• Albert Edwards : « L’Allemagne risque de devenir l’économie la plus faible de la zone euro », Interview
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    Albert Edwards, qui travaille à la Société Générale à Londres, est connu pour ses prédictions pessimistes. Actuellement, il craint une vague de dévaluations des pays émergents et de la Chine. Le risque ? Une accentuation de la déflation en Europe et le retour à la récession.

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    Début février, vous avez prédit que la fin de la bulle des pays émergents allait entraîner une crise « plus difficile à contenir que celle des subprimes américains ». Qu’est-ce qui vous inquiète ?

    Les pays émergents en eux-mêmes m’inquiètent moins que l’impact du ralentissement de leur économie sur les Etats-Unis et l’Europe. Ils sont plus solides et résistants qu’à la veille de la crise qui les a touchés à la fin des années 1990, mais justement, comme ils sont plus gros, leur ralentissement fera plus de dégâts en occident. Une conjonction de plusieurs facteurs crée une situation critique. D’abord, la Réserve fédérale américaine resserre sa politique monétaire et à chaque fois que cela s’est produit, une crise majeure s’en est suivie. Cette fois, le problème est que les liquidités créées en Occident ces cinq dernières années se sont en grande partie déversées dans les pays émergents et que ce flux tarit. Cet assèchement monétaire est d’autant plus prononcé que ces pays ont créé de la monnaie pour acheter des dollars afin d’empêcher leur devise de s’apprécier pour continuer à exporter. A mesure que leurs réserves de change baissent avec le ralentissement économique, ils ne peuvent plus se le permettre, ce qui revient à appliquer un tour de vis monétaire supplémentaire. Enfin, toutes ces liquidités occidentales ont généré beaucoup d’inflation dans les zones émergentes et ont rendu le taux de change réel (ajusté de la hausse des prix) de ces économies de moins en moins compétitif. Pour preuve, le mouvement délocalisation s’inverse. Aujourd’hui, les pays émergents se retrouvent donc forcés de contrer les forces déflationnistes qui les touchent en dévaluant leur devise et en « exportant » leur déflation....

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