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  • Des théologiennes lancent à Genève « Une Bible des femmes » Joëlle Rebetez et Linn Levy - 29 Novembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/culture/livres/10029113-des-theologiennes-lancent-a-geneve-une-bible-des-femmes-.html

    Une vingtaine de théologiennes francophones, protestantes et catholiques, publient « Une Bible des femmes ». Lancé à Genève, le projet propose de relire les textes bibliques à la lumière des avancées féministes.

    « Une Bible des femmes » a vu le jour sous l’impulsion d’Elisabeth Parmentier et de Lauriane Savoy, deux chercheuses de la Faculté de théologie de l’Université de Genève.


    Rejointes par des spécialistes de toute la francophonie, ces théologiennes féministes ont décidé de relire les textes bibliques controversés « avec perspicacité et rébellion ». Un projet qui fait écho à un ouvrage rédigé en 1898, « A Woman’s Bible », oeuvre fondatrice de la lecture féministe de la Bible.

    « Au départ, nous voulions simplement traduire cette »’Woman’s Bible" sortie à la fin du 19e siècle", raconte à la RTS Lauriane Savoy. « Et en la relisant, nous nous sommes dits que tant de découvertes et de progrès ont été faits dans la lecture des textes bibliques au 20e siècle qu’il était dommage de ne faire que traduire. Nous avions plein de nouvelles choses à dire pour aller contre les préjugés largement répandus. »

    Se remettre dans le contexte de l’époque
    Car pour beaucoup, les textes bibliques légitiment l’asservissement des femmes et sont incompatibles avec des valeurs féministes. A l’image du verset « épouses, soyez soumises à votre époux ».

    « Si on lit ce verset sans s’intéresser au contexte, on ne peut pas faire dire au texte autre chose que ce qu’on lit », explique Lauriane Savoy. « Mais il faut essayer de se remettre dans le contexte de l’époque, dans cet ordre patriarcal très fort. En examinant le texte et les versets précédents et suivants, nous y avons vu que cette exhortation est suivie d’une autre, demandant aux hommes d’aimer leur femme, soit une sacrée avancée à cette époque-là. »

    Les traits féminins de Dieu
    Au fil des pages, le lecteur retrouve des figures de femme fatale, de mère intrépide, ainsi que les visages féminins de Dieu. « Il existe par exemple des livres qui parlent de la Sagesse, figure féminine, ou la très belle métaphore de Dieu telle une poule qui ramène ses poussins autour d’elle », rappelle l’assistante-doctorante de l’Université de Genève.

    Les 21 théologiennes protestantes et catholiques abordent ainsi la Bible à travers différentes thématiques, telles que la séduction, la maternité, la stérilité ou la violence basée sur le genre.

    Des thèmes qui ont trouvé une résonance particulière avec l’apparition du mouvement #MeToo. « Nous nous sommes alors dits que c’était précisément notre but de parler de l’existence des femmes aujourd’hui, et de montrer qu’il peut y avoir des liens avec les textes bibliques et les problématiques des femmes d’autrefois », précise Elisabeth Parmentier.

    « Un joli début de succès »
    Paru à la rentrée, le livre connaît « un joli début de succès », selon son éditeur. « Nous avons dû réimprimer des exemplaires tout récemment et nous espérons que cela continuera ainsi », indique au 19h30 Matthieu Mégevand, directeur de la maison d’édition protestante Labor et Fides.

    Un succès grâce aux lectrices, ainsi qu’aux lecteurs masculins, espèrent les auteures. Celles-ci ont d’ailleurs ressenti le besoin de le préciser dès le début de l’ouvrage : « Lecteurs hommes, ne fermez pas ce livre en haussant les épaules, nous avons tout autant pensé à vous. »
    Tamara Muncanovic

    #Femmes #Bible #religion #marketing

  • Le canton de Genève renonce à sa plate-forme de vote électronique Alexandra Richard/lan - 28 Novembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/regions/geneve/10028542-le-canton-de-geneve-renonce-a-sa-plate-forme-de-vote-electronique.html

    Le canton de Genève renonce à sa plate-forme de vote électronique, a appris mercredi la RTS. Le Conseil d’Etat ne va plus investir dans son système qui demandait à être révisé.
    Ce sont donc des raisons financières qui seraient à l’origine de la décision et pas un problème de sécurité du vote électronique.


    Rien à voir a priori avec le test de piratage réalisé il y a un mois. Des hackers, engagés pour vérifier la sécurité du vote électronique, étaient parvenus à manipuler le système genevois : ils avaient réussi à rediriger l’électeur potentiel vers un autre site.

    Cette faille aurait pu être réparée. Mais Genève ne veut plus investir dans son projet. Il aurait dû dépenser plus de deux millions pour réviser son système et améliorer la sécurité.

    Encore en place en 2019
    La plate-forme genevoise sera encore exploitée en 2019, pour les élections fédérales en particulier. Et dès l’année suivante, Genève devrait trouver une alternative pour permettre à ses citoyens de voter électroniquement, surtout ceux qui ne peuvent pas se déplacer facilement, comme les Suisses de l’étranger ou les personnes handicapées.

    A la dernière statistique, en septembre 2017, ils étaient près de 60% à avoir choisi la voie électronique pour voter à Genève.

    Système de la Poste
    L’alternative sera probablement le système de la Poste, seul autre modèle utilisé actuellement en Suisse. Ce modèle sera lui aussi testé par l’équipe de pirates informatiques au début de l’année prochaine.

    La Poste aura alors le monopole sur le vote électronique. La Suisse dépendrait d’un seul système, comme l’a expliqué Laurent Wehrli, conseiller national PLR et membre du comité de l’Organisation des Suisses de l’étranger, dans La Matinale de mercredi.

    Le dépouillement en question
    Mais pour Jean-Christophe Schwaab, ancien conseiller national socialiste vaudois, cette solution va « modifier le débat sur le vote électronique : on va moins parler de sécurité et de fiabilité, mais on va à présent parler de privatisation du dépouillement des scrutins ».

    Confier le dépouillement des scrutins à une entreprise privée, « cela revient à confier les clés de la démocratie à une entreprise privée. Le dépouillement d’un scrutin est l’essence même de la démocratie, il ne doit pas être confié à une entreprise privée. », a-t-il relevé dans la Matinale.

    #vote_électronique #démocratie #élections #vote #machines_à_voter #politique #anti-démocratique #capitalisme #suisse #élection

  • L’obsolescence programmée existe aussi dans le domaine pharmaceutique Yves-Alain Cornu/gma - 27 Novembre 2018 - RTS

    https://www.rts.ch/info/sciences-tech/medecine/10024247-l-obsolescence-programmee-existe-aussi-dans-le-domaine-pharmaceutique.h

    Les brevets qui protègent les nouveaux médicaments permettent à l’industrie pharmaceutique d’engranger des bénéfices. Au terme des vingt ans de couverture, les fabricants n’hésitent pas à dénigrer leur propre produit.
    Pour éviter qu’ils ne soient imités par la concurrence, les nouveaux médicaments créés par les entreprises pharmaceutiques sont protégés par un brevet pour une durée de vingt ans. Si les premières années sont consacrées au développement du produit, le reste du temps vise à rentabiliser l’investissement.


    "A peine le médicament sort de sa couverture par un brevet que des génériques apparaissent. Du coup, plus personne n’est intéressé à continuer la recherche", explique mardi dans l’émission "On en parle" de la RTS Thierry Buclin, médecin-chef du Service de pharmacologie clinique au CHUV, qui dénonce les effets pervers de ce système de brevets à durée limitée.

    De l’obsolescence programmée
    L’industrie pharmaceutique est en revanche intéressée à développer des nouvelles variantes de ses propres médicaments en fin de couverture de brevet.

    "Il y a une tendance à considérer qu’il faut remplacer les vieux médicaments : parfois c’est juste, mais parfois c’est entièrement faux. Tant que dure la couverture du médicament, le fabricant va lui trouver toutes les qualités. Mais quand l’échéance du brevet approche, le fabricant commence à dénigrer son propre produit, pour profiler le produit suivant", indique Thierry Buclin.

    Peut-on dès lors parler d’obsolescence programmée ? "Absolument", répond Thierry Buclin. "Dans la médecine, il y a une pensée un peu magique qui dit que tout ce qui est nouveau est meilleur."

    « La recherche fonctionne ainsi »
    Pour l’industrie, il ne s’agit en aucun cas d’obsolescence programmée. "La recherche fonctionne ainsi. Nous n’avons pas de grande percée tous les jours, mais nous avons très souvent de petites avancées qui se révèlent totalement décisives au fil des ans, notamment pour le diabète", déclare Sarah Käch, responsable de la communication pour Interpharma, l’association des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche.

    L’association Public Eye, qui milite pour des médicaments à prix abordables, estime cependant que l’industrie, avec ces petites avancées, cherche à accélérer la phase de recherche d’un médicament, voire à la bâcler, afin de rallonger au maximum la phase de commercialisation.

    "Les études montrent que non seulement les coûts de recherche sont très vite rentabilisés, mais qu’en plus il y a une marge bénéficiaire absolument astronomique", assure Patrick Durisch, responsable politique santé chez Public Eye.

    Investissement exagéré ?
    L’investissement pour développer de nouveaux médicaments coûterait 2 milliards de francs en moyenne. C’est du moins le chiffre sur lequel communique l’industrie pharmaceutique.

    "Ce chiffre est extrêmement important, ce qui permet à l’industrie de justifier le prix de vente très élevé de son médicament. Il y a d’autres études qui arrivent à des montants dix fois inférieurs. Pour l’industrie, il est clair que c’est moins intéressant, puisque cela ne justifie pas d’imposer des prix sur le marché qui sont disproportionnés", explique Dominique Sprumont, professeur à l’Institut de droit de la santé de l’Université de Neuchâtel.

    L’industrie pharmaceutique se défend cependant d’abuser sur ses prix et insiste sur la grande nécessité de maintenir un système de brevets qui permet d’assurer des revenus sans concurrence pendant vingt ans, afin de financer la recherche.

     #obsolescence #obsolescence_programmée #capitalisme #gaspillage #innovation #pharma #santé #big_pharma #brevets #médicaments #industrie_pharmaceutique #brevet

  • Le CHUV s’engage contre le sexisme visant les étudiantes en médecine ptur - 26 Novembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/regions/vaud/10023603-le-chuv-s-engage-contre-le-sexisme-visant-les-etudiantes-en-medecine.ht

    Une enquête menée par un collectif d’étudiantes en médecine montre qu’elles sont nombreuses à subir diverses formes de harcèlement sexuel. Le CHUV lance lundi une campagne d’affichage contre le sexisme et une ligne d’écoute.

    Se faire appeler « Chouchou » par son chef, s’entendre dire qu’"il faut deux femmes pour faire le travail d’un homme" ou recevoir des propositions chargées de sous-entendus graveleux...

    C’est encore en 2018 le lot de nombreuses jeunes femmes médecins dans les hôpitaux romands, notamment au CHUV, dénonce le collectif d’étudiantes en médecine Clash (Collectif de lutte contre les attitudes sexistes en milieu hospitalier) dans un communiqué diffusé lundi.

    Soixantaine de témoignages
    Le groupe d’étudiantes a adressé 800 questionnaires aux étudiants en médecine et aux médecins en formation.
    Il a reçu près de 200 réponses, dont une soixantaine de témoignages forts de personnes vivant des situations assimilables à du harcèlement sexuel.

    La palette des comportements décrits va de la main sur l’épaule tout au long de la journée à des propos très crus tels que « si vous n’êtes pas déjà enceinte, je peux y remédier ».

    Le collectif Clash a interpellé la direction du centre hospitalier vaudois avec ses conclusions. Le directeur général du CHUV Pierre-François Leyvrat a déclaré à la RTS avoir été « sidéré » à la découverte des résultats : « je ne pensais pas que des (...) futures collègues puissent être aussi maltraitées dans les services », a-t-il déploré.

    Souvent des supérieurs hiérarchiques
    « Il apparaît que les comportements incriminés sont essentiellement le fait d’hommes envers des femmes, et que ces hommes ont souvent une fonction d’encadrement ou d’accompagnement », a pour sa part relevé le Directeur des ressources humaines du CHUV Antonio Racciatti dans le 12h30 de la Première.

    En raison de leur statut de personnes en formation, les personnes qui en font l’objet manquent souvent de ressources pour faire face. « Il y a encore dans la profession une tendance à dénigrer les femmes et il faut changer cela », a affirmé Antonio Racciatti.

    Stratégies d’évitement
    D’autant que cette situation peut réorienter voire détruire des carrières, estime la direction du CHUV. L’ambiance sexiste régnant dans certains services conduirait des étudiantes en médecine à éviter certaines spécialités.

    Face à ces conclusions, le centre hospitalier vaudois a décidé de lancer une campagne de sensibilisation contre le sexisme et le harcèlement sexuel.

    Des affiches relatant certains propos inappropriés récoltés par les étudiantes vont être placardées dans tous les services. Une nouvelle antenne d’écoute téléphonique est également mise en service dès lundi afin de libérer la parole des étudiants. Toute une série de sanctions, allant de l’avertissement au licenciement, sont prévues en cas d’abus.

    #sexisme #harcèlement #CHUV #Suisse #médecine #mandarins #femmes

  • Des capteurs sonores plutôt que des caméras sur la voie publique Cynthia Racine/oang - 13 Novembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/sciences-tech/technologies/9990834-des-capteurs-sonores-plutot-que-des-cameras-sur-la-voie-publique.html

    Une start-up genevoise a développé des détecteurs sonores capables d’alerter immédiatement les forces de l’ordre lors d’une collision, un coup de feu ou une explosion. Cette innovation séduit déjà certaines villes.

    La start-up genevoise SecurAxis, qui a développé cette technologie proposant de remplacer les caméras de surveillance par des détecteurs de bruit, a reçu lundi le premier prix de l’incubateur suisse du CERN.

    Les autorités de la Ville de Genève semblent séduites par le projet et des discussions sont en cours pour lancer une phase test. Les villes d’Abou Dhabi et de Taipei ont, elles aussi, montré leur intérêt.

    « Niveau très élevé de protection des données »
    Car cette technologie arrive avec une promesse liée à une thématique très sensible : la protection des données. « On le voit aujourd’hui, l’image est de plus en plus remise en cause sur la voie publique », constate le directeur des opérations chez SecureAxis Gaëtan Vannay.

    « Nos capteurs de son ont cette capacité de pouvoir informer tout aussi bien - si ce n’est mieux - de ce qui se passe via ce type de détection. Du point de vue de la sécurité des données, de la confidentialité, c’est un niveau très élevé. »

    Spécialiste des enjeux sécuritaires
    La start-up, avant tout spécialisée dans la vision en temps réel des enjeux sécuritaires, n’en n’est pas à son coup d’essai. Elle propose déjà une plateforme internet qui permet, en cas d’attentat par exemple, de recenser le personnel touché et de transmettre instantanément des informations. Il s’agit d’une sorte de réseau social de la sécurité.

    Certaines ONG, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) ou encore le TCS travaillent déjà avec SecureAxis. La start-up espère que ses détecteurs d’événements seront parfaitement opérationnels l’été 2020.

    #surveillance #audio #audio-surveillance ##vie_privée #contrôle #police #sécurité #Suisse

  • Les habitants de Corseaux (VD) se plaignent de l’odeur du cannabis Céline Brichet - 10 Novembre 2018 - RTS

    https://www.rts.ch/info/regions/vaud/9982820-les-habitants-de-corseaux-vd-se-plaignent-de-l-odeur-du-cannabis.html

    Le petit village vaudois de Corseaux est le théâtre d’une guerre de voisinage entre ses habitants et un cultivateur de cannabis légal. En cause la forte odeur des plantes qui envahit les ruelles et les habitations.

    Olivier Murset a habité Corseaux toute sa vie. Mais il y a quelques mois il remarque pour la première fois chez lui une odeur si tenace qu’elle le réveille la nuit. « En juillet j’ai senti une odeur qui était un peu indéfinissable entre un problème d’égouts ou de pourrissement », explique-t-il au 19h30. « J’ai pensé à mon isolation périphérique de maison, j’ai reniflé un peu partout avant de comprendre que ça ne venait pas de chez moi. »

    Comme l’explique le journal 24 heures dans son édition du 2 novembre, l’odeur est en réalité celle du cannabis légal que cultive son voisin. Une culture de 4000 m2 située dans des serres sur les hauts du village. L’été, pendant la floraison, les plantes sentent particulièrement fort et le vent porte les effluves jusqu’au coeur de Corseaux.

    Interpellation déposée
    Inadmissible pour les habitants qui dénoncent le problème sur les réseaux sociaux : « C’est tous les soirs que ça pue ! On est presque obligé de dormir les fenêtres fermées ! » "Vive la chambre des enfants qui est polluée... juste plus envie d’aérer chez nous." Une interpellation est même déposée au Conseil communal de la commune.

    Mais les autorités le confirment, vérification faite, la plantation est légale, et son odeur aussi. « La seule chose que des plaignants pourraient faire c’est porter ça devant la justice civile et après ce sera à un juge de déterminer si ces odeurs sont soutenables ou pas », détaille Antoine Lambert, syndic de Corseaux. Une situation particulièrement épineuse puisqu’il n’existe pas de moyen de mesurer les odeurs de manière aussi précise que pour le bruit.

    « L’odeur, c’est la qualité »
    Le cultivateur et propriétaire des serres des « Jardins de Corseaux », Frédéric Gay, entend les plaintes de ses voisins mais n’y voit pas de solution autre que le déménagement de ses cultures. « L’odeur c’est la qualité pour nous. Nous faisons essentiellement des extractions pour des huiles essentielles, donc c’est ce qu’on recherche. On pourrait comparer avec une tomate, une tomate qui n’a pas de goût ça n’a pas de sens. »

    Les plants venant d’être récoltés, les odeurs ont pour l’heure disparu des rues du village. Elles reviendront l’été prochain, avec la nouvelle récolte.

    #MDR #nuisances #canabis #Suisse #agriculture

  • Maintenant nous savons | Le Labo
    https://www.rts.ch/play/radio/le-labo/audio/maintenant-nous-savons?id=9916201&station=a83f29dee7a5d0d3f9fccdb9c92161b1afb512

    Fiction radiophonique réalisée dans le cadre d’un atelier-fiction par le réalisateur radio Benjamin Abitan, co-écrite par l’écrivain Arthur Brugger, pour commémorer les 80 ans de « La Guerre des Mondes » du Mercury Theatre on the Air, d’après H.G.Wells, et diffusée sur les ondes de la CBS le 30 octobre 1938. Durée : 1h08. Source : Espace 2, RTS

    https://rtsww-a-d.rts.ch/espace-2/programmes/le-labo/2018/le-labo_20181028_full_le-labo_2763de87-7a31-4671-a772-c0341e552291-128

  • Une sainte armée de squelettes au secours des catholiques suisses Thierry Sartoretti/ld - 1 Novembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/culture/arts-visuels/9962459-une-sainte-armee-de-squelettes-au-secours-des-catholiques-suisses.html

    Photographe vaudoise, Carole Alkabes consacre un livre splendide aux « Martyrs, les reliques oubliées ». L’histoire fascinante d’un trésor macabre qui remonte à l’Antiquité.

    Qui a dit que les morts reposaient en paix ?


    QUELQUES PHOTOGRAPHIES SUR LE SITE : http://www.illustre.ch/magazine/reliques-extraordinaires

    Imaginez l’extraordinaire voyage de ces deux-là. Un homme et une femme en 1632. Ils sont d’abord découverts et exhumés d’une catacombe romaine. Ces cadavres datent des premiers âges chrétiens de la capitale antique. Sont-ils des martyrs chrétiens massacrés par les Romains ? Ils pourraient aussi être des défunts juifs ou païens dont les rites funéraires sont alors identiques. Peu importe, l’Eglise a besoin de saints pour ses paroisses germaniques menacées par le protestantisme.

    Une cérémonie supervisée par le pape Urbain XIII donne un nouveau nom de baptême à des deux déterrés. Les voici désormais Eusebius et Perpetua. Ils sont achetés par l’entremise du garde suisse Franz Segesser von Brunnen. Charge à lui de les convoyer de Rome à Lucerne. Pas une mince affaire. On cache les corps dans une capsula, une sorte de coffre de voyage sécurisé. En chemin, les bagages peuvent s’égarer ou être volés. Ces reliques sont alors précieuses : on peut en tirer un bon prix auprès d’une communauté prête à tout pour avoir un saint à son domicile. Il y a aussi les cols alpins à passer, les intempéries… Les os sont soigneusement emballés dans de la gaze et scellés sous plusieurs sceaux et certificats pontificaux.

    Un saint à son domicile
     St Irenus Sursee (LU). [Carole Alkabes - DR] Des squelettes passés sous le manteau de l’Italie à la Suisse, il y en a eu plus de mille ! Tous rebaptisés au nom d’un saint martyr et tous exposés dans des églises, des couvents, des monastères. Les plus chanceux ou dépensiers ont obtenu des corps entiers, d’autres ont dû se contenter d’un crâne ou d’une partie des ossements. Malgré les saccages de la Réforme et des troupes françaises de la Révolution de 1789, bon nombre de ces martyrs plus ou moins authentiques reposent toujours dans les lieux saints du catholicisme suisse.

    Certains sont toujours exposés, d’autres se retrouvent dans des lieux plus cachés, voire ont été oubliés dans des archives. C’est que ces Saints rappellent des pratiques de dévotion qui confinaient alors à la superstition voir à la fascination morbide. Et puis l’Eglise garde un doute sur le réel statut de martyr chrétien de ces braves squelettes romains. Ils ont servi à édifier le peuple, rassembler les paroissiens, soutenir processions et collectes. Leur service rendu, les voici parfois devenus pièces de musée…

    De merveilleux gisants
    Photographe à Yverdon, Carole Alkabes s’est prise de passion pour ces gisants sortis de l’Antiquité. Trois ans durant, elle a tiré leur portrait dans les paroisses les plus reculées, visitant au passage les ossuaires, ces lieux où reposent les défunts avec cette inscription en gothique : « Ce que nous sommes vous le serez. Ce que nous étions, vous l’êtes ».

    Il faut avouer qu’ils sont merveilleux ces gisants. Parés comme des princes et des princesses, cousus d’or et de perles, portant couronne, armure, épée et fleurs. Certains dans des positions surprenantes de dormeurs ou de guerrier dressé.

    Un trésor oublié
    Anonymes devenus célébrités consacrées, les martyrs sont le trésor oublié de l’Eglise catholique suisse. Une sorte d’armée des catacombes, venue d’Italie à la rescousse d’une institution mise en péril par la Réforme et les révolutions anticléricales.

    Avec « Martyrs, les reliques oubliées », la photographe Carole Alkabes signe un splendide livre de photographie et une passionnante étude historique de ce phénomène. Et pour celles et ceux qui seraient tentés d’aller rendre visite à Saint Demetrius ou Sainte Candida, le livre comprend un répertoire des emplacements de tous ces pieux squelettes.

     #relique #politique #religion #photographie #reliques #histoire #livre #religion #catholicisme #église

  • Pays basque, la nouvelle route de l’exil

    De plus en plus de migrants entrent en Europe par l’Espagne et franchissent la frontière dans le Sud-Ouest. Reportage.

    Le car est à peine garé le long du trottoir que, déjà, ils se pressent à ses portes. Ils regardent avec anxiété la batterie de leur téléphone, elle est presque à plat, il faut qu’elle tienne quelques minutes encore, le temps de présenter le billet. Quatre jeunes filles s’inquiètent, leur ticket affiche un prénom masculin, le chauffeur les laissera-t-il passer ? Ou vont-elles perdre les 100, 200 ou 300 euros qu’elles ont déboursés à des « frères » peu scrupuleux - la valeur officielle est de 35 euros - pour acquérir ce précieux sésame vers Paris ? Chaque soir depuis quelques semaines, le même scénario se répète au terminus des « bus Macron » sur la place des Basques, à #Bayonne. Une centaine de jeunes, pour la plupart originaires d’Afrique francophone, plus rarement du Maghreb, monte par petits groupes dans les cars en partance pour Bordeaux ou Paris, dernière étape d’un périple entamé depuis des mois. Ils ont débarqué la veille d’Irun, en Espagne, à 40 kilomètres plus au sud, après un bref passage par la ville frontalière d’Hendaye.

    De #Gibraltar, ils remontent vers le nord de l’Espagne

    Les arrivées ont commencé au compte-gouttes au printemps, elles se sont accélérées au cours de l’été. Depuis que l’Italie se montre intraitable, l’Espagne est devenue le principal point d’entrée en Europe, avec 48 000 nouveaux exilés depuis le début de l’année. Croisés à Irun ou à Hendaye, qu’ils viennent de Guinée-Conakry, de Côte d’Ivoire ou du Mali, ils racontent la même histoire. Thierno est guinéen, il a 18 ans. Il a tenté la traversée par la Libye, sans succès, il a poursuivi par l’Algérie et le Maroc, puis fini par franchir le détroit de Gibraltar en bateau après deux échecs. Tous évoquent la difficulté à travailler et à se faire payer au Maroc, les violences, parfois, aussi. Puis ils parlent de l’Espagne, d’Algesiras, Cadix ou Malaga, en experts de la géographie andalouse. Parfois, la Croix-Rouge espagnole, débordée au Sud, les a envoyés en bus vers ses centres de Madrid ou Bilbao, leur assurant une partie de leur voyage. Aboubacar, 26 ans, est, lui, remonté en voiture, avec des « frères ».

    Personne n’en parle, les réseaux sont pourtant bien là, à prospérer sur ces flux si lucratifs. On estime à 1500 euros le prix de la traversée à Gibraltar, 100 ou 200 euros le passage de la frontière française depuis #Irun. Tous n’ont qu’un objectif, rejoindre la #France, comme cette femme, sénégalaise, qui demande qu’on l’emmène en voiture et suggère, si on se fait contrôler, de dire qu’elle est notre bonne. La quasi-totalité veut quitter l’Espagne. Parce qu’ils n’en parlent pas la langue et qu’ils ont souvent en France sinon de la famille, au moins des connaissances. Parce qu’il est plus difficile de travailler dans la péninsule ibérique, où le taux de chômage reste de 15 %. Parce qu’enfin ceux qui envisagent de demander l’asile ont intérêt à effectuer les démarches en France, où 40 575 protections ont été accordées en 2017, plutôt qu’en Espagne (4 700 statuts délivrés).

    Alors, ils essaient, une fois, deux fois, trois fois, dans un absurde jeu du chat et de la souris avec les policiers français. Les 150 agents de la #police_aux_frontières (#PAF) en poste à #Hendaye tentent, avec l’aide d’une compagnie de #CRS, de contrôler tant bien que mal les cinq points de passage. Depuis le début de 2018, 5600 réadmissions ont été effectuées vers l’Espagne, contre 3520 en 2017, mais, de l’aveu même d’un officiel, « ça passe et ça passe bien, même ». Si l’autoroute est gardée quasiment toute la journée, il reste un créneau de deux heures durant lequel elle ne l’est pas faute d’un effectif suffisant. Chaque nuit, des taxis espagnols en profitent et déposent des gens sur la place des Basques à Bayonne. La surveillance des deux ponts qui enjambent la #Bidassoa et séparent Irun d’Hendaye est aléatoire. A certaines heures, le passage à pied se fait sans difficulté. Il ne reste plus ensuite aux migrants qu’à se cacher jusqu’au prochain passage du bus 816, qui les conduira à Bayonne en un peu plus d’une heure.

    Les agents de la Paf ne cachent pas leur lassitude. Même si la loi antiterroriste de 2017 autorise des contrôles renforcés dans la zone frontière, même si des accords avec l’Espagne datant de 2002 leur permettent de renvoyer sans grande formalité les personnes contrôlées sans papiers dans un délai de quatre heures, ils ont le sentiment d’être inutiles. Parce qu’ils ne peuvent pas tout surveiller. Parce que l’Espagne ne reprend que contrainte et forcée les « réadmis », les laissant libres de franchir la frontière dès qu’ils le souhaiteront. Certains policiers ne prennent même plus la peine de raccompagner les migrants à la frontière. Gare d’Hendaye, un après-midi, le TGV pour Paris est en partance. Des policiers fouillent le train, ils trouvent trois jeunes avec billets mais sans papiers, ils les font descendre, puis les laissent dans la gare. « De toute façon, ça ne sert à rien d’aller jusqu’à la frontière, dans deux heures, ils sont de nouveau là. Ça ne sert qu’à grossir les chiffres pour que nos chefs puissent faire de jolis camemberts », lâche, avec aigreur, l’un des agents.

    La compassion l’emporte sur le rejet

    L’amertume n’a pas encore gagné le reste de la population basque. Au contraire. Dans cette zone où l’on joue volontiers à saute-frontière pour aller acheter des cigarettes à moins de cinq euros ou du gasoil à 1,1 euro, où il est fréquent, le samedi soir, d’aller boire un verre sur le littoral espagnol à San Sebastian ou à Fontarrabie, où près de 5000 Espagnols habitent côté français, où beaucoup sont fils ou petits-fils de réfugiés, la compassion l’emporte sur le rejet. Même le Rassemblement national, qui a diffusé un communiqué mi-août pour dénoncer « une frontière passoire », doit reconnaître que son message peine à mobiliser : « Les gens commencent à se plaindre, mais je n’ai pas entendu parler de débordements, ni rien d’avéré », admet François Verrière, le délégué départemental du parti. Kotte Ecenarro, le maire socialiste d’Hendaye, n’a pas eu d’écho de ses administrés : « Pour l’instant, les habitants ne disent rien, peut-être parce qu’ils ne les voient pas. » Lui, grand joggeur, les aperçoit lorsqu’il va courir tôt le matin et qu’ils attendent le premier bus pour Bayonne, mais aucun ne s’attarde dans la zone frontière, trop risquée.

    Chaque soir, place des Basques à Bayonne, des migrants embarquent dans les bus pour Paris.

    Le car est à peine garé le long du trottoir que, déjà, ils se pressent à ses portes. Ils regardent avec anxiété la batterie de leur téléphone, elle est presque à plat, il faut qu’elle tienne quelques minutes encore, le temps de présenter le billet. Quatre jeunes filles s’inquiètent, leur ticket affiche un prénom masculin, le chauffeur les laissera-t-il passer ? Ou vont-elles perdre les 100, 200 ou 300 euros qu’elles ont déboursés à des « frères » peu scrupuleux - la valeur officielle est de 35 euros - pour acquérir ce précieux sésame vers Paris ? Chaque soir depuis quelques semaines, le même scénario se répète au terminus des « bus Macron » sur la place des Basques, à Bayonne. Une centaine de jeunes, pour la plupart originaires d’Afrique francophone, plus rarement du Maghreb, monte par petits groupes dans les cars en partance pour Bordeaux ou Paris, dernière étape d’un périple entamé depuis des mois. Ils ont débarqué la veille d’Irun, en Espagne, à 40 kilomètres plus au sud, après un bref passage par la ville frontalière d’Hendaye.
    Des dizaines de bénévoles se succèdent pour apporter et servir des repas aux migrants, place des Basques, à Bayonne.

    Des dizaines de bénévoles se succèdent pour apporter et servir des repas aux migrants, place des Basques, à Bayonne.

    Les arrivées ont commencé au compte-gouttes au printemps, elles se sont accélérées au cours de l’été. Depuis que l’Italie se montre intraitable, l’Espagne est devenue le principal point d’entrée en Europe, avec 48 000 nouveaux exilés depuis le début de l’année. Croisés à Irun ou à Hendaye, qu’ils viennent de Guinée-Conakry, de Côte d’Ivoire ou du Mali, ils racontent la même histoire. Thierno est guinéen, il a 18 ans. Il a tenté la traversée par la Libye, sans succès, il a poursuivi par l’Algérie et le Maroc, puis fini par franchir le détroit de Gibraltar en bateau après deux échecs. Tous évoquent la difficulté à travailler et à se faire payer au Maroc, les violences, parfois, aussi. Puis ils parlent de l’Espagne, d’Algesiras, Cadix ou Malaga, en experts de la géographie andalouse. Parfois, la Croix-Rouge espagnole, débordée au Sud, les a envoyés en bus vers ses centres de Madrid ou Bilbao, leur assurant une partie de leur voyage. Aboubacar, 26 ans, est, lui, remonté en voiture, avec des « frères ».

    Personne n’en parle, les réseaux sont pourtant bien là, à prospérer sur ces flux si lucratifs. On estime à 1500 euros le prix de la traversée à Gibraltar, 100 ou 200 euros le passage de la frontière française depuis Irun. Tous n’ont qu’un objectif, rejoindre la France, comme cette femme, sénégalaise, qui demande qu’on l’emmène en voiture et suggère, si on se fait contrôler, de dire qu’elle est notre bonne. La quasi-totalité veut quitter l’Espagne. Parce qu’ils n’en parlent pas la langue et qu’ils ont souvent en France sinon de la famille, au moins des connaissances. Parce qu’il est plus difficile de travailler dans la péninsule ibérique, où le taux de chômage reste de 15 %. Parce qu’enfin ceux qui envisagent de demander l’asile ont intérêt à effectuer les démarches en France, où 40 575 protections ont été accordées en 2017, plutôt qu’en Espagne (4 700 statuts délivrés).

    Un migrant traverse le pont de St Jacques à Irun en direction de la France.

    Alors, ils essaient, une fois, deux fois, trois fois, dans un absurde jeu du chat et de la souris avec les policiers français. Les 150 agents de la police aux frontières (PAF) en poste à Hendaye tentent, avec l’aide d’une compagnie de CRS, de contrôler tant bien que mal les cinq points de passage. Depuis le début de 2018, 5600 réadmissions ont été effectuées vers l’Espagne, contre 3520 en 2017, mais, de l’aveu même d’un officiel, « ça passe et ça passe bien, même ». Si l’autoroute est gardée quasiment toute la journée, il reste un créneau de deux heures durant lequel elle ne l’est pas faute d’un effectif suffisant. Chaque nuit, des taxis espagnols en profitent et déposent des gens sur la place des Basques à Bayonne. La surveillance des deux ponts qui enjambent la Bidassoa et séparent Irun d’Hendaye est aléatoire. A certaines heures, le passage à pied se fait sans difficulté. Il ne reste plus ensuite aux migrants qu’à se cacher jusqu’au prochain passage du bus 816, qui les conduira à Bayonne en un peu plus d’une heure.
    Un groupe des migrants se fait arrêter à Behobie, côté français, après avoir traversé la frontière depuis Irun en Espagne.

    Un groupe des migrants se fait arrêter à #Behobie, côté français, après avoir traversé la frontière depuis Irun en Espagne.

    La compassion l’emporte sur le rejet

    L’amertume n’a pas encore gagné le reste de la population basque. Au contraire. Dans cette zone où l’on joue volontiers à saute-frontière pour aller acheter des cigarettes à moins de cinq euros ou du gasoil à 1,1 euro, où il est fréquent, le samedi soir, d’aller boire un verre sur le littoral espagnol à #San_Sebastian ou à #Fontarrabie, où près de 5000 Espagnols habitent côté français, où beaucoup sont fils ou petits-fils de réfugiés, la compassion l’emporte sur le rejet. Même le Rassemblement national, qui a diffusé un communiqué mi-août pour dénoncer « une frontière passoire », doit reconnaître que son message peine à mobiliser : « Les gens commencent à se plaindre, mais je n’ai pas entendu parler de débordements, ni rien d’avéré », admet François Verrière, le délégué départemental du parti. Kotte Ecenarro, le maire socialiste d’Hendaye, n’a pas eu d’écho de ses administrés : « Pour l’instant, les habitants ne disent rien, peut-être parce qu’ils ne les voient pas. » Lui, grand joggeur, les aperçoit lorsqu’il va courir tôt le matin et qu’ils attendent le premier bus pour Bayonne, mais aucun ne s’attarde dans la zone frontière, trop risquée.

    Des migrants sont accueillis en face de la mairie d’Irun par des associations de bénévoles.

    Le flux ne se tarissant pas, la solidarité s’est organisée des deux côtés de la #Bidassoa. A Irun, un collectif de 200 citoyens a répondu aux premiers besoins durant l’été, les autorités jugeant alors qu’organiser de l’aide était inutile puisque les migrants ne rêvaient que d’aller en France. Elles ont, depuis, changé d’avis. Mi-octobre, un centre de la Croix-Rouge proposait 70 places et un hôpital, 25. « Ils peuvent rester cinq jours dans chaque. Dix jours, en général, ça suffit pour passer », note Ion, un des piliers du collectif. Dans la journée, ils chargent leurs téléphones dans un coin de la gare ou patientent, en doudounes et bonnets, dans un campement installé face à la mairie. Dès qu’ils le peuvent, ils tentent le passage vers la France.

    A Bayonne aussi, l’improvisation a prévalu. Le réseau d’hébergeurs solidaires mis en place depuis 2016 n’était pas adapté à cette situation d’urgence, à ces gens qui n’ont besoin que d’une ou deux nuits à l’abri avant de filer vers Paris. Chaque soir, il a fallu organiser des maraudes avec distribution de repas et de vêtements, il a fallu trouver des bénévoles pour loger les plus vulnérables - des femmes avec de jeunes enfants sont récemment apparues. Sous la pression de plusieurs collectifs, la mairie vient de mandater une association locale, Atherbea, pour organiser l’aide. A proximité du terminal des bus, vont être installés toilettes, douches, lits, repas et prises de téléphone - un équipement indispensable à ces exilés, pour qui le portable est l’ultime lien avec leurs proches. La municipalité a promis des financements, mais jusqu’à quand ?

    Longtemps discret sur la situation, le gouvernement affiche désormais son volontarisme. Depuis quelques semaines, des unités en civil ont été déployées afin d’identifier les filières de passeurs. Dans son premier entretien comme ministre de l’Intérieur au JDD, Christophe Castaner a dit s’inquiéter de la pression exercée dans la zone et promis un « coordonnateur sécurité ». Les policiers espèrent, eux, surtout des renforts. « Il faudrait 30 à 40 agents de la police aux frontières de plus », juge Patrice Peyruqueou, délégué syndical Unité SGP Police. Ils comptent sur la nomination de Laurent Nuñez comme secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur pour se faire entendre. L’homme n’a-t-il pas été sous-préfet de Bayonne ? N’a-t-il pas consacré son premier déplacement officiel au Pays Basque, le vendredi 19 octobre ? Mais déjà les voies de passage sont en train de bouger. De nouvelles routes se dessinent, à l’intérieur des Pyrénées, via Roncevaux, le tunnel du Somport ou la quatre-voies qui relie Saragosse, Pau et Toulouse, des accès moins surveillés qu’Irun et Hendaye. Le jeu du chat et de la souris ne fait que commencer.

    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/pays-basque-la-nouvelle-route-de-l-exil_2044337.html

    #pays_basque #asile #migrations #réfugiés #routes_migratoires #parcours_migratoires #Espagne #frontières #solidarité #contrôles_frontaliers

    via @isskein

    • Entre l’Espagne et la France, la nouvelle route migratoire prend de l’ampleur

      L’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe pour des personnes originaires d’Afrique de l’Ouest qui tentent de gagner la France.

      L’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe en 2018. La majorité des personnes qui arrivent sont originaires d’Afrique de l’Ouest et tentent de gagner la France.

      Emmitouflé dans un manteau, la tête abritée sous un bonnet, Boris disparaît dans la nuit, sous la pluie. Ce Camerounais de 33 ans, qui parle un français parfait, « traîne » à Irun de puis un mois. Dans cette petite commune du pays basque espagnol, il attend de pouvoir traverser la frontière et rejoindre la France, à quelques mètres de là. L’aventure a trop peu de chances de réussir s’il la tente à pied, et il n’a pas l’argent pour se payer un passage en voiture. Il aimerait rejoindre Paris. Mais il doute : « On me dit que c’est saturé. C’est vrai ? Est-ce qu’il y a des ONG ? Vous connaissez Reims ? »

      Parti depuis un an de son pays, Boris a traversé le Nigeria, le Niger, l’Algérie et le Maroc avant de gagner l’Europe par la mer. Comme de plus en plus de personnes, il a emprunté la route dite de la Méditerranée occidentale, qui passe par le détroit de Gibraltar. Le passage par la Libye, privilégié ces dernières années, est devenu « trop dangereux » et incertain, dit-il.

      En 2018, l’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe. Quelque 50 000 personnes migrantes sont arrivées sur les côtes andalouses depuis le début de l’année, en provenance du Maroc, ce qui représente près de la moitié des entrées sur le continent.

      Sous l’effet de la baisse des départs depuis la Libye et des arrivées en Italie, les routes migratoires se redessinent. Et bien que les flux soient sans commune mesure avec le pic de 2015, lorsque 1,8 million d’arrivées en Europe ont été enregistrées, ils prennent de court les autorités et en particulier en France, qui apparaît comme la destination privilégiée par ces nouveaux arrivants originaires majoritairement d’Afrique de l’Ouest et du Maghreb.

      80 à 100 arrivées quotidiennes

      A Irun, Txema Pérez observe le passage en nombre de ces migrants et il le compare à l’exil des réfugiés espagnols lors de la guerre civile en 1939 : « On n’a pas vu ça depuis la Retirada », lâche le président de la Croix-Rouge locale.

      Face à cet afflux, l’organisation humanitaire a ouvert cet été plusieurs centres d’accueil temporaire sur l’itinéraire des migrants, dans plusieurs communes du Pays-Basque mais aussi à Barcelone à l’autre extrémité des Pyrénées, où ils font étape quelques jours avant de tenter de gagner la France.

      Cette semaine, une trentaine de personnes ont dormi dans l’auberge de la Croix-Rouge d’Irun. « Ils reprennent des forces et disparaissent, constate Txema Perez. Ils finissent tous par passer la frontière. 90 % d’entre eux parlent français. Et ils voient Paris comme un paradis. »

      Sur le chemin qui mène ces personnes jusqu’à une destination parfois très incertaine, Bayonne et en particulier la place des Basques dans le centre-ville, s’est transformée dans le courant de l’été en point de convergence. C’est là qu’arrivaient les bus en provenance d’Espagne et en partance pour le nord de la France. Si, au début, une dizaine de personnes seulement transitaient par la ville chaque jour, aujourd’hui la mairie parle de 80 à 100 arrivées quotidiennes. Et autant de départs. « C’est la première fois qu’on constate un tel afflux », reconnaît David Tollis, directeur général adjoint des services à la mairie.

      « Ils sont en majorité originaires de Guinée et il y a notamment beaucoup de gamins qui se disent mineurs. On a l’impression que le pays se vide », confie Alain Larrea, avocat en droit des étrangers à Bayonne. « Les jeunes hommes évoquent la pauvreté qui a explosé mais aussi les risques d’arrestations et d’enfermements arbitraires, ajoute Julie Aufaure, de la Cimade. Les femmes fuient aussi les risques d’excision. »

      « Je ne sais pas encore ce que je vais faire »

      Face à l’augmentation des arrivées et à la dégradation des conditions météorologiques, la municipalité a commencé à s’organiser il y a une dizaine de jours. « Je ne me pose pas la question du régime juridique dont ces personnes relèvent. Simplement, elles sont dans une situation de fragilité et il faut leur venir en aide, justifie Jean-René Etchegaray, le maire UDI de Bayonne. Nous avons dans l’urgence tenté de les mettre à l’abri ». Après avoir mis à disposition un parking puis, le week-end dernier, une école, la municipalité a ouvert, lundi 29 octobre, les locaux désaffectés d’un ancien centre communal d’action sociale. Des douches y ont été installées, des couvertures et des repas y sont fournis. Dans le même temps, la mairie a déplacé les arrêts des bus aux abords de ce lieu, sur les quais qui longent l’Adour.

      Mercredi 31 octobre, plusieurs dizaines de personnes faisaient la queue à l’heure de la distribution du déjeuner. Parmi elles, Lamine, un Guinéen de 19 ans, raconte son voyage vers l’Europe entamé il y a trois ans : « Je suis resté trois mois au Mali, le temps de réunir l’argent pour pouvoir ensuite aller en Algérie. » En Algérie, il travaille encore deux ans sur des chantiers. « On avait entendu qu’il fallait environ 2 000 euros pour passer du Maroc à l’Espagne », poursuit-il.

      A la frontière entre l’Algérie et le Maroc, il dit s’être fait confisquer 1 000 euros par des Touaregs. Arrivé à Rabat, il travaille à nouveau sur un chantier de construction, payé 100 dirhams (environ neuf euros) par jour, pour réunir les 1 000 euros manquants au financement de sa traversée de la Méditerranée. Il y reste presque un an. En octobre, il part pour Nador, une ville côtière au nord-est du pays. « On est resté caché une semaine dans la forêt avant de prendre le bateau, témoigne-t-il. On était 57 à bord. Des Maliens, des Guinées, des Ivoiriens. Un bateau de la Croix Rouge nous a porté secours au bout de quatre heures de navigation ».

      Comme la plupart de ceux qui arrivent sur les côtes espagnoles, Lamine s’est vu remettre un document par les autorités du pays, lui laissant un mois pour régulariser sa situation. Le jeune homme a ensuite rejoint en car, Madrid puis Bilbao et Irun. Il tente une première fois le passage de la frontière en bus mais se fait renvoyer par la police française. La deuxième fois, en échange de 50 euros, il trouve une place dans une voiture et parvient à gagner la France. « Je ne sais pas encore ce que je vais faire, reconnait-il. Je n’ai pas de famille qui finance mon voyage et je ne connais personne ici ».

      10 500 refus d’entrée prononcés en 2018

      Face à l’augmentation des traversées, les autorités françaises ont renforcé les contrôles aux frontières. Depuis le début de l’année 2018, 10 500 refus d’entrée ont été prononcés à la frontière franco-espagnole, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2017. « La pression la plus forte est observée dans le département des Pyrénées-Atlantiques, où les non-admissions sont en hausse de 62 % », explique-t-on au ministère de l’intérieur. Dans les Pyrénées-Orientales, l’autre voie d’entrée majeure en France depuis l’Espagne, le nombre de non-admissions est reparti à la hausse depuis l’été, mais dans une moindre mesure.

      « Beaucoup de monde arrive par ici, assure Jacques Ollion, un bénévole de la Cimade basé à Perpignan. Les gares et les trains sont contrôlés parfois jusqu’à Narbonne. Et les cars internationaux aussi, au péage du Boulou (à une dizaine de kilomètres de la frontière). Ça, c’est la pêche miraculeuse. »

      Le nombre de non-admissions reste toutefois très inférieur à celui remonté de la frontière franco-italienne. En Catalogne comme au Pays basque, tout le monde s’accorde à dire que la frontière reste largement poreuse. Mais certains s’inquiètent d’une évolution possible à moyen terme. « Dès qu’il y a une fermeture, cela démultiplie les réseaux de passeurs et les lieux de passage, met en garde Corinne Torre, cheffe de mission France à Médecins sans frontières (MSF). Dans les Pyrénées, il y a énormément de chemins de randonnée ». Des cas d’arrivée par les cols de montagne commencent à être rapportés.

      Dans le même temps, les réseaux de passeurs prospèrent face aux renforcements des contrôles. « Comme les migrants ne peuvent pas traverser à pied, ils se retournent vers les passeurs qui les font traverser en voiture pour 150 à 350 euros », témoigne Mixel Bernadet, un militant de l’association basque Solidarité migrants - Etorkinekin.

      Une fois qu’ils sont parvenus à rejoindre le territoire, à Bayonne, Paris ou ailleurs, ces migrants n’en sont pas moins en situation irrégulière et confrontés à une difficulté de taille : enregistrés en Espagne au moment de leur arrivée en Europe, ils ne peuvent pas demander l’asile ailleurs que dans l’Etat par lequel ils sont entrés, en tout cas pas avant une période allant de six à dix-huit mois. Ils sont donc voués à être renvoyés en Espagne ou, plus vraisemblablement, à errer des mois durant, en France.

      Julia Pascual (Bayonne et Irun – Espagne –, envoyée spéciale)

      Poursuivi pour avoir aidé une migrante sur le point d’accoucher, le parquet retient « l’immunité humanitaire ». Le parquet de Gap a annoncé vendredi 2 novembre avoir abandonné les poursuites engagées contre un homme qui avait porté secours à une réfugiée enceinte, durant l’hiver à la frontière franco-italienne. Le 10 mars, Benoît Ducos, un des bénévoles aidant les migrants arrivant dans la région de Briançon, était tombé sur une famille nigériane, un couple et ses deux jeunes enfants, et deux autres personnes ayant porté la femme, enceinte de huit mois et demi, durant leur marche dans le froid et la neige. Avec un autre maraudeur, il avait alors décidé de conduire la mère en voiture à l’hôpital de Briançon. En chemin, celle-ci avait été prise de contractions et à 500 mètres de la maternité, ils avaient été arrêtés par un contrôle des douanes ayant retardé la prise en charge médicale selon lui, ce que la préfecture avait contesté. Le bébé était né dans la nuit par césarienne, en bonne santé. Une enquête avait ensuite été ouverte pour « aide à l’entrée et à la circulation d’un étranger en situation irrégulière ».

      https://mobile.lemonde.fr/societe/article/2018/11/03/entre-l-espagne-et-la-france-la-nouvelle-route-migratoire-prend-de-l-

    • #SAA, un collectif d’accueil et d’accompagnement des migrants subsahariens aux frontières franco-espagnoles

      Dans ce nouveau numéro de l’émission “Café des libertés”, la web radio du RAJ “Voix de jeunes” a reçu sur son plateau deux activistes du sud de la France plus exactement à Bayonne, il s’agit de Marie cosnay et Vincent Houdin du collectif SAA qui porte le prénom d’un jeun migrant guinéen décédé durant sa traversé de l’Espagne vers la France.
      Nos invités nous ont parlé de la création du collectif SAA, ses objectifs et son travail d’accueil et d’accompagnement des migrants subsahariens qui traversent la frontière franco-espagnole dans l’objectif d’atteindre les pays du Nord telle que l’Allemagne.
      Ils sont revenus également sur les difficultés que posent les politiques migratoires dans la région notamment celle de l’union européenne marquées par une approche purement sécuritaire sans se soucier de la question du respect des droits et la dignité des migrants.
      Ils ont aussi appelé au renforcement des liens de solidarité entre les peuples dans le monde entier.

      https://raj-dz.com/radioraj/2018/11/11/saa-collectif-daccueil-daccompagnement-migrants-subsahariens-aux-frontieres-

    • France : 19 migrants interpellés dans un bus en provenance de Bayonne et assignés à résidence

      Des douaniers français ont interpellé 19 personnes, dont un mineur, en situation irrégulière lundi dans un car au péage de #Bénesse-Maremne, dans les #Landes. L’adolescent de 17 ans a été pris en charge par le département, les autres ont reçu une #obligation_de_quitter_le_territoire (#OQTF) et sont assignés à résidence dans le département.

      Lors d’un contrôle lundi 12 novembre au péage de Bénesse-Maremne, sur l’autoroute A6 (dans les Landes), un car de la compagnie #Flixbus a été intercepté par des douaniers français. Après avoir effectué un contrôle d’identité à l’intérieur du véhicule, les autorités ont interpellé 19 personnes en situation irrégulière, dont une femme et un adolescent de 17 ans.

      Les migrants, originaires d’Afrique de l’ouest, ont été envoyés dans différentes #casernes de gendarmerie de la région (#Castets, #Tarnos, #Tartas, #Lit-et-Mixe) puis libérés quelques heures plus tard. Le mineur a quant à lui été pris en charge par le département.

      En attendant de trouver un #accord_de_réadmission avec l’Espagne, la préfecture des Landes a notifié aux 18 migrants majeurs une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Ils sont également assignés à résidence dans le département des Landes et doivent pointer au commissariat trois fois par semaine.

      Un #accord signé entre la France et l’Espagne prévoit de renvoyer tout migrant se trouvant sur le territoire français depuis moins de quatre heures. Mais selon Jeanine de la Cimade à Mont-de-Marsan (à quelques kilomètres de Bayonne), ce n’est pas le cas de ces 18 migrants. « Ils ne peuvent pas être renvoyés en Espagne car ils ont passé quatre jours à Bayonne avant d’être arrêtés au péage », précise-t-elle à InfoMigrants.

      Les migrants sont assistés d’avocats du barreau de Dax, dans les Landes, et un bénévole de la Cimade est aussi à leurs côtés selon France Bleu.

      Cette opération des douanes a été menée le même jour que la visite du ministre français de l’Intérieur à la frontière franco-espagnole. Christophe Castaner s’est alors dit inquiet de « mouvements migratoires forts sur les Pyrénées » et a annoncé une coopération accrue avec l’Espagne.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/13368/france-19-migrants-interpelles-dans-un-bus-en-provenance-de-bayonne-et
      #assignation_à_résidence

      –------

      Commentaire :
      On peut lire dans l’article :
      "Un accord signé entre la France et l’Espagne prévoit de renvoyer tout migrant se trouvant sur le territoire français depuis moins de quatre heures. »
      --> c’est quoi cet accord ? Quand est-ce qu’il a été signé ? Quelqu’un a plus d’information ?

      C’est l’équivalent de l’accord bilatéral de réadmission entre la Suisse et l’Italie (signé en 2000 : https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/20022507/index.html) et qui a été « repêché » par la Suisse à partir de 2016 ?
      Ou comme celui qui a été apparemment signé entre la France et l’Italie récemment ?
      https://www.agi.it/estero/migranti_francia_salvini_respingimento_concordato-4511176/news/2018-10-20

      #accord_de_réadmission #accord_bilatéral

    • A Bayonne, nouvelle porte d’entrée des migrants, « l’urgence fait exploser les frontières politiques »

      Une fois la frontière franco-espagnole franchie, des migrants affluent par milliers à Bayonne. Là, le maire de centre-droit et des militants de gauche ont bricolé, main dans la main, un hébergement d’urgence sous le nez du préfet. Les exilés s’y reposent des violences subies au Maghreb, avant de sauter dans un bus et de se disperser aux quatre coins de France. Reportage dans les #Pyrénées.

      https://pbs.twimg.com/card_img/1075002126915518464/L_aQEp7o?format=jpg&name=600x314

      https://www.mediapart.fr/journal/france/181218/bayonne-nouvelle-porte-d-entree-des-migrants-l-urgence-fait-exploser-les-f

    • A Bayonne, nouvelle route migratoire, l’impressionnante #solidarité des habitants malgré les carences de l’État

      La route de la Libye et de l’Italie étant coupée, de plus en plus de migrants arrivent en Europe via le Maroc et l’Espagne. Certains passent ensuite par le Pays Basque. En deux mois, 2500 réfugiés ont déjà transité par un centre d’accueil ouvert à Bayonne. La démarche, d’abord spontanée, bénéficie désormais du soutien de la mairie. L’État a quant à lui exercé des pressions sur les chauffeurs de taxi ou les compagnies d’autobus, en exigeant notamment l’identité des voyageurs. Basta ! a passé la nuit du 31 décembre au 1er janvier aux côtés des bénévoles de la « Pausa », et des réfugiés qui appréhendent un avenir incertain.

      A peine investi, il a fallu trouver un nom au lieu. « Ça fait un peu stalag », remarque Joël dans un sourire navré [1]. Planté dans la cour de ce bâtiment désaffecté de la Légion, sous les lumières aveuglantes qui semblent plonger depuis des miradors invisibles, le salarié d’astreinte hésite encore à proposer aux migrants l’entrée d’un édifice tout en grillage et en barreaux. Sur le parvis goudronné, encadré par de hauts murs et surplombé par la citadelle militaire de Bayonne, l’ombre fuyante des lignes ferroviaires prolonge ce décor figé par le froid. Cependant, le panneau « Terrain militaire - défense de pénétrer » est déjà égayé d’une série colorée d’autocollants antifascistes, et de bienvenue aux migrants. A l’intérieur, derrière les vitres polies, la lumière se fait aussi plus chaleureuse.

      Le lieu s’appellera finalement « Pausa », la pause en basque. Comme le premier bâtiment d’accueil, à vingt mètres de là, trop exigu et qu’il a fallu abandonner aux premiers jours de décembre. Mais aussi comme cette authentique pause, au milieu d’un périple exténuant qui dure parfois plusieurs années. Bayonne est devenue en 2018 une nouvelle étape essentielle sur les chemins de l’exil vers la France ou le nord de l’Europe. Une porte d’entrée en terre promise. C’est ici qu’aura lieu, ce soir, le nouvel an des réfugiés. Comme un symbole d’espoir, celui d’une vie dans laquelle il serait enfin possible de se projeter, laissant de côté les embûches de la route déjà accomplie.

      Un répit salutaire de trois jours

      Kébé vient de Guinée, comme beaucoup d’arrivants ces dernières semaines. Au milieu des préparatifs de la fête, il lit, imperturbable dans sa couverture, le récit autobiographique d’un jeune footballeur camerounais qui rêve de gloire sportive mais ne connaît que désillusions. Kébé ne veut pas être footballeur. Ainé d’une famille nombreuse restée à Conakry, il voudrait reprendre l’école et apprendre le métier de coiffeur à Bayonne. Parce que, dit-il, « c’est une ville très jolie et d’importance moyenne ». Il a déjà commencé un dossier pour faire valoir sa minorité et prétendre à une scolarité. Mais le temps lui est compté au centre d’accueil des réfugiés, où l’on s’efforce de ne garder les migrants que trois jours. Le temps d’un répit salutaire pour faire le point, quand le quotidien des migrants n’est fait que de recherche d’argent, de nourriture, de transport, d’hébergement, de passeurs, de policiers, ou bien pire. Initialement en route pour Paris, sans rien connaître de la capitale et sans contact, il a trouvé, juge-t-il, sa destination.

      C’est aussi le cas d’Ibrahim, parti de Sierra Leone il y a deux ans, qui fixe les premiers spots colorés de la soirée, comme une célébration de son arrivée à bon port. « Ici on est bien accueilli », constate-t-il. Lui aussi a 17 ans. Sa vie n’est que succession de petits boulots pour financer des kilomètres vers l’Europe. Il a appris le français en route, et ne souhaitait pas rester en Espagne, « à cause du problème de la langue ». Il continue d’explorer, sur son smartphone, les possibilités sans doute infinies que lui promet sa nouvelle vie, en suivant avec intérêt les préparatifs de la fête.

      Internet, ce fil de vie qui relie les continents

      Les bénévoles ne ménagent pas leur peine pour faire de cette soirée de réveillon une réussite : pâtisserie, riz à la piperade, bisap à gogo, sono, lumières, ballons... seront de la partie. Un « Bonne année 2019 » gonflable barre l’allée centrale du vaste dortoir, et s’achève vers un minuscule renfoncement aménagé en salle de prière. Les affiches de la Légion n’ont pas disparu. Elles indiquent par exemple le lieu où devaient être soigneusement pliées les « chemises arktis sable ». Mais l’ordre militaire a largement été chamboulé. La pièce principale sert à la fois de dortoir, de réfectoire, de cuisine, de magasin de produits d’hygiène, de bureau.

      Une borne wifi assure le flux Internet, précieux fil de vie durant un voyage au long cours. La nouvelle connexion déleste au passage les bénévoles, auparavant contraints de connecter une flopée d’appareils sur leurs propres smartphones, pour improviser des partages de connexion. Les écrans des téléphones sont autant de lueurs qui recréent des foyers dans les recoins les plus sombres de ce camping chauffé. Des gamins jouent au foot dans la cour, et la musique résonne jusque sur le quai de l’Adour. L’avantage, c’est que chacun peut programmer sa musique et la défendre sur le dance floor, avant de retourner tenir salon dans la semi-pénombre ou disparaître sous une couverture. Le temps de quelques sourires, sur des masques d’inquiétude.

      Près de 450 bénévoles, militants aguerris ou nouveaux venus

      Les bénévoles ont trouvé le bon tempo, après avoir essuyé les plâtres des arrivées massives. Aux premiers jours d’ouverture de ce nouveau centre, début décembre, il fallait encore faire le tour complet d’une cuisine chaotique pour servir un seul café aux réfugiés qui arrivaient affamés et par paquets, jusqu’au milieu de la nuit. A Bayonne, on sent le sac et le ressac de la Méditerranée pourtant lointaine, et le tempo des traversées se prolonge au Pausa, au gré de la météo marine du détroit de Gibraltar. Les bénévoles ont intégré le rythme. Ils sont désormais près de 450, regroupés au sein de l’association Diakité, mélange improbable de militants associatifs aguerris et de présences spontanées, gérant l’urgence avec la seule pratique de l’enthousiasme.

      Cet attelage bigarré s’est formé à la fin de l’été 2017. Les premiers bayonnais ont commencé à descendre spontanément des gamelles et des vêtements sur la Place des Basques, de l’autre côté du fleuve. C’est là que se faisait le départ des bus long-courriers, avant que le vaste chantier du Tram’bus ne les déplace sur le quai de Lesseps. Puis l’automne est arrivé et les maraudes ont commencé, pour réchauffer les corps congelés et organiser, dans l’improvisation, un accueil d’urgence, qui prenait la forme d’un fil WhatsApp paniqué. Les bayonnais ont ouvert leurs portes, les dons de vêtements ont afflué, submergeant les bénévoles qui n’en demandaient pas tant.

      Le maire UDI de Bayonne, Jean-René Etchegaray, est entré dans la danse, arrondissant les angles jusqu’à ouvrir, dès le mois de novembre, un premier bâtiment municipal promis à destruction. L’évêque est arrivé bon dernier, et s’est fait éconduire par des bénévoles peu indulgents avec ses positions traditionalistes, notamment sur l’avortement ou les droits LGBT. Dommage pour le parc immobilier du clergé, que les bayonnais présument conséquent. Mais il y avait ce vaste entrepôt de l’armée, dans l’alignement du quai, qui sera bientôt entièrement requalifié. Sa capacité de 300 lits fait régulièrement le plein, et impose aux bénévoles une organisation rigoureuse, notamment pour assurer des présences la nuit et le matin.
      Pressions de l’État sur les compagnies de bus

      L’inquiétude courrait pourtant en cette fin d’année : les bénévoles risquaient la démobilisation et le centre promettait d’être bondé. En période de vacances scolaires, les prix des billets de bus s’envolent, clouant certains migrants à quai. Dans les dernières heures de 2018 en revanche, les tarifs chutent brutalement et les voyageurs fauchés en profitent pour s’éclipser. Cette nuit du 31 décembre, 40 migrants ont repris la route, laissant le centre investi par près de 140 pensionnaires et une tripotée de volontaires soucieux de porter la fête dans ce lieu du marasme et de la convalescence. Vers 23h, les candidats au départ sont regroupés. Le bus est en bas, la troupe n’a que quelques mètres à faire. L’équipe de nuit accompagne les migrants.

      Il y a quelques semaines, la tension est montée d’un cran lorsque les chauffeurs de la compagnie Flixbus ont exigé les identités des voyageurs, après qu’une vingtaine de sans-papiers aient aussi été débarqués d’un autocar par les forces de l’ordre, au premier péage après Bayonne. Le maire de la ville, Jean-René Etchegaray, est monté au créneau, sur place, pour s’insurger contre ces pratiques. Cet avocat de profession a dénoncé une discrimination raciale, constatant un contrôle qui ne concernait que les personnes de couleur. Il a aussi laissé les bénévoles stupéfaits, voyant leur maire de centre-droit ériger une barricade de poubelles pour barrer la route au bus récalcitrant. La direction de la compagnie a dû dénoncer les faits, et le climat s’est apaisé.

      N’en déplaise au préfet des Pyrénées-Atlantiques qui maintient la pression sur les professionnels, notamment les chauffeurs de taxi, en promettant amende, prison et confiscation de véhicule pour qui aide à la circulation des « irréguliers ». Mais les chauffeurs de bus connaissent leurs droits, et même certains bénévoles, à force de passages tous les deux ou trois jours. En cette soirée du nouvel an, les chauffeurs sont espagnols, et semblent assurés que le monde contemporain est suffisamment inquiétant pour qu’eux mêmes ne se mettent en prime à contrôler les identités. Fraternité, salutations, départ. Les migrants, après quelques sourires gratifiants, replongent inquiets dans leurs téléphones. Retour au chaud et à la fête, qui cette fois, bat son plein.
      « Et c’est peut-être cela qui m’empêche de dormir la nuit »

      Le camping a toutefois des allures d’hôpital de campagne, avec sa piste de danse bordée de lits de camps occupés. Les migrants arrivent souvent épuisés, et la présence d’enceintes à quelques mètres de leurs couvertures ne décourage pas certains à s’y enrouler. Les femmes, plus discrètes, regagnent un dortoir séparé qui leur offre une intimité bienvenue. Dans les lumières tournoyantes, bénévoles et migrants se mêlent en musique. Jessica est venue avec sa jeune fille, après plusieurs jours sans avoir pu se libérer pour donner un coup de main. Aziz est avec sa famille, en visiteur du quartier. Saidou, Baldé, Ibrahima, exultent en suivant les convulsions d’une basse ragga.

      Cyril, bénévole de la première heure, est attablé un peu plus loin et se repasse le film des derniers mois dans le répit de la liesse. Peut-être pense t-il à l’enfant récupéré sous un pont de Saint-Jean-de-Luz, dans une nuit glaciale et sous des trombes d’eau, que les bras de sa mère protégeaient avec peine. Aux trois filles prostrées, qui voyageaient ensemble depuis trois ans et dont deux étaient mystérieusement enceintes. Ou aux trois guinéennes stupéfaites, atterrées et terrorisées, qu’il a fallu convaincre longtemps, dans une nuit glacée, pour enrouler une couverture sur leurs épaules. A celle qui a dû abandonner ses enfants en Guinée et finit par « bénévoler » de ses propres ailes dans le centre, rayonnante dans sa responsabilité retrouvée. A celui qui a perdu sa femme, enceinte, dans les eaux noires de la méditerranée « et c’est peut-être cela qui m’empêche de dormir la nuit », dit-il. Et à tous ceux qui se perdent sur cette route sans fin.
      L’appui de la mairie, qui change tout sur le terrain

      Sur la piste de danse, Nathalie rayonne. Elle a débarqué il y a quelques jours de Narbonne, avec une fourgonnette pleine de matériel de première nécessité. Le problème des réfugiés lui tordait le ventre. Elle a organisé une collecte et souhaitait livrer Gap, dans les Hautes-Alpes, avant d’entendre parler de Bayonne et d’avaler 450 km pour sonner au centre, le 25 décembre, avec des couvertures, de la nourriture, des produits d’hygiène. Elle y est devenue bénévole à temps plein, pendant une semaine, avant de regagner ses théâtres où elle est costumière et perruquière. Mais elle note tout et promet un compte rendu complet aux structures militantes de sa région, à l’autre bout des Pyrénées. Notamment du côté de Perpignan où, dit-elle, « un jour ou l’autre ils arriveront et je ne suis pas sûre qu’ils seront accueillis de la même manière ». « Émerveillée par la solidarité des basques », elle relève surtout l’appui de la mairie aux bénévoles, qui change tout sur le terrain. « Vous êtes extraordinaire » a t-elle lancé au maire quelques jours auparavant.

      Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne et président de la Communauté d’agglomération Pays Basque, est aussi venu saluer les migrants ce 31 décembre. Il est justement question qu’il tisse des liens avec d’autres maires qui s’investissent dans l’accueil des migrants, tel Mathieu Carême (écologiste) à Grande-Synthe. Un accompagnement politique qui est aussi, du point de vue de certains habitants, un gage de sécurité et de tranquillité publique. Si Jean-René Etchegaray reconnait avoir reçu « quelques lettres anonymes sur un ton plutôt FN », sourit-il, il constate aussi que, depuis que le centre a ouvert, les plaintes des habitants se sont tues. L’accueil organisé des migrants leur fournit un point de chute, aidant à les soustraire aux circuits de passeurs ou aux appétits mafieux, et à assurer leur propre sécurité. Le contraire de cette « jungle de Calais » que les premiers détracteurs de l’accueil brandissaient, un peu vite, comme une menace.
      Un soutien financier de la communauté d’agglomération, en attendant celui de l’État ?

      Au-delà de la solidarité pour « des gens qui arrivent escroqués et épuisés » et « doivent bien s’habiller quelque part », le premier magistrat de la commune et de l’agglomération se tourne aussi vers l’État pour la prise en charge de ces exilés. Il dénonce une forme de « sous-traitance » de la politique migratoire et de « démantèlement de l’autorité de l’État », tant à travers les pressions exercées à l’encontre des professionnels du transport, que dans le manque de moyens utilisés pour faire face à cette crise. La police se contente bien souvent de raccompagner, en douce, les migrants derrière la frontière, à 30 km de là, comme en attestent de multiples témoignages ainsi que des images de la télévision publique basque ETB. La Communauté d’agglomération Pays Basque a voté à l’unanimité une aide de 70 000 euros par mois pour soutenir le centre Pausa, en particulier pour financer l’équipe de sept salariés recrutée parmi les bénévoles, et fournir un repas quotidien. « Mais il faudra bien que l’État nous aide », prévient Jean-René Etchegaray.

      Dans cette attente, l’édile continue ses tournées d’inspection quotidienne du centre Pausa. Il commence par l’accueil, demande le nombre d’arrivées et de départs, s’assure que le petit bureau d’information sur les départs fonctionne, puis se rend dans la pièce principale, scrutant les lits disponibles, l’état des couvertures, s’assurant que tout fonctionne, échangeant avec les bénévoles et les voyageurs, « des gens remarquables » dit-il, et suivant des yeux, amusé, les évolutions d’un petit groupe de migrants qui passe le balais, preuve que « tout se régule », sourit-il. Au-delà des problèmes de logistique, prestement résolus, Jean-René Etchegaray est en première ligne pour réclamer aux grandes enseignes de sa circonscription des vêtements, des couvertures, de la nourriture ou de petites urgences ponctuelles, comme des gants et des bonnets. Et assurer la fluidité de cette solidarité qui s’organise encore, et prend de l’ampleur chaque jour.
      2500 réfugiés ont déjà transité par la Pausa

      Pour l’heure, le temps s’arrête sur un compte à rebours déniché sur Internet. 3 - 2 - 1 - 0 ! Tout le monde s’embrasse dans la salle, au milieu d’autres corps terrés sous une masse de couvertures. Un élan qui mêle réfugiés et bénévoles pour conjurer le mauvais sort, valider le travail abouti, triompher de cette année qui a bouleversé Bayonne, et appréhender un avenir incertain où, d’un côté comme de l’autre, rien n’est gagné. Mais l’étape est belle. 2500 réfugiés ont transité par le centre Pausa en deux mois. La route du Maroc et de l’Espagne a été empruntée par plus de 50 000 personnes en 2018, à mesure que celle de la Libye se ferme sur des milliers de morts et d’exactions, et l’évacuation de 17 000 personnes par l’Office internationale des migrations.

      Le dispositif du Centre d’accueil de Bayonne est prévu jusqu’au mois d’août 2019, mais rien ne dit que le flux humain tarira. Le maire est en train de prévoir l’ouverture d’une annexe dans le bâtiment militaire voisin. Un stalag II, railleront les bénévoles, qui lui redonneront tout de même un nom plus reposant, des couleurs, et tout ce qui peut revigorer les âmes sans tanière sur leur route incertaine.

      https://www.bastamag.net/A-Bayonne-nouvelle-route-migratoire-l-impressionnante-solidarite-des-habit

  • Accord trouvé sur l’accès du secteur financier britannique au marché de l’UE, selon le Times rtr/jvia - 1 Novembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/2018/10/22/11/38/9936322.image?w=900&h=506

    Theresa May a trouvé un accord avec les négociateurs européens qui va permettre au secteur financier britannique de conserver l’accès au marché unique de l’Union européenne après le Brexit, rapporte jeudi le Times.

    Theresa May a trouvé un accord avec les négociateurs européens qui va permettre au secteur financier britannique de conserver l’accès au marché unique de l’Union européenne après le Brexit, rapporte jeudi le Times.

    Londres et Bruxelles sont parvenus à un accord de principe sur tous les aspects d’un futur partenariat concernant les services, de même que sur les échanges de données, après la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE prévue le 29 mars prochain, ajoute le journal, qui cite des sources gouvernementales.

    Le secteur financier britannique avait dénoncé en juillet le plan de Brexit de Theresa May, auquel il reprochait de ne pas tenir compte de ses propres propositions pour faciliter ses activités dans l’UE après le Brexit.


    La Première ministre britannique Theresa May, photographiée à Londres le 24 juillet 2018. [Matt Dunham - Reuters]

    « Reconnaissance mutuelle »
    La City de Londres, quartier des affaires de la capitale britannique, et TheCityUK, organisme de promotion de la Grande-Bretagne en tant que place financière, ont conjointement plaidé pendant des mois pour l’adoption d’un principe plus ambitieux de « reconnaissance mutuelle », dans le cadre duquel Londres et Bruxelles auraient réciproquement reconnu leurs règles financières pour permettre un large accès à leurs marchés.

  • Que faire des oranges qui sont un millimètre plus petites que ce que les normes considèrent comme « vendable » ?

    Message reçu via la newsletter des #Galline_Felici, un consortium qui nous livre en #agrumes et autres produits de #Sicile...


    http://www.legallinefelici.it/fr

    SUCCOMPOST** À PARTIR DE REBUTS ?

    (**en français, littéralement jus-compost)

    Le terme SUCCOMPOST est l’un de ces néologismes que nous aimons tant
    = SUCCO (jus d’oranges) + COMPOST
    et REBUT signifie simplement être contraint d’adhérer à la logique aberrante du “PLUS GROS C’EST, meilleur c’est” (???)

    une proposition de filière dans laquelle tout est valorisé et rien ne se jette dans laquelle être ACTEURS, ENSEMBLE

    Une des choses qui m’a le plus frappé la première fois que j’ai visité l’entrepôt pour la préparation des oranges du Consortium a été la colonne de “binze” (grandes caisses de plus de deux quintaux) d’oranges qui présentaient quelques défauts ou qui étaient trop petites.
    Des tonnes.
    Ma première pensée : - magnifique, produit gratuit pour moi, pour mes amis et pour la transformation.
    Combien pouvons-nous en transformer ? 20 kilos ? 30 kilos ? 100 ?

    Et les autres dizaines de milliers ?

    Je tiens à préciser d’entrée de jeu que cela est la normalité dans la filière de récolte et de vente des fruits aujourd’hui. Hier je ne sais pas, peut-être que c’était moins exigeant :).

    Dans l’imaginaire collectif a été inculqué la notion du “plus gros c’est, meilleur c’est” (quand ? par qui ? peut-être par les américains après la guerre ? pour vendre de la chimie pour l’agriculture ?).
    Jamais pour les fruits on entend parler de “plus petit c’est, meilleur c’est”.
    Et donc ? Hum ...!
    Pourtant, si nous pesons un kilo de “belles grosses” oranges et un kilo de “vilaines petites” oranges et puis que nous en pesons le jus relatif, nous voyons que souvent “les vilaines” font davantage de jus.
    Et qu’elles se pressent encore mieux…
    Mais ça c’est une autre histoire, une autre réflexion à mener ensemble, pour en tirer les conséquences opérationnelles, mais en attendant nous sommes contraints de les mettre de côté.

    Posant des questions, j’ai découvert que ce produit est destiné à l’industrie (nous parlons des sous-calibrées et non des pourries) et que le prix d’attribution de ce “rebut” ne couvre pas non plus le coût de la récolte, du transport à l’entrepôt et de la confection.

    La morale ? Rien de revient au producteur et, si le rebut est important (ce qui arrive fréquemment malheureusement), il se transforme en une perte.

    Ce que je n’arrive pas à accepter c’est comment un millimètre de différence de diamètre, invisible à l’oeil nu, peut déterminer une différence de valeur aussi importante pour deux oranges qui proviennent du même verger, du même arbre, qui ont été cultivées avec les mêmes soins et la même attention.
    Supérieure à 55 mm elle part dans la cagette, et vous la payez 1,50€ ; si elle mesure 54 mm, elle part dans la caisse des rebuts, et à nous producteurs ne nous revient rien.

    Une différence millimétrique sur laquelle je me creuse la tête depuis des mois, incapable d’accepter ces “critères”.

    Février cette année je rencontre Fabrizio Nardo et #RED_ISLAND (http://www.redisland.it), une entreprise de Caltagirone (à proximité de ma campagne) qui me propose d’utiliser un engrais produit par lui obtenu par fermentation fongique bactérienne de la “pulpe d’agrumes", en l’occurrence les déchets de transformation de ces oranges petites ou abîmées ou qui ne sont pas adaptées à la commercialisation comme produits frais.
    Compost obtenu à partir des déchets de traitement d’une industrie vertueuse qui recycle les eaux de transformation, réduit les déchets organiques et produit du jus d’orange sanguine 100% biologique de Sicile ?

    Je suis tombé sous le charme, j’ai essayé l’engrais, j’en teste actuellement la qualité et dois dire qu’elle me plaît.

    Mmmmm, les choses deviennent intéressantes.

    J’essaie de partager avec vous l’idée que j’ai eue :
    Seriez-vous intéressés par un jus d’oranges fait avec nos oranges durant les mois où les fruits frais ne sont plus disponibles ? (de juin à septembre).

    Parce que, si cela peut vous intéresser, j’imagine moi déjà une petite filière, qui excusez-moi mon excès d’enthousiasme, est un petit bijou :
    · Notre orange mise tristement au rebut pour un millimètre, ainsi que toutes ses petites soeurs qui partagent le même sort, nous les transformons en jus.
    · Avec les déchets de cette transformation, Fabrizio produit le compost que, nous producteurs, acquérons pour utiliser dans nos fermes.

    De l’arbre à l’arbre, passant par les agriculteurs, les transformateurs, les consumaCteurs et retournant aux agriculteurs dans un circuit tellement transparent et tracé que ça ne peut que me faire sourire de satisfaction.

    Ça vous plaît ?

    Si cette supposition vous plaît, je propose de vous envoyer en attendant un échantillon de jus produit par RED ISLAND pour comprendre dans quelle mesure le jus est à votre goût.
    Nous vous demandons de consacrer un moment de la distribution de nos produits, par exemple, pour pouvoir le goûter, et si vous le souhaitez, continuer à y réfléchir ensemble.

    Nous ne vous demandons pas un pré-achat ou une implication formelle, ce qui est nécessaire aujourd’hui pour réaliser cette opération (qui, au-delà des coûts de production, nécessite tant de travail de programmation, de logistique, de valorisation etc.) et de la construire Ensemble.

    Il est nécessaire d’évaluer de quelle quantité de jus nous parlons (les emballages sont en brique d’un litre et la production minimum de 10 000 litres !) et à partir de cela commencer à co-projeter.

    3 kg d’oranges nous sont nécessaires pour faire un litre de jus.
    Vous payez normalement 4,50 euros pour 3 kg d’oranges.
    Nous vous proposons un prix de 4,00 euros le litre de jus surgelé, avec presque les mêmes nutriments de 3 kg d’oranges fraîches,à utiliser quand il n’y a plus d’oranges fraîches.

    Nous tenons à préciser qu’il ne s’agit pas d’une opération lucrative pour nous.
    C’est une opération visant presque seulement à donner de la “dignité” à un produit : jus provenant d’une matière première traçable, plutôt que jus anonyme, qui vient d’on ne sait qui et qui va finir on ne sait où..
    Des 4,00 euros que vous paierez, si vous le souhaitez, comprennent seulement les coûts de transformation, l’emballage, la gestion et le transport, en plus de la valeur de la matière première.
    Que, peut-être, à la fin de l’histoire, et si nous faisons tout pour le mieux, ENSEMBLE, vaudra pour nous 20/25 centimes, plutôt que les 16 centimes que nous recevons pour le “rebut” bio.

    Quelques chiffres (nous publierons les détails sous peu) :
    10 mille litres la quantité minimum (pour raisons techniques) de jus à produire.
    3 kg d’oranges pour faire un litre de jus.
    Soit 30 mille kilos à transformer en une seule fois.
    4/10 centimes de recettes en plus pour nous, si tout va bien, pour chaque kilo d’oranges utilisé dans cette filière vertueuse.
    Ainsi, de mille deux cents euros à trois mille euros en plus pour le Consortium. Si tout va bien.

    Si nous partageons ce projet ensemble, je m’engage à bien étudier toute l’opération, y compris les modalités de livraison et la période de disponibilité.

    Par ailleurs, tout le compost produit à partir des déchets de cette transformation sera acquis par les membres du Consortium et redistribué dans nos champs, devenant sans cesse plus “Nos”, champs.

    P.S. Le jus est surgelé/non pasteurisé, et cela est optimal, en termes de saveur et de nutriments, une fois décongelé, il se conserve pendants presque 4 semaines au frigo.

    Je vous embrasse
    Mico

    #déchets #valorisation #industrie_alimentaire #rebuts #compost #jus_d'orange #absurdistan

    En fait, en ce qui me concerne, je préfèrerais pouvoir acheter les petites oranges, ce qui semble être impossible, plutôt que d’être livrée en jus...

    • Des spécimens uniques au rayon Fruits et légumes

      Carottes à trois pattes ou concombres tordus : la nature a parfois ses humeurs... Avant, les fruits et légumes hors #norme n’étaient pas vendus car ils ne répondaient pas aux exigences esthétiques en vigueur. Il n’en est plus rien depuis 2013, année de lancement d’#Ünique, notre #marque propre durable !


      https://www.coop.ch/fr/labels/uenique.html
      #unique #fruits #légumes #supermarchés #Coop #Suisse

    • Conséquence de la sécheresse, des pommes sont trop petites pour être vendues

      Entre 5 et 10% des pommes récoltées en Suisse romande n’atteignent pas les normes requises en termes de #diamètre pour être commercialisées, à cause du manque d’eau durant l’été. Mais la quantité est là.

      L’été fut très sec et la floraison des plantes s’est passée dans un laps de temps très court. Conséquence : les fruits sont plus denses, plus sucrés mais aussi plus petits qu’à l’accoutumée.

      Des cultivateurs romands se retrouvent ainsi avec des minuscules pommes sur les bras. « Le commerce ne veut que des jolis fruits. Des pommes qui ont des calibres de 65 à 75 millimètres, explique Luc Magnollay, arboriculteur dans la région d’Etoy. On sait que le consommateur achète beaucoup avec l’oeil ».

      Autre facteur empêchant la commercialisation : l’apparition de roussissures, à cause de l’humidité. La célèbre Golden est particulièrement touchée par ce phénomène naturel.

      Environ 130’000 tonnes de pommes n’ayant pas atteint le format adapté pour une commercialisation sont transformées en Suisse en cidre. C’est trois fois plus qu’en 2017.
      Quantité suffisante

      Si la taille des pommes ou l’aspect de leur épiderme pose problème, la quantité récoltée est elle suffisante. Au total, 62’000 tonnes de pommes ont été à ce jour ramassées en Suisse. C’est plus que l’objectif national fixé (57’000 tonnes).

      https://www.rts.ch/info/regions/9985896-consequence-de-la-secheresse-des-pommes-sont-trop-petites-pour-etre-vend
      #taille

  • Barrières controversées aux #postes-frontières secondaires tessinois

    Des barrières sont en voie d’installation à plusieurs postes-frontières secondaires entre le Tessin et l’Italie. Fruits d’un compromis entre le canton et la Confédération, elles ne font pas l’unanimité.

    La pose de barrières à six de ces passages qui ne sont plus surveillés en permanence intervient après une période d’essai de six mois de #fermeture_nocturne, entre 23 heures et 5 heures du matin, qui avait été mise en place pour lutter contre les #braquages.

    Pour le Conseil fédéral, l’expérience menée en 2017 n’avait pas permis de conclure à une baisse de la criminalité. Il a cependant accepté que, selon les circonstances, ces petites frontières puissent être temporairement bouclées.

    Mais au sud des Alpes, certains ont le sentiment que Berne ménage davantage les susceptibilités italiennes que les intérêts du Tessin. C’est le cas de la conseillère nationale de la Lega et vice-syndique de Chiasso Roberta Pantani, qui avait demandé une fermeture nocturne durable.
    « Berne a peur des mesures de rétorsion de l’Italie »

    « Les problèmes majeurs ont surtout été posés par l’Italie qui disait que la fermeture était contraire à l’accord de Schengen », souligne-t-elle. « Mais pour nous, il s’agissait seulement de rétablir une certaine habitude de fermeture la nuit. C’est la première chose. Et la seconde, c’est que peut-être que le Conseil fédéral ne connaît pas très bien la situation du Tessin, où il a peur des mesures de rétorsion de l’Italie. »

    Mais de simples barrières, comme à l’entrée des parkings, suffiront-elles à repousser des malfaiteurs ? Pour Ornello Rusconi, patron d’une station d’essence à deux pas de la douane de San Pietro où sera installée une barrière, c’est toujours bon à prendre. Il a subi une quinzaine de braquages ces dernières années et l’entrée de son magasin est désormais verrouillée, sécurisée par des barreaux et une caméra de surveillance. Il est impossible d’entrer sans contrôle facial préalable.
    « Une mesure supplémentaire bienvenue »

    Pour lui, la décision constitue une bonne nouvelle : « En cas de besoin, le passage est bloqué et les autos ne peuvent plus passer », relève-t-il. « Si quelqu’un veut sortir, il doit s’arrêter ou trouver une alternative. Ou casser la barrière, mais l’infraction est grave. Si la route est barrée, il faut trouver une autre voie. C’est une mesure supplémentaire bienvenue », dit le commerçant.

    D’autres habitants de la région se montrent plutôt sceptiques. « Celui qui a envie d’entrer pour commettre un méfait ne va pas s’arrêter devant une barrière », juge un père de famille dont l’entourage a déjà subi des cambriolages à répétition. « Dans les faits divers, on lit que ce sont même des bandes professionnelles qui viennent ; ce n’est certainement pas une barrière qui va les arrêter. La frontière est vraiment ouverte ; il n’y a pas qu’un seul passage, la zone de frontière est partout. »
    L’objectif est de fermer rapidement ces frontières

    Reste à savoir quand la décision d’abaisser ces barrières - qui sont en cours d’installation - sera prise. Interpellée, la direction des gardes-frontière à Berne a répondu par un « no comment » à la RTS.

    Le département tessinois du Territoire, chargé de leur pose, fait savoir de son côté qu’un groupe de travail réunissant police et gardes-frontière planche actuellement sur les critères qui permettront « de boucler rapidement » ces frontières secondaires.

    https://www.rts.ch/info/regions/autres-cantons/9944416-barrieres-controversees-aux-postes-frontieres-secondaires-tessinois.html
    #frontières #rematérialisation_des_frontières #Schengen (fin de -) #criminalité #barrières_frontalières #Tessin #Suisse #Italie #fermeture_des_frontières #frontière_sud-alpine

    signalé par @bce_106_6, que je remercie

  • Barrières controversées aux postes-frontières secondaires tessinois Nicole della Pietra/oang - 27 Octobre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/regions/autres-cantons/9944416-barrieres-controversees-aux-postes-frontieres-secondaires-tessinois.html

    Des barrières sont en voie d’installation à plusieurs postes-frontières secondaires entre le Tessin et l’Italie. Fruits d’un compromis entre le canton et la Confédération, elles ne font pas l’unanimité.
    La pose de barrières à six de ces passages qui ne sont plus surveillés en permanence intervient après une période d’essai de six mois de fermeture nocturne, entre 23 heures et 5 heures du matin, qui avait été mise en place pour lutter contre les braquages.

    Pour le Conseil fédéral, l’expérience menée en 2017 n’avait pas permis de conclure à une baisse de la criminalité. Il a cependant accepté que, selon les circonstances, ces petites frontières puissent être temporairement bouclées.

    Mais au sud des Alpes, certains ont le sentiment que Berne ménage davantage les susceptibilités italiennes que les intérêts du Tessin. C’est le cas de la conseillère nationale de la Lega et vice-syndique de Chiasso Roberta Pantani, qui avait demandé une fermeture nocturne durable.


    « Berne a peur des mesures de rétorsion de l’Italie »
    « Les problèmes majeurs ont surtout été posés par l’Italie qui disait que la fermeture était contraire à l’accord de Schengen », souligne-t-elle. « Mais pour nous, il s’agissait seulement de rétablir une certaine habitude de fermeture la nuit. C’est la première chose. Et la seconde, c’est que peut-être que le Conseil fédéral ne connaît pas très bien la situation du Tessin, où il a peur des mesures de rétorsion de l’Italie. »

    Mais de simples barrières, comme à l’entrée des parkings, suffiront-elles à repousser des malfaiteurs ? Pour Ornello Rusconi, patron d’une station d’essence à deux pas de la douane de San Pietro où sera installée une barrière, c’est toujours bon à prendre. Il a subi une quinzaine de braquages ces dernières années et l’entrée de son magasin est désormais verrouillée, sécurisée par des barreaux et une caméra de surveillance. Il est impossible d’entrer sans contrôle facial préalable.

    « Une mesure supplémentaire bienvenue »
    Pour lui, la décision constitue une bonne nouvelle : « En cas de besoin, le passage est bloqué et les autos ne peuvent plus passer », relève-t-il. « Si quelqu’un veut sortir, il doit s’arrêter ou trouver une alternative. Ou casser la barrière, mais l’infraction est grave. Si la route est barrée, il faut trouver une autre voie. C’est une mesure supplémentaire bienvenue », dit le commerçant.

    D’autres habitants de la région se montrent plutôt sceptiques. « Celui qui a envie d’entrer pour commettre un méfait ne va pas s’arrêter devant une barrière », juge un père de famille dont l’entourage a déjà subi des cambriolages à répétition. « Dans les faits divers, on lit que ce sont même des bandes professionnelles qui viennent ; ce n’est certainement pas une barrière qui va les arrêter. La frontière est vraiment ouverte ; il n’y a pas qu’un seul passage, la zone de frontière est partout. »

    L’objectif est de fermer rapidement ces frontières
    Reste à savoir quand la décision d’abaisser ces barrières - qui sont en cours d’installation - sera prise. Interpellée, la direction des gardes-frontière à Berne a répondu par un « no comment » à la RTS.

    Le département tessinois du Territoire, chargé de leur pose, fait savoir de son côté qu’un groupe de travail réunissant police et gardes-frontière planche actuellement sur les critères qui permettront « de boucler rapidement » ces frontières secondaires.

    #schengen #frontières #ue #union_européenne #libre_circulation #

  • James Baldwin, le pendulaire transatlantique - rts.ch - Livres

    https://www.rts.ch/info/culture/livres/9925461-james-baldwin-le-pendulaire-transatlantique.html

    @isskein quand tu trouves ces pépites, surtout ne te prive pas de les référencer sur un réseau sérieux (genre seenthis par exemple...) :)

    James Baldwin, le pendulaire transatlantique

    Introduction

    L’écrivain, essayiste, poète et journaliste James Baldwin (1924-1987) a bâti, à partir de son statut de « negro », entre les Etats-Unis et la France, en passant par la Suisse, une oeuvre qui transcende les haines raciales, les frontières de genre et les a priori politiques.

  • Libye, terre des #hommes_violés

    En Libye, le viol est une arme de guerre. Mais, contrairement à dʹautres pays qui connaissent aussi ce fléau, ce sont les hommes qui sont les premiers touchés. La juriste Céline Bardet a longtemps travaillé sur les crimes de masse au Tribunal pénal international de la Haye. Elle suit de près la situation libyenne. Entretien avec Guillaume Henchoz.

    https://www.rts.ch/play/radio/hautes-frequences/audio/libye-terre-des-hommes-violes?id=9899115&station=a9e7621504c6959e35c3ecbe7f6bed0
    #viol #hommes #Libye #viol_comme_arme_de_guerre #violences_sexuelles

    • Libye - Anatomie d’un crime
      https://www.arte.tv/fr/videos/065872-000-A/libye-anatomie-d-un-crime
      70 min
      Disponible du 23/10/2018 au 21/12/2018

      Le viol est devenu, depuis une trentaine d’années, une arme de destruction massive en Bosnie, au Rwanda, au Congo et en Syrie. Alors que les femmes et les enfants en sont les premières cibles, dans la poudrière libyenne, ce crime de guerre érigé en système frappe d’abord les hommes. Exilés libyens à Tunis, Emad, un militant, et Ramadan, un procureur, tentent dans la clandestinité de recueillir les preuves d’une barbarie dont les victimes restent emmurées dans l’indicible. À force d’opiniâtreté, ces activistes, aidés par Céline Bardet, une juriste internationale, obtiennent les premiers récits circonstanciés d’une poignée d’hommes qui ont subi ces supplices. Anéantis, le fantomatique Yacine, Nazir ou encore Ahmed livrent des bribes effroyables de leur histoire et de leur intimité saccagée. La voix brisée, ils racontent les prisons clandestines, la violence, les humiliations et les tortures commises par les milices armées dans un pays plongé dans le chaos depuis la chute de Kadhafi. Dans ce cycle sans fin d’horreur organisée, les migrants aussi sont utilisés. Détenu dans une dizaine de geôles, Ali, tout juste libéré, témoigne, lui, de la généralisation du viol qui vise systématiquement les Tawergha, une tribu noire ostracisée.

  • La neige recyclée, une solution qui n’a rien de miraculeux pour les stations Cynthia Racine/Alain Arnaud - 21 Octobre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/regions/9920786-la-neige-recyclee-une-solution-qui-n-a-rien-de-miraculeux-pour-les-stati

    Développée en Scandinavie, l’idée d’utiliser de la neige recyclée d’une saison à l’autre fait son chemin en Europe. Elle est intéressante, mais n’a rien d’une solution miracle pour les stations.
    Ce concept, baptisé « snow farming » en anglais, consiste à conserver le manteau neigeux sous des copeaux ou des plaques isolantes pendant l’été pour en limiter au maximum la fonte. Cette neige « recyclée » peut ensuite être récupérée au début de la saison suivante.


    L’idée est déjà utilisée à #Davos depuis une dizaine d’années pour une piste de ski de fond et commence à se faire connaître ailleurs en Europe, comme à Kitzbühel et à #Courchevel notamment. La station française a ainsi profité de l’enneigement exceptionnel de l’hiver dernier pour recycler 20’000 m3 d’or blanc et attend désormais de voir ce qu’il en restera à la fin de l’automne.

    Une piste de ski alpin à Adelboden
    La station d’Adelboden, dans l’Oberland bernois, a inauguré jeudi la première piste de ski alpin du pays réalisée selon ce procédé. Au printemps dernier, plusieurs centaines de bénévoles ont amassé quelque 24’000 mètres cube de neige qu’ils ont recouvert de bâches pour qu’elle passe l’été. Malgré la canicule, les trois quarts n’ont pas fondu. Une piste de 500 mètres de long pour 60 de large a été inaugurée, avec l’idée de permettre aux juniors d’Adleboden de s’entraîner près de chez eux.

    Une solution ponctuelle et locale
    Mais cette solution reste cependant limitée, de l’avis de certains spécialistes. « D’avoir du stock de neige qui peut encore éventuellement être mobilisé, légèrement déplacé, étalé sur une piste pour couvrir certains points qui sont plus fragiles, c’est une méthode intéressante », relève ainsi le nivologue Robert Bolognesi. « Malheureusement, on ne peut pas imaginer recouvrir tout un domaine skiable et - arrivé le mois de décembre - tout recouvrir et recommencer le ski. Ce peut être une méthode tout à fait intéressante ponctuellement, localement. »

    Conséquences sur l’environnement
    Le système permet de récupérer jusqu’à 50% de la neige conservée mais le « snow farming » n’est pas forcément plus écologique. « On met de côté une partie de l’eau, sous forme solide, qui ne revient plus dans le cycle hydrologique » relève Rafael Matos Wasem, professeur à la haute école de gestion et de tourisme en Valais. « Du coup, cela va poser des problèmes aussi au niveau de la quantité d’eau qui est charriée par les cours d’eau de montagne. »

    Le paysage est, lui aussi, impacté. « Ce sont des terrains qui ne sont plus dévolus à des pâturages, qui ne sont plus verts en été », poursuit Rafael Matos Wasem. « On se promène dans les régions de montagne et on est confronté tout à coup à des structures artificielles et complètement inesthétiques. »

    Et la simplicité apparente de la méthode n’enlève rien à son coût : la station autrichienne de Kitzbühel dépense par exemple 165’000 francs par saison dans cette « assurance neige ».

    #climat #ski #tourisme #montagne #privilégiés #recyclage #dérisoire #bêtise. Ce ne serait pas #consternant, je dirais #MDR

  • #Pèlerinage à #Medjugorje, entre quête religieuse et #tourisme_de_masse

    24 juin 1981 : la #Vierge apparaît à six adolescents originaires de la petite ville de Medjugorje en #Bosnie-Herzégonie. Ils deviennent alors les « #voyants_de_Medjugorje ». Depuis cette date, la Vierge continue dʹapparaître à certains voyants quotidiennement à 17h40 et délivre des messages. Ce qui en fait un cas unique. Guérisons, apparitions, conversions, de nombreux pèlerins affluent du monde entier, faisant de Medjugorje, malgré les années de guerre, lʹun des principaux lieux de pèlerinage au monde. Pour autant, cet attrait nʹest pas sans conséquence, la ville étant aujourdʹhui méconnaissable pour ceux qui lʹont connu il y a 30 ans : hôtels, routes, commerces ponctuent chaque coin de rue. Est-il encore possible de concilier quête religieuse et #tourisme ?


    https://www.rts.ch/play/radio/a-labordage/audio/pelerinage-a-medjugorje-entre-quete-religieuse-et-tourisme-de-masse?id=9882248&s
    #catholicisme #religion

  • Le scandale du dieselgate génère de gigantesques « cimetières » à VW RTS - 20 Octobre 2018
    https://www.rts.ch/info/economie/9932932-le-scandale-du-dieselgate-genere-de-gigantesques-cimetieres-a-vw.html

    Contraints de rappeler des centaines de milliers de véhicules à travers le monde, les constructeurs empêtrés dans le scandale des moteurs diesel doivent improviser des parkings géants pour stocker les voitures.
    Visé cette semaine par une enquête des autorités allemandes, le constructeur allemand Opel pourrait être obligé de rappeler quelque 100’000 voitures, comme ont déjà dû le faire les autres marques impliquées dans l’affaire du dieselgate.


    Après l’éclatement du scandale en 2015, VW, notamment, avait dû racheter 8,5 millions de véhicules pour les mettre au normes d’ici 2020, dans l’espoir de les remettre sur le marché. A l’heure actuelle, Volkswagen se targue d’un taux de réparation de quelque 80% - avec de fortes disparités d’un pays à l’autre.

    Mais le groupe a dû improviser des sites pour déposer des centaines de milliers de véhicules. L’un de ces « purgatoires » automobiles est le nouvel aéroport de Berlin Brandenbourg - un chantier interminable, empêtré dans des affaires de corruption et de malfaçon notamment.

    Vols de véhicules
    Aux Etats-Unis - où VW a dû débourser près de 15 milliards de dollars pour indemniser ses clients américains, un demi-million de véhicules ont été rappelés, certains ajustés et revendus. Mais les véhicules restants sont entreposés sur une quarantaine de sites : dans le désert californien, dans un ancien stade de foot dans le Michigan, dans un port de Tampa en Floride, ou encore une ancienne usine de papier dans le Minnesota.

    >> Voir la galerie photo de différents exemples :
    https://www.rts.ch/info/economie/9932932-le-scandale-du-dieselgate-genere-de-gigantesques-cimetieres-a-vw.html

    Ces dépôts gigantesques ont entraîné de nouvelles difficultés pour VW, notamment des vols. Certains sont allés se servir dans ces dépôts, ont ensuite truqué les immatriculations des voitures, avant de revendre les véhicules. Dans d’autres cas, VW a fait l’objet de plaintes - les habitants de certaines régions n’appréciant guère de vivre à côté de des immenses parkings.
    Sujet radio : Katia Schaer

    Dernière étape avant la casse ?
    Un important procès s’est ouvert en septembre devant le tribunal régional de Brunswick, en Allemagne. Des actionnaires de VW reprochent au groupe de ne pas les avoir informés des risques financiers générés par le Dieselgate et exigent des dédommagements à hauteur de 10 milliards de francs.

    A ces difficultés judiciaires s’ajoute l’introduction de nouvelles normes d’émission en Europe depuis le premier septembre. Des normes auxquelles l’industrie automobile - Volkswagen inclus - se dit mal préparée. Certaines villes veulent d’ailleurs interdire une partie de ces voitures.

    Raison pour laquelle VW vient d’annoncer le rachat de ses anciens modèles encore en circulation. Des voitures qui seront d’abord entreposées avant de, par milliers aussi, partir à la casse.

     #dieselgate #pollution #volkswagen #voiture #diesel #Allemagne #USA #tricheurs #polueurs #escrocs

  • Des catastrophes pas tout à fait naturelles

    Cet hiver, un petit hameau dʹétables a été emporté par une #avalanche à #Täschalp dans la vallée de Zermatt.
    De manière générale, le risque de catastrophe « naturelle » augmente avec le réchauffement climatique.
    #Adrien_Zerbini nous emmène dans cette région avec le géographe et spécialiste des impacts climatiques Markus Stoffel, professeur à Institut des sciences de l’environnement de lʹUniversité de Genève. Puis nous évoquons, sur le même thème, lʹexposition RISK qui est proposée au pénitencier de Sion jusquʹau 6 janvier 2019.

    https://www.rts.ch/play/radio/prise-de-terre/audio/des-catastrophes-pas-tout-a-fait-naturelles?id=9879414&station=a9e7621504c6959e3

    #catastrophes_naturelles #nature #climat #changement_climatique #Suisse #risque