« Ils ne virent pas les gens, ils les font démissionner »

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  • « Ils ne virent pas les gens, ils les font démissionner »

    L’un de nos reporters, lassé de ne pouvoir satisfaire ses besoins les plus élémentaires comme s’acheter un écran plat, est parti à la recherche d’un boulot. Attiré par la vitesse, il s’est renseigné sur ce qu’on appelle « les métiers de la restauration rapide », qui souffrent malheureusement d’une mauvaise réputation. Mais en fouillant, il a appris que ces jobs « sont de vrais métiers : très majoritairement en CDI (91%), les emplois offrent d’importantes perspectives de promotion interne (70 %) du personnel d’encadrement ont commencé équipier), quand ils ne sont pas un ‘‘marchepied’’ pour l’intégration de jeunes à la recherche d’un premier emploi ou en difficulté » [1]. Lui qui croyait que les conditions étaient plutôt précaires, il a trouvé sur letudiant.fr un article qui l’a tout de suite apaisé : « Une amélioration constante des conditions de travail. (...) La restauration rapide a été la première branche de la restauration commerciale à s’être dotée dès 1988 d’une convention collective (…) Elle a su entre autres bâtir un véritable statut des salariés à temps partiel, encadrer l’activité de livraison à domicile et fixer les conditions du travail de nuit » [2].
    Pas encore convaincu, notre reporter a voulu en avoir le cœur net. L’opportunité se présente alors qu’il attend sur son vélo à un feu rouge : un livreur chevauchant son scooter s’arrête à sa hauteur. Ni une ni deux, notre intrépide reporter engage la conversation avec le chevalier motorisé. On l’appellera Benoît, il a 22 ans et est étudiant. Il fait de la livraison à Grenoble depuis quatre ans et demi et a travaillé dans deux entreprises différentes.

    L’article en entier est disponible ici :
    http://www.lepostillon.org/Ils-ne-virent-pas-les-gens-ils-les.html

  • « Ils ne virent pas les gens, ils les font démissionner » - Le site du journal Le Postillon
    http://www.lepostillon.org/Ils-ne-virent-pas-les-gens-ils-les.html

    Mais est-ce qu’on peut te virer comme ça ? Que dit ton contrat ?

    C’est des #CDI mais généralement ils poussent à la #démission, dès que quelqu’un veut partir ou ne veut pas être arrangeant. Comme ça ils n’ont pas de frais.

    Comment ils poussent à la démission ?

    Ils ont des vices, ils savent que les étudiants ne connaissent pas trop le code du travail, alors ils disent « ça se passe comme ça, il faut que tu démissionnes ! » Ça marche presque à 100%, c’est leur premier boulot, ils ne connaissent pas trop leurs droits. Ils ne virent pas les gens, ils les font démissionner.

    Eh oui, n’en déplaise aux lectures étroitement juridiques, dans la #restauration_rapide, la précarité prend la forme du CDI et pas du CDD… Et, oui, comme le dit l’article ci-dessus, on pousse dans certains cas à la démission (un turn over contrôlé par le patron), mais plus généralement, il est difficile de quitter un tel emploi (à moins de se faire virer) car la démission, sauf de rares cas, n’est pas un motif légitime de fin de contrat pour #Pôle_emploi. Il n’y a donc pas d’allocations chômage à la sortie (sauf à patenter quatre mois pour faire la preuve que l’on cherche bien un emploi). On a bien à faire avec un #contrôle patronal de la #mobilité.

    Un docu péchu de 2000, fictionné avec entrain, encore porté par l’énergie des mouvements de précaires des 90’ :
    Ceux des fast food
    http://www.ina.fr/video/CPC00004733