En Ukraine, rumeurs, manipulations et guerre de l’information

/en-ukraine-rumeurs-manipulations-et-gue

  • En Ukraine, rumeurs, manipulations et guerre de l’information
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/04/20/en-ukraine-rumeurs-manipulations-et-guerre-de-l-information_4404521_3214.htm

    Avec le parfum de manipulation qui l’entoure, l’épisode est aussi révélateur de la vigoureuse guerre de l’information à laquelle se livrent les parties en présence. Il y a les outrances des télévisions russes, regardées par une partie de la population de l’Est, mais aussi, au sein même de l’Ukraine, une guerre des mots qui exacerbe les tensions et les rancœurs.

    « Terroristes » prorusses contre « fascistes » de Kiev : la terminologie employée dans les médias, et reprise par les acteurs sur le terrain, laisse peu de place à la nuance. La population de l’Est n’approuve majoritairement pas les actions violentes ou les revendications des séparatistes : selon un sondage publié samedi par l’Institut international de sociologie de Kiev, réputé pour son sérieux, 52,2 % des habitants de la région de Donetsk rejettent l’idée d’un rattachement à la Russie (27,5 % pour). Dans l’ensemble du Sud-Est russophone, 69,7 % s’y opposent (15,4 % pour).

    Mais la défiance vis-à-vis des événements de Maïdan est profonde — 74 % jugent illégitime le président par intérim Olexandre Tourtchinov — et voir ses craintes et ses aspirations balayées d’un revers de main par les télévisions ukrainiennes accentue le sentiment de ces habitants d’être ignorés par le centre.

    Article intéressant du correspondant à Donetsk.

    Pour la propagande, dans le même journal, on pourra se référer au pamphlet de Timothy Snyder…
    La rhétorique guerrière de Poutine
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/04/21/la-rhetorique-guerriere-de-poutine_4404558_3214.html

    Sur les dix-huit ministères créés par le nouveau gouvernement, trois sont occupés par des membres du parti d’extrême droite Svoboda.

    Ce sont, le Vice-premier ministre, et les ministres de l’Agriculture et de l’Écologie. Il faut y rajouter le président du Conseil de sécurité nationale et le Procureur général…

    Depuis que l’Ukraine n’autorise plus la double nationalité, bien peu de citoyens russes résident dans le pays. Une grande partie d’entre eux sont les militaires de la base de Sébastopol. Ils n’ont guère besoin de protection. Une autre partie d’entre eux est constituée par les unités masquées des forces spéciales russes qui occupent la Crimée. Une troisième partie sont les Russes transportés par autobus en Ukraine pour y organiser des manifestations prorusses et rouer de coups les étudiants ukrainiens dans les villes d’Ukraine orientale. Enfin, il y a des anciens policiers antiémeute ukrainiens qui ont pris part à la répression des manifestations. Ayant été récompensés de leurs actions par l’octroi d’un passeport russe, ils ont la possibilité d’aller et venir en Russie et ne s’en privent pas. Ces quatre groupes peuvent-ils être décrits comme une minorité persécutée réclamant assistance ?

    Etc. sans mentionner une seule fois l’une des toutes premières décisions du nouveau pouvoir : l’annulation de la loi linguistique de 2012 autorisant l’emploi du russe comme langue régionale…

    • Fin de l’article tout-à-fait adéquate sur ce qui a allumé la mèche en Ukraine. C’est comme si on disait en Suisse que dorénavant, le switzer-dütsch serait la langue nationale !
      Et on oublie un peu trop le Pravy Sektor qui a policé son langage mais qui est quand même un « parti » d’extrême-droite nationaliste qui ne prend pas tellement de gants pour cogner sur des contestataires, que les UkrainienNEs nient ou non.
      http://www.rts.ch/emissions/temps-present