Philippe Godard, Echapper au « nouvel âge digital » ?, 2013

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  • Philippe Godard, Echapper au «nouvel âge digital»?

    https://sniadecki.wordpress.com/2014/01/28/godard-age-digital

    Eric Schmidt, PDG de Google, et Jared Cohen, directeur de Google Ideas [1], ont publié le 23 avril 2013 : The New Digital Age. Reshaping the Future of People, Nations and Business (« Le Nouvel Âge digital. Refaçonner le futur des peuples, des nations et des affaires »).

    « Nous voulons espérer que les futurs gouvernements occidentaux adopteront en fin de compte une position dissonante par rapport aux révélations digitales [style WikiLeaks], en les encourageant dans les pays étrangers adverses mais en les poursuivant férocement à l’intérieur » (p. 47).

    « Au fur et à mesure que les terroristes développent de nouvelles méthodes, les stratèges de l’antiterrorisme devront s’y adapter. L’emprisonnement ne sera pas suffisant pour contenir un réseau terroriste. Les gouvernements doivent décider, par exemple, qu’il est trop risqué que des citoyens restent « hors ligne », détachés de l’écosystème technologique. Dans le futur comme aujourd’hui, nous pouvons être certains que des individus refuseront d’adopter et d’utiliser la technologie , et ne voudront rien avoir à faire avec des profils virtuels, des bases de données en ligne ou des smartphones. Un gouvernement devra considérer qu’une personne qui n’adhèrera pas du tout à ces technologies a quelque chose à cacher et compte probablement enfreindre la loi , et ce gouvernement devra établir une liste de ces personnes cachées, comme mesure antiterroriste. Si vous n’avez aucun profil social virtuel enregistré ou pas d’abonnement pour un portable, et si vos références en ligne sont inhabituellement difficiles à trouver, alors vous devrez être considéré comme un candidat à l’inscription sur cette liste. Vous serez aussi sujet à un strict ensemble de nouvelles régulations, qui incluront un examen d’identité rigoureux dans les aéroports et jusqu’à des restrictions de voyage » (p. 173, c’est nous qui soulignons).

    « Si les causes de la radicalisation sont similaires partout, alors les remèdes le sont aussi. Les compagnies technologiques sont les seules à être en position de mener cet effort au niveau international. Beaucoup des plus importantes d’entre elles ont toutes les valeurs des sociétés démocratiques sans le lourd héritage d’un État – elles peuvent aller là où des gouvernements ne peuvent pas se rendre, parler aux gens sans précautions diplomatiques et opérer dans le langage neutre et universel de la technologie . De plus, c’est l’industrie qui produit les jeux vidéo, les réseaux sociaux et les téléphones portables – elle a peut-être la meilleure compréhension de la façon de distraire les jeunes de tous les secteurs, et les gamins sont le vrai terreau démographique des groupes terroristes . Les compagnies ne peuvent peut-être pas comprendre les nuances de la radicalisation ou les différences entre des populations spécifiques […], mais elles comprennent les jeunes et les jouets avec lesquels ils aiment s’amuser. C’est seulement quand nous avons leur attention que nous pouvons espérer gagner leurs cœurs et leurs esprits » (p. 180-181, c’est nous qui soulignons).