Machisme de l’open space - romy.tetue.net

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  • Machisme de l’open space
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    Chaque soir, lorsque je quitte le plateau, j’ai l’impression d’avoir le cerveau engoncé entre deux oreilles bouchées de merde. J’ai mal. Je n’arrive plus à penser. Je me surprends à dire des grossièretés, moi aussi, mais toujours après coup, paradoxalement : ce n’est pas sur le plateau, avec les collègues, par mimétisme, que je prononce ces mots gros, non, jamais. Mais après coup, comme par décompensation, ça me sort d’un coup avec des ami·e·s — pardonnez-moi ! —, sans motif valable, malgré moi, me (...)

    #sexisme #machisme #OpenSpace #CultureGeek #SexismeGeek

    • Tu as du courage @tetue de poursuivre dans de telles conditions !
      D’autant que les rapports sexistes ne sont pas faciles à distinguer : une nana peut te plomber aussi quand en te remettant le chèque du mois elle refuse de reconnaitre la valeur de ton travail même si tu viens de passer un mois à faire tourner 5 machines en même temps et de nuit pour permettre de sortir le film à temps, mais elle ne trouve qu’à s’étouffer de méchanceté en disant que tu n’as pas décompté ton temps devant la machine à café. Là aussi, t’as intérêt à te boucher les oreilles, parce que tu sais bien que le contrat ne sera signé qu’à la fin « ah mais non jamais avant, tu savais pas, c’est comme ça ici » mais ça dégoute grandement.
      Il y a aussi bien incrusté, la #culture_d'entreprise, cette obligation de jouer à être ensemble, à boire un verre le vendredi soir, et quand tu commences à ne plus supporter les critiques injustes, la morgue des stagiaires nouvellement salariés envers les plus jeunes, le silence qui entoure les petites insultes, tu te répètes qu’il faut résister, se taire, que t’es là pour bouffer jusqu’à ce que ça craque. Le jour où j’ai trop ressenti mon incapacité à me plier et à trouver ça drôle, j’ai arrêté de travailler comme salarié dans des boites ou chacun devient un numéro qui doit faire sa place pour exister en tant que numéro un peu plus gras… la discrétion ne paie pas, et le travail bien fait, pour une femme, vaut rarement (dans la tête de ceux qui payent) celui d’un homme.
      Ces espaces ouverts pour gagner en performance obligent à retrouver l’instinct grégaire, faut aimer s’adapter au darwinisme de l’entreprise, au plus fort la meilleure place. « La majorité est méchante » dit bien que la collectivité obligatoire qui ne reconnait pas l’individu comme personne transforme les êtres en stéréotypes agressifs et stupides.
      Alors je pense que le mélange : course au profit+ culture d’entreprise + open space fabrique du sexisme si les termes du contrat de départ de chacun ne stipulent pas clairement que les propos sexistes sont fortement déconseillés …