• Pourquoi le « pacte de responsabilité » ne créera pas d’emploi
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    Le pari de François Hollande est de mettre en oeuvre une stratégie du donnant-donnant qui ressemble fort à ce que Nicolas Sarkozy avait tenté avec la baisse de la TVA dans la restauration. Or cette stratégie ne fonctionne pas. Ses partisans oublient que les entreprises ne sont pas responsables de la création d’emploi, car elles ne créent des emplois que si de la demande existe pour leur production.

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    Comment lutter contre le chômage ? Interrogé en septembre dernier sur TF1, le chef de l’État répliquait par le raisonnement suivant : « si on veut des emplois, si on veut des productions en France, si on veut que nos enfants aient une perspective de carrière, il faut des entreprises ». « Il faut que les entreprises se sentent soutenues » ajouta-t-il avant de se proclamer « président des entreprises ».

    Le « pacte de responsabilité », annoncé quelques mois plus tard, est dans le droit fil de cette logique. L’idée est la suivante : puisque les entreprises sont responsables de la création d’emploi il faut les « responsabiliser », c’est-à-dire négocier avec elles un accord donnant-donnant. Moins de prélèvements d’un côté, des engagements en matière d’emplois de l’autre.

    L’ÉCHEC DE LA BAISSE DE LA TVA DANS LA RESTAURATION
    Beaucoup a été dit et critiqué sur ce « pacte ». L’asymétrie de l’accord qui fait reposer sur l’État les seuls véritables engagements chiffrés, son mode de financement qui rajoute de l’austérité à l’austérité, la crainte que « l’observatoire des contreparties » ne se résume à produire de simples constats, le fait qu’aucune garantie ne soit imaginée pour contraindre les entreprises à respecter leurs engagements, si engagement elles prennent…

    Il faut dire que l’expérience de la baisse de la TVA dans la restauration a laissé des traces. Des engagements, il y en avait eu. Pour un coût de 2,4 milliards d’euros, les restaurateurs s’étaient engagés tout à la fois à réduire leurs prix et à embaucher. Au final, dans l’estimation très favorable qu’en a fait le gouvernement1, cette mesure aurait créé 50 000 emplois (soit un coût de 48 000 euros par emploi créé2) et son effet sur les prix aurait été marginal.

    Mais le pari de François Hollande est d’une toute autre ampleur. Les cotisations familiales des entreprises représentent 35 milliards d’euros par an. Si l’on prend on compte la disparition du CICE et le surcroît d’impôt sur les sociétés que générerait une telle mesure, le coût total de ce projet représente à peu près 10 milliards d’euro. Comme il manque 10 milliards d’euros pour financer le CICE, c’est donc un total de 20 milliards d’euros3 qui seront engagés par le gouvernement au service des entreprises, ce qui représente un coût huit fois supérieur à l’effort consenti par Nicolas Sarkozy en faveur des restaurateurs.

    LES ENTREPRISES NE FONT PAS L’EMPLOI
    Le problème, c’est qu’aucun bilan critique n’a été tiré de l’expérience de la baisse de la TVA. Si les engagements d’alors n’ont pas été respectés, c’est, nous a-t-on dit, parce que...

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    #économie
    #pacte-de-responsabilité
    #emploi
    #austérité
    #tva

    • L’emploi est un fétiche que la lecture de l’exploitation doit apprendre elle aussi à désacraliser. Les contreparties attendues des entreprises dans le cadre du « pacte de responsabilité » c’est du flanc, les contreparties, elles sont exigées de tous les parasites, bébés, vieux, chômeurs, précaires, salariés, de tous ceux qui ne sont pas parmi les rentiers ou leurs alliés directs.

      Ségolène Royal, présidente (PS) de Poitou-Charentes, a suggéré jeudi 27 février de "demander des tâches" aux intermittents du spectacle, en contrepartie de leur indemnisation chômage . Interrogée par i>TELE sur le régime spécial de ces travailleurs intermittents que le Medef veut fondre dans le régime général, l’ex-candidate à la présidentielle a répondu : « la culture n’est pas déficitaire, elle rapporte énormément à un pays comme la France ». Donc « on SAUVE les intermittents, mais peut-être qu’on peut leur demander des tâches »."Faisons du gagnant-gagnant", a proposé Ségolène Royal. « Il y a une soif de culture dans les écoles, les collèges, les lycées. Pourquoi est-ce que les intermittents, en contrepartie de leur indemnisation, n’interviendraient pas dans le système scolaire » ou « dans les maisons de retraite », pour "répondre à la « démocratisation d’accès à la culture ? »

      En 2007, elle était - comme d’autres socialistes - favorable au projet de RSA de Sarkozy.
      Pour le rendre plus « efficace pour l’emploi », le PS prévoit de « réformer » ce minima cette année….

      Une analyse critique du RSA en décembre 2008, peu après son instauration :
      Nous sommes tous des irréguliers de ce système absurde et mortifère
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4124