• « L’école est engagée dans la lutte contre les inégalités entre les sexes depuis trente ans » (Gaël Pasquier)
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/02/13/l-ecole-est-engagee-dans-la-lutte-contre-les-inegalites-entre-les-sexes-depu

    La convention interministérielle du 7 février 2013 stipule en effet clairement que les savoirs scientifiques issus des recherches sur le genre, les inégalités et les stéréotypes doivent nourrir les politiques publiques sur les questions éducatives. On ne gagnera rien en faisant mine de prétendre le contraire.

    […]

    Pour la première fois, l’institution se pose la question de l’application de ses propres directives dans ce domaine. Jusqu’à présent, la lutte contre les inégalités était essentiellement le fait d’initiatives individuelles d’enseignants, de chefs d’établissement ou d’inspecteurs. Le ministère semble avoir pris acte de cette situation dénoncée depuis plusieurs années par les chercheurs en éducation, les mouvements féministes, et plus récemment l’inspection Générale de l’éducation Nationale. Cette dernière a dressé, en 2013, un bilan extrêmement sévère de la situation. L’objectif des ABCD est d’engager une dynamique en créant des outils nationaux et en proposant une formation - encore insuffisante - afin d’aider les enseignants à interroger leurs pratiques à l’aune de l’exigence d’égalité des sexes.

    #éducation #école #genre #sexisme #homophobie #ABCD_Égalité

    • Des résistances se sont manifestées côté familles. Existent-elles aussi côté #enseignants ?

      Bien sûr. Une majorité d’enseignants est sincèrement persuadée de traiter de la même manière filles et garçons. Lorsqu’ils sont confrontés à des travaux qui leur disent le contraire, certains ont tendance à les contester ou à prétendre qu’ils n’y sont pour rien. Le problème est que la neutralité de l’enseignant est posée comme un postulat alors qu’elle devrait être un objectif.

      Par ailleurs, certains collègues restent convaincus que les différences sociales entre les femmes et les hommes ont une origine biologique. La plupart commencent seulement à s’approprier ces questions, à envisager la manière dont ils peuvent s’en saisir en classe.

    • Comment mesurer les effets des pratiques antisexistes ?

      Elles sont très compliquées à évaluer. En premier lieu parce qu’elles sont souvent diffuses. Il peut s’agir d’une « auto-surveillance » quotidienne dont font preuve les enseignants pour interroger les #élèves, leur parler, les placer en classe... Sans compter que les élèves comprennent très bien - et parfois très vite - ce qu’on attend d’eux. Il est illusoire d’imaginer mesurer les effets de ces pratiques en quelques mois. L’important est que les enfants s’interrogent, développent leur pensée critique. A eux de déterminer ensuite ce qui leur convient : l’#évaluation se fera à l’échelle de leur vie. Dans l’immédiat, les enseignants qui s’inscrivent dans un tel projet s’aperçoivent souvent que leur classe paraît plus calme, les relations entre enfants plus sereines. Ils ont parfois la satisfaction de constater que ce sont les élèves qui réagissent quand fuse une remarque sexiste ou homophobe, preuve, s’il en était besoin, qu’ils se sentent directement concernés par cette exigence de justice et d’égalité.