Sharon préfère ne pas laisser d’ambiguïté : « Bon, alors, Fakhani, Sabra, Chatila, Bourj el-Barajneh... » Il nomme les lieux où, entre-temps, devra se mener la traque aux « terroristes ».
Draper : « Des gens hostiles diront que Tsahal reste à Beyrouth pour permettre aux Libanais de tuer les Palestiniens dans les camps. »
Sharon : « Alors on va les tuer, nous. Il n’en restera aucun. Vous ne sauverez pas (...) ces groupes du terrorisme international. »
Draper : « Nous ne sommes intéressés à sauver aucun de ces gens. »
Sharon : « Si vous ne voulez pas que les Libanais les tuent, nous les tuerons. »
L’ambassadeur Draper réitère alors la « position de gouvernement : on veut que vous partiez. Laissez faire les Libanais ». Le retrait israélien débutera trois jours plus tard.
Ce vendredi 17 verra le pire du massacre. Il n’y avait dans les deux camps ni 2 000, ni 1 000, ni 500 « terroristes » : les forces de l’OLP avaient bel et bien évacué Beyrouth. Après une seconde nuit de terreur, les phalangistes se retirent le samedi matin. Informé par son émissaire, l’ambassadeur Draper écrit à Ariel Sharon : « C’est horrible. J’ai un représentant dans les camps qui compte les corps. Vous devriez avoir honte. » Le président Reagan tancera le premier ministre, Menahem Begin, en des termes d’une inhabituelle virulence.