MONEY FOR NOTHING ? L’Inde expérimente le revenu inconditionnel | Plateforme et ressources

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    Ghodakhurd est un village de l’Etat du Madhia Pradesh, l’immense cœur aride de l’Inde. C’est l’un des villages qu’a choisi Self Employment Women Association (Sewa), un syndicat de femmes qui travaille dans l’économie informelle, pour mettre en œuvre une audacieuse expérience d’allocation inconditionnelle.

    Première étude de recherche appliquée réalisée en Inde, ce projet, qui s’est déroulé entre juin 2011 et janvier 2013 avec des fonds de l’Unicef Inde, a consisté à verser mensuellement 200 roupies (2,3 euros) à chaque adulte, et 100 roupies à chaque enfant (à la mère ou au tuteur), puis respectivement 300 roupies et 150 roupies dans les six derniers mois de l’étude.

    Neuf villages, tirés au sort dans le district d’Indore, étaient concernés, touchant en tout 6000 personnes. Pour évaluer les résultats, onze autres villages, n’ayant pas bénéficié de l’allocation, ont servi de comparaison. « Il s’agit de procurer une somme d’argent liquide, modeste mais régulière, aux individus en supplément de toute forme de revenu et de bénéfices sociaux », explique M. Sarath Davala. Sourire rayonnant au milieu d’une barbe grisonnante, le directeur de recherche de Sewa précise les fondements de l’étude : « L’expérience consiste à regarder ce qui se passe dans ces familles, si cette somme est donnée individuellement et inconditionnellement. » Les résultats montrent une augmentation significative des dépenses
    dans la nourriture, les médicaments et l’éducation, une augmentation
    de l’épargne et une réduction de l’endettement, ainsi qu’une amélioration de l’habitat. Alors que 47 % des foyers bénéficiaires
    n’ont déclaré aucune maladie dans les trois derniers mois de l’étude, le chiffre n’était que de 34 % dans les villages non-bénéficiaires. 28% des gens ont pu acheter régulièrement des médicaments dans les premiers, contre seulement 1% dans les seconds. Mêmes résultats concernant l’éducation : l’étude prouve une augmentation de 12 % d’inscription supplémentaire d’enfants de 4 à 18 ans à l’école, et la présence à l’école a pratiquement triplé. Autre résultat inattendu : les gens sont largement passés d’un travail salarié saisonnier ou occasionnel à davantage d’agriculture et de commerce pour leur propre compte, et l’exode lié au travail a fortement diminué. C’est le
    cas de M. Diptia : « Avec l’argent distribué, une quinzaine de villageois a mis en commun son épargne, j’ai récolté auprès des voisins de l’argent pour acheter des oeufs de poisson à un village Sundrail, à 85 km d’ici. Puis, nous avons pêché le poisson et l’avons revendu. Avec cela, j’ai rendu l’argent et je gagne autour de cent roupies par jour. J’ai pu rembourser mes emprunts et même acheter une moto. »
    La régularité permet l’épargne et la solidarité
    « Au fondement de ce projet, il y a une manière de regarder les pauvres comme des gens qui ont des ressources, plutôt que comme
    des victimes, raconte Sarath. L’important est la régularité. Verser
    de l’argent chaque mois dans une famille, un foyer, est quelque chose qui entre dans leur propre rythme de vie, leur propre organisation. » Avant d’ajouter : « donner un revenu à chacun confère plus d’autonomie et de pouvoir dans le foyer. Ce qui, comme le montre l’étude, est particulièrement important pour les femmes, les personnes âgées et les handicapés ».

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