Quand « développement économique local rime avec régressions sociales

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  • Comprendre pour combattre
    Présentation du livre de Violaine Girard, Le vote FN au Village

    http://lmsi.net/Comprendre-pour-combattre

    Tous-tes les sociologues aimeraient écrire des livres rigoureux, originaux et utiles à la fois. Cet objectif est très exactement atteint par l’ouvrage de Violaine Girard qui, en étudiant des habitants du périurbain, rompt avec la focalisation, de droite comme de gauche, sur la figure de l’ouvrier chômeur déclassé, « forcément » exaspéré par la proximité des immigrés. Des classes populaires stables, connaissant de petites mobilités, n’expriment pas tant, à travers leur vote pour Le Pen, leur désarroi qu’une quête de respectabilité. L’auteure du Vote FN au village paru aux éditions Le Croquant explore les ressorts de cette posture, et remet au premier plan le rôle des élites dans la production de cette « conscience sociale » aux conséquences politiques ravageuses.De nombreuses recherches l’ont montré : les électeurs du Front national ne forment pas un groupe homogène, mais un « conglomérat », pour reprendre l’expression de Daniel Gaxie. La thèse du « gaucho-lepénisme », qui a popularisé l’idée d’un transfert des votes communistes des ouvriers vers le Front national, a été maintes fois réfutée. Mais la réduction persistante du vote d’extrême-droite aux classes populaires déclassées ne relève pas que de l’erreur d’analyse. Elle a une fonction politique, bien analysée par Annie Collovald. Le « populisme du Front national » jette le discrédit sur les classes populaires, une fois encore rejetées dans une irrationalité que les élites, elles foncièrement « républicaines », s’efforceraient de contenir.

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      En marge des fermetures d’usines, de nombreuses collectivités territoriales se sont engagées dans des politiques de développement économique local. Or, sous couvert de favoriser l’emploi, elles tentent également de satisfaire les exigences des chefs d’entreprise. Nous revenons ici sur l’exemple d’une politique d’aménagement menée dans l’intérêt du patronat local, des années 1970 à aujourd’hui.

      Dans un contexte de hausse du chômage et de fermetures d’usines, on sait que le chantage à l’emploi sert souvent à imposer d’importants reculs aux salarié-e-s, en termes de rémunération, de temps de travail ou de conditions de travail. Mais l’on sait moins que certaines collectivités ont également pu contribuer, plus ou moins directement, à certains reculs sociaux. Au travers de l’exemple d’un territoire rural qui accueille un parc industriel, nous effectuons ici un retour sur certains aspects, peu connus, des politiques de développement économique local. Afin de préserver l’anonymat des personnes qui travaillent sur ce parc, nous avons ici choisi de changer les noms de lieux.

    • C’est encore plus vrai de l’accession à la propriété, qui nécessite des revenus réguliers et la « stabilité conjugale […], condition majeure de réussite de ce qui constitue avant tout un projet familial » (p. 100). L’engagement dans le couple est en quelque sorte une nécessité, sous peine de mettre en péril ce projet. Cette « contrainte à la conjugalité », pour paraphraser Adrienne Rich [2], ne joue-t-elle pas aussi dans les goûts ascétiques de ces salarié-e-s modestes, et dans la disqualification de ceux qui ne s’y conforment pas ? La valorisation de la famille et la stigmatisation des comportements déviants par le Front national semblent faire écho à cette poursuite éperdue de stabilité. Le coût mental et affectif de ces choix de vie ne conduit-il pas aussi à vouloir le faire payer à d’autres ?

      Ce ne sont que des hypothèses, mais Violaine Girard nous dit bien que cette respectabilité tant recherchée a une dimension morale. On regrette parfois que cet aspect de la conscience sociale des périurbains, et son lien avec les valeurs hétérosexistes et familialistes portées haut et fort par le Front national, ne soient pas davantage creusés.

      #hétérosexisme #famille #misogynie #domination_masculine

    • souligné par @mad_meg

      Violaine Girard nous dit bien que cette respectabilité tant recherchée a une dimension morale. On regrette parfois que cet aspect de la conscience sociale des périurbains, et son lien avec les valeurs hétérosexistes et familialistes portées haut et fort par le Front national, ne soient pas davantage creusés.

      https://seenthis.net/messages/613419

      Comme la société autoritaire se reproduit à l’aide de la famille autoritaire dans les structures individuelles des masses, la réaction politique est forcée de considérer la famille autoritaire comme le fondement « de l’État, de la culture et de la civilisation ». En lançant sa propagande dans ce sens, elle peut tabler sur des facteurs irrationnels profondément ancrés dans la foule. Le politicien réactionnaire ne peut avouer ses intentions véritables.

      Chapitre V. La famille autoritaire vue dans la perspective de l’économie sexuelle La psychologie de masse du fascisme
      http://psycha.ru/fr/reich/1933/la_psychologie_de_masse_du_fascisme1.html

  • Quand « #développement_économique local » rime avec régressions sociales
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    En marge des fermetures d’usines, de nombreuses collectivités territoriales se sont engagées dans des politiques de développement économique local. Or, sous couvert de favoriser l’emploi, elles tentent également de satisfaire les exigences des chefs d’entreprise. Nous revenons ici sur l’exemple d’une politique d’aménagement menée dans l’intérêt du #Patronat local, des …

    #Abus_patronaux #Rural_ ! #aménagement_du_territoire #délocalisation #élus_locaux #industrialisation #paix_sociale #répression