Miroir Social - Le CPF ou comment ne pas reproduire les erreurs du DIF

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  • Le CPF ou comment ne pas reproduire les erreurs du DIF
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    En matière d’#éducation initiale, on ne demande pas à un élève (ou à sa famille) un minimum d’années d’ancienneté dans le pays ou dans sa région avant d’avoir le droit d’apprendre et de se former. C’est pourtant ce qu’implique le CPF en matière de #formation. Une formation strictement réglementée par l’État, comptabilisée par la Caisse des Dépôts (dont on peut se demander ce qu’elle va faire dans cette galère) et qui permettra à un salarié, travaillant par exemple à mi-temps, de se former 150 heures au bout de 18 ans !

    A-t-on seulement imaginé la montagne de difficultés qui attendra l’organisme gérant le compte personnel de formation pour comptabiliser, communiquer puis tracer mois après mois, année après année les heures de 16 millions d’actifs aux parcours divers et variés (et de 30 millions d’actifs à terme) ?

    C’est un chantier titanesque qui repose sur l’idée passéiste que la formation (à l’instar des congés payés) doit être contingentée et qu’on doit prendre garde à ce qu’un salarié ne « consomme » pas trop d’heures de formation.

    Ce qui était normal pour le CIF de 1983, une formation longue de 3 à 9 mois, payée intégralement et donc impossible à généraliser ni à répéter dans des délais trop courts, ce modèle de formation exceptionnelle (une fois dans une vie au mieux) et coûteuse ne peut être copié pour le compte de formation au sein d’une société de la connaissance et de l’information où la formation doit être généralisée et généreuse.

    Il serait dommageable que les salariés les plus modestes soient encore une fois oubliés (ils ont souvent des contrats courts ou précaires dans des petites structures), qu’ils ne soient toujours pas encouragés et valorisés dans leur effort de formation.