces alliances ou engagements soient remis en question dès l’objectif atteint, lequel est de remporter les élections. En effet, nous constatons que nous utilisons souvent le pouvoir afin de préserver nos privilèges ou de les augmenter.
    – S’exprimer, dénoncer. Cela passe par signer des pétitions, écrire des livres ou des journaux, passer à la tv ou à la radio, écrire des commentaires sur les réseaux sociaux...
    – Agir en donnant de l’argent ou du temps à des œuvres caritatives.

    La désobéissance civile

    Certains individus estiment que ces solutions légales sont peu efficaces ou trop lentes, et préconisent d’autres formes d’actions pacifiques mais illégales. Cinq éléments sont caractéristiques d’un acte de désobéissance civile : une infraction consciente et intentionnelle, un acte public, un mouvement à vocation collective, une action pacifique et un but, la modification de la règle. Par exemple un blocage de lycéens sur leur lieu de travail pour demander de meilleures conditions d’études.

    Les points critiquables dans la désobéissance civile :

    – Ce n’est que de la communication. La portée peut donc être modifiée par :
    • les médias qui choisiront ou non de relayer l’événement, avec un message qui n’ira pas nécessairement dans le sens que le voudraient les activistes.
    • Les médias qui détruiront ou non l’image que l’on voudrait transmettre ou, au moins, qui amoindriront ou en ridiculiseront l’impact.
    • La société et les idées déjà présentes chez la population (aliénation mentale, sociale, économique) insérées par le tissu social, et surtout par l’influence notable des médias au profit des idéologies (économique et politique, non démocratique) qui les dépassent.

    – Sous couvert de vocation pacifiste, il y aurait une tendance à oublier d’autres actions plus simples pour atteindre l’objectif fixé, en excluant de facto ceux qui ne partagent pas les idées de désobéissance civile.

    – Ce qu’il faut dénoncer dans la vision de Gandhi ou du pacifisme absolu ; c’est qu’il y a pourtant des cas où la désobéissance civile ne fonctionnerait pas. Des cas où les tyrans ou des classes supérieures ne remettront pas en cause leur politique, car ce n’est pas leur intérêt, puisque leur intérêt est tout autre et c’est le leur. Il y a des cas où le système lui-même ne se laisserait pas démettre par des coups de bluff dans la communication pourtant tellement démocratique.

    – Peut-être que la désobéissance civile fonctionnerait dans le meilleur des mondes ou dans une véritable société démocratique, une société sans classe sociale, cependant nous n’en sommes pas encore là. Tant qu’il y a des classes, il y a lutte des classes. Interdire aux classes inférieures de réagir aux violences structurelles, mentales et aux injustices matérielles qu’elles subissent, ce qui est parfois leur seul recours, peut être considéré comme un crime.

    L’action directe violente

    (NDR l’action directe n’est pas nécessairement violente, même si un célèbre groupe à repris cette expression à son compte mais son action de guérilla urbaine n’était pas de l’action directe dans le sens que nous l’entendons)

    Par ailleurs, il existe des individus qui, conscients des limites des autres solutions ou par nécessité d’une réponse rapide, préfèrent s’attaquer directement au problème par l’action violente. Quatre éléments sont identiques à la désobéissance civile, l’élément pacifique étant remplacé par la violence. Aujourd’hui, certains militants s’attaquent aux symboles d’un système capitaliste qu’ils rejettent. Par exemple une banque, un cabinet d’assurance, une agence immobilière, un magasin d’une société du CAC40 (Vinci, Total, Renault, Orange, Chanel...) ou un autre magasin d’une grande société étrangère (MacDo, Starbucks, Nike, Porsche...). Puis il y a ceux qui décident de se protéger en renvoyant les lacrymos, en montant les barricades et en se défendant des forces de répression. D’autres les soutiennent en se masquant également.

    Les points critiquables dans l’action directe violente :

    – Il peut exister d’autres actions plus simples pour atteindre l’objectif fixé, incluant peut-être les adeptes de la non-violence. En effet, certains gilets jaunes se désolidarisent de tout type d’actions violentes.

    – Comme lorsqu’il s’agit de la désobéissance civile, elle peut servir, notamment par son utilisation dans les médias, à stigmatiser des populations, à décrédibiliser la violence et ainsi à cacher les révoltes. C’est pour cela que l’État et des grandes chaînes d’information s’empressent de traiter les militants de casseurs dès la moindre égratignure afin de déformer le message. En effet, l’utilisation du mot casseur et des vidéos de violences en boucle peut faire monter le sentiment d’insécurité.

    – Être mêlé à la foule, ainsi que l’assurance d’une protection de l’anonymat, libère du jugement habituel et peut parfois mener à des actions moins légitimes ou moralement acceptables. C’est le cas d’une personne alcoolisée qui décide de se mêler à la foule et de casser la vitrine de la coiffeuse indépendante.

    – Il peut paraître absurde de vouloir s’attaquer à l’ennemi sur son point fort. En effet, les forces de l’ordre sont nombreuses, bien équipées, entraînées, et défendues par le système qu’ils protègent ; le rapport de force n’est donc pas souvent présent. Notre force est dans le nombre, rappelons que 82 % des richesses créées l’an passé ont bénéficié aux 1 % les plus riches de la population.

    – Enfin, l’action violente permet notamment de justifier plus de répression et de diviser le mouvement.

    Points de vues sur la violence

    Je nous invite à présent à nous pencher sur le texte de Hélder Câmara [1] sur la violence, qui commence ainsi :

    « Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés. »

    Il est ici décrit un système injuste qui répartit mal les richesses et qui ne se soucie guère de « ceux qui ne sont rien ».

    Cette violence est visible aujourd’hui, sous le quinquennat de Macron à cause de son aggravation continue : augmentation des privilèges pour les riches (retrait de l’ISF, cadeaux fiscaux, suppression de l’exit tax...), mépris de la classe politique envers les travailleurs (monopolisation des décisions affectant la collectivité, insultes du président...), loi asile immigration, etc. Mais cette violence n’est pas nouvelle et les injustices peinent à disparaître.

    Selon Câmara :

    « La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première. »

    Casser s’agirait alors d’une résistance à l’oppression d’un système violent trop injuste.

    Il continue ainsi :

    « La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres. »

    La quantité de vidéos circulant sur Internet montrant la disproportion de la violence policière en témoigne. Rien ne peut justifier d’enlever un oeil à l’aide d’un projectile de flash-ball, de mutiler à l’aide de grenades, d’utiliser des armes chimiques sur la population, de frapper avec des bâtons...

    Ou encore d’humilier et terroriser 150 lycéens à Mantes-la-Jolie ce 6 décembre 2018.

    Il termine enfin :

    « Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »

    En effet, c’est de cette hypocrisie dont se dotent l’État et les grands médias pour pointer du doigt les casseurs comme seuls responsables de la violence.
    Nous tenons à préciser qu’il existe évidement d’autres formes de violences qui ne sont pas abordées ici comme la violence pathologique, la violence naturelle, la cyber-violence, etc.

    Rappelons cependant que nos systèmes politiques actuels se sont construits sur la violence (révolutions de 1789, de 1848, de 1870, résistance de 1945, mai 1968, etc.). De même, certaines formes de réponses violentes mais proportionnées sont couramment admises, par la morale, le droit et selon la doctrine des droits de l’Homme : en cas de légitime défense par exemple, ou d’état de nécessité face à l’oppression d’une tyrannie.

    Il est donc important de ne pas oublier que tous les modes d’action peuvent être efficaces et de ne pas se désolidariser d’une partie du mouvement pour ainsi lutter contre la division, bien que ces différentes réponses au système injuste présentent des failles. Nous invitons également à réévaluer la violence des casseurs sans en faire l’apologie. Nous estimons cependant que dans une vraie démocratie sans représentants ni intermédiaires, l’utilisation de la violence ne sera pas nécessaire.

    Notes
    [1] Hélder Câmara fut un évêque catholique brésilien, qui est connu pour sa lutte contre la pauvreté. Nous tenons à préciser que nous nous opposons à toutes les religions car nous estimons que les religions permettent de justifier l’oppression. Cependant nous ne considérons pas les croyants comme responsables pour la politique de leur Église.

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°162 Spécial #gilets_jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article943

  • #Gilets_jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article951

    Pendant tout le dix-neuvième siècle et la plus grande partie du vingtième, la question sociale, c’est à dire la manière dont sont réparties les richesses produites par la communauté entre les diverses couches de la population a été la question politique essentielle dans les sociétés occidentales. Des millions de personnes ont pris les armes, fait des révolutions, renversé des gouvernements, pour obtenir plus d’égalité économique, une répartition plus juste de la richesse entre tous, pour en finir avec l’exploitation de l’homme par l’homme. Ces mouvements ont inspiré de par le monde des philosophes, des écrivains, des chanteurs, des artistes enrichissant largement la culture populaire.

    Depuis quelques décennies, penseurs post-modernes mettent, en avant d’autres problématiques telles que celles du genre, de la race , de l’identité, de la religion... pour expliquer l’évolution historique des sociétés. Pour eux, la question centrale n’est plus celle de la lutte des classes mais celles de la lutte des sexes, des races, des genres, des cultures etc.

    Ces conceptions très à la mode dans certains milieux intellectuels sont largement diffusées par les médias et le soutien aux luttes de tous les groupes sociaux discriminés est devenu l’objectif principal sinon unique de nombre d’organisations et de militants progressistes.

    C’est un fait incontestable, que dans le même temps, les détenteurs du capital et les états ont accentué leur pression sur les classes pauvres, en baissant leur pouvoir d’achat, en rognant leurs droits, en remettant en question des avantages acquis de haute lutte par les générations précédentes.

    Avec comme prétexte des arguments calamiteux (mondialisation, communauté européenne monnaie unique...) les capitalistes restructurent l’économie à leur plus grand profit et le mouvement ouvrier semble bien léthargique face à ces agressions.

    C’est presque sans réaction que les classes pauvres assistent à la baisse de leur niveau de vie, à la de restriction de leurs libertés, à la perte de leurs droits. Le chômage, la misère, le mal être affectent des proportions de plus en plus importantes de la population.

    Les organisations aux syndicales dites représentatives normalement en charge de la défense des intérêts des classes travailleuses se révèlent impuissantes face aux offensives des patrons et de l’état. Ces vénérables institutions, largement financées par l’état limitent leurs ambitions à l’organisation de journées d’action ou de manifestations, toutes formes de contestations débouchant toujours sur des négociations « entre partenaires responsables ».

    Leur fonction réelle apparaît ainsi clairement aux yeux de tous : masquer les antagonismes de classe et gérer les inévitables conflits de façon à ce que l’économie fonctionne au mieux en proposant des voies de garage aux révoltés, laissés pour compte de la société capitaliste.

    Cette répartition des rôles entre partenaires responsables (à l’état les fonctions régaliennes, patrons l’économie, aux les syndicats la gestion du social) a permis pour le plus grand profit des classes privilégiées d’ éviter jusqu’à présent les révoltes populaires du type de juin 1936, mai 1968...

    Mais l’arrogance des puissants ne connaît pas de bornes, et c’est parce qu’ils ont voulu faire payer aux classes pauvres la lutte nécessaire contre le réchauffement climatique (réchauffement qui n’est que l’une des catastrophiques conséquences de la logique économique capitaliste et de la marchandisation du monde) en augmentant les taxes sur les carburants, qu’ils ont déclenché un mouvement de révolte populaire qui choisit un gilet jaune comme symbole dérisoire.

    L’histoire nous montre que l’élément déclencheur des révolutions est souvent presque insignifiant et c’est presque rien, juste une petite taxe supplémentaire sur les carburants qui a déclenché la tempête sociale.

    Pour que les classes dominées consentent sans rechigner à obéir, pour qu’elles acceptent une organisation de la société fondamentalement injuste et si manifestement contraire à leurs intérêts, il faut qu’elles soient aveugles et sourdes et les États au service des classes dominantes, pour les maintenir dans cet état amorphe ne lésinent pas sur les moyens.

    Mais lorsque les écarts de richesses deviennent phénoménaux, lorsque une majorité de ménages à le sentiment de s’appauvrir, quand la misère se généralise alors qu’une minuscule minorité de très riches confisque une part croissante de la richesse du pays et s’exhibe avec outrecuidance aux yeux de tous, quand l’état par toutes ces mesures favorise manifestement ces très riches, qu’il montre son incapacité à résoudre les crises écologiques provoquées par le mode de développement qu’a génère, alors les dominés sortent de leur léthargie, enfilent un gilet jaune pour manifester leur refus de tout ce à quoi ils consentaient jusqu’alors et leur volonté d’un autre futur.

    Eux qui écoutaient en silence les discours des hommes politiques en place se mettent à discuter, à échanger, à confronter leurs idées. Chaque rond point devient un forum permanent et si chacun vient avec ses idées, ses espoirs, ses conceptions différentes de celles du voisin, tous partagent le refus du système politique en place, tous aspirent à une véritable démocratie et donc refusent d’élire des représentants car ils savent qu’ils deviendraient des notables manipulés par les gouvernants, tous aspirent à plus d’égalité et haïssent les privilégiés qui accaparent les richesses, ils dénoncent l’hypocrisie du gouvernement qui prétend défendre la nature et fait la promotion à outrance de la croissance économique, qui tout en affirmant défendre la justice sociale taxe les pauvres et supprime l’impôt sur la fortune, qui s’affiche au niveau international pacifiste et vend des armes à des pays en guerre, défenseur des droits de l’homme et soutien de fait des pires dictatures...

    Et c’est bien de ces contradictions inhérentes au système capitaliste que discutent les gilets jaunes, et ce faisant ils découvrent qu’ils partagent tous le même sort, les mêmes difficultés à boucler les fins de mois, les mêmes aspirations. Alors que le système maintenait chacun d’entre eux isolé dans un face à face solitaire avec la marchandise, ils prennent conscience qu’ils appartiennent tous à une classe sociale exploitée et découvrent le plaisir cl’ échanger entre égaux, de décider ensemble, d’agir ensemble. La plupart de ceux qui viennent sur les ronds points n’ avaient jamais auparavant participé à aucune manifestation, à aucune discussion publique.

    Ce mouvement des gilets jaunes est donc pour eux une sorte d’initiation : ils redécouvrent les vertus de la solidarité et de l’action directe ; alors, qu’isolés ils étaient obligés de baisser les yeux devant le moindre représentant de l’autorité, unis et solidaires, ils découvrent qu’ils constituent une force redoutable capable d’effrayer les gouvernants.

    A travers les gilets jaunes, c’est le peuple tout entier qui montre ses aspirations profondes, en soutenant le mouvement, en klaxonnant, en arborant un gilet jaune dans la voiture, en apportant des provisions sur les rassemblements... la solidarité de la population est impressionnante. Tous les laissés pour compte de la société, tous ceux qui s’estiment lésés, tous ceux qui aspirent à plus d’égalité enfilent un gilet jaune, et sur les ronds point se retrouvent des gens très divers qui s’expriment en toute franchise sans retenue aucune : la parole populaire se libère et apparaît dans toute sa diversité. Bien sur il y a des gilets j aunes racistes, nationalistes, xénophobes mais il y en a infiniment plus qui sont de bonne compagnie et lorsque on s’oppose au discours des premiers, il y a toujours des personnes qui nous approuvent.

    L’extrême droite évidemment cherche à faire passer son message de haine (les gilets jaunes constituent un public de choix) mais c’est la responsabilité des militants progressistes de s’y opposer, de faire entendre un discours émancipateur, de parler de solidarité, d’ égalité, d’ évoquer les expériences révolutionnaires du passé, enfin de faire œuvre de militant.

    La majorité des gilets jaunes, ne savent rien de ces sujets et ne demandent pas mieux que d’en discuter. Ça les change des matchs de foot et des séries télés ! On ne peut que regretter que par aveuglement, nombre de libertaires soient restés spectateurs. Sept semaines déjà que le mouvement a débuté et il continue faisant preuve d’une inventivité et d’une résilience extraordinaire.

    Aidons-le à s’épanouir !!!!

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°162 Spécial #gilets_jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article943

  • Entretien avec un #gilet_jaune : à côté d’un #rond-point en Haute-Garonne

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article952

    – Peux-tu nous expliquer comment es-tu arriver ici ?

    -J’étais au rendez-vous du 17/11/18 à 7h30 dans mon village, juste pour voir car j’y croyais pas trop et puis j’avais un peu peur de me retrouver dans un mouvement politisé ou d’extrême droite. Et puis on a bloqué les stations services, fait passer les gens gratuitement au péage,etc… toute la journée.

    Le lundi j’ai vu qu’un petit groupe était réuni sur le rond-point de l’entrée du village. Vu que je suis en convalescence, j’ai le temps en ce moment et donc je me suis arrêté discuter. Puis le lendemain pareil et c’est comme ça qu’on a commencé à s’installer sur le rond-point.

    – Y avait-il une cabane aussi sur le rond-point ? (délogés du rond-point par la gendarmerie juste avant les vacances de Noël, ces Gilets Jaunes se sont ré-installés en face du rond-point)

    - Oui, même 2 ! Lorsqu’il a commencé à pleuvoir, avec les moyens du bord, ce qu’amènent les gens (palettes, planches, bâches,…) on avait construit 2 abris sur le rond-point. Quand ils nous ont obligé à tout démonter, on s’est organisé pour garder une partie du matériel et le reste on l’a brûlé sur place. Pendant que certains surveillaient ce feu de la honte, les autres sont allé à la mairie. Quatre ont été reçus par la maire pendant qu’on attendait tous devant. Elle a accordé qu’on s’installe dans un bout du parking en face du rond-point. Le problème c’est que c’était un peu loin du passage des voitures, alors il y en a qui sont allé au cadastre et on a contacté les propriétaires du terrain juste en face du rond-point. Et comme ils soutiennent les Gilets Jaunes, ils nous ont donné leur accord pour faire ce qu’on voulait dessus. Et voilà aujourd’hui la superbe cabane qui est devant tes yeux !

    – De quoi discutez-vous sur ce lieu ? De politique ? De la gestion du quotidien ?

    - On discute de tout ! De politique, oui, mais la vraie, pas la politique politicienne. On discute de la galère pour tenir jusqu’au mois suivant pour la plupart d’entre nous, du fait que les quelques plus riches du pays détiennent presque toutes les richesses, de nos revendications, d’une vraie démocratie qui permettrait sans doute de résoudre une grande partie de ces problèmes.
    La démocratie directe, on en parle mais on essaye aussi de l’appliquer : dans la gestion du lieu, dans les décisions d’actions ou dans les réunions. Je pense, et on est nombreux dans le groupe à le penser, qu’il ne faut pas de représentants, juste des portes-paroles, quand il y en a besoin, qui ont un mandat pour des choses précises décidées tous ensembles et pour une durée limitée. Et ces mandatés ne doivent pas être toujours les mêmes.

    – Comment ça se passe une journée/soirée type ?

    - Les premiers qui arrivent le matin envoient un post sur le groupe facebook s’il y a besoin de monde ou de quelque-chose en particulier (café, palettes,…) puis après il y en a qui restent presque toute la journée, d’autres qui passent 20 minutes ou 4 heures en fonction de leurs possibilités, ça tourne…

    Des gens qui ne peuvent pas passer du temps avec nous nous amènent de la bouffe ou toute autre chose qui peut nous servir, beaucoup klaxonnent, une mamie nous prépare de bons plats,… il y a un vrai soutient d’une bonne bonne partie de la population, même si nous aimerions qu’il y ait encore plus de monde qui s’arrête et contribue.

    Le soir, on a décidé d’arrêter le bruit et la musique à 22h pour ne pas déranger le voisinage et risquer une plainte, sauf à Noël et le 31/12 où plusieurs d’entre nous ont fait la fête ensembles.

    Sinon en semaine on discute, on améliore le lieu, on s’occupe de la logistique et parfois on distribue des tracts (revendications des Gilets Jaunes).
    On compte certainement faire quelques actions aussi mais ça on va en discuter vendredi en réunion.

    Et le week-end, surtout le samedi c’est mobilisation maxi : Une partie d’entre nous « montent » à Toulouse pour la manif, les autres font des actions ici (filtrage péage gratuit, distribution des tracts, opérations escargot,…).

    – Et tout cela, ça crée du lien je suppose ?

    - Oui, il y a une solidarité, une entraide qui s’est instaurée entre nous. On est un peu comme une famille qui fonctionne plutôt bien. Il y en a qui proposent de garder les enfants de ceux qui partent en manif, des qui donnent des choses dont ils ne servent plus à d’autres qui en ont besoin ou encore d’autres qui proposent leur aide quand ils savent que l’un d’entre nous a une galère.

    – Avez-vous eu des problèmes avec la police ?

    - Dans l’ensemble, ici, les gendarmes ne sont pas trop embêtants… bon quand ils ont des ordres, forcément, ça se passe moins bien, mais ça pourrait être pire. On sait qu’ils ne peuvent pas être de notre côté de par leur fonction, même si certain disent être d’accord avec nos revendications ou ont leur femme qui participent au mouvement. Les CRS, que ce soit en manif ou aux péages, ça rigole moins…
    Tout est question de rapport de force de toute façon, c’est pour ça qu’il faut continuer à se mobiliser au maximum.

    Par contre on est conscient que la répression est féroce et inadmissible ; que les morts, blessés, mutilés, incarcérés sont le fruit d’une dictature qui ne se cache même plus. L’un d’entre nous (des plus pacifistes) s’est fait jeter en garde à vue lors d’une manif à Toulouse. Le lendemain, nous étions devant le commissariat central pour réclamer sa libération. Ils l’ont relâché mais il passera en procès pour n’avoir rien fait d’autre que manifester… le même jour on a eu une blessée par flash-ball ; là non plus elle n’avait rien fait. On commence à avoir la haine et notre détermination ne s’en trouve que renforcée.

    – Et maintenant ?

    - On continue le combat ! Il faut continuer à s’organiser, toujours sans chef. Il faut continuer la mobilisation jusqu’à la destitution de Macron et l’obtention de nos revendications. Et même après il faudra rester conscients car l’éveil du peuple est nécessaire pour le futur de nos enfants. Il ne faut plus attendre quoi que ce soit de dirigeants, ces oligarques.
    C’est en décidant nous même de notre avenir qu’on sauvera la planète.
    On lâche rien !!!

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°162 Spécial #gilets_jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article943

  • #Assemblée des #gilets_jaunes de la région #Occitanie
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article953

    Le 9 décembre s’est tenu près de #Toulouse la 1re AG des gilets jaunes de la région Occitanie. L’appel laissait entendre une élection probable de représentants du mouvement. C’est donc avec suspicion que nous nous y sommes rendus. Car c’est bien là l’une des forces de cette révolte que d’être insaisissable pour le pouvoir, fluide, liquide. Sans représentant ou leader avec qui dialoguer, corrompre ou acheter, le gouvernement se trouve être totalement désorienté. Il était donc pour nous important pour des raisons de court et long terme, que les GJ conservent l’horizontalité qui leur avait jusqu’alors si bien réussi.

    Craignant une tentative de récupération de la part des organisateurs, nous fûmes très rapidement rassurés. L’animateur de cette réunion fît rapidement part de ses préoccupations et explicita ses interrogations : il n’envisageait son rôle que pour permettre aux différents gilets jaunes présent (je dirai à peu près 400 personnes) de s’exprimer librement sur la nécessité ou non d’organiser le mouvement, et ce avec ou sans représentant. Lui même ne désirant en rien être élu comme représentant ou quoi que soit d’autre.

    S’en suivi une série d’interventions de nombreux individus, limitées à 2 minutes par personne, exprimant leurs points de vue sur les questions évoquées précédemment. La majeur partie des prises de parole fût d’une qualité remarquable, lucide et tombant sous le bon sens (chose que l’on ne retrouve au demeurant que rarement dans les milieux gauchistes), même dans mes rêve les plus doux je ne pus imaginer que la vox populi put posséder de telles harmonies.

    Chacune des déclarations suscitait des interrogations et des questionnements parmi le reste de l’assemblée. Chacun prenait alors progressivement conscience de la réalité et des enjeux. Comme dans tous processus révolutionnaires, l’esprit des individus asphyxié depuis des années semblait trouver un nouveau souffle, un désir et un appétit d’apprendre, de s’ouvrir à des nouveaux horizons. Il est fascinant de voir en l’espace de quelques instants les esprits s’élever et embrasser totalement, sans avoir jamais lu Bakounine ou Emile Pouget, les principes d’horizontalité et d’action directe.

    Il est vrai que lors de premières interventions certains des GJ présents avaient exprimé le désir d’avoir des représentants. Suite à ces débats furent organiser deux votes, l’un pour savoir si nous voulions nous organiser, l’autre pour savoir si nous voulions des représentants. A la première question près des deux tiers des individus présents répondirent que oui, à la seconde seulement 15 personnes sur les 400 que nous étions souhaitaient encore être représentés. Il a donc été convenu que nous nous organiserions sans chef et ce autour d’un socle de revendications.

    Pour reprendre les mots de l’organisateur qui avait conclu, nous pouvons dire que nous avons vécu les prémisses d’une vrai démocratie ! Ce fut un beau moment !

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°162 Spécial #gilets_jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article943

  • La #liberté en morceaux

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article954

    « La liberté ne peut être que toute la liberté ; un morceau de liberté n’est pas la liberté. »

    Max Stirner

    La Liberté donc , avec un L majuscule . Elle est le principe inscrit dans la devise en trois points de la République . Dans le « Chant du Départ » elle guide nos pas mais à l’arrivée elle fait peur à la bourgeoisie . Au cours du temps l’appareil d’État va nous la découper en tranches , la Liberté n’est bonne que pour nous envoyer faire la guerre , dans les autre cas on déconstruira le principe , l’État ne parlera pas de Liberté mais des libertés , liberté de ceci ou de cela , en fin renard il pourra les opposer entre elles, en utiliser un bout pour en limiter une autre partie .

    La manifestation est un mode d‘expression , la liberté de manifester est un tronçon de la liberté d’expression , elle même issue de ce découpage du principe initial. Là dessus l’appareil législatif va encadrer ces libertés par des lois et des règles, la Liberté réduite à des parcelles il va se charger de les limiter. C‘est ainsi qu’une chose aussi simple qu’une manifestation peut s’embourber dans un marécage administratif , réglementaire et pénal .

    Voilà l’État de Droit , les différends cadres qu’il fabrique autour de ces libertés forment autant de clôtures qu’il existe de champs . Puis il joue avec . Il invoque la liberté de circuler , pour réprimer des grévistes ou des manifestants qui bloquent une usine ou un rond point , il la bafoue lorsqu’il s’agit d’empêcher de circuler des passants un bus ou un train suspects de vouloir rejoindre les gilets jaunes .

    Dans la pratique l’État de Droit est celui du droit du plus fort . Les gilets jaunes ont invoqué un principe la Liberté et l’État leur a opposé son Droit . Saluons au passage le talent inventif de certains magistrats qui ont désigné au hasard des procédures comme seuls éléments constitutifs d’un délit la possession d’une paire de gants chez un tel ou d’un blouson en cuir chez un autre , en plein hiver . On connaît le résultat d’un si haut génie d’incrimination , il se compte en centaines de prisonniers .

    De façon simpliste on a résumé tout cela entre Dictature ou Démocratie . Soyons nuancés tout est une affaire de ce cadre qu’on appelle Droit , plus ce cadre est serré et moins nous sommes libres . Constatons que ce cadre existe et que le pouvoir n’a aucun scrupule a en serrer les mailles .

    Voilà la réalité .

    Voilà pourquoi nous sommes libertaires

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°162 Spécial #gilets_jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article943

  • @Anarchosyndicalisme ! 162
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article943

    SPÉCIAL #GILET_JAUNE

    Au sommaire de ce numéro :

    - La liberté en morceaux
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article954

    – Assemblée des gilets jaunes de la région Occitanie
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article953

    – Entretien avec un gilet jaune : à côté d’un rond-point en Haute-Garonne
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article952

    – Gilets jaunes
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article951

    – Gilets jaunes : qui sont les casseurs ?
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article950

    – Pourquoi être GJ quand on est Anarchosyndicaliste ?
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article949

    – De la révolte populaire à la révolution sociale ?
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article947

    – Quand la bourgeoisie à peur des classes populaires
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article948

    – La police déteste tout le monde
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article946

    – De l’utilité du salafisme
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article945

    – Les « anarchistes » dans la Révolution française
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article944

    @Anarchosyndicalisme ! n°162 version pdf à télécharger
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/anarchosyndicalisme_n162.pdf

  • PARIONS SUR LA RÉVOLUTION

    De tous temps, les #jeux_d’argent ont eu une mauvaise image et tant les religieux que les moralistes ou même les rationalistes les ont condamnés. Les uns parce qu’ils jugent immoral de gagner de l’argent sans effort, les autres parce qu’ils estiment qu’il s’agit, pour reprendre les termes de Buffon, « d’une friponnerie, d’un moyen pour leurrer les couches populaires » .

    Les effets négatifs des jeux d’argent pour les classes pauvres sont connus depuis longtemps et de nombreux auteurs n’ont cessé de les dénoncer. Voici par exemple, ce qu’un observateur déclarait en 1934 :

    « On a remarqué, depuis longtemps en Italie que le jour du tirage de la loterie la vente du pain diminuait dans certains endroits. Il n’a pas été rare de voir en 1933, des ouvriers se priver, eux et leur familles, de nourriture pour pouvoir tenter leur chance à la loterie... » (Klein).

    C’est pour ces raisons que les États dans de très nombreux pays ont strictement encadré ces pratiques ; en France, la loi du 21 mai 1836 proclame : « les loteries de toute espèces sont prohibées » . Mais parce que les jeux d’argent possèdent pour les pouvoirs en place des vertus particulières, des dérogations à ces beaux principes ont été promulguées très vite. La loterie nationale devenue Française des jeux, le P.M.U puis des casinos ont été créés et ont prospéré.

    En 2016, les français ont dépensés un peu plus de 46 milliards d’euros en paris divers. Environ 36 milliards d’euros leur ont été rendus sous forme de gains et plus de 10 milliards sont revenus à l’État et aux actionnaires des sociétés de paris. Cette somme de 10 milliards représente un peu moins de 1 % du budget total des ménages, et elle s’accroît chaque année bien plus rapidement que les autres postes de leur budget (par exemple plus rapidement que l’argent consacré aux achats de livres, publications et périodiques qui était en 2016 de l’ordre de 10 milliards également).

    On trouve des joueurs dans toutes les couches de la société mais ceux issus des foyers les plus pauvres consacrent au jeu une part de leurs revenus deux fois et demi plus élevée que les autres ménages. De même, les risques d’addiction sont inversement proportionnel au niveau d’éducation, et, parmi les joueurs réguliers ayant parié au moins une fois par semaine, 9 sur 10 ont au mieux le baccalauréat. Si l’on considère également que le nombre de ces joueurs réguliers a augmenté entre 2010 et 2014 de 40 %, que sur les dix milliards d’euros que l’État soustrait aux joueurs, six milliards (une somme supérieure à ce que rapportait l’impôt sur la fortune des plus riches !) sont payés par les plus pauvres de nos concitoyens, on doit convenir que les jeux d’argent sont une gigantesque escroquerie.

    Parce que notre société devient de plus en plus inégalitaire et injuste, pour une fraction de plus en plus importante de la population, les jeux d’argent, avec leur perspective parfaitement illusoire d’enrichissement immédiat, offrent la seule solution, une solution aussi facile que mensongère, pour sortir de la précarité. Pour avoir la paix sociale, pour éviter les révoltes populaires, il faut du pain et des jeux disait l’adage romain, mais au moins dans l’antiquité, c’est l’État qui payait, et il dépensait des fortunes pour offrir des jeux à la plèbe ; si grande est la duplicité de l’État moderne qu’aujourd’hui les pauvres doivent payer les chaînes qui les tiennent en esclavage. Acceptez votre sort ici bas, n’essayez pas de sortir de votre condition, vous serez récompensé dans l’au-delà nous disent les religions.

    Et la française des jeux, le PMU, les casinos, à grands renforts de publicité, ajoutent : un simple coup de dé peut changer votre avenir et faire de vous un dominant, vous étiez un perdant, grâce au jeu, votre vie va devenir merveilleuse. Pourquoi alors se fatiguer à lutter pour changer les choses ? Pourquoi se battre pour transformer cette société puisque même le plus pauvre a sa chance et peut comme par un coup de baguette magique devenir très riche sans fatigue. Mensonge scandaleux, car les probabilités de victoire sont infinitésimales, mais mensonge répandu à satiété par les sociétés de jeux, par les institutions, par les gouvernements de droite ou de gauche.

    Les jeux d’argent sont un instrument de contrôle social, ils offrent aux populations les plus déshéritées, celles qui seraient les plus enclines à se révolter, une illusion, une possibilité de rêver à un avenir meilleur, un espoir. Il n’y a pas si longtemps l’espoir, pour les travailleurs, avait un nom : révolution sociale, et si en ce début de XXIe siècle ce mot ne signifie plus rien pour de trop nombreux exploités, il faut se poser des questions. L’addiction aux jeux d’argent est avons-nous dit inversement proportionnelle au niveau d’éducation. Plus on est éduqué, plus on est conscient et moins on est susceptible de se laisser abuser par des discours aussi beaux que mensongers.

    Éduquer les classes exploitées, développer chez les dominés la conscience d’appartenir à la classe des exploités en éveillant leur esprit critique, leur montrer la réalité du monde capitaliste et surtout qu’un autre type de société est possible et souhaitable, que la solidarité et l’action directe sont des armes efficaces contre leurs exploiteurs et que ça vaut le coup de se battre pour leur émancipation, c’est le rôle que la première internationale avait fixé aux syndicats.

    Les organisations qui dominent aujourd’hui la scène sociale ont oublié depuis longtemps ces grands principes et sont devenus de simples organismes de services chargés essentiellement de veiller au respect des lois par les patrons, à ce que les relations sociales dans les entreprises soient fluides et à gérer les conflits par la négociation. Le mot émancipation ne signifie plus rien pour eux, et ils ont totalement abandonné leur fonction d’éducation. Rien d’étonnant donc que, surfant sur ce vide, l’État et les patrons aient mis en place et perfectionné les multiples instruments qui maintiennent les populations dans la soumission à l’ordre établi : les jeux d’argent sont l’un d’entre eux.

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°160 sept.-oct. 2018
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article930

  • Une question de méthode

    Dans le domaine des techniques et des sciences appliquées, lorsqu’il s’agit de résoudre des problèmes complexes, il existe deux grandes familles de méthodes : d’un côté les méthodes hiérarchiques, dites descendantes, où les prises de décisions sont centralisées et coordonnées au sommet et à contrario, les versions ascendantes, qui elles, misent sur l’auto-organisation, l’intelligence collective et les propriétés émergentes qui en découlent [1].

    Les méthodes descendantes (#top-down)

    En informatique, on a longtemps cru qu’il était possible de créer des algorithmes dits « intelligents », capables de remplacer un humain sur des tâches spécifiques, en créant de gros programmes monolithiques. Le rôle de l’informaticien se résume alors à traduire les connaissances des experts du domaine visé sous la forme d’instructions interprétables par une machine. On appelle d’ailleurs ce genre de programme des systèmes experts. Le problème c’est que les performances du système dépendent de la quantité et de la qualité des notions d’expertise qui lui on été inculqués : si l’expertise est fausse, incomplète ou bruitée (avec des parasites, par exemple une image de très mauvaise qualité), le résultat le sera tout autant. Dans ce type de programme, la maintenance n’est pas facile et ils sont difficilement adaptables à d’autres types de problèmes que ceux pour lesquels ils ont été initialement conçus. Cette façon de faire atteint vite ses limites et même si ils sont encore largement utilisés aujourd’hui, notamment dans le domaine médical ou de la finance pour ne citer qu’eux, ces systèmes ne doivent leur survie que grâce à l’amélioration phénoménale de la puissance de calcul, aux quantités astronomiques d’informations qu’il est dorénavant possible de stocker, mais surtout, grâce à l’ajout, en sous main, de techniques empruntées aux méthodes ascendantes, comme le data-mining (l’exploration de données en français, connue aussi sous l’expression de fouille de données, forage de données, prospection de données, ou encore extraction de connaissances à partir de données, a pour objet l’extraction d’un savoir ou d’une connaissance à partir de grandes quantités de données, par des méthodes automatiques ou semi-automatiques) ou les réseaux de neurones artificiels qui ne sont qu’une combinaison d’une multitude d’unité de traitement élémentaire réalisant de simples opérations arithmétiques.

    Dans un autre domaine comme l’élaboration d’un grand projet industriel, si la méthode descendante permet penser la problématique d’abord dans son ensemble puis, par itération successive, de descendre de plus en plus dans les détails de réalisation, un exemple célèbre de réquisitoire contre cette approche est le rapport de Richard Feynman (un des plus grand scientifique du XXe siècle) sur l’accident de la navette spatiale Challenger en 1986 : selon lui, l’approche descendante oblige à des prises de décisions de conceptions prématurées et rend beaucoup plus difficile les corrections de design que l’approche ascendante, où l’on part en permanence de ce qui est bien connu et solidement maîtrisé [2]. Avec ce type de méthodologie, les coûts des correctifs sont exponentiellement proportionnels à l’avancement du projet, plus un défaut est découvert tardivement, plus la facture sera importante. L’oubli d’un détail, ou une mauvaise définition d’un cahier des charge peuvent même remettre en cause la viabilité d’un projet. C’est un problème bien connu en informatique où le taux de succès des projets gérés de manière agile (technique de management où l’ensemble des acteurs, utilisateurs finaux, développeurs, grands manitous, ... sont associés aux prises de décision sur toute la durée du projet) peut atteindre 89% de réussite contre seulement 36% avec des méthodes purement descendantes [3].

    Pour l’ anecdote, il est d’ailleurs intéressant de noter que la version la plus ascendante de méthodes agiles s’appelle « l’extreme programming » où la valeur ajoutée du chef de projet se résume uniquement au choix de l’équipe des développeurs et à l’établissement du devis !!!

    Les méthodes ascendante (#bottom-up)

    L’approche ascendante [4], quant à elle, s’inspire souvent de processus physiques, biologiques ou sociaux. Dans la nature, les phénomènes aux dynamiques complexes émergent toujours de l’interaction de proche en proche de petits éléments ou d’agents régis par des règles d’organisation simples.

    Comment s’y prennent les fourmis pour trouver le chemin le plus court entre la fourmilière et les ressources aux alentours ? Certainement pas grâce à la reine ! En fait, lorsqu’une fourmi se déplace, elle répand une phéromone sur son chemin et l’intensité de cette odeur caractéristique diminue rapidement avec le temps. Ainsi, le chemin le plus court est celui où l’odeur est la plus intense. Si l’exploration de leur l’environnement se fait de manière aléatoire, chaque fourmi étant maître de ses propres décisions, leur nombre important ainsi que l’application de cette règle toute simple, qui est de toujours suivre le parcours le plus odorant (celui où le message olfactif aura eu moins de temps pour se dissiper et où donc sa concentration sera la plus importante), leur garantit, par un processus chaotique déterministe, d’optimiser au mieux leurs dépenses en énergie pour approvisionner la colonie [5]. Ce principe est par exemple utilisé pour acheminer les paquets d’informations sur internet de manière optimale (un gros fichier comme un film sera découpé en morceaux plus petits, si une erreur survient lors du transfert, seul le paquet corrompu sera renvoyé, ce qui évite d’avoir à réexpédier le fichier complet), et ce, de façon décentralisée, sans l’aide d’un chef d’orchestre qui coordonnerait toutes les prises de décision concernant le routage (l’aiguillage).

    Un autre exemple inspiré cette fois de la métallurgie et des propriétés de la matière, est la technique dite du « recuit simulé » [6]. Pour améliorer la qualité des aciers, au lieu de les laisser simplement refroidir après les avoir fondu, on fait descendre la température en dent de scie, en répétant des cycles de refroidissement lents, entrecoupés de petites remontés en chauffe (le recuit), jusqu’à atteindre la température ambiante. Par ce simple fait, les atomes au sein du métal ont le temps de s’organiser en une structure cristalline, beaucoup plus robuste qu’un refroidissement rapide qui entraînerait une organisation atomique plus proche d’un verre. Encore une fois, pas besoin d’un dieux démiurge pour façonner toutes les incroyables formes cristallines que l’on observe dans la nature. Il suffit juste de laisser suffisamment de temps à leurs éléments constitutifs pour qu’ils s’organisent de proche en proche, établissant entre eux des corrélations distantes à grande échelle ayant pour résultat l’adoption d’une configuration spatiale qui minimise l’énergie interne du système. En simulant ce phénomène, on peut ainsi trouver l’agencement optimal des composants sur une carte électronique ou encore définir l’emploi du temps d’un établissement scolaire qui soit le plus satisfaisant possible en tenant compte des contraintes de l’ensemble des professeurs et des élèves.

    #Hiérarchie versus #horizontalité

    Les algorithmes qui implémentent les deux exemples précédents sont ridiculement petits comparés à leur version descendante. Quelques règles simples exprimées sous la forme d’équation mathématique, comme par exemple une loi de décroissance de la température ou de concentration d’une phéromone en fonction du temps, ou des formules d’attractions / répulsions suffisent à résoudre un grand nombre de problèmes d’optimisation. Contrairement à la version descendante qui aurait nécessité une réécriture quasi complète du programme, ici, le travail de l’informaticien sera réduit à la simple adaptation des données d’entrée et au bon paramétrage des formules.

    Mais, dans certains cas, la version descendante n’existe tout simplement pas. Dans les problèmes de mécanique des fluides, si l’on connaît bien les principes physiques sous-jacents comme les phénomènes de turbulences, les lois de la thermodynamique ou encore les équations de Navier-Stokes (équations mathématiques décrivant le mouvement d’un fluide), dès que l’on sort des cas d’école, on se retrouve vite démuni car aucune formule mathématique globale, ou plus exactement aucune solution analytique, ne permet d’étudier un phénomène précis. Il faudra donc en passer par une solution numérique [7] qui consiste en une discrétisation, c’est à dire un découpage de l’espace en un grand nombre de petites cellules élémentaires, ramenant ainsi le sujet d’étude à une multitude de cas simples. Grace à ces méthodes, on peut ainsi simuler l’écoulement de l’air autour d’une aile d’avion ou encore, valider le modèle standard de l’évolution de l’univers depuis le big bang jusqu’à la formation de notre planète.

    Alors la prochaine fois qu’un chef vous dira qu’il a trouvé LA solution à un problème, que ce soit en terme d’organisation, de technique ou tout autre sujet, politique y compris, partout où ils prétendent faire autorité, vous pourrez dire légitimement qu’a plusieurs vous auriez certainement fait mieux, et que cela ne relève pas que d’une opinion subjective, mais que la nature, ainsi que les sciences et les techniques modernes qui s’en inspirent nous le prouve tous les jours de manière objective.

    [1] https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mergence

    [2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Technologie_top-down

    [3] https://www.pmi.org/-/media/pmi/documents/public/pdf/learning/thought-leadership/pulse/pulse-of-the-profession-2014.pdf (en anglais)

    [4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Approches_ascendante_et_descendante

    [5] https://fr.wikipedia.org/wiki/Algorithme_de_colonies_de_fourmis

    [6] https://fr.wikipedia.org/wiki/Recuit_simul%C3%A9

    [7] https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9canique_des_fluides_num%C3%A9rique

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°160 sept.-oct. 2018
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article924

  • #Antifascismes et #fascismes en 2018 - [Ni patrie ni frontières !]
    http://npnf.eu/spip.php?article560&lang=fr

    Ce texte est une version modifiée d’une intervention orale lors d’une réunion organisée par #Solidarité_internationale_antifasciste, à Toulouse, le 24 mars 2018. Trois camarades sont intervenus sur l’histoire et l’actualité du #SIA (Valentin Fremonti , Placer Marey Thibon et Jean Sermet). J’ai présenté une très brève introduction définissant des questions et des interrogations susceptibles de nourrir un débat sur « l’antifascisme passé et présent ». Les participants se sont ensuite répartis en trois groupes d’une quinzaine de personnes chacun pour discuter de façon plus approfondie durant une heure. Pour conclure, les animateurs des trois groupes ont présenté un résumé des débats à la fin de la journée. Cette formule de discussion ouverte, sans véritable conclusion définitive, a pu décevoir celles et ceux venus chercher des réponses claires aux problèmes soulevés par les antifascismes actuels, et plus particulièrement par l’antifascisme dit « radical » ou libertaire . J’ai donc essayé ici de présenter ma position de façon plus affirmative. Vous pourrez aussi vous reporter aux comptes rendus de plusieurs livres récents sur l’antifascisme , articles parus sur les sites mondialisme.org et npnf.eu, en attendant leur publication dans la revue Ni patrie ni frontières.

    (Ce texte a été publié dans la revue @Anarchosyndicalisme ! de mai-juin 2018, publiée par la #CNT-AIT de #Toulouse http://www.cntaittoulouse.lautre.net )

    http://npnf.eu/IMG/pdf/antifascismes_et_fascismes_en_2018-2.pdf

  • #Brochure N° 66
    La FORA : III. Anarchisme ouvrier contre « syndicalisme révolutionnaire »
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article919

    Suivi de « Notes brèves sur le mouvement ouvrier anarchiste en Argentine »

    Au sein de l’Association Internationale des Travailleurs (AIT), comme dans le mouvement libertaire en général, il existe un certain flou artistique concernant la définition même de ce que nous sommes. Anarchistes, anarcho-syndicalistes, syndicalistes révolutionnaires... Voici des adjectifs par lesquels nous nous définissons volontiers et qui nous semblent synonymes. Pourtant, dans la bouche des uns ou des autres, ces mots n’ont souvent pas le même sens. En fait, derrière des ambiguïtés qui accompagnent notre Internationale depuis son origine et qu’il faudra sans doute résoudre un jour. Le texte qui suit tente de restituer un aspect de ce débat, tel qu’il s’est présenté en Argentine, entre 1900 et 1930.

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/066-fora_3.pdf

  • #Brochure N° 65
    La FORA : II. La FORA dans le mouvement syndical argentin
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article918

    Suivi de « Argentine 1919 : La semaine tragique »

    Plus vieille section de l’AIT (Association Internationale des Travailleurs, fondée en 1922), la FORA (Fédération ouvrière régionale argentine) fut fondée en 1901 et, peu après fit sien le projet communiste-anarchiste. À travers elle, les anarchistes exercèrent une importante influence sur le mouvement ouvrier pendant laquelle la FORA, qui compta jusqu’à 100.000 adhérents, livra des luttes d’une grande intensité.

    Cette brochure propose de retracer les principales étapes de la vie de la FORA, tout en l’insérant dans l’histoire du mouvement syndical argentin.

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/065-fora_2.pdf

  • #Brochure N° 64
    L’horreur linguistique : contre les dérives identitaires
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article755

    Au sommaire :

    – DU CRIME D’ETAT DE SIVENS A L’HORREUR LINGUISTIQUE
    – L’HORREUR LINGUISTIQUE
    – MEMOIRES D’UN PAYSAN BAS BRETON
    – LE MONDE COMME SI : Nationalisme et dérives identitaires en Bretagne
    – LES BEAUX NIAIS ROUGES
    – UN PETIT TOUR PAR L’EX-YOUGOSLAVIE : RETOUR D’EXPÉRIENCE
    – Nationales, régionales ou ethniques, les « identités » sont une arme du pouvoir

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/064-nationalisme.pdf

  • #Brochure N° 63
    L’Accord National Interprofessionnel : une attaque frontale
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article584

    L’Accord National Interprofessionnel (ANI), signé le 11 janvier 2013, est une attaque historique contre le droit des travailleurs-euses, des chômeurs-euses, des précaires... bref de toutes celles et ceux qui font tourner la société. Encouragé le plus possible par le gouvernement du « changement » écolo-socialiste, proposé par le MEDEF (organisation patronale), il a finalement été ratifié par la CGC (syndicat des cadres), la CFTC (syndicat chrétien) et la CFDT (syndicat proche du PS). La CGT et FO ont refusé de signer, tout en ne condamnant pas le texte en son entier. Il faut savoir que de telles négociations sont faites entre le MEDEF et les 5 syndicats dit représentatifs. Dans ce cercle infernal, la signature de 3 d’entre eux suffit à entériner un accord. Nous souhaiterions préciser que ces 5 syndicats (subventionnés grassement par l’État) se permettent donc de signer des accords qui détruisent nos droits, alors qu’ils ne représentent personne, que les travailleurs-euses n’ont jamais voix au chapitre.

    CONTEXTE

    Pourquoi un tel texte ? C’est simple. En ces temps d’austérité, il faut une unité des puissants et des syndicats pour nous mettre à bas, nous museler définitivement. Et ceci n’est pas juste français. En Espagne, le texte similaire, l’ERE, a été ratifié par l’organisation patronale, l’UGT (équivalent de la CFDT), et les CCOO (équivalent de la CGT). Ce n’est donc ni un problème grec, portugais, irlandais, espagnol... mais bel et bien un problème structurel qui porte un nom : le capitalisme. Cette brochure a pour but d’expliquer dans des termes simples la réforme, car nous sommes toutes et tous touché-es. Elle est aussi un appel à ne pas se résigner, à s’organiser ensemble sur des bases autonomes pour refuser de payer les pots cassés.

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/063-accord-national_interprofessionnel.pdf

  • #Brochure N° 62
    Kio estas CNT ? Kio estas anarko-sindikatismo ?
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article220

    Kun internacia laborista asocio statutoj

    La kapitalisma sistemo ne reformeblas ; oni devas forigi tiun socian funkciadon. Sed la rimedoj uzataj por trafi tiun an on devas esti en plena akordo kun la celoj : la marks-leninisma metodo malsukcesis en sangbanego. Tiamaniere, la ideo mem pri revolucio i is ekstreme suspektinda laû multaj uloj, kaj tre fundamente ligita al la ideo de timego.Laû ni anarkosindikatistoj, laû ni liberecanoj, nenio an os sen la konscia kaj lar a helpo de la plimulto de la popolo. Al iuj gravaj senpacienculoj, al iuj superismaj antaûgvardioj, al iuj bombuloj kaj dinamituloj, ni diras, ke ni ne rilatas al vi, ar la socio, kiun vi naskos per tiaj rimedoj plejeble estos malaminda. Estas klare al ni, ke la promesoj aû la brilaj agoj de kelkaj, iam ne anstataûo la impeton de iuj.

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/062-esperanto.pdf

  • #Brochure N° 61
    Les IWW : Organisation et pratique du syndicalisme révolutionnaire aux États-Unis
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article226

    Présentation des I.W.W.

    Suivi de :
    – Les Wobblies : Tactique et vision pour un nouveau mouvement ouvrier révolutionnaire.
    Et
    – Guide d’introduction à l’action directe pour les travailleuses et les travailleurs

    Organisation historique, l’I.W.W. (Industrial Workers of the World-Travailleurs Industriels du Monde) est la principale organisation syndicaliste révolutionnaire en Amérique du Nord principalement. Elle est aussi présente en Australie etc. C’est la seule organisation révolutionnaire qui est arrivée à être présente sur l’ensemble du territoire des États-Unis, où elle atteint son apogée dans les années 20. Elle existe toujours, et ses militants les plus connus actuellement se nomment Ursula Le Guinn, Noam Chomsky...

    Les deux premiers textes sont des présentations de leur mode de fonctionnement, qui diffère du syndicalisme européen, et le troisième est un texte célèbre, aussi édité sous le titre « Comment virer son patron ? ».

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/061-iww_presentation.pdf

  • #Brochure N° 60
    Les occupations d’usine dans l’Italie des années 20 : Les conseils italiens
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article160

    En 1919 et dans les années qui suivirent, l’Italie fut secouée par un mouvement révolutionnaire d’ampleur, qui avait pour principale caractéristique l’occupation des usines par les travailleurs, et même parfois la reprise de la production par les travailleurs eux-mêmes.

    Ce texte, tiré d’un livre aujourd’hui épuisé, permet d’avoir un apercu du rôle que les anarchistes jouèrent pendant cette période, ainsi que des débats qui animèrent le mouvement révolutionnaire à propos de ce nouvel de la classe ouvrière outil que sont les conseils d’usines.

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/060-italie_1919.pdf