• Le poison de la guerre coule toujours à Verdun (v Anne Légier-Desgranges)
    http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2014/01/20/le-poison-de-la-guerre-coule-toujours-a-verdun_4348426_3208.html?fb_action_i

    Raffa

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    12 minutes ago

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    Régulièrement, les habitants sont confrontés à des problèmes de pollution. A l’automne 2012, l’eau potable de plus de 500 communes du Nord et du Pas-de-Calais a ainsi été déclarée impropre à la consommation, en raison d’un taux anormalement élevé de perchlorate d’ammonium. Plus de 400 d’entre elles sont encore soumises à des restrictions d’usage. Les autorités sanitaires restent vagues sur les origines de la pollution, mais la cartographie des sites touchés correspond à celle des plus rudes combats. Pour les maires concernés, il n’y a aucun doute sur les causes.

    Environ 15 % des milliards d’obus utilisés pendant le conflit n’ont pas explosé ; une (...)

  • Le poison de la #guerre coule toujours à #Verdun
    http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2014/01/20/le-poison-de-la-guerre-coule-toujours-a-verdun_4348426_3208.html

    Situé à quelques kilomètres de Verdun, l’endroit semble un bout de toundra transporté dans l’est de la France. Quelques pauvres lichens, quelques mousses rabougries s’accrochent au sol quand, tout autour, la forêt lance vers le ciel ses multiples essences. La clairière a un surnom, bien connu des agents forestiers et des chasseurs qui venaient pique-niquer là depuis des générations : la « place à gaz ».

    Rares sont ceux qui connaissaient encore la raison de cette toponymie. Sur ce site, après l’armistice, furent transportés puis neutralisés des centaines de milliers d’obus non explosés sur les champs de bataille environnants. Quelque 200 000 de ces munitions appartenaient à l’arsenal chimique dont la première guerre mondiale fut le triste laboratoire.

    La terre garde les séquelles de cette opération. En 2004, trois chercheurs, deux Allemands de l’université Johannes-Gutenberg de Mayence, Tobias Bausinger et Johannes Preuss, et un Français de l’Office national des forêts, Eric Bonnaire, ont entrepris une analyse du terrain. Publiée en 2007, leur étude est édifiante. Le sol regorge de métaux lourds (cuivre, plomb, zinc) mais surtout d’arsenic et de perchlorate d’ammonium, qui étaient utilisés comme détonateurs des obus. La concentration d’arsenic est ainsi 1 000 à 10 000 fois plus élevée que dans le milieu naturel. Le sol est à ce point pollué et acide que seules trois plantes (Holcus lanatus, Pohlia nutans et Cladonia fimbriata) parviennent à y survivre. Finalement, les autorités françaises ont décidé en 2005 de grillager le lieu, puis, en 2012, d’en interdire formellement l’accès.

    #armes_chimiques #pollution