L’ex-Premier ministre libanais Saad Hariri est réfugié à Paris

Ce qui est impressionnant, ici, c’est à quel point Perrin ne prend aucune distance avec ses « sources ».

Il omet de mentionner, de manière très pratique, les Wikileaks qui ont déjà évoqué les séjours de Saad à l’Athénée Plaza...

– 29 juillet 2006, Marwan Hamedeh se vante de manipuler Saad pour qu’il reste à l’étranger :
►http://www.al-akhbar.com/node/6745

Hamadeh advised Hariri not to return to Lebanon at this time. “I told him that he would be met at Qoraytem by 20,000 refugees begging for food,” said Hamadeh.

– 12 août 2006, l’ambassadeur se réjouit de voir, enfin, Saad à Beyrouth, parce que vraiment ça faisait pingouin :
►http://www.al-akhbar.com/node/6640

But we also believe that it’s good Saad is home: the image of Saad Hariri staying at the Plaza Athenee in Paris and globe-trotting with an sizable entourage, while hundreds of thousands of Lebanese felt forced to leave their homes, was not good for the future of the March 14 movement.

– 21 août, Feltman écrit au contraire (noter les guillemets autour de « diplomatic resistance ») :
►http://www.al-akhbar.com/node/7574

Throughout the meeting, Saad referred to GOL actions over the past week (since his return from Paris) as if he himself had carried them out, not Siniora. One wonders whether Siniora might have preferred Saad to remain outside of Lebanon conducting his so-called “diplomatic resistance.”

On lit les wikileaks (notamment ce dernier), et on suspecte fortement que Saad est considéré comme un gros boulot ingérable par ses propres alliés, et que déjà en 2006, ils l’ont expédié à l’Athénée Plaza à Paris pour qu’il évite les boulettes.

Ce qui amusant, c’est que pas grand monde (à part Angry Arab) ne semble s’étonner que le Premier ministre en exercice (cessé assurer l’interim jusqu’à la nomination du nouveau gouvernement) se casse à l’étranger pendant deux mois, sans donner la moindre nouvelle.

Ça n’est tout de même pas comme s’il était allé s’installer quelque part, façon De Gaulle, annonçant à la radio qu’il se réfugiait à Londres mais continuait à suivre les affaires du pays à distance, et dénonçait lui-même un complot qui le viserait... Non, c’est du typique Saad : le type a perdu légalement le pouvoir, et il disparaît purement et simplement sans donner la moindre nouvelle. Et derrière, ses propagandistes assurent sa comm.

M’enfin bref, il y a au moins trois wikileaks qui ont évoqué l’absence de Saad Hariri du Liban, et je constate que, dans la même situation, Perrin ne pense même pas qu’il soit intéressant de les évoquer.