• Forbach trahit sa mémoire car nous avons trahi Forbach

    Mais si j’ai pu haïr individuellement des gens de là-bas, que je peux mépriser individuellement ceux qui votent FN, pour autant je peux comprendre ce qui les mène collectivement dans cette impasse. Car ils ne sont pas là où je suis, ils vivent parfois sans emploi, sans argent, sans librairie, sans vrai cinéma, souvent sans perspectives, sans tout ce qui permet de construire autre chose que la haine, de tenir debout, sujets pensants et agissants… Oui je comprends ce qui se passe et je sais la lourde responsabilité de ceux qui ont contribué à cette situation. Forbach trahit sa mémoire car nous l’avons trahie, abandonnée… pour nous libérer .

    http://www.liberation.fr/politiques/2014/03/24/forbach-trahit-sa-memoire-car-nous-avons-trahi-forbach_989787

    A peu près ce que je pense, en séjour dans ma vallée... Après ce retour au supermarché de chez le Grosdidier, tout à l’heure, face à ce néant de tout, encore pire que dans mon souvenir, du rien et des zones commerciales à perpète les oies, avec un bus le matin et un autre le soir, même pour faire les courses, c’est la super galère, et me parle pas de marché, parce que dans les bleds, des marchés, y’en a plus. On est partis, pour faire autre chose, ou juste faire quelque chose, ou même rien à part simplement se casser de là. Je me demandais si avec des scores comme cela, ça allait changer quelque chose, au quotidien, si je sentirais le poids, un autre poids. Mais dans le parc, je croise le skin avec son chien, et il joue avec mon fils, et je demande le chemin vers les cerfs, polie comme je sais le faire ici, et on me réponds gentiment, tous les gens que je croise me disent bonjour, et je leur réponds avec un grand sourire et un gamin se propose de descendre le grand toboggan avec le petit. Il fait soleil, des gamins chahutent en sortant du collège, et tout est toujours un peu pareil.