La Presse+

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  • « Il a tué mes filles » - La Presse+
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    Les lieux de l’attentat faisaient penser à une scène de guerre. Cadrages de portes brisés, trous de balle dans les murs... « Le lendemain, l’équipe de menuisiers de l’École avait essayé de tout réparer. Mais on voyait que des choses avaient été brisées. On sentait qu’il s’était passé quelque chose. »

    Pour les femmes en particulier, c’est comme si quelque chose en elles s’était aussi brisé. « Si quelqu’un arrivait derrière moi, je sursautais. On était comme sur le qui-vive. On n’était pas menacées. Mais on sentait que plus rien n’était pareil. »

    La tristesse infinie était doublée d’une incapacité à comprendre ce qui s’était produit. « On se disait : pourquoi les femmes ? Moi, en tant que femme, j’étais révoltée. Je pensais aux familles qui avaient perdu leur enfant. Des belles filles qui étaient brillantes. Je ne comprenais pas pourquoi il s’en était pris aux femmes. Comment il pouvait détester autant les femmes. »

    Je lui demande s’il y a une leçon à tirer de cette tragédie. « Je dirais qu’il faudrait éduquer nos garçons.

  • Au pays des Métis autoproclamés

    Depuis une douzaine d’années, un mouvement a explosé au Québec : celui de Blancs qui se proclament Métis – et revendiquent des droits ancestraux. La Presse a enquêté sur le phénomène.

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    #transracialisme #domination #appropriation #backlash
    #transgenrisme #autoproclamation #identité #autodeclaration #libéralisme

    • Les habits neufs de la suprématie blanche ! La lutte des classes nouvelle version...
      #auto-identification #MERI (Metis exclusive radical indigenous, c’est leur faute !) #appropriation_culturelle

      Ce n’est pas la faute des Cris, insistent-ils. Mais il faut bien le dire : depuis la signature de la Convention de la Baie-James, en 1975, les représentants de ce peuple autochtone ont montré qu’ils savaient négocier. Au fil des traités conclus avec le gouvernement, ils ont obtenu la plus grosse part du gâteau. « Nous autres, on subit », lâche Luc Michaud.

      Exclus de ces pourparlers historiques, ces hommes qui ont passé toute leur vie dans le Nord se considèrent aujourd’hui comme laissés-pour-compte. Il y a trois ans, ils ont décidé de se faire entendre… en créant de toute pièce une communauté autochtone à Chibougamau.

      « On voulait être du côté des gagnants. »

      -- Luc Michaud, chef des Métis autoproclamés de Chibougamau

      Le conseiller municipal de 59 ans, yeux bleus et visage rougeaud, est le chef de ces Métis autoproclamés. Il admet ne pas savoir précisément qui sont ses ancêtres autochtones. Cela ne l’a pas empêché de porter une imposante coiffe de chef lors d’une visite à Paris à l’été 2017.

      Les « Métis » de Chibougamau se sont joints à un mouvement qui a explosé au Québec depuis une douzaine d’années : celui de Blancs qui se proclament Métis – et revendiquent les droits et privilèges qui y sont rattachés – en invoquant des tests génétiques contestés ou de vagues ancêtres autochtones.

      Le nombre de Québécois qui se sont désignés comme Métis auprès de Statistique Canada en 2016 a bondi de 149 % par rapport à 2006 – une croissance plus rapide que partout ailleurs au pays.

      Le professeur Leroux a aussi découvert que l’origine du mouvement ne s’explique pas uniquement par une quête d’identité collective. Dans l’est du Québec, des groupes « métis » ont plutôt été créés en réaction aux revendications territoriales des Premières Nations.

      « C’est une stratégie politique pour s’opposer aux Micmacs et aux Innus. »

      -- Darryl Leroux, professeur à l’Université Saint Mary’s de Halifax

      Un exemple parmi d’autres : sur la Côte-Nord, un homme qui défendait autrefois les « droits des Blancs » au sein d’une organisation antiautochtone – et qui n’hésitait pas à traiter les Innus de « talibans rouges » dans les médias locaux – se présente aujourd’hui comme un… chef de clan métis !

      L’entreprise de forage des deux frères fait partie du paysage de la ville depuis plus de 50 ans. Jusque-là, ceux-ci n’avaient jamais évoqué de racine autochtone.

      Serge Larouche cultive un sentiment d’injustice évident face aux concessions faites au peuple cri par le gouvernement. « On n’a aucun droit. »

      En 2011, Robert Haché a écopé d’une peine de quatre ans de prison pour trafic de drogue. Au centre de réception de Sainte-Anne-des-Plaines, on lui a demandé s’il était autochtone – une question de routine pour les nouveaux détenus.

      Robert Haché se souvenait des discussions de ses oncles à propos du « sang indien » qui circulait dans la famille. Il a tenté sa chance.

      Au pénitencier de Cowansville, un intervenant lui a soumis une liste d’organismes prêts à le représenter. « J’ai pogné le premier du bord. » C’était la CPAC, qui n’est reconnue ni par Ottawa ni par l’Assemblée des Premières Nations. Son grand chef, Guillaume Carle, est largement considéré comme un usurpateur de l’identité autochtone, comme l’a révélé une enquête de La Presse en novembre.

      « La façon dont on détermine si un délinquant est autochtone se fonde sur le principe de l’autodéclaration », explique Kathleen Angus, administratrice régionale des Initiatives autochtones à Service correctionnel du Canada.

      C’est ainsi que Robert Haché a obtenu sa carte de membre de la CPAC – un document sans valeur juridique – au pénitencier.

      « Je suis tombé dans l’aile des Amérindiens. On avait pas mal plus d’avantages. »

      -- Robert Haché, Métis autoproclamé

      Du tabac. De la viande d’orignal. Mais surtout, une cellule à occupation simple.

      Pas moins de 550 des 7600 habitants de la ville ont payé 250 $ pour passer le test d’ADN, selon Luc Michaud. Aucun n’a été refusé au sein la communauté – pas même une immigrée irlandaise, dont le test a étrangement révélé que du sang autochtone coulait dans ses veines.

      Les échantillons de salive ont été analysés par Viaguard Accu-Metrics, un laboratoire de Toronto qui a aussi découvert, l’an dernier, des racines autochtones à des journalistes de la CBC d’origines russe et indienne. Le labo a même obtenu des résultats positifs à partir d’échantillons prélevés sur… des chiens !

      Enfant, Ron Simard a lui-même subi la violence, le racisme et la pauvreté. Le colosse de 40 ans se rappelle le logement de Chibougamau où les sept enfants de la famille dormaient dans une seule pièce, cordés les uns sur les autres. Il se rappelle les abus, l’alcool, l’anxiété, la colère.

      Il se rappelle tous ces maux, fréquents chez les autochtones, que le gouvernement cherche aujourd’hui à soulager en réparant les erreurs du passé. Ces maux dont n’ont jamais souffert les « Métis », qui réclament eux aussi divers privilèges « ancestraux ».

      L’opportunisme de ces demandes n’échappe pas à la mairesse de Chibougamau, Manon Cyr. « C’est assez paradoxal qu’en 2019 des gens revendiquent les mêmes droits que les autochtones, quand on connaît l’histoire des autochtones au Québec », laisse-t-elle tomber.

      Pour le chef « Métis » autoproclamé Luc Michaud, il suffit à un Québécois d’avoir parmi ses ancêtres une autochtone ayant vécu au XVIIe siècle pour se déclarer Métis et obtenir les droits qui en découlent. Jugement après jugement, les tribunaux du pays lui donnent tort. Voici l’état du droit sur la question.

      Les organisations québécoises qui se proclament métisses exploitent une confusion autour du terme « Métis » utilisé dans la Constitution. Ce mot « ne vise pas toutes les personnes d’ascendance mixte amérindienne et européenne, mais plutôt les peuples distincts qui, en plus de leur ascendance mixte, possèdent leurs propres coutumes, façons de vivre et identité collective reconnaissables et distinctes », précise la Cour suprême du Canada dans l’arrêt Powley.

      Dans une procédure en cours à Maniwaki, le juge Pierre Dallaire, de la Cour supérieure, a prévenu en 2016 qu’il serait « plus facile de clouer du Jell-O sur un mur » que de cerner les « allégations remarquablement vagues et insaisissables » qui lui ont été présentées pour prouver l’existence d’une communauté métisse historique en Outaouais.

      Une ancêtre au XVIIe siècle

      En consultant des forums de recherches généalogiques, Darryl Leroux a découvert que des milliers de « Métis » québécois se réclamaient des mêmes ancêtres autochtones, soit une poignée de femmes ayant vécu… au XVIIe siècle.

      Même reconnus, des Métis ne pourraient exercer leurs droits sur le territoire des Cris, fait remarquer le député fédéral Roméo Saganash. « Je peux chasser dans la région de la Baie-James parce que je suis cri et que c’est mon territoire traditionnel, explique-t-il. Je ne pourrais pas faire la même chose sur le territoire des Attikameks ou des Innus. Si je vais chasser en Gaspésie ou sur la Côte-Nord, je dois suivre les mêmes règles que tous les Québécois. » Quand Luc Michaud lui a raconté avoir une ancêtre autochtone aux États-Unis, Roméo Saganash lui a expliqué que c’est là-bas, et non à Chibougamau, qu’il devrait revendiquer des droits. « Je pense qu’il aurait dû comprendre. »

      Parce que non, c’est pas la fête du slip, c’est la reconnaissance de droits préexistants à la colonisation...

      Les propos tenus dans le passé par des « Métis » du Saguenay, de la Côte-Nord et de la Gaspésie révèlent l’opportunisme de leurs prétentions identitaires, voire l’hostilité manifestée par certains d’entre eux à l’égard des autochtones. En voici quatre exemples.

      « La communauté métisse est la seule porte de sortie pour contrer la démarche des Amérindiens, à l’heure actuelle, qui veulent ramasser tout le territoire », a-t-il expliqué en 2008 à un anthropologue du Collège universitaire de Saint-Boniface.

  • Au Québec, des Blancs s’arrogent une identité de faux « Autochtones » pour contester les maigres droits accordés aux véritables premiers arrivants. Comme on peut voir, les militants de l’identité de genre n’ont rien inventé lorsqu’ils se prétendent « femmes » voire même « lesbiennes » pour s’imposer dans les espaces (même intimes) des femmes et exiger de l’État l’abolition de leurs droits. Une politique essentiellement masculiniste... http://plus.lapresse.ca/screens/a6e6ff41-d443-4f63-b860-74f0b19bc7c1__7C___0.html

  • Les cyclistes commettent moins d’infractions - La Presse+
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    Les cyclistes sont-ils plus nombreux que les automobilistes à respecter la réglementation lorsqu’ils roulent en ville ? Oui, révèle une vaste étude danoise. « On remarque davantage les cyclistes délinquants, mais on oublie que beaucoup d’automobilistes enfreignent les règles », assure Suzanne Lareau, PDG deVélo Québec.

    #vélo #préjugés

  • Le droit de ne pas voter
    Alexandre Vigneault, La Presse, le 9 octobre 2019
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    S’abstenir de voter passe parfois pour un crime contre la société. #Francis_Dupuis-Déri, professeur de sciences politiques à l’UQAM, s’est carrément fait retirer des listes électorales. Son essai Nous n’irons plus aux urnes pose un regard éclairant sur ces gens – très nombreux – qui ne votent pas.

    A l’occasion de la sortie de son livre : Nous n’irons plus aux urnes
    Francis Dupuis-Déri, LUX Éditeur, le 3 octobre 2019
    https://www.luxediteur.com/catalogue/nous-nirons-plus-aux-urnes

    #Canada

    #élections #abstention à rajouter à la compilation ici :
    https://seenthis.net/messages/607993

    • @raspa Très intéressant. Après pour moi, ce qui est pointé, c’est la différence entre une posture morale (parce que c’est « bien », parce qu’on veut des cookies) et une réelle posture militante (qui peut prendre plein de formes, mais qui engage une réflexion sur soi et ses pratiques, une recherche de cohérence, qui ne sera jamais atteinte à 100%, mais c’est pas pour autant qu’on cherche pas à faire mieux). C’est exactement à cette posture réflexive et pas seulement « savoirs froids + belles actions » que Floréal Sotto invite avec son anti-discrimachine : http://leszegaux.fr/notre-action/lengagement-contre-les-discriminations
      Sur l’écologie, effectivement, j’aurai 1 milliard d’exemples (cette blogueuse qui faisait la leçon sur l’importance d’utiliser des crèmes de soin bio pour préserver la santé et la planète pour nos enfants... tout en prenant l’avion en famille au moins une fois par mois pour ses loisirs... Misère). Et le mécanisme demanderait vraiment à être creusé pour voir comment on peut le contourner. Parce que même avec notre meilleure volonté militante et réflexive, les réflexes discriminatoires par exemple sont quand même très ancrés. Les miens me font régulièrement peur...

    • Pour moi ça va plus loin (même si c’est très lié à cette question de cohérence militante). Ca ressemble à un biais psychologique, inconscient, lié aux identités collectives. Ce n’est pas anodin que ça vienne du Québec, où j’ai entendu plusieurs fosi (et c’est souvent rapporté) qu’on prend l’argument que le Québec serait ouvert et accueillant pour, justement, refuser des droits notamment aux migrants / étrangers ou sortir des paroles terriblement racistes. Un peu comme la France, qui s’identifie comme « pays des droits de l’homme », devient étrangement aveugle aux violations des droits humains dont son gouvernement se rend coupable. Ou d’un pays faiseur de guerre comme les USA qui a l’étrange sentiment que tout le monde les déteste.

      Je prends beaucoup d’exemple lié aux identités nationales mais c’est vrai aussi au niveau individuel. Illustration :

      https://twitter.com/Melusine_2/status/1102959315521077248

      Où sous prétexte qu’on fait un article sur les inflexions féministes dans certaines grosses productions hollywoodiennes, on se permet grassement de caser tous les clichés sexistes connus.

  • L’appropriation utérine - La Presse+

    Elisabeth A. Lloyd : « Si les femmes avaient besoin d’avoir un orgasme pour tomber enceintes, vous ne seriez probablement pas là pour en parler », avait-elle indiqué à ses collègues masculins.❞

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    Quand j’étudiais la physiologie, on apprenait par exemple qu’une des fonctions de la jouissance au féminin était de propulser les spermatozoïdes vers l’avant. C’est comme si les cris d’extase de la femme étaient reliés à un aspirateur central qui entraînait les spermatozoïdes vers l’ovule. Il a fallu, entre autres, le regard d’une femme appelée Elisabeth A. Lloyd, de l’Université de l’Indiana, pour ébranler ces liens sans nuances qu’on faisait entre orgasme féminin et conception. En 2006, sa publication intitulée L’affaire de l’orgasme féminin : des biais dans l’étude de l’évolution a bousculé bien des certitudes. « Si les femmes avaient besoin d’avoir un orgasme pour tomber enceintes, vous ne seriez probablement pas là pour en parler », avait-elle indiqué, à juste titre, à ses collègues masculins.

    • En voulant s’approprier le génital féminin à sa façon, la phallocratie scientifique y a aussi laissé des traces qui défient le temps.

      En effet, comme le faisaient les explorateurs découvrant une nouvelle terre, dans les temps anciens où il était coutume de donner son nom à sa découverte, les scientifiques mâles n’ont pas hésité à réclamer des territoires dans le système génital de la femme.

      C’est ainsi que vous trouverez dans l’appareil reproducteur féminin des trompes appartenant à Gabriel Fallope, les follicules de Reinier de Graaf, les glandes de Thomas Bartholin et les glandes d’Alexander Skene. Parmi les explorateurs d’autrefois qui peuvent revendiquer des territoires dans le génital féminin, il y a aussi l’incomparable Ernst Gräfenberg qui est propriétaire du point de Gräfenberg, communément appelé le point G. Je me demande ce qu’il en aurait été si ce chercheur avait découvert les condylomes. Pourquoi n’a-t-on pas pensé donner le nom de sa découverte à la femme qui avait accepté de jouer au cobaye et d’offrir son corps à sa science ? Bref, si personnel soit le génital féminin, avec autant de scientifiques barbus à lunettes qui y squattent, je me demande si on peut encore parler d’intimité pour le qualifier.

    • À quand la fin de ce désir malsain d’appropriation utérine ?

      La sénatrice de la Californie qui a annoncé cette semaine sa candidature à l’investiture démocrate, Kamala Harris, a déjà posé autrement la question au juge Brett Kavanaugh, qui ne cache pas ses positions antiavortement. Elle l’avait solidement déstabilisé en lui demandant : « Pouvez-vous me citer une seule loi dans ce pays qui donne au gouvernement le pouvoir de prendre des décisions concernant le corps d’un homme ? »

      Et vlan dans les dents ! Cette percutante question mérite d’être posée aux adeptes d’appropriation utérine qui abondent encore malheureusement sur la planète.

    • Quand je pense qu’on était nombreux à croire que l’arrivée de Mohammed ben Salmane marquait le début d’un temps nouveau pour les femmes de son pays !

      Je ne trouve pas géniale cette tribune de #Boucar_Diouf, et à propos de #Kamala_Harris :
      https://seenthis.net/messages/754044

      Mais il est vrai qu’il y a encore peu on apprenait que la jouissance était nécessaire à la procréation, théorie débile et culpabilisante pour les femmes qui tombaient enceinte lors d’un viol. On en parlait ici :
      https://seenthis.net/messages/508957

      #jouissance #procréation #orgasme #fertilité #femmes #sexualité #viol #uterus #Elisabeth_Lloyd #sexisme #éducation

  • L’étonnante définition du viol d’enfant en France - La Presse+
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    Ce qui pose problème est la définition du « viol », un terme banni du droit canadien depuis plus de 30 ans. Pour qu’il y ait viol en droit français, il doit y avoir pénétration (de n’importe quel type) et, surtout, il faut prouver « la contrainte, la menace, la violence et la surprise ».

    Ce que ça signifie, en pratique, c’est que dans un procès pour viol, une preuve doit être faite quant au consentement, quel que soit l’âge de la victime. La Cour de cassation française (en quelque sorte la Cour suprême du pays) a même écrit que la contrainte ne sera présumée que pour les enfants « en très bas âge ». Autrement, le procureur devra démontrer qu’un enfant de 8 ou 9 ans n’a pas consenti, qu’il a été « contraint » à une relation sexuelle, pour que ce soit un viol.

    Les associations féministes réclament que la loi soit changée et le gouvernement actuel propose de fixer le seuil de non-consentement quelque part entre 13 et 15 ans, en créant une présomption « irréfragable » (impossible à renverser) dans le Code pénal.

    *

    C’est pour des raisons similaires que le Canada a abandonné la notion de « viol », qui supposait une preuve supplémentaire et qui rendait les condamnations plus difficiles. On a regroupé toute une série de crimes sous un seul vocable : agression sexuelle. Et selon la gravité des gestes, la peine sera plus ou moins lourde.

  • 2.3 million Venezuelans now live abroad

    More than 7% of Venezuela’s population has fled the country since 2014, according to the UN. That is the equivalent of the US losing the whole population of Florida in four years (plus another 100,000 people, give or take).

    The departing 2.3 million Venezuelans have mainly gone to neighboring Colombia, Ecuador, Brazil, and Peru, putting tremendous pressure on those countries. “This is building to a crisis moment that we’ve seen in other parts of the world, particularly in the Mediterranean,” a spokesman for the UN’s International Organization for Migration said recently.

    This week, Peru made it a bit harder for Venezuelans to get in. The small town of Aguas Verdes has seen as many as 3,000 people a day cross the border; most of the 400,000 Venezuelans in Peru arrived in the last year. So Peru now requires a valid passport. Until now, ID cards were all that was needed.

    Ecuador tried to do the same thing but a judge said that such a move violated freedom-of-movement rules agreed to when Ecuador joined the Andean Community. Ecuador says 4,000 people a day have been crossing the border, a total of 500,000 so far. It has now created what it calls a “humanitarian corridor” by laying on buses to take Venezuelans across Ecuador, from the Colombian border to the Peruvian border.

    Brazil’s Amazon border crossing in the state of Roraima with Venezuela gets 500 people a day. It was briefly shut down earlier this month—but that, too, was overturned by a court order.

    Venezuela is suffering from severe food shortages—the UN said more than 1 million of those who had fled since 2014 are malnourished—and hyperinflation. Things could still get worse, which is really saying something for a place where prices are doubling every 26 days. The UN estimated earlier this year that 5,000 were leaving Venezuela every day; at that rate, a further 800,000 people could leave before the end of the year (paywall).

    A Gallup survey from March showed that 53% of young Venezuelans want to move abroad permanently. And all this was before an alleged drone attack on president Nicolas Maduro earlier this month made the political situation even more tense, the country’s opposition-led National Assembly said that the annual inflation rate reached 83,000% in July, and the chaotic introduction of a new currency.

    https://www.weforum.org/agenda/2018/08/venezuela-has-lost-2-3-million-people-and-it-could-get-even-worse
    #Venezuela #asile #migrations #réfugiés #cartographie #visualisation #réfugiés_vénézuéliens

    Sur ce sujet, voir aussi cette longue compilation initiée en juin 2017 :
    http://seen.li/d26k

    • Venezuela. L’Amérique latine cherche une solution à sa plus grande #crise_migratoire

      Les réunions de crise sur l’immigration ne sont pas l’apanage de l’Europe : treize pays latino-américains sont réunis depuis lundi à Quito pour tenter de trouver des solutions communes au casse-tête migratoire provoqué par l’#exode_massif des Vénézuéliens.


      https://www.courrierinternational.com/article/venezuela-lamerique-latine-cherche-une-solution-sa-plus-grand

    • Bataille de #chiffres et guerre d’images autour de la « #crise migratoire » vénézuélienne

      L’émigration massive qui touche actuellement le Venezuela est une réalité. Mais il ne faut pas confondre cette réalité et les défis humanitaires qu’elle pose avec son instrumentalisation, tant par le pouvoir vénézuélien pour se faire passer pour la victime d’un machination que par ses « ennemis » qui entendent se débarrasser d’un gouvernement qu’ils considèrent comme autoritaire et source d’instabilité dans la région. Etat des lieux d’une crise très polarisée.

      C’est un véritable scoop que nous a offert le président vénézuélien le 3 septembre dernier. Alors que son gouvernement est avare en données sur les sujets sensibles, Nicolas Maduro a chiffré pour la première fois le nombre de Vénézuéliens ayant émigré depuis deux ans à 600 000. Un chiffre vérifiable, a-t-il assuré, sans toutefois donner plus de détails.

      Ce chiffre, le premier plus ou moins officiel dans un pays où il n’y a plus de statistiques migratoires, contraste avec celui délivré par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR). Selon ces deux organisations, 2,3 millions de Vénézuéliens vivraient à l’étranger, soit 7,2% des habitants sur un total de 31,8 millions. Pas de quoi tomber de sa chaise ! D’autres diasporas sont relativement bien plus nombreuses. Ce qui impressionne, c’est la croissance exponentielle de cette émigration sur un très court laps de temps : 1,6 million auraient quitté le pays depuis 2015 seulement. Une vague de départs qui s’est accélérée ces derniers mois et affectent inégalement de nombreux pays de la région.
      Le pouvoir vénézuélien, par la voix de sa vice-présidente, a accusé des fonctionnaires de l’ONU de gonfler les chiffres d’un « flux migratoire normal » (sic) pour justifier une « intervention humanitaire », synonyme de déstabilisation. D’autres sources estiment quant à elles qu’ils pourraient être près de quatre millions à avoir fui le pays.

      https://www.cncd.be/Bataille-de-chiffres-et-guerre-d
      #statistiques #guerre_des_chiffres

    • La formulation est tout de même étrange pour une ONG… : pas de quoi tomber de sa chaise, de même l’utilisation du mot ennemis avec guillemets. Au passage, le même pourcentage – pas si énorme …– appliqué à la population française donnerait 4,5 millions de personnes quittant la France, dont les deux tiers, soit 3 millions de personnes, au cours des deux dernières années.

      Ceci dit, pour ne pas qu’ils tombent… d’inanition, le Programme alimentaire mondial (agence de l’ONU) a besoin de sous pour nourrir les vénézuéliens qui entrent en Colombie.

      ONU necesita fondos para seguir atendiendo a emigrantes venezolanos
      http://www.el-nacional.com/noticias/mundo/onu-necesita-fondos-para-seguir-atendiendo-emigrantes-venezolanos_25311

      El Programa Mundial de Alimentos (PMA), el principal brazo humanitario de Naciones Unidas, informó que necesita 22 millones de dólares suplementarios para atender a los venezolanos que entran a Colombia.

      «Cuando las familias inmigrantes llegan a los centros de recepción reciben alimentos calientes y pueden quedarse de tres a cinco días, pero luego tienen que irse para que otros recién llegados puedan ser atendidos», dijo el portavoz del PMA, Herve Verhoosel.
      […]
      La falta de alimentos se convierte en el principal problema para quienes atraviesan a diario la frontera entre Venezuela y Colombia, que cuenta con siete puntos de pasaje oficiales y más de un centenar informales, con más de 50% de inmigrantes que entran a Colombia por estos últimos.

      El PMA ha proporcionado ayuda alimentaria de emergencia a más de 60.000 venezolanos en los departamentos fronterizos de Arauca, La Guajira y el Norte de Santander, en Colombia, y más recientemente ha empezado también a operar en el departamento de Nariño, que tiene frontera con Ecuador.
      […]
      De acuerdo con evaluaciones recientes efectuadas por el PMA entre inmigrantes en Colombia, 80% de ellos sufren de inseguridad alimentaria.

    • Migrants du Venezuela vers la Colombie : « ni xénophobie, ni fermeture des frontières », assure le nouveau président colombien

      Le nouveau président colombien, entré en fonction depuis hier (lundi 8 octobre 2018), ne veut pas céder à la tentation d’une fermeture de la frontière avec le Venezuela.


      https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/migrants-du-venezuela-colombie-xenophobie-fermeture-frontieres-a
      #fermeture_des_frontières #ouverture_des_frontières

    • Fleeing hardship at home, Venezuelan migrants struggle abroad, too

      Every few minutes, the reeds along the #Tachira_River rustle.

      Smugglers, in ever growing numbers, emerge with a ragtag group of Venezuelan migrants – men struggling under tattered suitcases, women hugging bundles in blankets and schoolchildren carrying backpacks. They step across rocks, wade into the muddy stream and cross illegally into Colombia.

      This is the new migration from Venezuela.

      For years, as conditions worsened in the Andean nation’s ongoing economic meltdown, hundreds of thousands of Venezuelans – those who could afford to – fled by airplane and bus to other countries far and near, remaking their lives as legal immigrants.

      Now, hyperinflation, daily power cuts and worsening food shortages are prompting those with far fewer resources to flee, braving harsh geography, criminal handlers and increasingly restrictive immigration laws to try their luck just about anywhere.

      In recent weeks, Reuters spoke with dozens of Venezuelan migrants traversing their country’s Western border to seek a better life in Colombia and beyond. Few had more than the equivalent of a handful of dollars with them.

      “It was terrible, but I needed to cross,” said Dario Leal, 30, recounting his journey from the coastal state of Sucre, where he worked in a bakery that paid about $2 per month.

      At the border, he paid smugglers nearly three times that to get across and then prepared, with about $3 left, to walk the 500 km (311 miles) to Bogota, Colombia’s capital. The smugglers, in turn, paid a fee to Colombian crime gangs who allow them to operate, according to police, locals and smugglers themselves.

      As many as 1.9 million Venezuelans have emigrated since 2015, according to the United Nations. Combined with those who preceded them, a total of 2.6 million are believed to have left the oil-rich country. Ninety percent of recent departures, the U.N. says, remain in South America.

      The exodus, one of the biggest mass migrations ever on the continent, is weighing on neighbors. Colombia, Ecuador and Peru, which once welcomed Venezuelan migrants, recently tightened entry requirements. Police now conduct raids to detain the undocumented.

      In early October, Carlos Holmes Trujillo, Colombia’s foreign minister, said as many as four million Venezuelans could be in the country by 2021, costing national coffers as much as $9 billion. “The magnitude of this challenge,” he said, “our country has never seen.”

      In Brazil, which also borders Venezuela, the government deployed troops and financing to manage the crush and treat sick, hungry and pregnant migrants. In Ecuador and Peru, workers say that Venezuelan labor lowers wages and that criminals are hiding among honest migrants.

      “There are too many of them,” said Antonio Mamani, a clothing vendor in Peru, who recently watched police fill a bus with undocumented Venezuelans near Lima.
      “WE NEED TO GO”

      By migrating illegally, migrants expose themselves to criminal networks who control prostitution, drug trafficking and other rackets. In August, Colombian investigators discovered 23 undocumented Venezuelans forced into prostitution and living in basements in the colonial city of Cartagena.

      While most migrants are avoiding such straits, no shortage of other hardship awaits – from homelessness, to unemployment, to the cold reception many get as they sleep in public squares, peddle sweets and throng already overburdened hospitals.

      Still, most press on, many on foot.

      Some join compatriots in Brazil and Colombia. Others, having spent what money they had, are walking vast regions, like Colombia’s cold Andean passes and sweltering tropical lowlands, in treks toward distant capitals, like Quito or Lima.

      Johana Narvaez, a 36-year-old mother of four, told Reuters her family left after business stalled at their small car repair shop in the rural state of Trujillo. Extra income she made selling food on the street withered because cash is scarce in a country where annual inflation, according to the opposition-led Congress, recently reached nearly 500,000 percent.

      “We can’t stay here,” she told her husband, Jairo Sulbaran, in August, after they ran out of food and survived on corn patties provided by friends. “Even on foot, we must go.” Sulbaran begged and sold old tires until they could afford bus tickets to the border.

      Venezuelan President Nicolas Maduro has chided migrants, warning of the hazards of migration and that emigres will end up “cleaning toilets.” He has even offered free flights back to some in a program called “Return to the Homeland,” which state television covers daily.

      Most migration, however, remains in the other direction.

      Until recently, Venezuelans could enter many South American countries with just their national identity cards. But some are toughening rules, requiring a passport or additional documentation.

      Even a passport is elusive in Venezuela.

      Paper shortages and a dysfunctional bureaucracy make the document nearly impossible to obtain, many migrants argue. Several told Reuters they waited two years in vain after applying, while a half-dozen others said they were asked for as much as $2000 in bribes by corrupt clerks to secure one.

      Maduro’s government in July said it would restructure Venezuela’s passport agency to root out “bureaucracy and corruption.” The Information Ministry didn’t respond to a request for comment.
      “VENEZUELA WILL END UP EMPTY”

      Many of those crossing into Colombia pay “arrastradores,” or “draggers,” to smuggle them along hundreds of trails. Five of the smugglers, all young men, told Reuters business is booming.

      “Venezuela will end up empty,” said Maikel, a 17-year-old Venezuelan smuggler, scratches across his face from traversing the bushy trails. Maikel, who declined to give his surname, said he lost count of how many migrants he has helped cross.

      Colombia, too, struggles to count illegal entries. Before the government tightened restrictions earlier this year, Colombia issued “border cards” that let holders crisscross at will. Now, Colombia says it detects about 3,000 false border cards at entry points daily.

      Despite tougher patrols along the porous, 2,200-km border, officials say it is impossible to secure outright. “It’s like trying to empty the ocean with a bucket,” said Mauricio Franco, a municipal official in charge of security in Cucuta, a nearby city.

      And it’s not just a matter of rounding up undocumented travelers.

      Powerful criminal groups, long in control of contraband commerce across the border, are now getting their cut of human traffic. Javier Barrera, a colonel in charge of police in Cucuta, said the Gulf Clan and Los Rastrojos, notorious syndicates that operate nationwide, are both involved.

      During a recent Reuters visit to several illegal crossings, Venezuelans carried cardboard, limes and car batteries as barter instead of using the bolivar, their near-worthless currency.

      Migrants pay as much as about $16 for the passage. Maikel, the arrastrador, said smugglers then pay gang operatives about $3 per migrant.

      For his crossing, Leal, the baker, carried a torn backpack and small duffel bag. His 2015 Venezuelan ID shows a healthier and happier man – before Leal began skimping on breakfast and dinner because he couldn’t afford them.

      He rested under a tree, but fretted about Colombian police. “I’m scared because the “migra” comes around,” he said, using the same term Mexican and Central American migrants use for border police in the United States.

      It doesn’t get easier as migrants move on.

      Even if relatives wired money, transfer agencies require a legally stamped passport to collect it. Bus companies are rejecting undocumented passengers to avoid fines for carrying them. A few companies risk it, but charge a premium of as much as 20 percent, according to several bus clerks near the border.

      The Sulbaran family walked and hitched some 1200 km to the Andean town of Santiago, where they have relatives. The father toured garages, but found no work.

      “People said no, others were scared,” said Narvaez, the mother. “Some Venezuelans come to Colombia to do bad things. They think we’re all like that.”

      https://www.reuters.com/article/us-venezuela-migration-insight/fleeing-hardship-at-home-venezuelan-migrants-struggle-abroad-too-idUSKCN1MP

      Avec ce commentaire de #Reece_Jones:

      People continue to flee Venezuela, now often resorting to #smugglers as immigration restrictions have increased

      #passeurs #fermeture_des_frontières

    • ’No more camps,’ Colombia tells Venezuelans not to settle in tent city

      Francis Montano sits on a cold pavement with her three children, all their worldly possessions stuffed into plastic bags, as she pleads to be let into a new camp for Venezuelan migrants in the Colombian capital, Bogota.

      Behind Montano, smoke snakes from woodfires set amid the bright yellow tents which are now home to hundreds of Venezuelans, erected on a former soccer pitch in a middle-class residential area in the west of the city.

      The penniless migrants, some of the millions who have fled Venezuela’s economic and social crisis, have been here more than a week, forced by city authorities to vacate a makeshift slum of plastic tarps a few miles away.

      The tent city is the first of its kind in Bogota. While authorities have established camps at the Venezuelan border, they have resisted doing so in Colombia’s interior, wary of encouraging migrants to settle instead of moving to neighboring countries or returning home.

      Its gates are guarded by police and officials from the mayor’s office and only those registered from the old slum are allowed access.

      “We’ll have to sleep on the street again, under a bridge,” said Montano, 22, whose children are all under seven years old. “I just want a roof for my kids at night.”

      According to the United Nations, an estimated 3 million Venezuelans have fled as their oil-rich country has sunk into crisis under President Nicolas Maduro. Critics accuse the Socialist leader of ravaging the economy through state interventions while clamping down on political opponents.

      The exodus - driven by violence, hyperinflation and shortages of food and medicines - amounts to one in 12 of the population, placing strain on neighboring countries, already struggling with poverty.

      Colombia, which has borne the brunt of the migration crisis, estimates it is sheltering 1 million Venezuelans, with some 3,000 arriving daily. The government says their total numbers could swell to 4 million by 2021, costing it nearly $9 billion a year.

      Municipal authorities in Bogota say the camp will provide shelter for 422 migrants through Christmas. Then in mid January, it will be dismantled in the hope jobs and new lodgings have been found.


      https://www.reuters.com/article/us-venezuela-migration-colombia/no-more-camps-colombia-tells-venezuelans-not-to-settle-in-tent-city-idUSKCN

      #camps #camps_de_réfugiés #tentes #Bogotá #Bogotà

    • Creativity amid Crisis: Legal Pathways for Venezuelan Migrants in Latin America

      As more than 3 million Venezuelans have fled a rapidly collapsing economy, severe food and medical shortages, and political strife, neighboring countries—the primary recipients of these migrants—have responded with creativity and pragmatism. This policy brief explores how governments in South America, Central America, and Mexico have navigated decisions about whether and how to facilitate their entry and residence. It also examines challenges on the horizon as few Venezuelans will be able to return home any time soon.

      Across Latin America, national legal frameworks are generally open to migration, but few immigration systems have been built to manage movement on this scale and at this pace. For example, while many countries in the region have a broad definition of who is a refugee—criteria many Venezuelans fit—only Mexico has applied it in considering Venezuelans’ asylum cases. Most other Latin American countries have instead opted to use existing visa categories or migration agreements to ensure that many Venezuelans are able to enter legally, and some have run temporary programs to regularize the status of those already in the country.

      Looking to the long term, there is a need to decide what will happen when temporary statuses begin to expire. And with the crisis in Venezuela and the emigration it has spurred ongoing, there are projections that as many as 5.4 million Venezuelans may be abroad by the end of 2019. Some governments have taken steps to limit future Venezuelan arrivals, and some receiving communities have expressed frustration at the strain put on local service providers and resources. To avoid widespread backlash and to facilitate the smooth integration of Venezuelans into local communities, policymakers must tackle questions ranging from the provision of permanent status to access to public services and labor markets. Done well, this could be an opportunity to update government processes and strengthen public services in ways that benefit both newcomers and long-term residents.

      https://www.migrationpolicy.org/research/legal-pathways-venezuelan-migrants-latin-america

    • Venezuela: Millions at risk, at home and abroad

      Venezuela has the largest proven oil reserves in the world and is not engulfed in war. Yet its people have been fleeing on a scale and at a rate comparable in recent memory only to Syrians at the height of the civil war and the Rohingya from Myanmar.

      As chronicled by much of our reporting collected below, some three to four million people have escaped the economic meltdown since 2015 and tried to start afresh in countries like Brazil, Colombia, Ecuador, and Peru. This exodus has placed enormous pressure on the region; several governments have started making it tougher for migrants to enter and find jobs.

      The many millions more who have stayed in Venezuela face an acute humanitarian crisis denied by their own government: pervasive hunger, the resurgence of disease, an absence of basic medicines, and renewed political uncertainty.

      President Nicolás Maduro has cast aside outside offers of aid, framing them as preludes to a foreign invasion and presenting accusations that the United States is once again interfering in Latin America.

      Meanwhile, the opposition, led by Juan Guaidó, the president of the National Assembly, has invited in assistance from the US and elsewhere.

      As aid becomes increasingly politicised, some international aid agencies have chosen to sit on the sidelines rather than risk their neutrality. Others run secretive and limited operations inside Venezuela that fly under the media radar.

      Local aid agencies, and others, have had to learn to adapt fast and fill the gaps as the Venezuelan people grow hungrier and sicker.

      https://www.irinnews.org/special-report/2019/02/21/venezuela-millions-risk-home-and-abroad
      #cartographie #visualisation

    • Leaving Home Through a Darkened Border

      I’m sitting on the edge of a boat on the shore of the Grita river, a few kilometers from the Unión bridge. The border between San Antonio del Tachira (Venezuela) and Cucuta (Colombia), one of the most active in Latin America, is tense, dark and uneasy. I got there on a bus from Merida, at around 4:00 a.m., and people were commenting, between WhatsApp messages and audios, that Maduro had opened the border, closed precisely the last time I went through in a violent haze.

      Minutes after I got off the bus, I could see hundreds standing in an impossible queue for the Venezuelan immigration office, at Boca de Grita. Coyotes waited on motorbikes, telling people how much cheaper and faster it’d be if they paid to cross through the side trail. I approached the first motorbike I saw, paid 7,000 Colombian pesos (a little over $2) and sleepily made my way through the wet, muddy paths down to the river.
      Challenge 1: From Merida to the border

      Fuel shortages multiplied the bus fares to the border in less than a month; the few buses that can still make the trip are already malfunctioning. The lonely, dark roads are hunting grounds for pirates, who throw rocks at car windows or set up spikes on the pavement to blow tires. Kidnapping or robberies follow.

      The bus I was in stopped several times when the driver saw a particularly dark path ahead. He waited for the remaining drivers traveling that night to join him and create a small fleet, more difficult to attack. The criminals are after what travelers carry: U.S. dollars, Colombian pesos, Peruvian soles, gold, jewelry (which Venezuelans trade at the border for food or medicine, or a ride to Peru or Chile). “It’s a bad sign to find a checkpoint without soldiers,” the co-driver said, as he got off to stretch his legs. “We’ll stop here because it’s safe; we’ll get robbed up ahead.” Beyond the headlights, the road was lost in dusk. This trip usually takes five hours, but this time it took seven, with all the stops and checkpoints along the way.
      Challenge 2: Across the river from Venezuela to Colombia

      Reaching the river, I noticed how things had changed since the last time I visited. There was no trace of the bottles with smuggled fuel, barrels, guards or even containers over the boats. In fact, there weren’t even that many boats, just the one, small and light, pushed by a man with a wooden stick through muddy waters. I was the only passenger.

      The paracos (Colombian paramilitaries) were in a good mood. Their logic is simple: if Maduro opened the border, lots of people would try to cross, but since many couldn’t go through the bridge due to the expensive bribes demanded by the Venezuelan National Guard and immigration agents, this would be a good day for trafficking.

      The shortage of fuel in states like Tachira, Merida and Zulia destroyed their smuggling of incredibly cheap Venezuelan fuel to Colombia, and controlling the irregular crossings is now the most lucrative business. Guerrillas and paracos have been at it for a while, but now Venezuelan pro-Maduro colectivos, deployed in Tachira in February to repress protests, took over the human trafficking with gunfire, imposing a new criminal dynamic where, unlike Colombian paramilitaries, they assault and rob Venezuelan migrants.

      A woman arrives on a motorbike almost half an hour after me, and comes aboard. “Up there, they’re charging people with large suitcases between 15,000 and 20,000 pesos. It’s going to be really hard to cross today. People will grow tired, and eventually they’ll come here. They’re scared because they’ve heard stories, but everything’s faster here.”

      Her reasoning is that of someone who has grown accustomed to human trafficking, who uses these crossings every day. Perhaps she’s missing the fact that, in such a critical situation as Venezuela’s in 2019, most people can no longer pay to cross illegally and, if they have some money, they’d rather use it to bribe their way through the bridge. The binational Unión bridge, 60 km from Cucuta, isn’t that violent, making it the preferred road for families, pregnant women and the elderly.

      Coyotes get three more people on the boat, the boatman sails into the river, turns on the rudimentary diesel engine and, in a few minutes, we’re on the other side. It’s not dawn yet and I’m certain this is going to be a very long day.

      “I hope they remove those containers from the border,” an old man coming from Trujillo with a prescription for insulin tells me. “I’m sure they’ve started already.” After the failed attempt to deliver humanitarian aid in February, the crossing through the bridges was restricted to all pedestrians and only in a few exceptions a medical patient could be let through (after paying the bribe). The rest still languishes on the Colombian side.
      Challenge 3: Joining the Cucuta crowd

      I finally reach Cucuta and six hours later, mid-afternoon, I meet with American journalist Joshua Collins at the Simón Bolívar bridge. According to local news, about 70,000 people are crossing it this Saturday alone.

      The difference with what I saw last time, reporting the Venezuela Live Aid concert, is astounding: the mass of Venezuelans lifts a cloud that covers everything with a yellowish, dirty and pale nimbus. The scorching desert sunlight makes everyone bow their heads while they push each other, crossing from one side to the other. There’s a stagnant, bitter smell in the air, a kind of musk made of filth, moisture and sweat.

      Joshua points to 20 children running barefoot and shirtless after cabs and vehicles. “Those kids wait here every day for people who want to cross in or out with packs of food and merchandise. They load it all on their shoulders with straps on around their heads.” These children, who should be in school or playing with their friends, are the most active carriers nowadays, working for paramilitaries and colectivos.

      The market (where you can buy and sell whatever you can think of) seems relegated to the background: what most people want right now is to cross, buy food and return before nightfall. The crowd writhes and merges. People shout and fight, frustrated, angry and ashamed. The Colombian police tries to help, but people move how they can, where they can. It’s unstoppable.

      The deepening of the complex humanitarian crisis in the west, plus the permanent shortage of gasoline, have impoverished migrants to a dangerous degree of vulnerability. Those who simply want to reach the border face obstacles like the absence of safe transportation and well-defined enemies, such as the human trafficking networks or the pro-Maduro criminal gangs controlling the roads now. The fear of armed violence in irregular crossings and the oppressive tendencies of the people controlling them, as well as the growing xenophobia of neighboring countries towards refugees, should be making many migrants wonder whether traveling on foot is a good idea at all.

      Although the border’s now open, the regime’s walls grow thicker for the poor. This might translate into new internal migrations within Venezuela toward areas less affected by the collapse of services, such as Caracas or the eastern part of the country, and perhaps the emergence of poor and illegal settlements in those forgotten lands where neither Maduro’s regime, nor Iván Duque’s government hold any jurisdiction.

      For now, who knows what’s going to happen? The sun sets over the border and a dense cloud of dust covers all of us.

      https://www.caracaschronicles.com/2019/06/11/leaving-home-through-a-darkened-border

  • Chaires de recherche : où sont les femmes ?
    Thomas Dufour, La Presse, le 21 août 2018
    http://plus.lapresse.ca/screens/80b7d0af-b131-4d0b-ae7f-a09c8a604402__7C___0.html

    En décembre 2019, plusieurs universités québécoises pourraient perdre une partie du financement versé par le gouvernement fédéral à leurs chaires de recherche du Canada (CRC) si elles n’augmentent pas le nombre de femmes titulaires. À moins d’un an et demi de la date butoir, 12 institutions québécoises sur 18 n’ont pas encore atteint leur cible.

    En 2009, le gouvernement fédéral sonne l’alarme : les chaires de recherche du Canada (CRC) manquent de femmes, de personnes autochtones, de personnes handicapées et de membres des minorités visibles à leur tête.

    Les universités canadiennes se dotent alors de cibles à atteindre pour chaque groupe. À partir de 2012, elles doivent rendre compte annuellement de leur progression.

    Puis, en mai 2017, le programme des chaires de recherche du Canada lance un ultimatum aux universités : elles devront atteindre les cibles, notamment de représentativité hommes-femmes, d’ici décembre 2019, sans quoi elles perdront une partie de leur financement.

    Le programme de chaires de recherche impose alors une série de mesures aux universités : ces dernières doivent publier leurs données sur le nombre de femmes titulaires de CRC, mettre sur pied un plan d’action afin d’atteindre leurs objectifs, offrir de la formation au personnel et revoir le processus de sélection des candidats, entre autres.

    Si les cibles ne sont pas respectées à la fin de l’année 2019, le gouvernement fédéral arrêtera d’évaluer les candidatures de titulaires de CRC présentées depuis l’automne 2017, selon le conseiller en communications du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada Jai Aggarwal. Ce faisant, les chaires arrivées à échéance ne seront pas renouvelées, et les universités qui accusent du retard perdront du financement.

    À titre d’exemple, le programme des chaires de recherche du Canada a versé 38,7 millions de dollars aux CRC québécoises à l’automne 2017. Pour le Canada en entier, le budget est d’environ 265 millions par an.

    En compilant les données des CRC, La Presse a pu remarquer que les femmes étaient peu présentes dans plusieurs institutions et domaines au Québec.

    L’Université McGill est la seule institution de grande taille à atteindre sa cible. L’Université de Montréal et l’Université Laval accusent des retards importants.

    Les chaires de recherche du Canada sont issues d’un programme fédéral créé en 2000 pour encourager la recherche au pays. Les candidats au poste de titulaire sont choisis par les universités avant d’être approuvés par un comité d’évaluation des chaires de recherche du Canada. Les CRC représentent plus du tiers de toutes les chaires de recherche des universités québécoises.

    À la naissance du programme, les universités choisissaient un chercheur sans qu’ait lieu d’appel de candidatures. « Ce qu’on voit, c’est que dans l’informel, les femmes étaient désavantagées par rapport aux hommes », expose le professeur titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les transformations de la communication savante à l’Université de Montréal, Vincent Larivière.

    Depuis quelques années, les universités organisent des concours internes afin de choisir un candidat ou une candidate. Cette façon de faire permet de faire émerger plus de femmes, mais certaines universités ont adopté la méthode tardivement.

    Depuis le début des années 2000, le taux de réussite des femmes est le même que celui des hommes devant le comité des chaires de recherche. Cependant, les chercheuses sont moins nombreuses à être proposées par les universités à l’issue des processus de sélection.

    Les CRC se divisent en trois catégories de recherche : les sciences naturelles et le génie ; la santé ; et les sciences humaines. La représentation des femmes n’est pas la même pour tous ces domaines.

    Les cibles à atteindre imposées par le fédéral pour se rapprocher de la parité ne sont pas choisies arbitrairement : elles sont calculées par rapport au nombre de femmes demandant des subventions auprès de trois organismes fédéraux, l’un pour chaque domaine. Pour les sciences naturelles et le génie : 21 % des demandes de subvention proviennent des femmes ; pour les sciences de la santé, c’est 35 % ; et pour les sciences humaines : 45 %.

    Si une université n’a que des chaires dans le domaine de la santé, sa cible sera de 35 %. Par contre, lorsque les trois catégories sont impliquées, la cible représente une moyenne entre les proportions de femmes dans les différents domaines en fonction de leur importance dans l’établissement.

    La moyenne de titulaires femmes au Québec est de 28,36 %, légèrement sous la moyenne canadienne à 30,64 %.

    Les cibles des chaires de recherche du Canada prennent uniquement en compte le nombre global de femmes indépendamment du domaine. Cette façon d’établir les objectifs ne permet pas de voir quels sont les domaines les moins paritaires au sein d’une université.

    À titre d’exemple, à l’Université Laval, 25 % des titulaires de chaire sont des femmes. Par contre, pour les sciences naturelles et le génie, ce pourcentage chute à 11,54 %. C’est pourquoi ce tableau inclut les différents champs de recherche.

    Depuis 2017, toutes les universités ont un plan d’action. Mais certaines universités ont commencé à prendre des mesures bien avant. C’est le cas de l’Université McGill, qui a augmenté la proportion de femmes de près de 73 % en 10 ans, dépassant ainsi la cible de 18 %.

    « On a vraiment fait un effort pour mettre beaucoup de lumières sur les questions d’équité, de diversité et d’inclusion depuis quatre ans », affirme la vice-principale adjointe (politiques, procédures et équité) de l’Université McGill, Angela Campbell.

    « Ça prend une réelle volonté. Quand il y a des départements ou des facultés qui ne veulent rien savoir, il ne se passe rien. Ils vont toujours trouver : “Ah ! vous avez engagé une femme. Donc nous, on est corrects, on va pouvoir engager un homme” », expose la titulaire de la Chaire pour les femmes en sciences et en génie au Québec à l’Université de Sherbrooke, Ève Langelier.
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    La performance des 18 universités québécoises

    Sciences naturelles et génie

    Le domaine des sciences naturelles et du génie est celui qui peine le plus à recruter des femmes, ce qui explique le seuil d’équité plus bas à 21 %. Le bassin pour recruter des femmes est plus bas. Selon des statistiques compilées par La Presse, les femmes représentent 17,23 % des professeurs en sciences naturelles et en génie. Même si les données sont globalement assez faibles, certaines universités sont loin derrière les autres.

    Sciences de la santé

    L’Université de Montréal est l’établissement qui accuse le retard le plus important dans ce domaine. « En 2016, quand j’avais vu ça, c’est un écart qui m’avait frappée. C’était troublant », expose la vice-rectrice à la recherche à l’Université de Montréal, Marie-Josée Hébert. Pour le domaine de la médecine, qui représente la majorité des chaires en sciences de la santé, la parité est atteinte dans la pratique clinique mais pas dans la recherche, explique toutefois Vincent Larivière, professeur à l’Université de Montréal.

    Sciences humaines

    Le domaine des sciences humaines est celui où les universités se rapprochent le plus de la parité. Les universités où la proportion de femmes titulaires est faible dans ce domaine ne possèdent pas beaucoup de chaires, ce qui rend cet écart plus facile à combler. Le nombre d’étudiantes et de professeures est aussi plus élevé dans ce domaine.
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    Les universités confiantes d’atteindre les cibles

    À 15 mois de la date butoir, les universités qui accumulent le plus de retard croient tout de même qu’elles pourront atteindre leurs cibles avant la fin de l’année 2019. Selon la vice-rectrice à la recherche à l’Université de Montréal, Marie-Josée Hébert, l’institution dépassera ses cibles en avril prochain, si le programme de chaires de recherche du Canada accepte ses nominations.

    L’Université Laval croit elle aussi pouvoir rattraper son retard. Les neuf postes de titulaires de CRC à combler en 2019 seront exclusivement proposés à des membres des groupes sous-représentés, soit les femmes, les personnes handicapées, les autochtones et les minorités visibles.

    Ces deux universités reconnaissent qu’elles ont du travail à faire. « Ça nous a frappés nous aussi. Nos statistiques qui venaient du secrétariat étaient rentrées en février 2016 et on s’était rendu compte qu’on n’avait pas la progression qu’on souhaitait », explique Marie-Josée Hébert.

    Son homologue de l’Université Laval, Eugénie Brouillet, a fait les mêmes constats. « Depuis que la dernière direction est entrée en fonction, il y a un an, on s’est rendu compte qu’on avait des efforts à faire », souligne-t-elle.

    Du progrès

    La proportion de femmes dans les chaires de recherche du Canada au Québec a augmenté de près de 8 % depuis 2010. Ce progrès est dû à la série de mesures entreprises par les universités à la demande des chaires de recherche du Canada.

    « Atteindre l’équité et la diversité en recherche n’est pas juste une question de quotas. Il s’agit de mettre en place une infrastructure institutionnelle visant à lever les barrières discriminatoires », affirme Tania Saba, titulaire de la Chaire BMO en diversité et gouvernance de l’Université de Montréal.

    En 2017, les méthodes de sélection des candidats pour les CRC ont changé. Les universités doivent maintenant offrir des formations aux personnes impliquées dans les processus de recrutement afin que ces derniers soient sensibilisés par rapport aux biais inconscients lors de la sélection de candidats.

    Un titulaire de chaire ne peut désormais être renouvelé dans ses fonctions qu’une seule fois. Cette décision du programme des chaires de recherche du Canada permet une plus grande diversité des titulaires.

    « Il y a des choses positives qui se passent. C’est très contraignant [des cibles] pour les universités, on leur impose des choses. Mais ça fait avancer les choses », exprime la chercheuse Ève Langelier.

    Le problème pour certains domaines est le manque de professeures pouvant devenir titulaires. « Pour atteindre la parité ou la bonne représentation en recherche, il faut d’abord l’atteindre au sein du corps professoral », affirme Tania Saba.

    Si les femmes sont majoritaires dans la population étudiante, elles sont minoritaires chez les professeures et encore moins présentes en recherche. « On appelle ça le pipeline qui fuit. Plus tu augmentes dans la progression en carrière, plus tu perds des femmes », explique le professeur titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les transformations de la communication savante à l’Université de Montréal, Vincent Larivière.

    L’excellence intacte

    Si les universités sont en train de développer des structures pour intégrer plus de femmes, l’excellence des candidatures reste toujours le critère principal dans la sélection. « Quand on a mis en place ces quotas-là, on n’a pas eu de misère à trouver des femmes qui étaient excellentes », remarque Vincent Larivière.

    « On ne laisse pas tomber les critères d’excellence, mais il n’y a pas un seul moyen pour mesurer l’excellence. À travers les bourses, les publications, les chaires, est-ce que c’est la seule façon de mesurer du potentiel d’excellence ? », se questionne Tania Saba. Cette dernière croit que la quantité des publications ne devrait pas prévaloir sur la qualité.

    Dans les faits, les femmes s’impliquent plus dans les programmes de premier cycle. « Elles vont donner beaucoup pour faire rouler le programme de bac tandis que les hommes vont se donner plus sur les études graduées, plus sur la recherche. Et qu’est-ce qui est valorisé : c’est la recherche. », dit Ève Langelier.

    Une carrière difficile

    « Il reste deux endroits difficiles [pour les femmes] : l’université et les chantiers de construction. Mais les chantiers de construction, je pense que c’est plus positif que les femmes profs. Elles doivent faire leur place en arrivant, mais après ça, c’est correct », expose Ève Langelier.

    La chaire dont Mme Langelier est titulaire se penche sur la sous-représentation féminine dans le domaine des sciences et du génie. « Quand tu arrives à une table, c’est impressionnant la première fois, tu t’assois pis il y a 30 hommes, plus vieux que toi. C’est intimidant », raconte celle qui a une formation en génie.

    Les raisons qui expliquent le faible nombre de femmes en sciences sont nombreuses. Souvent, un double standard est en jeu. « Dans le domaine des sciences, le fait d’avoir des enfants pour un homme, ça va être un gain de crédibilité et de sérieux. Dans le cas des femmes, c’est associé à un déclin, à la réduction de la visibilité et de la production », relate Vincent Larivière.

    « Les jeunes, tu leur demandes de dessiner un scientifique, la plupart vont dessiner un homme, blanc, vieux, avec des lunettes et des cheveux blancs, avec un sarrau. Si tu vois ça et que tu es une petite fille, tu te dis : “Ce n’est pas pour moi” », décrit Ève Langelier.

    #Femmes #Discrimination #Recherche #Université #Canada

  • SLĀV : Le bilan de Marilou Craft
    Marilou Craft, Urbania, le 3 juillet 2018
    https://urbania.ca/article/slav-bilan-de-marilou-craft

    Une affaire à Montréal qui rappelle celle de #Exhibit_B à Paris en 2014
    https://seenthis.net/messages/317221

    #Slav #Noirs #racisme #invisibilisation #antiracisme #Privilège_blanc #Spectacle #Musique #Chants_d'esclaves #Montréal #Québec #Canada

    NB : cette même semaine à Montréal sort le dernier film de #Denys_Arcand La chute de l’empire américain. J’avais perdu de vue ce que faisait ce réalisateur québécois et je ne savais pas qu’il était devenu un vieux réac, populiste, sexiste et, donc, raciste, avec un film bourré de clichés de la première jusqu’à la dernière image... à gerber.

  • Barrette accusé de nourrir les préjugés anti-autochtones
    Lisa-Marie Gervais, Le Devoir, le 21 juin 2018
    https://www.ledevoir.com/societe/530813/autochtones-barrette-accuse-de-nourrir-les-prejuges

    Ellen Gabriel, leader de la communauté mohawk, n’a pas mâché ses mots, qualifiant de « racistes » les propos de M. Barrette. « C’est du racisme et du colonialisme à son meilleur, a-t-elle lancé. Et [jeudi] c’est la Journée nationale des peuples autochtones. Ça montre ses vraies couleurs et son niveau d’ignorance du sujet. »

    Des chefs autochtones accusent Barrette d’entretenir les préjugés
    Radio Canada, le 21 juin 2018
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1108394/avions-ambulances-ministre-barrette-prejuges-autochtones

    Tunu Napartuk demande la démission de Gaétan Barrette, estimant qu’un ministre « ne devrait pas dire ce genre de choses, ni même les penser ».

    Suite de l’affaire de la séparation des enfants Inuits de leurs parents lors de leur évacuation médicale par avion :
    https://seenthis.net/messages/662802
    https://seenthis.net/messages/695159

    #Canada #Québec #Médecine #Soins #avion-hôpital #Autochtones #Inuit #Enfants #Discriminations #Racisme #Colonialisme #ça_continue... #TiensMaMain

  • La tombe de Téta
    Yara El-Ghadban, La Presse, le 16 mai 2018
    http://plus.lapresse.ca/screens/98418a2f-669a-44e4-9815-d2b1ebb22e4e__7C___0.html

    Téta n’a jamais voulu quitter des yeux le lieu qui l’a abritée depuis son déracinement. Même lorsque son fils, mon père, lui a offert un appartement, elle a insisté qu’il soit avec vue sur le camp. Elle est décédée dans son lit, entourée de cinq générations de réfugiés et d’enfants de réfugiés.

    #Palestine #Nakba #Yara_El-Ghadban #Burj-Al-Barajneh #Liban #Réfugiés

  • Je ne fais pas une vraie #dépression - La Presse+
    http://plus.lapresse.ca/screens/ffe9fb3b-f2fb-4329-bda8-df82f94ec613__7C___0.html

    Je me permets un parallèle, pour reprendre une question à laquelle on a beaucoup réfléchi, collectivement, récemment : un peu comme le système de justice persiste à juger les agressions de nature sexuelle avec les mêmes critères et procédures que les autres crimes en dépit du caractère visiblement inique de ces méthodes (où l’accusé peut rester confortablement assis dans son box pendant qu’on crucifie les victimes devant le tribunal), le monde du travail continue souvent à jauger la maladie mentale à travers un filtre qui ne lui convient pas : celui des maladies physiques. Je disais tout à l’heure que j’avais le cerveau foulé, c’était la meilleure métaphore que j’aie pu trouver et elle dénote bien notre façon de voir à tous.

    En réalité, si mon cerveau était foulé comme une cheville, il serait plus facile de mettre une date sur mon retour au travail et de mesurer adéquatement mon degré d’invalidité.

    Mon processus de guérison progresserait graduellement et ne serait pas affecté par le fait que le reste de ma vie soit en train de s’écrouler. Il n’y aurait ni rechutes ni faux espoirs. Mais ce n’est pas comme ça que la dépression en particulier fonctionne. Elle ne m’empêche pas de parler. Elle ne m’empêche pas d’avoir de bonnes journées. Elle ne m’empêche pas de désirer réellement m’en sortir et d’avoir parfois envie de revivre et de voir du monde. Sauf qu’à chaque fois, elle trouve le moyen de revenir à la charge et de me tuer.

    • Ils ont aussi utilisé ce nouveau truc qui consiste à éplucher les pages Facebook et Instagram de l’assuré afin de démontrer, preuves à l’appui, en cas de poursuite, qu’il n’est pas dépressif : « Regardez, sur cette photo-là, il sourit ; sur celle-là, il s’occupe de ses enfants et semble tout joyeux, sur cette autre-là, il fait du jogging par - 35 °C… Est-ce bien là le comportement d’un dépressif, votre honneur ? »

      Moi c’est plutôt FB qui me rendrait dépressif.

      Chemin faisant, je me suis mis vraiment en colère, mais ne vous inquiétez pas pour moi : être en maudit m’aide à passer au travers.

      La colère pour lutter contre la dépression ! ouais ça marche, avec une saine colère (c’est pas les sujets qui manque) Parfois ça me boost.

  • L’Université de Montréal fait son mea culpa - La Presse+

    http://plus.lapresse.ca/screens/00903a61-9d83-46cb-81fc-14825eeb8083__7C___0.html

    Signalé par Elisabeth Vallet sur FB. SUite d’une histoire que j’ai suivi de loin.

    Relations professeurs-étudiantes
    L’Université de Montréal fait son mea culpa

    L’Université de Montréal reconnaît avoir toléré, faute de balises adéquates, des comportements « inacceptables » du professeur Jean Larose, parti à la retraite en 2011 à la suite d’une plainte pour attouchements et harcèlement sexuels qui a été rejetée. Un cas qui illustre, selon le recteur, les limites d’un processus disciplinaire « long, opaque, complexe », qui doit être changé.

    Une enquête de Rima Elkouri

    Des comportements « inacceptables » reprochés à Jean Larose
    Rima Elkouri La Presse

    Allégations d’abus de pouvoir, d’inconduites sexuelles et de conflit d’intérêts… Quatre ex-étudiantes ont raconté à La Presse avoir subi ou été témoins de comportements inacceptables du professeur honoraire de l’Université de Montréal Jean Larose, parti à la retraite en 2011 à la suite d’une plainte qui n’a mené à aucune sanction.

    #harcèlement_sexuel

  • Le pH monte dans les rivières
    Mathieu Perreault, La Presse, Janvier 2018
    http://plus.lapresse.ca/screens/f79dd7ae-3e06-4a90-9919-0823f7276b58__7C___0.html

    Article original :

    Freshwater salinization syndrome on a continental scale.
    Kaushal SS, Likens GE, Pace ML, Utz RM, Haq S, Gorman J, Grese M.
    Proc. Natl. Acad. Sci. USA 115:E574-E583 (2018)
    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29311318

    #Rivières #Pollution #pH #acidification #salinisation #alcalinisation #océans #dérèglement_climatique #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #Anthropocène #capitalocène

    Ajouter à la compilation :
    https://seenthis.net/messages/499739

  • « #New_Moon » backstage (revue de presse)
    http://www.davduf.net/spip.php?page=article&id_article=1737

    « New Moon, café de nuit joyeux » (Tentative d’épuisement du 66 rue Pigalle et de sa succursale au 9 de la place du même nom.) Le Seuil, 2017 LIBÉRATION, « Un cabaret survolté », Claire Devarrieux (20 sept. 2017) : « On chine, on cherche, on trouve, on transmet. » Ecrivain et ferrailleur, même devise. La nostalgie que pratique David Dufresne est une nostalgie active, ouverte sur l’avenir. Lorsque les excavatrices entrent dans la danse, en 2004, une dizaine d’années après la fermeture du New Moon, il (...)

    Biblio & Filmo Graphie

    / #Revue_de_presse, New Moon, Une

    #Biblio_&_Filmo_Graphie
    "http://next.liberation.fr/livres/2017/09/20/new-moon-cabaret-survolte_1597709"
    "http://www.lemonde.fr/livres/article/2017/09/21/pigalle-by-night-suivez-le-guide-david-dufresne_5188864_3260.html"
    "https://www.franceculture.fr/emissions/le-reveil-culturel/david-dufresne-en-120-ans-le-new-moon-a-eu-enormement-de-vies-qg-des-i

    "
    "http://www.lautrequotidien.fr/abonnes/2017/10/2/david-dufresne-sest-veill-avec-la-nouvelle-lune"
    "http://www.nova.fr/podcast/nova-club/pigalle-la-nuit-du-jazz-au-punk"
    "http://www.mouvement.net/teteatete/entretiens/david-dufresne"
    "https://www.franceinter.fr/emissions/popopop/popopop-12-septembre-2017"
    "http://www.novaplanet.com/novamag/80766/david-dufresne-le-new-moon-dans-les-80-s-ca-symbolisait-la-resistance-au"
    "http://digitfanzine.chez.com/digit.html"
    "http://plus.lapresse.ca/screens/6b790349-8e47-4194-8834-47651f740858|_0.html"
    "https://www.24heures.ch/culture/culture/Dans-la-lumiere-morte-du-New-Moon-tout-Pigalle-revient-a-la-vie/story/28200401"
    "http://www.brain-magazine.fr/article/brainorama/40538-David-Dufresne-Dans-les-annees-80-Pigalle-ce-netait-pas-tout-a-"
    "http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/livres/livre-new-moon-cafe-de-nuit-joyeux-quand-pigalle-se-la-jouait-rock-05-10-"
    "http://www.livreshebdo.fr/article/66-rue-pigalle"
    "http://www.telerama.fr/sortir/plongee-vaporeuse-dans-les-dernieres-heures-du-pigalle-underground,n5235330"

  • Loin de le limiter, le mot racisé nourrit le débat - La Presse+
    http://plus.lapresse.ca/screens/34b0bfa8-d30d-458a-9ef6-9432ba4c1093%7C_0.html

    Je comprends aisément que l’émergence de tout nouveau concept sociologique vienne avec son lot de questionnements, voire d’incompréhension. Je me souviens d’avoir eu moi-même une réaction de rejet la première fois que j’ai entendu ce mot. En effet, quand on s’évertue à déconstruire et rejeter le concept de « race », le mot racisé peut d’abord apparaître comme une concession aux catégorisations que l’on combat. Néanmoins, en dépassant ses a priori et en s’intéressant aux origines du concept, il est possible de mesurer son utilité et sa puissance pour élever le débat.

    Au sens biologique, les races n’existent pas. Au sens sociologique, les races sont construites par le racisme. Le racisme est un ensemble de mécanismes sociaux qui créent ou perpétuent des inégalités sur la base de la racialisation des groupes, favorisant le « privilégié » et défavorisant le « racisé ».

    La racialisation consiste à attribuer des caractéristiques négatives à des individus en raison de leur appartenance réelle ou supposée à un groupe perçu comme autre.

    La racialisation d’un groupe peut se faire sur la base d’une couleur, d’une origine, d’une religion, d’une langue, etc. Ainsi, une personne racisée, c’est-à-dire faisant l’objet d’une racialisation, est une personne appartenant à un groupe pénalisé.

    #race #racisme #discrimination #vocabulaire

    • Marie-France Bazzo a raison d’affirmer que le choix des mots est important dans un débat. Prenons l’exemple de l’expression « personne de couleur », qui fait malheureusement partie du langage courant. Cette expression fait référence à toute personne dont la couleur n’est pas « blanche ». Le « blanc » ne serait-il pas une couleur ? En fait cette expression octroie aux personnes « blanches » le privilège d’être normales ou neutres, bref de définir la norme.

      Le même raisonnement s’applique à l’expression « minorité visible ». La majorité serait-elle invisible ? Non, là encore, elle serait juste normale. Et les minorités seraient visibles par rapport à la norme. Encore une fois, les mots qui se sont imposés dans le vocabulaire courant et que l’on a tendance à tenir pour acquis catégorisent les citoyens en « norme » et « hors norme ».

      De tous les termes disponibles, le mot racisé est de loin le plus raffiné puisqu’il a vocation à être temporaire. Le racisé n’existe tout simplement pas sans racisme. Le jour où le racisme disparaît, la catégorie « racisé » disparaît elle aussi. À l’inverse, les catégories « personne de couleur » ou « minorité visible » continueront à nous diviser même si nous devenons égaux dans les faits.

    • Es-tu musulman ? Fais-tu le ramadan ? Que penses-tu des femmes voilées ? » C’est le genre de questions qu’on a posées à Mostafa lors d’une entrevue, au lieu de l’interroger sur ses compétences.

      Quand mon pote Chihab cherche un appartement sur les sites de petites annonces, on lui pose les mêmes.