• Une enquête interne ouverte dans l’armée sur les violences aux femmes - France Info
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    Suite à la publication d’un livre intitulé « La guerre invisible », le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, a ordonné l’ouverture d’une enquête interne sur des violences sexuelles et des cas de harcèlement contre des femmes dans l’armée. Selon l’ouvrage paru, une quarantaine d’affaires se seraient produites ces dernières années.

    L’armée française est la plus féminisée d’Europe, avec un effectif de 15% de femmes. Mais le livre des journalistes Leila Minano et Julia Pascual, « La Guerre invisible », jette un regard cru sur ce constat. Elles révèlent que certaines de ces soldates subissent des violences sexuelles et des brimades relevant du harcèlement.

    Le contenu de ce livre n’a pas surpris le ministère de la Défense, selon son porte-parole Pierre Bayle : « Nous avons un contenu équivalent qui est arrivé sur le bureau du ministre la semaine dernière ». Après la parution du livre, Jean-Yves Le Drian a ordonné l’ouverture d’une enquête interne, conduite par l’Inspection générale des armées et la Contrôleur général.
    Première alerte en juin dernier

    Elle devra notamment « présenter et commenter les suites professionnelles, disciplinaires et judiciaires données notamment aux cas évoqués, tant du côté des agresseurs présumés que des victimes ». Les conclusions seront rendues fin mars et les enquêteurs préconiseront un plan d’action pour lutter contre ces agissements. Un rapport du Haut comité d’évaluation de la condition militaire de juin 2013 soulevait déjà le problème et demandait une répression « sans hésitation ni faiblesse ».
    Brimades de « petits chef »

    L’ouvrage des deux journalistes recense une quarantaine de cas. Elles décrivent de jeunes soldates d’une vingtaine d’années aux prises avec des « petits chefs ». Celles-ci doivent supporter des remarques et des lazzis sur le fait qu’elles « cassent l’ambiance » ou « ralentissent tout le monde ». La situation est plus tendue encore en opérations ou dans certaines écoles aux « traditions » viriles.
    L’alcool, facteur aggravant

    L’alcool agit aussi comme un facteur aggravant : « Dans les grands moments d’ébriété, la cohésion se fait souvent aux dépens des femmes », écrivent les deux journalistes. Elles dénoncent aussi l’omerta, qui dissuade nombre de victimes de porter plainte, préférant abandonner leurs rêves de carrière militaires.

    Le ministère tempère en assurant avoir eu connaissance de la plupart des cas cités et les avoir transmis à la Justice. Cependant, il en existe d’autres qui « ne remontent pas, soit parce que les victimes n’osent pas, soit parce qu’elles sont barrées par les échelons intermédiaires », admet Pierre Bayle, « même si ces cas sont à la marge, cette marge est inacceptable », ajoute-t-il.

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