Avant toute "réforme" des retraites, c’est dès 1982 que l’on a commencé, ici, à mettre en cause les droits aux alloc’ des chômeurs et précaires.
C’est à ce moment là -avant même le blocage des salaires de 1983- que la "politique de rigueur", lancée par Raymond Barre en 1976 a commencé à recevoir une traduction structurelle (#socialiste).
Jusqu’en 1979, il existait même une allocation chômage concédée aux restructurés de l’industrie dont le montant était de 90% du brut (on avait plus de tunes un moment en tant que licenciés qu’au taff précédemment occupé, si on excepte d’éventuelles primes et heures supp).
Aujourd’hui 80% des embauches se font en CDD (à la durée moyenne en baisse) et le principe général en matière de chômage, c’est, pour nos bons partenaires sociaux de l’Unedic, "un jour cotisé, un jour indemnisé" .
Or, tout jour non indemnisé ne compte pour rien pour la retraite. Tout jour indemnisé (mais pas ceux de RMI ou de RSA) compte comme cotisé, mais pour 0 en terme de cotise, ce qui fait baisser le montant de l’éventuel droit à la retraite (et hop, on est est bon pour l’APSA à partir de 65 ans, avec des bouts de RSA avant, et des emplois le plus tard possible, comme dit l’OCDE : « la France doit inciter les seniors à travailler » ).
On est effectivement sur la voie de l’Allemagne post Hartz : on fabrique de nouvelles inégalités quant à "l’espérance de vie", et, prouesse inédite en temps de "paix" et d’absence d’épidémies mortelles massives, celles des pauvres… recule. (cf. Dette et austérité, le modèle allemand du plein emploi précaire, ►http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6023).
C’est un tel contexte qui permet aux experts, journalistes et sondologues de contribuer à fabriquer l’ évidence d’un ressentiment ressenti par les djeun’s vis-à-vis de baby boomers qui ont "bénéficié" du #fordisme, ont eu des salaires ont un droit à la retraite dont on annonce partout, non sans raison si il n’y a pas une inversion de la tendance actuellement à l’oeuvre, qu’ils n’auront pas de retraite.
Cette manière de balkaniser "le social", où chacun devrait se reconnaître dans une "solidarité" restreinte à une figure ultra segmentée d’appartenance, ne peut pas être mise en cause sans en passer par une lecture politique du chômage et de ses "réformes" car celles-ci sont depuis longtemps le préalable par lequel l’initiative capitaliste en matière sociale prend une portée générale. Nul hasard à ce que le #MEDEF considère l’enjeu du chômage comme une sorte de "mère des batailles" de la guerre de classe (voir, par exemple « Refondation sociale » patronale : Le gouvernement par l’individualisation, ►http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3279).
Bon, comme dit Le Monde, " « Les jeunes sont individualistes, libéraux, par dépit plus que par essence. » Puisque très majoritairement (77 %), ils estiment également que dans la vie, on ne peut pas s’en sortir sans solidarité., ►http://www.lemonde.fr/emploi/article/2014/02/25/frustree-la-jeunesse-francaise-reve-d-en-decoudre_4372879_1698637.html). Pas d’autre choix que de parier que ce type de faille de la normalisation capitaliste ne soit pas une spécialité réservée aux "jeunes"…