• Le sperme se dégrade davantage dans les régions viticoles françaises - L’Express
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    On connaissait déjà le déclin de la qualité du sperme en France, mais on sait maintenant que la tendance varie fortement selon la région. Une nouvelle analyse d’une étude entamée en 2012 par l’Institut de veille sanitaire (InVS) révèle ce jeudi que l’Aquitaine et les Midi-Pyrénées sont les plus touchées.

    Au point d’en accuser la production du vin ? « Les activités viticoles sont celles où l’on utilise le plus de pesticides proportionnellement à la surface », explique le Dr Joëlle Le Moal. L’épidémiologiste évoque « une exposition globale ubiquitaire de l’ensemble de la population depuis les années 50 » aux perturbateurs endocriniens. D’où l’hypothèse du rôle de facteurs environnementaux susceptibles de perturber le fonctionnement hormonal.

    Sur le fond, le déclin de la qualité du sperme -près d’un tiers de baisse de concentration en spermatozoïdes- est une tendance qui n’épargne pratiquement aucune région française. Le Dr Joëlle Le Moal et ses collègues avaient décrit ce phénomène dans une étude sur plus de 26 600 hommes en 2012, mais la nouveauté repose sur une analyse au niveau régional, parue dans la revue internationale Reproduction.
    Quid de la génétique ou du tabac ?

    Cette nouvelle étude régionale confirme que le déclin de la qualité du sperme touche surtout Aquitaine et Midi-Pyrénées, des régions qui n’ont pas de fort taux d’excès de poids qui pourraient être mis en cause. La période apparaît par ailleurs trop courte pour attribuer cette évolution à une influence génétique.

    Mais si ces régions ne font pas partie de celles où la consommation de tabac et d’alcool sont les plus élevées, il s’agit cependant de régions viticoles : l’Aquitaine est la 1re région française pour l’emploi dans le secteur agricole viticole et la 2e pour le nombre d’exploitations, quand les Midi-Pyrénées sont la 1re région pour le nombre d’exploitations et la 2e pour la surface cultivée pour les activités viticole et d’arbres fruitiers.

    Reste qu’en dehors de l’analyse régionale, le nombre des spermatozoïdes d’un homme de 35 ans est passé de 73,6 millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme en 1989 à 49,9 M/ml en moyenne en 2005. La concentration du sperme a subi une baisse continue, de l’ordre de 1,9% par an pour atteindre en seize ans environ un tiers, selon la précédente étude portant sur 1989-2005. Les concentrations spermatiques restent en moyenne dans la norme fertile de l’OMS (supérieure à 15 millions/ml), relève toutefois le Dr Le Moal.

    « C’est très important de surveiller la qualité du sperme au niveau international maintenant que l’on a des données de sa dégradation en France », souligne-t-elle. C’est justement l’objet d’un réseau, nommé « Hurgent », lancé par l’InVS fin 2013 au niveau européen.

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