• Santa’s Revenge: The Impacts of Arctic Warming on the Mid-Latitudes
    https://aaas.confex.com/aaas/2014/webprogram/Session6975.html

    #Climat : le #jet-stream perd le nord !
    http://www.lepoint.fr/environnement/climat-le-rechauffement-arctique-affecterait-l-amerique-du-nord-et-l-europe-

    Le réchauffement de l’Arctique pourrait affecter durablement le « jet-stream » polaire, qui est déterminant pour le climat en Amérique du Nord et en Europe, selon des travaux américains. Cette étude indique que les vents du « jet-stream », qui soufflent d’ouest en est à haute altitude, « s’affaiblissent et ce courant tend de ce fait à s’élargir et à dévier plus facilement de sa trajectoire », a expliqué Jennifer Francis, professeur de climatologie à l’université Rutgers dans le New Jersey.

    Elle est le principal auteur de cette recherche présentée samedi à la conférence annuelle de l’Association américaine pour l’avancement de la science (AAAS) réunie ce week-end à Chicago. « Quand le jet-stream s’affaiblit - ce qui a été le cas ces deux dernières décennies -, les phénomènes météorologiques ont tendance à durer plus longtemps », a-t-elle dit lors d’une conférence de presse.

    « Cela semble suggérer que les caractéristiques du temps changent », a ajouté la scientifique, selon qui « cela se produira plus fréquemment ». Ainsi, les États-Unis connaissent un hiver particulièrement froid et enneigé dans le Middle West jusque dans le sud, où cela est inhabituel. En revanche, les régions nordiques comme l’Alaska connaissent un hiver anormalement clément cette année.

    Apparition de phénomènes climatiques extrêmes

    Ce phénomène pourrait résulter du réchauffement ces dernières décennies dans l’Arctique, où les températures ont grimpé de deux à trois fois plus vite que dans le reste du globe, a relevé James Overland, un scientifique de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) qui a participé à cette présentation.

    Le changement du « jet-stream » s’explique en partie par la différence de températures entre l’Arctique et les latitudes moyennes, a-t-il indiqué. Si cette différence est importante, la vitesse de ce courant s’accélère, un peu comme une rivière descendant une colline. En revanche, si l’écart des températures entre les latitudes moyennes et l’Arctique, qui s’est réchauffé, est faible, le « jet-stream » s’affaiblit, ont expliqué ces scientifiques.

    Avec les phénomènes climatiques extrêmes observés ces dernières années aux États-Unis - chaleur record, sécheresse...- et ailleurs dans le monde, comme la canicule record actuelle en Australie, la question se pose de savoir si ces événements résultent d’une simple variation naturelle du climat ou du réchauffement de la planète lié aux activités humaines.

    Pour Jennifer Francis, une telle conclusion est prématurée, car leurs « données portant sur ce phénomène et ses effets portent sur une période très courte, ce qui rend difficile d’avoir une interprétation claire ». « Mais quand nous disposerons de plus de mesures, je pense que nous commencerons à discerner l’influence du changement climatique », a-t-elle ajouté.

    Impact sur l’agriculture

    Mark Serreze, le directeur du Centre national américain d’étude de la neige et de la glace (National Snow and ice Data Center), a dit devant la conférence de l’AAAS que les changements dans l’Arctique et l’impact sur le climat dans les moyennes latitudes étaient « un nouveau champ de recherche controversé avec des arguments pour et contre ».

    « Fondamentalement, le fort réchauffement qui pourrait être responsable de ce phénomène est lié à la fonte de glace sur l’océan Arctique que nous constatons depuis ces dernières années », a-t-il relevé. « La calotte glaciaire agit comme un couvercle séparant l’océan de l’atmosphère et, si vous enlevez ce couvercle, la chaleur contenue dans l’eau se retrouve dans l’atmosphère », expliquant ces dérèglements atmosphériques, a ajouté le scientifique.

    L’impact sur l’agriculture est l’une des principales conséquences de ce phénomène aux latitudes moyennes aux États-Unis. « Nous allons voir des changements dans les précipitations et dans les températures qui pourraient bien être liés à ce qui se passe loin dans le nord », a prédit Mark Serreze, pour qui « les bouleversements dans l’Arctique affectent tout le climat de la planète ».

    Les États-Unis ne sont pas les seuls concernés, a souligné Jerry Hatfield , directeur du National Laboratory for Agriculture and Environment dans l’Iowa. « Dans le monde, nous produisons la plus grande partie des récoltes à ces latitudes moyennes et les températures ont un grand impact sur les cultures comme sur le bétail et la production de viande », a-t-il relevé.

    • Phénomènes climatiques extrêmes : l’œuvre du réchauffement ?
      http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/02/15/phenomenes-climatiques-extremes-l-uvre-du-rechauffement_4367241_3244.html

      Des travaux plus exploratoires cherchent à déterminer si la circulation atmosphérique elle-même est en cours de changement. Pour Stefan Rahmstorf, professeur à l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique, une part des étrangetés météorologiques de ces dernières années ont une cause commune : une tendance du « jet stream » à onduler plus que d’usage.

      LE TRAJET TORTUEUX DU JET STREAM

      Ce courant atmosphérique d’altitude tourne d’ouest en est autour de la Terre en ondulant, et « ce sont précisément ces méandres qui apportent de l’air très froid à certains endroits et de l’air chaud à d’autres, explique cet ancien conseiller du gouvernement allemand pour le climat. Il semble qu’il y ait plus fréquemment des situations dans lesquelles le jet stream décrit un trajet très tortueux. Or ce sont ces sinuosités qui conduisent à des événements météorologiques extrêmes. »

      « Nous avons analysé les inondations de l’Elbe en 2002, la canicule de 2003 sur l’Europe de l’Ouest et celle de 2010 sur la Russie, les inondations au Pakistan en 2010 ainsi que les récentes canicules américaines, ou encore la dernière grande crue du Danube, de juin 2013, explique M. Rahsmtorf. Nous pensons que tous ces phénomènes sont liés aux méandres de plus en plus marqués du jet stream. » L’analyse des phénomènes qui ont marqué l’hiver en cours reste à faire, mais elle pourrait révéler, selon M. Rahmstorf, une connexion semblable.

      Quant à savoir si ces sinuosités accrues du jet stream sont liées au changement climatique, certains chercheurs en doutent. Pour d’autres, à l’instar de M. Rahmstorf, le lien pourrait s’expliquer par le fort réchauffement de l’Arctique, qui favoriserait le phénomène. Dans ce cas, explique le chercheur allemand, il ne faudrait pas s’attendre systématiquement à des inondations en Grande-Bretagne ou à des sécheresses en Californie, mais à une météo de plus en plus étrange.