MIA : P. Lafargue - La légende de Victor Hugo

/hugo.htm

  • Nous vivons une affaire Dreyfus à l’envers
    Serge Grossvak de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP, organisation ouverte aux non juifs)
    http://www.ujfp.org/spip.php?article3765

    Derrière l’émotion, plus que justifiée, qui s’empare de notre pays, nous vivons une page majeure et structurante de l’histoire de la France. Nous vivons une affaire Dreyfus à l’envers. Si « l’affaire Dreyfus » était à l’initiative des forces progressistes et avait amené l’émergence des valeurs émancipatrices, cette phase critique que nous vivons actuellement est portée par les forces conservatrices porteuses du regard du dominant, du soumettant, du bon en guerre contre le mauvais . La France de Victor Hugo se ferme, la longue histoire rebelle et révolutionnaire s’enterre. Le camp de la « gauche de gauche » a du souci à se faire.
    ...

    Il faut se démarquer,il faut un NON de résistance. Parce que suivre le processus engagé nous mène au gouffre. L’affaire Dreyfus portait la haute valeur du combat contre l’injustice et en cela était prometteuse de progrès.Aujourd’hui, c’est à la guerre qu’est mené notre peuple et l’avenir est prometteur de désastres, comme la guerre mondiale que refusait Jaurès.
    ...

    Dire non, c’est le moment et un moment crucial. Permettez moi de vous faire part de ma petite expérience personnelle. Mon expérience des dernières 24h. Je suis horrifié par cette barbarie mais je ne suis pas Charlie, parce que je ne peux m’assimiler aux passages racistes. Je suis allé au rassemblement de ma ville où tout le monde était« Charlie » parce que le sens de cette appartenance était pour beaucoup un écœurement devant la violence. J’y suis allé différent, avec mon texte publié en tract, avec mon alerte contre l’engrenage de la guerre, l’engrenage de l’islamophobie. Bien sûr des officiels ont voulu me faire taire, mais l’accueil a été fécond, les discussions nombreuses, les idées alertées. Quelques personnes étaient déjà en guerre, mais beaucoup la refusait encore. J’ai poursuivi avec des amis la distribution de mon texte-tract (1 500 exemplaires, pour cette journée). Le sujet est brûlant et les discussions se suivent, l‘accueil est ouvert. Un événement symbole : ce commerçant affichant mon texte partout dans sa boutique, en imprimant lui même un paquet pour le diffuser. Un commerçant « de quartier populaire ».

    Vous aussi, dites non. Dites le avec votre cœur, simplement, à votre manière humaine, avec votre conscience de progressiste et ces valeurs humaines qui ont fait les meilleurs pages de notre histoire. Dites-le avec vos peurs et vos émotions, avec vos souffrances. Dites-le, beaucoup sont encore prêts à les entendre, à s’en émouvoir,à s’en interroger. Il n’est pas sûr que cela demeure bien longtemps. Notre capacité de résistance à ce retour de l’histoire ne dépend plus que de nos courages personnels.
    Soyons les premiers résistants à ce dévastateur retournement de l’histoire.

    • Il faut d’ailleurs, visiblement, remonter en 1885 (lors de l’enterrement de V. Hugo au Panthéon*) pour retrouver une manifestation de l’ordre de celle observée à Paris dimanche dernier, la boucle est bouclée...

      * (toute proportions gardée puisque nous étions moins de 40M de Fr)

      Sommes nous Charlie Brown, Charles DeGaulle ou Charles Hugo (son deuxièmes fils) ?

    • Écrit au lendemain de la Mort d’#Hugo :
      La légende de Victor Hugo, Paul Lafargue
      http://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1885/06/hugo.htm

      Le premier juin 1885 Paris célébrait les plus magnifiques funérailles du siècle : il enterrait Victor Hugo il poeta sovrano. Pendant dix jours, la presse tout entière prépara l’opinion publique de France et d’Europe. Paris, un instant ému, par la promenade du drapeau rouge et les charges policières du Père Lachaise, qui revivifiaient les souvenirs de la Semaine sanglante, se remit à ne s’occuper que de celui qui fut « le plus illustre représentant de la conscience humaine ». Les journaux n’avaient pas assez de leurs trois pages — la quatrième étant prise par les annonces, —pour exalter « le génie en qui vivait l’idée humaine ». La langue que Victor Hugo avait cependant enrichie de si nombreuses expressions laudatives, semblait pauvre aux journalistes, du moment qu’elle était appelée à traduire leur admiration pour « le plus gigantesque penseur de l’univers », on recourut à l’image. Une feuille du soir, à court de vocables, représenta sur sa première page, le soleil plongeant dans l’océan. La mort de Hugo était la mort d’un astre. « L’art était fini ! ».

  • D’une révolution l’autre
    http://cqfd-journal.org/D-une-revolution-l-autre

    Gustave Lefrançais, jeune instituteur, se trouve immergé de plain-pied dans le mouvement populaire qui saisit Paris au printemps 1848. La répression sanglante menée par les républicains en juin 48 est l’acte fondateur de l’engagement de sa vie. Sur les barricades, Lefrançais comprend qu’il existe désormais deux républiques irréconciliables, la bourgeoise et la sociale. « Qu’aurait pu faire de plus la plus exécrable des monarchies ? », se demande-t-il. L’ordre règne à Paris. Arrêté sous prévention de société secrète, il est assigné à résidence à Dijon. Quand Louis-Napoléon Bonaparte organise le coup d’État en 1851, Lefrançais ne s’étonne guère, mais opte pour l’exil à Londres. Sur place, il est sommé de choisir sa faction : celle de Ledru-Rollin ou celle de Félix Pyat. Ne choisissant ni l’une ni l’autre, il crève de faim. Tout au long du récit, il écorne l’auteur des Châtiments et des Misérables qu’il considère comme un opportuniste : « La plupart des proscrits ayant quelque fortune – Victor Hugo en tête – sont partis de Londres pour Jersey afin de “n’être pas navrés du spectacle de la misère de leurs camarades” mais surtout afin d’éviter de leur venir en aide. »

    #histoire #France #Allemagne

    • La légende de #Victor_Hugo, #Paul_Lafargue

      Victor Hugo appartient désormais à l’impartialité de l’histoire.

      Dès le coup d’Etat de 1852 la légende s’est emparée de Hugo. Durant l’Empire, dans l’intérêt de la propagande anti-bonapartiste et républicaine, on n’osait s’opposer à cette cristallisation de la fantaisie, en quête de demi-dieux : après le 16 mai, il n’y avait pas nécessité de troubler les dernières années d’un homme âgé, dont le rôle était fini. Mais aujourd’hui que le poète, célébré par la presse, reconnu et proclamé le « grand homme du siècle » dort au Panthéon, « la colossale tombe des génies », la critique reconquiert ses droits. Elle peut sans crainte de compromettre des intérêts politiques et de blesser inutilement un vieillard devenu inoffensif étudier la vie de cet homme, au nom retentissant. Elle a le devoir de dégager la vérité enfouie sous les mensonges et les exagérations.

      Les hugolâtres se scandaliseront de ce qu’une critique impie, ose porter la main sur leur idole : mais qu’ils en prennent leur parti. – La critique historique ne cherche pas à plaire et ne craint pas de déplaire. Cette étude, écrite sur des notes recueillies en 1869, n’a pas la prétention d’épuiser le sujet, mais simplement de mettre en lumière le véritable caractère de Victor Hugo, si étrangement méconnu.

      P. L.
      Sainte Pélagie, 23 juin 1885.

      http://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1885/06/hugo.htm

    • À propos de Victor Hugo et le coup d’État du 2 décembre 1851 :

      Le coup d’Etat du 2 décembre 1851 par lequel Louis-Napoléon s’empare de la totalité du pouvoir, en France, en attendant de devenir, l’année suivante, l’empereur Napoléon III, donne à Marx l’occasion de produire son œuvre historique la plus éclatante. Alors que #Victor_Hugo, dans l’Histoire d’un crime, se livre seulement à une dénonciation indignée de l’auteur du coup d’Etat et de ses complices militaires et civils, Marx montre dans Le Dix-Huit Brumaire de Louis Bonaparte l’enchaînement historique implacable qui a conduit du massacre des prolétaires parisiens, durant les Journées de Juin 1848, à la dictature d’un aventurier, porteur d’un nom illustre qui lui a valu, comme président de la République, le ralliement des ruraux, c’est-à-dire de la masse des paysans propriétaires. Marx analyse le bonapartisme comme un phénomène historique dans lequel la bourgeoisie menacée par une crise fondamentale est conduite à céder le pouvoir politique à un homme et, à travers lui, à un appareil militaire et administratif afin de sauvegarder et de conforter son pouvoir économique sur la société…

      (#Marx, de Pierre Fougeyrollas)

      #Karl_Marx #marxisme #lutte_de_classe