Le Figaro - Flash Actu : Loc Scher aspire ’’la paix’’

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  • Le Figaro - Flash Actu : [XXX] aspire à ’’la paix’’
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/06/24/97001-20110624FILWWW00441-loic-secher-aspire-a-la-paix.php

    [XXX], acquitté aujourd’hui à l’issue de son procès en révision, a dit ensuite aspirer à « la paix » et « à retourner dans l’anonymat le plus tôt possible ». "Je dirais que la justice des hommes est passée", a-t-il déclaré à la presse qui l’attendait à la sortie de la salle d’audience, alors que la cour d’assises venait de dire qu’il n’y avait aucune charge contre lui.

    [...]

    Ce qu’il souhaite maintenant c’est « la paix, continuer à rester en paix et retourner dans l’anonymat le plus tôt possible ». Dans l’immédiat, il veut se « reposer ». « Parce que j’ai quand même passé une semaine animée », a-t-il souri.

    J’aime la logique de cette dépêche. Le type a été condamné pour un crime qu’il n’a pas commis, il a passé plus de sept ans en prison, et tout ce qu’il déclare souhaiter maintenant, c’est « retourner à l’anonymat ». La dépêche l’indique dans son premier paragraphe, et le répète en dernier paragraphe. Et pour qu’on comprenne bien que la logique médiatique, le Figaro met son nom complet (remplacé ici par [XXX]) dans le <title> de sa page (il passe ainsi sur Google News, sur Seenthis et sera certainement extrait par OpenCalais), dans le titre de son billet et en premier mot de la première phrase du premier paragraphe. Voilà qui l’aidera certainement à retourner « dans l’anonymat le plus tôt possible ».

    (Le nom de famille de la jeune fille qu’il n’a pas violée mais qui l’a expédié sous les verrous pendant sept ans, « Emilie », est fort heureusement caché. Les médias ont tout de même une conscience.)

    • Il est bien parti pour devenir client en « personal branding » d’une agence en « e-réputation ».

      S’il veut avoir la paix (vœux pieux, mais de fait, comme tu le notes, tout à fait irréaliste), il faudra qu’il fasse un site bien en vue où il conte son histoire. D’ailleurs, il a peut-être intérêt à en parler, pourquoi pas sous la forme d’un livre, parce que si la seule chose qui reste de lui sur le web, c’est sa condamnation pour le viol qu’il n’a pas commis, et que tout le monde cache soudain son nom dans sa relaxe, le résultat sera catastrophique dès qu’il voudra chercher un emploi. Mine de rien, la majorité des recruteurs utilisent bêtement des moteurs de recherche pour obtenir des informations sur les candidats, et on a alors vraiment intérêt à ce que tous ne fournissent que des éloges à son sujet sur les deux à trois premières pages de résultats. Créer un site, avec sa panoplie de pages de fans sur les réseaux sociaux, un blog, et tout un tas d’autres pages permettra de noyer les informations négatives sur une version plus juste, voire plus avantageuse à son égard.

      Une autre solution consisterait à lui créer des dizaines, voire des centaines d’homonymes, et de les faire vivre en parallèle sur le web, au travers de sites web, blogs, forums et autres réseaux sociaux. Mais là, il sera difficile de faire face aux quotidiens nationaux ou régionaux dont la visibilité sera, a priori, supérieure, à moins de faire un effort particulier pour les contrer sur la requête de son nom. Difficile en effet de positionner avant les résultats incluant les sites de presse le profil d’un homonyme virtuel éleveur de chèvres en Auvergne, ou celle d’un ado fan de rap...

      Par chance pour lui, la plupart des dépêches issues d’agences de presse n’ont qu’une durée limitée pour des raisons de droits, et disparaîtront d’elles-mêmes des divers sites qui les relaient d’ici quelques mois. Dans un an, il aura donc un peu plus de quiétude. D’ici là... dur.

      #internet-e_réputation-personal_branding #informatique-persona_management