CNT AIT TOULOUSE ANARCHOSYNDICALISME !

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  • #Brochure N° 18
    De la I’Internationale à l’AIT par Antoine Castel
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article219

    Suivi de notes complémentaires de J. & S. Bernal

    Née des espoirs décus de la révolution de 1917, mais aussi de la volonté de structuration du courant anarchosyndicaliste, l’Association Internationale des Travailleurs possède une incontestable originalité. Elle se veut la continuatrice sans complexe de la Première Internationale.

    Souvent minoritaire, elle refuse catégoriquement l’avantgardisme. Sans cesse persécutée, affaiblie, conduite au tombeau de l’histoire par les maîtres su jour mais sans cesse renaissante, elle a marqué de son empreinte l’évolution du monde ouvrier depuis plus d’un demi-siècle.

    Contre vents et marées, l’A.I.T., construite sur les principes d’action syndicale directe, de solidarité, de fédéralisme libertaire, d’autogestion, d’Internationalisme, incarne aujourd’hui la volonté révolutionnaire.

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/018_de_la_premiere_internationale_a_l_ait.pdf

  • #Brochure N° 17
    Notre place dans le mouvement ouvrier par Xavier Frolan
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article25

    I. Des origines aux années 1970

    À l’heure où les travailleurs se détournent chaque jour davantage des Confédérations syndicales dites représentatives parce qu’elles représentent de moins en moins (ou plus du tout) leurs intérêts et aspirations, il est bon que ceux qui ne baissent pas les bras et souhaitent voir se développer un syndicalisme authentiquement autogestionnaire, aient conscience du chemin parcouru et des pièges tendus contre le syndicalisme.

    Par sa concision et sa clarté, ce texte est excellent pour une première approche de ce que représente la CNT dans son état d’esprit, ses idéaux et ses pratiques.

    Il sera très utile à tous ceux qui désirent avoir un apercu exhaustif de notre mouvement.

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/017-notre_place_dans_le_mouvement_ouvrier_francais.pdf

  • #Brochure N° 16
    Espagne 1936 : Révolution Autogestionnaire
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article221


    En 1936 en Espagne éclatait la guerre civile, on le sait. Mais ce qu’on ignore, ou qu’on ne veut pas savoir, c’est qu’en même temps qu’il faisait face héroïquement à l’agression fasciste le peuple espagnol, animé en particulier par la C.N.T. et la F.A.I., se lancait dans une révolution autogestionnaire la plus radicale que l’on ait eue jusqu’à nos jours.

    Aujourd’hui que l’autogestion s’impose comme la seule alternative valable aux sociétés capitalistes et bureaucratiques, nous voulons restituer grâce a des documents historiques souvent inédits, ce que l’on a tu, déformé ou schématisé.

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/016-espagne_1936_autogestionnaire.pdf

  • #Brochure N° 15
    Le Sabotage par Émile Pouget
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article215

    Ecrit au tout début de l’histoire du syndicalisme, par un de ces principaux artisans, ce classique de la littérature révolutionnaire est plus que jamais d’actualité.

    En effet, en définissant clairement des concepts de base comme le sabotage, l’action directe ou la grève générale, on évite une récupération de ces outils essentiels.

    Ainsi, la reprise en main par les travailleurs de leurs propres luttes est le seul moyen de revenir a un véritable syndicalisme révolutionnaire. Dans cette perspectives, les textes de Pouget sont toujours une source d’inspiration.

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/015-le_sabotage.pdf

  • #Brochure N° 14
    Espagne libertaire : L’organisation ouvrière Par A. et D. Prudhommeaux
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article908

    Première partie : L’organisation ouvrière

    Ce texte explique l’histoire du mouvement ouvrier anarchiste en Espagne de sa création à 1936, au travers de ses deux principales organisations : la CNT et la FAI.

    Histoire marquée par des cycles de tentatives révolutionnaires et de répressions de la part de régimes monarchistes, dictatoriaux ou républicains. À sa lecture, on comprend mieux le soulèvement du 19 juillet 1936, qui a abouti à la plus grande expérience révolutionnaire de tous les temps, décrite ici à ses débuts, qui ne fut ni une dictature déguisée, ni la défense de la République espagnole.

    On pourrait dire de ce texte, avec son autre partie des mêmes auteurs : « L’armement du peuple dans la révolution espagnole », qu’il constitue un classique de la littérature anarchiste révolutionnaire.

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/014-espagne_libertaire_1.pdf

  • #Brochure N° 13
    L’action directe par Émile Pouget
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article216

    La notion d’action directe est l’une des plus galvaudée dans l’histoire du mouvement révolutionnaire. Ce texte classique permet de revenir à la racine de cette notion, essentielle pour l’émancipation des travailleurs par eux-mêmes.

    Émile Pouget (1860-1931), est l’un des militants les plus représentatifs du mouvement ouvrier francais. Son influence fut primordiale, avec celle de Pelloutier, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe.

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/013-action_directe.pdf

  • #Brochure N° 9
    La pensée politique d’Albert Camus http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article907

    Peut-on parler de la pensée politique d’un artiste ? Telle est la première question à élucider avant de poursuivre plus loin l’investigation de la pensée de Camus. La question est d’abord générale, puis particulière à l’auteur étudié.

    Pourquoi, en effet, un écrivain aurait-il plus qu’un artisan ou qu’un ouvrier le « droit de grâce » ? Pour Camus, si l’artiste a pu parfois se taire, notre époque l’amène inéluctablement à prendre position.

    Nous examinerons donc les critiques formulées par Camus. Théoriques d’abord, puis pratiques, c’est-à-dire critiques des faits réels, et nous chercherons dans ses propos et dans son œuvre ce qui est positif, constructif.

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/009-camus.pdf

  • #Brochure N° 8
    Anarchosyndicalisme et autonomie populaire
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article217

    A l’opposé des trois voies qui ont montrés leur nuisibilité tout au long de l’histoire (le parlementarisme, le syndicalisme réformiste et l’avant-gardisme léniniste) , l’anarchosyndicalisme s’appuie et oeuvre à l’autonomisation des masses.

    Ce texte récent montre combien cette spécificité révolutionnaire de l’anarchosyndicalisme est encore tout à fait d’actualité de nos jours, en évitant d’un cote l’écueil dirigiste, et de l’autre l’écueil de la théorie pure.

    Car comme le conclut l’auteur,

    « que la révolution libertaire se fasse par le biais des conseils de travailleurs ou par le biais d’une organisation spécifique de masse, l’important est qu’elle se fasse ».

    Suivi de :
    – contre la bureaucratie
    – Luttes autonomes
    – A propos d’Anton Pannekoek et du « communisme de conseil »

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/008-anarchosyndicalisme_et_autonomie_populaire.pdf

  • #Brochure N° 3
    L’idée des soviets par Pano Vassilev
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article224

    La théorie des soviets n’a rien de commun avec le système de gouvernement soviétique, comme le croient la plupart des gens.

    Au contraire, nous sommes en droit de soutenir l’inverse, à savoir que l’idée des soviets, l’idée d’une organisation de la vie sociale dans le sens d’un système nouveau, libre et communiste, avec la régulation de la production et de la distribution des biens dans la future société par l’intermédiaire de rencontres, de réunions de travail entre les délégués directs, toujours remplaçables et dépourvus de tout pouvoir, des organisations professionnelles et des centres de distribution.

    Cette idée n’a rien de commun avec le caractère propre aux bolcheviques, leur tendance étatique et leur système dictatorial dans la réglementation de la vie sociale.

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/003-idee_des_soviets.pdf

  • #Brochure N° 1
    Textes fondateurs
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article225

    – Charte de Lyon (CGT-SR)
    – Charte de Paris (CNT)
    – Déclaration de principe de l’AIT
    – L’anarchosyndicalisme et l’anarchisme (Pierre Besnard)
    – Statuts de la Fédération Syndicaliste

    En 1922, a Berlin, des militants anarchosyndicalistes refondent l’ait (association internationale des travailleurs, ou Première Internationale), à laquelle adhère, dès sa création en 1926, la CGT-SR (Confédération Générale du Travail-Syndicaliste Révolutionnaire), qui se dissoudra en 1939. Après la seconde guerre mondiale, les militants de l’ancienne cgt-sr recréent leur organisation, qu’ils nomment cnt, en hommage a sa consoeur espagnole - après un court interlude sous le nom de Fédération Syndicaliste.

    Cette brochure présente les textes adoptés par ces organisations lors de leur constitution, ainsi qu’un texte de synthèse de Pierre Besnard, alors secrétaire de l’AIT, sur les rapports entre anarchosyndicalisme et anarchisme.

    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/001-textes_fondateurs.pdf

  • Piège nationaliste en #Catalogne

    Le processus de sécession mené par les nationalistes et le gouvernement catalan atteindra un paroxysme ce dimanche premier octobre, date du #référendum pour ou contre l’indépendance du « peuple catalan », il s’agit d’une #mascarade_politicienne, typiquement le genre de #farce_identitaire qui comme ce fut le cas en Ukraine peut tourner au tragique.

    La bourgeoisie et les politiciens catalanistes, pseudos martyres de la garde civile mais véritables carriéristes veulent entrainer dans cette aventure les travailleurs en faisant jouer leur fibre libertaire toujours vivante. Ces mêmes dirigeants corrompus qui ont arbitrairement emprisonnés des anarchistes, qui ont ordonné à leur police, les « mossos », le saccage des athénées libertaires de Barcelone, qui ont défendu le grand patronat contre les ouvriers, nous parlent maintenant de Justice, de Démocratie et de Liberté. Rappelons à tous ces imposteurs que l’émancipation des travailleurs se construit contre toute sorte de #nationalisme et de #xénophobie.

    CNT-AIT - Union locale de Toulouse, le 27 Septembre 2017

    • En ne critiquant pas le nationalisme espagnol et la violence de sa réaction, vous donnez vraiment l’impression de défendre l’Unité nationale-républicaine espagnole héritière du franquisme... bizarre pour des personnes se réclamant de l’anarchisme. L’indépendantisme catalan ne peut se résumer à une mascarade politicienne. Avec vos argument on croirait entendre les eurobéas.

      Mais ce n’est pas la première fois que vos position sont « bizarrement » orientées. D’ailleurs je constate que vous n’avez toujours pas retiré votre illustration sexiste avec El-Khomri

      https://seenthis.net/messages/550475#message550752
      https://seenthis.net/messages/535622#message535646
      https://seenthis.net/messages/550456#message550524

    • Le nationalisme espagnol n’est pas le thème du référendum et ce sont bien les indépendantistes catalans qui sont a la manoeuvre et ce de façon parfaitement cynique .

      Par exemple il évoquent le concept d’émancipation des peuples, c’est logique pour des nationalistes , mais il faut alors leur demander pourquoi Puigdemont qui est leur dirigeant en chef a en 2014 voté contre l’indépendance du Kurdistan ...

      Ensuite « parler de violence de la réaction » , quand on parle d’une poignée de politiciens corrompus interpellés quelques heures par la GC ,on se moque du monde, sans parler de ceux qui comparent ça a la répression franquiste, ces propos sont indécents ,ils insultent les centaines de milliers de personnes massacrées sous Franco . Par contre il n’est pas bizarre que ceux qui pratiquent un tel discours révisionniste insultent des travailleurs antinationalistes , sans Dieu, ni Maitre .

    • Une illustration , comme toute forme d’expression peut prêter a interprétations , pour ma part j’y vois une allusion a Manuel Valls et a sa marionnette El-Khomri, et a des critiques , je conçois qu’on puisse considérer les"valseuses "comme un film sexiste . A l’époque de sa sortie d’autres le considéraient comme un film pornographique et sous Franco ce film était carrément interdit .

      Il existe un fossé entre la critique et la censure , entre la Liberté et la Dictature , mettre a jour ce fossé devient une deuxième raison de cette illustration. .

    • Je ne comprends pas bien la logique : l’illustration est censée donner une image négative de Myriam El-Khomri et pour cela vous l’identifiez à un personnage ciblé par la censure ? Vous validez donc implicitement les arguments de la censure ?

    • L’allusion n’est pas identification, et quand cela serait cela ne validerait rien du tout, car les arguments de la censure pour interdire l’image ne visent pas ici la personne mais appartiennent au domaine de la morale , religieuse en 1974 et pseudoféministe de nos jours .

    • La censure franquiste peut donc être invoquée pour qualifier ceux qui émettent des doutes quant à la pertinence de cette illustration. On ne serait pas dans un cas où « ces propos sont indécents [et] insultent les centaines de milliers de personnes massacrées sous Franco » ?

    • Bien sûr que la censure franquiste (ou autre ) peut être « invoquée » puisque les productions jugées pornographiques étaient interdites sous Franco . Tout comme maintenant sous prétexte d’antisexisme montrer l’Image du corps de la femme était en soi scandaleux . La comparaison est parfaitement valable sur ce terrain , elle est même exemplaire d’un certain état d’esprit , car dans le premier message on ne se contente pas « d’émettre des doutes » , ce qui aurait été éminemment recevable , non, on demande le retrait de l’illustration . ..

    • Il faudrait arrêter avec les conneries supposées sexistes. Ce n’est pas l’objet du fil de discussion. Il ne faut pas détourner le débat de son objet. Ouvrez un fil sur l’illustration de khmri, si ça vous chante et discutez-en, si ça vous enchante, mais sur un autre fil, SVP.

      Pour ma part, je suis tout à fait d’accord que ce qui se passe en catalogne est une mascarade politicienne des plus immondes et hypocrites.
      Les pov’catalanistes élus, comme tous les bourgeois politiciens, n’ont qu’une envie, c’est de s’en foutre plein les fouilles ; ils en peuvent plus d’attendre et sentent bien qu’ils pourraient s’en mettre encore plus dans les poches s’ils étaient aux commandes, sans concurrence aucune.

      Les seuls qui tireront un bénéfice de cette séparation seront d’autres clans de la bourgeoisie de la politique, le patronat et les institutions religieuses. On n’échappe pas à l’oppression d’un Etat en créant un autre Etat. Les Etats fonctionnent tous dans le même sens ; d’abord son autoconservation, ensuite, servir les intérets de leur bourgeoisie.

      Quand je vois l’intox des médias qui nous parlent de violentes charges policières et de nombreux blessés dans le style « X blessés légers et quelques autres un peu plus gravement », ça montre que la presse encense les catalanistes et tente de donner une image exagérément tragique de la situation. Un peu plus gravement signifie clairement que ce n’est pas grave. Sinon, on aurait parlé de blessés graves ou de grèvement blessés. Mettre le mot gravement peut faciliter la surrenchère en faveur des catalanistes car les propos sont vite déformés.

      Il ne faut pas oublier qu’en catalogne, il y a beaucoup de gens qui sont contre l’indépendance, mais aussi contre le référendum. De ceux-là, la presse en parle si peu. Les médias font comme s’ils n’existaient pas. Ces anti-indépendantistes, très nombreux, ne sont pas, dans leur majorité, des fascistes, bien au contraire.
      En catalogne, une grosse part des habitants n’est pas, et ne se revendique pas, catalane. Et, même à barcelone, on croise énormément de gens qui parlent l’espagnol plutôt que le patois catalan. Personne n’empêche ceux qui le veulent de parler catalan, si ça les chante. Qu’en serait-il avec les catalanistes au pouvoir ?

      Il est exact que le spectre du scenario de l’euromaïdan plane sur barcelona et il est souhaité par les puigmont et compagnie. Et son prédécesseur, jordi pujol, n’a-t-il pas des casseroles au cul pour détournements de fonds et pour corruption ? A mon avis, les autres catalanistes brulent d’en faire autant. C’est le but de la manoeuvre. Et le pujol n’est certainement pas le seul dans son cas.

      Je rappelle que les molossos de escuadra s’en sont donnés à coeur joie pour matraquer les manifestants en 2011 et les anarchistes à chaque fois qu’ils en ont eu l’occasion. Je ne sais pas si vous vous souvenez de l’opération policière pandora, qualifiée d’anti-terroriste. Là, ils ne se sont pas gêné pour matraquer personnes agées et gamins. mais ça c’est vite oublié comme la fuite « courageuse » des « vaillants » élus par hélico.
      Rien que cela devrait suffire à faire réfléchir ceux qui pensent que le catalanisme est une cause à défendre car ce sont les mêmes qui « seront » au pouvoir.

      Les appels à soutenir cette mascarade sont ridicules. ça montre que la confusion règne en maitre et qu’on ne réfléchit pas plus loin que le bout de son nez. Surtout si on est anarchiste, il est impossible de défendre le nationalisme quel qu’il soit, de défendre tout ce qui revendique des peuples supposés, de défendre les mythes réactionnaires, tout comme il est impossible de défendre les religions comme étant un droit alors qu’elle véhiculent des idées totalitaires.

      On entend les catalanistes se revendiquer de l’UE et en appeler à l’europe des nations, c’est digne des nationalistes franquistes. Je ne fais pas de différences entre nationalistes catalans et espagnols ; ils véhiculent la même idéologie nauséabonde. C’est un faux débat, un faux combat.
      ce n’est pas mon combat !

      La charte des langues régionales est seulement un préalable à faciliter la création d’une europe de petits Etats faciles à mettre au pas (ou à corrompre) si besoin est. des petits Etats, ça peut mieux gérer des populations forcément plus petites mais plus proches, surtout si l’esprit communautariste est suffisamment cultivé par la propagande pour couper les populations des différents petits Etats les unes des autres.

    • Tout comme maintenant sous prétexte d’antisexisme montrer l’Image du corps de la femme était en soi scandaleux

      Décider à la place des femmes de ce que l’on doit faire de leurs corps, que ce soit pour le cacher ou le montrer, c’est dans les deux cas l’expression d’un patriarcat sexiste.

    • Catalogne : prendre parti dans une situation étrange, Santiago López Petit
      https://lundi.am/PRENDRE-PARTI-DANS-UNE-SITUATION-ETRANGE

      Il y a des moments où la réalité se simplifie. Ce n’est plus l’heure de faire la part de la vérité et du mensonge dans les arguments qui prétendent défendre l’unité d’Espagne ou proclamer l’indépendance de la Catalogne. (...) Quand on en appelle à ’la Loi et l’Ordre’, tout à coup, tout s’éclaire et chaque position apparaît parfaitement définie sur la table de jeu. Puis, de façon viscérale, ceux d’entre nous qui restaient silencieux savons où nous situer : nous serons toujours face à ceux qui veulent imposer la consigne de rétablir l’autorité. Nous connaissons bien une phrase forgée en France avant la révolution de 1848 qui disait : ’La légalité tue’.

      Effectivement nous sommes, donc, contre l’État espagnol et sa légalité, bien que pour cela nous ayons à prendre parti entre des drapeaux qui nous étouffent, parce qu’ils nous pompent l’air, et des hymnes qui assourdissent et empêchent d’écouter ceux qui, rassemblés, parlent. Il serait magnifique d’affirmer qu’à cette légalité de l’État espagnol s’oppose la légitimité d’un peuple.

    • Il serait magnifique d’affirmer qu’à cette légalité de l’État espagnol s’oppose la légitimité d’un peuple.

      Il ne s’agit pas, ici, de la légitimité d’un peuple supposé, c’est à dire d’une mystification, contre la légalité de l’État espagnol, mais de l’opposition entre deux légalités d’Etat. Je rappelle qu’en catalogne, il y a, au moins, autant de gens qui sont contre l’indépendance que de gens qui se prétendent pour.

      Pour ma part, ma position est de rejeter tous les Etats. Les multiplier est fait pour compliquer la tâche qui va dans ce sens.

    • Il existe un fossé entre la critique et la censure

      La remarque est intéressante, même si hors sujet.
      Je dirai simplement que critique et censure sont diamétralement opposées. Par natures, la censure interdit la critique et la critique transgresse la censure. C’est comme le fossé entre liberté et dictature.

    • Il suffit de lire le fil de la conversation pour comprendre qui en a détourné le sujet , cela permet de ne pas argumenter et de procéder par de la censure, des insultes et autres injonctions . unagi , ktche, aude, madmeg , on n’ a pas entendu votre avis sur la question de la situation en catalogne ....

      J’ai lu les textes mis en ligne personne n’évoque le plan international . La référence a l’ Ukraine est ici intéréssante , il semblerait que face a l’UE la Russie voudrait rendre la monnaie de la pièce de Maidan (l’intervention de Assange dans les réseaux sociaux va dans ce sens )

      Qu’en pensez vous ?

    • Il ne s’agit pas, ici, de la légitimité d’un peuple supposé, c’est à dire d’une mystification

      Non mais as-tu lu l’article ou juste l’extrait ? La phrase qui suit immédiatement est

      Malheureusement il n’en va pas ainsi, et que les partis indépendantistes ne recommencent pas à nous rouler dans la farine.

    • Aux autres j’en profite pour transmettre les remerciements pour vos disgressions de la part de l’illustratrice qui l’a commise : elle a bien ri !

      C’est bien pour sa santé, mais je voie pas le rapport. Être une femme n’offre pas d’immunité à la culture du viol. Utiliser la caution d’une femme ne vous fait pas paraître moins sexistes, c’est tout le contraire.
      @l’illustratrice_ventriloque tu devrais lire ceci qui explique les problèmes posé par ton image ; https://seenthis.net/messages/547951

      Sinon pour la Catalogne c’est épatant de voire que vos brillantes lumières sont en harmonie avec les matraques espagnoles.

    • La charte des langues régionales est seulement un préalable à faciliter la création d’une europe de petits Etats faciles à mettre au pas (ou à corrompre) si besoin est. des petits Etats, ça peut mieux gérer des populations forcément plus petites mais plus proches, surtout si l’esprit communautariste est suffisamment cultivé par la propagande pour couper les populations des différents petits Etats les unes des autres.

      Ça vous fait un joli point commun avec le super-jacobin Mélenchon.

      Donc, si je comprends bien, la libre association au niveau local doit être encadrée pour maintenir l’unité au niveau d’une entité issue de l’État national bourgeois ?

    • « Sinon pour la Catalogne c’est épatant de voire que vos brillantes lumières sont en harmonie avec les matraques espagnoles »

      Les matraques espagnoles font partie du scénario classique , de la nécéssaire martyrologie pour tenter d’ entrainer la population dans l’aventure chauvine.

    • Pour parvenir a faire un choix entre deux parties,qui sur le fond défendent la même idéologie politique, on est obligé de sortir du réel pour rentrer dans le sentiment .
      N’étant ni un politicien ni un romantique j’observe les faits sociaux , et en la matière il s’avère qu’en Catalogne les partisans du séparatisme se recrutent dans les classes aisées et qu’a l’inverse plus on descend l’échelle sociale plus on s’oppose a l’idée d’indépendance .
      Du coup je ne vois pas dans cet imbroglio l’amorce d’une révolution sociale , je renvoie a cette anecdote qui illustre la complexité de la situation , celle de gitans qui le 01/10 dans un quartier pauvre de Gérone ont piqué les urnes, que les mossos ont voulu arrêter et qui ont été défendu par la garde civile . Cet épisode a fait le tour des réseaux espagnols .
      https://www.mediterraneodigital.com/gente-y-tv/ultimas-noticias-gente-y-tv/prensa/milagro-gitanos-y-guardia-civil-se-defienden-y-echan-a-los-moss

    • il s’avère qu’en Catalogne les partisans du séparatisme se recrutent dans les classes aisées et qu’a l’inverse plus on descend l’échelle sociale plus on s’oppose a l’idée d’indépendance

      C’est bien de dire ça, mais cela repose sur quoi ? (Je ne sais pas hein, ça peut parfaitement être vrai, mais il faut que ça repose sur quelque chose.) Est-ce qu’il y a des statistiques des intentions de vote et de non-vote suivant le milieu social, comme il peut y en avoir pour d’autres élections en France ou autre ?

      Car il y a un article de Contretemps qui a été posté sur seenthis qui démontre justement l’inverse, que les classes bourgeoises aisées de ce territoire sont contre l’indépendance (groupement patronaux, grands patrons, etc, qui pour beaucoup se sont positionnés contre, et ensuite ont fait quelques revirement opportunistes mais que dans tous les cas ils n’en sont pas à l’origine du tout).

    • Manuel Cervera-Marzal : « Le référendum catalan, c’est l’action de désobéissance civile la plus massive de l’histoire de l’Union Européenne »
      http://www.regards.fr/web/article/manuel-cervera-marzal-le-referendum-catalan-c-est-l-action-de-desobeissance

      La Catalogne s’embrase sur fond de processus d’indépendance. Quelles sont les forces en présence ? Comment se positionne la gauche espagnole ? Va-t-on vers une guerre de sécession ? Manuel Cervera-Marzal, sociologue spécialiste de la gauche espagnole, nous aide à y voir plus clair.

      https://youtu.be/NezvE0HpBv8

      #Indépendance_de_la_Catalogne

    • C’est bien de dire ça, mais cela repose sur quoi ? (Je ne sais pas hein, ça peut parfaitement être vrai, mais il faut que ça repose sur quelque chose.) Est-ce qu’il y a des statistiques des intentions de vote et de non-vote suivant le milieu social, comme il peut y en avoir pour d’autres élections en France ou autre ?

      oui des observations personnelles puis l’anecdote de Gérone et surtout cette étude de « el pais »
      https://politica.elpais.com/politica/2017/09/28/ratio/1506601198_808440.html

  • #ABSTENTION !
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article859

    Le rituel de la farce électorale provoque chez les libertaires de tout poil, d’âpres discussions, mais à peu près tout le monde semble d’accord sur le sujet. L’abstention est bien la meilleure réponse face à l’inutilité du vote. Les urnes n’ont jamais engendré de Révolution, mais le principe du vote dans les démocraties auto-proclamées représentatives n’en est pas pour autant un rituel désuet et inutile. Bien au contraire, le vote a été la voie royale par laquelle se sont mis en place des États totalitaires et dictatoriaux qui ont acquis et tirés leur légitimité de l’élection. Car, le rôle premier du vote est bien de donner une apparente légitimité à ce qui n’en a pas, à ce qui n’en a jamais eu.

    En effet l’acte de mise en urne de sa propre voix est, avant tout, l’acte de soumission volontaire et délibérée de l’individu au pouvoir d’un autre. Voter, dans un système électoral représentatif, c’est avant tout accepter qu’un autre parle et décide à ta place. Le système électoral n’est rien d’autre que la capitulation de l’individu au nom du principe de majorité où le nombre fait loi. En période électorale, les injonctions au « civisme » se font toujours plus pressantes. Et, nous pouvons entendre des « Faites voter, abonnez un ami, inscrivez-vous sur les listes électorales, etc ». Cela s’adresse à tout le monde, bien sûr, mais en particulier aux jeunes, surtout les jeunes de banlieue. L’argument massue qui est supposé les convaincre leur dit « plutôt que d’aller casser ou brûler des voitures, profitez de l’élection pour exprimer vos colères ».

    En général nous assistons à une compétition entre partis politiques dits de « droite » et partis politiques dits de « gauche ». Certains vous la promettent « dure » (la compétition), pendant que d’autres vous l’édulcorent pour vous le refiler en « douceur ». Mais vous refiler quoi au fait ? … Le capitalisme et tout ce que cela engendre. Donc, si nous votons, nous votons comment nous nous ferons licencier, de quelle manière la police nous tapera dessus si nous protestons, de comment la « justice » nous jugera, etc. Et, attention ! Tout cela, sans que nous ayons notre mot à dire !

    Nous entendons souvent à la télé, lisons dans les journaux et écoutons un peu partout et jusque dans le bar du coin, ce genre de sottises : « Le droit d’vote, y faut l’dire, c’est sacré ! Vraiment !… Hé, y’a des gens qui sont morts pour ça, hein ! »... Cela résumerait, en quelque sorte, toute l’histoire de l’humanité qui serait, dès lors, ramenée à « ça » : Si Spartacus a défié Rome, si les Sioux ont résisté, si les Canuts ont cassé leurs machines, si Louise Michel, Valles, Reclus, se sont insurgés lors de la commune de Paris, c’est uniquement pour « ça » ! ... Pour que nous puissions aller voter ! voter ! Et voter ! … Alors qu’en fait, il s’agit d’élire ceux qui pourront gérer la paix sociale afin que notre exploitation puisse continuer.

    Au delà du vote pour élire un président (ce qui nous est présenté comme le summum de la démocratie – suffrage universel oblige) qui aura pour seules fonctions de nous représenter et, surtout, de nommer le gouvernement qui sera chargé de nous imposer sa politique, il y a parfois des votes pour prendre des décisions dans la plus pure tradition démocratique capitaliste et qui sont censés donnés la nécessaire touche démocratique pour que tout baigne.

    Mais, quelques exemples nous montreront que, hélas, le vote, lorsqu’il ne va pas dans le sens souhaité par l’administration, quelle qu’elle soit, est purement et simplement bafoué.

    Il y a quelques années, à Chamonix ou à Chaulnes, les habitants ont exprimé, par le vote, leur refus de vivre au milieu des avions et des camions. Leurs décisions, pourtant démocratiquement acquises – par le biais du principe de la majorité, s’entend - furent invalidées par les tribunaux. D’après les députés (qui font les lois), les habitants sont incompétents pour décider de leurs conditions de vie (mais seulement quand ils ne votent pas comme il faut !).

    Plus récemment, en 2005, le fameux vote sur le traité pour la constitution européenne qu’une majorité d’électeurs avait officiellement refusé ... eh, bien ! Sarkozy nous l’a imposé quelques années plus tard, avec cynisme et sans la moindre vergogne, car les électeurs n’auraient pas compris comment il fallait voter. Et là, tous les donneurs de leçons qui nous disent qu’il faut aller voter, on les entend moins. Mais, nous dira-t-on, nous caricaturons, nous sommes négatifs, ils ne sont pas tous pourris, et y’ en a même des qui sont biens, ou que sais je encore ...

    Faut-il, également, vous rappeler les votes fastidieux pour faire adopter ce fameux traité de Lisbonne qui eurent lieu en Irlande ? Là, Messieurs, dames, pour faire bien voter, il a fallu s’y reprendre à deux fois ! Sachez que, lors du premier vote, les irlandais, non plus, « ne comprirent pas » comment il fallait voter et, donc, il fallut recommencer pour voter comme les politiciens le souhaitaient.

    Prenons, maintenant, le cas de Lula, au Brésil, à Porto Alegre. Cette municipalité est (ou a été) dirigée par des trotskistes du parti des travailleurs (PT). C’est au sein de ce soit-disant « laboratoire social » que se concoctait l’infaillible recette pour donner aux masses un avenir radieux - du moins le prétendaient-ils. Pratiquement seuls dans ce panorama à être un « tantinet » critiques, nous, les militants de la CNT-AIT, nous en avons pris pour notre grade : « sectaires, dogmatiques, donneurs de leçon …, et j’en passe … » Mais nos compagnons de la COB-AIT qui dénonçaient la logique électoraliste de Lula et appelaient à l’abstention, eux, se faisaient carrément tirer dessus à coup de revolver ! (Et vive la démocratie représentative ! bang !)

    Quelque temps après, c’était en octobre 2002, Lula est élu à la présidence de la république bananière du Brésil. Cette fois-ci, avec un trotskiste pur jus président de la république, on allait voir ce qu’on allait voir. Et en moins d’un an, nous avons vu, tout le monde a vu, et les brésiliens ont vu : Réduction drastique des budgets sociaux, réforme fiscale favorisant les hauts revenus (ben tiens), blocage des salaires des fonctionnaires, réformes des retraites dont l’âge de départ a été relevé de 7ans ! les pensions, elles, diminuées de 30 %, etc.

    Et tout ça, sans mouvements sociaux. Alors, content du voyage ? Ce fut plus fort que Sarkozy, Valls et Hollande réunis. Il m’a souvent été dit, et j’imagine, à tous les abstentionnistes aussi, que : « Si tu ne votes pas, tu fais le jeu du FN ». Et, avec notre critique du vote, nous aussi, nous ferions, paraît-il, le jeu du FN.

    Rappelons ce que l’Anarchiste Buenaventura Durruti disait à Barcelone, en 1932 : « Les socialistes et les communistes disent que nous abstenir aux élections, c’est favoriser le fascisme. Mais nous avons toujours dit que l’État est un instrument d’oppression au service d’une caste. Et nous restons fidèles à nous-mêmes. Le mouvement de libération doit toujours faire face à l’État. C’est pourquoi nous prônons l’abstention électorale active. Active veut dire que, tout en nous abstenant de la stupidité électorale, nous devons rester vigilants dans les lieux de production et dans la rue.

    Les vrais bandits, les vrais malfaiteurs, ce sont les politiciens qui ont besoin de tromper et d’endormir les ouvriers en leur promettant la semaine des 4 jeudis pour leurs arracher un vote qui les porte au parlement et leur permet de vivre en parasites sur la sueur des ouvriers. Lorsque nos camarades députés socialistes ont, eux aussi, unis leurs voix à cette cohorte d’eunuques, ils ont montré leur vrai visage. Car il y a de nombreuses années qu’ils ont cessé d’être des ouvriers, et par conséquent des socialistes. Ils vivent de leur activité de député.

    Que les républicains socialistes le sachent : ou bien ils résolvent le problème social, ou bien c’est le peuple qui le résoudra. Nous savons que la république ne peut pas le résoudre. Aussi, disons nous clairement à la classe ouvrière qu’il n’y a plus qu’un dilemme : ou mourir comme des esclaves modernes, ou vivre comme des hommes dignes, par la voie directe de la Révolution sociale. Vous donc, ouvriers qui m’écoutez, sachez à quoi vous en tenir. C’est de vous que dépend le changement du cours de votre vie ».

    Quatre ans plus tard, le 19 juillet 1936, les Anarchistes Espagnols, et parmi eux Durruti, barraient la route au coup d’État fasciste en prenant les armes et par la révolution sociale. Pendant ce temps, les députés parlementaient gaiement ... avant que les partis politiques ne tirent dans le dos des Anarchistes et autres Révolutionnaires, tuant ainsi la Révolution en Espagne !

    Alors que fait-on si nous n’allons pas voter ? Bien avant l’apparition tragique de l’économie marchande et du travail forcé, bien avant le règne mortifère et destructeur de la bourgeoisie, l’humanité des temps anciens a vécu pendant des dizaines de milliers d’années au sein de sociétés sans État où les décisions concernant la vie commune étaient prises par des assemblées générales de tous les membres de la communauté. Il ne s’agit pas d’idéaliser ces sociétés, mais il est bon de rappeler que les pratiques de démocratie directe et d’assembléisme sont issues de ce très lointain passé. (NDLR : voir les travaux de P. Clastre, J. Mallaury, ou M. Sahlius). Les rebelles et les révolutionnaires de toutes les époques ont cherché à renouer avec cette pratique, tout simplement, parce qu’elle est la seule à tourner le dos à toutes les oppressions et la seule qui donne la possibilité de fonctionner sur un mode réellement humain.

    La démocratie directe empêche la confiscation de la parole de tous au profit d’un seul ou de quelque-uns. Le porte-parole ou le délégué n’est, effectivement, que le porteur, le vecteur de la parole des autres. L’assemblée qui l’a choisi peut, à tout moment, le révoquer s’il s’avère que le mandat confié n’est pas respecté.

    Ce système politique n’engendre donc pas de prise de pouvoir. Non seulement le mandaté est constamment soumis au contrôle pour les mandats qui lui sont confiés mais encore sa délégation est limitée, dans le temps et dans son objet. Il est évident que la bourgeoisie et toutes les classes dominantes qui l’ont précédée ont toujours cherché à justifier leurs oppression. La bourgeoisie a toujours prétendu que les sociétés humaines n’avaient jamais fonctionné sur d’autres modes que tutélaires et a donc toujours nié qu’elles aient pu avoir la capacité d’échapper à une tutelle, c’est-à-dire au supplice de la domination. Mais cet argument (qui n’est en fait qu’un « simple » déni) ne tient pas la route, car l’humanité à vécu beaucoup plus longtemps sans joug que sous le fer. Elle saura sans nul doute, tôt ou tard, retrouver le chemin de la Liberté. Ce n’est qu’une question de temps.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°153 mars - avril 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article853

  • LA FICTION AU POUVOIR
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article854

    "Le spectacle électoral vient-il de commencer sur les chapeaux de roues qu’il éclabousse déjà la classe politique. Les anarchistes le répètent depuis fort longtemps, le pouvoir corrompt. Dans les années 1970, le Canard Enchaîné avait, déjà, réactualisé cet aphorisme au cours de l’affaire Aranda en écrivant que « le Pouvoir est toujours de boue ». Quelques décennies de scandales plus tard, essayons d’aller au delà du simple calembours pour tenter de comprendre les soubassements idéologiques d’un scandale permanent. Qu’est-ce qui fait que tant de boue tienne toujours debout ?

    Nous avons bien entendu que si le pouvoir est toujours debout, c’est parce que nous restons à genoux. Mais c’est que l’affaire du travail fictif de Pénélope nous renvoie à autre chose. Ce pouvoir de boue ne serait-il debout que parce que la majorité le considère comme tel ?

    En effet, toute institution est imaginaire et, à ce titre, il est logique qu’elle produise un travail fictif. Pour être précis, si nous parlons de travail à son sujet, nous commettons un abus de langage. L’idéologie dominante a clairement récupéré, à son profit, tout le capital symbolique du mot. En effet, une institution ne travaille pas, elle fonctionne … quand fonctionne la croyance à sa fiction. Dans ce schéma, ce sont les croyants qui paient. En effet, l’institution, que ce soit l’Église ou l’État, a introduit l’idée qu’elle effectue une action éminemment utile et nécessaire, comme "travailler" pour que nos âmes aillent au paradis ou pour relancer l’économie ; ce qui par conséquent compterait plus que le travail réel. Comme souvent en matière d’exploitation des hommes, les choses se font petit a petit, mais toujours dans le même sens. Ainsi, au départ, les indemnités parlementaires étaient-elles bien plus modestes car justifiées par l’intention de permettre aux ouvriers d’exercer les fonctions électives. Aujourd’hui, combien d’ouvriers à l’assemblée ou au sénat ? Concrètement, ces indemnités et leurs attributs successifs sont devenus des sources d’enrichissement pour une caste sociale. Voilà pourquoi le travail des politiciens, si fictif soit-il, paie bien plus que le travail productif des travailleurs, aussi réel soit-il !

    Comme par hasard, dans des discours pleins de promesses, il a beaucoup été question de travail, ou plutôt de non-travail, de la part de gens qui font de leur non-travail une source d’enrichissement ; ce qui n’est pas étonnant. A les écouter, il semblerait que le travail tende à disparaître. Certes, les délocalisations dont ils sont directement responsables, d’un côté, et l’augmentation de la productivité à laquelle ils sont totalement étrangers, de l’autre, ont fait œuvre de mutations. Mais, il n’en reste pas moins que des millions de tâches pénibles ont toujours besoin de main-d’oeuvre et, dans certains domaines comme celui de la santé ou de l’accompagnement des anciens, ces besoins sont en réelle augmentation. Bien entendu, les personnes employées a ces travaux réels ont été invisibilisées par le pouvoir. Mais ce n’est pas parce que les politiciens nous méprisent que nous n’existons pas.

    Alors est réapparue, chez certains des candidats à la roue de la fortune, cette vieille rengaine du revenu universel, couplée a celle du robotisme. Résumons cette pensée si peu complexe qu’elle en paraît, elle aussi, fictive ou, plutôt, science-fictive. Les robots (Et qui les fabriquera ? Et qui les entretiendra ?) travaillerons à notre place et nous recevrons alors un revenu universel. En fait, ce sera un revenu de survie minable et financé par cette automatisation généralisée. Mais les Pénélopes, et il faut en parler au pluriel car il serait injuste de laisser au singulier celle par qui la toile s’est déchirée, nous disent tout autre chose. Elles disent clairement à tout le monde (et même aux croyants) que, pour le politicien, blablater et tenir salon légitimerait un "travail" ; et, ce travail, certes intangible selon l’expression hardie de l’avocat du couple Féllon, mériterait d’être grassement rétribué. Dans un tel contexte idéologique où ceux qui proposent de mettre un terme à toute perspective d’emploi, pour une grande partie de la population en lui distribuant quelques miettes, sont aussi ceux qui profitent de tels privilèges. En définitive, le concept de revenu universel nous renvoie non pas à l’avenir mais au passé. Un passé qui a transformé, en pierre, la boue du pouvoir. A l’époque, il y avait les aristocrates, les esclaves et la plèbe. Aujourd’hui, il y a les Pénélopes, les robots et … le reste."

    Edito d’@Anarchosyndicalisme ! n°153 mars - avril 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article853

  • ÉLECTIONS PARTOUT, DÉMOCRATIE NULLE PART : DE HITLER A TRUMP
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article849

    L’exemple le plus frappant, qui devrait à lui seul décourager les gens, est celui d’Adolf Hitler. Le führer, responsable de la pire idéologie que l’humanité ait connu, leader d’un régime d’une extrême violence fut porté au pouvoir par les urnes. Déjà en 1932, Hitler faisait un score de 36,7 % aux élections présidentielles. En juillet de la même année il atteint 37,27 % aux élections législatives, son parti, le NSDAP, parti NAZI, remportant 230 sièges au Reichstag, l’Assemblée allemande.

    Le président refuse de nommer Hitler chancelier, participant encore plus à permettre l’agitation d’Hitler dans tout le pays. De toute façon la machine infernale était en marche. Hitler est fait chancelier après de nouvelles élections législatives et des hésitations en janvier 1933. Ce fut le prélude à la barbarie qui suivit. En 1933, lors des élections législative Hitler et son parti le parti national-socialiste (parti NAZI) font un score 43,9% et remportent 288 sièges au reichstag.

    Peu après l’Assemblée vote les pleins pouvoirs à Hitler et le parti NAZI devient parti unique. Cette séquence politique est au cœur d’un contexte particulier qui nous parle aujourd’hui. L’Allemagne de l’époque est en proie à une crise économique qui plonge les Allemands dans la misère. Le chômage est très élevé et les gens sont désespérés. Les politiciens de tout bord font preuve d’une incompétence évidente. Ils sont incapables de trouver des solutions, trop occupés à essayer de sauvegarder le système et leurs propres avantages. Ils militent pour leur pouvoir.

    Au final, leurs tentatives de lutter contre les nazis se soldent par des échecs. Ils se contentent de les stigmatiser et tentent de les ostraciser, quitte à ne même pas respecter les lois qu’ils sont censés représenter (refus de Von Hindenburg de nommer Hitler chancelier). Cela sert les nazis qui deviennent de fait plus populaires et peuvent brandir ces preuves de la corruption des politiques.

    Cette histoire, bien que connue, ne semble pas avoir servi de leçon à l’humanité.

    Aujourd’hui les élections ont tellement perdu de sens que dans de nombreux régimes autoritaires sont organisées des élections plus saugrenues les unes que les autres. Le but étant de légitimer ces régimes souvent sanguinaires et liberticides et leur passer un vernis « démocratique ».

    Régulièrement l’État nord-coréen organise des élections... En mars 2014 ont eu lieu les élections parlementaires dans cette dictature. Le parti unique remporta tous les sièges, et pour cause, il a été le seul à présenter des candidats, qui n’ont donc eu aucun mal à se faire élire. Cependant on ne peut que constater leur « légitimité électorale », le taux de participation ayant frisé les 100 %. Ce serait risible si ce régime ne maintenait pas sa population dans la plus grande misère sociale et mentale.

    Dernièrement, on a pu voir la tenue d’élections en … Syrie organisées par le régime de Bashar El Assad, responsable de la destruction du pays, de la mort de centaines de milliers de personnes et de l’exil de millions d’autres. Le 3 juin 2014, l’élection présidentielle voit la réélection de Bashar El Assad avec 89 % des voix et un taux de participation de 73,42 % … de ceux qui ne sont ni morts ni en exil. N’ayant pas peur du ridicule, le régime a rempilé pour les élections législatives en avril dernier. Le parti Baas, a remporté 80 % des sièges... un plébiscite pour ce régime « démocratique ». La Russie a salué ces élections « conforme à la Constitution syrienne actuelle » selon elle.

    Aux États-Unis, encore une fois, les urnes ont accouché d’un phénomène qui est bien loin de la « démocratie » annoncée. Même si les soupçons de fraude électorale sont plus que lourds, il n’en reste pas moins que le vote Trump est clairement le vote de l’échec des politiciens classique et que des millions de voix se sont portées sur Trump pensant qu’il représentait – ce qui est tout à fait faux – la critique de l’establishment, ces « élites » coupées de toute réalité sociale (comme l’autre, avec ses croissants à 10 centimes), qui exaspèrent la population.

    Ici même, en France, la montée du Front National au fil du temps devrait poser quelques questions. Depuis 2002 et la présence de Jean Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, son parti suit une pente ascendante apparemment inexorable. Et les partis classiques et leurs représentants nous font le chantage du « si vous ne votez pas pour nous vous aurez droit aux fascistes du FN ». Plus le temps passe et plus leurs programmes se vident de leur substance. Ils semblent incapables de répondre aux enjeux actuels, et plus précisément à ceux apparus à la suite de la crise économique de 2008. Face aux problèmes bien réels qui touchent notre société, comme le chômage et la pauvreté, la réponse des politiciens de gauche et de droite consiste à défendre leurs intérêts propres, à nous pondre des lois de plus en plus liberticides, et à brandir la menace de l’extrême-droite.

    Face à ces politiques si éloignées des besoins, face à cette situation apparemment sans solution, les gens se tournent vers … l’extrême droite. Et l’appel à faire barrage à chaque élection alimente la rhétorique paranoïaque du FN et le fait encore progresser ; élection après élection. Le travail de fond contre l’extrême- droite, auquel nous avons appelé si souvent n’a jamais été fait ni par le pouvoir, ni par la gauche ni par l’extrême-gauche. Le résultat de cette incurie est là, parfaitement prévisible, comme nous l’avions écrit, en 2002, entre les deux tours du duel Chirac / Le Pen, cette élection s’étant traduite par le triomphe de Chirac (grâce à toute la gauche et à l’essentiel de l’extrême-gauche) avec un score de république bananière (82,21 %), ce qui lui laissa les mains totalement libres pour poursuivre sa politique antisociale et introniser sur la scène politique des intrigants comme Sarkozy.

    Nous reproduisons ici https://seenthis.net/messages/550469, pour rafraîchir la mémoire, ce que nous avons écrit en 2002, entre les deux tours, dans un numéro spécial de notre journal.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°152 déc 2016 - Janv 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article844

    #abstention

    • @Anarchosyndicalisme vos articles sont (de plus en plus ?) affligeants !

      Cette affirmation est simplement fausse :

      Le führer, responsable de la pire idéologie que l’humanité ait connu, leader d’un régime d’une extrême violence fut porté au pouvoir par les urnes.

      Entre élections grossièrement truquée et pouvoir offert par l’État en l’absence de majorité, il est faux de dire que le pouvoir « fut porté par les urnes ». Et si je dis ça ce n’est pas pour défendre un système parlementaire dit représentatif que je considère comme anti-démocratique et nuisible.

      Sur un autre sujet, les élections présidentielles américaines, vous tenez le même type d’affirmations fausses. Nous sommes le 12 décembre 2016, votre article est publié le 9 décembre, et vous maintenez cette affirmation périmée depuis environ le 15 novembre :

      Aux États-Unis, encore une fois, les urnes ont accouché d’un phénomène qui est bien loin de la « démocratie » annoncée

      Vous n’avez pas intégré les environ 6 millions de voix qui ont été dépouillées depuis et qui donnent une avance de 3 millions de voix en faveur d’Hillary Clinton (quand bien même celle-ci ne représente pas non-plus, de fait, une alternative démocratique). Peut-être vous réfugierez vous en amalgamant « les urnes » avec « le système électoral américain » voire carrément l’État.

      Par ailleurs vous, qui vous revendiquez de l’anarchisme, reprenez l’analyse mainstream des hommes-femmes d’États et médias oppressants qui consiste à jouer les ventriloques sur des bases sondagières douteuses :

      il n’en reste pas moins que le vote Trump est clairement le vote de l’échec des politiciens classique et que des millions de voix se sont portées sur Trump pensant qu’il représentait – ce qui est tout à fait faux – la critique de l’establishment,

      Si une sérieuse sociologie du vote Trump mériterai d’être faite, ce qui serait difficile et long à réaliser, il n’est pas difficile de voir qu’une large majorité des personnes (75%) n’a pas voté pour Trump car soit a voté pour Clinton (26%) soit s’est abstenu (45%) soit a voté pour un autre candidat (4%). On notera que Trump réalise un des pires score républicain depuis 1936, ce qui rend difficilement tenable le discours du « vote populaire et contestataire en faveur de Trump ». Il semblerait plutôt que l’électorat républicain se soit mobilisé comme à son habitude, un peu moins même. Si on prend en compte la situation favorable, l’usure de 8 ans de présidentielle Démocrate, la haine d’une part importante de la population américaine contre les Clinton et contre Hillary Clinton en particulier et une dynamique favorable aux républicains aux élections législatives, son échec est encore plus patent. Je trouve étonnant cette volonté de reprendre et légitimer l’analyse qui fait croire que les électeurs de Trump auraient voté contre un « establishment ».

      Pour la situation française, encore une fois vous reprenez le discours des pouvoirs en place de « la hausse inexorable du vote extrême droite » signe d’une révolte par les urnes :

      Ici même, en France, la montée du Front National au fil du temps devrait poser quelques questions. Depuis 2002 et la présence de Jean Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, son parti suit une pente ascendante apparemment inexorable.

      Je ne dit pas qu’il n’y a pas de nombreuses questions à se poser, mais une pseudo hausse de l’extrême droite n’est pas nécessaire pour enclencher la réflexion - surtout si on veut la faire sur des bases saines.

      D’une part cette hausse est extrêmement faible, pour l’instant la hausse la plus marquante a lieu lors des élections faciles mais où l’électorat FN était peu mobilisé et en plus le lit de la rivière n’a pas débordé, c’est à dire les valeurs maximales atteintes aux présidentielles ne sont ni égalées ni dépassées. Mais d’autre part, ce qui est notable c’est que cette hausse n’est pas inexorable puisque l’extrême droite a connue une forte baisse à toutes les élections pendant environ 6 ans entre 2005 et 2011.

      Enfin concernant vos publications en général. Je tiens à souligner le caractère sexiste de votre fond d’écran sur Seenthis où l’on voit, à partir d’un photo-montage reprenant une image du film Les Valseuses, Myriam El Khomri quasi seins nus encadrée par Valls et Macron.

      Habitude sexiste que l’on retrouve dans un de vos billets récents, où vous appelez un homme par son nom de famille et une femme par son prénom :

      Avec l’arrivée de Fillon au pouvoir, voire de Marine, https://seenthis.net/messages/550456

      Un récent débat autour d’un de vos articles me confirme que vos analyses sont au mieux périmées, au vu des récents travaux en histoire et sociologie et de l’évolution des réflexions du milieu libertaire, sinon régulièrement erronées et au pire forgées en restant engluées dans les imaginaires des pouvoirs en place :

      https://seenthis.net/messages/535622#message535646

    • Mais bien sûr que Hitler a été porté au pouvoir par les urnes ! Sans les élections il n’aurait eu aucune légitimité pour accéder au poste de chancelier offert par Hindenburg .

      Le fait que ce dernier , le boucher en chef de la der des der , ait pu accéder au poste de président du Reich quelques années après avoir fait massacrer des millions de gens démontre également en quoi il est pertinent de dénoncer le danger électoraliste .

      Je comprends le besoin de se rassurer en décrétant que la montée des fascismes et de l’antisémitisme « n’est pas inexorable » , mais quand je constate que pour ce faire on recourt aux mêmes analyses chiffrées et sociologiques qui n’ont prévu ni le brexit ni le vote Trump ...Cela me rend assez pessimiste .

      Du coup comme on veut pas voir venir la bête immonde on cherche la petite

      Enfin concernant vos publications en général. Je tiens à souligner le caractère sexiste de votre fond d’écran sur Seenthis où l’on voit, à partir d’un photo-montage reprenant une image du film Les Valseuses, Myriam El Khomri quasi seins nus encadrée par Valls et Macron.

      Et comme c’est bizarre, on donne là encore avec ce genre de « réflexion » du grain a moudre a tous les tartuffes (comme s’ils n’étaient pas déjà assez nombreux ) .. Parce que permettre aux hommes d’exhiber leurs pectoraux et interdire aux femmes (au prétexte de sexisme ) d’aller quasi sein nus , ou de rentrer dans un café , ce n’est en tout cas pas égalitaire .

    • Je voie que les anarcouilles ne lâchent pas le morceaux, il vous faut le dernier mots quitte à déversé les calomnies les plus délirantes.
      Voila les féministes accusées d’ « interdire aux femmes (au prétexte de sexisme ) d’aller quasi sein nus , ou de rentrer dans un café » au prétexte qu’ici, elles ne trouvent pas rigolo une blague sur le viol de Mme El Khomri venant d’un groupe qui affiche son antiféminisme à longueur de temps.
      El Khomri n’est pas une militante pour le topless et c’est pas elle qui a fait ce photo montage pour exprimé son droit à l’accès à l’espace publique. Cette image est une utilisation sexiste d’une femme politique. Ce n’est pas une image militante de femme qui revendiquent l’accès à l’espace publique. C’est une instrumentalisation de l’image d’une femme par un groupe masculin et masculiniste.
      A propos de bêtes immonde et de petits bêtes, Trump aussi aime bien les blagues sur le viol, vous avez pas mal de choses en commun. Machos de gauche, machos de droite, même combat.

      #anarcouille #mansplanning #instrumentalisation #masculinisme #déni #confusionnisme #dernier_mot

    • "c’est un coup d’Etat qui permet à Hitler d’accéder au gouvernement. Quant à son principal soutien, il vient des industriels allemands.

      Dans sa déclaration gouvernementale du 1er février 1933, Hitler promettait au peuple allemand l’amélioration de la situation des travailleurs et des paysans et le maintien et la consolidation de la paix. « Donnez-moi quatre ans, et vous ne reconnaîtrez plus l’Allemagne », prophétisait-il. Quatre ans plus tard, les acquis sociaux étaient détruits et les libertés fondamentales étaient bafouées. L’Allemagne, effectivement, était méconnaissable.

      Contrairement aux affirmations souvent entendues, les nazis ne sont pas arrivés au pouvoir suite à à une victoire électorale mais par un coup de force présidentiel, dans un climat de violence et de division de la gauche. Ainsi lors des derniers scrutins de 1932, à la présidentielle du 13 Mars, Hitler a obtenu 30,1% et a été battu au deuxième tour par Hindenburg ; lors des législatives de Juillet 1932, au summum de sa poussée, le parti nazi a obtenu 37,4 % des voix mais lors des législatives de Novembre 1932 (les dernières élections libres), il retombe à 33,1 en perdant 2 millions de voix. La nomination de Hitler comme chancelier en Janvier 1933 ne doit donc rien à choix démocratique. C’est le début de la destruction des libertés, accélérée par l’incendie du Reichstag.

      Le président de la République, le vieux maréchal Paul Von Hindenburg (86 ans), charge Hitler, chef du parti nazi, de former le nouveau gouvernement allemand.

      Tractations indignes

      Cette nomination fait suite à des tractations entre l’ancien chancelier conservateur Franz Von Papen et le financier Schacht, qui représente les nazis.

      Von Papen et les conservateurs espèrent se servir du Führer nazi pour enrayer la menace communiste. Son parti est en effet selon eux en perte de vitesse. Le nouveau chancelier constitue un gouvernement largement ouvert aux représentants de la droite. Il ne compte que trois nazis, Hitler compris. Von Papen est lui-même vice-chancelier. Faute de majorité absolue au Parlement, Hitler paraît loin de pouvoir gouverner à son aise.

      Le 30 janvier 1933, le président allemand Paul von Hindenburg nomme Adolf Hitler, le dirigeant du Parti National-socialiste (NSDAP, abrégé en nazi) Premier ministre. Le premier gouvernement Hitler ne compte que trois nazis, dont Hitler lui-même. Il n’ose même pas se présenter devant le Parlement, car il y est minoritaire. Au lieu de cela, il demande à Hindenburg de dissoudre le Parlement et d’organiser de nouvelles élections, fixées au 5 mars.

      Ce délai lui donne l’occasion de gouverner cinq semaines sans contrôle parlementaire. Il s’agit d’un coup d’Etat légal, car la Constitution allemande de l’époque permet au président de dissoudre le Parlement ou de le suspendre temporairement.

      en juillet 1932, aux législatives : Hitler avait fait 13.745.680 vois et un pourcentage de 37,3 %
      quelques mois après en novembre 1932
      Hitler fait 11.737621 voix, ce qui fait une perte de 2 millions de voix et 4,2% de pourcentage et il perd 34 sièges, il lui en reste 196.
      Le parti social démocrate SPD fait 20,4 % des voix, il perd 1,2% et 12 sièges, il a 7247 901 voix
      Le parti communiste allemand fait 5.980. 239 voix, il gagne près de 700.000 voix et 2,6% en pourcentage, il fait 16,9% et gagne 2,6% et gagne 11 sièges, il en a 100.
      Oui, perdre 2 millions de voix en 5 mois est une déculottée… Et Hitler le vit comme telle… Il est littéralement repêché par les forces conservatrices et les barons de l’industrie de l’armement en particulier…
      Quant aux dernières élections, celles de mars 1933, alors que les nazis sont au pouvoir elles donnent lieu à une fraude massive reconnue comme telle par tous les historiens et Hitler n’a même pas atteint la majorité."

  • LA CRISE QUI DÉBUTE DÉMONTRE QUE LA SOCIÉTÉ A BESOIN D’UN CHANGEMENT PROFOND (2002)
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article849&artpage=2-2#outil_sommaire_1

    [Extrait du numéro spécial que nous avons publié entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2002]

    L’#ABSTENTION MAJORITAIRE

    Le 21 avril, onze millions de personnes se sont abstenues. Plus d’un million ont voté blanc ou nul. Le nombre d’abstentionnistes est supérieur au double du nombre de voix recueillies par le candidat qui arrive en tête du scrutin (5 millions seulement). C’est la première fois que l’abstention est numériquement majoritaire aux présidentielles. Ce n’est pas simplement un véritable camouflet infligé à Chirac, Jospin et aux politiciens dans leur ensemble. C’est surtout la marque du rejet massif de la logique politicienne ; cette abstention ayant été, pour une large part, volontaire.

    LA PEAU DE L’OURS

    Forts de la manipulation des esprits à laquelle elle a participé (sur le thème de l’insécurité), de sa main mise sur les rouages de l’État (Gouvernement, préfets, radios et télés dites de service public) de ses nombreux relais (syndicats institutionnels, associations contrôlées.) les socialistes et leurs alliés avaient vendu la peau de l’ours électoral avant de l’avoir tué. Toutes les fractions de la gauche et de l’extrême-gauche politicienne ont voulu compter leurs voix, évaluer leur influence. Elles ont toutes présenté un candidat. Pourquoi ? Pour pouvoir négocier au prix fort les strapontins ministériels dans le prochain gouvernement !

    Cet éparpillement a coûté sa deuxième (et même sa première) place à Jospin. La course effrénée au partage du butin de toute cette politicaillerie a été sanctionnée. Mais, sur ce point, les politiciens, les commentateurs politiques et les médias sont discrets : ils réservent leurs attaques, violentes et quotidiennes, aux abstentionnistes. Ils ont très peu souligné la responsabilité de ceux qui ont divisé leurs propres camps. Ils oublient de dire qu’il aurait suffit qu’une seule des fractions de la gauche plurielle S’ABSTIENNE de présenter un candidat pour que Jospin « passe » au deuxième tour ! […]

    LE PIÈGE S’EST DÉJÀ REFERMÉ

    S’il y a une seule illusion qui n’est pas permise, c’est celle de penser que le deuxième tour et les législatives permettront de « faire barrage », et que protégé par ce « barrage », tout le monde n’aura plus qu’à partir tranquillement à la plage pour les vacances, tout danger étant écarté. Quel que soit le résultat de ces élections, on peut affirmer que le piège s’est déjà refermé sur la population. Les déclarations qui se sont succédé après le 21 avril à 20 heures, montrent que le jeu politicien et parlementaire a simplement franchi un pas de plus dans la perversité. La gauche renouvelle le calcul cynique qu’elle fait depuis vingt ans.

    Si aujourd’hui, elle n’ose pas dire aussi clairement que le faisait le Premier ministre Pierre Bérégovoy « Le FN est la chance historique du PS. Tant qu’il sera fort, la droite sera inéligible », elle compte bien utiliser la peur pour enrayer l’abstention populaire, comprimer le vote protestataire et obtenir une majorité parlementaire aux prochaines législatives (car les seuls enjeux électoraux qui l’intéressent désormais sont là). La gauche espère donc reprendre le gouvernement.

    Mais quel sera le résultat ? Si elle continue la même politique (soit seule, soit dans le cadre d’une alliance gauche plurielle-UDF-divers droite), les mêmes causes produisant les mêmes effets, la misère et le mécontentement de la population ne feront que grandir. Il sera encore plus facile la prochaine fois pour l’extrême-droite de capter les électeurs, de faire un score encore plus « historique » Le choix électoral que nous préparent les politiciens « pour dans cinq ans » [1] sera de ce fait encore pire. […]

    LES ÉLECTIONS PASSENT, LES PROBLÈMES S’AGGRAVENT

    La logique parlementaire et les jeux politiciens de conquête du pouvoir, amènent à un compromis républicain c’est-à-dire antisocial. Ce qu’ils veulent sauver, sous les noms de « démocratie » et « république », c’est l’ensemble du système politique, idéologique et économique qui perpétue l’exploitation.

    L’exclusion, les licenciements, le manque de libertés, l’arsenal répressif, les conflits armés, la mondialisation libérale, l’exploitation du tiers monde, les pollutions, augmentent quels que soient les gouvernements car ils sont tous à la botte du capital. En appelant à voter et à soutenir le système parlementaire anti-démocratique, la gauche et l’extrême-gauche ont œuvré à déshabituer les travailleurs à lutter pied à pied, par la grève et l’action directe, contre les attaques patronales. Aujourd’hui, avec le vote Chirac, ils rompent un nouveau seuil psychologique et idéologique. Le choc qui en découle nous ouvre des perspectives. La lutte contre l’aggravation de la situation sociale doit nous inciter à l’action.

    AUJOURD’HUI, NOS TACHES

    […] Notre message sera clair. A la veille du deuxième tour, malgré l’ambiance de panique médiatico-politique montante, malgré la scandaleuse (et, on nous permettra de le dire, l’antidémocratique) « chasse aux abstentionnistes », malgré les mensonges et les calomnies dont on nous accable, nous assumons calmement et sereinement notre abstention du premier tour et nous renouvelons notre soutien fraternel à tous ceux qui ont relayé notre campagne.
    Si l’abstention au premier tour a été un refus, l’abstention au deuxième tour sera une rupture. Rupture psychologique et idéologique aujourd’hui, rupture sociale demain.

    Face à ce qui se profile, à l’aggravation de nos conditions de vie, à l’augmentation de l’oppression et de l’aliénation, il est indispensable de construire un rapport de force à la base. Il n’y a pas d’autre solution. Faire semblant de croire que Chirac est le rempart de la démocratie et les législatives la solution définitive, c’est reculer pour mieux se faire manger demain.

    CNT-AIT Toulouse

    [1] Finalement, cela a été pour dans 14 ans.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°152 déc 2016 - Janv 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article844

  • Réponse à une paire de sottises

    Les textes d’@Anarchosyndicalisme ! soulèvent l’ire des post-modernes sur divers sites internet, et on les comprend : nous battons en brèche leurs âneries. En ce moment, deux « arguments » principaux nous sont opposés. Voici les réponses qu’ils appellent.

    Le premier est nouveau. Donnons-lui la préséance, d’autant qu’il « tourne » sur les réseaux sociaux, comme si c’était une grande découverte. Le voici :

    « … lorsqu’on refuse à l’islamophobie le qualificatif de racisme, parce que, je cite, « les musulmans ne sont pas une race », c’est a priori admettre qu’on pense tout au fond, même inconsciemment, malgré l’universalisme proclamé, que d’autres groupes sont des races pour de vrai. »

    Le petit exemple suivant va suffire à dévoiler l’inanité de ce propos. En cette période d’avant Noël, ma petite fille de 4 ans et demi est revenue hier de la maternelle toute chamboulée car une « grande » venait de lui révéler que « Ce sont les papas qui font les pères Noëls » . Sa maman l’a rassurée : « Mais non, ton papa n’est pas le père Noël » .

    Si notre interlocuteur avait assisté à la scène, j’imagine qu’il aurait appliqué immédiatement ce qui lui tient lieu de raisonnement à cette maman et qu’il aurait conclu qu’indubitablement ma belle-fille, tout au fond d’elle-même, pense que le père Noël existe. Je suis en mesure de lui apporter un démenti cinglant : depuis l’âge de 5 ou 6 ans, ma belle-fille sait que, pour de vrai, le père Noël n’existe absolument pas.

    De même, quand nous opposons au discours « J’ai été enlevé par des extra-terrestres » du gourou Raël (secte des raëliens) un démenti formel « Non, Raël, tu n’as pas été enlevé par des extra-terrestre » , cela n’indique ni de près ni de loin que nous croyons aux soucoupes volantes, aux visites et aux enlèvements d’humains par des petits hommes verts munis de leurs sympathiques petites antennes.

    Le raisonnement de notre interlocuteur rappelle celui d’un Grec inepte qui affirmait :

    « S’il y a des temples, il y a des dieux. Or il y a des temples, donc il y a des dieux » ,

    ce qui fit se rouler de rire tous les philosophes de l’époque, Lucien en tête si mes souvenirs sont bons. Je dois dire que la phrase de notre interlocuteur m’a fait le même effet.

    Pour finir, il est clair que, quand on écrit « les musulmans ne sont pas une race » , on s’oppose tout simplement aux individus (manifestement nombreux, du Ku-Klux Klan à l’extrême gauche) qui sont persuadés, eux, qu’il existe des races. On combat leur sinistre illusion sans en partager une once. Point barre.

    L’autre type « d’argument », plus classique, est le suivant : « N’y a-t-il pas d’arabes parmi vous ? » , ce à quoi un ou une autre internaute ajoute

    « Non il n’y a pas d’arabes, c’est 3 ou 4 vieux blancs racistes qui voudraient revenir au militantisme des années 60… » .

    Dans son texte, la première personne avait écrit également

    « C’est une violence que ne pas vouloir écouter les gens » .

    Ce type de violence, les post-modernes ne se gênent pas pour nous la faire. Très probablement, ces deux personnes que je cite ici n’ont jamais mis les pieds dans notre local, ce qui n’empêche pas l’une d’elles de nous « décrire ». Si par le plus grand des hasards elles l’ont fait, elles mentent. Cela dit, revenons aux « arguments ».

    Nous ne demandons jamais aux personnes qui prennent contact avec nous de quelle supposée origine raciale elles sont. Pour une raison bien simple : on s’en fout. Par contre, nous échangeons sur leurs conditions de vie, de travail, sur l’exploitation qu’elles subissent… et justement, de ces échanges, il ressort que beaucoup d’entre-nous avons subi directement de fortes discriminations parce que nous étions sans papiers, souvent sans revenu stable ou que la langue française nous était parfaitement étrangère (sans compter, pour les très âgés, le passage par quelques camps de concentration. Il en reste parmi nous, les anarchos ont la peau dure…) bref, autant d’oppression sinon plus, que des personnes nées en France et qui revendiquent maintenant leur « racialisme ». Ça devrait donner à réfléchir, non ?

    Ensuite, ça c’est exact, il y a des « vieux » à la CNT. Deux petites remarques en passant : 1/ pas que des vieux 2/ les dénoncer comme de « vieux blancs » est typiquement une formulation raciste. L’avantage que nous avons, nous les vieux (1), est que nous avons un passé qui parle pour nous (au moins pour ceux qui continuons à être ce que nous avons été). Dans les années 60, qui semblent si éloignées à l’internaute qui nous critique, beaucoup d’entre nous étaient engagés aux côtés de la résistance libertaire espagnole. Un certain nombre de copains y ont laissé la peau. Ainsi, le militant anarchiste Salvador Puig Antich, à 26 ans fut assassiné par l’Etat espagnol au « garrotte vil » (2). D’autres militants ont été torturés, lourdement condamnés… Dans ces mêmes années 60-70, pour ne donner qu’un autre exemple, l’avortement était considéré comme un crime, passible de la réclusion à perpétuité. Et bien, il y a eu des gens, maintenant vieux, pour organiser des avortements clandestins, dans l’appartement de tel ou tel militant. Le risque était grand, il fut pris. Ici aussi il y eut des morts, au moins indirectement : la dernière personne incarcérée en France pour crime d’avortement fut un militant anarchiste, un très bon copain : Aristide Lapeyre (1899-1974). Il était, lui aussi vraiment très vieux. Ça n’empêcha pas l’Etat de l’expédier en prison. Il y fit un accident vasculaire cérébral et en succomba.

    Avec l’arrivée de Fillon au pouvoir, voire de Marine, il est fort possible que l’avortement ait à revenir clandestin, entre autres joyeusetés. Nous gardons précieusement les adresses internet de nos deux internautes, sûrs que nous sommes qu’elles offriront leurs domiciles pour les faire dans la clandestinité, comme ce fut le cas dans ces fameuses années 60-70. Ce que les vieux ont eu le courage de faire quand ils étaient jeunes dans un contexte ultra-répressif, des jeunes internautes d’aujourd’hui, qui ont le verbe si haut, ne manqueront pas de le faire avant de devenir vieux (ou vieilles), n’est-ce pas ?

    Et si ce n’est pas l’avortement qui devient illégal, il y a déjà beaucoup de choses à faire en ce moment : cacher des sans-papiers, aider des « arabes » : mais oui, il y a des dizaines de milliers de Syriens (par exemple) réfugiés en France, dans des conditions parfois sordides. Ils ont besoin d’aide concrète et de solidarité (pas que verbale). La CNT-AIT après avoir lancé l’initiative « Du lait pour les enfants réfugiés syriens », transformée ensuite en « Initiative laïque de soutien et d’aide aux réfugiés syriens » leur apporte une aide, au quotidien (3). Qu’attendez-vous, chèr(e)s internautes pour vous joindre à nous ou pour faire de même ? Pour aider les « arabes » (et les autres) qui sont dans d’inextricables difficultés ? Mais peut-être êtes vous tellement centré(e)s sur votre petit nombril que rien d’autre ne vous importe.

    (1) Vu ce type d’attaque jeuniste, la rédaction a demandé à un vieux de répondre.

    (2) Le garrotte, c’est un collier de fer qu’on passe autour du cou du supplicié. Le bourreau le serre ensuite progressivement, lentement, jusqu’à ce que mort s’en suive.

    (3) Nous réfléchissons actuellement à étendre et développer cette initiative.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°152 déc 2016 - Janv 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article844

    • Je rajoute, j’avais déjà commenter le texte dans les commentaire d’un article précédent :

      https://joaogabriell.com/2016/07/14/ce-que-releve-lune-des-phrases-preferees-des-islamophobes-lislamophobi

      Déjà c’est un jargon difficile à lire. Car en substance on dit "ils sont de mauvaise fois ces raciste", "antiracisme politique = nous, "eux = naïfs dans le système du racisme d’État".. mais bon.

      Premièrement le texte vise habilement à ne pas distinguer "Musulman" et "Islam", soit "Musulmans" des personnes et "Islam" un dogme, une idéologie.

      « les musulmans ne sont pas une race », c’est a priori admettre qu’on pense tout au fond, même inconsciemment, malgré l’universalisme proclamé, que d’autres groupes sont des races pour de vrai.

      Effectivement faire on fait la différence entre religion/idéologie une distinction sur le caractère physique. Il y a une net différence entre un Juif et un pratiquant du Judaïsme. Comme entre venant des pays à confession musulmane et pratiquant musulman ce que ne semble ignorer l’auteur.

      Si tu es pour affirmation "les musulmans ne sont pas une race" donc "d’autres groupes sont des races pour de vrai". On est là dans l’argumentation typique du faux dilemme, en générale les argument des racialiste ne vont pas plus loin.

      Mais là.

      Deuxième cas :

      Soit ils pensent que « noir » « arabe » sont bien des catégories construites et non pas des races, mais que le mot « musulman » tout en renvoyant lui aussi à une construction historique relèverait d’une réalité trop différente pour que le traitement discriminant des populations auquel il renvoie puisse être qualifié de « racisme ».

      Notons le cotée amphigourique et tordu à la phase, j’ai mis du temps à comprendre mais je suis peut-être un pu lent.

      Ceux qui pense que le mot « musulman » :
      – Une construction historique
      – Mais la réalité trop différente (..) pour être qualifié de « racisme ».

      (..) pour ceux qui adhèrent à cette lecture, tout en invectivant constamment les militants de l’antiracisme politique, cela montre qu’ils sont particulièrement hypocrites

      Car :

      la mobilisation politique de catégories produites par l’histoire ne signifie pas nécessairement qu’on les légitime, mais peut aussi servir à contester l’ordre social qu’elles ont produit.

      En :

      en acceptant de mobiliser l’idée de racisme contre les « noirs » ou contre les « arabes » (...) les antiracistes universalistes auto-proclamés reconnaissent eux-mêmes que nommer les catégories visées le racisme, n’est pas ce qui constitue le racisme, et peut être aussi une manière d’y répondre.

      Prenons un autre exemple pour voir le soucis argumentatif :
      "anti-communiste" c’est du raciste anti-russe. Donc tous ceux qui s’attaque au communiste sont des racistes.
      Si tu dis que "communiste" c’est pas pareil tu est pas cohérents parce que tu pense aussi que "slave" n’est pas une catégorie pertinente. Même si je pense que les slaves ne sont pas en soit une catégorie cohérente.

      Oui, mais si je dit que "anti-communisme" c’est raciste cela nous empêche de détacher l’idéologie / de la ’race’.
      1) Ça rajoute une couche à l’essentialisation en validant l’idée que les slaves sont tous communiste
      2) Ça voudrait dire que critiquer l’idéologie communiste est impossible ce n’est pas sain.

      Quoi me répondrai l’auteur du texte (qui ignore qu’une religion n’est pas en dehors du monde des idées) :

      " à l’origine « musulman », cela désigne le fidèle d’une religion. "

      " Seuls des hypocrites peuvent prétendre que lorsqu’on dit « musulman », on pense à une catégorie purement religieuse, absolument neutre et aucunement liée à une quelconque "origine" "

      "Arrêtons de nous mentir : quand on dit musulman, on pense à arabes"

      "On" ? Le raciste, le blanc progressiste, l’universaliste, le musulman, qui ? Je réponds à ce que je crois : le raciste (’hypocrite’ ou pas).

      le contexte produit le « musulman » comme une « race » c’est à dire une catégorie qui d’un point de vue raciale n’existe pas en dehors du contexte de stigmatisation qui la produit

      Comme le raciste pense "musulman = arabe" il faut défendre les musulmans et l’islam et après on verra.

      J’ajoute la citation cette phrase en milieu de texte :

      Savoir si oui ou non cette stratégie est efficace, dans quelle mesure, et en s’y prenant de quelle façon est une autre discussion.

      J’en suis pas si sûr.

    • Il me semble des plus opportun de reprendre ici une expression, forgée il y a quelques temps déjà par #Nicole-Claude_Mathieu à propos de la Domination masculine de Bourdieu : et, au sujet de cet antiracisme blanc qui, face aux paroles autonomes de racisés, s’empresse à chaque fois de donner bruyemment à voir et à entendre à quel point il n’y entrave que couic, d’envisager que, sous l’affichage de cette incapacité réitérée à prendre en compte un point de vue de dominé- incapacité toujours suspicieuse a minima, quand elle n’est pas résolument hostile et agressive - , c’est le
      #pouvoir_auto-hypnotique_de_la_domination_de_race
      qui s’exprime.

    • @martin5 ton argumentaire est incompréhensible. Son seul apport est de valider les thèses racistes en vogue dans les milieux gauchistes actuellement. Catégoriser sur des bases raciales en traitant son contradicteur de raciste parce qu’il réfute cette catégorisation est en soit un sophisme. Les copiés collés de théories postmodernes d’universitaires américains ne font pas de toi un intellectuel...

    • @mad_meg ton acharnement à attaquer la CNT-AIT Toulouse est louable, l’argumentaire hashtag est le degré zéro de l’argumentation, il semble que la lutte concrète contre l’oppression ne soit pas ta priorité vu le temps que tu passe à calomnier et diffuser des thèses fausses et mensongères.

    • @critical_Hi-Fi

      Je l’avoue, « n’y entraver que couic » est une expression post-moderne bien connue, dont il se trouve que j’ai eu connaissance par les oeuvres d’un de ces probables universitaires d’outre-atlantique auxquels vous faites allusion - ah oui, ça me revient : il s’appelait Léo Ferré.

      Au vu de votre réaction à mon bref commentaire - dont, après l’avoir péremptoirement jugé « incompréhensible », vous prétendez faire néanmoins l’autopsie, en y fourrant vous-même pèle-mèle ce qu’il vous conviendrait d’y trouver ... il semble en effet que le français, pour vous, ce soit de l’américain . Vous m’en voyez navré !

      Je ne serai donc pas votre homme de paille. Répondez tant qu’il vous plaira et ce qu’il vous plaira à tous les américains post-modernes que vous vous imaginez lire ou entendre ici ou ailleurs : cela vous regarde.
      Il n’empêche qu’il s’y dit et s’y écrit, sans vous attendre ni devoir vous rendre des comptes, tout autre chose.
      L’histoire des luttes contre le racisme est déjà longue, mais elle semble encore loin d’être terminée.
      Il se trouve que ce sont d’abord celleux qui le subissent qui la font et la feront. En France, comme en Amérique, comme partout.
      Et l’#hypnose ne dure qu’un temps.

      Par ailleurs, le grossier mépris avec lequel vous vous permettez de traiter Mad Meg est des plus malvenus.

      #non-comprenants

    • @martin5 Combattre le racisme en le validant par une catégorisation systématique selon des critère ethniques est très contre productif. Et l’assignation systématique est un moyen de maintenir les gens dans la domination en essayant de faire croire qu’on les défend et, surtout, en se donnant bonne conscience. Traiter systématiquement de raciste tous ses contradicteurs à pour seul effet celui du « crier au loup » de l’histoire : face à un racisme effectif il n’y a plus de mots et il n’y a plus d’actions non plus. Vous êtes un postmoderne avéré, héritier des pomos américains, ne vous en déplaise. Quand à Mad Meg, qui est le mépris caractérisé, je n’ai rien à rajouter.

    • Que tu assume un manque de compréhension et une vision volontairement simplifié et binaire c’est dommage. L’absence de nuance et de modération c’est aveuglant. Mais passons.

      Sur ce seul mot dont tu donnes un autre définition qui t’arrange tu juge un article.
      Tu présuppose que Kamel Dahoud est dans le camps des violeurs ?
      Est-il possible d’avoir un peu de nuance et sortir d’une pensée hashtag ?

      C. Delphy parle d’avantage d’une récupération de la "revolution sexuelle" post-68 par les matchistes : "tu es libéré, alors couche avec moi".
      Contexte différents par rapport à un avant les années 60 ou la répression sexuelle (pouvoir de la censure religieuse et de l’ordre moral était plus fort).
      Daoud parle d’une autre situation ou la répression sexuelle plus forte.

      " Qu’est ce que la répression sexuelle ?

      Ce terme recouvre toute forme de dévalorisation de la sexualité, qu’elle soit brutale (par exemple la menace adressée au petit enfant surpris en train de se masturber : « si tu recommence je vais te la couper ! », ou l’injonction adressée à la petite fille : « fermes tes jambes ! ») ou plus subtile, se voilant derrière les termes de "modestie" ou de "pudeur".
      Il en est de même pour toute valorisation de l’abstinence sexuelle ou de la virginité. Elle s’exerce entre autres par la pression mise à l’encontre des jeunes filles et femmes qui souhaite avoir une sexualité libre (ou même simplement porter une jupe) : elles se font traiter de "fille facile", "salope" ou "pute".

      Elle peut s’exercer par le simple fait d’entretenir le mystère autour de l’activité sexuelle (sujet tabou ou réservé aux adultes, histoires d’enfant naissant dans des choux ou apporté par des cigognes, langage allusif...) ainsi que par la négation de la sexualité infantile.

      Cette répression peut aussi prendre la forme d’une dévalorisation plus générale du corps, considéré comme "sale", "impur", "grossier", "honteux", par opposition avec un esprit, une "âme" jugés plus élevés. La sexualité se voit alors rabaissée à "la satisfaction d’instincts ou de besoins matériels grossiers".

      "

      http://www.ecologielibidinale.org/fr/miel-faq-fr.htm#faq-repressionsexuelle

      Vu aussi :
      L’Europe face à une “Colognisation" ? : pourquoi la misère sexuelle ne suffit pas à expliquer la montée de l’extrémisme
      http://www.atlantico.fr/decryptage/colognisation-pourquoi-misere-sexuelle-ne-suffit-pas-expliquer-montee-radi

    • C’est pas honnête de modifié posterieurement vos messages comme vous le faites @critical_hi
      Je copie cette perlouse avant que vous l’effaciez aussi.

      j’ai aussi constaté que vous partagiez du Vacarme et du Ballast, preuve que vous êtes bien un postmoderne idiot utile du PIR et de son idéologie raciste et essentialiste.

      #révisionnisme #hypocrisie #faux-culisme

      Le plus drôle c’est que la seule et unique source que @critical_hi a échangé sur seenthis est un article de Liberation...

    • Je l’avoue, j’ai lu et partagé au moins un, et probablement plusieurs articles de Vacarme et de Ballast, et parfois ce n’était pas pour les éreinter. Mais il m’aura fallu une confrontation avec un expert en idiotie pour que j’apprenne que cela

      prouve

      que je suis

      « un postmoderne idiot utile du PIR et de son idéologie raciste et essentialiste. »

      A son intention, qu’il cherche bien : n’étant pas affligé par cette tare très en vogue, qui pousse tant d’antiracistes à exhiber sans honte leur incapacité à rendre compte d’un texte simple, lorsqu’il est signé du PIR, sans le rendre méconnaissable et prétendre lui faire dire les énormités les plus ineptes qu’ils parviennent à concevoir, j’ai dû citer aussi sur seenthis d’autres ami-e-s du PIR, en effet, (et certaines musulmanes ou portant des noms arabes), voir le PIR lui-même. Ce qui pourrait peut-être bien repousser les limites du postmodernisme, du racisme promu par les racisés et de l’affreux essentialisme qui pousse à analyser des constructions sociales - bref, de l’idiotie utile, ou de l’utilité idiote.
      En effet, si avoir lu des gens qui prennent le temps de parler du PIR et interviewent parfois sa porte-parole (ce qui fait d’eux leurs « amis ») suffit à faire de vous un idiot utile pour lui, que fait donc de vous de le lire directement dans le texte ?
      Je sollicite donc ici l’expertise généreuse dont j’ai déjà bénéficié plus haut pour en apprendre plus à ce sujet.

  • Avant les #Lumières : l’éthique contre la Morale avec #Spinoza

    Voici des idées qui paraîtront inhabituelles depuis que, dans ce journal, nous discutons des Lumières. La thèse selon laquelle la Raison serait impuissante devant une nature humaine intégralement déterminée va, a priori, à l’encontre de tout ce qui s’est écrit ici-même à propos des Lumières, et trouve difficilement sa place dans la pensée anarchiste. Ces idées, qui sont celles de Spinoza (1632-1677), ont pourtant largement contribué au développement des philosophies des Lumières, en reprenant les thèses de Thomas Hobbes (1588-1679), à l’origine des théories du Contrat avant Rousseau, et en faisant la critique de la religion, de la superstition et du caractère coercitif de la morale classique, au motif qu’elle empêche les individus de s’exprimer. Comment dire ce qu’il faut être et ce qu’il faut faire, sans hiérarchie de valeurs a priori ? Puisque la Morale implique en effet une hiérarchie des valeurs : il n’y a pas de morale si tout se vaut ou si tout est égal. Admettre une hiérarchie des valeurs implique, à son tour, un principe supérieur qui impose des devoirs. Son esprit est le principe d’obéissance. Avec Spinoza, c’est au contraire un peu de l’esprit libertaire que l’on voit souffler dans l’histoire de la philosophie morale. Effectivement, il n’y a pas de morale si tout se vaut ou si tout est égal, pas de morale dans un monde qui refuse la hiérarchie, pas de morale dans un monde horizontal. En revanche, il y a une éthique.

    LE SYSTEME DE LA NATURE DES CHOSES

    L’Ethique de Spinoza est un livre-système. Il veut proposer une explication totale de l’ensemble du système du monde, en poursuivant ce qu’avait initié Descartes (1596-1650) juste avant lui, lui qui marque définitivement la fin du Moyen-Âge, en se débarrassant de la scolastique, c’est-à-dire du commentaire toujours recommencé d’Aristote qui faisait « école ». Descartes oublie toute la bibliothèque scolastique, et recommence tout à partir de lui-même, seul avec lui-même, méditant sur soi, doutant de tout, ne conservant comme valable que ce qui est absolument certain, en évacuant tout ce qui peut relever de la projection de l’imagination humaine sur les choses. Spinoza se situe dans la continuité de cet esprit cartésien.

    Son livre s’intitule l’ Ethique , c’est-à-dire qu’il est une réfexion sur la vie et l’action bonnes (en grec, ethos : le comportement), sur ce qu’il faut être et ce qu’il faut faire, sur la liberté et le bonheur des hommes. La première partie porte sur la nature des choses, partie qu’il appelle De Dieu (mais qui en redéfinit totalement le concept par rapport à l’esprit judéo-chrétien), et que Spinoza achève par un Appendice qui défait totalement le mécanisme de la croyance religieuse, en montrant qu’elle est une conscience inversée de l’homme, deux siècles avant Feuerbach et Marx, qui reprendront la même idée. C’est ensuite qu’on passe à la nature humaine , étant donnée cette nature des choses : la partie 2 porte sur l’esprit humain , la partie 3 porte sur les affects , elle est centrée sur la question du pouvoir propre du corps, l’inconnu du corps et l’inconscient de la pensée. Spinoza termine son livre-système en examinant quel est notre degré de puissance sur cet inconnu du corps et cet inconscient de la pensée : la partie 4 s’intitule De la servitude humaine , et la partie 5, De la liberté humaine .

    À l’intérieur de cette vision totale de la nature des choses et du monde, de l’Être en tant que tel, la question est : quelle place avons-nous ? Quel pouvoir avons-nous sur la nature des choses et sur notre propre nature ? Quelle liberté ?

    Au terme de la partie 1, les choses sont très claires, et la vision de Spinoza en définitive très simple. On peut l’énoncer comme ceci, sans réduire la complexité du détail du texte : Nous ne sommes que des parties insignifiantes de la Nature, et nous n’avons de pouvoir sur rien. La Nature n’est rien d’autre qu’un réseau de rapports de causes à effets, et l’homme n’est pas « comme un empire dans un empire » , c’est-à-dire qu’il est lui aussi le produit de rapports de causes à effets. C’est ce que ne voient pas les hommes de croyance et de superstition, qui pensent que les choses ont une raison d’être ou, comme dit la scolastique depuis Aristote, que « la nature ne fait rien en vain » , dieu ayant fait les créatures pour servir les hommes, et les hommes qui sont à son image, pour servir dieu. Cette croyance est toujours le fait de la projection des habitudes humaines sur la nature des choses, que nous interprétons à partir de notre propre nature, plus exactement à partir de ce dont nous avons conscience quant à notre nature, ce qui est peu de choses. Etant ignorants de la nature des choses, Spinoza explique que nous avons seulement conscience du fait que nous recherchons ce qui nous est utile, et que nous agissons en vue de finalités, raison pour laquelle nous voulons connaître la finalité de toutes choses, ce qui nous conduit à penser que les choses ont été disposées par dieu, recteur de la nature dôté de liberté humaine.

    Feuerbach et Marx, à sa suite, diront bien plus tard que la conscience religieuse est une conscience inversée. Les hommes, en imaginant dieu, ne font rien d’autre que transférer dans une figure imaginaire, étrangère et supérieure, leurs propres qualités essentielles. On comprend du coup que lorsque les hommes pensent dieu, ils ne font rien d’autre que se penser eux-mêmes, comme étrangers à eux-mêmes. En ce sens la conscience religieuse est une conscience aliénée (aliénation : devenir étranger à soi-même), et il s’agit pour Feuerbach de faire la critique de la religion pour que les hommes récupèrent, sur le sol terrestre, la conscience d’eux-mêmes. Marx ajoutera que s’il en est ainsi, c’est parce qu’il y a une situation sociale qui crée ce besoin de conscience inversée de soi, que la misère religieuse est l’expression d’une misère réelle :

    _« exiger qu’il soit renoncé aux illusions concernant notre propre situation, c’est exiger qu’il soit renoncé à une situation qui a besoin d’illusions »_ .

    Spinoza est peut-être le premier à faire de cette manière l’analyse des causes de la croyance religieuse.

    Sa réponse, c’est que le système de la Nature n’étant rien d’autre qu’un réseau de rapports de causes à effets, il faut par conséquent que la réalité humaine soit traitée de la même façon, comme étant causée.

    LES JUGEMENTS MORAUX SONT FONDES SUR DES PREJUGES

    Conséquence directe de cette pensée de la nature des choses comme n’étant faite de rien d’autre que de rapports de causes à effets : il n’y a ni Bien ni Mal dans la Nature . Et les comportements des hommes étant causés, comme n’importe quelle autre partie de la Nature, il n’y a donc pas plus de bien ou de mal dans nos comportements que dans le mouvement d’une feuille qui se trouve déterminée à tomber à l’automne. Les mêmes lois valent pour toutes les parties de la Nature, et la vision que Spinoza se fait du monde est une vision radicalement anti-hiérarchique, elle est horizontale . Nous ne valons pas davantage qu’une feuille dont la nature la détermine à être affectée de telle sorte qu’elle tombe à l’automne. C’est ainsi que le mécanisme de projection qui fait la conscience religieuse est lui-même l’expression d’une illusion sur notre propre nature. Nous imaginons un dieu dôté de liberté humaine, et nous projetons nos propres schémas d’action, mais en amont de tout cela, nous sommes dans l’illusion qui consiste, dit Spinoza, à croire que nous sommes libres parce que nous sommes ignorants des causes qui nous déterminent , comme si la feuille qui tombe de l’arbre pouvait se mettre à croire qu’elle est l’auteur de son mouvement et qu’elle est libre, parce qu’elle aurait seulement conscience de ce mouvement, oubliant qu’elle n’est qu’une partie de la Nature (Spinoza, dans sa correspondance, prend l’exemple d’une pierre dévalant une pente).

    C’est à partir de ce fait, qu’il n’y a ni Bien ni Mal dans la nature, et pas davantage de Bien ou de Mal dans la façon dont cette nature s’exprime dans nos propres comportements, que l’on peut saisir la différence entre la Morale et l’Ethique.

    HOBBES : CRITIQUE DE LA MORALE ET REORIENTATION DANS LA THEORIE JURIDIQUE

    Sur cette question, c’est Hobbes qui est l’auteur décisif dans l’histoire de la philosophie morale et politique. Avant Hobbes, une certaine théorie juridique, que l’on appelle la théorie du Droit Naturel, correspondait à la morale classique. Dans cette conception, une chose se définit par son essence (par exemple, Aristote : l’homme est un animal rationnel), le droit naturel est ce qui correspond à l’essence. Conformément à cela, l’état de nature n’est pas un état pré-social, mais un état conforme à l’essence dans une bonne société, et la bonne société est celle dans laquelle l’homme réalise sa nature, qu’il ne possède d’abord qu’en puissance. Une bonne société, c’est donc quelque chose qui correspond à une essence que l’on a fixée à l’avance et à laquelle il est de notre devoir de correspondre, le problème étant évidemment que cela vient figer le modèle auquel il faut correspondre. Ce cadre ainsi posé, on comprend que c’est le devoir qui est premier, qui prescrit à chacun de réaliser sa nature. Il y a une définition a priori, l’essence, notre nature, vers laquelle chacun doit tendre. Celui qui a le savoir de l’essence dispose de la compétence de déterminer quels sont nos devoirs. C’est la compétence du sage, d’où découlent des prétentions politiques. C’est ce qui se passe dans toute l’histoire de la philosophie morale et politique jusqu’à Hobbes.

    Dans la Morale il y a donc compétence de quelque chose de supérieur. Toute Morale présuppose cette idée qu’il y a un Bien et un Mal a priori, le Bien correspondant à une essence fixée de toute éternité. Ce que fait la Morale, c’est prescrire des devoirs, et son principe, c’est le principe d’obéissance envers la compétence de quelque chose de supérieur.

    Avec Hobbes, la théorie du droit naturel est bouleversée, et une nouvelle théorie juridique voit le jour, qui est à l’origine de toutes les théories du Contrat. A la base du droit naturel, il n’y a plus l’essence, mais la puissance , idée centrale chez Spinoza. Juridiquement, cela veut dire : il est dans le droit naturel du gros poisson de manger le petit. C’est une provocation contre les anciennes théories du droit naturel et contre la morale classique, puisque cela semble dire : est permis ce qu’on peut. Cela se comprend bien, si l’on voit que l’état de nature désormais se distingue de l’état social, et le précède : effectivement, dans un état pré-social, est permis ce qu’on peut. Peu importe que l’on croie à l’existence historique de cet état pré-social : si la définition du naturel, c’est la puissance, alors il s’agit nécessairement de quelque chose qui ne concerne pas encore le social. L’état social, ce sont les défenses, les interdits, qui s’appliquent à ce que je peux. Donc : être social et raisonnable, c’est un devenir. Le problème de la politique est : comment faire pour que les hommes deviennent sociaux (et non comment faire pour qu’ils réalisent une nature a priori) . Ce qui est premier dans cette conception, c’est le droit. Les devoirs sont seconds, puisqu’ils ne sont que des obligations venant limiter le droit, pour que l’homme devienne social. L’important c’est qu’en matière de morale, pour autant qu’il est question du droit naturel, le principe de la compétence supérieure disparaît.

    Par conséquent : personne n’est compétent pour moi ; et si la société civilisée se forme, cela ne peut être, d’une manière ou d’une autre, que par le consentement de ceux qui y participent. Le principe d’obéissance devient quelque chose de second.

    CE QUE VEUT L’ETHIQUE DE SPINOZA CONTRE LA MORALE

    Spinoza, lorsqu’il construit son Ethique, est dans la continuité de cette révolution de la théorie du droit naturel, initiée par Hobbes. Il le dit clairement : l’essence de l’homme, c’est sa puissance , il dit aussi « désir » , et « persévérance dans l’être » ou encore « dans son être » . Cela veut dire aussitôt qu’il n’y a plus d’essence de l’homme fixée à l’avance, qui prescrirait leurs devoirs aux individus, il n’y a plus d’idée générale là-dessus, il n’y a que des singularités . Il n’y a que des normes individuelles, simplement fixées par le fait que je suis dans des situations où je peux davantage, et des situations où je peux moins, des situations qui font que ma puissance est augmentée, et des situations qui font que ma puissance est diminuée. Joie ou Tristesse, qui sont les deux affects fondamentaux.

    Il en va de même pour l’arbre qui, au milieu des enchaînements de causes et d’effets, fait effort pour persévérer dans son être, se définissant par sa puissance, et se trouve affecté par des éléments extérieurs à lui (soleil, pluie, quantité de ce dont il a besoin dans le sol, variations de températures etc.). Parmi toutes ces choses qui l’affectent, il y en a qui augmentent sa puissance, et il y en a qui diminuent sa puissance, de sorte qu’on peut dire qu’il y a pour lui du bon et du mauvais , en fonction d’une norme qui lui est propre, et qui elle-même varie selon le sens et le degré de remplissement de sa puissance.

    Voilà ce qui intéresse Spinoza : explorer les façons d’être des existants, en faisant la description des directions et des degrés de remplissement de la puissance des existants. Qu’est-ce qui nous augmente et qu’est-ce qui nous diminue ? Voilà donc la différence entre la morale et l’éthique : il n’y a ni Bien ni Mal, cela veut dire qu’il n’y a que du bon et du mauvais . Et cela veut dire encore du point de vue social, puisqu’il y a aussi du bon et du mauvais dans la mesure où il y a coexistence et où les hommes se rencontrent : cherchons les meilleures conditions pour que les hommes effectuent leur puissance. Gilles Deleuze a cette formule, qui ressaisit la différence entre morale et éthique : la morale, c’est la discipline du bien et du mal, l’éthique, c’est l’art du bon et du mauvais.

    LA LIBERTE

    Maintenant : quelle liberté pour les hommes ? La liberté au sens du libre-arbitre a déjà été écartée par Spinoza et dénoncée comme illusion : le pouvoir de choisir qui ne subit aucune détermination extérieure, la volonté qui agit de sa propre initiative, cela n’existe pas. En toutes choses, et comme toutes choses, nous sommes causés. La philosophie de Spinoza n’est pas, de ce point de vue, une philosophie de la liberté, mais on peut dire, d’un autre point de vue, que c’est une philosophie de la libération , et c’est dans ce mouvement de libération que consiste l’ Ethique , lorsqu’on est capable de sortir des illusions de la morale.

    C’est que, dans le rapport qu’on a avec les causes qui nous déterminent, Spinoza dit qu’il peut y avoir plus ou moins de passivité, plus ou moins d’activité. Nous sommes déterminés, on ne peut rien y faire, mais alors, deux possibilités : soit on subit ces causes sans les comprendre, en étant dans l’illusion quant à notre condition, en étant dans le déni : dans ce cas Spinoza dit qu’on est passif, que l’on n’est pas cause de soi, que l’on n’est pas libre. Soit on est capable de transformer le rapport que l’on a avec ce qui nous détermine, pour entretenir un rapport de lucidité avec la nature et avec notre histoire, pour comprendre et intégrer en nous-mêmes les causes de nos actions et en faire peut-être de réels motifs, parce que nous savons désormais que cela nous constitue positivement : dans ce cas Spinoza dit qu’on est agissant, qu’on est cause de soi, qu’on est libre, toujours déterminé mais néanmoins aussi auteur de soi, dans une certaine mesure qui est fonction de notre degré de lucidité.

    Ce changement dans le rapport que l’on entretient avec ce qui nous détermine est donc aussi corrélatif d’un changement dans le remplissement de notre puissance d’agir. De ce point de vue, la morale se révèle tout simplement inefficace. Spinoza dénonce cette autre illusion de la morale classique, qui consiste à penser que la raison pourrait se rendre maîtresse de la partie affectée de notre être. Mais la raison est impuissante, les forces passionnelles seront toujours plus fortes que les intérêts rationnels. Il faut donc renoncer à dominer les affects au moyen de la raison. Le moyen d’atteindre la liberté, et une plus grande adéquation avec soi, consiste pour Spinoza à se détourner de nos rapports avec ce qui nous affecte dans le sens d’une diminution de notre puissance, nous dépossédant de nous-mêmes, pour leur opposer des rapports avec tout ce qui peut nous affecter dans le sens d’une augmentation de notre puissance, et qui nous rend agissants.

    C’est cela que cherche l’éthique, en conformité avec le principe de Spinoza selon lequel la raison bien comprise ne demande rien contre la nature, et contre notre propre nature : la raison au contraire ne commande rien d’autre que la recherche de ce qui nous est utile. Nous savons à quel point la morale a toujours été et continue d’être un intrument dont les pouvoirs politico-religieux ont besoin, pour que les individus renoncent à eux-mêmes et se mettent au service d’intérêts qui ne sont pas les leurs. Ce que dit Spinoza alimente cette critique, en montrant que la morale est contre-nature et que, pour cette raison, elle « attriste » les hommes, c’est-à-dire qu’elle les diminue, au lieu d’aller dans le sens de la joie, et qu’elle a besoin d’attrister les rapports entre les hommes pour se maintenir, comme tout pouvoir de type coercitif.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°152 déc 2016 - Janv 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article844

  • Pourquoi je suis athée ?

    On peut dire de certains livres qu’ils sont des drapeaux. La traduction en français par les Editions de l’Asymétrie de « Pourquoi je suis athée ? » du libertaire indien #Baghat_Singh, devrait être le drapeau on ne peut plus actuel des libertaires du monde entier. On peut dire de certains livres qu’ils sont des combats. Cette édition qui regroupe des commentaires de militants athées et libertaires du monde indien et du monde arabe réengage un combat universel : sur toute la planète, au même titre que la lutte des classes, la lutte contre l’obscurantisme et le fascisme religieux est à l’ordre du jour.

    Quand j’ai lu ces textes, j’ai pensé au sordide bruit de fond qu’on entend dans un certain milieu qui consiste à nier, parfois avec violence, l’existence et le sort de ceux qui meurent dans les pays sous dictature religieuse pour avoir défendu la Liberté et la Raison. Elle nous serine que, parce qu’ils vivent dans un autre continent que le nôtre, il faudrait taire le fait que ces militants athées et libertaires sont régulièrement massacrés par des islamistes, qu’il faudrait même aller jusqu’à taire leur existence.

    Ce bruit de fond sordide voudrait étouffer les cris de révolte, par exemple ceux de Shammi Haqui et Ananya Azead qui nous expliquent qu’en Inde il n’a pas fallu 20 ans pour que se développe un extrémisme religieux bipolaire capable, tel un poison lent, de changer radicalement le tissu et le psychisme de la population. Elle voudrait les étouffer parce que ces cris nous alertent : la religion n’est une drogue apaisante qu’au début, à terme c’est un poison lent. Et on en connaît le résultat par avance, pour peu qu’on veuille bien ouvrir les yeux et les oreilles.

    A l’encontre de ceux qui fabriquent ce bruit de fond et qui se réduisent au rôle de complice des fanatiques et des fascistes, ce livre nous rappelle que s’il n’existe pas de frontières géographiques – puisqu’ils habitent au même endroit – il existe des frontières idéologiques. Il est bon de souligner que nous ne sommes pas du même côté de la barrière que ces nouveaux négationnistes. Hier comme aujourd’hui et aujourd’hui comme demain, il existe bel et bien une frontière entre un fanatique religieux et un libertaire, il existe bel et bien une frontière entre un fasciste et un anarchiste.

    Du coup j’en suis venu à une question, « No border » (Pas de frontières) disons-nous… Mais qu’est ce que ça veut dire de vouloir abolir les frontières géographiques sans combattre ce relativisme culturel qui nie à toute force l’existence et le droit à l’existence de nos compagnons du monde entier ?

    Qu’est ce que ça veut dire de vouloir accueillir tout le monde sans combattre clairement ce bruit de fond sordide qui exclut de ce monde ceux qui ne pensent pas comme les puissants, les tyrans et leurs complices, veulent qu’on pense ? No border disons-nous, oui, mais encore ?

    Relire l’histoire

    Qu’est-ce qui a empêché en février 1939 les réfugiés espagnols de base d’être massacrés par les franquistes lancés à leur poursuite, si ce n’est l’existence de la frontière française ? Qui aurait eu intérêt, en 1939, à brûler le poste frontière du Perthus en criant « No border » ?

    Inversement, en 1945, à l’instar du fils de Mussolini ou du chef des terribles oustachis, Ante Pavelic, un nombre prodigieux de fascistes se réfugièrent en Amérique du Sud. Les nazis y furent accueillis à bras ouverts, tels le tristement célèbre docteur Mengele. Ce médecin du camp de concentration d’Auschwitz, qui avait pratiqué sur les détenus d’horribles expériences, avait gagné l’Argentine en 1949, comble d’ironie sinistre, avec un passeport de la Croix Rouge. Quel sens cela aurait-il eu à cette période en Argentine de crier « Bienvenue aux réfugiés » ?

    Poser ces questions c’est y répondre. Oui les libertaires sont pour l’abolition des frontières géographiques mais pas uniquement, surtout pas uniquement, car si l’on met sous le boisseau l’existence de frontières idéologiques on ne fait rien d’autre que de rendre possible l’avènement d’un monde totalitaire dirigé par un gouvernement mondial. Un pur cauchemar.

    Alors comme l’écrit la sociologue algérienne Marième Helie Lucas, il faut

    « … rappeler à tous ceux qui, ici même, nient notre histoire libertaire au nom d’une identité qu’ils supposent nécessairement religieusement définie et accordent un pouvoir politique croissant aux représentants des religions, que l’alliance morbide entre les prédicateurs religieux et les détenteurs du pouvoir constitue un suprême danger ».

    « Pour rendre hommage aux blogueurs bengalis et saoudiens, aux militants pakistanais contre les lois sur le blasphème, aux dessinateurs français qui se sont battus pour notre liberté à tous » , il faut acheter « Pourquoi je suis athée ? » d’autant plus que les bénéfices des ventes seront reversés au site internet MUKTO-MONA (Libre Pensée) qui héberge les blogs de plusieurs athées bengalis.

    Ce texte écrit en prison en 1 930 par Bhagat Singh, constitue un brûlot malmenant à la fois les religions, les castes et le colonialisme. Encore très diffusé aujourd’hui en Inde, il exerce une influence toujours déterminante sur les luttes contre tous les fanatismes, notamment celles des blogueurs, éditeurs et libres penseurs d’Asie et du monde arabe. L’édition de cette œuvre, en septembre 201 6, par les Editions de l’Asymétrie comprend des préfaces de Raihan Abir, éditeur du site Mukto-Mona , de Shammi Haque, blogueuse et activiste féministe de la Ganajagaran Mancha ( Mass awakening Platform / Plate-forme pour le réveil des masses ), et de Marieme Helie Lucas, sociologue, fondatrice et coordinatrice des réseaux Secularism is a Women’s Issue et Women living under Muslim Laws ainsi que des Postfaces de Chaman Lal, historien, JNU-Delhi, et d’Ahmedur Rashid Chowdhury (Tutul), éditeur, Shuddhashar. Le prix d’achat est de 10 euros

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°152 déc 2016 - Janv 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article844

  • 1000 Bâbords
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article848

    Le vendredi 28 octobre 2016 avait lieu à #Mille_Bâbords, local militant de Marseille, un débat à partir du texte « Jusqu’ici tout va bien » [1] dans le cadre d’une soirée intitulée « S’opposer au racialisme : discussion » [2]. Dès le départ de la soirée, un groupe de personnes a fait irruption violemment dans le local dans le but d’empêcher ce débat.

    Cette attaque du local de Mille Bâbords par un groupe de personnes auto-proclamées « racisées » (ce qu’elles revendiquent délibérément dans leur tract [3]), s’inscrit dans une série d’attaques telle celle contre la bibliothèque parisienne « La Discordia » (et cette dernière à plusieurs reprises) dans l’objectif d’empêcher tout critique sur le concept d’islamophobie et/ou le concept de racialisme (une partie de la doxa postmoderne).

    Nous avons adressé un communiqué de soutien à Mille Bâbords [4], bien que nous ne soyons pas nécessairement en accord avec la ligne politique de ce local (par exemple, son ouverture à Chouard).

    La discussion n’avait pas encore commencée quand une vingtaine de personnes (nos « racisées ») étaient déjà à l’écart à l’intérieur du local, silencieuses et entourant les divers participants au débat, une de ces personnes s’installera dans les toilettes et les participants au débat se rendront plus tard compte que s’était pour s’y adonner à des occupations scatologiques (inscription sur les murs de slogan avec ses propres féces). En plus de ce groupe, une douzaine de personnes attendaient en face du local : c’était « les alliés », c’est-à-dire les personnes qui, d’après la thérorie « racialiste » (raciste) ne peuvent pas prendre part à cette action car non « racisées » elles-mêmes et donc qui restent en observateurs.

    Rapidement, les slogans fusent : « Notre race existe » , « Ce débat n’aura pas lieu » , « Pas l’histoire vous ne referez » , « Votre avis, on s’en fout » , « Regardez vos privilèges », « On reste, on existe », « Négationnistes » , avec un lâcher de tracts [5]

    En effet, pour nos assaillants « antiracistes » les races existent ! Sous un concept vague nommé la race sociale. Ce sont les mêmes qui vous expliqueront que l’islam est la religion des opprimés, oubliant tous les émirs, princes et autres rois qui la dirigent.

    Face à la patience des participants au débat, nos racialisateurs paternalistes ont commencé à s’emporter avec comme spectateurs le groupe des « alliés » ; ils ont alors utilisé des bombes puantes et du gaz lacrymogène ; ont jeté des chaises et des tables, notamment sur une personne en béquilles (suite à une manifestation antifasciste [6]). Des personnes se feront gazer au visage, un des assaillants est équipé d’un poing américain, le local est entièrement saccagé livres et revues piétinés, affiches arrachées, … Pour finir, les assaillants ont exigé la libération de George Ibrahim Abdallah et ont récupéré l’affiche en soutien à ce dernier avant de faire voler en éclats délibérément une partie de la vitrine du local.

    Malgré ces actes déplaisants dont l’objectif était à nouveau d’empêcher toute discussion critique sur les questions du racialisme ou de l’islamophobie, le débat s’est finalement tenu avec une quarantaine de personnes venant de différents horizons politiques.

    Au final, Mille Bâbords ne sollicitera pas son assurance, bien que les dégâts s’élèvent à plusieurs centaines d’euros, car cette dernière exige un dépôt de plainte, ce à quoi Mille Bâbords se refuse.

    On pourra pour plus de détails lire divers messages, dont un, écrit par un participant au débat, texte que j’ai utilisé, avec d’autres, pour ce résumé [7]. Notons que ces moments d’extrême confusion amusent beaucoup les racialistes d’extrême-droite [8]. De leur côté, il reste encore des organisations et groupes libertaires ou anti-autoritaire qui n’ont toujours rien à dire sur ces exactions et qui maintiennent un silence pesant [9], même si, depuis assez peu de temps, des militants, groupes ou organisations commencent maintenant à réagir et à s’opposer à la bêtise crasse des racistes de gauche, d’où d’ailleurs la colère de ces derniers, qui sentent leur position « idéologique » (à vrai dire bien fragile) menacée et qui de ce fait s’opposent par la violence à tout débat.

    [1] https://tuttovabene.noblogs.org/post/2016/07/14/jusquici-tout-va-bien

    [2] https://www.millebabords.org/spip.php?article29999

    [3] Le tract des personnes "racisées" laissé dans le local : https://nantesindymedia.org/articles/36052

    [4] Lien du communiqué : https://www.facebook.com/CNT.AIT.Toulouse/posts/695250437294460

    [5] Le tract des personnes "racisées" laissé dans le local : https://nantesindymedia.org/articles/36052 .

    [6] https://lelaboratoireanarchiste.noblogs.org/files/2016/11/Cest-du-délire.pdf

    [7] https://lechatnoiremeutier.noblogs.org/post/2016/11/04/publication-la-race-a-coup-de-poing-americain

    [8] http://www.fdsouche/783939-marseille-une-association-de-gauchistes-attaquee-par-des-anti-racistes

    [9] A l’heure de la rédaction de l’article, je n’ai vu que l’OCL et la FA se prononcer.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°152 déc 2016 - Janv 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article844

  • Une industrie bien armée face à la crise
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article847

    Si le climat économique est globalement morose, il y a au moins un secteur dont la santé est éblouissante : celui des industries de l’#armement. Le marché mondial de la défense a battu un record de ventes en 2015, en progression de 11 % par rapport à 2014 . Et cette croissance va continuer : la situation géopolitique mondiale est incertaine et tous les États rêvent d’avoir une armée plus puissante que celles de leurs voisins. La France est la grande gagnante de cette compétition : elle « a relancé son industrie de défense et bénéficié de ventes régulières plusieurs années consécutives » constate un expert. En 2012, les exportations françaises d’armement s’élevaient à 4,8 milliards d’euros, en 2015 elles ont atteint 16 milliards d’euros et elles vont plus que doubler encore en 2016. Cette vertigineuse croissance fait que la France est devenue le troisième vendeur d’armes dans le monde, devant l’Allemagne, et elle devrait dépasser la Russie pour « devenir le deuxième plus grand exportateur mondial d’équipements de défense » dès 2018 selon la revue spécialisée Jane’s.

    Les États-Unis, leader incontestés, restent encore hors d’atteinte. Les firmes d’armement françaises, Dassault, D.C.N. , Thalès, Airbus etc. sont à la fête, leurs bénéfices gonflent en proportion et leurs actions crèvent les plafonds. Nos responsables politiques ne manquent pas de mettre en avant ces succès, générateurs d’emplois et de rentrées de devises. Ainsi, suivant Jean-yves Le Drian, ils constituent « une reconnaissance de la puissance de la France , de sa dimension mondiale » . De gauche ou de droite, tous les nationalistes, amoureux du bleu-blanc-rouge bombent le torse et poussent des cocoricos. Nos actuels dirigeants politiques n’hésitent pas à attribuer ces succès à leur action, à leur engagement, à leur talent et ils en tirent gloire.

    On ne peut pourtant s’empêcher de faire un parallèle entre la courbe des ventes d’armes et celle des engagements militaires français à l’étranger : jamais, depuis les débuts de la cinquième république, les armées françaises n’avaient été engagées sur autant de terrains d’opération : Mali, Syrie, Lybie etc. « Moi-président » laissera dans l’histoire le souvenir d’un grand chef de guerre. Et chacun de ces théâtres d’opération constitue pour nos armées un remarquable terrain de démonstration. C’est que les acheteurs d’armement sont comme n’importe quel client : ils sont difficiles, exigeants ; ils veulent voir, vérifier. C’est que dans le domaine des ventes d’engins de mort, la concurrence est rude et rien ne vaut, pour prouver la réelle efficacité du matériel et finaliser un contrat, l’épreuve de vérité, c’est-à-dire leur utilisation en temps de guerre contre de vrais ennemis, sur de vrais théâtres d’opération.

    Et des théâtres d’opération pour vérifier l’efficacité des matériels, corriger leurs défauts, optimiser leurs performances, nos fabricants nationaux en ont plus que de besoin, ce que nos « représentants » ne manquent pas de mettre en avant. Ils ont en face d’eux de redoutables négociateurs, des gens extrêmement riches comme l’Arabie Saoudite ou le Qatar, (pétrole oblige) qui ne s’embarrassent pas de sentimentalisme : l’Arabie Saoudite par exemple applique strictement la charia (amputations, décapitations (153 condamnés décapités en 2015) et lapidations en place publique ; par exemple, le jeune Ali Mohamed al-Nimr dont le tort était d’être le neveu d’un dignitaire chiite, farouche opposant au régime, a été décapité et son corps, crucifié exposé pour l’exemple sur une place publique. Par ailleurs, l’armée saoudienne engagée dans une guerre au Yémen est accusée par les organisations humanitaires de dizaines de meurtres de civils (bombardement d’hôpitaux, d’écoles etc.).

    Quand on est face à de tels acheteurs, il faut faire preuve de réelles qualités de négociateur, surtout quand l’on sait que la France a ratifié le Traité international sur le Commerce des Armes. Ce traité a pour but de réguler le commerce « légal et légitime » des armes et sa rédaction devrait nous interdire de commercer avec l’Arabie Saoudite. En effet, les États signataires s’engagent à

    « ne pas autoriser de transferts d’armes classiques, ni de leurs munitions pièces ou composants….. s’ils ont connaissance, lors de l’autorisation, que ces armes ….. pourraient servir à commettre des crimes internationaux, notamment des crimes de guerre » .

    La France, patrie des droits de l’homme, a par ailleurs signé la charte de l’Organisation Internationale du Travail et en particulier les articles relatifs à la liberté syndicale, à la reconnaissance effective pour les travailleurs du monde entier du droit de négociation collective et à l’élimination du travail forcé ou obligatoire. En mai 2014, le constructeur DCNS (dont l’État français est actionnaire) vendait à l’Égypte (ce pays connaît depuis l’arrivée au pouvoir en 2013 du maréchal Sissi un cycle répressif - massacres de manifestants, emprisonnement des opposants, procès iniques, élections totalement truquées) 4 corvettes dont trois devaient être construites en Égypte.

    Le chantier naval chargé de ce contrat racheté par l’armée Égyptienne, connaît depuis ce rachat des conflits sociaux. Les nouveaux propriétaires n’ont pas hésité à laminer très fortement les salaires et les primes des ouvriers civils : de 400 € mensuels les salaires plus primes ont été ramené au salaire de base soit 50 € augmenté suivant les mois de 10 à 30 € de primes. C’est lors de la distribution de la prime du ramadan (mai 2016) que la colère des ouvriers a explosé : la direction de l’entreprise accordant royalement une prime de 7 €, alors que traditionnellement les ouvriers recevaient l’équivalent de deux mois de salaire. Suite à une entrevue avec les ouvriers, le directeur a appelé l’armée pour investir l’entreprise.

    Le 25 mai, 14 ouvriers sont arrêtés et emprisonnés puis inculpés avec 12 autres.

    « Ces 26 employés ont été choisis à peu près au hasard, dans tous les secteurs de l’usine. La direction veut faire un exemple pour mettre au pas toute l’entreprise. Ils ont beau être innocents, le juge militaire ne fera qu’appliquer les ordres qu’on lui transmet » déclare leur avocat.

    De fait, les tribunaux militaires ont en Égypte une compétence très large, leurs juges sont sous les ordres du chef d’état-major et ils n’offrent aucune garantie de procès équitable. Le procès a été plusieurs fois reporté et des ouvriers sont toujours emprisonnés. Des intérimaires ont été embauchés à leur place pour construire les navires vendus par la France.

    Soyons justes, la France ne vend pas des armes qu’à des pays qui violent les droits de l’homme comme l’Égypte ou l’Arabie Saoudite, ou qu’à des pays qui financent ou ont financé des terroristes comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite. Parmi nos clients, nous comptons aussi des pays comme l’Australie (sous-marins) ou l’Inde (avions). « La plus grande démocratie du monde » (plus de un milliard d’habitants) vient ainsi de nous acheter 36 Rafale pour un montant de 8 milliards d’euros. Cette somme représente un an et demi du budget que l’État indien consacre à la santé ! Or la situation des institutions sanitaires indiennes est lamentable : la majorité des hôpitaux et des dispensaires sont délabrés et des dizaines de millions de patients n’ont pas accès aux soins.

    Pour comprendre le choix du gouvernement indien, il faut prendre en compte le fait que l’Inde, majoritairement peuplée d’hindouistes, est depuis sa création en conflit au sujet du Cachemire avec le Pakistan peuplé quasi exclusivement de musulmans.

    Depuis 1947, les deux pays sont en état de guerre larvée et les fréquents affrontements militaires ont causé des milliers de morts, ceci pour le plus grand profit des vendeurs d’armes. Jouant sur la fibre patriotique, les militaires indiens, jaloux des matériels détenus par l’armée pakistanaise n’ont donc eu aucun mal à présenter comme une urgence absolue l’achat de ces avions. Les personnels hospitaliers et les patients indiens devront attendre, mais que les âmes sensibles se rassurent ; gageons que les gouvernants français auront pensé à expliquer à leurs homologues indiens les avantages d’un « téléthon » pour financer la modernisation de leurs hôpitaux.

    Dans ce domaine aussi, l’expertise de la France est incontestable. Grâce au talent de nos gouvernants, à leur capacité à « oublier » les traités qu’ils ont signés ou à détourner le regard pour ne pas voir certaines réalités obscènes, la France va devenir le deuxième marchand d’armes dans le monde. Pour parvenir à ce résultat, nous voici fournisseurs d’armes et complices objectifs de certains des pires états criminels de la planète.

    Le plus effrayant est que ce sont les mêmes qui d’une main ratifient des traités internationaux pour défendre les droits de l’homme et de l’autre signent avec des états voyous des contrats d’armement, vantent le rôle historique de la France, patrie des droits de l’homme, infatigable défenseur de la liberté et en même temps se bouchent les oreilles pour ne pas entendre les cris des torturés et des massacrés. Que pèsent en effet, ces cris, ces souffrances, ces détresses face aux milliards de dollars des ventes d’armement, aux profits des entreprises et des actionnaires, aux emplois créés en France : rien, absolument rien, affirme notre premier ministre en réponse à la question d’un journaliste.

    La grandeur de la France, sa santé économique sont une raison suffisante. C’est la dure loi du système capitaliste, un système aussi immoral qu’inhumain car il ne connaît que la loi de l’argent et autorise toutes les bassesses pour accroître le profit, raisons pour lesquelles nous voulons son abolition.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°152 déc 2016 - Janv 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article844