La saison de la pollinisation bat son plein dans les vergers du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine. Perchés aux branches des pommiers, les agriculteurs du village de Nanxin se contorsionnent pour atteindre les fleurs les plus éloignées. Faire le travail réservé ailleurs sur la planète aux #abeilles requiert une certaine agilité.
A en croire Zhen Xiuqiong, 56 ans, tout est question d’habitude. Voilà plus de vingt ans qu’elle grimpe sur ses arbres et ceux de ses voisins dès l’apparition du printemps. S’il peut arriver qu’une branche casse, elle dit ne jamais avoir peur.
Tous les habitants du village en âge de travailler sont mobilisés pour la pollinisation à la main. (...) L’ironie de la situation n’échappe pas à Zhen Xiuqiong, l’agricultrice perchée sur sa branche : son mari est apiculteur. S’il loue bien ses abeilles à certains vergers de la région, hors de question de les laisser butiner les arbres qui occupent tant son épouse, car elle a la main lourde sur les #insecticides. « Si ses abeilles pollinisaient ici, elles mourraient », craint Mme Zhen.
Son voisin, Kang Zhaogui, pense comme elle, d’autant qu’il convient de pulvériser les produits chimiques avant la floraison, de sorte qu’aucun loueur d’abeilles ne se risquerait dans sa plantation : « Les abeilles ne survivraient pas. »
Je trouve effrayante cette impossibilité générale de remise en question et d’imaginer une alternative.
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