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  • « Au juge, je dirai : “Je ne fraude pas, je fais du vin d’Anjou” » - Le nouvel Observateur
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/03/04/sentinelle-vin-traditionnel-vs-gardiens-laoc-proces-anjou-250378

    Olivier Cousin, 54 ans, est vigneron depuis 30 ans à Martigné-Briand (49), en Anjou. Il y fait du vin bio, artisanal, naturel, à partir de quelques hectares de vignes qui appartiennent à sa famille depuis plusieurs générations. Il a réintroduit les chevaux dans les vignes, quitté l’appellation « Anjou » et exporte du vin dans le monde entier.

    Mais pour avoir notamment maintenu le terme « Anjou » sur 2 800 de ses bouteilles de vin de table, il est aujourd’hui inculpé de fraude, et risque près de 40 000 euros d’amende ainsi que deux ans de prison ... / ...

    Derrière la question de l’appellation, des usages encadrés et AOC verrouillées, pointe vite celle des pesticides. Olivier Cousin ironise :

    « Regardez comme c’est beau cette campagne jaune orange... Mais l’herbe c’est vert normalement, et ça, c’est les produits chimiques. Ces produits de rêve qui bousillent les campagnes. Les vins d’Aoc, c’est l’industrialisation d’une pollution.

    Il y 800 hectares de vignes dans ma commune. Si dix producteurs font le même traitement le même jour, tu ne peux pas respirer...

    Les gens savent très bien qu’il y a un problème : mourir d’un cancer à 60 ans quand t’es agriculteur, tes enfants stériles ? Mais ils continuent, parce que c’est autorisé, c’est la pollution légale.

    Moi je sais faire des vins sans aucun intrant ni produit chimique, avec des chevaux. Je peux montrer comment faire du vin sans polluer. Des gens comme moi il faut les abattre, ils sont dangereux. »

    • 5 000 € avec sursis requis par le proc. Délibéré rendu le 4 juin prochain.

      Procès Olivier Cousin : Des étiquettes trompeuses ? Délibéré le 4 juin.
      Olivier Cousin, ce mercredi 5 mars, au tribunal correctionnel d’Angers.© Nathalie Hamon
      Le vigneron de vin "nature" a été jugé au tribunal d’Angers, ce mercredi, pour avoir notamment mentionné "Anjou" sur ses étiquettes. 5000€ d’amende avec sursis ont été requis.

      Dans une salle comble, Olivier Cousin, vigneron en biodynamie du Maine-et-Loire, défend autant une tradition familiale qu’un métier ancestral. « Mon produit, complètement artisanal, ne peut pas entrer dans la catégorie des vins industriels. Et ne peut pas les concurrencer. »

      Il doit répondre d’une série d’infractions, notamment liées au fait qu’il a mentionné « Anjou » sur ses étiquettes de vin de table. Il cultive ses 4 ha de vigne dans cette région, y produit son vin « sans sulfites, ni sucre ajoutés ». Mais « Anjou » désigne aussi une Appellation d’origine contrôlée (AOC).

      La Fédération des viticulteurs de l’Anjou et de Saumur réclame 5 000 € de dommages et intérêts et 1 € symbolique pour l’Inao (Institut national des appellations d’origine). Le procureur Valissant a requis 5 000 € d’amende avec sursis pour "pratique commerciale trompeuse ».

      Depuis 2011, le viticulteur s’est "amendé", en changeant ses étiquettes. Son avocat Me Morain, a plaidé la relaxe pour la « tromperie » et une dispense de peine pour des contraventions relatives à des étiquettes non conformes.

      Le délibéré sera rendu le 4 juin.
      Ouest-France