Le GCHQ, les services de renseignement britanniques, ont mis en place un système de surveillance massif visant les visiteurs du site de WikiLeaks, et ont enregistré les adresses IP (Internet protocol, l’adresse unique d’un ordinateur sur le Web) de tous les visiteurs du site, révèle le journaliste Glenn Greenwald sur The Intercept, le site qu’il a fondé.
S’appuyant sur des documents secrets de la NSA publiés sur son site d’information en ligne, M. Greenwald affirme que cette surveillance généralisée a été mise en place par les services britanniques par leur programme d’espionnage des communications à grande échelle.
L’opération visant les visiteurs de WikiLeaks, baptisée « Anticrisis Girl » dans les documents de la NSA, prévoyait de recueillir, outre l’adresse IP, des données complémentaires, comme les mots-clés tapés par les internautes dans les moteurs de recherche qui les ont conduits sur le site.
NOMMER UN PROCUREUR SPÉCIAL
Selon l’un de ces documents, la NSA a inscrit depuis 2010 Julian Assange sur « une liste de gens qui doivent être la cible d’une chasse à l’homme, et qui comprend des membres soupçonnés d’appartenir au réseau Al-Qaida », a assuré WikiLeaks, le site fondé par Julian Assange, dans un communiqué.
« WikiLeaks condamne fermement le comportement sans foi ni loi de l’Agence nationale de sécurité. Nous appelons l’administration Obama à nommer un procureur spécial pour enquêter sur l’étendue de l’activité criminelle de la NSA contre les médias, notamment WikiLeaks », a réagi Julian Assange dans un communiqué.
WikiLeaks – site spécialisé dans la publication de documents secrets notamment sur l’armée américaine et sur des télégrammes diplomatiques américains – relève que « la NSA et ses complices britanniques ne montrent aucun respect pour la règle de droit ». Il estime aussi qu’« aucune entité, y compris la NSA, ne devrait être autorisée à agir en toute impunité contre les journalistes ».
Le site indique avoir demandé à l’ancien juge espagnol Baltasar Garzon, qui assure la défense de Julian Assange et de son site, « de préparer la réponse adéquate ». La NSA est au cœur d’un vaste scandale depuis l’été 2013, les révélations de son ancien collaborateur Edward Snowden, aujourd’hui réfugié en Russie, ayant mis en lumière des pratiques d’espionnage à grande échelle.