• http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/bouquets/011.htm

    L’Algoritme de la faim

    Un court récit de science-fiction qui m’est venu en me promenant dans le parc de Méry-sur-Oise il y a quatre ans et dont j’ai imaginé qu’il pourrait être soutenu par les photographies que j’avais prises de cette promenade lesquelles dessineraient plus ou moins aléatoirement un parcours dans une très grande page html, le parcours n’est donc le même pour personne (et pour ce genre de sorcellerie, vous imaginez bien que je ne fais pas cela tout seul, merci @archiloque, évidemment), quant à la musique de cette affaire, nous la devons à la programmation savante de @dominique Pifarély qui se sert de ce genre de programmes aléatoires en prologue de nos spectacles (voir Apnées http://www.desordre.net/apnees/index.htm ).

    Occupé en ce moment même à une manière de chantier de restauration du Désordre, (si vous me passez l’expression) notamment en reprenant les cinq cents et quelques fichiers vidéo pour les insérer d’une manière interprétable par toutes et tous, je note pour moi-même sur mon tableau aimanté que je devrais peut-être essayer de produire une sorte de séquenceur de ce récit.

    #retour_au_desordre

  • http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/index.htm

    Vu qu’il n’y aura pas de #retour_au_désordre avant la fin du mois, je choisis une page particulièrement riche, histoire de vous occuper quelques temps et vous laisse donc aux bons soins d’ Ursula (pendant que je vais aller me baigner dans les eaux fraîches de la Cèze, me goinfrer de pélardon, dont j’ai appris hier ( https://seenthis.net/messages/712600 ) que c’est la saison, repeindre les huisseries de la maison en rouge basque et admirer les Perséides depuis la fenêtre de ma chambre)

    Ursula est le nom d’une manière d’application que j’avais développée pour les stagiaires de l’école de doc à Lussas de telle sorte qu’ils et elles puissent ranger leurs différents éléments textuels, sonores, vidéographiques et picturaux en les regroupant par type de documents, les confiant ainsi à un principe aléatoire qui devait faire des étincelles et des passerelles dans leur imaginaire. L’histoire ne dit pas si cela a été un très grand succès pour les stagiaires (plutôt pas d’après mes souvenirs) (et certaines et certaines doivent davantage se souvenir du petit entraînement de rugby que j’avais improvisé pour créer un peu de cohésion dans leur groupe, mes méthodes pédagogiques des fois), toujours est-il que pour ma part j’avais trouvé mon content dans l’application Ursula que j’avais nourrie de tout ce que j’ai pu amasser pendant l’année 2014.

    Bel été, avec Ursula (en maillot de bain)

  • #Ausencias (absences)

    «Ausencias» es un proyecto expositivo que partiendo de material fotográfico de álbumes familiares muestra veintisiete casos a través de los cuales se pone rostro al universo de los que ya no están: trabajadores, militantes barriales, estudiantes, obreros, profesionales, familias enteras; ellas y ellos víctimas del plan sistemático de represión ilegal y desaparición forzada de personas, instaurado por la dictadura militar argentina y la brasilera.
    Son imágenes de desaparecidos y sobrevivientes en un mismo lugar con 30 años de diferencia.
    “Partí de una necesidad expresiva personal de ponerle presencia a la ausencia, pero al mismo tiempo de buscar aportar a la memoria”, señaló Germano, fotógrafo radicado en España, cuyo hermano Eduardo fue secuestrado a los 18 años en 1976

    http://www.gustavogermano.com


    #absence #photographie #desaparecidos #disparus #Argentine #Brésil #Uruguay #Colombie #ceux_qui_restent #celles_qui_restent #histoire #dictature_militaire #mémoire #Gustavo_Germano #albums_de_famille #celleux_qui_restent
    cc @albertocampiphoto @philippe_de_jonckheere

    @reka : ça ne serait pas aussi un peu en lien avec la #géographie_du_plein et la #géographie_du_vide ?

  • Pas de trace de rêve
    Pourtant ma position au réveil
    Laisse peu de doutes : j’ai dû rêver

    Je boucle le marché
    Avant la tempête, je déballe mes légumes
    En pensant aux maraîchers dans la tourmente

    Dimanche matin
    Tempête cafés
    Et du travail !

    Champignons farcis
    Rattes au four
    Kakis

    Je pars avec Émile entre deux averses
    Encourager mes copains
    Contre Saint-Quentin

    Ça a à peine commencé
    Que Léo perce, raffute
    Et passe après contact : essai !

    Vincennes fait un match plein
    Domine, occupe le terrain
    Est intraitable en défense

    Un ancien dirigeant
    Peine à reconnaître le grand corps d’Émile
    Il est très ému : ce sont des souvenirs, de beaux souvenirs

    Sur ce même terrain
    Émile a longtemps été
    Un enfant égaré

    Désormais il serre des mains en arrivant
    Pendant que les pères se souviennent
    De leurs exploits passés en regardant les jeunes

    Nouvel essai de Vincennes, belle combinaison
    Dans les tribunes, des enfants admiratifs
    De leur entraineur, Léo. Il déchire, disent-ils

    Avant de remonter dans la voiture
    J’urine en lisière de bois, dans un fossé
    Rempli, je les vois avec retard, de préservatifs usagés

    Tiens ce serait une autre photographie possible
    Pour un article de presse à propos de prostitution
    Un fossé boueux, jonché de préservatifs

    Un fossé boueux, jonché de préservatifs
    C’est tout de suite un peu moins racoleur
    Que les habituels bas résilles, non ?

    De la violence dans les détails
    Nicolas Stephan
    Avec Antonin Rayon au piano

    Tout d’un coup, en plein solo de piano
    Je me souviens que j’ai oublié
    D’éteindre le téléphone d’Émile

    Émile doit sentir que je suis inquiet
    Assis à côté de moi il marmonne
    De plus en plus fort

    Je finis par partir avec Émile
    Qui se confond en excuses
    Je marmonnais c’est ça ?

    Ce n’est pas de ta faute Emile
    C’est de la mienne, je me suis mis
    A penser à ton téléphone et j’ai créé de la tension

    Roulés au thon
    Quenelles
    Poires

    Je tente une nouvelle fois
    De me servir du nouvel ordinateur
    Quelques progrès, micoscopiques

    Je me couche
    A la fois frustré
    Et amusé

    Est-ce que frustré et amusé
    N’est pas, en définitive
    Mon état d’esprit habituel ?

    #mon_oiseau_bleu

  • J – 25 : Daniel,

    Admettons, pour commencer, que quand je dis Désordre , avec un D majuscule et en italique, je parle de mon travail, que quand j’écris « désordre » sans italique et sans majuscule, je parle d’une situation désordonnée et que quand j’écris « desordre » (sans accent et tout en minuscules), généralement à l’intérieur d’une graphie de ce genre http://www.desordre.net , je donne le chemin de quelques vérifications possibles en ligne. Le Désordre est curieusement affaire d’appeler les choses par leur nom, d’appeler un chat un chat.html.

    Daniel, tu me demandes un texte de quelques pages à propos du Désordre . Cela arrive de temps en temps que l’on me demande un telle chose, la dernière fois c’était pour le Festival de littérature de Solothurn en Suisse, d’où j’avais rapporté un très mauvais livre à propos de Proust, quelques secondes de films d’animation réalisées avec de la pâte à modeler dans le cadre luxueux de ma chambre d’hôtel dans laquelle je me suis ennuyé ferme pendant deux jours, et dans laquelle j’ai hérité d’une colonie de punaises de lit qui auront empoisonné mon existence pendant presque six mois. La Suisse. La semaine dernière j’ai reçu deux textes d’un jeune universitaire qui a décidé, il y a deux ans, d’étudier le Désordre , je pourrais être sans vergogne et tout pomper sur de telles études sérieuses, mais voilà elles sont exprimées dans une langue que ni toi ni moi ne parlons. Et puis ce serait ignorer que la générosité est le sentiment qui a le plus cours entre nous deux. Le Désordre est un flux, il se modifie sans cesse, il s’augmente sans cesse.

    Je pourrais, j’en suis sûr, écrire une fiction à propos de ce site, une sorte de nouvelle à tiroirs et il y en a quelques-uns, des tiroirs, dans ce site et dans son histoire périphérique, celle de mon existence finalement, quelques rebondissements ont connu leurs premières secousses à l’intérieur même du site, en les agençant un peu différemment de la façon dont ils se sont produits, je parviendrais bien à quelque chose, mais j’ai compris que ce n’était pas ce que tu attendais. Pourtant le Désordre est une fiction. La mienne.

    Je pourrais, je finirais par en trouver le moyen, créer une manière de site dans le site qui permettrait de canaliser, fixer, un parcours dans le site et qui serait, de ce fait, une sorte de fiction aussi, mais alors j’aurais le sentiment de trahir quelques-unes de mes intentions premières dès le début de la construction du site, à savoir rendre le parcours aussi chaotique, désordonné et aléatoire que possible, au point que, désormais, plus personne ne peut vraiment faire le même parcours dans ce fichu site et lorsque des personnes échangent à son propos, je ris sous cape qu’ils ne savent pas qu’ils ne peuvent pas parler de la même chose, qu’ils n’ont pas vu la même chose et pourtant ils semblent s’entendre. Ce sont les visiteurs du Désordre qui font le Désordre .

    Je pourrais à l’inverse, j’en ai les moyens, en programmation, rien de plus facile, ajouter du désordre au Désordre , donner à l’aléatoire une plus grande part encore, mais alors cela pourrait très bien être en vain, le nombre de possibilités existantes est déjà très grand, on parle de nombre gogol et de nombre gogolplex qui sont des nombres qui tutoient l’infini (un gogol est égale à 10 puissance 100, et un gogolplex est égale à 10 puissance gogol), en fait pour tout te dire, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, le nombre de combinaisons possibles dans l’agencement des presque 300.000 fichiers du Désordre est pour ainsi dire aussi grand que le nombre d’atomes que l’on pourrait serrer dans l’univers connu. Personne ne s’apercevrait de cette aggravation du Désordre . C’est si grave que cela. Le Désordre est au-delà du vaste, il n’est pas infini, bien sûr, mais il est asymptotique à l’infini. Chuck Norris a compté jusqu’à l’infini. Deux fois.

    Je pourrais aussi, avec force copies d’écran te décrire le Désordre vu de l’intérieur et te montrer comment pour atteindre une telle dimension de Désordre , en donner le sentiment, il convient, pour moi, pour m’y retrouver, d’ordonner les choses avec un soin maniaque quand ce n’est pas totalitaire, il y a là un paradoxe très étonnant, bien que facile à comprendre, je pense que tu en as eu un aperçu quand nous avons travaillé ensemble dans le garage pour ton recueil du poèmes visuels dans le Désordre , sans doute l’une des plus belles réalisations du Désordre et quel plaisir c’était, pour moi, de t’offrir de telles possibilités, dans une confiance désormais acquise et mutuelle, même si de haute lutte par le passé. J’ai fait du chemin depuis Barjavel, non ? http://www.desordre.net est parfaitement rangé et ordonné, pour mieux donner une impression de désordre, laquelle est grandement obtenue par des effets de programmation. Le désordre est un programme en soi. Et il est paradoxal.

    Je pourrais, je vais le faire, c’est désormais un peu de cette manière que je procède en toutes chose, inclure ce texte, que tu me demandes, à l’intérieur même d’un projet en cours, qui est lui-même un projet qui surplombe le Désordre , Qui ça ? sorte de chronique de la catastrophe en cours et pour laquelle je refuse désormais d’avoir le moindre regard, elle est inévitable, avant qu’elle ne se produise, agissons et prenons l’habitude désormais d’agir selon notre guise, tout comme je le dédicace à cet ami poète, Laurent Grisel, nos agissements sont tellement plus précieux que les actes misérables qui nous gouvernent, et alors ce serait un tel plaisir de tisser depuis ce texte que je suis en train d’écrire le faisceau abondant des liens hypertextes qu’il suscite, et tu serais bien embêté plus tard pour tâcher de trouver le moyen d’accueillir tout cela dans la cadre restreint d’une revue papier, NUIRe. Plus j’y pense et plus je me dis que c’est ce que je devrais faire, rien que pour te mettre un peu dans l’embarras, pour t’embêter gentiment. Le Désordre n’est pas plat, il compte des épaisseurs, une profondeur qui doivent concourir au sentiment de désordre. Le Désordre est une mise en abyme. http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/index_186.htm

    Je pourrais, je dois le faire, rappeler utilement que je ne suis pas le seul contributeur du Désordre , par exemple il est important de savoir que j’ai commencé à travailler au Désordre en 1999, mais qu’à partir de 2003 j’ai reçu de temps en temps, à ma demande, l’aide précieuse de mon ami Julien Kirch - @archiloque - qui a su fabriquer pour moi des outils remarquables pour mieux semer le désordre. Que tout au long de la construction j’ai reçu les avis éclairés et avisés d’autres personnes, notamment L.L. de Mars, que j’ai fait partie de collectifs qui ont nourri mon travail, le Terrier , remue.net, Le Portillon , seenthis.net et que le Désordre m’a permis aussi de travailler (et de les rencontrer) avec des musiciens d’exception, Dominique Pifarély et Michele Rabbia, que le Désordre a connu un développement inattendu dans le numéro 109 de Manière de voir et quel plaisir cela a été de rencontrer et de travailler avec @fil, @mona et Alice, que d’une façon plus ou moins directe il m’a permis de trouver un éditeur, grâce soit rendue à Sarah Cillaire, Hélène Gaudy et Mathieu Larnaudie, les parrain et marraines d’ Une Fuite en Egypte et enfin, et surtout, que le Désordre accueille aussi en son sein les travaux remarquables d’amis, parmi lesquels, Jacky Chriqui, Hanno Baumfelder, L.L. de Mars, Martin Bruneau, Isa Bordat, Karen Sarvage, Ray Martin, Barbara Crane et Robert Heinecken, Thomas Deschamps (qui a composé l’une des plus belles pages du Désordre), Eric Loillieux, Vincent Matyn, Pierre Masseau, Jean-Luc Guionnet, Stéphane Rives, Lotus Edde Khouri et, donc, toi, Daniel, Daniel Van de Velde, devande. Le Désordre c’est aussi une histoire de mes amitiés et de ce qu’elles m’ont apporté d’immenses richesses et de communes préoccupations, regarde, en tête de ce texte, qui passait par l’infini, je n’ai pas hésité longtemps pour ce qui est du choix d’une image, pouvait-il y avoir de plus remarquable illustration, le mot est mal choisi, qu’une photographie de l’une de tes merveilleuses sculptures au travers desquelles on jurerait voir l’infini.

    Je pourrais rappeler que l’une des dimensions supérieures du Désordre c’est une manière de sauvegarde des joies et des beautés du quotidien. Tu as dit à propos de ce texte, que tu me demandes, que tu pourrais m’aider à y contribuer, je pense que sur le sujet de ce quotidien, de son ressassement heureux, enchanté par moments, et d’un certain arbre du bois de Vincennes, tu sauras dire quelques très belles choses, je laisse donc quelques lignes blanches pour toi.



















    Je pourrais faire la liste des erreurs et des ratages du Désordre , il y en a eu quelques-unes, et même quelques errements, et des obstinations de ma part qui ont parfois fait courir de grands périls à l’ensemble, des fois je suis allé trop loin, d’ailleurs rien ne m’assure que cela ne soit pas déjà le cas. En fait chaque fois que je travaille au Désordre je cours le risque de tout faire échouer ou encore d’ajouter des éléments faibles qui ne rendent pas justice aux autres réalisations, plus réussies, du Désordre et cela fait presque dix-huit ans maintenant que le Désordre menace presque tous les jours de s’effondrer. Le Désordre est fragile. Et il aura une fin. Elle ne sera pas nécessairement heureuse, ni réussie.

    Je pourrais écrire n’importe quoi, dire du Désordre des choses qui ne seraient pas vraies, qui ne seraient pas entièrement fausses non plus, en quelque sorte des choses qui ne me concerneraient pas. Et cela permettrait, nul doute, de faire diversion, d’attirer le regard vers des directions opposées à celles qui sont en fait au cœur du site, notamment le combat, le combat pour la vie, pour la survie, le combat pour Nathan, le combat pour les enfants, le combat pour faire accepter certaines manières de faire les choses, de voir le monde, d’y participer, le combat politique en somme, le combat ce n’est pas la partie la plus visible du Désordre et pourtant elle est là, jamais très loin, et jamais en grattant beaucoup, on y voit mon corps et mon cœur fatigués tous les deux par le combat, mais mon corps et mon cœur heureux, cela oui aussi. Le Désordre est un combat perdu d’avance, mais qu’on ne peut pas refuser. C’est mon côté Don Quichotte du Val-de-Marne.

    En tout cas c’est un combat qui me laisse désormais sans force. Un jour que des lycéens, dans le cadre de je ne sais plus quelle expérience de leur cursus - guidés en cela par leur excellent professeur de philosophie, mon ami Alain Poirson, qui a été, aussi, pour moi, un professeur de philosophie, et quel ! -, m’avaient soumis au questionnaire de Proust, à la question comment est-ce que j’aimerais mourir, j’avais répondu sans hésiter : épuisé. Ça finira par arriver un jour, c’est sûr.

    Im freundschaft, mein lieber Daniel, im Freundschaft.

    #qui_ca

  • http://www.desordre.net/photographie/numerique/quotidien/index.htm

    Je repasse en une (un bien grand mot) ce texte (un bien grand mot) de présentation des séries d’images du Quotidien (un bien grand mot aussi), parce qu’il fixait rendez-vous aux visiteurs et lectrices du Désordre début 2017 pour un nouveau tryptique, celui regroupant une image de l’année 2014, une de l’année 2015 et une de l’année 2016. C’est chose faite ( http://www.desordre.net/photographie/numerique/quotidien/index005.htm ). Et voilà donc comment je présentais cette série, début 2014.

    Chaque début d’année, je me livre à cet exercice : je choisis une et une seule photographie pour chaque journée de l’année tout juste écoulée. Donc à la question, mais alors tu prends au moins une photographie tous les jours ?, absolument tous les jours ?, la réponse est, ben oui, on pourra dire que j’aurais passé une grande partie de ma vie avec un gros truc noir qui me bouche la vue. Et naturellement c’est l’occasion de faire de cette rubrique, Tous les jours, un point d’entrée sur d’autres recherches en développement dans le reste du site dans le cours de l’année en question (l’image est parfois clicable qui permet justement cette ouverture).

    J’ai entamé cette série consciemment en 2007, on peut donc accéder aux séries de 2008, 2009, 2010, 2011, 2012 et donc 2013 que je viens de terminer.

    Cela ne s’arrête pas là. Fin 2007, j’ai eu l’idée d’un triptyque, que j’ai appelé le Quotidien (quand j’y pense je ne suis pas très fort pour les titres, les meilleurs titres ce sont souvent mes amis et mes proches qui me les soufflent, B. par exemple a eu l’idée lumineuse de Dans les lignes de sa main pour Robert Frank, là franchement elle m’a tiré d’un terrible embarrras, donc quand vous trouvez que le titre est bon, dites-vous que c’est sûrement parce que je n’y suis pour rien, sinon s’il est mauvais c’est qu’il est bien de moi). Ce triptyque prend au hasard une des photos de la série Tous les jours de 2005 pour l’associer avec une autre image tirée au hasard parmi les images de 2006 et une troisième au hasard parmi les images de 2007.

    Fin 2010, j’ai eu le plaisir de proposer un nouveau triptyque avec les années 2008, 2009 et 2010. Et, vous me connaissez, je me léchais déjà les babines à l’idée que fin 2013 je pourrai produire à la fois un nouveau triptyque et à la fois une page qui reprendrait un carré de neuf photographies prises au hasard parmi les années, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012 et 2013. Pour tout vous dire je piaffais d’une impatience un peu inquiète tout de même, parce que ce qui fonctionnait à l’état de triptyque, rien ne m’assurait que cela fonctionnerait aussi sous la forme de ce collage de neuf images.

    Et j’ai eu raison à la fois de piaffer et à la fois d’être inquiet, parce quand j’ai lancé la première sonde, le premier script, force est de constater que le résultat était plus souvent décevant que réjouissant. Certes, des fois le hasard faisait bien les choses, mais le plus souvent le hasard bâclait l’affaire, sans compter que la mise en page des neuf images, cela paraît idiot, mais était tout sauf une réussite (je fais statistiquement peu de photographies verticales, leur rareté pose justement un problème pour ce qui est de les accueillir souplement). Bref il a fallu resserrer les boulons ce qui fut fait de la façon suivante, une fois sur dix, une ou plusieurs images sont remplacées par des blancs, ce qui rend la mise en page moins monotone. La taille des images a été reprise de telle sorte que l’ensemble reste visible sur un écran qui ferait 1024 pixels de large. Les tailles des images ne sont pas les mêmes partout, il y a de petites variations sur lesquelles le hasard s’appuie pour construire des pages que l’on espère plus belles de cette façon, moins monotones. Et, last but not least, pour accéder au rafraîchissement de la page, il arrive de temps en temps que le lien actif soit placé sur une seulement des neuf images, pas toujours la même, ça c’est pour vous ralentir un peu, de telle sorte que vous ayez une vraie chance, pour chacune des 239 427 255 106 832 018 688 000 possibilités de pages (et pour les amateurs de réseaux asociaux, je vous enjoins d’attendre d’avoir vu TOUTES ces possibilités avant de vous empresser de signaler une telle page sur ce qui vous tient lieu de ligne de vie) de tisser une narration qui vous est personnelle pour lier entre elles les neuf images que le hasard s’ingénie à vous proposer de façon désordonnée. Au passage on note immodestement comment un certain Jean-Marie Queneau est littéralement enfoncé avec ses misérables cent mille milliards de petits bouts rimés.

    Sans compter qu’aussi nombreux que vous soyez à regarder cette page, et même plusieurs propositions de cette page, il est peu probable que deux visiteurs voient, ne serait-ce qu’une seule fois, la même combinaison. CQFD : cette page n’est pas partageable sur les réseaux asociaux, vous ne pourrez pas dire, tiens regarde-ça !, « ça » n’existe que par très faible intermittence. Et vous n’imaginez même pas à quel point cette pensée m’est agréable.

    Il ne me reste plus qu’à vous donner rendez-vous début 2017 pour un nouveau triptyque, début 2020 pour un autre triptyque encore, et fin 2020 pour un nouveau « carré » qui cette fois comportera seize images tirées au hasard. Je peux rêver d’être encore dans les parages fin 2029 pour un carré de 25, fin 2038 pour un carré de 36, fin 2053 pour un carré de 49 images, en aurais-je encore les forces alors ?, à l’âge de 89 ans tout de même, en revanche je déclare forfait pour 2068 pour un carré de 64 images, désolé, je m’y suis pris trop tard.

    Et puisqu’il est question d’un certain nombre de possibilités de lectures, vous êtes allé faire un tour sur les derniers mois de la Vie ? Parce que là autant vous le dire tout de suite avec 18.000 fichiers images (pour la seule année 2013) jetés sur la page avec autant de paramètres aléatoires, notamment l’emplacement de chaque image tirée au hasard et l’opacité déterminée de façon aléatoire également, le nombre de possibilités doit excéder, et de loin, le nombre de molécules présentes sur Terre. Et ce n’est que la première année. Dès le mois prochain j’entame une nouvelle page de la Vie, intitulé Toute la Vie, et qui amalgamera désormais toutes les photos de cette rubrique toutes années confondues. La page d’accueil du Désordre étant ce qu’elle est également, extrêmement résistante au calcul de probabilités, et qui envoie vers autant de pages qui sont faites de cette façon désormais curieuse et non fixe, autant vous dire que dorénavant plus personne ne voit la même chose sur le site du Désordre. On ne peut donc plus rien partager (signaler) dans le Désordre. Les réseaux asociaux sont enfoncés à leur tour, le nombre de leurs participants ne sera jamais suffisant pour produire des doublons du Désordre. On ne peut pas reproduire le Désordre. Le Désordre gagne.

    Bref en 2053 le Désordre régnera, je serai le maître incontesté d’Internet et du nombre de molécules présentes dans toute la galaxie.

    On se rassure comme on peut.

    J’imagine que c’est le moment où jamais, étant donné les considérations chiffrées du jour, de vous souhaiter une bonne année, comme dirait une connaissance, historien de son état, on est repartis comme en 14.

    Et sinon for something completely different , ce n’est pas tant que la rubrique Qui ça ? soit en berne mais disons que ses récentes chroniques sont pour le moment un peu trop personnelles pour être intégrées ici. Mais que @reka se rassure, je continue de prendre des produits, et de la bonne.

  • http://www.desordre.net…/bloc/ursula/2017/sons/in_nomine.mp3

    Le tre figure , album In nomine de Ciro Longobardi, Daniele Roccato et Michele Rabbia

    J-82 : Michele me l’a remis hier, ce CD magnifique, Michele en trio avec Ciro Longobardi (piano et samples ) et Daniele Roccato (contrebasse), In Nomine, disque hommage à l’immense compositeur italien qu’était Giacinto Scelsi.

    Je ne sais pas quelle est la part d’amitié qui est à l’œuvre dans cette écoute éblouie de ce disque et ce n’est pas une question d’objectivité ou quoi que ce soit de ce tabac, non, simplement une connaissance désormais intime des manières de Michele, cette percussion à la fois étendue et à la fois des moindres gestes, et, dans ce disque donc, la manière extrêmement subtile par laquelle elle s’allie au jeu également riche et subtil de Ciro Longobardi et Daniele Roccato au point, en bien des endroits, de n’être qu’une seule voix.

    S’attaquant à un tel monstre de la musique classique contemporaine, ces trois musiciens risquaient de rencontrer de nombreux écueils parmi lesquels des citations trop longues et trop fidèles, une admiration trop benoîte, une fidélité contraignante, si ce n’est paralysante et bien d’autres défauts. Il n’en est rien. Ces trois musiciens partent à l’assaut de cet Everest personnel pour chacun d’eux avec la ferme intention d’en découdre, de faire l’inventaire de ce qu’ils doivent chacun à Giacinto Scelsi, de remonter aux sources mêmes de ce qui les a probablement amenés à la musique et à jouer comme ils jouent désormais musiciens accomplis, cultivés et curieux.

    Sans compter qu’ils ont la bonne idée de se rencontrer vraiment, de faire de Giacinto Scelsi le théâtre même de leur rencontre, de s’appuyer beaucoup sur les apprentissages qu’ils ont nécessairement faits à l’écoute des quatuors à cordes fameux de leur maître, mais aussi sur des œuvres moins saillantes, moins envoutantes en somme, c’est un peu comme si Ciro Longobardi, Daniele Roccato et Michele Rabbia picoraient librement dans les partitions de Scelsi, je crois que l’on dit sampler aujourd’hui, et ce faisant ils remontent un peu aux sources d’eux-mêmes ce qui concoure grandement à l’épaisseur hors du commun de ce disque.

    Le disque recèle de morceaux de bravoure : des envolées très denses de contrebasse, des explorations très sonores du piano, il y a le travail minutieux de Michele dans les timbres, il y a cet enregistrement très musical d’une voix de vieille femme italienne qui prend par surprise, qui paraît même prendre les musiciens par surprise, les assemblages patients des instruments deux à deux avant d’accueillir le troisième en fin de morceau.

    De la musique belle, intelligente et cultivée. La marche du monde ne peut que s’en trouver mieux. Même si. Et même si peu.

    #qui_ca

  • Les Inrocks - « Dernier tango à Paris » : Bertolucci reconnaît avoir planifié le viol de la comédienne Maria Schneider
    http://www.lesinrocks.com/2016/12/04/cinema/dernier-tango-a-paris-bertolucci-reconnait-organise-viol-de-comedienne-m

    L’actrice américaine Jessica Chastain a réagi à cette nouvelle en s’indignant profondément : « Pour tous ceux qui adorent ce film, vous regardez une jeune femme de 19 ans en train de se faire violer par un vieil homme de 48 ans. Le réalisateur a planifié ce viol.Cela me rend malade. »

    #culture_du_viol

    • in light of what is happening with bernardo bertolucci and marlon brando i wanted to remind people that alejandro jodorowsky (most famous for making the holy mountain) directed himself as the lead in el topo, a movie where his character rapes a woman and it was not simulated. in his book he describes finding out that actress mara lorenzio had extreme difficulties with mental health including past institutionalizations and was dependent on drugs before deciding to cast her. he then describes how on one day of the shoot he got her to exert herself until she was weak and then he rolled the camera and, in his own words, “I really…I really…I really raped her. And she screamed”.

      he tried to backpedal later in the exact same way that bertolucci has, saying that because she knew there would be a rape scene in the movie the act itself was consensual. jodorowsky is still seen as a cinematic god to many and has suffered no fallout despite the fact that his book revealing all of this came out almost nine years ago. we cannot accept that. we cannot let men off the hook for brutalizing and taking advantage of women in the name of their art.

      http://spankjonze.tumblr.com/post/154094743568/in-light-of-what-is-happening-with-bernardo

      #grand_homme #domination_masculine

    • Il me semble qu’il y a là un vrai problème de représentation. Est-ce qu’une scène de viol est indispensable ? C’est étonnant pour moi de voir que dans le dernier film d’Asghar Farhadi, le Client , dont le thème central est donc le viol du personnage féminin principal, ce soit précisément la seule chose que l’on ne voit pas, et, croyez-moi, le film ne manque pas de force.

      Il y a une vraie complaisance sur cette question de la représentation. Un autre exemple, pas un article de presse à propos de la prostitution sans une illustration qui est systématiquement du côté du racolage. Et quand on en fait la remarque les photographes répondent de façon systématique qu’il faut bien... Ben en fait non, il me semble justement que si on doit photographier la prostitution on peut très bien faire quelque chose comme ça :

      Et tout de suite nettement moins glamour

    • Pour Jodorowsky à chaque fois que je tombe sur des propos de lui il prend la peine de valoriser et normaliser le viol, les agressions sexuels, les rapport de domination sur les femmes. Par exemple à la fin du docu sur Dune, il dit de mémoire « une histoire c’est comme une mariée, il faut la violer le soir des noces sinon Ca n’est pas aussi bon. »

      Ici il déclare « une actrice, si elle couche avec son metteur en scène, c’est mieux pour l’art ! »
      http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/tout-et-son-contraire/alejandro-jodorowsky-une-actrice-si-elle-couche-avec-son-metteur-en-sce

      Cette phrase me laisse songeuse sur le nombre de viols et d’agressions contre ses actrices qu’à du commetre cet homme.

      Il se rapproche aussi des grands hommes du cinéma misogyne comme Refn parcequ’entre ennemis déclaré des femmes on se reconnais et on fraternise http://www.telerama.fr/cinema/alejandro-jodorowsky-et-nicolas-winding-refn,59630.php

      J’imagine qu’on peu defendre Jodorowsky en prétendant qu’il cherche le scandal, mais ces phrases ne font pas scandal en patriarchie, elles servent juste à la posture pseudo rebel de ce mec, et elles sont l’expression de l’autorisation de maltraitance contre les dominees que le patriarcat donne aux « grands hommes ». Dans le docu sur Dune on peu voire aussi à quel point ce mec utilise les autres, jusqu’à son fils qu’il déscolarise pour ses lubies artistiques. Mais j’ai toujours eu à faire a des reactions de compréhension vis a vis de cet homme. « Jodorowsky il est comme ça » et c’est tout. Puisque l’art pondu par les grands hommes est au dessus de tout, surtout au dessus des femmes et des enfants. Et je rappel que ces propos misogyne et pro viol sont tenus lors d’interview et pas dans ses films.

      Ça lui arrive aussi de collaborer avec sa compagne et de tenir des propos essentialistes sur les femmes, les hommes et leur complémentarité. Je remarque qu’ici encor il collabore avec une femme avec qui il couche.

      A. J. : Dans les thèmes, l’exposition évoque aussi la relation entre l’homme et la femme. On fait une expérience que le monde a perdu : la relation complémentaire dans une œuvre, d’un homme et une femme.

      http://laregledujeu.org/2014/06/10/17190/entretien-croise-alejandro-jodorowsky-et-pascale-montandon-
      #complementarité mon cul. A voire la photo du couple on peu admirer que sa vieillesse et la jeunesse de sa partenaire doit faire partie de leur « complémentarité » et si elle a une beauté complémentaire de la laideur du bonhomme, ainsi que la notoriété de l’un face à celle de l’autre, je me demande lequel a l’intelligence complémentaire de la stupidité de l’autre.

      Et puis Jodorowsky aime bien la psychanalyse version Freud, il y trouvè son bonheur de patriarche et de grand homme. Ca le « guerie d’être soi » comme il dit ici :
      http://www.psychologies.com/Therapies/Toutes-les-therapies/Therapeutes/Interviews/Alexandro-Jodorowsky-Guerir-c-est-etre-soi

    • C’est en lien avec la phrase de Monique Wittig « Les lesbiennes ne sont pas des femmes » qui m’avait laissé dans l’expectative la première fois que je l’avais entendu. Les femmes qui ne sont pas sexuellement attractive pour les hommes cis-hétéros ne sont pas des femmes et la liste est longue - les vieilles, les grosses, les laides, les trop jeunes quant le mec est pas pedosexuel, les trop indépendantes et trop sure d’elles ne font pas beaucoup bander non plus, c’est pourquoi les hommes affectionnent les femmes plus jeunes qu’eux avec un salaire inférieur et tout ca.

      Et pour la question de l’amourrrrr, perso j’adore mon chat, et j’adore les patates et c’est pas pour autant que je vais traiter les patates comme mes égales.

      Un phallosophe comme Deleuze ne s’y trompe pas quant il parle de femmes et de chemisiers dans « D comme Désir »

      Vous pouvez dire, je désire une femme, je désire faire tel voyage, je désire ceci, cela. Et nous, on disait une chose très simple, vous ne désirez jamais quelqu’un ou quelque chose, vous désirez toujours un ensemble. Ce n’est pas compliqué. Et notre question, c’était, quelle est la nature des rapports entre des éléments, pour qu’il y ait désir, pour qu’ils deviennent désirables. Je vais dire, je ne désire pas une femme, j’ai honte de dire des choses comme ça, c’est Proust qui l’a dit, et c’est beau chez Proust, je ne désire pas une femme, je désire aussi un paysage qui est enveloppé dans cette femme, un paysage qu’au besoin je ne connais pas et que je pressens et tant que je n’aurai pas déroulé le paysage qu’elle enveloppe, je ne serai pas content, c’est à dire que mon désir ne sera pas abouti, mon désir restera insatisfait. Là, je prends un ensemble à deux termes, femme-paysage. Mais c’est tout à fait autre chose, quand une femme désire une robe, tel chemisier, c’est évident qu’elle ne désire pas telle robe, telle chemisier dans l’abstrait, elle le désire dans tout un contexte de vie à elle qu’elle va organiser, elle le désire non seulement en rapport avec un paysage mais avec des gens qui sont ses amis, ou avec des gens qui ne sont pas ses amis, ou avec sa profession etc. Je ne désire jamais quelque chose de tout seul.

      Les hommes désirent les femmes exactement comme ils désirent un chemisier et les femmes désirent seulement les chemisiers et les robes. Elles n’ont pas accès dans l’imaginaire de ce phallosophe à l’objectivation d’un homme par leur désir. Il n’y a pas d’homme-paysage et il n’y a pas de symétrie dans le désir car les femmes sont des paysages et non des êtres humains à part entière. Par contre ce phallosophe ne voie aucune difference entre une femme et un chemisier, du point de vue d’un homme, pour lui c’est le même désir « d’ensemble ».

    • Les phallosophes parlent aussi de #catharsis. Ils disent que le spectacle des violences leur purifie l’ame. En fait la catharsis est une grosse arnaque inventé par des patriarches d’une culture esclavagiste, misogyne et adoratrice de dieux violeurs. D’Aristote à Freud un long human centripède de misogyne se sont refilé le concept.

      L’art occidental ne s’adresse qu’aux hommes. Il est fait par et pour les hommes (blanc, riches, lettrés, dominants...) et si il y a une catharsis elle n’est proposé qu’aux hommes. L’Art n’a rien à dire aux femmes à part « sois belle et tait toi » ce qui est très peu cathartique. Pourtant les hommes avec toute la catharsis qu’ils ont à disposition, j’ai pas remarqué que ca les a rendu moins violent, que ca sublimait leur passion ou ce genre de trucs. Au contraire. Et les femmes, qui catharsisent si peu ne sont pourtant pas devenu plus violentes pour autant.

      Du coup c’est une grosse arnaque la catharsis. C’est le spectacle de la domination pour apprendre aux dominants comment il faut faire.
      Par exemple un film comme deap troat, que les hommes ont adoré, qu’on dit « culte » et qui est le film d’une femme réellement agressée, violée, brutalisée. A été suivi d’une forte augmentation des violences par partenaire contre les femmes et un grand nombre de femmes conduites aux urgences médicales suite à cette pratique dangereuse.

      Les soirs de foot, ou les mecs sont sensé par le sport avoir aussi l’âme élévé. En guise d’élévation il y a une augmentation statistique des violences faites aux femmes par conjoint.

      Le visionnage de porno a aussi des effets sur l’augmentation des violences sexuelles contre les filles et les femmes, augmentation du recours à la prostitution et cela surtout chez les jeunes hommes.

      Si je parle de sport ou de pornographie c’est parceque comme dans le dernier tango à Paris, il ne s’agit pas de simulé un viol, ou de simulé une pénétration sexuelle ou de simuler le fait de frapper un ballon. Ca doit avoir un nom (mais c’est proche de la télé réalité, snuff movies, happy slapping) mais l’idée commune c’est que ce n’est pas de la comédie ni de la simulation. Le fait que ca soit de la vrai violence ca plait au dominant, mais comme le dominant est hypocrite et qu’il veut toujours se faire passer pour un nice guy, il ne va pas dire qu’il aime bien regarder des tuto de dominant. Il dira qu’il en a besoin pour s’élever (comme si il était pas deja assez haut) et le grand artiste est celui qui sais faire un bel enrobage de légitimation abstraite qui va permettre aux dominants de jouir en paix de leur position d’oppresseur.

    • En lisant le témoignage de Uma Thurman dénonçant les violences sexuelles qu’elle a subit de la part de Weinstein et les violences physiques et psychologique que Tarantino lui a infligé.
      Il y a un élément qui m’a fait pensé à cette discussion

      Thurman also alleges that Tarantino undertook some of the violent stunts from Kill Bill himself. She said that he was the one “spitting in her face in the scene where Michael Madsen is seen on screen doing it and choking her with a chain in the scene where a teenager named Gogo is on screen doing it.”

      https://www.themarysue.com/uma-thurman-weinstein-tarantino

    • Oui j’avais pas pris la peine de le précisé.
      Pour l’étranglement j’avais l’impression d’avoir déjà entendu ca :

      In Inglourious Basterds, the Inglourious Basterds recruit spy/German film star Bridget von Hammersmark, played by Diane Kruger, to infiltrate a movie premiere in an attempt to kill Hitler and other top Nazi officials, and thus give birth to the Tarantino Universe. SS officer Hans Landa discovers her as a spy, lures her into a private room, and chokes her to death.

      However, Quentin Tarantino was unimpressed with choking scenes in other movies, in that actors are rarely in any considerable danger while shooting them, and convinced Kruger to be strangled for real in order to get the scene just right. Fearing that actor Christoph Waltz would choke her too much or too little, Tarantino decided to take matters into his own hands. Literally, his own hands.

      In this interview, Tarantino tells us, “What I said to her was, I’m gonna just strangle you, alright? Full on, I’m gonna cut off your air, for just a little bit of time. We’re gonna see the reaction in your face and I’m gonna yell cut.” Kruger went “Yep, that sounds like a reasonable thing a director would ask of me” and let Tarantino sit on top of her and choke her to the point of unconsciousness.

      OK, at this point we seriously have to question if Tarantino wrote this entire movie to justify choking a beautiful woman while dressed as a Nazi, because the entire budget was probably still cheaper than hiring one of those high-end Hollywood hookers. Fortunately for Kruger, they got the shot in one take and that’s the one that appears in the movie. Tarantino then reportedly gave the crew 15 minutes and had to take a long bathroom break.

      http://www.cracked.com/article_20589_6-amazing-performances-by-actors-who-werent-acting-part-2.htm

    • “Personally,” Thurman said, “it has taken me 47 years to stop calling people who are mean to you ‘in love’ with you. It took a long time, because I think that as little girls we are conditioned to believe that cruelty and love somehow have a connection and that is like the sort of era that we need to evolve out of.”

      sortir de la #culture_du_viol c’est juste terrible quand tout concourt à persuader une femme de trouver normal que l’amour soit mélangé à la violence, l’oblige à accepter de se mettre gravement en danger. Son témoignage est bouleversant, on sent bien qu’il a pas faillit la tuer, il a voulu la tuer, le film était fini, ils n’avaient plus besoin d’elle …

      But at least I had some say, you know?” She says she didn’t feel disempowered by any of it. Until the crash.

    • Ca aurais ajouter de la médiatisation à son film. Dans mes recherches sur la misogynie de Tarantino la plus part des articles prennent un ton gogunard. Tarantino ajoutant lui même qu’il a du partir 15 minutes aux toilettes. Ca m’a fait pensé à une figurine collector le représentant qui s’appel « Violeur N°1 » :

      Cervulle analyse également la manière dont l’ironie et la réflexivité de Tarantino « lui ont permis de se jouer des critiques qui lui furent adressées et de déjouer les attaques à son encontre »[24]. Un exemple qu’il prend pour illustrer cela est la figurine « Rapist N°1 » à l’effigie du réalisateur. Cette figurine représente le soldat interprété par Tarantino dans Planète Terreur (le film de Robert Rodriguez constituant un diptyque avec Boulevard de la mort), qui tentait de violer l’héroïne avant de se faire transpercer les yeux. Comme l’analyse Cervulle, cette scène du film (et la figurine qui lui correspond) parodient les analyses des féministes qui accusent certaines représentations (et donc certains réalisateurs) de contribuer à la perpétuation des violences masculines sur les femmes. Au lieu de prendre ces critiques au sérieux, Tarantino préfère les tourner en dérision en incarnant un violeur agressant l’une des actrices (dont il met en scène le meurtre violent dans Boulevard de la mort). Par ce geste, c’est comme si le réalisateur riait au nez des critiques féministes en revendiquant (sur un mode réflexif et ironique) son statut de « réalisateur-violeur » (c’est-à-dire de réalisateur complice de l’objectification/oppression des femmes), de ce rire décomplexé de l’homme content de ses privilèges, qui n’a strictement aucune envie de commencer à les mettre un tant soit peu en question.

    • « Un des plus grands regrets, plus que de ma carrière, de ma vie »

      Dans une interview au webzine Deadline, le réalisateur répond indirectement à l’actrice. « Je suis coupable. Coupable de l’avoir mise dans cette voiture mais pas de la façon dont les gens le décrivent. » Le réalisateur, qui n’a pas rencontré la journaliste du New York Times ayant recueilli l’interview d’Uma Thurman et n’a donc pas pu exprimer sa version des faits, la donne ici. Il explique que, à la demande de Thurman, il est allé chercher dans les archives la bande de l’accident, qu’il n’a pas volontairement dissimulée pour éviter que l’actrice porte plainte. « Je savais qu’ils [la production, ndlr] ne l’auraient pas laissé voir cette bande, mais je ne pensais pas qu’elle croyait que j’étais de leur côté », explique le réalisateur. Tarantino veut s’extraire des considérations sur l’éventualité de poursuites judiciaires et dit se réjouir d’avoir pu lui apporter les images tant d’années après. « Cela pourra l’aider à se représenter ce qui s’est passé. Je ne sais pas ce qui a provoqué cette sortie de route. Uma non plus. […] Je me disais : si je retrouve la bande et si elle la diffuse, un expert en accident pourra déterminer ce qui s’est exactement passé. » Il explique que, pour lui, la route sur laquelle l’actrice conduisait à près de 60 km/h ne présentait pas de difficultés. Il n’a pas forcé l’actrice à conduire, il lui a juste proposé. Elle lui a fait confiance et est montée dans la voiture. Il regrette amèrement l’avoir laissé partir seule : « Un des plus grands regrets, plus que de ma carrière, de ma vie. »

      Tarantino s’est aussi défendu d’avoir eu un comportement déplacé à propos du crachat. « Vous avez déjà vu des films où quelqu’un crache au visage de quelqu’un d’autre ? » demande le réalisateur. « Plein de fois », répond le journaliste de Deadline. Tarantino reprend : « Et bien, c’était exactement ça. Une scène où quelqu’un crache au visage de quelqu’un d’autre. Je peux vous expliquer exactement pourquoi je l’ai fait, mais je ne vois pas où est le problème ? […] Je présume que si le plan avait montré Michael Madsen cracher sur son visage, cela n’aurait pas causé de soucis. Mais ce n’était pas le plan. Le plan était : Michael Madsen a du jus de chique dans la bouche. Et il en crache une partie. On raccorde sur le visage de Uma, sur le sol, qui reçoit le crachat. Evidemment que c’est moi qui ai craché. Qui auriez-vous voulu que ce soit ? Un technicien ? » S’ensuit une description du crachat que Tarantino voulait et qu’il était à ses dires le seul à pouvoir réaliser en peu de prises, pour éviter de mettre son actrice mal à l’aise.
      Eventuel territoire de non-droit sur les plateaux de tournage

      Quant à l’utilisation d’une chaîne pour la scène d’étranglement, ce serait une suggestion de Uma Thurman elle-même. Le réalisateur explique : « Je peux toujours jouer l’étranglement, mais si vous voulez que j’aie le visage tout rouge et que les larmes me montent aux yeux, alors il faut vraiment m’étouffer. » Uma Thurman l’aurait même incité. Et Tarantino a d’ailleurs repris cette idée dans Inglourious Basterds, sur la personne de Diane Kruger. Ces descriptions interrogent sur les relations de confiance entre metteur en scène et acteurs (celles entre Thurman et Tarantino furent rompues après l’accident), ou sur la délimitation d’un éventuel territoire de non-droit au sein des plateaux de tournage. « Ce que j’aimerais faire, avec ta permission, c’est juste… t’étrangler, avec mes mains, pour un gros plan. Je le ferai pendant trente secondes, et j’arrêterai. Si nous devons recommencer une seconde fois, nous le ferons. Et après, ce sera tout. » Voici comment Tarantino décrit la façon dont il a présenté les choses à Kruger. Une actrice est-elle en mesure de refuser, et de priver le réalisateur de son gros plan plus vrai que nature, sans imaginer de possibles conséquences pour sa carrière ? L’affaire Weinstein relance aussi ce genre d’interrogations.

      Quentin Tarantino estime enfin, après l’indignation générale que l’interview a suscitée, qu’Uma Thurman ne cherche pas à l’impliquer outre mesure et qu’il ne se sent pas blessé. Il prépare un film sur l’assassinat de Sharon Tate par les membres de la Manson Family. Il est au centre d’une nouvelle polémique sur Twitter, après qu’une interview de 2003 où il estimait que Roman Polanski « n’avait pas violé » Samantha Geimer, 13 ans à l’époque, a été exhumée.

    • La cérémonie des Césars de 2020 illustre bien mon idée que l’art sert de tutoriel et de caution aux hommes pour violenter les femmes, les enfants et tout ce qu’ils veulent. La catharsis dans le cinéma français consiste à faire fermer leur gueule aux victimes de viol. C’est la fonction politique du « J’accuse » primé plusieurs fois cette année et plébiscité par le publique français dans les salles. L’intégrité physique des femmes et des filles n’est rien face au droit des hommes à sodomiser des enfants de 13 ans du moment qu’ils en ont le mérite (par leur sexe, leur race, leur classe, et leur aptitude à légitimé les violences masculines).
      Ainsi le césar du meilleur réalisateurs de viols de 2020 fut décerné à Polanski.

      Le talent c’est de faire fantasmé les dominants et les déculpabiliser. Le génie est toujours accordé au masculin car le géni par son statu divin, est au dessus du droit humain (ce qui est impossible aux femmes et aux filles qui sont au dessous du droit humain). Un géni ca peut violer des enfants, tout lui est permis, ce qui est interdit c’est de leur en faire le reproche.
      #mérite #talent #génie #culture_du_viol #violophilie #césar #cinéma

  • J – 159 : Lorsque nous avions joué Apnées en septembre dernier, Dominique avait parlé de la nécessité supérieure pour lui désormais de prendre un soin jaloux de ses articulations, notamment celles de ses doigts, que ce qu’il avait construit de virtuosité pendant toutes ces années était désormais un patrimoine dont il fallait prendre soin — il ne disait pas les choses comme ça, je traduis un peu. Un peu rapidement je dois dire, je m’étais dit qu’au moins j’étais plutôt garanti de ce genre de complications dans l’existence - ce n’est pas sur un clavier ou avec une souris que l’on peut se faire mal ou qui peuvent devenir impraticables, puisque tels sont, finalement, les deux outils que j’utilise le plus fréquemment - et c’était même rassurant étant donné la nature arthritique de mes rotules, et je n’ai qu’à regarder dans la direction de la génération précédente pour savoir ce qui m’attend et comment cela ne sera pas catonné très longtemps aux rotules.

    Je viens donc d’acquérir une nouvelle preuve de l’existence d’un dieu vengeur (et taquin) puisque c’est là même où je me sentais le plus en sécurité que je suis en train de souffrir le martyr depuis trois semaines au point, désormais depuis quelques jours, de rendre tout mouvement sur un clavier potentiellement douloureux, et vous noterez à la longueur de mes phrases que mon entêtement est supérieur, et depuis hier ce sont même certaines combinaisons de touches qui deviennent de véritables instruments de torture, ainsi le point ou encore la barre de fraction, et, pire que tout, de devoir combiner ces deux signes, comme c’est souvent le cas, quand on écrit de l’html et que l’on a besoin d’appeler des fichiers situés dans des répertoires voisins, ainsi, si depuis cette page, je voulais appeler la page d’accueil du Désordre , je devrais taper (attention cela va me faire mal au poignet) : ../../../../../index.html (traduction pour seenthis, les textes de la série Qui ça ? sont en fait travaillés quelque part de secret pour le moment au sein de Désordre ).

    Or on s’imagine mal la chose mais c’est mais le Désordre c’est quand même pas loin de 300000 fichiers qui sont rangés dans plusieurs milliers de répertoires et je passe mon temps, surtout dans des séries comme Arthrose (je vous jure, ce talent pour les titres) ou Qui ça ?, à aller rechercher des images, des sons, des vidéos ou encore des pages qui sont à l’autre bout du Désordre et que je ficelle avec des lassos longs comme ça ../../../../../photographie/numerique/hommage_a_hcb/paris-clermont-paris/index.htm.

    Je me doute bien que si je vais consulter, pour cette tension de tous les diables dans mon poignet droit, ma docteure va surtout m’adresser à un psychiatre, qui prendrait au sérieux mes explications de lassos en UNIX avec force enchaînements de points et de barres de fraction ?

    Et quel serait le nom d’une telle pathologie ?

    Le syndrome du poignet du Désordre ?

    Quant à imaginer des textes qui seront bientôt ceux que je pourrais écrire, privé de telle ou telle touches ou combinaison de touches, est-ce qu’Une Fuite en Egypte , dans lequel, à l’exception du point final, le seul signe de ponctuation soit le point-virgule, je me demande si une fois de plus je n’ai pas été prémonitoire avec moi-même.

    Et pour citer Oscar De Jonckheere, mon grand-père que je n’ai pas connu, dont je ne suis pas contemporain, si la mort de nous embellit pas, nous ferons de vilains défunts. Qu’est-ce que mon grand-père aurait pensé du syndrome du poignet du Désordre ?

    Aïe !, dit, une dernière fois, mon poignet en tapant ce point d’interrogation final, le point d’interrogation s’obtenant avec autant de douleur que les points et les barres de fraction enchaînés.

    Exercice #41 de Henry Carroll : Prenez une série de quatre photographies inspirés de l’ascension et la chute de Britney Spears (ou de toute autre célébrité) ( sic !)

    #qui_ca

  • J – 172 : Entendu, je ne suis plus où, cette phrase : plus rien n’est comme avant nulle part.

    Exercice #31 de Henry Carroll : Liste d’occasions manquées en photographie

    Tel carrefour des beaux quartiers de Madrid le 31 décembre, nous allons écouter les douze coups de minuit à la puerte del Sol avec nos douze grains de raisin, j’ai déjà fait plus de sept cents photographies dans la journée, notamment du demi marathon déguisé, mais aussi à la fondation Thyssen, je décide de laisser mon appareil photo à l’hôtel, au carrefour, une femme élégamment habillée, façon années 30 presque fume sous l’auvent de son hôtel et son éclairage, le reste de la rue est désert. On dirait un tableau d’Edward Hopper.

    Telle rue de New York en septembre 1987, un nain discute avec un homme qui est en pleins travaux de voirie et partiellement descendu dans une bouche d’égout, les deux hommes ont le visage à la même hauteur. Le nain me voit il est furieux, je n’ai pas eu le temps de prendre la photo, je baisse mon appareil en m’excusant.

    Telle petite rue de Cady, juin 1987, avec Daphna, nous sommes descendus en train et nous cheminons ver sla maison de son père, je prends des photos de toutes sortes de choses, soudain le corps nu d’une femme apparait à une fenêtre pour fermer les volets, cela sent l’envie pressante de faire l’amour, je suis subjugué par la poitrine de la femme et oublie de prendre en photo son bras qui dépasse de la fenêtre.

    Telle rue de Fontenay, un matin en allant au travail, c’est l’été, 2016, grand beau temps, lumière du matin sur toute une façade d’immeuble, toutes les fenêtres renvoient un reflet noir à l’exceptiuon d’une seule de laquelle est penchée une femme qui téléphone, c’est comme si elle parlait à tout le monde.

    Lac des Minimes, Bois de Vincennes, hiver 2007 soudain un cygne prend son envol, la lumière est sombre, je pense que cela ira trop vite et qu’il n’y a pas assez de lumière, je regrette de n’avoir pas au moins tenté un filé.

    Telle photographie érotique, je n’étais pas à ce que je faisais.

    Toutes, ou presque, mes photographies des Etats-Unis, parties avec l’inondation du garage.

    #qui_ca

  • J-218 : chaque année, au moins lors de la réunion des parents d’élèves de début d’année, je me fais cette réflexion que le lycée de ma fille Madeleine est si-nistre. Oh !, ce n’est pas non plus le bagne, et par ailleurs je pense qu’elle y suit une scolarité heureuse, en tout cas épanouissante pour une bonne part, dans l’ensemble elle a de bons professeurs ― l’année dernière, j’avais eu à rencontrer sa professeure d’histoire-géographie et son professeur d’arts plastiques, tous les deux m’avaient fait forte impression et tous les deux montraient un attachement louable envers leurs élèves ―, peut-être pas dans toutes les matières, mais dans l’ensemble cela va, elle de chouettes camarades et parmi ces derniers des amies, de celles qu’elle risque de garder une bonne partie de l’existence, à l’image de ce que mon amie Laurence est pour moi aujourd’hui, une manière de repère, de phare. Et en fait, je ne doute même pas que Madeleine gardera de ses années de lycée un souvenir globalement heureux, personnellement, je ne pourrais pas en dire autant, j’ai été tout aussi globalement malheureux au lycée, je m’y suis terriblement ennuyé, à quelques exceptions près, j’y ai reçu des prescriptions absconses ― tel professeur qui disait et répétait de moi que j’étais un marginal qui n’avait pas intellectuellement les moyens de l’être ―, et surtout j’ai grandi au milieu de jeunes gens qui étaient terriblement, effroyablement et irrévocablement vieux, pas seulement de droite, d’extrême droite surtout, pour fixer les esprits, une ancienne [camarade] ― ce mot est étrange, placé ici, ancienne tout court, ça ira bien ― de mon lycée concoure prochainement pour les élections présidentielles ― dont je veux tout ignorer ―, si elle devait accéder au pouvoir, je serais sans doute poussé à l’exil, nul doute qu’elle aurait à cœur de se venger, par bonheur elle ne doit se souvenir de l’orthographe exacte de mon nom de famille, bénie soit la langue flamande et ses doublements de e et ses phonèmes en nck et sa forte densité de lettres qui valent cher au scrabble, elle ne sera jamais foutue de retrouver cette orthographe, pourtant commune en langue flamande.

    Non, Madeleine, son frère, sa sœur, auront grandi dans une municipalité communiste, nous sommes saufs. En revanche je m’interroge, chaque début d’année, lorsque j’arrive, avec un peu d’avance, aux réunions de parents d’élèves qui ont lieu dans les classes, à propos des effets décoratifs pourris, sans doute déployés, bénévolement, par les professeurs, recyclant tel ou tel poster ou affiche relatifs à leur discipline, hier soir, c’était manifestement la classe d’espagnol et trois réclames touristiques pour trois grandes villes espagnoles, Madrid, Séville et Valence, se renvoyaient un air désolé, un nombre impair de punaises pour les maintenir au mur, quand on pense à la richesse très singulière du patrimoine espagnol et catalan, comme diraient Madeleine et ses camarades, cela ne le fait trop pas .

    Cette année, la réunion est également l’occasion de l’annonce d’un nouveau règlement, de nouvelles normes de sécurité, caméras de surveillance partout ― mais climatisation nulle part, comme me le fait, fort justement, remarquer Madeleine, qui est assez prompte à m’expliquer, la fille de son père, que les caméras de surveillance ne devraient pas beaucoup freiner des kamikazes, elles ne l’ont pas fait à Nice, ville la plus vidéo-surveillée du royaume, mais qu’en revanche la climatisation permettrait de garder les esprits, nombreux, par ailleurs dans une surface réduite, au frais et donc attentifs ―, plan Vigipirate renforcé et donc pas de sorties scolaires prévues, le maître-mot c’est confinement , et exercices de , seule solution de repli, et de contournement, trouvée par la professeure principale, par ailleurs enseignant la philosophie, des concerts à la Philharmonie et donc, en dehors des heures de classe, du coup la sortie est possible. Ce qui est logiquement équivalent, comme on dit en mathématiques, à dire que de suivre les règles de sécurité collective, sans renoncer au principe de la sortie culturelle, pousse les professeurs à emmener leurs élèves dans des salles de concert, certes on n’y joue pas, enfin je n’espère pas, du rock métallique, mais cela reste une salle de concert. Mais dans l’absolu, il n’est surtout plus question de sorties culturelles et au contraire on pratique donc le confinement, étrange société qui pousse au confinement comme réponse au danger potentiel dans les établissements scolaires, dans mon esprit chagrin le confinement donne nécessairement lieu à une plus grande densité de personnes et donc favorise, éventuellement, le carnage.

    Quant au confinement intellectuel qui aboutit à l’absence de sorties cultu-relles, je n’ai pas de mal à remarquer que ce seront sans doute les élèves, les plus favorisés socialement, qui continueront, en famille ou entre amis, d’aller au musée, au cinéma, au théâtre ou encore au concert tandis que ceux pour lesquels la sortie culturelle à l’école, au collège ou au lycée, est parfois l’unique chance de toute une vie d’être en présence d’œuvres d’art, et d’y prendre possiblement goût, et habitude, ceux-là finalement resteront confinés socialement aussi.

    Je note que pas un seul homme ou une seule femme politiques n’est capable du seul discours politique sensé, à savoir accepter publiquement une part d’impuissance face au terrorisme ― tout en le combattant avec des moyens effi-caces et pas nécessairement spectaculaires comme de bombarder des populations lointaines en espérant, de façon incantatoire, que cela finisse aussi par décimer de potentiels terroristes en herbe, le Roi Xérès, ivre de chagrin, était plus raisonnable en faisant donner des coups de bâtons à la mer qui avait noyé son fils ― et dans le même geste ne pas céder aux pulsions sécuritaires inutiles, cloisons de papier contre des armes lourdes, dans ce qu’elles musèlent la vie de tous les jours, et notamment ses richesses collectives. Cela demanderait du courage sans doute, et on voit bien que dans les rangs des hommes et des femmes politiques de ce pays, la lâcheté règne sans partage. Et avec elle, la démagogie, et avec cette dernière la bêtise.

    Cette même bêtise qui n’a d’autre réponse à la menace terroriste que d’interdire les sorties culturelles dans les écoles. Et dans le même temps d’augmenter le nombre d’armes à feu en présence dans les villes ― comme je ne lis plus le journal, je ne sais pas trop où en est cette idée de permettre aux policiers de rentrer chez eux après le travail en emportant leur arme de service, mais je n’imagine pas qu’on n’ait pu ensevelir un si beau projet.

    Quant aux affiches pas très fraîches de la classe d’espagnol, je suis presque sûr que tout professeur d’espagnol en France qui écrirait au Prado pour leur de-mander une reproduction de bonne qualité des Menines de Velazquez, ne serait-ce que cette œuvre, se verrait exaucé, au nom de plus immédiat des principes d’échange culturel, et une vraie reproduction de ce tableau magistral ― avec ses enseignements ― serait autrement plus édifiante que des affiches publicitaires aux quadrichromies passables. Et il vaut mieux une bonne reproduction des Menines que dix posters en lambeaux.

    Exercice #4 de Henry Carroll : prenez une belle photo de quelque chose de laid.

    C’est un peu la limite de ce genre d’exercices, la beauté est ici un jugement de valeur. J’imagine que là où je me suis le plus rapproché de cette façon de penser c’est dans la série Eyesore .

    #qui_ca

  • J-229 : Cela faisait longtemps qu’une telle chose ne s’était pas produite, le travail dans le garage, sur un nouvel espace du Désordre, plusieurs heures durant, et pas le moindre signe de découragement, même quand Guy ― mon ordinateur s’appelle Guy ― a planté en me hachant quelques pages que j’ai refaites dans la foulée, sans broncher, sans pester ― n’empêche Guy file un mauvais coton ― : j’ai donc décidé de créer un nouvel espace, un nouveau site dans le site, pour le travail entrepris avec Qui ça ? J’ai mis un bon moment avant de trouver le bon équilibre entre les différentes masses de la page principale, et encore je ne suis pas entièrement satisfait de la façon dont s’insère le titre, il me semble que je dois pouvoir utiliser cet espace de 500 par 420 pixels à quelque chose de plus interactif, mais je ne sais pas encore quoi. Je pourrais essayer de faire une sorte de tout petit site internet, une vignette, un site de 500 par 420 pixels. Une radio. De minuscules jeux de memory. Ou de tangram. Des recettes de cuisine simples ― la recette des coquillettes au beurre par exemple. Une rubrique d’objets trouvés. Une toute petite fenêtre sur des images immenses. Des images animées. Des haïkus. Des rubriques déjà existantes dans le Désordre, mais réduites en taille, la Vie, par exemple. C’est une idée. Des idées. À creuser.

    Ce serait un pendant au grand bain dans lequel j’envoie tous les liens hypertextes présents dans les textes ― et c’est presque un plaisir à nouveau de tisser des liens hypertextes, sans les garnir de scripts d’ouverture de fenêtres avec des paramétrages au pixel près, non là, j’envoie tout dans le grand bain, avec des ascenseurs sur les côtés et vogue la galère ! Un pédiluve en quelque sorte. J’aime bien le mot pédiluve. J’ai bien le mot tout en détestant absolument passer par celui des piscines. Un pédiluve en html. target="pediluve". Du coup, je suis en train de me demander si je ne devrais pas réfléchir à un assemblage de ces différents espaces, celui des textes, le grand bain, le pédiluve, la vidéo, selon le nombre d’or. Des années plus tard, lorsque des étudiants feront des recherches sur le nombre d’or, lorsqu’ils entreront « nombre d’or » dans leur moteur de recherche, ce dernier leur suggérera « nombre d’or en html » au même titre que « nombre d’or en peinture », « nombre d’or en musique » et « nombre d’or en architecture ». Je perds un peu les pédales et je pousse du col. Toute ma tête. Raison garder.

    N’empêche la représentation habituelle du nombre d’or, cet escargot, n’est-elle pas la forme idéale pour cette sorte de repli sur moi-même, de repli dans le garage, auquel j’aspire désormais ? À creuser.

    Et c’était quand la dernière fois que tu as utilisé la fonction d’ image-map ? ― fonction qui consiste à délimiter des zones dans une image qui deviennent cli-quables, avec tout le paramétrage possible en javascript ou une simple ouverture de lien hypertexte. Cela faisait effectivement des années que je n’avais plus joué avec cette option pourtant plaisante, mais que je n’utilise plus guère tant il est manifeste que plus personne ne peut attendre d’un visiteur de site internet aujourd’hui, dans les années 10, qu’il promène, plein de curiosité, son mulot dans les différentes parties d’une image, et c’est bien dommage d’ailleurs que l’on ne puisse plus proposer de telles explorations, parce qu’il me semble qu’elles recélaient toute une forme de recherche et de découverte possibles, comme pouvaient l’être, par exemple, le plan paradoxal du site Désordre ou le garage. Et est-ce que de faire une page qui repose sur l’image mapping en 2016 ce n’est pas comme de réfléchir en latin en 1979, tel Roland Barthes dans la Chambre claire ? ― Mon Dieu, je me demande si pendant que Roland Barthes écrivait la Chambre claire , je n’étais pas, moi, occupé à écouter Tokyo Tapes de Scorpions ? C’est comme si je n’étais pas contemporain de Roland Barthes finalement. Ce qui m’étonne en revanche, c’est de l’avoir lu, si j’en juge par la date inscrite dans la page de garde, et qui corrobore mon souvenir, en 1985, comment ai-je pu passer si rapidement de Fly To The Rainbow à la Chambre claire ?, cela reste un mystère pour moi.

    Quant au pédiluve, puisqu’il est question de latin, je me demande si je ne vais pas en faire une sorte de bibliothèque dans laquelle il sera possible de lire les livres lus ces derniers temps et souvent photographiés en situation, qui dans le jar-din du psychanalyste de Nathan, qui au bord de la Cèze ou qui encore dans le train entre Paris et Clermont-Ferrand.

    Plaisir à nouveau d’écrire en anticipant les liens hypertextes que je vais pouvoir tisser. Plaisir d’écrire directement dans le logiciel de composition des pages html. Plaisir à nouveau de construire, presque, un nouveau site internet. Pensez, basé sur le nombre d’or, rien que cela.

    Dans mes recherches d’images à propos du nombre d’or, je suis tombé sur cette image désopilante de Donald Trump qui aurait donc une coiffure parfaite, c’est le cas de le dire, et qui résume assez bien ma pensée à propos du nombre d’or, laquelle tient en deux phrases : utiliser consciemment le nombre d’or pour composer une image, n’est-ce pas déjà la recette du naufrage visuel ? Et. Je ne remarque jamais les tableaux dans lesquels on peut retrouver l’escargot mythique.

    Ou encore. Et si toutes les images n’étaient pas composées en forme d’escargot ? Prenez n’importe quelle image, et superposez lui l’escargot, cela fonc-tionne à tous les coups. Tenez, ma toute première photographie par exemple.

    C’est bon de se sentir vivant. Dans le garage.

    Pendant ce temps-là, ils peuvent bien se disputer autant qu’ils veulent à vouloir être calife à la place du calife.

    #qui_ca

    • @reka Merci, cela me conforte, j’ai hésité avant de mettre ce billet sur seenthis, certes il fait partie de Qui ça ?, mais je trouvais cela moins ouvert sur le monde que le reste.

      Du coup en prime, Fly to the rainbow de Scorpions (qui vaut son pesant de moutarde) et le merveilleux extrait de Barthes dans la Chambre claire (qui lui vaut son pesant de diamants)

      http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/scorpions.mp3

      Dans cet espace très habituellement unaire, parfois (mais, hélas, rarement) un “ détail ” m’attire. Je sens que sa seule présence change ma lecture que c est une nouvelle photo que je regarde, marquée à mes yeux d’une valeur supérieure. Ce “détail ” est le punctum (ce qui me point).

      Il n’est pas possible de poser une règle de liaison entre le studium et le punctum (quand il se trouve là). Il s’agit d’une co-presence, c’est tout ce qu’on peut dire … (…) … mais de mon point de vue de Spectator, le détail est donné par chance et pour rien ; le tableau n’est en rien “ composé ” selon une logique créative ; la photo sans doute est duelle, mais cette dualité n’est le moteur d’aucun “ développement ”, comme il se passe dans le discours classique. Pour percevoir le punctum, aucune analyse ne me serait donc utile (mais peut-être, on le verra, parfois, le souvenir) : il suffit que l’image soit suffisamment grande, que je n’aie pas à la scruter (cela ne servirait à rien), que, donnée en pleine page, je la reçoive en plein visage.

      Très souvent, le punctum est un “ détail ”, c’est-à-dire un objet partiel. Aussi, donner des exemples de punctum, c’est, d’une certaine façon, me livrer.

  • view-source:http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/20140409_jardin_bondy.mp3

    J-234 : belle séance d’écriture à la table dans le jardin du psychologue de Nathan. En effet, ce dernier reçoit Nathan dans une sorte de cabane - petite maison au fond de son petit jardin, du coup c’est ce petit jardin, particulièrement désordre, qui fait office de salle d’attente. Et quelle ! Depuis quatre ans j’ai passé des trois quarts d’heure délicieux dans ce jardin, le plus souvent en lisant. J’avais même pensé, il y a un an ou deux, à une série de pages html qui se seraient intitulées les Cerises de la psychanalyse , pages qui auraient contenu à la fois le bout de lecture que j’avais fait pendant trois quarts d’heure, l’extrait du livre que j’étais en train de lire, le fond sonore de cette page serait un enregistrement, et j’en ai fait une collection pléthorique, des plages de trois quart d’heure pendant lesquelles il ne se passe pas grand-chose, en revanche la disparité des ambiances sonores de ces trois quarts d’heure est étonnante, suivant le temps qu’il fait, suivant que c’est le troisième mercredi du mois, jour des encombrants, suivant les plans de vol des avions qui décollent ou atterrissent à Roissy, suivant qu’il y ait ou pas des travaux de voiries dans les rues adjacentes, suivant la densité de la circulation alentour notamment au-dessus de l’autopont proche, et la combinaisons de ces options donnant des enregistrements chaque fois différents, bien que composés de pas grand-chose, le chien du voisin, le ventilateur, les voitures qui passent dans cette petite rue, le marteau piqueur, un temps, l’hiver dernier, les avions donc, le chant des oiseaux, un merle une fois, perché dans le cerisier, m’a tenu un très beau récital, et puis un pêle-mêle de photographies prises des jeux de lumières sur les quelques éléments de ce jardin à la fois désordre, en quasi jachère, et miraculeux pour sa production fruitière, au printemps donc des cerises délicieuses, des framboises aussi et la douceur admirable de l’hiver dernier avait même produit de ces framboises début décembre, stupéfiante sensation celle de ce fruit rouge tout juste cueilli de son arbuste et qui décharge dans la bouche une féérie de goûts qui ne sont pas du tout raccords avec l’absence de feuilles aux arbres, l’humidité et un peu de fraîcheur tout de même, et, ai-je découvert aujourd’hui, du raisin, du chasselas, oui, tout ceci, enfermé librement dans une page html, au placement aléatoire des objets, aurait sans doute bien rendu compte de ces belles heures trois quarts pendant que mon garçon en découd avec la machine à coudre.

    Je m’aperçois in extremis , que mon abonnement au Journal de l’environnement pourrait, pas de façon aussi frontale que celui du Garofi , me causait un accès à des informations dont je veux désormais tout ignorer. Oui mais voilà les informations que je tire de cette lettre d’information, notamment en matière de gaz de schiste me sont assez précieuses. Il faudrait vraiment pouvoir trier dans ces informations le bon grain de l’ivraie. Ce qui me donne une idée. À voir.

    #qui_ca

  • http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/index.htm

    Allez, je peux bien le dire maintenant. J’ai échoué. J’ai échoué à créer un autre Désordre .

    Ben oui, j’ai essayé, depuis deux ou trois ans maintenant, depuis décembre 2013, de créer un autre site internet, un autre Désordre. Je l’avais appelé Ursula . Pendant un an, de fin 2013 au début 2015, je me suis évertué à accumuler, dans un autre ordre que celui auquel j’avais habitué tout le monde, depuis plus de quinze ans, le Désordre — une forme d’ordre en soi, une forme paradoxale —, tout ce que je pouvais enregistrer d’une manière ou d’une autre, des photographies bien sûr, mais aussi des dessins, des enregistrements sonores, des séquences filmées et des notes et encore des notes.

    J’ai cherché une nouvelle façon de faire, j’ai tâché d’utiliser une forme que j’avais créée pour d’autres, les stagiaires de l’école du doc à Lussas, la fameuse forme Ursula qui sépare les contenus par modes (écrits, sons, images fixes, images animées) et qui les présente aléatoirement à hauteur égale — j’avais repris, en l’adaptant beaucoup, cette forme pour les coulisses de Formes d’une Guerre , à Poitiers, en juin 2011 ( http://www.desordre.net/formes_d_une_guerre_poitiers/ursula/index.htm ), avec @dominique . Et j’ai chargé dans cette table de montage hasardeuse, tout ce que j’ai pu produire de sons, d’images et de textes pendant un peu plus d’un an, et j’ai joué avec Ursula . Cela m’a donné de très beaux bouquets, d’autres moins bons, voire nettement moins bons. Par exemple cela m’a permis de donner une forme qui me plaisait au récit du Jour des innocents ( http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/cinquantaine/index.htm ). Évidemment cela ne s’est pas fait sans l’aide toujours aussi précieuse de @archiloque .

    Début 2015, je n’étais vraiment pas sûr de ce que j’avais produit, hors quelques bouquets épars, dont le Jour des innocents — et d’autres trucs que je garde par devers moi pour le moment, dont Raffut , un roman —, je me suis alors astreint à la même forme, mais une forme journalière, le fameux Février ( http://www.desordre.net/bloc/ursula/2015/index.htm ), ce qui était à peine humain à réaliser — pensez, un son, une vidéo, souvent réalisée en animation, un texte en triptyque, un triptyque de photographies et tous les bonus auxquels je pouvais penser pour une même journée —, d’ailleurs, je ne suis pas parvenu à aller jusqu’au bout, le matériel, comme moi, avons craqué avant.

    Pendant toute l’année 2016, j’avais des choses à digérer parmi lesquels un récit auquel je vais tâcher de donner une forme Ursula aussi, mais indépendante, celui d’ Arthrose, ou comment j’ai bien manqué d’aller dîné au mauvais endroit le mauvais soir, un 13 novembre 2015, par bonheur, je suis fait un mal de chien en trébuchant dans les escaliers de chez mon amie Laurence, alors que nous partions au Petit Cambodge . Mais je voudrais me donner encore du temps pour ce récit. Rien ne presse.

    De même je suis en train d’entamer un tout nouveau projet, un documentaire à propos d’une petite fille, qui enfant, sautait sur les genoux de Céline, cela m’est tombé dessus de façon vraiment imprévisible. Et pour ce projet, je me suis rendu compte que je devrais probablement suivre les bons conseils de Pierre Hanau, à Lussas, à savoir se servir d’Ursula comme l’outil idéal pour concentrer ses matériaux.

    Et du coup, rouvrant les répertoires qui contiennent la moulinette Ursula , je me demande ce que je vais faire d’ Ursula . Sa première forme. Pas très aboutie, brouillonne. Celle sans titre, finalement.

    A part vous la donner à lire, écouter, voir, je ne vois pas ce que je pourrais en faire d’autre. Donc je vous présente Ursula , créature/création à la fois inaboutie et à la fois mystérieuse à mes yeux. Comme si c’était un livre qui comptait autant de récits que de lecteurs — et dont, par endroits, je peux être moi-même un lecteur.

    Vous me direz. Si vous voulez.

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/index.htm

    • J’y reviendrai un peu plus tard, je suis accaparée par les accaparements (j’aimerai surtout avancer en fait et ce sujet est infernal) mais j’ai fait un petit tour et j’ai l’impression que mon navigateur Firefox n’aime pas Ursula. Par exemple, en cliquant sur une flèche Sclavis, ça fait rien du tout. Disons que sur lorsque je clique sur une flèche son, ça me propose un autre titre mais pas de son. Mais Firefox n’aime pas non plus la base de données de la FAO et Flash (que je dois toujours remettre à jour à chaque vidéo). Ça ne répond sans doute pas à ta question :)

    • @odilon, merci, cela fait plaisir, il existe donc bien une lecture possible de ce truc. Tant mieux.

      Drôle de sensation, à la fois celle d’un échec, je ne crois pas être parvenu à ce que je voulais faire, et à la fois surprise de constater que cela reste lisible, qu’en quelque sorte c’est un livre qui n’a pas de début, qui n’a pas de fin et qui n’est le même pour personne et pourtant ce qu’on m’en dit semble toujours parler du même livre. Finalement je me demande si cette manière d’échec n’est pas une réussite paradoxale. Du coup avoir le sentiment d’être dépossédé de ce qui serait un succès.

  • Je me demande si je ne commence pas à avoir un vrai problème avec les oeuvres réalisées avec des gilets de sauvetage, en grande partie parce qu’elles ne disent rien d’autre que le signalement (d’autant plus du fait de l’orange fluorescent).

    Donc des gilets de sauvetage entourent les colonnes ioniques de la salle de concert de Berlin, j’agite en tous sens les différents signifiants de cette affaire pour tenter de dégager un discours, quelque chose qui serait autre chose que de rappeler aux personnes qui vont aller au concert ces prochains jours que de nombreux réfugiés se noyent pour venir en Europe et par ailleurs ceux qui y parviennent ne sont sans doute pas accueillis comme ils le mériteraient, ce qu’ils n’ignorent pas par ailleurs, et ce dont ils sont a priori surentraînés pour en détourner le regard. Et donc un artiste qui dit une chose aussi évidente produit-il une oeuvre ? quelque chose qui ne serait pas #monosémique ?

    Du coup cette oeuvre qui n’est que ce rappel, somme toute inutile, quelle est sa portée ? Elle ne peut pas prétendre raisonnablement à édifier les consciences (c’est sans doute son but déclaré en pleine inconscience à la fois de l’inefficacité et de l’obscénité même d’un tel geste, tellement limité), qui pourrait encore croire à l’efficacité de tels procédés ? Plus exactement ces procédés dépassés d’agit prop bien compris et bien entendus ont fini par se fondre dans le langage commun et c’est un danger qui n’est pas sans conséquence, parce qu’il agit désormais comme une dispense, on peut désormais dire, oui, je suis allé voir la dernière oeuvre de Aï Wei Wei (to Hell) avec des gilets de sauvetage avec la satisfaction d’un devoir citoyen accompli.

    L’artiste qui continue de produire de telles oeuvres sans s’apercevoir qu’il marque des buts contre le camp qu’il est supposé défendre n’est pas un artiste précisément parce qu’il ne créée pas de formes. De surcroît il dépossède ceux qui n’ont plus rien de leur dernier bien à la manière d’un Andres Serrano envoyant ses assistants dans New York pour acheter, sans dire à quel prix, les pannonceaux de cartons des clochards dans lequels ces derniers demandent un nickel ou une dime . C’est obscène.

    De cette même obscénité que des photographies des champs de mine d’or à ciel ouvert par Salgado, désormais exposées dans le monde entier, c’est la même obscénité, moindre mais tellement symbolique, d’un Depardon qui continue de refuser à l’ancien jeune punk berlinois s’étant juché à califourchon sur le mur de Berlin en 1989 tout partage, c’est un art de droite, un art du côté du pouvoir.

    Et la dispense agit désormais aussi pour l’artiste, il a produit une oeuvre à propos des réfugiés, de leur traversée périlleuse, de leur noyade ou de leur accueil rendu impossible, le voilà désormais dispensé de la véritable nécessité de réfléchir à la question en artiste. Et ça c’est nettement plus difficile qu’un simple détournement qui est avant tout un geste de publicitaire. Le détournement est facile, l’art est nettement plus difficile.

    Les véritables chefs d’oeuvre sur le sujet seront des oeuvres silencieuses, leurs auteurs n’étant même pas conscients d’être des artistes, ce seront des associations et des personnes qui trouveront des solutions inédites pour venir en aide aux réfugiés, ici et maintenant.

    A propos d’Andres Serrano et de l’oeuvre à laquelle je pense : http://www.desordre.net/blog/?debut=2014-01-12#3065

    Salgado :

    Depardon, mais est-ce que cette image est vraiment de lui ?, il me semble que l’artiste dans le cas présent est le jeune homme sur le mur, nettement moins le photographe

    • Je suis d’accord avec cette approche. La seule chose, tu dis deux fois « crise des réfugiés » et je pense que ce que nous vivons n’est pas une « crise de réfugiés » mais une « crise politique européenne » profonde, la crise d’une organisation regroupant les pays les plus riches au monde, avec un système de gouvernance et des infastructures au top du top et qui sont lamentablement en train de sombrer dans un tourbillon d’égoïsme et d’obscénité. Tu pointes très justement l’obscénité des images de certaines vedettes de la photos, il y a aussi une obscénité des expressions véhiculée par les médias (aussi frappes au lieu de bombardement par exemple) et que nous reprenons sans parfois même y faire attention. Je tombe aussi souvent dans ce piège.

      Les mots sont (si) importants :)

    • @reka tu as mille fois raison. Je vais réfléchir à une meilleure formulation, déjà je pensais que crise des réfugiés était meilleur que crise des migrants . Si j’avais le temps j’aimerais bien une mauvaise fois pour toutes tordre le cou à cette notion d’obscénité. Cela fait plusieurs fois que je bute sur ce sentiment en ayant bien du mal à décrire son origine. Or dans l’oeuvre d’Aï Wei Wei pour moi c’est absolument frappant, comme cela avait été frappant lors de l’exposition de Serrano en janvier 2014.

      Et pour ce qui est de ce que tu décris de la crise politique, c’était ma question une autre fois à propos des poids démographiques des continents : combien de temps allons-nous encore maintenir à nos portes deux milliards de personnes avec tellement peu de ressources quand nous, Européens ne sommes que 500 millions et des ressources infiniment supérieures ? (Je ne me souviens plus de ton billet, mais tu y montrais des cartes où toute l’Afrique en superficie contenait à la fois toute l’Europe et les Etats-Unis et je te demandais si une telle carte était possible démographiquement ?)

    • @reka Merci pour ton insistance, j’ai repris le (court texte plus haut et je l’ai corrigé aux endroits qui effectivement étaient problématiques. Je le fais d’autant plus volontiers que ce sera peut-être plus tard l’encouragement nécessaire à écrie plus longuement sur ce sujet des oeuvres pseudo engagées et celles qui le sont vraiment, une sorte de Salgado versus Jarr. Mais cela va demander du temps et des exemples bien choisis.

    • L’obscénité c’est que le monde soit présenté, représenté, filmé, englué de morve artistique, sur le podium de l’information.
      À force de mépris de l’autre, ils ont perdu le droit d’être respecté, et là, on sent bien qu’ils puent la mort à s’autophotographier habillés en couverture de survie dorée, miroir de leur décrépitude mentale. Ils ne survivent pas, ils sont morts dans leur âmes, plus encore que tous les cadavres qui jonchent les plages et ils ne voient rien que la valse de leurs rires pédants, au chaud, gavés de petit four. Persuadés qu’il faut être au sommet de l’indigence politique (surtout ne rien faire que d’être premier sur la scène et s’auto regarder sans jamais être acteur d’un mieux collectif) est bien le summum de ces vies de conforts de merde ornées d’or et de bouffe débordante d’animaux crevés, d’esclaves noyées. L’ordre hiérarchique du divertissement, l’objectif de la caméra toujours détourné de ceux qui souffrent et meurent et à qui on confisque vies et paroles, au profit unique de l’égo du pouvoir qui se fraye un passage obscène pour ne pas lâcher son poste d’avant-garde. Qu’ils crèvent. Je ne sais pas où est l’art, dans l’humilité dans le vrai, pas dans ces mascarades honteuses de gros porcs ventrus.
      #société_du_spectacle

    • De cette même obscénité que des photographies des champs de mine d’or à ciel ouvert par Salgado, désormais exposées dans le monde entier, c’est la même obscénité, moindre mais tellement symbolique, d’un Depardon qui continue de refuser à l’ancien jeune punk berlinois s’étant juché à califourchon sur le mur de Berlin en 1989 tout partage, c’est un art de droite, un art du côté du pouvoir. @philippe_de_jonckheere
      Je ne connaissais pas cette anecdote à propos du cliché de #Depardon sur le mur de Berlin. C’est comme l’histoire du baiser de l’hôtel de ville. A savoir si l’art est de gauche ou de droite, ce n’est pas ce que je regarde en premier.

    • @vanderling Le baiser de l’hôtel de ville est en fait une histoire assez compliquée qui a été rendue d’autant plus compliquée par la gentillesse de Robert Doisneau qui dans un premier temps ne voulait pas décevoir le couple qui a cru se reconnaître. C’est, en fait, pas très comparable.

      Pour ce qui est de l’art de droite, c’est naturellement vite dit et cela mériterait sans doute un développement plus conséquent. Il faudrait s’entendre sur une définition de l’art (est-ce que l’art n’est qu’advention ?) et pour ce qui est de la droite et de la gauche, peut-être se référer à l’Abécédaire de Deleuze, coaxer ces définitions et je pense que l’on obtiendrait quelque chose d’assez monstrueux mais néanmoins pas sans force, à savoir que l’art ne peut pas être de droite, par définition.

      @aude_v Aude, comme toi l’affaire de la petite Colombienne prisonnière d’un glissement de terrain a agi comme repoussoir pour moi de façon quais initiatique d’autant plus qu’alors j’apprenais le métier de photographe au milieu de photographes de presse. Dans le cas présent il s’agit de journalisme, je ne dis pas que c’est plus excusable, mais je vais reconnaître au journalisme une plus grande marge pour ce qui est de se tromper. Dans le cas de la récupération par des artistes de thèmes douloureux, il s’agit à mon avis d’un autre sujet. Sur lequel je tente depuis quelques temps de réfléchir. Je n’ai pas beaucoup de pistes pour le moment. La seule direction dans laquelle je parviens à entrevoir un début de réflexion est la suivante et elle est fragile, c’est souvent par manque de culture que les artistes pèchent dans de telles oeuvres. Il leur manque bien souvent la compréhension des rouages.

      Je te donne un exemple. Yannick Haenel et son Jan Karski qui est à gerber, Jonathan Littel et ses Bienveillantes qui sont un grand délire, Le fils de Saul de Lazlo Nemes qui est un œuvre toxique, sont des exemples de types qui se documentent sur le sujet (je choisis cet exemple parce qu’il est extrême, mais il n’est pas sans solution, je parle de la destruction des Juifs d’Europe), l’effort de reconstitution est réel, mais il n’est pas louable dans ce qu’il oublie la plupart du temps les victimes qui de viennent quantité négligeable de la même façon que les figurants qui jouent les poursuivants dans un film de James Bond meurent et n’ont de seule fonction que celle de la chute graphique de leur corps, cela devient décoratif.
      Je viens de lire, sur ce sujet, un livre nettement plus intelligent, beaucoup plus modeste et qui est un chef d’œuvre, il s’agit d’Une île une forteresse d’Hélène Gaudy, à propos du vrai faut ghetto-camp de concentration de Terezin livre dans lequel, loin de l’idée d’une reconstitution spectaculaire, l’auteure prend le parti d’une reconstitution patiente à partir des vestiges aussi ténus soient-ils, des archives en les interprétant avec mille précautions, en faisant part de ses doutes dans de telles interprétations, et à la fin du livre, tu comprends que même dans une œuvre de propagande il y a quelques étincelles de véracité (il n’est jamais question de vérité dans le livre d’Hélène Gaudy, seulement de vraisemblance) et que dans les témoignages fussent-ils de première main, il y a des tas et des tas d’éléments qui clochent. Du grand art. De la littérature majeure.

      Par rapport aux réfugiés, pour ce qu’ils représentent un sujet d’actualité, je ne pense pas a priori qu’un artiste puisse parvenir à produire une œuvre qui soit juste. En tout cas Wei Wei est aux antipodes de ce qui pourrait être juste, lui est clairement du côté de l’obscénité. Il faudrait dans un premier temps de poser la question de la nécessité d’une telle œuvre et ce qu’elle apporterait.

      Bien que n’en éprouvant pas la nécessité moi-même, ne me sentant pas du tout légitime à produire une telle œuvre, en tant qu’artiste je peux tenter de me poser la question de ce que je ferais si j’étais sommé de produire une œuvre sur un tel sujet et si je refusais pas (si on me le proposait, je refuserais) qu’est-ce que je ferais. Il me semble qu’il y a deux directions possibles, l’une d’elles qui regarderait dans la direction des performances de Chris Burden dans les années septante aux Etats-Unis, de ces œuvres dans lesquelles il se met en situation de détresse au beau milieu d’une galerie ou d’un musée et attend une réaction de la part des visiteurs, la performance prenant fin dès qu’un visiteur s’enquiert de savoir s’il peut porter secours à l’artiste, ou une autre direction, celle que prennent des quidams qui ne sont pas a priori des artistes et qui prennent sur eux, parfois contre les lois en vigueur dans leur pays, de porter secours et accueil aux réfugiés.

    • @aude_v Je note la référence de la Séduction du Bourreau , merci. J’avais écrit une chronique à propos des Bienveillantes : http://www.desordre.net/blog/?debut=2010-08-01#2577

      Je ne suis pas certain que les oeuvres silencieuses et a priori celles qui se mettent ne tête de créer de l’inconfort soient une garantie de succès, ce sont des approches prudentes mais qui peuvent tout à fait taper à côté. Ca peut même être très décoratif.

  • http://www.journaldelenvironnement.net/article/gaz-de-schiste-l-hallucinant-rapport-montebourg,57397?xtor=

    La destruction du paysage ? Comment y songer un seul instant alors qu’elle « se limite aux têtes de puits qui, dans le cas des gaz de schiste, ont une hauteur de 1,8 mètre ». Les « experts » auront oublié, sans doute, qu’il faut ouvrir des routes, défricher et aménager des plates-formes d’environ 2 hectares pour installer la moindre tête de puits.

    Je préfère dire tout de suite dire à ces peigne-culs que ce qui leur apparaît comme un détail, la destruction de ce paysage, ne se fera pas sans quelques combats qu’ils ne sont pas sûrs de gagner, étant donné le terrain et la nature profonde des personnes qui l’habitent. De tout temps les envahisseurs ont eu à passer de sales quarts d’heure dans les parages, les troupes du roi Soleil face aux Camisards, les Nazis n’ont pas trop rigolé non plus dans ce coin-là et le Larzac c’est un peu dans ce coin-là aussi.

    Et maintenant, pour la détente, un petit film en time lapse à propos de ces paysages-là justement.

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/bouquets/027.htm

  • http://www.desordre.net/bloc/ursula/2015/index.htm

    J’avais pourtant juré que l’on ne m’y reprendrait plus. Cette fois-ci, par prudence, j’ai décidé de borner l’expérience. Je vais tenir en ligne mon journal pendant un an. L’année de Février. Et puis cela ne sera pas un blog. Je ne peux pas monter sur des estrades et expliquer dans le microphone, vidéo-projecteur à l’appui, que la forme du blog est une horreur et qu’il faut revenir aux bases de l’html pour se donner les chances de faire des choses un peu neuves, et ne pas le faire moi-même. Donc il n’y a pas de commentaires, cela ne surprendra personne, il n’y a pas de fil rss non plus, ce n’est pas mis à jour tous les jours, les dates sont imaginaires, rien n’y est vrai, tout y est fiction. Je répète, tout y est fiction. Et c’est une publication mensuelle, et encore ça c’est si je suis en forme. Si je n’ai pas d’autres sources d’amusement, dans le garage notamment, ou mieux encore si je ne suis pas en train d’emmener Madeleine au musée, jouer aux échecs avec Nathan, ou travailler au film d’animation d’Adèle, et bien d’autres choses encore qui m’amusent plus encore que de travailler dans le garage, où il fait rudement froid en ce moment.

    A part ça c’est pas mal, un triptyque tous les jours, façon 12864 pixels de large ( http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/images/photos/triptyques/1000/index.htm ) , d’autres photographies, des gifs, un son, une vidéo, un texte et l’incrustation dans la page du jour d’une ancienne page du Désordre , et d’autres trucs encore qui me passent par la tête ce jour-là, et cela tous les jours, autant d’arguments de vente imparables pour vous faire oublier qu’il n’y a pas de fil rss. Et que cela doit fonctionner assez moyennement sur vos tablettes, sans parler de vos téléphones de poche.

    Indécrottable (et peu aimable) taulier du Désordre .

  • Il faut se méfier de Marie Richeux. Elle a cette façon bien à elle de vous demander de lui raconter ceci ou cela et ce sont vraiment des histoires que vous finissez par lui raconter, jusqu’à cette petite amie allemande rencontrée, adolescents, dans les Cévennes, il y a bien plus de trente ans, Ursula.

    C’est la séquence Au singulier ( http://www.franceculture.fr/emission-au-singulier ) de l’émission des Nouvelles vagues ( http://www.franceculture.fr/emission-au-singulier ) de Marie Richeux sur France Culture , cela dure cinq minutes, ce sont les moments singuliers de basculement d’une existence , il faut n’en choisir que cinq, pour moi, ce sera toute cette semaine aux alentours de 16H45. Cela n’a pas été facile d’en choisir cinq, quand j’aurais pu en raconter cinquante. De quoi le reste de l’émission, qui démarre à 16 heures, sera fait, je ne suis pas dans le secret divin pour vous le dire. Un thème sera décliné toute la semaine, mais je ne sais pas encore lequel.

    Et donc le premier épisode : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4988103 #photographie #robert_heinecken

    Second épisode : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4988413 #cinema #documentaire #orson_wells

    Troisième épisode
    http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4988423 #autoroutes_de_l_information #don_foresta
    #shameless_autopromo

    Quatrième épisode
    http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4988749
    #zalmen_gradowski #auschwitz

    Cinquième épisde
    http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4988759
    #diego_velazquez

  • http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/cinquantaine/index.htm

    J’ai fait une promesse à un jeune homme, il y a très longtemps. Vingt-cinq ans. J’ai décidé de la tenir.

    Je me suis donc pris en photo, nu, devant un miroir, le jour de mes cinquante ans. J’ai perdu le contact avec ce jeune homme, aussi je ne sais pas ce qu’il penserait du résultat. J’ai décidé de lui écrire une lettre, un peu longue certes, mais que voulez-vous, cela fait vingt-cinq ans jour pour jour que nous nous sommes perdus de vue. Cette lettre s’intitule le Jour des Innocents.