Le vignoble productiviste est une plaie pour l’environnement. Ne nous faisons pas d’illusion : les fabricants pourront toujours se retrancher derrière le non respect par les exploitants des consignes de sécurité liées à l’utilisation des produits.
Les « exploitants » (encore un nom qui me fait braire) sont les premiers à « manger » mais en bout de chaîne, où iront s’accumuler les poisons ? Parce que pour ruisseler, ça ruisselle : la moindre pluie d’orage déclenche des torrents de boues dans les coteaux plantés de vigne. Et là, il faut mettre en cause l’exploitant (encore) lui-même : depuis plusieurs générations, on a complètement bouleversé le vignoble : il y a une cinquantaine d’années, la plantations de la vigne suivaient les courbes de niveaux ; les anciens avaient construit des « murgers » pour retenir la terre et constituer ainsi des terrasses. Avec la mécanisation, les vignes ont été planté ... dans le sens de la pente, plus facile pour les tracteurs et autres « enjambeurs » pour circuler (et du même coup bien compacter les sols) entre les rangs. Les murgers ont été systématiquement démolis et les seuls obstacles pour endiguer le flot sont les fossés au bord des routes qui sont saturés en 5 minutes lorsqu’un gros orage s’abat sur la contrée. Alors je vous laisse imaginer l’érosion à laquelle sont soumis les terrains à un point tel que les vignes poussent maintenant sur des champs de cailloux. Mais (ô miracle de l’entêtement stupide de ces ingénieux exploitants soutenus par l’argent du contribuable), dans certaines communes, on a pensé à creuser des bassins de rétention où se déversent à gros bouillons lors de chaque épisode pluvieux toute la boue arrachée aux rangs de vignes. Ainsi après décantation, de gros tractopelles remontent à plein godets toute la terre et la déversent sommairement sur les parcelles les plus décapées.
On cause, on cause mais en fait voilà où je voulais en venir :
►http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/04/07/verdict-lundi-pour-le-viticulteur-bio-qui-a-refuse-de-traiter-ses-vignes_439
Le viticulteur bio Emmanuel Giboulot a finalement été reconnu coupable. Lundi 7 avril, le tribunal correctionnel de Dijon a condamné à 1 000 euros d’amende, dont 500 avec sursis, ce vigneron de Côte-d’Or pour avoir refusé de traiter chimiquement, comme le prévoit le code rural, ses 10 hectares de chardonnay et de pinot noir contre une grave maladie de la vigne, la flavescence dorée.
Elle est pas belle, la vie ?...