• UKRAINE. Combien de fascistes dans l’opposition ? - Le Nouvel Observateur
    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20131214.OBS9588/ukraine-combien-de-fascistes-dans-l-opposition.html

    Quoiqu’il en soit, Svoboda a un lourd passif. Jusqu’en 2004, Svoboda s’appelait « Parti national-socialiste d’Ukraine ». Il se réclame historiquement de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), dont la branche armée (UPA) collabora activement avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale et massacra les juifs de Galicie (ouest de l’Ukraine).

    Certes, une partie de ces indépendantistes ont ensuite combattu les nazis et en devinrent les victimes. Il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui encore le leader de Svoboda, Oleg Tiagnibok, un urologue charismatique, tout en rejetant toute accusation d’antisémitisme, s’est fait exclure en 2004 de son groupe parlementaire pour avoir affirmé à la télévision que le pays était dirigé par une « mafia judéo-moscovite ». Il avait alors aussi fait l’éloge d’un ancien dirigeant d’un mouvement de résistance clandestin de la Seconde Guerre mondiale qui avait eu le mérite de combattre « les Russes, les Allemands, les Juifs et tous les autres ennemis qui voulaient nous confisquer notre Etat ukrainien ».

    Svoboda n’a supprimé le symbole en forme de croix gammée qui lui tenait lieu de logo qu’en 2003. De nombreux membres de Svoboda sont des anciens du groupe paramilitaire « Patriotes ukrainiens », ouvertement pronazi, qui appelait à purger le pays de ses Juifs et de ses autres minorités. Les deux organisations se sont aujourd’hui séparées, « officiellement ». Des responsables de Svoboda se sont aussi illustrés par des remarques homophobes, racistes et antisémites.

    Pourtant, sous la pression des Européens, des Américains, de ses alliés « démocrates » ukrainiens mais aussi par réalisme politique, Svoboda, aux origines extrémistes, tente de se muer une formation présentable, « post-fasciste ».