[infokiosques.net]

https://infokiosques.net

  • Tyrannie de l’absence de structure, par Joreen Freeman (Le Monde diplomatique, janvier 2015)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2015/01/FREEMAN/51942

    L’espoir de créer des groupes dépourvus de structure ressemble donc à celui de disposer d’une information objective (…) ou d’évoluer dans une économie libre ; l’idée d’un groupe fonctionnant sur la base du « laisser-faire » semble aussi réaliste que celle d’une société organisée autour du même principe. L’ambition offre, dans les faits, un écran de fumée derrière lequel les puissants et les chanceux imposent leur hégémonie, que nul n’interroge. Cette domination prend d’autant plus facilement racine que l’ambition formelle de se départir des structures n’empêche pas leur apparition de manière informelle.

  • La répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation
    https://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=239

    Contrairement à l’impression première que l’on a, la conversation n’est pas une activité à laquelle on se livre spontanément ou inconsciemment. Il s’agit d’une activité structurée, ne serait-ce que par son ouverture, ses séquences et sa fermeture, et elle a besoin d’être gérée par les participant-e-s.

    Nous parlerons indifféremment de conversations, de dialogues ou de discussions pour faire référence à tout échange oral. Nous les caractériserons par le fait qu’aucun scénario n’en a été fixé à l’avance et que ces conversations sont en principe égalitaires, à la différence des entretiens dirigés, des cérémonies ou des débats. Nous allons donc nous intéresser à la gestion du dialogue mixte au regard du genre des personnes impliquées. Ainsi, nous verrons que les pratiques conversationnelles sont dépendantes du genre et nous en chercherons les conséquences sur le déroulement de la conversation.

    La conversation est une forme fondamentale de communication et d’interaction sociale et, à ce titre, elle a une fonction des plus importantes. Elle établit et maintient des liens entre les personnes, mais c’est aussi une activité « politique », c’est-à-dire dans laquelle il existe des relations de pouvoir. Dans une société où la division et la hiérarchie des genres est si importante, il serait naïf de penser que la conversation en serait exempte. Comme pratique sur laquelle nous fondons notre vie quotidienne, elle ne peut que refléter la nature genrée de la société. Nous nous demanderons si, au-delà du fait d’être un miroir de la société, elle ne réactive et ne réaffirme pas à chaque fois les différences et les inégalités de genre.

    #femmes #genre #conversation
    @mona

  • [infokiosques.net] - Bouteldja, « une sœur » qui vous veut du bien
    https://infokiosques.net/lire.php?id_article=1469

    J’ai écrit la majeure partie de ce texte il y a un an à la sortie du livre d’Houria Bouteldja Les Blancs, les Juifs et nous. Vers une politique de l’amour révolutionnaire. Je n’ai pas souhaité le rendre public pour ne pas servir la stratégie promotionnelle de son auteure : plus on en parle, plus elle existe médiatiquement. Ce qui me décide aujourd’hui à le faire, c’est la publication dans Le Monde (19 juin 2017) d’une tribune en soutien à Houria Bouteldja signée par vingt intellectuel.le.s qui saluent « son courage d’évoquer le combat quotidien des femmes racisées et la lutte des féministes décoloniales » et son « refus résolu et pour jamais de verser dans l’#essentialisme de l’homme indigène ». C’est justement tout le contraire que fait Houria Bouteldja dans son livre, en particulier dans le chapitre Nous les femmes indigènes. Pourtant, une critique féministe proposée par Mélusine dans un texte lumineux intitulé « Bouteldja, ses "sœurs" et nous » l’a déjà très bien démontré. Largement relayé et approuvé sur les réseaux sociaux, ce texte n’a pu leur échapper. Pourquoi les critiques de femmes racisées, comme celles de Mélusine, ont-elles été volontairement occultées ? En insinuant qu’Houria Bouteldja est féministe, cette tribune est une offense à toutes les femmes racisées qui luttent au quotidien contre les violences sexistes. C’est pour cette raison que j’ai souhaité partager mes notes de lecture critiques du chapitre Nous les femmes indigènes, pour rappeler que le projet de Bouteldja pour « ses sœurs » est sexiste et d’une violence inouïe et que, dans son livre, les hommes « indigènes » [1] sont essentialisés, leur subjectivité et leur complexité sont complètement annihilées.

    #féminisme #racisme

  • [infokiosques.net] - J’ai perdu tout espoir
    https://infokiosques.net/lire.php?id_article=1458

    La survie quotidienne n’a rien à voir avec ce que j’appelle vivre. La vie sérieuse des adultes responsables me répugne, car je veux rester un vilain garnement. Leurs principes et leur vivre-ensemble puent la charogne, parce qu’ils consistent surtout à toujours supporter dans la douleur, sans réagir. J’emmerde le stoïcisme et leur pieuse religiosité, j’ai pas envie de m’autodétruire en laissant ce monde me dissoudre peu à peu.

  • Juillet-août 2017 au Rémouleur (Bagnolet)
    https://infokiosques.net/spip.php?article1464

    Le Rémouleur 106, rue Victor Hugo 93170 Bagnolet (M° Robespierre ou M° Gallieni) https://infokiosques.net/le_remouleur Mail : leremouleur@@@riseup.net S’inscrire à la lettre d’info du local Horaires des permanences (avec accès à l’infokiosque, à la bibliothèque et aux archives) : Exceptionnellement cet été, seules les permanences du samedi sont maintenues du 15 juillet au 5 août de 14h à 18h. Entrée libre et gratuite. (...)

    #Le_Rémouleur

    / Le Rémouleur (Bagnolet)

    #Le_Rémouleur_Bagnolet_
    https://lists.riseup.net/www/subscribe/leremouleur

  • [infokiosques.net] - Si on se touchait ?
    https://infokiosques.net/lire.php?id_article=1413

    Je suis un homme cissexuel [1], blanc, avec des papiers français, presque la trentaine, hétérosexuel, valide, avec une formation universitaire relativement élevée, issu d’une famille bourgeoise de gauche et qui joue parfois avec son apparence de genre.

    Si ces deux textes m’ont touché c’est parce qu’ils portent sur deux thèmes de réflexion qui m’accompagnent beaucoup ces derniers temps.

    Le premier, Les hommes #proféministes et leurs ami.e.s, essaye de comprendre pourquoi les hommes hétérosexuels ayant des réflexions féministes n’arrivent à entretenir, majoritairement, des relations amicales sincères, sensuelles, confiantes et intimes qu’avec des femmes. Je me retrouve beaucoup là-dedans, même si je ne me définis pas comme proféministe. Il m’est rarement arrivé dans ma vie de vivre des relations d’amitié intense avec d’autres garçons et je cherche toujours à comprendre pourquoi (même si je sais en partie) et surtout comment changer cela.

    Le second, A genoux : connaissance charnelle, dissolution masculine, faire du #féminisme, parle d’#hétéronormativité et de désir. Il utilise les concepts de déterritorialisation, puissance et pouvoir de Deleuze et Guattarri et les applique au corps des hommes. Pourquoi cherchons-nous si souvent à conquérir l’espace, prendre de la place, tout en nous protégeant constamment contre les attaques, en fermant notre corps ? Pourquoi avons-nous si peur de la pénétration ? Pourquoi ai-je vécu l’extrême majorité de ma vie sexuelle hétéro sans même imaginer que je pouvais être attiré par d’autres hommes ? Comment atteindre le désir féministe ?

    Sans toujours en parler explicitement, ces textes proposent tous les deux des pistes particulières par rapport à la place des hommes dans les luttes contre le #patriarcat. Plutôt que de se demander si et comment un homme pourrait être féministe, ou si un oppresseur peut participer aux luttes des individus qu’il opprime (ce qui reste une bonne question), ils proposent que les hommes ne soient plus seulement des soutiens aux luttes féministes mais travaillent sur leurs relations au sein de leur #classe de genre. En dehors des propositions de #déconstruction de l’#éducation genrée masculine, peu de mecs prônent aussi ça. J’ai moi-même longtemps plus travaillé sur mon rapport aux femmes, sur comment je peux prendre de la place, comment je rabaisse mes copines, comment je fais pas toujours gaffe au #consentement, comment je profite parfois de mes #privilèges sans m’en rendre compte, etc., sans réfléchir à pourquoi je trainais surtout avec des non-hommes et me sentais plus à l’aise en leur compagnie. C’est sûr qu’il ne faut pas arrêter de se poser ces questions. Mais j’ai de plus en plus le sentiment que de soutenir les copines dans leurs luttes (quotidiennes ou non) en participant à des groupes de réflexion et d’action en #mixité, est nécessaire mais pas suffisant. Il faut aussi qu’entre personnes construites comme oppresseurs (par exemple par la non-mixité), on arrive à faire un travail que seuls nous pouvons faire, et qui va dans le sens de l’#abolition du patriarcat. Sans tomber dans la solidarité masculine, il faut qu’on arrive à casser cette froideur souvent ressentie face aux autres hommes, qu’on bosse sur nos amitiés, nos intimités, nos sexualités... qu’on supprime notre homophobie et les relations de pouvoir entre hommes. Cela permettra peut être, comme le dit Pronger, d’incarner le désir féministe et comme le dit Schmitt, de rééquilibrer le rapport genré à la prise en charge affective.

    • Une précision importante par rapport au titre de la brochure et à certaines thèses de Pronger : quand je propose en titre qu’on se touche, émotionnellement et physiquement, cela reste évidemment dans les limites nécessaires du consentement ! Pronger dit que « ceux qui sont les plus réticents à ouvrir leurs bouches et anus à d’autres hommes sont ceux qui ont le plus besoin de le faire ». Une pote m’a dit que ça sonnait beaucoup comme une obligation à sucer et se faire enculer. En relisant l’article en entier, j’ai l’impression qu’il essaye plutôt de pousser les hommes à réfléchir sur ces questions dans le but de faire taire leur homophobie et d’en avoir envie, pas de se forcer à avoir des relations homosexuelles avec pénétration. Si je n’interprétais pas son texte comme ça, j’aurais abandonné cette traduction.

      Bon, c’est clair, parfois, les deux textes que j’ai traduits sont chiants à lire ! C’est écrit par et pour des universitaires. J’ai pas envie de vous dire de faire un effort (ce serait trop facile de ma place d’ex étudiant universitaire) mais je pense que ça vaut le coup d’essayer. J’ai moi-même pas compris tous les concepts utilisés. Après, je pense que c’est possible de sauter des passages et de quand même comprendre le fond.

      et d’aller se faire enculer pour les plus perspicace.

  • Un paysan tué par les gendarmes : la pression des contrôles sanitaires en question
    https://www.bastamag.net/Un-paysan-tue-par-les-gendarmes-la-pression-des-controles-sanitaires-en

    Un agriculteur a été tué par des gendarmes le 20 mai à Sailly, en Saône-et-Loire, alors qu’il tentait de prendre la fuite. Jérôme Laronze, éleveur de bovins âgé de 37 ans, faisait l’objet d’actives recherches depuis le 11 mai. Ce jour-là, des inspecteurs des services vétérinaires de la Direction départementale de la protection de la population (DDPP) se rendent dans sa ferme, accompagnés de forces de l’ordre. Selon les premiers éléments de l’enquête, Jérôme Laronze « fonce » alors avec son tracteur sur les (...)

    En bref

    / #Agriculture, #Conditions_de_travail

    • Perso, je relativisme la violence que « subissent » les agriculteurs par rapport à celle qu’ils sont habitués à infliger aux autres, avec la parfaite conscience de leur impunité.
      Comme je le rapportais récemment, on a régulièrement des groupes d’agriculteurs qui vandalisent délibérément des biens publics ou communs, qui menacent avec leurs fusils ceux qui ne leur plaisent pas et qui ne reçoivent aucune sanction en retour.
      Leur laisser un sentiment d’impunité aussi fort est une très mauvaise chose : la preuve, le gars s’est senti légitime à tenter d’écraser non seulement d’autres personnes, mais carrément des représentants de la loi.

      Et quand tu vois comment certains se permettent de bosser, heureusement qu’il y a des contrôles sanitaires !

    • Oui bien d’accord avec toi @monolecte l’article fini par rappeler quant même ce que tu dit ;

      Ce drame qui touche le monde paysan et illustre un terrible défaut d’accompagnement, ne doit pas faire l’impasse sur les conditions de travail des contrôleurs. Le 2 septembre 2004, un contrôleur du travail et un agent du service de contrôle de la Mutualité sociale agricole, Sylvie Trémouille et Daniel Buffière, ont été assassinés par un agriculteur lors d’une inspection dans une exploitation agricole, à Saussignac en Dordogne. Plus récemment, le 17 février 2016, une jeune conseillère agricole a été tuée par un éleveur à Mayran, dans l’Aveyron, lors d’une visite sanitaire dans l’exploitation laitière.

    • Ah mince, c’est étrange cette « relativisation ». On parle d’un travailleur tué par la police, en fuite pour s’être interposé à des contrôles de la bureaucratie du ministère de l’Agriculture.

      Dirait-on qu’on relativise la violence subie par les agents EDF parce que certains font mal leur boulot, voire imposent des compteurs Linky ? Et il y aurait d’autres comparaisons à faire avec les violences policières...

      Le contrôles sanitaires ne sont pas un obstacle aux saloperies de l’agro-industrie, ils visent en premier lieu à faire entrer les petits et moyens dans le système décidé pour les gros, ou à les faire disparaître.

      La violence rendue d’une personne isolée qui se sent opprimée par une instance de contrôle policiaro-bureaucratique est difficile à retourner à l’encontre de cette personne en disant, ah mais on bouffe de la merde, heureusement qu’il y a des contrôles.

      Je renvoie pour cela aux travaux de la revue Z, et à ceux du collectif Faut pas pucer, qui sont tout de même assez convaincants sur l’endroit où s’exerce la violence, et d’où elle vient. Faire porter le poids des horreurs du système agro-industriel sur un paysan qui vient de se faire abattre comme un chien par l’Etat en armes, c’est vraiment vraiment fort de café.

      Mais peut-être @monolecte & @mad_meg sommes-nous en train de mal nous comprendre ;-)

      "Mes brebis comme des machines"
      Entretien avec des bergers

      https://infokiosques.net/lire.php?id_article=730

      Paul  : C’est une dépossession. Et le contrôle débarque de nulle part. Le problème est qu’il y a toujours plus d’injonctions d’un ailleurs, de plus en plus de parties de ton activité qui sont gérées par un ailleurs, normalisées. Il ne te reste plus que les actes machinaux. C’est comme les normes ISO où les procédures sont strictement définies. [L’ISO/CEI donne la définition suivante  : «  Procédure par laquelle une tierce partie donne une assurance écrite qu’un produit, un processus ou un service est conforme aux exigences spécifiées dans un référentiel  », ndlr]

      Des «  actes machinaux  »  ?

      Paul  : Prenons l’exemple d’une procédure ISO, où c’est plus schématisé. Un «  qualiticien  » définit le cheminement d’une pièce et morcelle les actes à accomplir pour la produire. Par exemple, une palette en bois [pour le transport de marchandises, ndlr]. Le bois doit être débité de telle façon. Il y a ensuite un premier assemblage qui va être divisé en une ou deux phases. Puis un deuxième assemblage. Chaque phase est définie par un cahier, une normalisation, un cheminement, et plus du tout par l’ouvrier ou par l’organisation des ouvriers. Il y a une «  fossilisation  » des procédures. à la fin de chaque phase, il doit y avoir un contrôle. Et cela jusqu’au cloutage, au rangement et à l’expédition de la palette. Tout est régi par cette procédure. Ne sont laissés au jugement de l’ouvrier que les gestes machinaux, qui sont eux-mêmes précisément définis par la procédure. Il n’y a plus d’espace de liberté. C’est à ce prix-là que les palettes auront la norme ISO qui sera garante de leur qualité. Le fait de fossiliser, de définir toutes les procédures, ça signifie que l’on fait toujours le même produit, à qualité constante. Ce qui lui donne le label ISO.

      Matthieu  : Et le point faible dans tout ça, c’est l’humain, et les bêtes. Donc tu es suspect à chaque contrôle.

      Paul  : Oui, le point faible c’est l’humain. Et quand la PAC vient contrôler chez toi, tout comme pour un contrôle du chômage, bref, quand tu es en face d’un agent bureaucratique, c’est forcément toi qui es suspect, puisque tout le reste est modélisé. Tout est fossilisé, arrêté, contrôlé, et la seule déviance, c’est le côté humain. Tu es forcément fautif. En plus, on te donne des subventions, puisque c’est lié aux aides, donc il n’y a pas intérêt à déconner. Et ça accentue la suspicion. D’ailleurs, il y a très très peu de contrôles, quels qu’ils soient, qui ne se finissent pas par un petit redressement, même symbolique. Tu as forcément fait une erreur. C’est pareil pour le chômage, les Assedic, le RMI. C’est la même politique. Le RMIste est un sujet, il doit se coucher devant l’assistante sociale. Vous avez donc déjà été contrôlés. Comment cela s’est-il passé  ? Paul  : Oui, je l’ai déjà été. Chez moi. C’était un contrôle sur le nombre de bêtes. L’agent a contrôlé, il y avait plus de bêtes que le nombre marqué sur le papier, et voilà.

      Vous n’aviez pas déclaré toutes vos bêtes  ?

      Paul  : Non, mais c’est toujours comme ça. Au cas où il y en a une qui meurt, par exemple. Par contre, tu ne fais jamais le contraire  ! En plus, comme nous faisons de la bio, nous sommes par ailleurs contrôlés chaque année, par ce que j’appelle la «  Gestabio  ». Il faut choisir une boîte privée pour ce contrôle. Tu lui donnes accès à ta pharmacie vétérinaire, à tes stocks. Elle prend des échantillons, regarde ta comptabilité... Tu dois avoir rempli tout un tas de cahiers d’autocontrôle. C’est toi qui fais les contrôles et c’est elle qui est payée. Normal.

      http://contrelepucage.free.fr/spip.php?article37

    • Ah mince, c’est étrange cette « relativisation ». On parle d’un travailleur tué par la police, en fuite pour s’être interposé à des contrôles de la bureaucratie du ministère de l’Agriculture.

      L’article de Basta mag précise que

      Selon les premiers éléments de l’enquête, Jérôme Laronze « fonce » alors avec son tracteur sur les gendarmes, avant de prendre la fuite.

      certes « foncer » sur des gendarmes avec un tracteur c’est une manière de s’interposer contre des contrôles de la bureaucratie du ministère de l’Agriculture. Pour que les bureaucrates aient eu besoin de faire venir la gendarmerie c’est deja qu’il y avait un problème serieux, les gendarment se bougent généralement pas trop le cul sans qu’il y ai un lourd arriéré. Et tirer sur un mec en fuite c’est effectivement critiquable mais ce problème du droit de tirer sur un mec en fuite n’est pas du tout spécifique aux agriculteurs.

      Ces contrôles bureaucratiques étaient là suite à une précédente condamnation pour

      défaut de soin sur ses bêtes

      et il y a quant même pas mal d’indices qui font pensé à un homme violent avec les bêtes comme avec les personnes, du genre de ceux dont @monolecte parle.

      Je pense qu’il faut « relativisé » cette histoire, parce qu’on a pas assez d’éléments pour être affirmatif dans un sens comme dans l’autre. C’est possible que ca soit un petit agriculteur victime d’acharnement burocratique injuste mais c’est tout aussi possible que ça soit un grand malade du #male_entitlement qui entend faire régner sa loi par la violence sur tout ce qui respire.

      edit @alain1 :

      Faudrait peut-être relativiser. 3 cas de violences, ou assassinats ne font pas l’impunité d’une population, d’autant que la justice jugera ces auteurs.

      Pour le cas des trois assassinats que tu cite. L’assassin de Sylvie Trémouille et Daniel Buffière à été condamné à 30 ans de réclusion ce qui ne me semble pas être de l’impunité et le second n’as pas encore eu de procès et je ne sais pas si il y en aura un car il semble atteint de grave troubles mentaux.

      Je ne suis pas à la campagne, mais il me semble que vous ne parlez pas des mêmes personnes et il me semble que on ne peu pas dire que tous les agriculteurs sont des choupinous éclos innoffensifs qui veulent du bien aux gens, aux bêtes et à la nature ou bien qu’ils sont tous des couillards pollueurs alcooliques assoiffés du sang de tout ce qui se balade à porté de leurs pétoires de chasseurs électeurs du FN. Mais quant même pour aller dans le sens de @monolecte il y a beaucoup de vote FN a la campagne et beaucoup d’armes, de racisme et d’intolérance. Même si les deux cas existent on ne peu pas faire comme si les contrôles étaient injustifiés. Ou se servir de cette histoire pour remettre en cause les contrôles sanitaires dans les élevages.

      Par contre par rapport au droit des gendarmes et maintenant de la police à tirer sur une personne en fuite ca me semble grave et ca ne relève pas de la « bavure » mais bien de la violence d’Etat. Pour le moment c’est là dessus qu’il y a des choses à dire pas sur la raison fondée ou pas des contrôles puisque ca on en sais rien.

    • Recherché par les gendarmes, l’homme s’était confié le 18 mai au Journal de Saône-et-Loire. Il évoque la « colère du juste » pour justifier son coup de sang lors du contrôle qui avait dégénéré. Dénonçant la « solitude » de l’agriculteur « face aux contrôleurs », le trentenaire avait pourtant affirmé n’avoir « absolument pas l’intention de (se) suicider »

      Faut-il attendre d’être suicidaire pour dessouder des chtars ?

    • Depuis un moment, les contrôles sanitaires étaient une profonde source de tensions pour cet agriculteur. Comme celui survenu lors du 6 juin 2016. Ce jour-là, des fonctionnaires de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) procèdent à l’identification de ses bovins dans ses pâtures, contrôle effectué en présence d’une dizaine de gendarmes alors qu’il n’avait jamais menacé les contrôleurs, ni fait obstacle aux précédents contrôles . Mais les bêtes paniquent devant cette présence policière intervenue armes au poing, et selon le récit de l’agriculteur une vingtaine d’entre elles se précipitent dans le ruisseau. Plusieurs d’entre elles ne survivront pas. Cet épisode, relaté en détail dans une lettre adressée à la presse, a profondément choqué l’agriculteur. « Plus tard on m’a demandé de ne rien dire concernant ces bêtes pour que mon dossier soit régularisé » affirme-t-il dans le journal local.

      faut vraiment être con comme un flic pour braquer une vache avec un flingue !
      Mort aux vaches !

    • la suite de l’histoire...pour arrêter enfin sur les pitreries à propos de la bienséance des contrôles sanitaires ou des agriculteurs-facho-violents-qui-traitent-mal-les-animaux

      https://rebellyon.info/Un-agriculteur-de-la-Conf-abattu-par-des-17903

      (Quant au vote FN en milieu rural, il y a eu assez de papiers dans la presse indé voire mainstream pour expliquer le phénomène...)

      Merci pour les suites de l’histoire @kongo et aussi pour ta manière si mâle de clore le sujet du vote FN rural. Si tu connais assez de papiers dans la presse indé voire mainstream pour expliquer le phénomène, ca serait mieux de les partagés plutot que te décrété que tout à été dit là dessus.

    • @mad_meg

      https://www.bastamag.net/Entre-declassement-reel-et-prejuges-fantasmes-cette-France-rurale-qui-se

      http://www.metropolitiques.eu/Le-FN-en-campagne-Les-ressorts.html

      http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/05/05/pourquoi-le-vote-fn-progresse-en-milieu-rural_1693733_1471069.html

      Il y a eu un gros débat en 2012, quand le Monde a publié en 2012 un article reprennent une thèse sur le « gradient d’urbanité » (grosso modo, plus on s’éloigne des centre urbains, plus on vote FN : http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/02/28/dans-la-france-peri-urbaine-le-survote-pour-le-fn-exprime-une-colere-sourde_) puis quand le géographe Christophe Guilluy a sorti son livre sur « la France périphérique ».

      Les travaux de jeunes sociologues et géographes comme Violaine Girard, Jean Rivière et Sébastien Vignon (qui a bossé en Picardie) ont battu en brèche cette simplification géographique du vote FN, de même que Joël Gombin dans le Monde Diplo (https://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/GOMBIN/54357)

    • Pour l’instant je ne suis pas retournée à ce lieu de lutte. Je me protège. J’ai peur de mes émotions. Je ne veux pas y aller seule. Je préfère m’investir ailleurs.

      Il y a peu, je me suis empêchée d’aller à une réunion qui se tenait dans le lieu autogéré où je passe beaucoup de temps, et à laquelle X était présent.

      C’est trop insupportable d’imaginer qu’il peut se pointer l’air de rien aussi dans un lieu qui est confortable pour moi, que je fréquente très souvent, qui m’est important. Ce n’est pas à moi de tout abandonner. Aujourd’hui j’ai donc passé le cap d’amener le sujet lors d’une réunion d’organisation.

      J’ai peur et honte à la fois par rapport à cette future discussion. (...)

      Épilogue

      Suite à la réunion (à laquelle je n’ai pas souhaité assister pour me préserver), il a été décidé que X était désormais exclu du local.

      Un mail lui a été envoyé pour l’en informer et un ami l’a appelé pour s’assurer qu’il en avait eu connaissance. X a dit qu’il allait respecter la décision. Il aurait aussi reconnu qu’il s’était passé un truc “pas cool”. Et il se serait inquiété de savoir s’il allait être montré du doigt par tout le monde, si les autres collectifs et orgas seraient mis.e.s au courant.

      Il a également dit qu’il aimerait qu’on puisse discuter, quitte à ce que ce soit avec une tierce personne, sous-entendant apparemment qu’il m’avait relancée plusieurs fois mais que j’avais soit refusé soit pas répondu. J’ai presque trouvé ça drôle. Une fois de plus, il essayait de donner une bonne image de lui et de passer pour le gentil fasse à une connasse qui refuse le dialogue.

      Encore une fois : difficile pour moi de rentrer dans la dénonciation construite de cette femme, de toi @aude_v, et d’autres. Peut-être une peur de reconnaître la violence de mes propres expériences... Pour autant, la nécessité de ce genre de partage m’apparaît de plus en plus évidente à force d’en lire. Pour qu’individuellement et collectivement, l’écoute et la riposte deviennent elles aussi évidentes. De ce point de vue ça semble (un peu) encourageant de voir que si certes un lieu de lutte n’est pas à l’abri des violences sexistes (une triste évidence), ici en l’occurrence :

      il a été décidé que X était désormais exclu du local.

      Parler pour bannir.

    • L’autre versant de l’histoire nous ramenant effectivement à ton patron proféministe... La culpabilisation est un conditionnement qui dépasse très largement le clivage droite/gauche. Je ne me rappelle plus où j’ai lu cette analyse sur l’abus de dire sans cesse « c’est ma/ta faute » quand il s’agit la plupart du temps de simples erreurs... S’écraser devant les plus forts c’est une erreur, rien d’autre. Donc on n’a pas à expier. Une erreur, ça se corrige, ça se rectifie, et ensuite au lieu d’avoir une employée au placard ton patron a une équipe qui va de l’avant. Après tout dépend s’il a lui-même envie d’avancer ou si sa pulsion d’écraser est la plus forte.

    • Oui, j’ai lu @aude_v : c’est un « patron » au sens que sa conception de la vie se limite à soit tu manges les autres, soit tu es mangé. Et il est non seulement « proféministe » mais spécialiste du précariat féminin. Je trouve que malheureusement, ça se tient très bien. Le succès de la figure du dominé dans notre paysage intellectuel (la littérature avec l’héritage de nos chers Zola, Hugo..., puis les sciences sociales, les médias) doit bien procéder, au moins en partie, d’un besoin de connaître ces masses laborieuses pour mieux les contrôler. Parce que sinon, pourquoi n’y a-t-il à peu près que les Pinçon-Charlot qui font émerger la sociologie des riches par exemple ? En quoi ces derniers seraient-ils fondamentalement moins intéressants que les dominés ? De même, il y a des journalistes qui commettent un travail magnifique et très important dans le « reportage social ». Mais chez certains, ça tourne à une focalisation sur « nos pauvres » qui finit par m’insupporter. Ainsi le pauvre, la femme et mieux encore la combinaison des deux, tes ex-patron-patronne en ont fait des objets de recherche. A lire ton texte, ça semble traduire chez eux une attirance pour les personnes-objets tout court. Pas forcément que ça, encore une fois, mais d’une façon sous-jacente qui a pu se cristalliser au fur et à mesure que leur carrière avançait.

      Le premier lien vers « Pour une fois j’ai dit non » est cassé donc j’en profite pour le changer : https://infokiosques.net/lire.php?id_article=1391
      La femme qui l’a écrit a l’air d’avoir réussi à trouver une forme de réparation au sein de sa « communauté », elle. Le texte d’Andrée O. Fobb se finit sur une note plus amère. Dans l’ensemble je l’ai trouvé éprouvant parce que l’emprise est encore très présente. Il donne l’impression qu’on n’en sort jamais vraiment. Mais l’analyse qu’il y a dans la partie « comment et pourquoi blâmer une victime » fait du bien : ça recoupe ce que j’écrivais au début de la discussion sur l’utilité de ce genre de partage pour celles et ceux qui peuvent être pris pour des proies juste parce qu’on a la chance d’avoir un logiciel davantage orienté paix et respect...

  • Février 2017 au Rémouleur (Bagnolet)
    https://infokiosques.net/spip.php?article1395

    Le Rémouleur 106, rue Victor Hugo 93170 Bagnolet (M° Robespierre ou M° Gallieni) https://infokiosques.net/le_remouleur Mail : leremouleur@@@riseup.net S’inscrire à la lettre d’info du local Horaires des permanences (avec accès à l’infokiosque, à la bibliothèque et aux archives) : le mercredi de 16h30 à (...) — Le Rémouleur, Le Rémouleur (Bagnolet), S’inscrire à la lettre d’info du local, Zvezda plenitelnogo schastya, Nestor Makhno, un paysan d’Ukraine

  • [infokiosques.net] - Pour une fois j’ai dit NON
    https://infokiosques.net/lire.php?id_article=1391

    Dans cette brochure il est question de #viol. Pas d’un viol dans une ruelle sombre, tard le soir, par un inconnu violent et déséquilibré. Non, il y est question d’un viol commis par un « camarade » sur un lieu de lutte.
    Au départ, je souhaitais surtout écrire un témoignage, parce que lire d’autres écrits fait partie de ce qui m’a aidé à avancer. Lire que je n’étais pas seule à l’avoir vécu mais surtout ressenti, lire les mots d’autres pour pouvoir trouver les miens.
    Témoigner aussi d’une situation qui n’est malheureusement pas unique. Parce que trop d’histoires ressemblent à la mienne mais qu’elles finissent souvent par s’évanouir dans les mémoires et ne restent que des histoires « individuelles ». Alors il était important pour moi de dire, en espérant que cela puisse aider d’autres personnes à ne pas se sentir seules, trouvent la force de réagir (au sens large, ça commence déjà par ne pas rester dans la culpabilisation et essayer d’en parler). J’ai aussi trouvé important d’ajouter quelques références théoriques pour aider à mieux comprendre certains mécanismes et ainsi peut-être donner des pistes aux survivant.e.s pour avancer et à leurs proches pour les soutenir.
    Et puis, au fur et à mesure que je décrivais ma relation avec cet homme qui m’a violée, que j’y réfléchissais et en parlais, plein de liens ce sont faits avec mon éducation, la société dans laquelle j’ai grandi, l’intégration de certaines normes en bref avec ce qu’on appelle, je l’ai découvert, la « culture du viol ». Ce ne sont pas « que » des situations individuelles, elles s’inscrivent dans un contexte social sexiste que je tenais donc à repréciser.
    En tout cas, j’espère que par ce témoignage et ces réflexions j’ai réussi à transmettre un peu de cette force, cette conviction que ce n’est pas encore perdu, nous sommes nombreus.es, on ne pourra pas nous faire taire, nous ne sommes pas les coupables et nous méritons tou.te.s d’être respecté.e.s et considéré.e.s.

  • [infokiosques.net] - Le collectif d’architectes : les fées clochettes de la #gentrification et du #néocolonialisme
    https://infokiosques.net/lire.php?id_article=1379

    Ce texte a été écrit durant l’année 2016 suite à diverses expériences de son auteure. Critique vive du monde des collectifs d’architectes, ce fanzine propose de porter un regard aiguisé sur les interventions d’architectes-constructeurs dans les #villes, et en particulier dans les quartiers populaires.

  • la fabrique des conforts affectifs
    https://infokiosques.net/lire.php?id_article=1042

    Annotations :

    Tout d’abord cette injonction à être deux pour exister qui nous laisse entendre que tout-e seul-e on n’est pas complet-e, puisque la base sociale c’est d’être deux. Je me représente souvent les relations fusionnelles comme une espèce de monstre à deux têtes indivisible. Comme par peur d’être coupé-e en deux, cette fusion provoquerait une forte peur de l’abandon, la dépendance à cette autre moitié, et l’état de manque à chaque séparation. , c’est la relation dite amoureuse qui serait prioritaire sur les autres types de relations. C’est donc tout un système de hiérarchie qui s’opère dans notre entourage. En sachant que la règle, c’est plutôt d’être monogame et fidèle avec (...)

    #.brochure #couple #.témoignage #hétéronormativité #normes

  • [infokiosques.net] - #Accouchement et #patriarcat médical. Épisiotomie
    https://infokiosques.net/lire.php?id_article=1357

    L’#épisiotomie est un geste médico-chirurgical très répandu chez la femme qui accouche pour la première fois. Elle consiste en une ou plusieurs incisions sur le pourtour de la vulve afin d’éviter les déchirures du périnée, de la vulve et du vagin lors de l’accouchement, celui-ci provoquant parfois une dilatation excessive de toute cette région anatomique. Le but de l’épisiotomie est de réduire les tensions au niveau de la vulve tout en agrandissant l’ellipse vulvaire. Elle permet ainsi d’accélérer l’expulsion du nouveau-né et s’inscrit dans le registre des pratiques médicales préventives. À ce titre, elle est devenue quasiment systématique dans les maternités. Si la systématisation de ce geste est récente, elle reste une pratique médicale ancienne puisqu’elle a été décrite pour la première fois en 1741.

  • [infokiosques.net] - Ceci n’est pas une bavure
    https://infokiosques.net/lire.php?id_article=1303

    En 2013, au moins onze personnes ont été tuées au cours d’une opération policière. Le constat est le même qu’en 1983 : dans la très grande majorité des cas, les victimes sont des héritiers de l’immigration. Ni dérapages fortuits ni bavures, ces meurtres sont l’aboutissement d’une violence quotidienne exercée au nom du maintien de l’ordre. Face à cet état de fait, certains s’organisent pour le faire reconnaître et enrayer la machine. État des lieux depuis les Minguettes et ses alentours.

  • [infokiosques.net] - Ceci n’est pas une #bavure
    https://infokiosques.net/lire.php?id_article=1303

    « Depuis le début des années 2000, douze personnes en moyenne par an sont tuées par la police. Vous êtes au courant que 2012 a été l’année la plus meurtrière en terme de #crimes policiers ? Le collectif Vies Volées [1] en a recensé 18, soit un tous les vingt jours ! Le profil-type de celui qui tombe : un jeune homme des quartiers populaires, dont la famille vient du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne. »
    Au-delà des « courses-poursuites », il y a tous ceux qui décèdent des suites de mauvais traitements infligés par les forces de l’ordre dans les voitures de la BAC et les fourgons de police, ou au cours de gardes-à-vue. Certains s’en sortent avec quelques hématomes, d’autres se retrouvent à l’hôpital avec des séquelles physiques plus lourdes, ou dans le coma. Ainsi, Lamine Dieng, 25 ans, meurt en juin 2007 à Paris dans un fourgon de police, après avoir été immobilisé sur le sol, face contre terre, le bras droit passé par-dessus l’épaule et menotté à son bras gauche replié dans le dos, une sangle de contention entravant ses pieds [2]. Abdelhakim Ajimi, 22 ans, est interpellé par la BAC en pleine rue suite à une altercation avec son banquier, en mai 2008 à Grasse. Les « baqueux [3] » lui font une clé d’étranglement, le frappent et s’assoient sur lui, entourés de policiers municipaux, sous le regard de nombreux témoins qui le voient devenir violacé et perdre conscience. Embarqué, il arrive mort au commissariat [4]. Ou encore Wissam El Yamni, 30 ans, interpellé et lynché sur un parking de son quartier à Clermont-Ferrand, alors qu’il fêtait le Nouvel An 2012. Arrivé inanimé au commissariat, il tombe dans le coma et décède à l’hôpital neuf jours plus tard [5].
    Les armes dites « non-létales » (flashball, taser) qui prolifèrent dans l’arsenal policier depuis quelques années ont elles aussi fait de nombreux blessés et morts. À l’instar de Mahamadou Marega, 38 ans, tué par la BAC dans un foyer de travailleurs immigrés à Colombes en 2010. Il est matraqué, reçoit des salves de gaz lacrymogène puis dix-sept décharges électriques de 50 000 volts administrées au taser, pistolet à impulsion électrique. Il décède dans l’ascenseur, entravé aux mains et aux pieds [6].
    Depuis plus de quarante ans, l’historien Maurice Rajsfus fait le décompte des morts causées par la police [7]. Son recensement éclaire une réalité largement ignorée. Dans les années 1980, en moyenne cinq personnes par an décédaient au cours d’une opération de police, onze dans les années 1990, douze depuis 2001 [8]. Ces décès ne sont pas que le fait de brutes épaisses d’extrême-droite. Les méthodes s’étant en quelque sorte « policées », les faits semblent moins sensationnels, et il est plus aisé d’invoquer l’accident. Il n’en reste pas moins que les policiers « polis » et « bien formés » tuent, avec des méthodes aussi banalisées que mortelles. La clé d’étranglement ou le pliage – techniques d’immobilisation pouvant entraîner la perte de conscience et l’asphyxie – sont enseignés à l’école de police. N’importe quel policier assermenté les maîtrise. Les agents qui ont tué Abdelhakim Ajimi, par exemple, n’avaient pas la réputation d’être particulièrement violents. Traînés devant le tribunal par la famille du jeune homme, ils déclareront n’avoir fait qu’appliquer les gestes appris [9].
    La violence, les mutilations et les crimes commis par les policiers et les gendarmes français ne font pas couler l’encre et la salive des journalistes et des sociologues, par ailleurs très enclins à commenter les « statistiques de la délinquance », le « malaise des banlieues » ou les agissements des « casseurs » dans les manifestations. Comment expliquer ce déni ?

    #police

  • Auchan : Licenciée pour l’exemple Claude Askolovitch / Salte
    http://www.slate.fr/story/121807/auchan-menace-empire-licenciement

    Le licenciement d’une caissière de chez Auchan pour une erreur sur un pot de sauce tomate à 85 centimes n’est pas neutre. Il révèle la fébrilité agressive d’une grande distribution qui se vit, sous ses diverses enseignes, comme un pays en guerre, et à la guerre, on ne fait pas de détail.

    Il y a quelques semaines, Gérard Mulliez, patriarche d’une tribu commerçante milliardaire et solidaire, confiait à Valeurs actuelles quelques secrets de sa réussite, et notamment celui-là : il avait fait donner à ses « hôtesses de caisse » (Gérard Mulliez est l’inventeur d’Auchan, entre autres) des cours d’économie, et il jurait : 
    « Je suis persuadé qu’aujourd’hui nos hôtesses de caisse comprennent mieux l’économie que la moyenne des députés ».

    A relire aujourd’hui, quand une de ces hôtesses de caisse -nous dirons caissière à présent, pour faire simple- a été frappée par la foudre du chômage, on se demande si les cours d’économie intégraient aussi la logique de guerre de la grande distribution, et le concept de licencié pour l’exemple. C’est donc arrivé à l’Auchan City de Tourcoing, tout près de chez les Mulliez qui sont des Nordistes de Croix (commune chic où ils vivent), de Belgique (chic pays où ils vivent à l’abri du fisc), de Roubaix (chic ville où leur saga commença). L’histoire a été contée par La Voix du Nord, puis les media nationaux ont suivi.

    Une faute lourde à 85 centimes
    . . . . . . . . . . .
    Qu’importe la somme et qu’importe le doute. On est fusillé pour deux euros ou pour quatre-vingt-cinq centimes, pour un soupçon ou une distraction, sans mobile apparent. La faiblesse serait une autre traitrise. Et elles ont beau soupirer, les bonnes consciences qui ne savent pas ce qu’est la guerre : comment vaincre l’ennemi, si la caissière oublie la peur ?
    . . . . . . . . . . .

    #auchan #mulliez #Licenciée_pour_l_exemple #Fusillé_pour_l'_exemple #caissiére

    • Et ça passe aux Prud’hommes un machin comme ça ? Y’a pas préjudice pour 85 cts.

      Quand je repense à ces jeunes (du Nord) qui refusaient les critiques envers Mulliez sous pretexte qu’il leur avait fourni un emploi d’été au moment propice...

    • Stéphanie est-elle possiblement coupable d’autres « malversations » ? De l’aveu de la direction elle-même (à France 3) mais surtout à la lecture de la lettre de licenciement : NON

      Stéphanie sait-elle qu’elle se trouve sous la surveillance à la fois de la vidéo, et de la sécurité humaine ? OUI

      Dans ce cas, quel intérêt suprême lui ferait commettre des « malversations » ? Un partage du butin avec la cliente, soit (à supposer que ce partage soit équitable) : 3 petites bouteilles d’eau pétillante, 1 paquet de nouilles Auchan, une demi-boîte de sauce tomate. L’enjeu valait-il tant de risques ? NON

      Une source sûre, employée à la sécurité du magasin, peut-elle confirmer que Stéphanie a été placée sous surveillance (comme cela se fait régulièrement envers d’autres collègues en particulier liées à la CGT), et que cette surveillance a démontré qu’elle était parfaitement innocente de toute « malversation » ? OUI

      La CGT dispose-t-elle d’éléments probants mettant gravement en cause certains personnels de direction du magasin, quant à leur volonté de « faire le ménage » ? OUI

      L’inspection du travail est-elle en charge d’une enquête, depuis plus d’un an, sur de possibles discriminations syndicales et raciales dans ce magasin ? OUI

      L’avocat de notre Union Locale et de sa section syndicale, est-il déjà en charge de toutes les affaires concernant ce magasin et ses pratiques à notre encontre ? OUI

      La direction du magasin a-t-elle tenté à plusieurs reprises de contacter Stéphanie pour « arranger l’affaire » ? OUI

      Un rassemblement aura-t-il lieu devant le magasin, après une campagne auprès de la population et dans le cadre d’un mouvement de grève des salariés du magasin, si Stéphanie n’est pas réintégrée ? OUI

    • On a bu du café Robusta premier prix par hectolitre et on s’en est fait des #ulcères à l’estomac. Pour mettre fin à la décomposition de notre propre intérieur, on a acté que nous n’étions pas malades. La #pauvreté n’est pas une MST. Il a donc fallu chourrer le beurre, l’argent du beurre, la crémière ligotée dans le coffre de la Twingo, et du kawa que seuls les bourges peuvent s’offrir.

      http://infokiosques.net/lire.php?id_article=1345

  • L’EN-VILLE 2
    https://infokiosques.net/spip.php?article1326

    « L’En-Ville2, Quelques récits de transformations urbaines : Montreuil et Bagnolet Janvier 2013 – Janvier 2016 », par le Collectif Prenons la ville, est paru en avril 2016 dans la banlieue est de Paris. Sommaire Edito Le collectif Baras Quel avenir pour les habitant-e-s du terrain de la rue de (...) — EN_VILLE_2_livret_acrobat_couverture.pdf, EN_VILLE_2_livret_acrobat_reste_des_pages.pdf, en-ville_2_pr_infokosques.doc, PRATIQUES, Urbanisme, Le Rémouleur (Bagnolet)

    https://infokiosques.net/IMG/pdf/EN_VILLE_2_livret_acrobat_couverture.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/EN_VILLE_2_livret_acrobat_reste_des_pages.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/doc/en-ville_2_pr_infokosques.doc

  • Un cadavre domine la société, le cadavre du travail. Toutes les puissances du monde se sont liguées pour défendre cette domination : le pape et la Banque mondiale, Tony Blair et Jörg Haider, les syndicats et les patrons, les écologistes d’Allemagne et les socialistes de France. Tous n’ont qu’un mot à la bouche : travail, travail, travail !
    Qui n’a pas désappris à penser comprend sans difficulté le caractère insensé de cette attitude. Car ce n’est pas une crise passagère que connaît la société dominée par le travail : la société se heurte à sa limite absolue. Par suite de la révolution micro-informatique, la production de richesse s’est toujours davantage décrochée de la force de travail humaine - à une échelle que seule la science-fiction aurait pu concevoir voilà quelques décennies. Personne ne peut affirmer sérieusement que ce processus puisse encore être bloqué, voire inversé. Au XXIe siècle, la vente de la marchandise-force de travail est assurée d’avoir autant de succès qu’en a eu la vente de diligences au XXe siècle. Mais, dans cette société, celui qui ne peut pas vendre sa force de travail est « superflu » et se trouve jeté à la décharge sociale. http://infokiosques.net/lire.php?id_article=27
    #loi_travail #manifeste #manifestation #mobilisation #grève #temps_de_travail #salaire #code_du_travail #loi #chômage #licenciement

    • On disait la même chose quand la machine à vapeur s’est répandue dans le textile, tuant l’emploi à l’époque. Il y a eu des révoltes contre cette mécanisation.
      Peut-être que la technologie numérique va définitivement réduire le nombre de ceux qui auront un emploi, peut-être que non, qu’après une phase de transition d’autres sources d’emploi vont apparaitre. Reste à savoir la durée de l’éventuelle phase de transition ...

      Je crois pour ma part que les besoins de services sont considérables (par exemple dans la santé et dans la prise en charge des malades et des personnes dépendantes). L’emploi dépend donc en réalité de la répartition des ressources.

      Si on récupérait les milliards de la fraude fiscale des plus riches et des multinationales, on pourrait rémunérer un grand nombre d’activités utiles.

  • Avril 2016 au Rémouleur (Bagnolet)
    https://infokiosques.net/spip.php?article1320

    Le Rémouleur 106, rue Victor Hugo 93170 Bagnolet (M° Robespierre ou M° Gallieni) https://infokiosques.net/le_remouleur Mail : leremouleur@@@riseup.net S’inscrire à la lettre d’info du local Horaires des permanences (avec accès à l’infokiosque, à la bibliothèque et aux archives) : le mercredi de 16h30 à (...) — Le Rémouleur, Le Rémouleur (Bagnolet), S’inscrire à la lettre d’info du local