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    SE DÉFENDRE contre les agressions sexuelles et sexistes.
    Y A DU BOULOT !
    Présentation de la commission sorcières de la CIP-IDF à l’attention des militant.e.s, sympathisant.e.s et autres concerné.e.s
    Cet hiver 2018/19, une réunion a été proposée au sein de la CIP-IDF pour parler des problèmes de violences sexistes et sexuelles au sein du mouvement des intermittent.e.s et précaires. Certain.e.s militant.e.s ont annoncé ne plus vouloir lutter aux côtés d’agresseurs et de leurs défenseur.ses. Pourquoi les agressé.e.s devraient-ils/elles toujours s’effacer et laisser la place aux agresseur.ses ?
    Lors de cette réunion, une femme membre de la CIP a témoigné d’un viol qu’elle a subi en 2014. L’agresseur et ses défenseur.se.s – participant.e.s au mouvement – n’ayant pas été convié.e.s, la victime a pu s’exprimer avec un maximum de liberté.
    Ce témoignage a soulevé beaucoup de questions, personnelles et collectives, sur nos implications et nos aveuglements, sur ce que nous avions vécu, sur ce que chacun.e pouvait ou devait porter, sur la domination sexiste et autoritaire. S’affirmait ainsi la volonté d’un engagement féministe/antisexiste plus assumé au sein de la CIP. Les discussions ont abouti à la nécessité qu’une commission travaille sur les violences sexistes et sexuelles dans les milieux artistique et militant.
    Depuis janvier, cette commission qui a adopté le principe fondamental de garder une bienveillance et de l’empathie à chaque étape se réunit sur :
    – La réception de la parole de la/des victime.s et des personnes touchées de près, ainsi que de ce que cela implique pour les personnes qui reçoivent cette parole. Dans un contexte où la parole se libère peu à peu – et peu à peu, en l’occurrence, ce ne sera jamais assez –, le terme de « viol » n’est admis que dans une acception extrêmement restreinte, qui ne permet pas aux victimes d’être entendues pleinement. Le sujet peut réveiller du vécu, des projections personnelles intimes, en tant qu’agresseur.se ou agressé.e, amenant parfois beaucoup de violence dans les réactions et les échanges à ce sujet. Ces sujets cristallisent des positions divergentes, des tensions et des incompréhensions qu’il faut prendre en compte.
    – Notre propre fonctionnement. Au sein de la CIP comme de tout autre groupe, pourquoi ne savons-nous pas empêcher les comportements violents ? Pourquoi refusons-nous de voir, négligeons-nous de réagir, acceptons-nous sans prendre conscience du risque ? Comment intériorisons-nous ces comportements sexistes et autoritaires ? Quelle est l’implication collective et individuelle de chacun.e dans les réseaux de complicité ? Comment interroger/déconstruire nos fonctionnements collectifs et individuels ? Comment prévenir un processus d’emprise, d’intimidation, sur soi-même ou autrui, et ne plus permettre la mise en place de telles dominations ?
    – Les moyens d’action collectifs et individuels. Comment relancer la lutte sereinement et de façon sécurisante pour tou.te.s ? Comment éviter d’autres victimes potentielles ? Comment signaler et prévenir des comportements violents : que peut-on « se permettre » de dire, de faire ? Comment dire, réagir, agir, être entendu.e ? Que faire de l’agresseur et de ses défenseur.se.s ? Qu’en est-il de l’implication au quotidien, des liens avec des « compagnons » de lutte ou de travail, des liens d’amitié ? Comment y faire face ? Avec qui accepte-t-on de lutter ?
    Exclure ces agresseurs, c’est prendre le risque de les renvoyer à des personnes ou des groupes qui ne savent pas ce qu’ils sont. On ne peut pas les exclure de tout mais on ne luttera/s’organisera plus avec eux.
    L’objectif de la commission sorcières est de s’ouvrir à d’autres et d’élargir ses champs de réflexion et d’action sur ces sujets.
    Pour l’instant, la CIP-IDF a décidé :
    – la désinscription de l’agresseur initialement évoqué, ainsi que des salarié.e.s de la compagnie de théâtre dans laquelle il travaille et qui le soutiennent, de la liste mail qui réunit les membres des différentes commissions composant la CIP. La réflexion ne pouvait se mener sereinement sous la pression de l’agresseur et de ses collègues niant la gravité des faits au point de pousser hors de leur compagnie toutes personnes ayant une parole dissonante ;
    – d’essayer de mettre en place une « veille anti-relous » lors des AG et actions où la CIP est présente, avec une prise de parole préventive au début et une vigilance en cours de route ;
    – d’entretenir un lien avec le collectif La Permanence, qui dénonce les violences sexistes, sexuelles et racistes dans le milieu de la danse afin d’« assurer une vigilance contre les discriminations dans le milieu chorégraphique ».
    Travailler sur cette question et gérer ce genre de situation est délicat et demande du temps. L’agression à l’origine de la création de cette commission continue de nous paralyser aussi bien dans la réflexion que dans l’action. Il nous semble indispensable de chercher des réponses adéquates et d’expérimenter des méthodologies car il y a des dégâts à éviter.
    Qu’est ce qu’on fait quand, pour un viol, il n’y a ni plainte, ni jugement, ni réparation ? Quand on est dans l’incapacité, parce que peu nombreux, d’assurer un service de sécurité, ou tout au plus de faire de la prévention lors des actions collectives ?
    Oui, on n’a pas de réponse. Mais personne n’en a. On n’est ni juge ni flic. Qu’est-ce qui reste ?
    Plutôt que l’impunité, il va falloir inventer... même si ce ne sont que des bricolages.
    Dans la défense militante, il faudra inclure l’autoéducation, des agresseurs et de tous et toutes, qu’ils trouvent eux-mêmes des solutions à leur masculinité toxique, qu’ils se cassent d’eux-mêmes quand ils empêchent les autres d’être là.
    Ou bien aller leur dire direct pour assumer la situation conflictuelle, leur demander : « Qu’est-ce que tu proposes ? »
    Et s’ils restent, on fait quoi ? Voilà toute la question, qu’est ce qu’on assume comme point de rupture ?
    C’est notre limite. Et là commence l’objet de la commission sorcières.
    Certes, la CIP a plutôt coutume de parler des droits sociaux mais le patriarcat fait partie des outils primordiaux du capitalisme, autant que la précarité et le chômage. Il est l’une des oppressions les plus ancrées, et donc considérées comme « usuelles ». Il s’agit maintenant d’inclure réellement les revendications intersectionnelles à la convergence des luttes.
    Il reste encore beaucoup à faire pour construire des espaces de travail et militants sereins, à la CIP comme ailleurs. Nous voulons participer à cette construction afin que chacun.e aiguise son regard et refuse les comportements sexistes, racistes, classistes et autoritaires, jusqu’à ce que les normes changent et que les rapports de pouvoir et de dominations disparaissent.
    Comme chacun.e doit se décoloniser, chacun.e.s devra se dépatriarcaliser. Un nouveau mot à notre dictionnaire.
    En attendant,
    la commission sorcières invite toute personne à se questionner sur son comportement possiblement sexiste ou autoritaire, ainsi que sur l’acceptation de cette norme dominatrice. Elle invite également les personnes mises en cause à avoir la bonne idée de se mettre en retrait d’elles-mêmes dans les actions collectives, par un mouvement d’autogestion salutaire pour autrui !
    Commission sorcière de la coordination des Intermittents et précaires - dimanche 16 juin 2019

    #sorcières

  • fédérer les colères

    Nantes, Paris, Forcalquier, Toulouse, Orléans, Bordeaux, Dijon, Clermont-Ferrand, Saint-Gaudens, Amiens, Foix, Rouen, Saint-Girons, etc : messages de solidarité avec les lycéens de Mantes-la-Jolie. L’humiliation est devenue fierté, le stigmate, signe de reconnaissance et de ralliement.
    Qu’aux quatre coins du pays, on s’identifie et rende hommage aux enfants des quartiers populaires, c’est important, peut-être décisif.
    La violence de Macron et son monde, leur mépris de classe, la tournure fascisante, policière, que prend aujourd’hui le néo-libéralisme vont peut-être parvenir à fédérer les colères...

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    #lycéens #lycéensencolère #CIP #banlieues #jeunesse #racisme #police #mantes #manteslajolie #intermittents #précaires #quartiers #répression #solidarité

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    Evacuation Carreau du Temple : Les forces de l’ordre sont intervenues violemment et sans sommation. On commencé par menotter et trainer au sol un camarade qui est sévèrement blessé. Un autre camarade a été embarqué, nous ne savons pas encore dans quel commissariat. à suivre

    http://www.cip-idf.org

    Communiqué des occupants (1h avant l’évacuation)

    Les socialistes sont-ils les amis des précaires ?

    Aujourd’hui, 23 mars, à la 56ème heure d’occupation du Carreau du Temple, nous, précaires, chômeurs, intermittents, intérimaires, avec ou sans papiers, déplorons l’attitude de la Ville de Paris qui refuse de répondre à nos demandes et met en danger le travail d’artistes plasticiens dont nous nous sentons solidaires.

    Scandalisés par l’accord UNEDIC signé par des syndicats non-représentatifs dans la nuit du 21 au 22 mars, nous avons besoin d’un lieu pour nous réunir et faire entendre notre opposition à ce texte qui s’attaque aux droits des plus précaires et des plus pauvres.

    Alors qu’une manifestation artistique, Drawing now, doit se tenir au Carreau du Temple, et que nous voulons permettre sa tenue en déménageant au sous-sol pour y tenir des réunions et assemblées générales, la Ville de Paris met en danger cette manifestation en laissant s’enliser la situation.

    Elle ne nous propose aucun lieu digne de ce nom, refuse notre proposition de déménager dans les salles existant dans le sous-sol du Carreau du Temple. Simultanément, elle prépare avec la Préfecture l’évacuation policière et cherche à se défausser sur des précaires des responsabilités financières de sa lamentable attitude.

    Se retranchant dans un silence dû à la campagne électorale, Mme Anne Hidalgo croit que l’hypocrisie est la solution. Voulant éviter une évacuation musclée avant le premier tour des Municipales, la Ville s’empresse de collaborer avec les forces de police dès la fermeture des bureaux de vote.

    On jugera cette attitude à l’aune des réactions gouvernementales à l’accord UNEDIC.

    Les négociations se sont déroulées dans des conditions scandaleuses et contraires au droit (conciliabules organisés par le MEDEF dans les couloirs, accords opaques entre le MEDEF et des syndicats), mais les ministres Sapin et Filippetti font mine de se réjouir de cette nouvelle convention qui aggrave la condition des précaires.

    Ainsi les intérimaires perdront jusqu’à 300€ par mois d’allocations chômage, et les intermittents feront face à des mesures discrètes (carence, augmentation des cotisations) qui les précipiteront dans une précarité plus grande encore, et endront un grand nombre d’entre eux corvéables à merci.

    C’est le « dressage à l’emploi », selon les règles du workfare cher à Tony Blair et à Gerhard Schröder, qui est défendu ici par le gouvernement socialiste.

    Les intermittents ne se laisseront pas endormir par la propagande médiatique sur le « sauvetage miraculeux » des annexes 8 et 10.

    Forts de leur mobilisation, de leur expertise, de cette intelligence collective qui s’est développée dans la lutte, les intermittents se sentent solidaires des intérimaires, chômeurs, précaires, avec ou sans papiers, et les appellent à construire ensemble la risposte.

    Obligeons les confédérations syndicales CFDT et FO à ne pas persister dans la honte – obligeons-les à ne pas ratifier l’accord du 22 mars ou ils seront à jamais considérés comme des syndicats « jaunes » à la botte du MEDEF.

    Faisons pression sur le gouvernement pour qu’il ne ratifie pas l’accord Unedic du 22 mars. Ainsi il ne pourra pas être appliqué. S’il l’est, le gouvernement socialiste en portera l’entière responsabilité et nous saurons nous en souvenir.

    Jusqu’ici, seule la lutte a payé, continuons !

    Les Occupants du Carreau – du dedans et du dehors