• Diantre, il y aurait trop d’inégalités ! A Davos, les riches jouent à se faire peur - Le nouvel Observateur
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/01/21/diantre-y-aurait-trop-dinegalites-a-davos-les-riches-jouent-a-faire

    Pour certains grands de ce monde réunis en Suisse à partir de mercredi, ça semble être un scoop : les inégalités qui se creusent partout ou presque, en fait, c’est pas génial pour eux non plus.

    Dans la station suisse de Davos, quatre jours par an, dirigeants économiques et politiques, économistes et associatifs du monde entier se réunissent pour, officiellement, « améliorer l’état du monde ». Cette année, ça commence mercredi.

    Evidemment, il s’agit avant tout de « réseauter », mais comme le dit [abonnés] Gérard Mestrallet, PDG de GDF-Suez, au Monde :

    « A Davos, on prend la température du monde, au-delà du monde des affaires. On a là la pensée unique mondiale, on apprend quelles sont les préoccupations du moment dans ce microcosme global. »

    Une semaine plus tôt, le Forum économique mondial (FEM), organisateur de ce raout au droit d’entrée hors de prix, publie un rapport sur les risques pour le monde dans les années à venir, élaboré par plus de 700 experts mondiaux. Sous-entendu : messieurs – il n’y a que 15% de femmes cette année malgré la mise en place de quotas –, voici sur quoi il va falloir plancher.

    Cette année [PDF], une illumination :

    « Le fossé persistant entre les revenus des citoyens les plus riches et ceux des plus pauvres est considéré comme le risque susceptible de provoquer les dégâts les plus graves dans le monde au cours de la prochaine décennie. »

    « Ni facteur de stabilité, ni durable »

    Diantre. Voilà qui n’est pas rien. L’élite économique mondiale est assez convaincue, dans l’ensemble, que les inégalités sont nécessaires pour récompenser le travail et l’innovation et participaient au progrès économique.

    Mais là, elle se demande si l’escroquerie ne va pas trop loin. Même le Fonds monétaire international (FMI) le dit, par la voix de Christine Lagarde :

    « Les dirigeants économiques et politiques du Forum économique mondial devront se souvenir que dans bien trop de pays, les bénéfices de la croissance ne profitent qu’à un nombre bien trop réduit de personnes. C’est une recette qui n’est ni facteur de stabilité, ni durable. »

    L’ONG Oxfam en a profité pour publier un rapport [PDF] dont ressort un chiffre effrayant : les 85 personnes les plus riches du monde selon Forbes possèdent autant d’argent – virtuel – que la moitié la plus pauvre du monde.

    Oxfam utilise une image frappante : l’équivalent de la richesse de 3,5 milliards d’individus tient sur un bus à impériale. En réalité, ces 85 là n’ont pas pris le bus depuis longtemps.
    Les inégalités se creusent partout ou presque

    Dans les pays les plus riches du monde, les inégalités n’ont jamais été aussi élevées, même dans ceux qui vont bien. L’Allemagne est plus riche que jamais, mais n’a jamais compté autant de pauvres. Même chose aux Etats-Unis, où le revenu médian baisse et où les 1% les plus riches ont confisqué 95% de la croissance post-crise, depuis 2009. Dans les pays de tradition égalitaire, comme la Suède et la Norvège, la part des revenus nationaux allant à ces mêmes 1% a augmenté de plus de 50% depuis 1980.

    Le constat est le même dans les pays à revenus intermédiaires, densément peuplés, comme l’Indonésie, la Chine ou le Nigéria. Les économies émergentes sont d’ailleurs celles avec les plus hauts niveaux d’inégalité, même si elles reculent au Brésil, au Mexique et en Argentine

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