• Galbraith : « Vous avez besoin d’un grand plan collectif d’assurance sociale » - Rue89 - L’Obs
    http://rue89.nouvelobs.com/rue89-eco/2013/05/16/galbraith-leurope-a-besoin-dun-vaste-plan-stabilisation-sociale-242

    Un entretien de 2013 avec J.Galbraith (qui était chargé par Y.Varoufakis de mettre en place le fameux "plan B")

    Ce dont vous avez besoin, c’est d’un plan de stabilisation. Un grand plan collectif d’assurance sociale. La première chose que je ferais, c’est de fournir des allocations chômage, financées par un budget européen commun. Puis, je procurerais des suppléments-retraite, financés eux aussi par le budget européen, destinés à ceux qui en ont besoin. Je distribuerais des bons alimentaires, par exemple dans les écoles des pays qui n’ont pas de cantines, comme c’est le cas de la Grèce. Des gens commencent à avoir faim : vous devez vous occuper de ces situations. Cela aidera à stabiliser la situation, à la fois sur le plan économique et politique.

    L’idée du simple « plan de relance », selon laquelle il suffirait d’injecter de la monnaie pour revenir spontanément à la prospérité du plein emploi est un leurre. Ce n’est pas ainsi que les économistes keynésiens devraient raisonner et ce n’est pas ainsi que, dans nos économies modernes, on pourra affronter efficacement ces situations.

    Toutefois, financer un vaste filet social est également une sorte de plan de relance.

    Le problème de l’expression « plan de relance », c’est qu’elle implique une initiative temporaire. On ne peut pas créer une nouvelle situation par un simple « stimulus ». Ce dont on a besoin, c’est d’une organisation sociale permanente. A la limite, les allocations chômage peuvent être temporaires, si vous parvenez à relancer l’emploi. Mais ce n’est pas le cas des retraites : vous devez vous préparer à distribuer des pensions pour une longue période... Toute l’idée du plan de stabilisation est de procurer à des gens qui ont de faibles moyens économiques la capacité de vivre décemment, et pendant longtemps. Pas seulement pour quelques mois.

    Comment financez-vous un tel plan de stabilisation ?

    Eh bien, en envoyant des chèques.

    Hum ?

    Vous avez une monnaie, l’euro, vous pouvez envoyer des chèques en euros. C’est ce qu’on a fait ici : on a envoyé des chèques en dollars. L’administration sociale a envoyé des chèques du Trésor public, les gens les ont encaissés, il n’y a pas eu de problème.

    Vous êtes en train de parler de création monétaire...

    Ben oui. Est-ce pour vous une surprise que les gouvernements créent de la monnaie ? Ils ont fait cela depuis des milliers d’années. Les Mésopotamiens ont inventé cela ! Il est temps de le réapprendre.

    Vous savez très bien que les gouvernements, aujourd’hui, se méfient de la création monétaire, qui comporte des risques inflationnistes. En tout cas, c’est la conviction des dirigeants européens, à commencer par les dirigeants allemands qui détestent l’idée.

    Je n’y peux rien s’ils la détestent. C’est comme s’ils détestaient l’idée que l’eau est faite d’hydrogène et d’oxygène. S’ils n’admettent vraiment pas cette vérité, il faut accepter la proposition de Hans-Olaf Henkel [un économiste allemand, ancien président de la fédération de l’industrie, ndlr], qui suggère une sortie de l’euro.

    Si les Allemands ne veulent pas participer à une économie européenne qui fonctionne normalement, ils peuvent la quitter

    #monnaie #euro #allocations_chômage

  • Le #médecin scrupuleux de la centrale nucléaire reçoit un avertissement - Le nouvel Observateur
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/01/17/medecin-scrupuleux-centrale-nucleaire-recoit-avertissement-249139

    Il s’agit de Dominique Huez, médecin de la centrale nucléaire de Chinon (Indre-et-Loire), connu pour ses interventions en faveur de la protection de la santé des salariés. La société Orys, un sous-traitant d’EDF, estimait qu’il avait manqué à « ses obligations professionnelles et déontologiques ».
    « Je revendique mes actes professionnels »

    La chambre disciplinaire, qui a entendu le médecin du travail le 18 décembre, vient de rendre sa décision : elle lui inflige un avertissement. C’est la plus faible des sanctions administratives possibles, mais l’Ordre des médecins a bien considéré qu’il avait commis une faute.

    Retour sur les faits
    Qui veut la peau du médecin de la centrale nucléaire ?
    http://rue89.nouvelobs.com/rue89-eco/2013/05/06/veut-peau-medecin-centrale-nucleaire-242089
    #travail #souffrance_au_travail #répression