Pour un microbloging décentralisé, libre et indépendant.

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    • Vraiment pas intéressant, c’est de la considération de techos : ça part du principe que ce qui est posté sur les différents « réseaux sociaux » est indifférent, et que tout ce dont on a besoin, c’est d’un moyen technique pour les interconnecter, décentraliser, et recentraliser chez soi.

      Mais ce qui caractérise les réseaux sociaux, ça n’est pas le serveur central qui héberge chacun d’entre eux, ou le fait que ça se décentralise très bien. Les caractéristiques qui les rendent incompatibles, c’est :

      – les contenus sont fondamentalement différents, aussi bien dans le format que dans le fond de ce qu’on souhaite transmettre ; personne ne fait/dit/échange la même chose sur Facebook, Twitter, Linkedin, Seenthis, Flickr, SoundCloud, BlogSpot, Delicious etc. ;

      – personne n’a les mêmes réseaux de contacts sur les différents outils ; pas par difficulté technique, mais par finalité. Je n’ai pas le même rapport à mes « amis » de Facebook qu’à mes « contacts » de Twitter. Je ne parle pas politique sur l’un comme je parle sur l’autre... je ne parle pas de ma famille à des gens que ça n’intéresse pas...

      – on n’a pas le même rapport à la vie privée sur ces différents outils ; on ne communique pas la même chose aux mêmes personnes (points précédents), donc on n’a pas le même rapport à ce qui est secret et à ce qui est public selon chaque réseau.

      Du coup, se poser la question en terme d’un machin interopérable, décentralisé, libre, codé en Python ou hébergé sur Freebox, je ne trouve pas ça intéressant en soi, parce que c’est passer à côté de ce qui fait l’intérêt d’avoir différents réseaux :
      – dire des choses différentes dans des formats différents,
      – à des personnes différentes sélectionnées selon des critères différents,
      – avec des niveaux de confidentialité/publicité différents.

      Ces questions ne sont pertinentes que si elles permettent d’améliorer la réponse à un projet éditorial (ce qui fait le cœur d’un réseau social).

    • Seenthis.net est actuellement une petite communauté très sympathique, et j’y trouve largement mon compte en tant qu’utilisateur.

      De plus j’ai mes sauvegardes pour me barrer sur autre chose (ne serait-ce que revenir à delicious) dès que le site se mettra à ne plus fonctionner, ou si d’aventure la « haute main » de @seenthis commence à me déplaire.

      Cependant, on en a déjà parlé : perso, j’ai besoin pour mes différents moi-mêmes (militant, professionnel, geek, artiste, loir-et-chérien, etc) de différents réseaux sociaux — qui pourraient être autant d’instances de #seenthis. Ne serait-ce que de ce point de vue, le fait que l’outil #seenthis n’est à l’heure actuelle pas décentralisable/réinstanciable n’est pas un argument négligeable.

      Je pense, et je l’ai déjà dit, que @seenthis aurait tout bénéfice à distinguer le code informatique et le site. Ca n’est pas incompatible avec une logique d’entreprise ; si l’on regarde status.net, c’est essentiellement du fait que le logiciel est libre qu’il a autant de succès, car sur la base de ses qualités propres, il n’aurait à mon avis jamais percé.

      S’il n’est pas envisagé à terme de vendre des instances et de libérer le code, je finirai — par nécessité — par tourner mes autres moi-mêmes vers d’autres solutions, qui me plairont moins (on a ici la meilleure interface qui soit actuellement sur le marché, et en plus c’est sous #SPIP !) et qui ne bénéficieront pas forcément à « seenthis » — au code comme au site.

      Maintenant il faut voir que le site est actuellement en bêta et que le code demande peut-être encore un peu de polissage avant d’envisager des grands plans de diversification avec tout ce que ça implique.

      Pour ce qui est de la décentralisation/réplication des données, les méthodes sont légion (nntp, git, ostatus, thimbl [ssh+finger], rss, etc.), et tout ça finira bien par converger.

    • Il existe déjà des formats qui permettraient de maitriser ses données et d’éviter de se disperser. Et qui ne semble pas incompatible avec les besoins de @seenthis et de @cerdic

      On peut noter au moins le projet FOAF (http://www.foaf-project.org) dont l’objectif est gérer la granularité de ses réseaux et amis, qui permettrait de causer famille uniquement avec les personnes concernés sous la forme souhaité et laisser la politique là où c’est bien.

      Il existe aussi le format OMB (qui semble depuis renommé OStatus) pour permettre l’échange des informations entre les différents supports de réseau sociaux.
      Status.net (enfin ex laconica) permet déjà via ce format de communiquer en partie avec twitter

      On peut noter aussi que la question de maitrise de ses données numériques n’est pas qu’une question pour techos, on peut se référer sur les réflexions de Benjamin Bayart.

    • Pourquoi « que de techos » alors que ça dit bien qu’il faut que ce soit installable et utilisable en deux clics par n’importe qui ?

      Un réseau social peut très bien proposer plusieurs formes de messages différent (cf tumblr) : court, long, photo, etc. Et ensuite quand on poste quelque chose on pourrait très bien le poster : à tous, juste à ma zone « famille », juste à ma zone « travail », etc. Je ne vois pas pourquoi il faudrait forcément plusieurs réseaux totalement différents pour cela, c’est juste une question de conception (prévoir d’avoir différents flux pour différents types de personnes avec différents droits) puis d’interface (montrer ces choix au moment de poster). Rien de bloquant par rapport au CDC sus-cité.

    • Je rappelle que la maîtrise de vos données numériques, sur Seenthis, est directement assurée par l’export, au niveau de l’API de Seenthis, de l’intégralité de vos messages, au format standardisé ATOM. (Et il n’est pas nécessaire de passer par un logiciel spécial pour le faire. C’est vraiment pas compliqué à récupérer à la main.)

    • Attention avec la comparaison avec StatusNet, tout de même :

      StatusNet Inc. Hires Mark Ruddock as CEO | StatusNet
      http://status.net/2011/06/07/statusnet-inc-hires-mark-ruddock-as-ceo

      MONTREAL, QC – StatusNet Inc. has hired veteran technology executive Mark Ruddock as its new CEO. Ruddock, with twenty years of experience in software startups, will guide the company through its next stage of growth as it expands to serve more corporate customers.

      et :
      http://www.crunchbase.com/company/statusnet

      StatusNet :
      – janvier 2009 - 150.000 dollars
      – octobre 2009 - 875.000 dollars
      – août 2010 - 1.270.000 dollars
      – total : 2.300.000 dollars.

      Quand tu es une startup, le logiciel est très accessoires (ça se fait développer en Inde pour pas cher) : dans la logique startup, toute la logique est dans l’investissement capitalistique rapide et de le développement « accéléré » de l’entreprise.

      Seenthis, c’est moi avec mon serveur, je ne suis pas une startup, je n’ai pas d’investisseurs, je n’embauche pas un CEO, je n’ai donc pas les liquidités pour faire des investissements massifs de marketing pour « prendre le marché » et pour tourner à perte pendant des années. Je dois donc faire autrement.

    • Je ne sais pas quelle est la « logique startup », d’autant que l’on peut se demander si une boîte de plus de deux ans est toujours une jeune pousse.

      Toujours est-il que la nouvelle tendance, en ce moment, ne semble pas être d’acheter des entreprises dans l’espoir que le marché se développe pour l’envahir, comme c’était le cas à la fin des années 1990. La dernière tendance en date semble être d’acheter des équipes.

      En d’autres termes, il semblerait que les investisseurs — ou plutôt les entreprises déjà établies disposant de gros capitaux prêts à être investis — considèrent désormais que non, on ne peut pas développer un logiciel d’exception par des Indiens sous-payés, mais que, tout comme pour un chef d’œuvre littéraire, c’est l’équipe travaillant à l’élaboration du logiciel qui apporte sa valeur ajoutée avant tout, et que cette même équipe, même si elle n’a travaillé sur aucun succès commercial, n’en reste pas moins séduisante pour sa synergie et son talent. Qu’elle soit américaine, française, russe ou indienne importe peu. Elle doit avoir des points qui la distinguent des autres, et le potentiel d’apporter une valeur ajoutée exceptionnelle.

      C’est ainsi que Facebook a racheté non pas la société finlandaise Sofa, mais son équipe, ou du moins une partie de celle-ci, qui quitte désormais la Finlande pour les Etats-Unis.

    • Martin, ça n’est pas le sujet. Je faisais remarquer que Status.net a une forme d’entreprise très particulière, qui peut se permettre de travailler à perte en diffusant un logiciel libre, et en levant 2.3 millions de dollars en deux ans. Donc donner ça comme exemple à suivre, je ne suis pas d’accord.

    • Je ne sais pas si la discussion a avancé sur ce sujet. Perso, j’ai lancé, pour tester, une instance perso de Statusnet (ce qui n’est pas à la portée de tou-te-s), et j’aimerais vraiment pouvoir l’interconnecter avec @Seenthis (qui est lui, à la portée de tou-te-s) un jour...

      C’est vrai qu’Ostatus est une piste intéressante