Soupçon de trafic d’influence dans le camp Sarkozy

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  • Placé sur écoute, Nicolas Sarkozy menacé par une nouvelle affaire
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/03/07/nicolas-sarkozy-sur-ecoutes-la-justice-soupconne-un-trafic-d-influence_43793

    L’affaire est sans précédent. Un ex-président de la République et deux de ses anciens ministres de l’intérieur placés sur écoutes téléphoniques. Gilbert Azibert, l’un des plus hauts magistrats français, suspecté de renseigner discrètement Nicolas Sarkozy sur l’affaire Bettencourt, en échange d’une sinécure à Monaco. La Cour de cassation, plus haute juridiction de l’ordre judiciaire, accusée d’être sous influence, ses principaux membres susceptibles d’être interrogés par les policiers. Tous les ingrédients d’un scandale d’Etat sont réunis.

    Comme on ne l’entend plus assez, tout le monde cherche à l’écouter…

    • Les juges s’interrogent, et finissent par découvrir que l’ex-chef de l’Etat dispose d’un second portable, enregistré sous un nom fictif. A son tour, cet appareil est placé sous surveillance. Les écoutes révèlent des échanges avec un autre téléphone mobile acquis avec une identité d’emprunt : il s’agit du portable acheté par Me Herzog pour échanger en toute confidentialité avec son client.
      (…)
      Or, les conversations téléphoniques entre M. Sarkozy et son avocat, Me Herzog, retranscrites par les enquêteurs, montrent que les deux hommes sont très bien renseignés sur la procédure en cours. Et pour cause. Gilbert Azibert, avocat général près la Cour de cassation, affecté à une chambre civile, est un vieux routier de la droite judiciaire. Nicolas Sarkozy l’a reçu au moins une fois, lorsqu’il s’est agi de le nommer, en 2008, secrétaire général de la Chancellerie. Et Thierry Herzog le connaît depuis longtemps. M. Azibert, qui a accès au service intranet de la haute juridiction, renseigne le camp sarkozyste sur l’évolution des tendances au sein de la Cour de cassation, les écoutes en font foi.
      (…)
      Le 4 mars, comme l’a révélé L’Express, les magistrats passent à l’offensive. Une spectaculaire série de perquisitions sont menées. Plusieurs juges sont mobilisés, dont Serge Tournaire et Guillaume Daïeff, qui enquêtent en parallèle sur l’affaire Tapie. Les policiers débarquent aux domiciles de MM. Azibert et Herzog, mais aussi dans leurs bureaux, notamment celui du magistrat à la Cour de cassation. Ils saisissent chez Me Herzog ses deux téléphones portables, trois courriels, des billets d’avion pour Nice... Ils examinent aussi ses échanges de courriers avec M. Sarkozy. A la Cour de cassation, c’est l’effervescence. Plusieurs hauts magistrats pourraient être entendus par les enquêteurs de l’office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, qui examinent depuis le 4 mars les éléments saisis lors des perquisitions. L’affaire ne fait que débuter.