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  • Un article de l’Orient-le-Jour rapporte comment une libanaise (chiite) a découvert que sa mère faisait partie des gens massacrés à Daraya, en Syrie.
    http://www.lorientlejour.com/category/%C3%80+La+Une/article/776019/Des_Libanais_decouvrent_a_la_tele_le_corps_de_leur_mere_en_Syrie.html
    C’est en regardant la chaîne de TV syrienne ad-Dounya (pro-Assad) qu’elle a reconnu le corps de sa mère qui vivait dans une localité non loin de là. Selon son frère qui a reçu des témoignages de gens sur place, elle aurait été tuée par des membres de l’ASL qui l’avait enlevée à la suite d’un échange de prisonniers avec l’armée régulière qui aurait mal tourné :

    Citant des « connaissances à Daraya », Mohammad affirme que sa mère a été enlevée samedi avec son époux et d’autres habitants par des rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL), qui ont promis de les libérer le lendemain.
    « Les rebelles s’apprêtaient à effectuer un échange de prisonniers avec l’armée du régime, mais l’opération a mal tourné », dit-il. « Il y a eu des bombardements et des combats, et les rebelles ont tué leurs otages », poursuit-il.

    Ceci va dans le sens de la version rapportée par des témoins au journaliste Robert Fisk sur le massacre de Daraya : celle de gens kidnappés par l’ASL pour leur proximité supposée avec le gouvernement et qui aurait été exécutés par les miliciens de l’ASL à la suite d’une négociation ratée d’échange de prisonniers :
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-inside-daraya--how-a-failed-prisoner-swap-turned-into-a-m
    Traduction :
    http://questionscritiques.free.fr/edito/Independent/Robert_Fisk/Deraya_massacre_Syrie_Armee_syrienne_libre_rebelles_290812.h

  • Laurie Penny: It’s not rhetoric to draw parallels with Nazism

    Commentators - Opinion - The Independent

    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/laurie-penny-its-not-rhetoric-to-draw-parallels-with-nazism-8092591.h

    Actual fascists in actual black shirts are waving swastikas and murdering ethnic minorities in Athens.

    “After the immigrants, you’re next.” That’s what was written on flyers that appeared this week in the gay clubbing district of Athens. As violence against immigrants and ethnic minorities escalates across Greece, supporters of the ultra-right Golden Dawn party have also begun to promote hate attacks on homosexuals and people with disabilities. These fascists march with black shirts and flares through Athens, terrorising ethnic and sexual minorities, waving an insignia which looks like nothing but an unravelled swastika, and declaring disdain for the political process. And yet, across Europe, they continue to be treated as a mere symptom of Greece’s economic crisis.

    #Grèce #Crise #nazis #néonazis #extrême-droite

  • Robert Fisk : Inside Daraya - how a failed prisoner swap turned into a massacre - Robert Fisk - Commentators - The Independent
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-inside-daraya--how-a-failed-prisoner-swap-turned-into-a-m

    Un témoignage de première main sur un massacre en Syrie. Les difficultés de savoir la vérité

    Lire aussi, « Syrie, champ de bataille médiatique » dans @mdiplo du mois d’août, en kiosques

  • Robert Fisk: Inside Daraya - how a failed prisoner swap turned into a massacre (Robert Fisk)
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-inside-daraya--how-a-failed-prisoner-swap-turned-into-a-m

    The massacre town of Daraya is a place of ghosts and questions. It echoed with the roar of mortar explosions and the crackle of gunfire yesterday, its few returning citizens talking of death, assault, foreign “terrorists”, and its cemetery of slaughter haunted by snipers. (...) Source: Robert Fisk

  • Robert Fisk: Inside Daraya - how a failed prisoner swap turned into a massacre (Robert Fisk)
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-inside-daraya--how-a-failed-prisoner-swap-turned-into-a-m

    The massacre town of Daraya is a place of ghosts and questions. It echoed with the roar of mortar explosions and the crackle of gunfire yesterday, its few returning citizens talking of death, assault, foreign “terrorists”, and its cemetery of slaughter haunted by snipers. (...) Source: Robert Fisk

  • Robert Fisk : Inside Daraya - how a failed prisoner swap turned into a massacre - Robert Fisk - Commentators - The Independent
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-inside-daraya--how-a-failed-prisoner-swap-turned-into-a-m

    The men and women to whom we could talk, two of whom had lost loved ones on Daraya’s day of infamy four days ago, told a story different from the version that has been repeated around the world: theirs was a tale of hostage-taking by the Free Syria Army and desperate prisoner-exchange negotiations between the armed opponents of the regime and the Syrian army,

  • Un article de Robert Fisk
    "L’armée rebelle ? C’est une bande d’étrangers..."

    Robert Fisk est un vrai journaliste indépendant. Il sait se garder à distance de l’appareil politico-médiatique et des parties en conflit sans négliger les vraies victimes. Ce qu’il décrit ici contredit ce que la "grande" presse raconte depuis un mois sur la "bataille d’Alep". On comprend que les journalistes toxiques de Libération, Le Monde, France 24, etc, - qui présentent les "rebelles" de l’ASL en libérateurs, en révolutionnaires, en démocrates - mentent et manipulent les faits. Ainsi, contrairement aux pseudos reporters, "embarqués" dans les véhicules de l’ASL qui présentent les "rebelles" - et autres mercenaires qui croient se battre en Palestine et non pas en Syrie - comme des "libérateurs", des "révolutionnaires démocrates", Fisk a lui l’honnêteté de dire qui ils sont : de dangereux bandits. (Silvia Cattori)
    25 août 2012

    Une armée victorieuse ? Il y avait des douilles partout dans les ruelles de pierres anciennes, des fenêtres criblées de balles et des marques de projectiles sur tout le côté de la mosquée Sharaf, où un homme armé tirait depuis le minaret. Un tireur d’élite continuait à tirer à seulement 150 mètres de là – c’est tout ce qui reste des quelques cent rebelles qui avaient presque, mais pas tout à fait, encerclé la citadelle d’Alep, vieille de 4000 ans.

    « Vous ne le croirez pas », criait tout excité le major Somar. « Un de nos prisonniers l’a dit : Je ne m’étais pas rendu compte que la Palestine était si belle que ça ! Il pensait qu’il était venu ici en Palestine pour combattre les Israéliens ! »

    Si j’y crois ? Certainement, les combattants qui se sont engagés dans les rues adorables à l’ouest de la citadelle étaient, selon toutes les informations, un groupe hétéroclite. Leurs graffitis « Nous sommes les Brigades de 1980 » - l’année au cours de laquelle une première révolte des Frères Musulmans avait menacé le pouvoir du père du président Syrien Bachar al-Assad, Hafez – étaient encore affichés sur les murs des hôtes syro-arméniens et des boutiques. Un général de 51 ans m’a tendu une des grenades artisanales qui jonchaient le sol de la mosquée Sharaf : une mèche souple qui sort du haut d’un morceau de shrapnel, enveloppé dans du plastique blanc et couvert par un ruban adhésif noir.

    A l’intérieur de la mosquée, des balles, des boîtes de fromage vides, des mégots de cigarettes et des piles de tapis de prière que les rebelles avaient utilisés comme couchage. La bataille a duré au moins 24 heures. Un projectile a fissuré la pierre tombale de style bosniaque de la tombe d’un imam musulman, un turban en pierre finement sculpté sur le dessus. Les archives de la mosquée – des listes de fidèles, des Corans et des documents financiers – étaient répandus par terre dans une pièce qui avait été à l’évidence le dernier bastion occupé par plusieurs hommes. Il y avait un peu de sang. Entre 10 et 15 des défenseurs – tous Syriens – se sont rendus après avoir accepté une offre de clémence s’ils déposaient les armes. La nature de cette miséricorde ne nous a bien sûr pas été précisée.

    Les soldats syriens étaient contents, mais il reconnaissaient partager une immense tristesse pour l’histoire d’une ville dont le cœur même, un site du patrimoine mondial, a été ravagé par des roquettes et des obus. Les officiers hochaient la tête quand ils nous ont conduits dans les remparts de l’immense citadelle. « Il y a une vingtaine de jours, les terroristes ont tenté de la prendre à nos soldats qui la défendaient », déclare le Major Somar. « Ils avaient rempli d’explosifs les bonbonnes de gaz – 300 kilos - et les avaient fait exploser au niveau de la première porte au-dessus du fossé. »

    Hélas, c’est vrai. L’énorme porte médiévale en bois et en fer, ornée de ses gonds et de ses étais - un ouvrage qui était resté intact pendant 700 ans – a été littéralement anéanti. J’ai grimpé sur le bois carbonisé et des blocs de pierre marqués de fines inscriptions coraniques. Des centaines de marques de projectiles mouchetaient les pierres de la porte intérieure. Plus bas, j’ai trouvé un char T-72 dont la tourelle avait été touchée par la balle d’un tireur d’élite qui était toujours logée dans le métal, le blindage brisé par une grenade. « J’étais à l’intérieur à ce moment là, » explique son pilote. « Bang - ! Mais mon tank fonctionnait encore ! »

    Voici donc la version officielle de la bataille pour la partie orientale de la vieille ville d’Alep et des affrontements qui ont duré jusqu’à hier après-midi dans les ruelles étroites aux murs de pierre blanchis, et où chaque tir rebelle était suivi d’une longue rafale de mitrailleuse des soldats du Major Somar. Quand l’armée a pu prendre en tenaille les hommes armés, 30 rebelles – ou membres de « l’Armée syrienne libre » ou « combattants étrangers » – ont été tués et un nombre indéterminé blessés. Selon le supérieur du major Somar, un général nommé Saber, les forces gouvernementales syriennes n’ont eu que huit blessés. J’ai pu rencontrer trois d’entre eux, dont l’un est un officier de 51 ans, qui a refusé d’être envoyé à l’hôpital.

    Une bonne partie de l’armement des rebelles a été évacué par les hommes des renseignements militaires avant notre arrivée : il est dit qui y figuraient trois fusils de précision au standard OTAN, un mortier, huit pistolets mitrailleurs autrichiens et une quantité de Kalashnikovs qui on pu être volées à l’armée gouvernementale par des déserteurs. Mais c’est le choc de découvrir de telles batailles rangées dans ce site du patrimoine mondial ; ce qui est bien plus terrible que les armes utilisées par l’un ou l’autre camp. Marcher sur de la pierre et du verre brisé avec les soldats syriens kilomètre après kilomètre, dans la vieille ville avec ses mosquées et ses musées – le magnifique minaret de la mosquée omeyyade se dresse au milieu du champ de bataille de la veille – est une source de tristesse infinie.

    Beaucoup des soldats qui avaient été encouragés à parler avec moi, même quand ils étaient agenouillés au bout de rues étroites avec des balles qui ricochaient contre les murs, ont fait part de leur étonnement de voir qu’il ait fallu autant de « combattants étrangers » à Alep. « Alep a cinq millions d’habitants, » m’a dit l’un d’entre eux. « Si l’ennemi est si certain de gagner la bataille, il n’y a sûrement pas besoin d’amener ces étrangers pour qu’ils y participent ; ils perdront. »

    Le major Somar, qui parle un excellent anglais, n’a que trop bien compris compris la dimension politique. « Notre frontière avec la Turquie est un gros problème, » reconnaît-il. « Il faudrait fermer la frontière. La fermeture de la frontière doit être coordonnée par les deux gouvernements. Mais le gouvernement turc est du côté de l’ennemi. Erdogan est contre la Syrie ». Je l’ai bien sûr questionné sur sa religion, une question à la fois innocente et empoisonnée. Somar, dont le père est général et la mère enseignante, et qui entretient son anglais avec les romans de Dan Brown, a esquivé en souplesse la réponse. « Ce n’est pas où vous êtes né ou quelle est votre religion, » dit-il. « C’est ce qu’il y a dans votre esprit. L’islam vient de cette terre, les Chrétiens viennent de cette terre, les Juifs viennent de cette terre. C’est pourquoi il est de notre devoir de protéger cette terre. »

    Plusieurs soldats croyaient que les rebelles essayent de convertir les Chrétiens d’Alep, « des gens paisibles, » précisaient-ils à leur sujet. Il y aune histoire qui a tourné en boucle la veille au sujet d’un commerçant Chrétien qui avait été forcé de porter un habit musulman et d’annoncer lui-même sa conversion devant une caméra vidéo.

    Dans les villes, en temps de guerre, on trouve des soldats loquaces. Un des hommes qui ont repris la porte de la citadelle est Abul Fidar, connu pour avoir marché entre Alep, Palmyre et Damas pendant 10 jours pour faire entendre la nécessité de la paix, inutile de dire que le président l’avait accueilli chaleureusement à son arrivée à Damas. Et puis il y avait le sergent Mahmoud Daoud, originaire de Hama, qui a combattu à Hama même, à Homs, à Jbel Zawi et à Idlib. « Je veux être interviewé par un journaliste, » avait-il annoncé et bien sûr il a eu ce qu’il voulait. « Nous sommes tristes pour les civils d’ici, » dit-il. « Ils étaient en paix auparavant. Nous donnons notre parole de soldats que nous veillerons à ce qu’ils retournent à une vie normale, même si nous devons perdre la vie. » Il ne mentionne pas tous les civils tués par les bombes de l’armée ou par les « shabiha », ni ces milliers de personnes torturées dans ce pays. Dawood a une fiancée appelée Hannan qui étudie le français à Lattaquié, son père est enseignant : il dit qu’il veut « servir sa patrie ».

    Mais on ne peut s’empêcher de penser que l’objectif premier d’hommes comme le sergent Daoud – et de tous ses compagnons d’armes ici – n’était certainement pas de libérer Alep mais de libérer le plateau du Golan occupé, juste à côté de la terre que les « djihadistes » pensaient apparemment être en train de « libérer » la veille – jusqu’à ce qu’ils découvrent qu’Alep n’était pas Jérusalem.

    Robert Fisk
    The Independent (UK), 23 août 2012.

    URL : http://www.silviacattori.net/article3579.html

    Traduit de l’anglais par Djazaïri (23.08.2012) :
    http://mounadil.wordpress.com/2012/08/23/non-alep-nest-pas-jerusalem

    Texte original en anglais (23.08.2012) :
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-rebel-army-theyre-a-gang-of-foreigners-8073717.html

  • Suite du reportage de Robert Fisk auprès de l’armée syrienne à Alep publié dans The Independent.
    Le 1er article traduit ici : http://seenthis.net/messages/83162

    La traduction du 2ème est du blogger Djazaïri, et est reproduite ci-dessous :
    http://mounadil.wordpress.com/2012/08/23/non-alep-nest-pas-jerusalem

    Article original (en anglais) : http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-rebel-army-theyre-a-gang-of-foreigners-8073717.html#

    Robert Fisk : ‘L’armée rebelle ? C’est une bande d’étrangers’

    Notre collaborateur entend la justification par l’armée gouvernementale pour une bataille qui a dévasté une des plus anciennes cités du monde

    Par Robert Fisk , The Independent (UK) 23 août 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

    Une armée victorieuse ? Il y avait des douilles partout dans les ruelles de pierres anciennes, des fenêtres criblées de balles et des marques de projectiles sur tout le côté de la mosquée Sharaf, où un homme armé tirait depuis le minaret. Un tireur d’élite continuait à tirer à seulement 150 mètres de là – c’est tout ce qui reste des plus de cent rebelles qui avaient presque, mais pas tout à fait, encerclé la citadelle d’Alep, vieille de 4000 ans.

    « Vous ne le croirez pas », criait tout excité le major Somar. « Un de nos prisonniers l’a dit : Je ne m’étais pas rendu compte que la Palestine était si belle que ça.’ Il pensait qu’il était en palestine pour combattre les Israéliens ! »

    Si j’y crois ? Certainement, les combattants qui se sont forcé un chemin dans les rues adorables à l’ouest de la citadelle étaient, d’après toutes les informations, un groupe hétéroclite. Leurs graffiti – « Nous sommes ls Brigades de 1980, » l’année au cours e laquelle une première montée des Frères Musulmans avait menacé le pouvoir du père du président Syrien Bachar al-Assad, Hafez – étaient encore sur les murs des hôtes syro-arméniens et des boutiques de dinanderie. Un général de 51 ans m’a tendu une des grenades artisanales qui jonchaient le sol de la mosquée Sharaf : une mèche souple qui sort du haut d’un morceau de shrapnel, enveloppé dans du plastique blanc et couvert de ruban adhésif noir.

    A l’intérieur de la mosquée, des balles, des boîtes de fromage vides, des mégots de cigarettes et des piles de tapis de prière que les rebelles avaient utilisés comme couchage. La bataille a duré au moins 24 heures. Un projectile a fissuré la pierre tombale de style bosniaque de la tombe d’un imam musulman, avec un turban en pierre finement sculpté sur le dessus. Les archives de la mosquée – des listes de fidèles, des Corans et des documents financiers – étaient répandus par terre dans une pièce qui avait été à l’évidence la dernière position occupée par plusieurs hommes. Il y avait un peu de sang. Entre 10 et 15 des défenseurs – tous Syriens – se sont rendus après avoir accepté une offre de clémence s’ils déposaient les armes. La nature de cette miséricorde ne nous a bien sûr pas été précisée.

    Les soldats syriens étaient contents, mais il reconnaissaient partager une immense tristesse pour l’histoire d’une ville dont le cœur même, un site du patrimoine mondial, a été ravagé par des roquettes et des obus à haute vélocité. Les officiers hochaient la tête quand ils nous ont conduits dans les remparts de l’immense citadelle. “Il y aune vingtaine de jours, les terroristes ont tenté de la prendre à nos soldats qui la défendaient », déclare le Major Somar. “Ils avaient rempli d’explosifs les bonbonnes de gaz – 300 kilos - et les avaient fait exploser au niveau de la première porte au-dessus du fossé.”

    Hélas, c’est vrai. L’énorme porte médiévale en bois et en fer, ornée de ses gonds et de ses étais- un ouvrage de défense qui était resté intact pendant 700 ans – a été littéralement anéanti. J’ai grimpé sur le bois carbonisé et des blocs de pierre marqués de fines inscriptions coraniques. Des centaines de marques de projectiles mouchetaient les pierres de la porte intérieure. Plus bas, j’ai trouvé un char T-72 dont la tourelle avait été touchée par la balle d’un tireur d’élite qui était toujours logée dans le métal [une balle d’un type spécial probablement, note de Djazaïri], le blindage brisée par une grenade [certainement pas une grenade artisanale, note de Djazaïri]. “J’étais à l’intérieur à ce moment là,” explique son pilote. “Bang - ! Mais mon tank fonctionnait encore !”

    Voici donc la version officielle de la bataille pour la partie orientale de la vieille ville d’Alep, des affrontements dans les ruelles étroites aux murs de pierre blanchis qui étaient disputées encore hier après-midi, chaque tir rebelle étant suivi d’une longue rafale de mitrailleuse des soldats du Major Somar. Quand l’armée a pu prendre en tenaille les hommes armés, 30 rebelles – ou membres de « l’Armée syrienne libre » ou « combattants étrangers » – ont été tués et un nombre indéterminé blessés. Selon le supérieur du major Somar, un général nommé Saber, les forces gouvernementales syriennes n’ont eu que huit blessés. J’ai pu rencontrer trois d’entre eux, dont l’un est un officier de 51-ans, qui a refusé d’être envoyé à l’hôpital.

    Une bonne partie de l’armement des rebelles a été évacué par les hommes des renseignements militaires avant notre arrivés : il se dit qu’y figuraient trois fusils de précision au standard OTAN, un mortier, huit pistolets mitrailleurs autrichiens et une quantité de Kalashnikovs qui on tbien pu être volées par des déserteurs de l’armée gouvernementale. Mais c’est le choc de découvrir de telles batailles rangées dans ce site du patrimoine mondial qui est encore plus terrible que les armes utilisées par l’un ou l’autre camp. Marcher sur de la pierre et du verre brisé avec les soldats Syriens kilomètre après kilomètre dans la vieille ville, avec ses mosquées et ses musées – le magnifique minaret de la mosquée omeyyade se dresse au milieu du champ de bataille de la veille – est une cause de tristesse infinie.

    à parler avec moi, même quand ils étaient agenouillés au bout de rues étroites avec des balles qui ricochaient contre les murs, ont fait part de leur étonnement de voir qu’il ait fallu autant de « combattants étrangers » à Alep. « Alep a cinq millions d’habitants, » m’a dit l’un d’entre eux. « Si l’ennemi est si certain de gagner la bataille, il n’y a sûrement pas besoin d’amener ces étrangers pour qu’ils y participent ; ils perdront. »

    Le major Somar, qui parle un excellent anglais, n’a que trop bien compris compris la dimension politique. « Notre frontière avec la Turquie est un gros problème, » reconnaît-il. « Il faudrait fermer la frontière. La fermeture de la frontière doit être coordonnée par les deux gouvernements. Mais le gouvernement turc est du côté de l’ennemi. Erdogan est contre la Syrie ». Je l’ai bien sûr questionné sur sa religion, une question à la fois innocente et empoisonnée. Somar, dont le père est général et la mère enseignante, et qui entretient son anglais avec les romans de Dan Brown, a esquivé en souplesse la réponse. « Ce n’est pas où vous êtes né ou quelle est votre religion, » dit-il. « C’est ce qu’il y a dans votre esprit. L’islam vient de cette terre, les Chrétiens viennent de cette terre, les Juifs viennent de cette terre. C’est pourquoi il est de notre devoir de protéger cette terre. »

    Plusieurs soldats croyaient que les rebelles essayaient de convertir les Chrétiens d’Alep – « des gens paisibles, » disaient-ils toujours à leur sujet – et il y aune histoire qui a tourné en boucle la veille sur un commerçant Chrétien qui avait été forcé de porte un habit musulman et d’annoncer lui-même sa conversion devant une caméra vidéo. Mais dans les villes en temps de guerre, on trouve des soldats loquaces. Un des hommes qui ont repris la porte de la citadelle est Abul Fidar, connu pour avoir marché entre Alep, Palmyre et Damas pendant 10 jours pour faire entendre la nécessité de la paix.

    Inutile de dire que le président l’avait accueilli chaleureusement à son arrivée à Damas.

    Et puis il y avait le sergent Mahmoud Daoud, originaire de Hama, qui a combattu à Hama même, à Homs, à Jbel Zawi et à Idlib. « Je veux être interviewé par un journaliste, » avait-il annoncé et bien sûr il a eu ce qu’il voulait. « Nous sommes tristes pour les civils d’ici, » dit-il. « Ils étaient en paix auparavant. Nous donnons notre parole de soldats que nous veillerons à ce qu’ils retournent à une vie normale, même si nous devons perdre la vie. » Il ne mentionne pas tous les civils tués par les bombes de l’armée ou par les « shabiha », ni ces milliers de personnes torturées dans ce pays. Dawood a une fiancée appelée Hannan qui étudie le français à Lattaquié, son père est enseignant : il dit qu’il veut « servir sa patrie ».

    Mais on ne peut s’empêcher de penser que l’objectif premier d’hommes comme le sergent Daoud – et de tous ses compagnons d’armes ici – n’était certainement pas de libérer Alep mais de libérer le plateau du Golan occupé, juste à côté de la terre que les « djihadistes » pensaient apparemment être en train de « libérer » la veille – jusqu’à ce qu’ils découvrent qu’Alep n’était pas Jérusalem.

  • Alep : « Ils nous tirent dessus puis courent se cacher dans les égouts »
    Par Robert Fisk

    http://questionscritiques.free.fr/edito/Independent/Robert_Fisk/Alep_officiers_syriens_general_Assad_210812.htm

    The Independent, le 21 août 2012,
    article original : Robert Fisk : ’They snipe at us then run and hide in sewers’
    http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/robert-fisk-they-snipe-at-us-then-run-and-hide-in-sewers-8063515.html

    Robert Fisk a obtenu un accès exclusif aux généraux d’Assad, accusés de crimes de guerre, alors qu’ils cherchent à vaincre les rebelles à Alep

    Autour de nous, dans les rues bourgeoises, des mortiers fracassés et un char T-72 calciné dans la chaleur sous un viaduc, mais l’officier opérationnel le plus gradé de Bachar el-Assad à Alep - un général de division de 53 ans, qui est depuis 33 ans dans l’armée et porteur de deux blessures par balles depuis la bataille du mois dernier à Damas - prétend qu’il peut « nettoyer » toute la province d’Alep des « terroristes » dans les 20 jours. Bon, c’est plutôt de la vantardise, surtout que dans le quartier de Seif el-Dawla, où les tirs des snipers claquent dans les rues ombragées. Car la bataille d’Alep est loin d’être terminée ! Mais quelle sensation étrange que d’être assis dans une demeure privée, réquisitionnée par l’armée syrienne - avec des gravures du XIXe siècle toujours accrochées aux murs et les tapis immaculés - et de parler aux généraux accusés par les dirigeants occidentaux d’être des criminels de guerre ! Je me trouvais, pour ainsi dire, dans « le repaire de l’ennemi », mais le général chauve extrêmement grand - ses officiers ajoutant leurs impressions à chaque fois qu’on les leur demandait - avait beaucoup à raconter sur la guerre qu’ils mènent et le mépris avec lequel ils considèrent leurs ennemis. Ce sont des « souris », a dit le général - il n’a pas donné son nom. « Ils nous tirent dessus et puis ils courent se cacher dans les égouts. Des étrangers, des Turcs, des Tchétchènes, des Afghans, des Libyens, des Soudanais ». Et des Syriens, dis-je. « Oui, des Syriens aussi, mais des trafiquants et des criminels », a-t-il précisé.(...)

  • Important : Syria’s ancient treasures pulverised - Robert Fisk
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-syrias-ancient-treasures-pulverised-8007768.html

    The destruction of Iraq’s heritage in the anarchic aftermath of the Anglo-American invasion of 2003 – the looting of the national museum, the burning of the Koranic library and the wiping out of ancient Sumerian cities – may now be repeated in Syria. Reports from Syrian archeologists and from Western specialists in bronze age and Roman cities tell of an Assyrian temple destroyed at Tell Sheikh Hamad, massive destruction to the wall and towers of the citadel of al-Madiq castle – one of the most forward Crusader fortresses in the Levant which originally fell to Bohemond of Antioch in 1106 – and looting of the magnificent Roman mosaics of Apamea, where thieves have used bulldozers to rip up Roman floors and transport them from the site. Incredibly, they have managed to take two giant capitols from atop the colonnade of the “decumanus”, the main east-west Roman road in the city.

  • Robert Fisk: In Tripoli, posters of martyrs
    in the market place say it all – and more
    are on the way

    The posters, as usual, say it all. There are a new clutch of martyrs above the Tripoli market, Sunni Muslims all – Khodr al-Masri’s grim face is that of a man who seems to have guessed his fate earlier this month – while round the corner, at the edge of Syria Street, President Bashar al-Assad beams down upon me. “Syria, Assad,” it says. “God is protecting Syria.” I drop into the little office of the Arab Democratic Party, black plastic, fake-leather sofa, black plastic armchairs, black laminated desk, all very fetching, and I ask Ali Fhoda – at 29, the youngest member of the party – if he’s met Bashar. “I wish,” he says. Time running out, I say to myself.

    Ali is, of course, an Alawite – the Shia sect of his hero Bashar – and here on the little hill of Jebel Mohsen, one of the slummiest areas of Tripoli, most of the Lebanese city’s 60,000 Alawite poor live. If you believe the Sunni lot, it’s a bastion of Syrian secret policemen and Iranian Revolutionary Guards pouring gunfire into the Sunni district of Bab el-Tabaneh in a Bashar-oriented attempt to spread Syria’s civil war into Lebanon. If you believe Ali – and I’ll come to that in a moment – it’s a lone and poorly armed suburb, surrounded and under constant mortar and bazooka fire from the Sunnis and their rebel allies in Syria, along with Saudi and Qatari “jihadis” who are trying to drive the Alawite lot out of Tripoli.

    To read more
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-in-tripoli-posters-of-martyrs-in-the-market-place-say-it-

  • Patrick Cockburn : America is deluded by its drone-warfare propaganda (The Independent)
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/patrick-cockburn-america-is-deluded-by-its-dronewarfare-propaganda-78

    As the US and its allies ponder what to do about Syria, one suggestion advanced by the protagonists of armed intervention is to use unmanned drones to attack Syrian government targets. The proposal is a measure of the extraordinary success of the White House, CIA and Defense Department in selling the drone as a wonder weapon despite all the evidence to the contrary. The attraction of the drone for President Obama and his administration five months before the presidential election is self-evident. The revelation that he personally selected targets from the top ranks of al-Qa’ida for assassination by remote control shows the President as tough and unrelenting in destroying America’s enemies. (...) Source: The Independent

  • Laurie Penny : Don’t listen to what G4S say. Look at what they do (The Independent)
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/laurie-penny-dont-listen-to-what-g4s-say-look-at-what-they-do-7831790

    Branding can be horribly misleading. The official logo of the Salvation Army, a charitable organisation that these days deals mainly in jumble sales, involves crossed swords and the slogan “Blood and Fire”. Meanwhile, G4S, the world’s largest private security company, whose operatives provide hired muscle to asylum detention centres in the UK, private prisons in America and government facilities in West Bank settlements, has just a neat black-and-red slash and the words “Securing your world”. It even has a jolly theme tune, an apparently unironic track called “G4S: securing your world”, which involves pounding synths and teeth-clenching rhymes like “let your dreams unfurl”. It’s hard to say whether this has done more damage to the company’s reputation than the case of Jimmy Mubenga, an Angolan asylum-seeker who died while being deported by G4S employees in 2010. (...) Source: The Independent

  • Laurie Penny: Don’t listen to what G4S say. Look at what they do
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/laurie-penny-dont-listen-to-what-g4s-say-look-at-what-they-do-7831790

    I mention all this because G4S will shortly be patrolling the London Olympics with more than 10,000 private security agents. The British-based company, billing itself as the “world’s leading international security solutions group”, will be the main provider of all manner of surveillance services to the Games, which will all cost hundreds of millions to the British taxpayer – a bill which has tripled from original estimations. Questions are being asked in Parliament about G4S’s human rights record, but the biggest question has yet to be raised: are we really happy for global security, from prisons to police, to be in the hands of private firms that turn immense profits from the business of physical enforcement and are accountable almost exclusively to their shareholders?

    The first thing you need to know about G4S is that it’s enormous. It has 657,000 employees – more than the population of Glasgow – and is the world’s second-largest private employer, after the American retail giant WalMart. It’s also booming, with profits up 39 per cent in 2011. In Britain, G4S is the recipient of hundreds of millions of pounds’ worth of government contracts, which go way beyond the Olympics. G4S operates prisons and asylum centres across the UK, and will be moving into policing as more and more public services are cut. The company is, in fact, one of the main financial beneficiaries of the Coalition Government’s privatisation drive as the state seeks to divest itself of various expensive responsibilities.

  • Robert Fisk: Revolutions don’t always pan out quite as we wanted
    Does a “deep state” exist in Egypt? I’ve been asking myself that in the streets of Cairo as more and more people – doormen, shopkeepers, policemen’s families and taxi drivers – express their support for “Stability Shafik”, Hosni Mubarak’s last prime minister who watched his former boss jailed for life on Saturday. Ahmed Shafik says he stands for stability. A spot of security on the streets – and now the young people of the 25 January revolution are asking what happened to them. Some of their cartoons are funny. The one where Mubarak’s face morphs into Shafik’s – via the all-powerful Field Marshal Tantawi – is a cracker. The young sometimes seem to be the only Egyptians leftwith a sense of humour – until you talk to them. And they speak of betrayal.

    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-revolutions-dont-always-pan-out-quite-as-we-wanted-781797

  • The Children of Fallujah - the hospital of horrors (Robert Fisk)
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-the-children-of-fallujah--the-hospital-of-horrors-7679168

    The pictures flash up on a screen on an upper floor of the Fallujah General Hospital. And all at once, Nadhem Shokr al-Hadidi’s administration office becomes a little chamber of horrors. A baby with a hugely deformed mouth. A child with a defect of the spinal cord, material from the spine outside the body. A baby with a terrible, vast Cyclopean eye. Another baby with only half a head, stillborn like the rest, date of birth 17 June, 2009. Yet another picture flicks onto the screen: date of birth 6 July 2009, it shows a tiny child with half a right arm, no left leg, no genitalia. (...) Source: Robert Fisk

  • The Children of Fallujah - Sayef’s story (Robert Fisk)
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-the-children-of-fallujah--sayefs-story-7675977.html

    For little Sayef, there will be no Arab Spring. He lies, just 14 months old, on a small red blanket cushioned by a cheap mattress on the floor, occasionally crying, his head twice the size it should be, blind and paralysed. Sayeffedin Abdulaziz Mohamed – his full name – has a kind face in his outsized head and they say he smiles when other children visit and when Iraqi families and neighbours come into the room. (...) Source: Robert Fisk

  • Les enfants victimes des #bombes au #phosphore employées à #Fallujah ? – Robert Fisk
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-the-children-of-fallujah--sayefs-story-7675977.html

    Many of the Fallujah families whose children have been born with what doctors call “congenital birth anomalies” prefer to keep their doors closed to strangers, regarding their children as a mark of personal shame rather than possible proof that something terrible took place here after the two great American battles against insurgents in the city in 2004, and another conflict in 2007.

    #irak #armements #etats-unis #santé #guerre

  • The attempt to topple President Assad has failed | Patrick Cockburn (The Independent)
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/patrick-cockburn-the-attempt-to-topple-president-assad-has-failed-758

    The year-long effort to overthrow President Bashar al-Assad and his government has failed. Two or three months ago, it seemed to come close to succeeding, as insurgents took over enclaves in cities such as Homs and Deir el-Zour. There was talk of no-fly zones and foreign military intervention. Severe economic sanctions were slapped on Syria’s already faltering economy. Every day brought news of fresh pressure on Assad and the momentum seemed to build inexorably for a change of rule in Damascus. (...) Source: The Independent

  • Patrick Cockburn: The attempt to topple President Assad has failed
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/patrick-cockburn-the-attempt-to-topple-president-assad-has-failed-758

    Militarisation of the protest movement and the increased sectarianism played to the strengths of the regime. Sectarianism not only weakens the opposition inside Syria, it helps divide the coalition facing it abroad. In a presidential election year, US voters do not care much who rules Syria, but they care a lot about al-Qa’ida.

    One of Barack Obama’s themes in the presidential campaign will be that it was his administration that killed Osama bin Laden and focused, unlike President Bush, on eliminating the perpetrators of 9/11. The White House does not want al-Qa’ida to show signs of life, so it has been nervous of its increasing role in Syria. For instance, only last week an al-Qa’ida-inspired group called the Al-Nusra Front to Protect the Levant claimed responsibility for two recent suicide bombings in Damascus that killed more than two dozen people. “We tell the [Syrian] regime to stop the massacres against the Sunnis, otherwise, you will bear the sin of the Alawites,” said the Al-Nusra Front statement. “What is coming is more bitter and painful, with God’s will.”