le débat Troadec-Etcheverry sur l’écotaxe (ou pollutaxe)

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    • Sans vouloir faire de l’ironie facile sur les éleveurs FDSEA, je trouve malgré tout d’une profonde tristesse que leur révolte ne remette nullement en question l’#agro-industrie (indissociable de la #grande_distribution qui les pousse à s’endetter avec la complicité des #banques puis qui les sous-paie une fois que la #surproduction a fait chuter les cours) dont ils sont pourtant les premières victimes. Ça m’avait fait la même peine d’entendre Troadec (pourtant loin d’être idiot) défendre le #hors-sol en Bretagne
      http://seenthis.net/messages/210649#message210868

    • Plus généralement j’ai l’impression que les syndiqués FDSEA (je mets à part leur direction qui a d’autres vues et un confort financier sans commune mesure) ne peuvent envisager d’autre mode de production que celui qui prouve pourtant aujourd’hui son échec total. Alors que d’autres leur montrent qu’on peut faire autrement http://seenthis.net/messages/343972 c’est comme s’ils ne pouvaient pas admettre qu’on peut dépasser le XXème siècle et que ça ne veut pas dire retourner au XIXème.

    • En même temps ils ont investi des millions en matériel et en infrastructures, ils peuvent plus reculer. C’est ce qui les met dans la misère (remboursement dette) mais aussi leur patrimoine à léguer et/ou ce qui va les faire vivre à la retraite. Un peu la même situation que les taxis avec leur licence je trouve.

    • J’étais hier soir sur un barrage qui bloquait la voie express près de chez moi. Les éleveurs ont fait un barrage filtrant et contrôlé le contenu des camions frigorifiques. Un sur deux contenait une large part de viande sans mention d’origine ou d’origine étrangère, dont un camion entier de volaille des pays de l’est.
      Moi je ne m’étonne même pas que personne ne remette en cause le système. Mais ça me désole profondément.
      Tout à l’heure, le gouvernement va annoncer des mesures d’urgence mais ça va encore être une série de mesurettes et de rafistolages divers... Mais rien ne sera changé profondément. Jusqu’à la prochaine crise.

    • Je ne sais pas. Trop le nez dans le guidon ? Trop dociles ? Manque d’imagination ? Coincés entre leur malheur et leur rejet a priori de tout ce qui pourrait être alternatif ? Quand j’entends le président de la FDSEA dire « On est au bout d’un système économique mais je ne sais pas ce qu’on peut faire d’autre »... j’ai juste envie de lui parler de toutes les idées que j’ai dans la tête. Ils sont complètement ligotés par le système au point d’être incapables d’envisager autre chose. (Et à mon avis, l’autre chose passerait par du collectif de taille moyenne).

      Sinon, hier, je parlais avec un automobiliste dans un barrage. Il me disait que selon lui, la seule voie possible était celle de la permaculture et d’une agriculture totalement respectueuse des sols, de l’environnement, des humains... Et son commentaire sur la manif’ : « Comme pour les manifestations qui ont lieu à la fermeture des mines, c’est le cri d’agonie du monstre juste avant la fin ».

    • mais quand par exemple ils entendent des gens de la conf qui disent qu’en adaptant leur ferme ils arrivent à faire vivre une personne de plus tout en produisant moins de volumes, ça leur parle pas ?

      Le problème, c’est que pour les élus de la FNSEA, écouter les gens de la conf’... c’est carrément se désavouer soi-même... reconnaître qu’ils ont raison, alors là... Ce n’est même pas envisageable. (C’est très con, si tu veux mon avis.)

  • Ethnorégionalisme et ultralibéralisme | #Françoise_Morvan
    http://francoisemorvan.com/ethnoregionalisme-et-ultraliberalisme

    « #Ethnorégionalisme et #ultralibéralisme : la Bretagne pour laboratoire », tel était le sujet de la conférence qui m’était demandée. Elle a été suivie d’un débat avec la salle, puis, le lendemain, d’un débat avec d’autres invités, dont #Éric_Fraj, professeur et chanteur de langue d’oc, au cours des « #journées_iconoclastes » organisées par la CNT à #Toulouse. Le débat était très intéressant et il est intéressant de noter que le débat impossible en Bretagne peut avoir lieu en des endroits où se rencontrent des situations à divers égards assez semblables.

    • #langues_sans_frontières

      « Quel bénéfice de récupération sociale peut-on espérer du fait d’enseigner une langue artificielle en vase clos ? Et qu’est-ce qui est finalement visé : l’instauration d’un idiome propre à quelques happy few (fussent-ils quelques milliers), l’établissement arbitraire d’une novlangue de l’entre-soi occitaniste, ou la revivification d’une langue historique et populaire, mal en point, certes, mais encore réellement existante ? »

      En Bretagne, la question ne se pose plus : sous la direction de Lena Louarn et de l’Office de la langue bretonne, le ministère de la novlangue impose sa loi. Et les militants de s’en féliciter. L’un d’eux me disait qu’on parlerait enfin un bon breton quand le dernier paysan bretonnant aurait disparu.

      Quelle horreur. #élitisme #hors-sol

      « Mes pérégrinations de chanteur et de professeur de langue d’oc m’ont mené en mains lieux d’enseignement de notre langue : j’ai souvent pu y constater que je ne comprenais rien, ou peu, aux questions de certains élèves tellement la prononciation était défaillante ; que l’enseignant ne reprenait pas les erreurs pour les rectifier ; que le professeur lui-même — pourtant titulaire d’un CAPES d’occitan — ne maîtrisait pas vraiment la langue, au point de faire des fautes d’accord grossières, basiques… »
      En Bretagne, on forme en six mois des instituteurs pour enseigner le breton surunifié, prononcé avec l’accent français, à la mode de Roparz Hemon.

      http://seenthis.net/messages/194392

      Or, voilà qu’en juin 2013, le lobby patronal breton fédéré par l’Institut de Locarn décide de ne pas payer l’écotaxe : destructions de portiques écotaxe, manifestations organisées par le lobby autonomiste en jonction avec le lobby patronal et transformées en manifestations identitaires avec bonnets rouges en acrylique et drapeaux noirs et blancs… Conclusion de cette pseudo-révolte des Bonnets rouges http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/070314/les-bonnets-rouges-une-double-manipulation : le Premier ministre accourt et promet un Pacte d’avenir pour la Bretagne, étrange prime à l’incivisme clôturant des actions qui, au total, auront coûté un milliard d’euros à l’État http://www.sudouest.fr/2015/02/20/transports-l-abandon-de-l-ecotaxe-coutera-pres-d-un-milliard-d-euros-a-l-et

      http://seenthis.net/messages/210649

  • Philippe Boula de Mareüil : « Les #accents participent à la richesse de notre #langue »
    http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/12/24/les-accents-participent-a-la-richesse-de-notre-langue_4545939_3246.html

    L’accent de #banlieue est l’un des plus stigmatisés, d’où le développement d’entreprises de « coaching » pour effacer une prononciation particulière que l’on relève chez certains jeunes de milieux défavorisés, vivant dans des cités de banlieues populaires. L’expression « accent de banlieue » vise une classe d’âge et une catégorie sociale précises. #Alain_Finkielkraut a récemment déploré cette façon de parler en ces termes : « Mes parents avaient un très fort accent, mais pas moi. Ce n’était pas possible que j’en aie un puisque j’étais né en #France. » Je m’inscris en faux par rapport à ce #raccourci simplificateur, qui ­concentre trop de #préjugés. »

  • Carhaix. Une rue portera le nom de Rémi Fraisse - Le Télégramme, quotidien de la Bretagne
    http://www.letelegramme.fr/bretagne/carhaix-une-rue-portera-le-nom-de-remi-fraisse-06-11-2014-10414734.php

    Sur proposition du maire, Christian Troadec, le conseil municipal de Carhaix se prononcera le lundi 17 novembre sur la dénomination d’une rue au nom de Rémi Fraisse.

    Par cet acte, l’équipe municipale souhaite « rendre hommage au manifestant et à l’étudiant pacifiste qui a perdu la vie lors de la manifestation contre le barrage de Sivens dans le Tarn ».

    La rue qui portera le nom de Rémi Fraisse est une voie communale reliant le terrain de rugby de Poulriou au pont de Poulriou. « Cette voie, située sur la zone de loisirs de Kerampuil, est un endroit fréquenté par la jeunesse, c’est un lieu de passage des festivaliers lors des Vieilles Charrues. Rémi Fraisse était un militant de leur génération », explique Christian Troadec.

    Les #bonnets_rouges par leur porte-parole Christian Troadec défendent une certaine forme d’agriculture #hors-sol, pour autant ce dernier n’aurait pas pris cette décision s’il avait été totalement inféodé à l’#agrobusiness et à la #FNSEA

  • « La fin de la paysannerie ? C’est ça l’avenir, mon gars. Faut pas rêver » | Rural rules
    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/rural-rules/2014/10/22/la-fin-de-la-paysannerie-cest-ca-lavenir-mon-gars-faut-pas-re

    Ce qu’il manque, je vais te dire : c’est une forme de bon sens. Comment dire mieux ? Avec la vache folle, c’était pareil : il devrait y avoir quelque chose de profondément enfoui qui te retienne de donner de la viande à bouffer à tes vaches, non ?

    Eh bien les semences, c’est pareil. Quelque chose devrait te retenir de faire confiance à des gars qui te vendent délibérément des graines stériles. Quelque chose devrait te retenir d’entasser 10 000 poulets dans des tunnels au néon farcis d’antibiotiques.

    Quelque chose devrait te retenir d’entasser mille vaches dans une stabulation entièrement mécanisée pour faire de l’électricité avec leur merde. Non ?

    Le bon sens...

    Toutes ces fermes vides, dans la vallée, elles avaient toutes trois ou quatre tas de fumiers répartis. Quand ça pleuvait, le lisier s’écoulait et fumait les entours. Mais maintenant, y a tellement de vaches dans les étables que ça déborde de fumier. Il faut le stocker dans des cuves, avec des systèmes de rigoles et de flux. Quand ça pleut : ça déborde. Ça part dans la rivière. Et ça dévaste tout.

    Et te voilà, paysan, à dévaster ce dont tu vis.

    Tu m’étonnes qu’ils raccrochent les gants, tous...

    Les invités sont partis. La pluie tombe serrée. Il est tard. Et la conversation commence à prendre une tournure annihilante.

    Elle est sans fin, la plainte des paysans. C’est devenu un combat. Tu te bas contre tes institutions. Tu te bas contre les fournisseurs. Tu te bas contre les vétérinaires. Tu te bas contre les idées reçues. Contre ton destin. Contre la fatalité.

    Depuis peu, tu te bas contre les consommateurs qui t’accablent de tous les maux, peu importe tes efforts et ta démarche.

    Dernière en date, tu te bats même contre les architectes des bâtiments de France, qui t’interdisent de construire une grange pour y stocker le foin afin que les touristes qui profitent de la vue depuis le château en ruine ne soient pas gênés par la présence notoire de la seule ferme encore en activité. Le maire, en lui notifiant le refus de permis de construire, a même qualifié la ferme de « verrue dans le paysage ».

    Sans fin.

    La nuit tombée, je repars au milieu des aboiements et d’un déluge de gouttes épaisses. Dans ma tête : des poignées de mains, des rires, et des conversations en boucle.

    Espoir. Désespoir.

    Je me redis que faire gaffe à ce qu’on mange, ce qu’on boit, et à quand on le consomme, c’est pas un luxe. C’est pas de la guimauve à hipsters. Pas une mode bobo.

    C’est une nécessité urgente et absolue.

    Pour le moment, les fermes sont vides, mais les terres sont là. Et puis le savoir faire. Il s’en faut de peu qu’il n’y ait plus que des friches, des serres et des champs sans limites. Regardez l’Espagne, si je mens. Les Pays-Bas. Ou ces régions d’Angleterre où la paysannerie n’est plus qu’un lointain souvenir.

    Tu manges mal. Tu dors mal. Tu vis mal. Au milieu de paysages désertés. Les terres se vident et les villes s’empilent.

    Partout dans le monde.

    Alors tant pis si de temps en temps, je ressasse la complainte des paysans. Ça secoue. Ça réveille. Ça recadre. Et puis, après tout : c’est bon, parfois, d’avoir des ennemis.

    Au moins, tu sais contre quoi tu te dresses.

    #paysannerie #écoumène #alimentation

    • Le pire, c’est les jeunes. Pas qu’ils soient mauvais en soi, les pauvres. Mais c’est sans fin. Ils arrivent, tout juste sortis de l’école, la tête fraîchement farcie, et se cognent de la paysannerie. Eux : ils veulent des hectares, du rendement, et un salaire. Le tout, tout de suite. Pour commencer. Ils ont la poitrine en avant, de l’énergie plein les bottes. Ils investissent, massivement, avec la bénédiction des banques et des institutions, dans des équipements qui rutilent.

      Et se lancent, tête baissée, pensant faire au mieux, dans une vie de solitude, de travail acharné et de remboursements.

      Alors le syndicalisme, tu parles... Quand tu passes ton temps à flipper pour ta propre survie...

      Petit à petit, les fermes ferment. Usure. Abandon. Retraite. Dépression. Ou « p’tit marteau » : liquidation. Ça se vide. Les jeunes arrivent. S’installent. Rachètent les terres de deux ou trois. Et ça repart. Pyramide. Jusqu’à ces abominations céréalières de plusieurs milliers d’hectares, qui bouffent allègrement les sols et paysages de Beauce, de Champagne ou du Berry.

      #agriculture_cyborg

    • Pour avoir côtoyé des apprentis pendant la formation agricole, effectivement ils passaient leur temps sur les ordinateurs à jouer à un jeu agricole, mais surtout à parler des marques et de cylindrées de tracteurs, d’équipement, etc. Pratiquement pas de discussions sur le vivant, en fait.

    • Il me semble que les parents ne s’en sortaient pas trop mal. De mémoire y avait un volailler-céréalier, et un arbo noisetiers/kiwis. Les autres je me souviens plus, mais je pense qu’ils parlaient tracteurs comme ils auraient pu parler voitures mais les tracteurs c’était plus concret pour eux ...

  • Suite du débat basque-breton sur les bonnets rouges, épinglé ici il y a un mois : http://seenthis.net/messages/210649.

    #Txetx poursuit ce qu’il a dit, en précisant que la souveraineté d’un territoire doit se faire à tout niveau, donc y compris alimentaire et écologique.

    Quelle #souveraineté ? | Enbata
    http://www.enbata.info/articles/quelle-souverainete

    Vivre, travailler et décider au pays est un mot d’ordre que je partage absolument. Mais pour devenir une réalité et pas un simple slogan, il ne peut se restreindre au seul champ politique et institutionnel. Dans un contexte de mondialisation néo-libérale et sur une planète dont nous avons dépassé les limites matérielles et écologiques, la souveraineté doit également se penser en termes économiques, alimentaires, sociaux, énergétiques. Un territoire majoritairement pétrolo-dépendant pour son agriculture, son économie, ses logements, ses transports, son aménagement du territoire fonce vers le même type de mur, de crise programmée que celle que nous avons décrit plus haut concernant le modèle agro-alimentaire breton. L’explosion programmée du prix du pétrole et des énergies fossiles dans leur ensemble, que nous allons connaître d’ici quelques années, conduira à la faillite tous les systèmes construits sur l’utilisation abondante d’une énergie aujourd’hui bon marché. Comme cela aurait dû être fait il y a vingt ans dans le cas du modèle agro-alimentaire breton, il faut construire les transitions et les alternatives à ce système pétrolo-dépendant dès aujourd’hui et cela dans tous les domaines.

    #bonnets-rouges #écotaxe #écologie #alimentation #agriculture

    • Même si elle était très mal ficelée, l’écotaxe s’inscrivait dans cette logique. La combattre au nom du caractère péninsulaire particulier de la Bretagne me semble aller contre la perspective de la souveraineté bretonne. Cela signifie en effet que le développement de la Bretagne doit continuer à dépendre de transports routiers bon marché en direction de Paris, de la France et de l’Europe. Demander la suppression de l’écotaxe me semble donc reposer sur des logiques du passé, des logiciels dépassés. Alors que la revendication abertzale que l’on retrouve présente dans le “Vivre, travailler et décider au pays” des Bonnets Rouges est particulièrement en phase avec le monde de demain. C’est un logiciel compatible avec les modèles de souveraineté alimentaire, de sobriété et d’autonomie énergétique, de relocalisation des productions et consommations, de circuits courts de distribution, d’aménagement du territoire priorisant la proximité, de qualité privilégiée sur la quantité. Ce sont là les seuls systèmes qui résisteront aux évolutions que nous allons connaître très vite. C’est pourquoi le combat abertzale, basque ou breton, est un combat d’avenir.

      voilà.
      et lien avec la #pollutaxe