• Au Royaume-Uni, des méthodes brutales pour remettre au travail les handicapés
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/04/25/au-royaume-uni-des-methodes-brutales-pour-remettre-au-travail-les-handicapes

    En 2012, elle a été convoquée à un examen médical par l’entreprise française Atos, qui réalise l’évaluation des handicaps pour le compte du gouvernement britannique. « Rien ne m’avait préparée à faire face à quelqu’un d’aussi ouvertement hostile. Un des exercices était de se mettre sur la pointe des pieds. J’en suis incapable, mais l’infirmière m’a hurlé dessus, m’accusant de ne pas faire d’efforts. » Résultat du test : zéro point, alors qu’il en faut quinze pour avoir droit à l’allocation handicapés. Jayne risquait de perdre sa seule source de revenu et elle a saisi la justice. Un tribunal lui a donné raison dix-huit mois plus tard. « Le juge a regardé mon dossier et m’a immédiatement interrogée sur mon incontinence, qui est un critère simple à évaluer. En trois minutes, il avait tranché en ma faveur. »

  • *Au Royaume-Uni, des méthodes brutales pour remettre au travail les handicap és*

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/04/25/au-royaume-uni-des-methodes-brutales-pour-remettre-au-travail-les-handicapes

    UN HOMME DANS LE COMA JUGÉ APTE AU TRAVAIL

    Parmi les personnes jugées aptes au travail se trouvaient un homme dans le coma, des personnes qui sont mortes peu après, d’autres encore qui étaient incapables de marcher plus de quelques dizaines de mètres sans reprendre leur souffle… Près de 40 % des personnes qui ont fait appel de la décision ont gagné face aux tribunaux.

    Si la décision finale sur l’attribution des allocations sociales revient au gouvernement, les examens médicaux sont sous-traités à Atos, une entreprise dirigée par Thierry Breton, l’ancien ministre de l’économie.

    Depuis, celle-ci est au coeur du scandale, accusée d’incompétence et d’insensibilité. Le 27 mars, elle a annoncé qu’elle renonçait au contrat, signé en 2005 et qui devait arriver à terme en août 2015. L’entreprise dit s’arrêter de son plein gré. Elle veut mettre un terme aux nombreuses insultes et menaces que reçoivent ses employés. Mais, surtout, l’entreprise française se retire afin de stopper l’hémorragie financière.

    ATOS DIT N’AVOIR RÉALISÉ AUCUN PROFIT

    Il y a deux ans, alors que le scandale commençait à prendre de l’ampleur, une évaluation écrite du handicap à remplir par le personnel médical a été ajoutée au test, qui ne comportait auparavant que des cases à cocher. Cela a apporté de la nuance dans l’appréciation du patient, mais cela a augmenté d’un tiers la durée du traitement de chaque dossier. Pour Atos, la rentabilité a chuté, passant dans le rouge.

    « In fine, sur l’ensemble du contrat, depuis 2005, nous n’aurons réalisé aucun profit », explique Michel-Alain Proch, directeur financier d’Atos. Entre un contrat à perte et une image publique ternie, l’entreprise française a voulu couper court à la catastrophe.