• Nour Samaha dans Foreign Policy sur le regain de popularité du PSNS dans les zones gouvernementales en Syrie.
    En gros Nour Samaha explique que ce regain de popularité (notamment dans les minorités) est dû au fait que ses militants, plus disciplinés, se comportent mieux vis à vis des civils que beaucoup d’autres milices pro-régime (les forces de défense nationale, Difa’a al-wataniya, ont triste réputation). Autre raison : le fait que le panarabisme du Baath est à bout de souffle, et que l’idéologie du PSNS rejette tout sectarisme mais fait aussi de l’identité syrienne une identité pas seulement arabe - d’autant que les « vrais » arabes, ceux du Golfe, ont trahi. Cela malgré l’aspect très conspiratif du parti (depuis l’origine) et ses aspects fascisants, au moins à l’origine.
    http://foreignpolicy.com/2016/03/28/the-eagles-of-the-whirlwind

    The rise of the SSNP among Syrians in government-controlled areas is the result of a combination of factors, including the rising sectarian tones of the war, the demise of the Baath Party, the failure of Arab nationalism, and the increasing distrust toward other pro-government militias.
    The SSNP serves as a useful ally for the government, but it is unclear if it will still be seen as useful later. As the Baath Party’s staunch Arab nationalist rhetoric seems more and more outdated, the party has the potential to pose a legitimate threat to its power base in the coming years.
    Joshua Landis, director of the Center for Middle East Studies at Oklahoma University, says that in Syria, “today the idea of Greater Syria is back.”
    He described the SSNP as an outlet for minorities who consider the dream of pan-Arabism to have ended in failure. “Everything that is being chanted now is that Syria is not Arab, and they see that the Arabs are trying to screw them and flying the black flag of Islam,” says Landis.
    That is not to say that everyone is convinced by the ideology of the SSNP. Some residents in Damascus and Aleppo admitted not knowing a lot about the party due to its incredibly secretive role before the war; others consider it to be heavily inspired by the wave of fascism that spread across Europe in the 1920s and 1930s.

    En passant l’article ne le mentionne pas mais le PSNS a participé à la bataille de Palmyre (effectif de combattants estimé en Syrie 6 à 8000 selon l’article).
    En lisant la dernière livraison de CPA [http://seenthis.net/messages/474397] sur un intellectuel syrien méconnu en France (dont par moi...) je me faisais la réflexion qu’il y avait aussi peu de choses en français sur cette figure ambivalente qu’a été le fondateur du parti, Antoun Saadeh.
    De ce que j’ai lu : quelques pages très sombres de P. Seale dans sa biographie sur Ryad el-Solh (qui avait choisi de le faire exécuter), des pages émues et admiratives dans l’autobiographie de Hisham Shirabi (qui l’a connu personnellement) et raconte sa fuite hors du Liban, et trois pages dans le dernier bouquin de Corm sur « pensée et politique dans le monde arabe » (où Tarabichi est aussi évoqué).

  • Special Tribunal for #Lebanon aims to stifle Lebanese press
    http://english.al-akhbar.com/content/special-tribunal-lebanon-aims-stifle-lebanese-press

    Saad #Hariri, the son of #Lebanon's assassinated ex-premier Rafiq Hariri, recites the Fatiha or the prayer of the dead over the tomb of his father in downtown Beirut late 30 May 2007, after the UN vote to set up an international court to try the murder suspects. (Photo: AFP-Patrick Baz)

    A plan to stifle the Lebanese press is in the works, but this time it’s being orchestrated in the name of international justice. The #Special_Tribunal_for_Lebanon (STL) has moved to force the Lebanese media to refrain from publishing any information about the court’s work that the #STL does not disclose officially. Their decision undercuts a main prerogative of the press and aims to turn the Lebanese media into a mouthpiece for the STL. read (...)

    #Al-Jadid #Articles #Future_TV #New_TV

    • The Hariri International Kangaroo tribunal
      http://angryarab.blogspot.fr/2014/04/the-hariri-international-kangaroo.html

      Because the US and Israel are behind the Hariri international tribunal, and because Saudi Arabia and its camp in Lebanon are supportive, the court is permitted to issue decrees that would not even be permitted in any Western country. This week, it issued yet another decree in which it said that defaming the court would lead to a 100,000 euros and seven years in jail. It also banned any use of secret information, which have been leaking from inside the court since its inception. Hell, New TV aired footage of the second in command of the Hariri court investigation in which he was seen taking bribes on camera. False witnesses were used as basis of crazy scenarios and then discarded without explanation. Four Lebanese generals were held as being responsible before being released for non-involvement. The court went through so many tracks of theories before settling on the Hizbullah track. Defaming this lousy court is a patriotic and national duty for the Lebanese people.

  • Depuis quelques jours, il y a une visible (et assez réjouissante) campagne contre le dernier article de Seymour Hersh, sur le thème (usé jusqu’à la corde concernant la Syrie) de la théorie du complot.

    Sur l’article de Hersh, lire absolument :
    http://seenthis.net/messages/244648

    Comme je l’ai déjà fait remarquer, je trouve assez amusant de voir ceux qui insultent Hersh prétendre qu’il aurait perdu toute crédibilité à cause de cet article, alors qu’en fait c’est au moins depuis 2007 qu’ils ne peuvent plus tolérer la moindre référence à Hersh, dont l’article The Redirection a contredit (à l’avance) une grosse partie de leurs théories concernant la région.

    Hier, Angry Arab a posté sur son blog un long extrait d’un message qu’il avait auparavant envoyé sur une liste académique privée. Il y répond à un intervenant qui avait qualifié l’article de Hersh de « honteuse théorie du complot » :
    http://angryarab.blogspot.fr/2014/04/syria-conflict-and-western-media.html
    Je viens de traduire ce billet d’Angry Arab :

    Je voudrais dire ceci : les médias étatsuniens, et occidentaux en général, ont essentiellement publié un seul point de vue sur la Syrie. Je ne peux me souvenir d’un seul article dans la presse américaine des trois dernières années qui remettrait en cause les présupposés d’une « révolution » syrienne – ce terme est désormais devenu tragiquement comique. Pas un seul article. Bien sûr, je ne parle même pas de publier des articles qui présenteraient le point de vue du régime syrien, car il y a au moins trois perspectives sur la Syrie, mais un seul est autorisé. Même les points de vue de ceux qui s’opposent à la fois au régime syrien et aux groupes armés de l’opposition (et à ses branches exilées) ne sont pas autorisés. Seymour Hersh était l’un des journalistes d’invesgition américains les plus respectés et célébrés – jusqu’à ce que ses articles contredisent les orientations de la politique étrangère américaine. C’est seulement à partir de ce moment que Hersh a été disqualifié comme un « théoricien du complot ». (Ayant dit cela, je n’ai aucune moyen de décider si le contenu de son article est vrai ou pas, puisque je ne suis pas un expert en technique militaire, et son article – comme d’ailleurs les articles qui soutiennent la « révolution » syrienne – est basé sur des sources anonymes. Mais je peux certainement affirmer que David Ignatius du Washington Post – qui a une carrière journalistique bien moins stellaire que celle de Hersh – utilise bien plus de sources anonymes que Hersh, et qu’il était d’ailleurs encore en train de faire les louanges du brigadier général le Dr Salim Idriss comme le sauveur de la Syrie le jour même où ce dernier était remplacé par le régime séoudien.)

    Maintenant, X décrit l’article de Hersh (et je ne suis pas en train de discuter de l’article lui-même ici, ni ne m’apprête à en discuter les détails) comme une « honteuse théorie du complot ». Voilà qui est un langage bien polémique, et je ne sais pas ce qu’il entend par « honteuse théorie du complot ». Est-ce qu’il veut dire que toutes les théories du complot sont honteuses, ou seulement celles qui contredisent la narrative de la « révolution » syrienne ? Et que signifie « honteuse » ? C’est un mot qui provient soit de la morale religieuse, soit de la morale des civilisations anciennes. Mais laissons cela de côté. Si X est en train de se lamenter du simple fait qu’il s’agit d’une « théorie du complot », alors il a terriblement tort. Je ne vois pas comment quelqu’un qui est un expert du Moyen Orient et qui a étudié l’histoire moderne de la région, et qui a lu les documents déclassifiés touchant aux politiques occidentales au Moyen Orient, peut rejeter en bloc les théories du complot. Quand les États-Unis ont « simulé » une révolution contre Mossadegh en 1953, et quand les sionistes ont contrôlé les monarques arabes du Moyen Orient par des paiements en cash, et quand les États-Unis ont fabriqué des preuves d’armes de destruction massive en Irak pour justifier une invasion et une occupation, et quand la carte politique du Moyen Orient a été décidée lors d’un accord secret en 1916, il serait pour le moins déraisonnable et irrationnel de rejeter par principe les théories du complot dans les analyses du Moyen Orient. Plutôt que de rejeter en bloc les théories du complot, il serait plus sage d’étudier les preuves au cas par cas.

    Quant aux faits au sujet de la Syrie, la fuite de l’enregistrement d’une réunion entre des officiels turcs importants, durant laquelle une fausse attaque par la Syrie est proposée pour justifier une intervention turque en Syrie, n’a jamais été remise en question et sa véracité a été essentiellement confirmée. Alors qu’y a-t-il de honteux dans cette théorie du complot ou d’autres ? Que les gouvernements occidentaux mentent et trichent et truquent pour justifier leurs actions militaires ? Le fait que les États-Unis et son allié séoudien invoquent la démocratie (et l’amour de la démocratie) comme motif, n’est-ce pas honteux – pour utiliser ce mot ?

    J’ignore si le contenu de l’article Hersh est véridique ou non, mais je ne pense pas que l’homme (que je n’ai rencontré qu’à quelques occasions) soit un baasiste syrien, ni soit devenu un shabiha, à moins que X ait des révélations à ce sujet. Mais la tentative d’imposer un seul point de vue sur la Syrie doit être remis en cause. Les sionistes occidentaux ont réussi à imposer une narrative de propagande uniforme au sujet du conflit israélo-arabe en Occident, et les partisans de l’alliance américano-séoudienne-turco-israélo-qatari sur la Syrie tentent de faire la même chose : imposer (dans les médias et même dans le monde académique) une narrative unique sur le conflit syrien. Cela ne pourrait pas tenir, d’autant que les prétentions mêmes des supporters de la « révolution » syrienne – si les gens ne sont toujours pas embarassées d’utiliser ce mot – sont quotidiennement réfutées sur le terrain.

    Il y a beaucoup de propagande au sujet du conflit syrien qui va dans le sens de l’alliance États-Unis-Arabie séoudite, alors pourquoi quelqu’un deviendrait-il aussi intolérant face à un unique article qui n’irait pas dans le sens de la propagande du gouvernement américain ? Que propose donc X ici ? Que tous les articles concernant la Syrie dans les médias occidentaux devraient adhérer strictement aux préceptes de l’alliance américano-séoudienne, et que s’ils en dévient, on les rejette comme de « honteuses théories du complot » ?

    Et puisqu’on parle de théorie du complot : est-ce que le camp de l’opposition armée que X soutient n’invoque pas (et souvent de manière totalement dingue selon moi) des théories du complot ? L’opposition armée (et l’organisation en exil) ont depuis deux ans distribué ces éléments d’information : que la Russie soutient le régime syrien parce que le régime iranien a soudoyé Poutine et Lavrov ; que Bachar al-Assad a un accord secret avec Israël pour rester au pouvoir ; que le lobby sioniste empêche le gouvernement américain d’envahir la Syrie pour « libérer » le pays ; que le Hezbollah a des dizaines de milliers de combattants en Syrie mais garde leurs noms secrets, que des dizaines de milliers de Gardiens de la Révolution combattent en Syrie ; et les groupes armés ont fait des déclarations quasiment hebdomadaires au sujet d’attaques chimiques (certains ont même suggéré que le régime avait des armes nucléaires). Alors oui, le régime syrien a une histoire documenté de mensonges, mais les groupes armés et l’opposition en exil a prouvé qu’ils n’étaient pas moins experts dans l’art de la fabrication, du mensonge et de la duplicité que le régime syrien.

    Mais X a un autre reproche au sujet de l’article de Hersh : il se plaint qu’il ne « repose sur aucune preuve valable ». Mais est-ce que les rapports des correpondants occidentaux à Beyrouth sont basés sur des « preuves valables » alors qu’ils sont pour la plupart basés sur des communiqués de presse de l’Armée syrienne libre, et sur des discussions sur Skype avec des individus dont les contacts ont fournis par – vous avez deviné – des attachés de presse de l’Armée syrienne libre ?

    Les médias américains sont facilement intimidés par le gouvernement : ceux qui écrivent au sujet des affaires étrangères (surtout aux États-Unis et surtout au sujet du Moyen Orient) sont rarement des gens qui ont étudié le Moyen Orient. Ils n’ont souvent aucune base pour fonder un jugement indépendant. Mais ici, je vous le rappelle, X – nous sommes dans un cadre universitaire, et les gens ont bien le droit de lire ce qu’ils veulent et de se faire leur propre opinion. Pourquoi devenez-vous si nerveux si un unique article qui n’est pas représentatif de la ligne américano-saoudiennes-qatari est posté ici ?

  • The Angry Arab News Service/وكالة أنباء العربي الغاضب: Syria conflict and Western media
    http://angryarab.blogspot.fr/2014/04/syria-conflict-and-western-media.html

    Long extrait d’une correspondance d’Angry Arab qui mérite d’être lu en entier. Pour les pressés, voir tout de même l’extrait ci-dessous qui permet de constater que le même climat intellectuel règne aux USA comme en France (je le sais pour avoir essayé de faire passer dans des médias dits indépendants, Orient XXI en l’occurrence, un point de vue différent de celui qui est adopté le plus souvent).

    When the US has “faked” a revolution against Mosaddeq in Iran in 1953, and when the Zionists have controlled through cash payments Middle East monarchs, and when the US faked evidence of WMDs in Iraq to justify an invasion and an occupation, and when the political map of the Middle East was created through a secret agreement in 1916, it would be unreasonable and irrational to dismiss conspiracy theory out of hand in Middle East analysis. It is more wise than to rule out conspiracy theories but one has to weigh the evidence carefully on a case-by-case basis.

    And as to the facts about Syria, the leak of a taped meeting between high Turkish officials about Syria, in which a fake attack by Syria is proposed to justify Turkish military action in Syria, was never questioned and its veracity has been basically verified. So what was shameful about that conspiracy theory or other conspiracy theories? That Western governments lie and cheat and fabricate to justify their military action? That the US and its Saudi ally invoke democracy (and the love of democracy as motive) is not shameful—to use that word?

  • Je vous traduis les remarques de « Ali, correspondant en chef d’Angry Arab en Turquie » : La visite de Jarba dans la région de Lattaquié
    http://angryarab.blogspot.fr/2014/04/al-jarbas-latakia-tour.html

    Le chef du CNS Ahmad Jarba, qui suppliait les pays occidentaux d’armer les « rebelles modérés contre la menace d’Al Qaeda », a visité le front de Kassab dans le nord de la campagne de Lattaquié.
    http://www.dailystar.com.lb/News/Middle-East/2014/Apr-02/252022-coalitions-jarba-pays-rare-visit-to-latakia.ashx
    [NdT] Un article en français :
    http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Syrie-le-chef-de-l-opposition-se-rend-dans-la-province-de-Lattaquie-2014-0

    Ce front a été ouvert le 21 mars par des groupes liés à Al-Qaeda tels que Ahrar ash-Sham, le Front al Nusra ainsi que des extrémistes salafistes-takfiristes tels que Sham al-Islam et Ansar al-Islam, et baptisé l’« offensive Anfal ».

    Après 6 jours d’accrochages sévères, Al Nusra, qui est le force principale toujours sur le front, a annoncé via ses comptes sur les réseaux sociaux que « Aucune brigade laïque de l’Armée syrienne libre n’a participé à l’offensive Anfal ».
    https://www.facebook.com/photo.php?fbid=599770176758168

    Ainsi, évidemment, Jarba a visité ses amis liés à Al-Qaeda, pendant que les médias occidentaux publient des éloges pour le vanter comme un « leader modéré qui combat à la fois Al-Qaeda et le régime Assad ».

    PS. En août, pendant que les mêmes groupes, incluant l’État islamique en Irak et au Levant, attaquaient les villages alaouites dans le nord de la campagne de Lattaquié, sous l’intitulé « Aïsha la mère de tous les croyants », l’ancien chef de l’Armée syrienne libre Salim Idriss visitait le front et, juste après, appelait les pays occidentaux à « nous armer contre Al Qaeda qui fait le jeu du régime Assad ».
    [NdT] Une vidéo de la visite :
    https://www.youtube.com/watch?v=kb4Y_5fd4t0