/ursula

  • J’ai refait un vieux rêve
    Celui d’une boîte dans laquelle
    Je cuisine des images projetées

    https://www.youtube.com/watch?v=u3PwFDlNUjg

    Petit déjeuner silencieux
    Puis l’envie d’un café-fenêtre
    Garth Knox m’emmène. Loin

    Marché gris
    Manque d’inspiration
    Répétition des légumes d’hiver

    Humeur morose
    Lumière grise
    Et saleté dans la cuisine

    Je monte dans ma chambre
    Tire le rideau, m’isole, allume un peu
    Travaille

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/bowie.mp3

    Hier Lester Bowie
    Aujourd’hui Monk
    Demain ?

    http://www.desordre.net/musique/monk_midnight.mp3

    Pâtes sur le pouce
    Submergé par la fatigue
    Je m’endors comme une pierre

    Rêve de sieste
    Anormalement
    Développé

    De petits androïdes aux tailles réduites
    Mais qui encouragent et conseillent
    Leur propriétaire du matin jusqu’au soir

    Applications surprenantes chez les comptables
    Plus prévisibles pour les ouvriers à la chaîne
    Et décervelantes pour les auteurs

    https://www.youtube.com/watch?v=oNJo-E4MEk8&t=332s

    J. n’a pas le moral
    Et me demande de lui raconter une blague
    Je lui envoie l’url d’une conférence gesticulée de Lepage

    Je passe deux bonnes heures
    A tenter de mettre en forme
    Mon rêve d’androïdes encourageants

    Je vais me promener une petite heure
    Temps gris, un coup de téléphone gris
    Depuis les fenêtres d’un café du rugby à la TV

    Je rencontre un voisin
    Dont je sais un peu le combat
    Nous échangeons

    Dans les rues de Fontenay
    Je passe devant deux maisons
    Dont j’aimais le désordre. Disparu

    Rentré à la maison
    Une tasse de thé
    Et je m’y mets

    Un peu de ménage
    Un peu de rangement
    Un peu de cuisine

    Pendant que les tomettes sèchent
    Après la caresse de la wassingue
    Je joue un peu de guitare

    Les enfants rentrent
    Tous les trois de bonne humeur
    Quelques échanges vifs au dessert

    Ils ont grandi
    Je quitte la table pour écrire
    Il et elles débarrassent et font la vaisselle

    La sieste de cet après-midi
    N’a pas lavé le fond de fatigue
    J’éteins et me laisse enfoncer dans la nuit

    #mon_oiseau_bleu

  • BBC Radio 3 - Slow Radio - Sounds you don’t hear anymore
    http://www.bbc.co.uk/programmes/articles/2g7BNYczrSb5cWQd0z5WHC1/sounds-you-dont-hear-anymore?ns_mchannel=social&ns_campaign=bbc_radio_3&ns_so

    Sounds that have disappeared

    The whirring of old computers, the sound of TV white noise (before 24-hour TV), rotary dial telephones, old video game sounds, cash registers, dial-up modems, are all sounds that have virtually disappeared - yet only a few years ago they provided us with the sonic backdrop to our lives.

    As technology evolves and we lose certain buzzes, beeps and whirrs, other noises are born which take their place.

    We’re highly unlikely to hear the staccato click of a typewriter these days, for instance. That sound has been replaced by the more gentle tap of fingers on a laptop keyboard.

    How long will it be before the sound of keys, petrol and diesel engines, books and numerous other everyday noises are also gone forever?
    Nature’s sounds

    As we lose forests and other natural habitats, many species in the animal, bird, and insect kingdoms are becoming extinct, along with the unique sounds they emit.

    Sadly, many of these are irreplaceable, but the good news is that there are several institutions dedicated to recording as many of them as possible before they become extinct.

  • Pas le moindre rêve ce matin
    L’inconscient en grève ?
    Ou simplement repus ?

    Dernier marché
    Pour Brigitte, elle voudrait me donner
    Des cœurs de poulet dont je raffolais

    « - Je ne mange plus de viande
    – Non ? - Qui aurait besoin de viande
    En mangeant d’aussi bons légumes ? »

    Les discussions avec ma maraîchère
    Vont terriblement me manquer
    De même ses kakis et ses tomates vertes

    Je te souhaite de passer
    Un bon Noël
    ( Ça on ne se l’était jamais dit)

    Jamais
    Où on l’attend
    Jamais

    http://www.desordre.net/musique/brahem.mp3

    Émile et Zoé
    Préparent le dal de midi
    Anouar Brahem

    Puis, plus rien
    Pas le moindre message, silence
    Que je n’essaie plus d’interpréter : libre !

    Sieste bienfaisante
    Et puis je m’attèle au dessert
    Et puis je joue aux échecs avec Émile

    On fait de sacrées parties
    Le plaisir de se donner mal au crâne
    Et de regretter certaines erreurs, ensemble

    Quand Sarah rentre
    Je mets le dîner en route
    Raclette et clafoutis

    Je sers un petit verre
    De Jurançon
    À mes grands

    On fait le bilan
    De cette année
    Tout juste écoulée

    C’est qu’il s’en est passé
    Des choses
    Cette année !

    Sarah a eu son bac
    Émile, et bien Émile, désormais confiant
    Zoé a brûlé les planches de la scène Watteau

    – Et toi Papa ?
    – Moi trois fois rien
    – Ben quand même et ton livre ?

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/20160917_apnees_autun.mp3

    Oui, mon livre
    Et puis l’Étreinte
    Et puis Apnées

    Une Fuite en Égypte
    L’Étreinte avec Adrien
    Apnées avec Dominique et Michele

    On débarrasse
    Sarah nous met le dernier OrelSan
    Qu’on écoute de bout en bout dans les canapés

    Je ne complimente pas mes filles
    Pour leur vénération d’un pareil misogyne
    Et je repense à une émission de FC : au secours !

    On regarde Bright
    Je suis saisi, deux soirs de suite
    Par l’anormale bêtise du divertissement

    Il est tard
    On s’embrasse
    Un Noël tout simple

    J’écris un peu
    Je bouquine un peu
    Je pense un peu à elle

    #mon_oiseau_bleu

  • Il s’en est fallu de pneu
    Que le rêve de cette nuit
    S’enfuit, retenu in extremis à un fil

    Un fil
    Un cheveu
    Un cheveu roux

    Je travaille de nouveau à Clermont-Ferrand
    Je rentre tous les soirs à Paris par le pneu
    Je passe devant le Tracé provisoire

    Balance en cours, pas répétition
    La musique improvisée cela ne s’improvise pas
    Je n’irai pas au concert de ce soir

    Je propose aux enfants encore petits
    Un concours de maquettes
    Avec imprimante tri dimensionnelle

    Ils sont moyennement motivés
    Et veulent prendre le pneu
    Pour aller prendre le goûter aux Rigaudières

    Nous sommes retenus pour le dîner
    Ce qui va m’obliger à sécher le travail demain
    À travailler en mode fantôme

    Je sais quoi offrir
    Pour la nouvelle année
    A mon psychanalyste : ce rêve !

    Ce matin les enfants sont
    En autonomie parfaite je les entends
    Partir à leurs différents établissements, de mon lit

    http://www.desordre.net/musique/brahem.mp3

    Café noir
    Tartines
    Anouar Brahem

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/agnel_minton.mp3

    L’entièreté de mon rêve cette nuit
    M’est revenue en apercevant
    Les tranches des disques de Sophie

    Et
    Tout
    M’est revenu

    Pour gagner deux heures de sommeil
    Le premier sinistre nous a fait perdre
    Un demi-million d’euros, peigne-cul

    Et on ne parle même pas
    De l’empreinte carbone
    D’un vol de douze heures à vide

    Je sais c’est mal
    Mais je voudrais tuer ce peigne-cul
    En lui faisant respirer cette inutile pollution

    Musique à fond
    Range ta chambre
    Nom de nom ! Et il le fait

    On y voit un peu plus clair
    Mais comme chaque fois
    Après un tel rangement : je suis sec !

    Une anguille de sieste assez curieuse
    Je fais réparer ma guitare électrique
    Je peins un aileron de requin dessus

    Je réapprends à jouer de la guitare
    Même mal, je la branche à la console MIDI
    Et je me lance dans un nouveau spectacle

    Dois-je piloter les images avec la guitare
    Ou jouer de la guitare avec les images ?
    Réponse dans une douzaine d’années !

    Je sors de cette sieste
    Je fourre ma guitare dans sa sacoche
    Et je file chez le luthier. Fermé

    À la librairie je croise mon amie Joëlle
    Mais qu’est-ce que tu as dans ton dos ?
    Ma vieille guitare électrique

    Joëlle, musicienne, violoniste
    Tu joues de la musique maintenant ?
    Non des images que je vais piloter avec elle

    Joëlle me raconte des choses pas drôles
    Il pleut une pluie anglaise, insidieuse
    Mais on est content de se revoir

    Une fois par an
    Je me rends à la cathédrale locale
    De consommation

    Chaque année
    J’ai le sentiment d’assister
    À la fin de l’humanité

    Chaque année
    J’ai le sentiment d’être habillé
    Comme un clochard, d’être regardé

    Chaque année
    Je trouve avec les enfants
    L’occasion d’en rire. Jaune

    Soupe de courge
    Mozzarelle et huile d’olive
    Long débat sur qui fait la vaisselle

    Je me fais remettre
    À ma place
    Aux échecs par Émile

    Le soir je reçois un mail d’Hélène
    Qui me raconte une vieille histoire
    Entre nous, une histoire d’arbre

    L’accompagnant à Curie
    On imagine bien pourquoi
    Elle avait reproché l’absence d’arbre

    J’avais traversé la rue d’Ulm
    Monté dans les étages des Arts Déco
    Et dessiné un arbre

    Aujourd’hui je peux bien lui dire
    Sa chambre c’était celle de ma mère
    Vingt ans plus tôt pour le même animal à pinces

    C’est la chambre de celles
    Qui s’en sortent très bien
    Ma mère en 1988, Hélène en 2009

    #mon_oiseau_bleu

  • J’accroche non sans mal
    Une exposition de mes Commuters
    A Château-Chinon

    Dans la région, mes parents ont acquis un bien
    Une ferme et beaucoup de terrain
    D’énormes taureaux fécondent des vaches-yacks

    Je me marre bien avec Zoé ce matin
    Petit-déjeuner en tête-à-tête
    On reprend des répliques de Camille redouble

    Je la dépose au collège
    En chemin, elle imite l’écureuil surpris
    Et François Hollande : « c’est un problème ! »

    Elle fabrique de la philosophie
    De comptoir avec des paroles d’OrelSan
    Zoé, le théâtre, c’est demain !

    La fluidité de la circulation ce matin
    N’a d’égale que la fluidité
    De ma bonne humeur ce matin. Zoé !

    Je travaille à donner une forme
    Au rêve de cette nuit
    Il faudrait mieux décrire les taureaux

    J’écris à Gilles (Coronado)
    Qu’il vient de me donner une idée
    Il va craindre le harcèlement, à force

    J’écris au SIRPA
    Pour leur demander
    Des clichés du soldat De Jonckheere

    J’écris un mail incompréhensible
    À Emmanuel Adely
    Qui comprend parfaitement ma demande

    J’emporte avec moi au café
    La fin de Frôlé par un V1
    Ou n’est-ce que le début ?

    Rarement un de mes textes
    Se sera pareillement transformé
    Au gré du hasard, des hasards

    Et les personnages
    De s’incarner
    Et de devenir des amis

    Réunion de travail
    Avec des développeurs stagiaires
    Cette jeunesse intelligente !

    Pendant que je travaille
    À Frôlé par un V1
    Zoé cuisine un dal !

    Je travaille
    Zoé cuisine un dal d’enfer
    Nous écoutons les Caroline !

    Le dal de Zoé déchire
    Elle n’a pas molli sur les épices
    Elle est fière d’elle, elle peut !

    http://www.desordre.net/musique/wyatt.mp3

    Je change un peu la musique
    Pascal Comelade avec Robert Wyatt
    « J’aime bien » dit Zoé

    Nous partons
    Pour aller écouter et voir
    Jean-Luc Guionnet et Lotus Edde-Khouri

    Ces deux-là
    Ces deux-là côte-à-côte
    Ces deux-là côte-à-côte en symbiose

    Ce qui dure dans ce qui dure
    Jean-Luc nous emmène partout
    Lotus nous surprend. Qui-vive permanent

    Zoé lutte un peu sur la fin
    Elle est malade en fait. Angine
    « C’était super », dit-elle. Fier. Tellement

    Zoé cuisine un dal
    Zoé aime bien Pascal Comelade avec Robert Wyatt
    Zoé trouve super ce qui dure dans ce qui dure

    Premier soir solo avec Zoé
    Et c’est le soir
    Où elle devient grande, pour toujours

    On fait trois fois le tour
    Du quartier pour sa garer
    Avant de remarquer la place en face. Rires

    « Au dodo ! » dis-je, en riant
    Une dernière fois
    À une Zoé devenue grande

    #mon_oiseau_bleu

  • Les Cévennes sont devenues une île
    Montagneuse ravitaillée
    Par des fourgonnettes volantes

    La communauté stocke le grain
    Dans des silos souterrains
    Nous sommes parfois survolés par des T6G

    Matin calme
    Café et musique
    Mon poème du soir sera une setlist

    Je mets la dernière main
    A une fausse chronique
    Pour Sarah M.. Un conte. Oriental

    Un conte
    Oriental
    Non, pas si loin

    J’ai battu mon tapis hier soir
    Il a passé la nuit dehors par erreur
    Je marche, pieds nus, sur un tapis froid

    Sarah
    Aime bien
    Mon conte

    Mon conte
    Est
    Bon

    Je travaille
    J’ai du travail
    J’avance dans mon travail

    Laurent
    M’encourage
    Aux Moindres gestes

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/dans_les_arbres.mp3

    Mettant le disque de Dans les arbres
    Je m’amuse que le choix de disque
    Devient un vers de mon poème du soir

    http://www.desordre.net/musique/monk_midnight.mp3

    Vers midi
    Comme autour de Minuit
    L’attention décroit

    Pâtes
    Sieste
    Café

    http://desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/velvet_underground.mp3

    Rêve d’un détournement
    D’une pochette de disque du Velvet
    Une banane devenue noire, pourrie

    http://www.desordre.net/musique/stones.mp3

    Rêve d’un détournement
    D’une pochette de disque des Stones
    Derrière une braguette : une petite bite

    http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/sex_pistols.mp3

    Rêve d’un détournement
    D’une pochette de disque des Pistols
    Le visage de la Reine, aujourd’hui, vieille

    Trois petites
    Anguilles
    De sieste

    Émile passe
    Apporte un peu de désordre
    Émile repart

    http://www.desordre.net/musique/brahma.mp3

    Nicolas Nageotte
    Jacques Di Donato
    Commun leurre

    Ça part un peu vite
    Mais je m’accroche
    Qu’écrivais-je, déjà ?

    Je pose vraiment la question
    C’est quoi ce Céalis
    Qu’on veut à ce point me vendre ?

    Le facteur est passé
    Dans mon dos
    Les Sex Pistols dans ma boîte

    https://www.youtube.com/watch?v=W-7LEa_S_rw

    To be played loud me fait rire
    Moi, obéissant. J’ai 13 ans
    Et je joue de l’air-double-bass

    Je profite de la fin du jour
    Pour aller cueillir
    Des marque-pages jaunes

    Je passe devant des jeunes gens
    Qui écoutent du rap sur leur boom-box
    J’ai les Pistols en tête, presque je leur taperais une taffe

    Je sifflote
    Anarchy In The UK
    Ma baguette sous le bras

    Je chantonne God Save The Queen
    Je croise une amie en plein combat
    Je change de disque

    Thé vert
    Pensées noires
    Le vrai courage je l’ai en face de moi

    Je pars chercher Zoé à son atelier de céramique
    Je ris de passer le CD de Never mind the future
    Dans une voiture qui a conduit son guitariste avant-hier

    Je dépose Zoé chez la docteure
    A la pharmacie j’imagine des trucs incroyables
    Zoé doit croire que je prends des produits

    On dîne en tête-à-tête au restaurant japonais
    On rentre, on regarde Camille redouble
    « C’est l’enfance maltraitée », lâche Zoé

    Aujourd’hui, j’ai eu treize ans avec les Caroline
    Et seize ans avec Camille
    Malgré tout ce soir je fais mon âge, épuisé

    Larry Coryell
    Garth Knox
    ADADA

    Roger Turner / Omoto Yoshihide
    Dans les arbres
    Nicolas Nagetotte / Jacques Di Donato

    Pascal Comelade joue Under my thumb
    Sarah Murcia joue les Pistols
    Tom Waits joue Rod Stewart

    En décalant l’heure du réveil
    Quel coup coup de dé
    Je joue dans l’univers de mes rêves ?

    #mon_oiseau_bleu

  • Dans une tour immense
    Du quartier des affaires
    Des sociétés de prod porno

    C’est devenu le nouveau standard de l’industrie
    On emploie des comédiens en doublure
    D’acteurs et d’actrices pornos

    Mauvaise humeur partagée
    Avec Sarah, trop tôt
    Sans doute pour l’échange tendre

    J’aime arriver tôt le lundi
    Dans un open space noir
    Cela rend le cauchemar supportable

    Un café
    Un petit tour sur seenthis
    Et un récit de rêve

    En allant chez mon ami dentiste
    J’ai salopé son travail
    J’écoute Adèle Van Reeth

    Quand je serai à la retraite
    J’écouterai Adèle Van Reeth
    Tous les matins

    Approchant du cabinet
    Il est question du dentiste Sussman
    Dans A Serious Man des frères Coen

    J’ai dans un petit pot
    Ma fausse dent descellée
    Comme la dent du patient goy

    Échange avec mon ami dentiste
    J’en suis ému
    Ce que nous avons en commun lui et moi

    Je découvre qu’Éric Chevillard
    Tente de masquer son méfait
    Et méprise davantage son lectorat fidèle

    Come to bed love
    I can’t, someone
    Is wrong on the Internet

    Ma cheffe multiplie les lapsus
    À propos d’un collègue qu’elle dit enceinte
    Elle est subjuguée par mon interprétation

    Je ne suis pas très inspiré
    Aujourd’hui
    Dans l’open space

    Je prends le temps d’aller au café
    En sortant du travail
    Je travaille d’arrache-pied

    Il y a quand même beaucoup
    D’agitation tout autour, du bruit
    De la mauvaise musique, et je travaille !

    Mon verre de thé à la menthe
    Réchauffe ma main
    Et mon cœur !

    Je devrais aller au café
    Tous les soirs
    En sortant du turbin !

    « Je suis dans le riz »
    Me texte Zoé
     ? Ne sois pas nouille !

    Il y a peu j’ai fait remarquer à Zoé
    Que son message je suis dans le bus
    Manquait de variété, elle a corrigé le tir

    Florilège
    Je suis dans la licorne
    Numéro 46

    Je suis dans le transport
    En commun
    Par voie routière

    Je suis dans la navette
    Je suis dans les carottes
    Je suis dans l’arbre

    Je suis dans la chaussure
    Je suis dans le caca
    Je suis encore en vie

    Je suis dans le décor
    Je suis dans l’engin à roulette
    Je suis dans la piscine

    Je suis dans ton estime
    Je suis dans une casserole
    Je suis dans les choux

    Je suis dans le coffre
    Je suis dans une benne à ordure
    Je suis dans le riz
    , donc

    Je travaille un peu sur le manuscrit
    Des Anguilles les mains mouillées
    Dans la salle d’attente du CMPP

    Retour en métropolitain
    Zoé me fait rire, à distance
    De ses grimaces, celle du strabisme partiel !

    Émile a préparé une quantité
    De sauce au pesto
    Qui devrait nous nourrir une semaine

    N’écoutant que mon courage
    Je ressors, direction la Dynamo
    Baillant au volant

    Première partie, Wallumrød
    Deuxième partie Illegal Crowns
    Troisième partie : surprise !

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/dans_les_arbres.mp3

    Je me laisse emporter
    Par moments, mais ce n’est pas
    Dans les arbres

    En tout cas, cela fait du bien
    Des musiciens qui jouent
    Sur de toutes petites choses

    Entracte
    Sarah Murcia
    Me saute dessus !

    Elle a passé
    Les deux derniers jours
    Dans le Désordre dit-elle !

    Je manque d’attention
    Pour les Illegal Crowns
    Fatigué et écho

    Et donc Sarah me raconte un peu
    Son odyssée dans le Désordre
    On a beaucoup en partage

    Mais surtout
    Beaucoup
    À échanger

    À échanger
    Plus tard
    Peut-être

    Sarah me fait beaucoup rire
    Elle parle de jouer dans un trio
    Comme si c’était avec Mitterrand et Mauroy

    S’adressant à des amis musiciens
    On devrait retourner voir au Tracé
    On devrait faire une sortie scolaire

     ? Le patron c’est Pierre
     ? Non le patron c’est Pierre
    Ce n’est pas le même Pierre

    J’ai toujours adoré
    Ce genre de fausses querelles
    Je ne savais pas qu’un jour avec une contrebassiste

    Je raccompagne Gilles Coronado
    Où il est question de dessin industriel
    Et d’informatique bancaire

    Quand j’y repense
    Un concert tous les soirs
    Depuis vendredi soir

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/pifarely_trace_provisoire.mp3

    Sarah Murcia, Dominique Pifarély
    De la violence dans les détails
    Christian Wallumrød, Illegal Crowds

    #mon_oiseau_bleu

  • Pas de trace de rêve
    Pourtant ma position au réveil
    Laisse peu de doutes : j’ai dû rêver

    Je boucle le marché
    Avant la tempête, je déballe mes légumes
    En pensant aux maraîchers dans la tourmente

    Dimanche matin
    Tempête cafés
    Et du travail !

    Champignons farcis
    Rattes au four
    Kakis

    Je pars avec Émile entre deux averses
    Encourager mes copains
    Contre Saint-Quentin

    Ça a à peine commencé
    Que Léo perce, raffute
    Et passe après contact : essai !

    Vincennes fait un match plein
    Domine, occupe le terrain
    Est intraitable en défense

    Un ancien dirigeant
    Peine à reconnaître le grand corps d’Émile
    Il est très ému : ce sont des souvenirs, de beaux souvenirs

    Sur ce même terrain
    Émile a longtemps été
    Un enfant égaré

    Désormais il serre des mains en arrivant
    Pendant que les pères se souviennent
    De leurs exploits passés en regardant les jeunes

    Nouvel essai de Vincennes, belle combinaison
    Dans les tribunes, des enfants admiratifs
    De leur entraineur, Léo. Il déchire, disent-ils

    Avant de remonter dans la voiture
    J’urine en lisière de bois, dans un fossé
    Rempli, je les vois avec retard, de préservatifs usagés

    Tiens ce serait une autre photographie possible
    Pour un article de presse à propos de prostitution
    Un fossé boueux, jonché de préservatifs

    Un fossé boueux, jonché de préservatifs
    C’est tout de suite un peu moins racoleur
    Que les habituels bas résilles, non ?

    De la violence dans les détails
    Nicolas Stephan
    Avec Antonin Rayon au piano

    Tout d’un coup, en plein solo de piano
    Je me souviens que j’ai oublié
    D’éteindre le téléphone d’Émile

    Émile doit sentir que je suis inquiet
    Assis à côté de moi il marmonne
    De plus en plus fort

    Je finis par partir avec Émile
    Qui se confond en excuses
    Je marmonnais c’est ça ?

    Ce n’est pas de ta faute Emile
    C’est de la mienne, je me suis mis
    A penser à ton téléphone et j’ai créé de la tension

    Roulés au thon
    Quenelles
    Poires

    Je tente une nouvelle fois
    De me servir du nouvel ordinateur
    Quelques progrès, micoscopiques

    Je me couche
    A la fois frustré
    Et amusé

    Est-ce que frustré et amusé
    N’est pas, en définitive
    Mon état d’esprit habituel ?

    #mon_oiseau_bleu

  • Je développe une application, je fais fortune
    J’investis cette fortune dans un documentaire
    À propos d’un Néerlandais qui hérite

    Le Néerlandais désormais fortuné
    Investit cette richesse dans la construction
    D’une maison cubique dessinée par un architecte russe

    Mes poupées russes à moi
    Sont cubiques
    Comme des cubes de Rubik

    Dans le café récemment repris
    Une étagère pleine de bons livres
    Les livres de vos clients égarés

    Disant cela, je me pose la question
    De savoir ce qui est égaré
    Les livres ou les clients ?

    «  ? Non, on les a trouvés comme ça
    Je les garde pour l’effet décoratif ! »
    Voltaire, Nietzsche, Spinoza

    J’entame L’Antéchrist
    Une demi-douzaine de pages
    Un café philo finalement

    Dans la rue, un homme court après la factrice
    Il est vêtu d’un splendide costume trois-pièces
    Et de pantoufles au motif écossais, pour l’effet décoratif

    Avec l’orthophoniste on explique à Zoé
    Les dernières découvertes orthoptiques
    Concernant la dyslexie : « il faut me crever quel œil ? » Zoé

    Avec Zoé on décide une mauvaise fois pour toutes
    De ne plus jouer au jeu des Twingos
    Du coup on en compte 28 sur notre trajet

    « J’ai l’oeil ! »
    Dit-elle
    En riant

    Riz frit
    Carottes, poivrons et noix de cajou
    Œufs brouillés à la sauce de soja

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/nick_cave.mp3

    Vaisselle
    Nick Cave
    Café

    Je prends mon élan pour
    Centre équestre-pédopsychiatre
    Cercle d’échecs-atelier de céramique

    La fascination dans le regard de cet enfant
    En écoutant un musicien du métropolitain
    Jouer de la scie

    Deux jolies jumelles
    Habillées à l’identique
    Se recoiffent de concert

    Un vendeur de tours Eiffel noir
    Pactise et sympathise
    Avec toute une équipe de touristes asiatiques

    Au Trocadéro, une femme vient de télécharger
    L’application du musée de l’Homme et regarde
    Des photographies de crâne sur son téléphone de poche

    Elle passe de l’une à l’autre images
    De crânes
    En les chassant du pouce sur l’écran

    Après avoir fini de lire
    La Domestication de l’art
    Promenade dans les beaux quartiers

    J’ai beau chercher du regard
    Les forces du désordre cachées
    Pour protéger tant de richesses, rien !

    Qu’Émile et moi
    Pouvons être
    Mal habillés !

    Les regards sur nous
    Tout un poème
    Un poème de la suffisance

    Amis
    Ces quartiers ne sont pas
    Du tout protégés

    Le pédopsychiatre complimente Émile
    Qui a perdu un peu de poids (2 ou 3 kg)
    Pas une remarque pour ma perte de 20 kilos

    Le pédopsychiatre
    Me fait toucher du doigt
    Certaines de mes contradictions

    Mes contradictions
    Et mon découragement
    Encore de l’abnégation me demande-t-il

    C’est comme s’il avait compris, fin psychologue
    Que pour atteindre Émile
    Il fallait désormais atteindre le père de son patient

    Deux hommes âgés
    Se retrouvent au Trocadéro
    Et s’étreignent avec affection

    Le marchant de crêpes a changé
    Ce n’est plus la généreuse dame algérienne
    Qui aimait la maladresse d’Émile

    À la place
    Un jeune qui tente
    De m’arnaquer

    En calcul mental
    Je suis hyper fort
    Et rapide

    Il plaide l’erreur, mais je connais son stratagème
    Que j’expose mathématiquement au grand jour
    Un sur deux à la puissance n moins un

    Et je suis content de ne pas être habituellement
    Prisonnier de mon esprit d’escalier
    « À défaut de changer de crèmerie, je change de crêperie »

    Dans le métropolitain
    Je donne l’euro rescapé de l’arnaque misérable
    À un pauvre homme

    Dans le métropolitain
    Je lis l’annexe de La Domestication de l’art
    C’est implacable, Dominique avait raison

    Anarchiste
    Et
    Propriétaire

    Anarchiste
    Et
    Employé

    Anarchiste
    Et
    Artiste, auteur

    Lourd
    Cumul
    Des entraves !

    Rentré à la maison j’aide Zoé
    Avec son devoir d’histoire
    Les doléances du Tiers-État

    Je cuisine des rates au four
    Ail, huile d’olives et, j’hésite
    Un fond bourgeois de Noilly-Prat

    Le croisement de deux piétons, pourquoi ces deux-là ?
    Me donne l’idée d’augmenter l’effet de tête bêche
    Mon Oiseau bleu à l’italienne, les Anguilles verticales

    Il est l’heure de l’invention de la photo, 18H39
    Après la leçon d’histoire, ça me tombe dessus
    La photo a été inventée 50 ans après le 14 juillet

    Il est l’heure de l’invention de la photo, 18H39
    L’heure de retourner les rates
    Dans le four, parfum du Noilly-Prat bourgeois

    Émile défend vaillamment son roi
    Attend patiemment que je relâche l’initiative
    Et me crucifie en deux coups

    Eric Clapton m’écrit
    Pour me proposer du Viagra©®&™
    Il vieillit. She’s all right, she’s all right… Cealis

    Je me botte le cul
    Pour ressortir, épuisé
    Et aller voir Corps et âme

    Pendant la réclame mon voisin
    De derrière me fait rire, il ponctue
    Les slogans de « C’est pas vrai ! »

     ?
    Il me rappelle mon ami Jim
    À Chicago qui, au milieu de chaque film, sans crier gare
    Au pire moment chuchotait : «  can this really happen ?  »

    Corps et âme
    D’Ildikó Enyedi
    Le personnage principal est autiste

    Le personnage principal est autiste
    Le film n’est pas réducteur
    Le personnage autiste n’est pas caricatural

    Le personnage autiste n’est pas caricatural
    Et sert de révélateur
    Des contradictions des neurotypiques

    Or les autistes ne sont-ils pas une chance
    Pour les neurotypiques
    Un miroir sans aucune déformation ?

    Je sors du film
    Complètement chamboulé
    Mais heureux

    Je m’endors
    En souriant
    C’est pas si souvent

    #mon_oiseau_bleu

  • La troisième guerre mondiale est finie
    Le monde est en reconstruction
    Des concours ont lieu dans les entreprises

    Je nourris le projet d’une plateforme
    De libre accès universel au patrimoine mondial
    Je suis doublé par un projet de commerce de friandises

    Au marché, j’apprends, avec une tristesse
    Mélangée de soulagement
    Que la maraîchère prend sa retraite bientôt

    Je vais regretter ses légumes, ses fruits
    Mais aussi ses conseils
    À la fois de cuisson et de conservation

    Elle m’en donne un dernier
    Mettez vos carottes les gros bouts
    Dans le fond

    Avec Émile on donne au rosier
    Une dernière chance
    Une coupe biseautée à mi-troncs

    Je soulage et paille
    Les lauriers
    Je rafraîchis le lilas

    Dans un mois
    On ratiboise
    Les anémones du Japon

    En attendant
    Récolte ultime des tomates
    Confiture de tomates vertes

    Mon amie Laurence
    Est guérie !
    Une CRP normale <5mg/l

    Ce que parfois je gouglis
    Pour écrire un poème
    « CRP normale dans le sang »

    Darnes de truite et riz
    Salicorne frit
    Yaourt confiture de tomates vertes

    Je ne sais pas si cela est un songe
    Me levant de sieste
    Je suis poussé à certaines corrections

    Longue marche dans le bois
    Dont sont faits les rêves
    Avec Émile et Zoé

    Zoé m’explique comment
    Certains arbres sont déjà
    Pour elle, des souvenirs d’enfance

    Je lui réponds
    Que dans les Cévennes
    C’est un pareil pour moi

    «  ? Et c’est pour ça
    Que parfois
    Tu es triste dans les Cévennes ? ? Oui

     ? Mais pourtant tu nous dis toujours
    Que tu as eu une enfance heureuse ?
     ? C’est pour ça justement que je suis triste

     ? Et c’est maintenant que tu es triste ?
     ? Non maintenant je suis heureux
     ? Je ne suis pas sûre de comprendre. ? Moi non plus »

    De retour à la maison
    Négociation pour un coup de main
    Pour plier le linge

    http://desordre.net/musique/coleman_free_jazz.mp3

    «  ? Est-ce qu’on peut mettre de la musique ?
     ? Oui, est-ce que je mets un disque d’Ornette Coleman
     ? Non de la musique… ? Ah de la musique ?

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2015/sons/louise_attaque.mp3

     ? Oui de la musique ! ? Bon ben d’accord »
    Quand je vais mettre ces t-shirts cette semaine
    Est-ce que j’entendrais du reggae ? Pitié !

    «  ? Excuse-moi, je suis un peu préoccupé en ce moment
     ? Bah Papa, on s’en est rendu compte
     ? J’ai des soucis ? Au travail ? Oui

     ? C’est le blues du dimanche soir ?
     ? Non, à mon autre travail, ce que j’écris
     ? Rassure-moi Papa, tu ne viens pas de commencer un nouveau texte ?

     ? Si, et il est…
     ? Très compliqué ?
     ? Oui ? On va encore prendre cher

     ? En fait c’est une cinquantaine de récits
     ? Qui doivent raconter une seule histoire ?
     ? Oui ? Bah ça c’est ce que tu fais d’habitude ?

     ? Oui, mais je vieillis
     ? Tu te souviens plus de ce que tu as écrit
    D’une fois sur l’autre ? ? Oui ! »

    N’empêche
    Oui, je vieillis
    Je suis épuisé

    Roulés thon guacamole
    Lentilles et carottes
    Fruits à volonté

    Discours de vieux con
    À propos d’informatique
    Avec Sarah ! Carelessness

    Discours de vieux con
    À propos de tabagie
    Avec Émile ! Hopelessness

    Discours de vieux con
    A propos de paresse
    Avec Zoé ! Sense of humour failure

    C’est dimanche soir
    Et si je regardais un film ?
    Le Havre d’Ari Kaurismaki avec Zoé !

    #mon_oiseau_bleu

  • Pour faire plaisir aux enfants
    J’adopte
    Deux bébés tyrannosaures

    «  ? Papa réveille-toi, c’est l’heure
    Qu’est-ce que tu as-tu es tout agité
     ? Je rêvais que j’étais en train de jouer au football ! »

    Je dépose Zoé à sa commission
    Hier elle était interviewée
    Le sérieux de cette adolescente !

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/nick_cave.mp3

    Retour à la maison
    Je mange mon petit déjeuner
    En écoutant Nick Cave

    Je monte dans ma chambre
    Café et Nick Cave
    Et je reprends mon récit de football

    Mon plaisir chaque matin
    Chercher la paire d’images
    Pour aller avec Mon Oiseau bleu

    Découpeuse / Découplé / Découpoir /
    Découpure / Découragé / Décourageant, ante /
    Découragement / Décourager / Décourageur, euse /

    Découronnement / Découronner / Décours /
    Découru, ue / Décousure / Découvert
    (À) Découvert / Découverte / Découvrable

    Découvreur / Découvrir / Décramponner /
    Décrapouiller / Décrassage et Décrassement/
    Décrasser / Décrassoir / Décréditement /

    Décréditer / Décrêpage / Décrêpeler /
    Et Décrêper / Décrépit / Décrépissage
    Décrépit, ite / Décrépitation / Décrépiter /

    Décrépitude / Decrescendo / Décret /
    Décrétale / Décréter / Décret-loi /
    Décri / Décrier / Décriminalisation /

    Décriminaliser / Décrire / Décrispation
    Décrisper / Décrochage / Décrocher /
    Décrochez-moi-ça / Décroiser / décroissance /

    Décroît / Décroître / Décrottage /
    Décrotter / Décrottoir / Décrue /
    Décryptage et Décryptement / Décrypter /

    Décrypteur, euse / Déçu, ue / Décuire /
    Décuiter / De cujus / Décullotage /
    Déculottée / Déculotter / Déculpabilisation

    Mon dictionnaire des synonymes
    Est resté ouvert hier soir
    En cherchant un synonyme à Découverte

    Matinée d’écrivain
    Après-midi de père de famille nombreuse
    Je ne sais ce qui est le plus fatigant

    Longue promenade
    Dans Fontenay et Nogent
    Avec Émile

    Une boulangère qui n’avait plus
    Vu Émile depuis dix ans
    Manque de s’évanouir

    Son pain est toujours aussi bon
    Dommage que ce ne soit pas
    La porte à côté

    Du coup je nous prépare
    Un goûter et c’est comme si
    Émile redevenait un petit garçon

    Papa je t’appelle pour te dire
    De ne pas t’inquiéter
    Je suis partie fumer de la drogue. Zoé

    Je constate la saleté dans la maison
    Elle est habitée par des adolescents
    Dont le père est un auteur un peu occupé là

    Le plaisir que je prends à écrire
    Ma propre nécrologie dans Fantômes
    J’en écris même deux différentes

    Dans l’une je suis un artiste incompris
    Et toujours en retard d’une rame
    Et dont on ne sait que faire du travail post mortem

    Dans l’autre
    Je prends le maquis
    Contre le gaz de schiste

    Dans les deux,
    Je meurs suicidé et centenaire
    Et dévoré par les sangliers

    Lasagnes aux épinards
    Et à la mozzarelle
    Compote de pommes

    Monuments men
    De George Clooney
    Avec Émile et Zoé

    Je lance une machine à laver
    Je fais la vaisselle
    Et je me remets au travail

    Il arrive de temps en temps
    Que la profusion de mes corrections
    Me décourage et que je préfère lire

    #mon_oiseau_bleu

  • Je démarche auprès
    Du ministère de la culture
    Soudanais, quand soudain…

    Sur le chemin du collège
    Zoé fait d’excellentes imitations
    De voix de chauffards, Connard !

    Sur le chemin du collège
    Zoé s’est fabriqué une nouvelle grimace
    Strabisme partiel d’un seul œil

    Sur le chemin du collège
    Nous passons devant le stade de rugby
    Zoé imite la grosse voix d’un entraineur, accent compris

    Dans le jardin du psychologue d’Emile
    Je reprends le tapuscrit de Frôlé par un V1
    Tête du psy, apercevant l’écheveau de mon brouillon

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/20130306_noble_o_malley.mp3

    Café
    Je donne une dernière chance
    À un disque d’O’Malley

    Dans ce disque en duo
    Heureusement qu’il y a Steve Noble
    En charpentier à la batterie

    Malicieusement
    Cécile m’invite
    À son atelier d’écriture

    Je joue le jeu
    On sourit
    Sarah aussi

    Frédéric me parle de son travail
    Il construit des tunnels
    Des centaines de kilomètres

    Des centaines de kilomètres
    Qui sont creusés à raison
    De vingt mètres par jour

    L’excavatrice
    A un diamètre
    De vingt mètres

    Et ceci a lieu
    En ce moment même
    50 mètres sous nous

    Quand je pense que pendant
    Que Frédéric travaille à de tels tunnels
    Je teste des outils informatiques

    Un film de Zoé dejonckheere
    Ma fierté et ma reconnaissance
    À l’équipe enseignante

    Émile écrit ses souvenirs
    De Decroly :
    « J’avais des copains »

    Zoé
    Se souvient
    De gâteaux de gadoue

    Je me souviens de pelotes de déjection
    Décortiquées pour y chercher les os
    De petits rongeurs dont on reconstruisait le squelette

    Nouilles sautées
    Sur le pouce
    Je file à Gentilly

    Au Générateur
    Une première performance
    Prometteuse d’une jeune artiste

    « Entrer en contact avec le public » devient
    Elle embrasse une femme, caresse les cheveux d’un spectateur
    Boit dans le verre de l’une et se rue sur son compagnon

    Au Générateur
    Boomrang

    Lotus Edde-Khouri / Christophe Macé

    Les aventures de Lotus
    Toujours à la pointe
    Toujours en tension

    Une attention jamais relâchée
    Elle nous tient, elle me tient
    Et Christophe Macé parfait de courage

    L’intelligence du moindre détail
    Tout concoure, tout concorde
    En finesse et le travail sonore de JLG

    Lotus : « on a mangé du conté
    Ensemble à quatre heures du matin »
    Ensemble

    Avec Jean-Luc cette compréhension
    A la fois franche et à demi-mots
    Et pourtant nous nous connaissons si peu

    Et pourtant nous nous connaissons si peu
    Si, nous nous connaissons en vrai
    Au travers de nos travaux respectifs

    Ruban de périphérique
    Je raccompagne des amis musiciens
    Et les dépose à la Cité de la musique

    Il est tard
    J’écris un peu
    Fenêtre ouverte

    #mon_oiseau_bleu

  • Levé en sursaut
    Zoé qui buque ad’batinse
    Rêves envolés si rêves six rêves

    Home office aujourd’hui
    Open space à la maison
    Meilleur café et free jazz

    En revanche je m’étonne
    Que la hargne du boulot
    Puisse pénétrer jusque chez moi

    Et c’est essentiellement
    Ma hargne
    Je ne suis pas fier

    Je change de disque
    Je change d’ordinateur
    Ça va déjà mieux

    Je retourne au récit
    De ma rencontre brève
    Avec une jeune Laurence Ostolaza

    N’écoutant que son courage
    Virgule, un petit projectionniste
    Démarche au bas de chez lui

    Et si on rejouait Apnées ?
    Et si je lisais, je ne me souviens plus ?
    Et si je commençais à être qui je suis ?

    Hier nous avions entamé une partie d’échecs
    Circonspecte avec Émile
    Nous la finissons dans un déluge d’échanges

    Tu ne rentres pas pour écouter les discours ?
    Non, je suis anarchiste
    Tête de cet ami parent d’élève

    Tu es anarchiste vraiment ?
    Non j’étais anarchiste quand j’avais 25 ans
    Depuis je me suis radicalisé sur Internet

    Pendant que sénateur, conseillers et maires
    Se saluent cérémonieusement
    Je discute dehors avec Émile, je préfère

    C’est assez facile pour des hommes politiques
    De faire oublier leurs retards de responsabilités
    Il suffit de noyer l’opposition sous des petits fours

    Je me demande combien coûtent des petits fours
    Pour deux ou trois cent personnes
    Et ce que l’on pourrait faire d’autre avec pareil argent ?

    Je dépose Emile et Zoé à la maison
    Epuisés et je file au Comptoir
    Concert de Sylvain Kassap

    Sylvain Kassap
    Octobres
    Fameux programme

    Hélène Labarrière
    S’entend très bien avec Sylvain Darrifourcq
    Derrière les fûts

    Sylvain Kassap
    Compte les mesures sur ses doigts
    Pour rentrer dans un passage bien free

    http://www.desordre.net/musique/ayler.mp3

    Ils finissent par un morceau
    D’Albert Ayler
    Une armoire à glace s’effondre

    Fin d’ Octobres
    Et maintenant le rappel
    C’est à vous de le faire dans la rue

    Les concerts au Comptoir
    C’est aller et retour
    A pied, quel pied !

    Il est tard
    Mais j’ai encore envie
    D’écrire

    http://www.desordre.net/musique/monk_midnight.mp3

    Il est à peu près minuit
    J’écoute Monk qui cherche
    Autour de minuit

    J’aimerais bien parvenir
    À tordre le cou à Laurence Ostolaza
    Je veux dire à réussir ce passage de Fantômes

    Une intuition me dit
    Que c’est le nœud du texte
    Mais je ne parviens à le dénouer

    Cela fait trois jours
    Que j’écris et réécris ce passage
    Et toujours le sentiment qu’il m’échappe

    Et tout d’un coup
    Je trouve la bonne formulation :
    C’étaient les mêmes mains !

    #mon_oiseau_bleu

  • La compagne d’A. est mère de deux chats
    Mes cheveux repoussent à toute berzingue
    Je vais bientôt mourir, Françoise en pleurs

    Devoir attendre que l’ordinateur
    Finisse ses mises à jour
    Pour pouvoir noter ses rêves !

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/20140316_hubbub001.mp3

    Écouter Hubbub
    Travailler
    Écrire. Cafés

    Je reçois un mail
    De Corentin qui me dit, j’en suis ému
    Trouver du réconfort dans Mon Oiseau bleu

    Emmener Zoé chez l’orthophoniste
    En chemin elle me questionne, sans rire
    Sur le bon usage du point-virgule

    Le point-virgule, lui explique-je
    Permet de garder liées deux idées
    D’égale valeur dans une même phrase

    Par exemple
    « J’emmène Zoé chez l’orthophoniste
    Point-virgule ; Zoé est dyslexique »

    Si on écrit : « j’emmène Zoé chez l’orthophoniste
    Virgule, elle est dyslexique »
    On peut se demander si l’orthophoniste n’est pas dyslexique

     ? C’est très fin comme différence
     ? Tu n’imagines pas à quel point les langues
    Notamment le Français, contiennent de nuances

    Et c’est pour la préservation de ces nuances
    Qu’il nous appartient à tous
    De veiller à leur bonne préservation

     ? Même
    Quand on est dyslexique ?
     ? Même ! (surtout)

    Cuire le butternut à la vapeur
    Faire revenir le butternut au beurre
    Gratiner la purée au parmesan

    Bricks à l’œuf et aux poireaux
    Purée de butternut
    Pommes et soupirs d’aise

    Zoé : «  on se s’attaque pas comme ça aux sœurs De Jonckheere
     ? Sans courir le risque qu’elles crient, Émile, attaque !
     ? ou Julia, analyse ! et Clément, rééduque ! »

    Un coup de balai
    Un coup de wassingue
    Un coup de gueule de loup

    Nouvelle expertise, nouveaux plaisirs
    Ce n’est pas Emile qui fait le show cette fois
    Mais le psychiatre

    Je suis souvent frappé
    Par les bénéfices inattendus de la psychiatrie
    Un conseil de lecture : Kenzaburo Oe

    Je vais chercher Zoé à l’atelier de céramique
    On parle perspective avec Marilou
    Pour découvrir que nous avons eu le même prof

    Marilou et moi avons eu le même prof de pers
    Elle en 2011, moi en 1986
    Marilou et moi ne sommes pas du même millénaire

    Potée de choux de Bruxelles
    Qui mijotent
    Pendant que je vais chercher Émile au rugby

    Emile s’accroche
    Ça continue d’aller trop vite pour lui
    Mais ses gestes sont plus déliés

    Leçon de morale
    Derrière la main courante
    Respect de l’autre = respect de soi-même

    Et je finis, enfin !
    Par retrouver le nom de la speakerine
    Laurence Ostolaza

    Aujourd’hui j’aurais retrouvé
    Mon ancien professeur de perspective
    Et une speakerine de télévision

    #mon_oiseau_bleu

  • Où je découvre que Sarah
    N’est pas une jeune étudiante de 18 ans
    Mais une ethnologue trentenaire

    Petit-déjeuner matinal avec Sarah
    Je lui raconte mon rêve
    Sarah : je me demande bien ce que cela veut dire

    Et je ris :
    Raconte-t-on ses rêves à sa fille
    Etudiante en psycho ?

    http://www.desordre.net/musique/eels.mp3

    Autoradio : blagues capillotractées
    Entre-soi, je switche sur les Eels
    Et je tombe sur un ancien hymne amoureux

    Et je tombe sur un ancien hymne amoureux
    Et je m’en fous complètement
    Là je pourrais me penser guéri, j’en doute

    Je rechigne
    Et je renâcle
    À me mettre au travail

    Le tapuscrit de Frôlé par un V1
    Est un désordre sans nom
    Le report des corrections un labyrinthe sans issue

    Elle oublie de descendre de la rame
    Je ne parviens pas à monter à temps
    Je la regarde s’éloigner

    Elle descend juste à temps
    Je parviens à monter dans la rame
    Je la regarde en m’éloignant

    Elle oublie de descendre
    Je monte dans la rame in extremis
    Nous sommes penauds entre deux stations

    Elle descend juste à temps
    Je rate la rame
    On ne sait pas quoi se dire sur le quai

    Je suis en avance
    Mon psychanalyste me demande
    De m’installer, il arrive

    En l’attendant, je corrige
    Mon tapuscrit des Anguilles
    Je corrige mes rêves chez le psy

    Je rentre juste à temps dans l’open space
    Tout à l’heure j’en pars pour rejoindre Adrien
    Finalement l’ open space c’est le lieu de transit

    C’est la première fois
    Que je retourne à la Sorbonne
    Depuis très longtemps, ému

    Ému et vieux
    C’est tant mieux
    Je dois jouer le rôle du vieux

    Première répétition avec Adrien
    On s’apprivoise comme il dit
    Essouffle-toi, mets-toi dans tout tes états !

    On est trop long d’une heure
    J’apprends à connaître Adrien
    Qui voudrait rajouter des choses

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/schnittke.mp3

    En sortant, accueillis par des chœurs
    Depuis l’amphithéâtre
    Où j’ai entendu le trio Calaïs la première fois, 1993

    Quant au chemin à pied
    Depuis la Sorbonne
    Pour rejoindre la place Monge

    Quant au chemin en métropolitain
    Depuis Monge
    Pour aller à Daumesnil

    Je passe prendre Emile au rugby
    Quelques poignées de main
    Qui font du bien

    De très bons spaghettis
    De chouettes rire à trois
    Je travaille deux petites heures

    #mon_oiseau_bleu

  • Elle et B. se croisent à un vernissage
    Elle est saoule
    Je tente une déclaration d’amour en collage

    J’ai réussi un exploit d’organisation
    Aujourd’hui je n’ai rien à faire
    C’en est vertigineux, paralysant

    J’utilise la page de Qui ça ?
    Comme jukebox aléatoire
    Je m’y retrouve totalement

    Je passe devant le carton d’invitation
    D’Agnès Geoffray, je pose un câble USB dessus
    Une image, une photographie

    Je croyais pourtant
    Avoir arrêté
    La photographie

    C’est tout juste
    Si je sais encore
    Changer d’objectif

    C’est tout juste
    Si je sais encore
    Faire la mise au point

    C’est tout juste
    Si je sais encore
    Cadrer

    Mais
    Je sais encore
    Déclencher

    Dans Frôlé par un V1
    Je peine à décrire le croisement
    D’avec les sœurs Le Pen

    Il est en effet nettement
    Plus plaisant de décrire, si bref fut-il
    Le croisement avec Romane Bohringer

    Alors Maréchal-nous-voilà,
    On vient apprendre à dessiner
    Des croix gammées à main levée ?

    Il n’y avait pas d’amour perdu,
    Ni gâché, entre Maréchal
    Et De Jonckheere

    Quelle est la probabilité
    D’avoir, dans son frigo, des huîtres, du beurre
    De la crème, du gingembre et de la coriandre ?

    Je me cuisine
    Pour moi seul
    Des huîtres chaudes !

    Je peine à trouver le sommeil à la sieste
    Action conjuguée de la digestion des huîtres
    Et du souvenir de la soirée avec B. hier soir

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/20140924_jacques_demierre001.mp3

    Tant pis
    Café
    Axel Dörner

    Je retourne
    À mes Fantômes
    Je retourne en 1986

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/metheny.mp3

    En 1986, j’ai eu mon permis
    J’ai bu une bière avec Pat Metheny
    Je suis entré aux Arts Déco, Daphna

    En 2017, j’ai perdu 25 kilogrammes
    Je suis tombé amoureux d’elle
    Une Fuite en Égypte

    Mais en 2017 aussi, j’ai été très malade
    Très malheureux, elle est partie
    Et Tante Moineau ne s’est pas réveillée

    En 2017, trop tôt pour faire le bilan ?
    Trois amis sont partis
    Encore dimanche. Stop !

    https://www.youtube.com/watch?v=Spwnz4q3iFw

    Des années que je me disais
    Que je devais aller écouter
    Le duo Sarah Murcia – Kamilya Jubran

    Sarah Murcia (b) – Kamilya Jubran (oud, chant)
    Régis Huby (v), Guillaume Roy (a)
    Et Atsushi Sakaï (vcl)

    Rarement ai-je écouté
    Une musique comme celle-ci
    Qui m’atteignait sans passer par la tête

    Il y a des musiques qui rendent triste
    D’autres qui poussent au suicide
    Celle-ci prend au ventre, sans détour

    Après le concert
    Je me demande si je ne trouve
    Pas la clef d’un tel pouvoir

    Sur les partitions de Kamilya Jubran
    On lit la musique de gauche à droite
    Et les paroles, en arabe, de droite à gauche

    Si un jour le récit de J.
    Est porté à l’écran − on peut rêver
    J’ai déjà trouvé mon actrice : Sarah Murcia

    Je repars avec la galette
    Que j’installe sur l’autoradio
    Je peux me sentir tellement heureux parfois

    #mon_oiseau_bleu

  • Mon inconscient
    N’a rien foutu
    Cette nuit

    Petit-déjeuner
    Silencieux
    Émile songeur

    Une fois par an, le dimanche matin
    On entend la rumeur d’un rassemblement
    À Vincennes comme dans Une journée particulière

    Je n’aime pas cette rumeur
    Je n’aime pas qu’on hurle avec les loups
    J’ai peur de cette tumeur

    De retour du marché
    Mes mains sèches
    Déballent les fruits

    Un butternut, des kakis
    Un potimarron
    Automne

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/images/sophie/sons/bill_evans_i_fall_in_love_too_easily.mp3

    Café
    Bill Evans
    Autumn leaves

    Dimanche matin
    Refais du café
    Et fais un peu de ménage

    Au milieu du rap des filles
    Sur l’autoradio, pour me faire plaisir
    Sarah glisse Yesterday des Beatles

    Sarah tu savais que cette chanson
    Est sortie avant ma naissance
    Non ? Si, 1964

    La cité dans laquelle j’ai grandi
    Est grillagée depuis vingt ans
    Mais je ne m’y habitue pas

    Qui voudrait vivre
    Derrière un grillage
    Et pour se protéger de quoi ?

    Je n’arrive jamais tout à fait
    À comprendre qu’il faille badger
    Là où on fonçait à vélo en descente

    Et je ne voudrais pas avoir l’air du type
    Né à l’époque de Yesterday , mais où sont les enfants
    De cette cité ? Chez eux et pas dehors

    Yesterday
    All my troubles
    Seem so far away

    And now
    I long for
    Yesterday

    Emile tient une forme spectaculaire
    Aux échecs et ne fait qu’une bouchée
    De son père puis de son grand-père

    Je fais une partie de Monopoly
    Avec ma mère et Zoé, et je gagne
    Grâce à la rue de Wazemmes (Lecourbe)

    Au retour je traduis à la volée
    Les paroles de je ne sais plus
    Quel rappeur états-unien : on rit bien

    Quenelles aux morilles
    Cêpes de Bordeaux au beurre
    Poires et prunes, c’est l’automne

    Cèpes de Proust : des cèpes au beurre
    Un dimanche soir, comme au retour
    D’un dimanche à Rambouillet

    Sarah et Émile discutent
    Dans le garage
    Zoé fait la vaisselle, dimanche soir

    Les enfants vivent leur vie
    Dans ma chambre au calme
    J’écris. Nous serons couchés tôt

    Tandis que je tente de me renseigner
    A propos du référendum catalan
    Mon téléphone de poche vibre

    José, en pleurs
    Phil Rahmy
    Est parti

    Chaque fois que je pense à Phil
    J’ai mal aux bras
    De l’avoir porté, il y a quinze ans

    #mon_oiseau_bleu

  • Concours de pâte à modeler
    Au Val André
    Je gagne haut la main avec un aileron

    Je dépose Zoé au collège
    Nous passons devant notre arbre
    Longtemps que nous ne l’avions photographié

    http://www.desordre.net/musique/comelade.mp3

    Je mets un peu la radio
    On tresse des louanges au Premier Ministre
    Je switche : Pascal Comelade

    J’ai reçu un courriel de Daniel
    Photographies de son exposition
    Je suis ému aux larmes, presque

    J’expédie les affaires courantes
    Sans joie
    On s’en doute, open space

    Un coup de téléphone d’Isa
    Me délivre
    De l’ennui, de l’ open space

    Déjeuner avec Isa au BDP
    A la fois chaleur de l’amitié
    Et sentiment d’être avec ma grande sœur

    Je ne sais pas très bien
    Comment faire la transition
    Entre Isa et l’ open space

    On me demande de rebondir
    Sur un courriel
    Je réponds que cela na pas être facile

    Dans le parking du temple
    Une dame qui range ses courses
    Voudrait en découdre avec moi !

    Si je l’ignore elle m’insulte
    Si je réponds, elle crie
    Mon tort ?, en fait je n’en sais rien

    Je rends mon charriot, elle continue de m’invectiver
    « Je crois que nous ne sommes pas faits l’une pour l’autre »
    Mon ironie se traduit mal dans sa langue

    «  ? Connard !
     ? Mais madame … » Arrive son fils paniqué
    Je crains le pire, il s’excuse, Maman fait une Tourette

    Il est surpris que je sache ce que cela veut dire
    «  ? Ce n’est pas grave Monsieur, votre maman
    N’a rien fait de grave, au revoir Madame… »

    «  ? Connard !
     ? Maman !
     ? Au revoir Monsieur ? Oui, au revoir, pardon… »

    Finalement
    Un fils autiste
    C’est plutôt tranquille !

    Je range les courses
    Je dépose Zoé au théâtre
    Je joue aux échecs avec Émile

    Je cuisine une tarte salée
    Je vais chercher Zoé au théâtre
    J’essaie d’écrire un peu

    Mon Oiseau bleu
    Les anguilles les mains mouillées
    Frôlé par un V1

    Mon Oiseau bleu
    Une page, un dialogue
    Douze poèmes

    Les Anguilles les mains mouillées
    Deux pages relues
    Un seul rêve

    Frôlé par un V1
    Trois pages relues
    Une précision annotée

    #mon_oiseau_bleu

  • Je paramètre
    Le traitement de texte
    Du nouvel Hemingway

    Discussion qui porte
    Au petit-déjeuner
    Avec Zoé

    Puis Zoé me fait mourir de rire
    En m’inventant une existence
    Fictive en open space

    Toussaint le soir
    Zoé le matin
    Guérison en cours

    Remplir les formalités en ligne
    Pour la licence de rugby d’Émile
    On n’avait pas tout ça dans les années septante

    Un homme en soutient un autre
    Au bord des larmes, au bord de tomber
    J’en suis ému, je voudrais me joindre à eux

    Je regarde désormais les jeunes femmes
    Portant leur bébé près de leur poitrine
    Avec l’attendrissement d’un grand-père

    Deux provinciaux égarés
    À la croix de Chavaux
    Me demandent, à moi ! le chemin du Tracé

    Je reçois un texte de Peugeot
    Une opération coup de poing
    Je redoute une nouvelle facture

    Je ne peux pas, tout de même pas
    Demander à mes collègues de parler un peu moins fort
    Je n’arrive pas à me concentrer sur le récit de mes rêves

    Les Fantômes
    Ont une matière textuelle
    Incroyablement malléable

    Je n’ai jamais écrit de la sorte
    À la fois confiant, curieux
    Et en partant tous azimuts

    Soirée admirablement ratée au Tracé
    Tracé confié à tout un gotha de poètes
    Post beat complètement ratés, mais conquérants

    J’ai tenté de m’accrocher un peu
    Tâchant de retrouver un peu l’ambiance
    Du Rainbo ou du Czar bar sur Division, las !

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/20140924_jacques_demierre002.mp3

    Sur la scène du Tracé , cette année
    J’aurais écouté le trio Demierre/Philips/ Leimgruber
    Et des poètes ricains s’accompagnant avec des guitares folkloriques

    #mon_oiseau_bleu

  • Je ne parviens pas du tout
    A recoller les bribes très éparses
    Et très floues de mon rêve

    Ne reste de ce rêve
    Que des idées générales
    Une conférence avec Jean-Luc

    http://www.desordre.net/musique/guionnet.mp3

    J’essaye même d’écouter
    Un disque de Jean-Luc pour
    Me reconnecter au rêve, peine perdue

    Enfin peine perdue
    C’est mal dire
    Plaisir de l’écoute, quand même

    Belle lumière dehors
    Qui monte dans mon dos
    Fatigué, trop dormi

    Je voudrais pouvoir écrire
    Mais ne pouvant faire mon échauffement
    Dans les Anguilles , rien ne vient

    En fin de matinée je reçois
    Un de ces mails toxiques, plein de mensonges
    Poison dont je sens la progression dans mes veines

    Déjeuner pollué, un peu
    Avec Nicolas du Kosmos
    Avant que le fil de la discussion ne me dévie

    J’ai entre les mains
    Le scénario du prochain film
    D’un cinéaste que je vénère

    J’aurais un vase Ming
    Entre les mains
    Je serais moins ému

    Sieste improductive
    Aussi bien sur le plan du repos
    Que, in fine , de la production onirique

    Je descends travailler
    Et l’intention d’en découdre
    Avec la machine à coudre

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/nick_cave.mp3

    Je mets Nick Cave
    Il a pour mission de me secouer
    La red right hand

    Travaille !
    Je me dis tout haut
    Au milieu du garage

    Et Je
    M’y
    Mets

    Enfin
    Je m’y mets
    C’est pas gagné

    Les Fantômes
    Prennent forme
    Dit comme ça…

    Le soir, dîner
    Avec les filles
    Sushis

    Enfance maltraitée
    J’emmène Zoé
    Au cinéma après les sushis

    Barbara
    Mathieu Almaric
    Jeanne Balibar

    Certains plans de Barbara
    Ont la grâce surnaturelle
    Des derniers plans de E La Nave va

    http://www.desordre.net/musique/zappa.mp3

    Zoé : « qu’est-ce que tu reprocherais à ce film ?
    ― Rien, je n’aime pas Barbara, j’aurais aimé le même film
    À propos de Zappa ― avec Balibar en Zappa ? ― Oui !

    Jeanne Balibar
    Saurait très bien faire
    Zappa, elle sait tout faire

    #mon_oiseau_bleu