Retour sur une #photo : la double peine des #Palestiniens de Damas - Le nouvel Observateur
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Mais revenons à cette photo : elle est devenue en quelques jours le symbole de l’horreur du conflit syrien et de ses millions de réfugiés Syriens.
S’il est formidable que cette photo ait permis de rappeler au public le quotidien des réfugiés syriens et, qui sait, a peut-être renforcé l’empathie pour le peuple syrien ?
Le camp de Yarmouk n’est pas un camp de réfugiés comme les centaines de camps de réfugiés qui sont apparus tout au long des frontières syriennes (Liban, Turquie, Jordanie) depuis trois ans.
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Non, ces réfugiés héritent du « titre et statut » de réfugié de parents à enfants depuis trois générations, bientôt quatre…
Ces réfugiés sont les enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants des Palestiniens qui ont fui une autre guerre, une autre violence. Ce sont ceux qui ont fui leur pays en 1948 lors de la fondation de l’Etat d’Israël.
Cette photo est donc non seulement le symbole de la crise syrienne, mais c’est aussi celui d’une autre réalité, d’une autre guerre et d’une autre crise humanitaire, celle des réfugiés palestiniens au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde.
Vu sous cet angle, il n’est malheureusement pas surprenant que personne ne mentionne de quoi Yarmouk est le nom !
#réfugiés #guerre #photographie #manipulation
En outre, les réfugiés palestiniens n’ont pas le droit d’exercer une liste de plus de 70 métiers. Autant dire qu’ils sont délibérément et violemment maintenus dans ce statut de réfugié, de citoyen sans droit : ils n’ont ni horizon, ni avenir, ni même espoir. Ils sont reclus et marginalisés dans des îlots de pauvreté, comme le montre brillamment le documentaire « A World Not Ours » (M. Fleifel, 2012).
Oui, cette photo devrait aussi apparaître comme le symbole de ce peuple sans nation, sans pays, qui souffre depuis maintenant 70 ans sans que la communauté internationale semble s’en émouvoir, ou plus exactement avec l’accord tacite de cette même communauté qui s’émeut aujourd’hui du sort des réfugiés de Yarmouk en oubliant qu’elle accepte leur statut de réfugié depuis presque 70 ans…