• Les Brasseurs de France profitent du pacte de responsabilité pour faire du lobbying
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/02/18/les-brasseurs-de-france-profitent-du-pacte-de-responsabilite-pour-faire-du-l

    A quelques jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture, qui se tiendra du 22 février au 2 mars porte de Versailles, dans le 15e arrondissement de Paris, les Brasseurs de France, qui regroupent aussi bien Heineken, Kronenbourg que des petits fabricants de bière, ont lancé une opération de lobbying.

    L’association professionnelle a choisi de profiter du pacte de responsabilité annoncé le 14 janvier par le président de la République, François Hollande pour présenter, mardi 18 février, leurs « engagements ». Ils se disent prêts à investir entre 220 et 250 millions d’euros d’ici à 2017 et recruter 800 personnes par an.

    Des chiffres à relativiser. Les investissements semblent s’inscrire dans une continuité puisque la filière a investi 300 millions d’euros ces cinq dernières années.

    Quant aux recrutements, ils correspondraient pour moitié à des remplacements et seraient surtout le fait du développement des petites brasseries. En effet, parmi les 109 membres de l’association, 88 produisent moins de 10 000 hectolitres de bière par an, quand les sept plus importants en brassent plus de dix fois plus. Ce fort dynamisme des petites brasseries à ancrage régional explique le nombre de sites de production en France, soit 125, mis en avant par la filière.

    ASSOUPLIR LA LOI EVIN

    Face à cet engagement, les Brasseurs de France demandent un moratoire fiscal, après une hausse des droits d’accise de 160 % effective au 1er janvier 2013.

    Autre sujet de lobbying, le souhait des industriels d’être associés à la politique de prévention. Ils souhaitent participer à une instance de concertation public-privé qui serait chargée de définir la communication sur les repères pédagogiques censés limiter la consommation d’alcool. Une instance qui serait financée par les taxes prélevées sur les bouteilles.

    Les Brasseurs de France plaident aussi pour un assouplissement de la loi Evin relative, notamment, à la lutte contre l’alcoolisme.

    Enfin, ils demandent que l’installation des brasseries soit conditionnée à une certification et que la profession de brasseur soit soumise à une formation qualifiante. Les géants de la bière veulent bien s’associer aux petites brasseries pour faire masse et pouvoir afficher un nombre de créations d’emploi et un montant d’investissement collectifs mais, pour eux, la concurrence a des limites...

    #brasseurs
    #pacte-de-responsabilité
    #lobbying
    #loi-Envin
    #benvoyons

  • Le FMI admet qu’il n’existe pas de seuil critique de la dette publique - http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/02/18/le-fmi-admet-qu-il-n-existe-pas-de-seuil-critique-de-la-dette-publique_43687

    La croissance d’un pays ne ralentit pas automatiquement lorsque sa dette publique dépasse le seuil de 90 % du PIB. C’est la conclusion à laquelle parviennent Andrea Pescatori, Damiano Sandri et John Simon dans une étude qu’ils viennent de publier sur le sujet, et intitulée « Dette et croissance : y a-t-il un seuil magique ? » (« Debt and Growth : Is There a Magic Threshold ? »).

    Ces trois chercheurs du Fonds monétaire international (FMI) apportent ici une nouvelle pierre à la polémique qui a violemment agité le monde académique – et politique –à l’été 2013.

    L’affaire remonte à 2010, lorsque deux pointures de Harvard, Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, publièrent un article assurant qu’un taux d’endettement public supérieur à 90 % du PIB entraîne systématiquement une baisse du taux de croissance. Et ce, quel que soit le niveau de développement du pays.

    Leur démonstration eut une influence majeure sur la conception des plans d’ajustement mis en œuvre dans les pays du sud de l’Europe. Olli Rehn, le Commissaire européen aux Affaires économiques, cita ainsi à de nombreuses reprises l’article afin d’encourager les pays en difficulté dans la zone euro à prendre des mesures de rigueur.

    Problème : une partie des équations des deux économistes était fausse ! En 2013, deux étudiants de l’université Amherst du Massachussetts ont ainsi identifié plusieurs erreurs grossières dans les formules de calculs Excel qu’ils ont utilisées.

    De plus, les données de certains pays, la Nouvelle-Zélande, le Canada et l’Australie, ont été exclues sans motif justifiable du champ de leur enquête.

    Sur la fameuse erreur Excel, voir, à l’époque
    http://seenthis.net/messages/131566
    http://seenthis.net/messages/131337
    http://seenthis.net/messages/133933
    ou même http://seenthis.net/messages/132475